Très intéressante pour qui s'intéresse à la Rome antique, c'est sans doute la référence moderne en la matière. Le dessin est excellent, quoique les visages soient souvent coulés dans le même moule.
A part cela, le scénario rend justice on va dire à cette époque violente et tourmentée, sans trop de fioritures, malgré quelques passages un peu racoleurs...
Curieux parcours que celui de Brieuc Briand...
Brieuc Briand... ou plutôt "Brammetje Bram" fait son entrée dans la revue hollandaise "Sjors" n°17, en 1970.
Cette série fera la joie des lecteurs de ce magazine jusqu'en 1975. Après quoi, elle se continue dans deux autres périodiques hollandais : "Pep", puis "Eppo".
Une histoire complète -traduite en français- sera publiée dans Samedi-Jeunesse, une longue série de périodiques dont chacun recèle un "album", et propriété du groupe Rossel (maintenant Rossel Editions).
En 1976, l'éditeur Albin Michel tente d'imposer une histoire de cette série au public francophone, ce sous le titre "Brieuc Briand". Un seul album -Pépé la Triche- verra le jour.
La même année, "Brammetje Bram" paraît en Allemagne dans l'hebdo "Zack". Il prend alors le nom de "Pitje Pit". (vous suivez ?...)
Traduite en français, la série fait son entrée dans l'hebdo Super-As n° 1 du 13 Février 1979.
Et là, boum, surprise , "Brieuc Briand" devient Colin Colas !!!... (voir à ce titre).
Et ce n'est pas tout !...
Au départ de la série, l'équipage est composé du capitaine Broie-la-mort, de Brieuc Briand, et d'une bande de joyeux gugusses. Pour son entrée dans Super-As, tous les noms changent : Brieuc devient Colin, Broie-la-Mort devient Grograin etc... Sauf le chat continue à s'appeler Nelson.
Alors, quid de Brieuc Briand ?...
Le joyeux équipage auquel il est attaché passe le plus clair de son temps à en faire voir de toutes les couleurs aux navires anglais et espagnols qu'ils croisent.
Cette agréable série humoristique est servie par le trait de Ryssack. Ca virevolte, s'engueule, se bat, part à l'abordage, râle à tout va dans un mélange d'action, de gags et de bons jeux de mots.
Brieuc est devenu Colin. Colin a pris le large il y a longtemps déjà. Tout comme son créateur. M'étonnerait qu'il repasse un jour le long des côtes...
Brieuc aura connu deux albums :
" A l'abordage", un broché de 1972 aux Editions Samedi.
" Pépé la Triche", un broché de 1976 chez Albin Michel
Cette bande dessinée s'inscrit dans la lignée des grandes séries humoristiques d'expression néerlandaise ; dans la lignée des Bob et Bobette, Néron.
Un point de vue réaliste de la grande époque de la flibuste. Les personnages, parce qu'on comprend pourquoi ils se retrouvent frères de la côte, sont intéressants.
Ecrits d'après des recherches approfondies, les vies de ces capitaines rappellent les aventures de Jack la chance, plus que les péripéties du capitaine Sparrow.
Les couvertures sont bien réussies, le scénario mériterait à être plus développé. Les auteurs gagneraient certainement à broder un peu plus autour de la véritable histoire, pour entraîner le lecteur dans un monde parfois plus intriguant. Ils ont préféré rester dans l'historique. Dommage pour la magie, au moins ça change de ce qu'on voit maintenant.
Deux tomes sur deux capitaines différents, sans autre lien entre chaque histoire que l'Océan Indien prédominant dans la vie de pirate de ces hommes. Une manière intéressante de se cultiver sur la vie de l'époque dans ce coin du globe.
Howard Flynn embarque les lecteurs sur son navire dans l'hebdo Tintin, n° 4, 19ème année, du 28 Janvier 1964. Il déposera définitivement ses bagages dans "Tintin sélection" n° 20 de Juin 1973.
Howard Flynn ?... Un fils de très bonne famille qui aura la mer pour "pays d'aventures".
Une bonne série, malheureusement délaissée par ses auteurs. William Vance y excelle dans cette reconstitution de la vie d'un officier de la marine royale britannique en fin du 18ème siècle. Lorsqu'il débute cette (mini) saga, Vance a déjà un graphisme confirmé.
Extrêmement documenté, ses planches sont directement orientées vers l'aventure avec un grand "A".
Car c'est elle, l'aventure, qui tient la vedette dans ces albums. Howard n'y est qu'un pion parmi armateurs, décideurs, politiques, commandants cruels ou faussement débonnaires. Il le sait. Et il s'en contente. Néanmoins, jouant de son amour du "travail bien fait", de son sens de l'honneur, il essaie de les faire agir sur les comportements -souvent douteux ou agressifs- de certains de ses compatriotes.
Et le lecteur a ainsi sa dose de combats, d'assauts, d'abordages ; le tout bien mis en scène par le trait réaliste de Vance et de très bons scénarios d'Yves Duval.
Pourtant, Howard Flynn ne rencontrera jamais le succès escompté. Pourquoi ?.. Je n'en sais à vrai dire rien.
Malgré cet insuccès notoire, Vance réitèrera -en 1976- avec une nouvelle série maritime : Bruce J. Hawker, dont 7 albums seront édités.
Mais Vance explosera, surtout, avec sa série XIII.
Howard Flynn ?.. C'était pas mal. Je ne comprends toujours pas pourquoi cet insuccès.
Il aura néanmoins l'honneur de 3 albums brochés.
A noter : une intégrale en 1981, en album cartonné, éditée chez Magic-Strip, et accompagnée de quelques histoires inédites.
Courte vie pour Eric et Artimon...
Ce brave jeune capitaine et son neveu Eric font leur première apparition dans l'hebdo Spirou n° 1252 du 12 Avril 1962. Ils s'en vont, doucement, lors du n° 1506 du 23 Février 1967.
Eric et Artimon, une belle -petite- série pour la jeunesse imaginée par Vicq (qui signe le premier album sous le pseudo de "Raymond").
Elle nous raconte, gentiment, des aventures policières sur un ton qui n'est pas dénué de poésie.
C'est "joli-mignon" et bien réalisé graphiquement. La violence, pour autant qu'on puisse en parler, est masquée par des gags ; Eric étant une sorte de Benoit Brisefer mais sans la force de ce dernier. Il se sort des difficultés rencontrées par sa débrouillardise, sa vivacité... et l'aide de son tonton.
Cette série éphémère dessinée par Will (Tif et Tondu) fera l'objet de deux histoires. Accaparé par cette série de Tif et Tondu, Will abandonnera assez vite Eric et son tonton.
Dommage ; c'était "frais", bien scénarisé, bien mis en scène graphiquement. Les deux albums ont toujours un certain charme, malgré une bonne quarantaine d'années d'existence pour le premier.
Dupuis, l'éditeur de Spirou, ne semble pas avoir été intéressé par la diffusion de ces "héros".
Le premier album : "Toute la gomme", ne sortira, en édition brochée, qu'en 1976 chez Albin Michel.
Le second : "Le Tyran en acier chromé", aura l'honneur d'une édition cartonnée chez Magic-Strip en 1983.
Voilà. C'était une petite série bien faite, réalisée par le grand Will. Elle a existé ; ce pourquoi je vous en parle.
"42, Agents Intergalactiques", les gardiens de la paix intergalactique...
Louis, dessinateur des albums de Tessa, Agent Intergalactique, reprend ici le dessin mais aussi le scénar de cette série dérivée de l’univers des A.I. Chaque histoire devrait nous conter une aventure d’un agent intergalactique.
Avec ce premier tome, Louis, nous dépeint la dernière mission de l’agent Nitaar. Elle doit mettre fin à un confit idéologique et religieux entre deux peuples d’une même planète. Le récit met en évidence des thèmes graves tels que le fondamentalisme religieux, l’écologie, et l’orgueil. Cependant tout ça reste assez léger, mais je trouve tout de même le scénario assez noir, voir émouvant et il laisse beaucoup moins de place à l’humour à la différence de ce qu’on peut voir avec Tessa. Un bon spin off qui se démarque de ses origines tout en leur restant fidèles. Je trouve sympathique les renvois vers la série mère et la façon dont l’histoire est intégrée à l’univers de Tessa. (Ce premier tome s’intercalera entre le tome 3 et 4 de Tessa A.I.)
Les dessins comme pour Tessa sont très jolis. De beau décor SF et un bestiaire d’E.T. assez original.
Les couleurs de Lamirand sont identiques à son travail sur la série mère et tout à fait dans l’évolution qu’avait pris le Tome 3 de Tessa, c'est-à-dire des tons plus sombres.
Ce roman graphique met en scène l'amitié qui se lie entre deux hommes, deux écrivains que l'univers sépare, à un tournant de leurs existences.
Simon Breuil est un jeune écrivain français prometteur qui doute, Simon n'a jamais hésité à se servir des gens pour se hisser vers le haut puis se tourner sans remords pour atteindre son but, tout en évitant soigneusement de passer pour une crapule. James Whales est un romancier sur le retour, se servant de son arrogance comme cheval de bataille, n'hésitant pas à taxer Marcel Proust de "petit pédé" et Hemingway de "petit con".
Cette BD est l'histoire de leur rencontre, entre admiration et fascination les deux hommes développent une relation complexe dans un environnement particulier.
Les éléments émotionnels qui se dégagent de cette histoire sont nombreux, les préoccupations des personnages rythment le récit, la notoriété n'est pas évidente à assumer, les deux écrivains sont attendus au tournant. Constant déballage plein d'aigreur pour l'un, tentative de conciliation de carrière et de réussite artistique pour l'autre; les deux hommes se regardent se parlent s'écoutent avec plus de finesse qu'il n'y parait.
Avec cet album Moynot donne une vision sans fard de cette espèce de course à la gloire et au succès que se livrent les personnages, une fuite en avant qui les ébranlera et mettra en exergue leurs sentiments enfouis.
Cette histoire brillamment contée de destins croisés, de moments de rencontre forts est parfaitement mise en valeur par le trait élégant de Moynot.
Pas de coup d'éclat, tout en sobriété, ce récit ne manque pas de puissance.
Passionnant, à condition d'apprécier la particularité du genre.
JJJ
Tarek, le scénariste, aime l'Histoire, et surtout aime jouer avec l'Histoire. Après Sir Arthur Benton, sa série phare, voici donc l'histoire de Raspoutine. (la Sainte Russie est par ailleurs le théâtre d'une autre de ses productions, Le Tsar Fou, publié récemment chez le même éditeur)
Dans ce premier volume, c'est un aspect assez méconnu du Tsaretz qui nous est relaté : son ascension dans la famille impériale.
Malgré un dessin assez simple et des transitions parfois abruptes entre deux scènes, j'ai accroché à cet opus.
Car il ne s'agit pas d'une simple biographie mais plutôt une enquête sur un manuscrit volé, celui de la prophétie d'Isaïe, tant protégé par le Vatican. Ce qui n'est pas sans rappeler le "Nahik" du Décalogue, ou encore "le testament du fou" du Triangle Secret. (mais la série, contrairement à celles citées ne s'étendra que sur trois volumes)
Un reproche par contre au niveau du scénario, c'est le grand nombre de personnages ou d'intermédiaires envoyés par le Vatican. A chaque "missi dominici"correspond un double chargé de le surveiller. Cela en fait du monde, et parfois on s'y perd.
Histoire bien menée et prenante.
A suivre avec intérêt.
J'aime les dessins de Coyote et cet album nous permet de voir que la couleur leur va bien, son style est vraiment efficace. Coyote n'y va pas de main morte dans la représentation, on se retrouve avec une galerie de portraits brossés avec beaucoup d'exagération. Ce qui sied très bien à cette histoire d'humour légère.
Cet album qui prend pour cadre un H.L.M amuse gentiment sans chercher à faire passer de message particulier concernant les lieux de l'action. L'immeuble sert juste de décor favorisant la proximité entre les différents voisins, tous un peu fondus et farfelus. Mon coup de coeur pour le gardien, un mastodonte style facho, qui en fait a l'air plutôt sympa.
Les différents sketches présentent de nombreux personnages et sont la plupart du temps réussis.
"Les Voisins du 109" est un petit album sympa aux jolis dessins, pas de raison de s'en priver.
JJJ
C'est un polar en noir & blanc avec des personnages aux pouvoirs télépathiques et de prédiction.
Le scénario tient la route, on ne se lasse pas en tournant les pages et on s'attache vite aux personnages principaux, avec leurs doutes, leurs peurs et leurs défauts.
Les dessins ne sont pas mal, à souligner tout particulièrement la découpe des cases, et les plans en perspectives très réussis et réaliste ce qui donne une dynamique, un renouveau à la bd traditionnelle. Les courses de voitures sont extra. On s'y croit presque.
A suivre...
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Murena
Très intéressante pour qui s'intéresse à la Rome antique, c'est sans doute la référence moderne en la matière. Le dessin est excellent, quoique les visages soient souvent coulés dans le même moule. A part cela, le scénario rend justice on va dire à cette époque violente et tourmentée, sans trop de fioritures, malgré quelques passages un peu racoleurs...
Brieuc Briand
Curieux parcours que celui de Brieuc Briand... Brieuc Briand... ou plutôt "Brammetje Bram" fait son entrée dans la revue hollandaise "Sjors" n°17, en 1970. Cette série fera la joie des lecteurs de ce magazine jusqu'en 1975. Après quoi, elle se continue dans deux autres périodiques hollandais : "Pep", puis "Eppo". Une histoire complète -traduite en français- sera publiée dans Samedi-Jeunesse, une longue série de périodiques dont chacun recèle un "album", et propriété du groupe Rossel (maintenant Rossel Editions). En 1976, l'éditeur Albin Michel tente d'imposer une histoire de cette série au public francophone, ce sous le titre "Brieuc Briand". Un seul album -Pépé la Triche- verra le jour. La même année, "Brammetje Bram" paraît en Allemagne dans l'hebdo "Zack". Il prend alors le nom de "Pitje Pit". (vous suivez ?...) Traduite en français, la série fait son entrée dans l'hebdo Super-As n° 1 du 13 Février 1979. Et là, boum, surprise , "Brieuc Briand" devient Colin Colas !!!... (voir à ce titre). Et ce n'est pas tout !... Au départ de la série, l'équipage est composé du capitaine Broie-la-mort, de Brieuc Briand, et d'une bande de joyeux gugusses. Pour son entrée dans Super-As, tous les noms changent : Brieuc devient Colin, Broie-la-Mort devient Grograin etc... Sauf le chat continue à s'appeler Nelson. Alors, quid de Brieuc Briand ?... Le joyeux équipage auquel il est attaché passe le plus clair de son temps à en faire voir de toutes les couleurs aux navires anglais et espagnols qu'ils croisent. Cette agréable série humoristique est servie par le trait de Ryssack. Ca virevolte, s'engueule, se bat, part à l'abordage, râle à tout va dans un mélange d'action, de gags et de bons jeux de mots. Brieuc est devenu Colin. Colin a pris le large il y a longtemps déjà. Tout comme son créateur. M'étonnerait qu'il repasse un jour le long des côtes... Brieuc aura connu deux albums : " A l'abordage", un broché de 1972 aux Editions Samedi. " Pépé la Triche", un broché de 1976 chez Albin Michel Cette bande dessinée s'inscrit dans la lignée des grandes séries humoristiques d'expression néerlandaise ; dans la lignée des Bob et Bobette, Néron.
Les Pirates de l'Océan Indien
Un point de vue réaliste de la grande époque de la flibuste. Les personnages, parce qu'on comprend pourquoi ils se retrouvent frères de la côte, sont intéressants. Ecrits d'après des recherches approfondies, les vies de ces capitaines rappellent les aventures de Jack la chance, plus que les péripéties du capitaine Sparrow. Les couvertures sont bien réussies, le scénario mériterait à être plus développé. Les auteurs gagneraient certainement à broder un peu plus autour de la véritable histoire, pour entraîner le lecteur dans un monde parfois plus intriguant. Ils ont préféré rester dans l'historique. Dommage pour la magie, au moins ça change de ce qu'on voit maintenant. Deux tomes sur deux capitaines différents, sans autre lien entre chaque histoire que l'Océan Indien prédominant dans la vie de pirate de ces hommes. Une manière intéressante de se cultiver sur la vie de l'époque dans ce coin du globe.
Howard Flynn
Howard Flynn embarque les lecteurs sur son navire dans l'hebdo Tintin, n° 4, 19ème année, du 28 Janvier 1964. Il déposera définitivement ses bagages dans "Tintin sélection" n° 20 de Juin 1973. Howard Flynn ?... Un fils de très bonne famille qui aura la mer pour "pays d'aventures". Une bonne série, malheureusement délaissée par ses auteurs. William Vance y excelle dans cette reconstitution de la vie d'un officier de la marine royale britannique en fin du 18ème siècle. Lorsqu'il débute cette (mini) saga, Vance a déjà un graphisme confirmé. Extrêmement documenté, ses planches sont directement orientées vers l'aventure avec un grand "A". Car c'est elle, l'aventure, qui tient la vedette dans ces albums. Howard n'y est qu'un pion parmi armateurs, décideurs, politiques, commandants cruels ou faussement débonnaires. Il le sait. Et il s'en contente. Néanmoins, jouant de son amour du "travail bien fait", de son sens de l'honneur, il essaie de les faire agir sur les comportements -souvent douteux ou agressifs- de certains de ses compatriotes. Et le lecteur a ainsi sa dose de combats, d'assauts, d'abordages ; le tout bien mis en scène par le trait réaliste de Vance et de très bons scénarios d'Yves Duval. Pourtant, Howard Flynn ne rencontrera jamais le succès escompté. Pourquoi ?.. Je n'en sais à vrai dire rien. Malgré cet insuccès notoire, Vance réitèrera -en 1976- avec une nouvelle série maritime : Bruce J. Hawker, dont 7 albums seront édités. Mais Vance explosera, surtout, avec sa série XIII. Howard Flynn ?.. C'était pas mal. Je ne comprends toujours pas pourquoi cet insuccès. Il aura néanmoins l'honneur de 3 albums brochés. A noter : une intégrale en 1981, en album cartonné, éditée chez Magic-Strip, et accompagnée de quelques histoires inédites.
Eric et Artimon
Courte vie pour Eric et Artimon... Ce brave jeune capitaine et son neveu Eric font leur première apparition dans l'hebdo Spirou n° 1252 du 12 Avril 1962. Ils s'en vont, doucement, lors du n° 1506 du 23 Février 1967. Eric et Artimon, une belle -petite- série pour la jeunesse imaginée par Vicq (qui signe le premier album sous le pseudo de "Raymond"). Elle nous raconte, gentiment, des aventures policières sur un ton qui n'est pas dénué de poésie. C'est "joli-mignon" et bien réalisé graphiquement. La violence, pour autant qu'on puisse en parler, est masquée par des gags ; Eric étant une sorte de Benoit Brisefer mais sans la force de ce dernier. Il se sort des difficultés rencontrées par sa débrouillardise, sa vivacité... et l'aide de son tonton. Cette série éphémère dessinée par Will (Tif et Tondu) fera l'objet de deux histoires. Accaparé par cette série de Tif et Tondu, Will abandonnera assez vite Eric et son tonton. Dommage ; c'était "frais", bien scénarisé, bien mis en scène graphiquement. Les deux albums ont toujours un certain charme, malgré une bonne quarantaine d'années d'existence pour le premier. Dupuis, l'éditeur de Spirou, ne semble pas avoir été intéressé par la diffusion de ces "héros". Le premier album : "Toute la gomme", ne sortira, en édition brochée, qu'en 1976 chez Albin Michel. Le second : "Le Tyran en acier chromé", aura l'honneur d'une édition cartonnée chez Magic-Strip en 1983. Voilà. C'était une petite série bien faite, réalisée par le grand Will. Elle a existé ; ce pourquoi je vous en parle.
42 agents intergalactiques
"42, Agents Intergalactiques", les gardiens de la paix intergalactique... Louis, dessinateur des albums de Tessa, Agent Intergalactique, reprend ici le dessin mais aussi le scénar de cette série dérivée de l’univers des A.I. Chaque histoire devrait nous conter une aventure d’un agent intergalactique. Avec ce premier tome, Louis, nous dépeint la dernière mission de l’agent Nitaar. Elle doit mettre fin à un confit idéologique et religieux entre deux peuples d’une même planète. Le récit met en évidence des thèmes graves tels que le fondamentalisme religieux, l’écologie, et l’orgueil. Cependant tout ça reste assez léger, mais je trouve tout de même le scénario assez noir, voir émouvant et il laisse beaucoup moins de place à l’humour à la différence de ce qu’on peut voir avec Tessa. Un bon spin off qui se démarque de ses origines tout en leur restant fidèles. Je trouve sympathique les renvois vers la série mère et la façon dont l’histoire est intégrée à l’univers de Tessa. (Ce premier tome s’intercalera entre le tome 3 et 4 de Tessa A.I.) Les dessins comme pour Tessa sont très jolis. De beau décor SF et un bestiaire d’E.T. assez original. Les couleurs de Lamirand sont identiques à son travail sur la série mère et tout à fait dans l’évolution qu’avait pris le Tome 3 de Tessa, c'est-à-dire des tons plus sombres.
Pourquoi les baleines bleues viennent-elles s'échouer sur nos rivages ?
Ce roman graphique met en scène l'amitié qui se lie entre deux hommes, deux écrivains que l'univers sépare, à un tournant de leurs existences. Simon Breuil est un jeune écrivain français prometteur qui doute, Simon n'a jamais hésité à se servir des gens pour se hisser vers le haut puis se tourner sans remords pour atteindre son but, tout en évitant soigneusement de passer pour une crapule. James Whales est un romancier sur le retour, se servant de son arrogance comme cheval de bataille, n'hésitant pas à taxer Marcel Proust de "petit pédé" et Hemingway de "petit con". Cette BD est l'histoire de leur rencontre, entre admiration et fascination les deux hommes développent une relation complexe dans un environnement particulier. Les éléments émotionnels qui se dégagent de cette histoire sont nombreux, les préoccupations des personnages rythment le récit, la notoriété n'est pas évidente à assumer, les deux écrivains sont attendus au tournant. Constant déballage plein d'aigreur pour l'un, tentative de conciliation de carrière et de réussite artistique pour l'autre; les deux hommes se regardent se parlent s'écoutent avec plus de finesse qu'il n'y parait. Avec cet album Moynot donne une vision sans fard de cette espèce de course à la gloire et au succès que se livrent les personnages, une fuite en avant qui les ébranlera et mettra en exergue leurs sentiments enfouis. Cette histoire brillamment contée de destins croisés, de moments de rencontre forts est parfaitement mise en valeur par le trait élégant de Moynot. Pas de coup d'éclat, tout en sobriété, ce récit ne manque pas de puissance. Passionnant, à condition d'apprécier la particularité du genre. JJJ
Raspoutine
Tarek, le scénariste, aime l'Histoire, et surtout aime jouer avec l'Histoire. Après Sir Arthur Benton, sa série phare, voici donc l'histoire de Raspoutine. (la Sainte Russie est par ailleurs le théâtre d'une autre de ses productions, Le Tsar Fou, publié récemment chez le même éditeur) Dans ce premier volume, c'est un aspect assez méconnu du Tsaretz qui nous est relaté : son ascension dans la famille impériale. Malgré un dessin assez simple et des transitions parfois abruptes entre deux scènes, j'ai accroché à cet opus. Car il ne s'agit pas d'une simple biographie mais plutôt une enquête sur un manuscrit volé, celui de la prophétie d'Isaïe, tant protégé par le Vatican. Ce qui n'est pas sans rappeler le "Nahik" du Décalogue, ou encore "le testament du fou" du Triangle Secret. (mais la série, contrairement à celles citées ne s'étendra que sur trois volumes) Un reproche par contre au niveau du scénario, c'est le grand nombre de personnages ou d'intermédiaires envoyés par le Vatican. A chaque "missi dominici"correspond un double chargé de le surveiller. Cela en fait du monde, et parfois on s'y perd. Histoire bien menée et prenante. A suivre avec intérêt.
Les Voisins du 109
J'aime les dessins de Coyote et cet album nous permet de voir que la couleur leur va bien, son style est vraiment efficace. Coyote n'y va pas de main morte dans la représentation, on se retrouve avec une galerie de portraits brossés avec beaucoup d'exagération. Ce qui sied très bien à cette histoire d'humour légère. Cet album qui prend pour cadre un H.L.M amuse gentiment sans chercher à faire passer de message particulier concernant les lieux de l'action. L'immeuble sert juste de décor favorisant la proximité entre les différents voisins, tous un peu fondus et farfelus. Mon coup de coeur pour le gardien, un mastodonte style facho, qui en fait a l'air plutôt sympa. Les différents sketches présentent de nombreux personnages et sont la plupart du temps réussis. "Les Voisins du 109" est un petit album sympa aux jolis dessins, pas de raison de s'en priver. JJJ
Small Gods
C'est un polar en noir & blanc avec des personnages aux pouvoirs télépathiques et de prédiction. Le scénario tient la route, on ne se lasse pas en tournant les pages et on s'attache vite aux personnages principaux, avec leurs doutes, leurs peurs et leurs défauts. Les dessins ne sont pas mal, à souligner tout particulièrement la découpe des cases, et les plans en perspectives très réussis et réaliste ce qui donne une dynamique, un renouveau à la bd traditionnelle. Les courses de voitures sont extra. On s'y croit presque. A suivre...