Les derniers avis (39405 avis)

Couverture de la série Comme une comète - Une histoire de post-partum et d'albinisme
Comme une comète - Une histoire de post-partum et d'albinisme

Evidemment je n'avais pas compris l'intelligence du titre. Je m'étais arrêté à la belle couverture pleine d'amour et au grand boum que fait l'apparition d'un bébé dans la vie (Dans la mienne au moins). Sans la question de Maxou sur les comètes, j'en serais resté à une lecture primaire de l'œuvre d'Aurélie Crop. Bien que mâle je m'intéresse beaucoup aux histoires de squares comme les appelle madame Brisac. Bon, reprenons au début. Les dessins simples et les couleurs pastel me conviennent parfaitement car ici c'est le message qui compte le plus. J'ai l'impression de lire les affiches collées aux murs de PMI, CMPP ou autres structures sociales que j'ai arpentées durant mes années de responsable associatif. C'est à la portée de toutes et tous et c'est bien. L'accent est mis sur les sentiments intérieurs et pas sur l'action encore qu’une tétée toutes les deux heures ça vous bouge. Toute la première partie est un long dessaisissement de soi, fertilisé par des larmes qui vont aboutir à une merveille d'amour. Car pendant cent pages j'ai trouvé notre Amandine un brin Parisienne douillette privilégiée. Un maillage hospitalier exceptionnel, une disponibilité et une compétence du personnel très grande, un approvisionnement en médicaments sans limite, tout cela presque gratuit, c'est le rêve de centaines de millions de femmes dans le monde. Amandine peut se réjouir, en plus, d'un compagnon impliqué et d'une famille présente. Le top. Même sa césarienne est presque une cinq étoiles. Tout y est programmé et maîtrisé. Pas de naissance imprévue prématurée, ni d'urgence absolue (trois minutes max avec la sage femme qui retient bébé dans le ventre) due au cordon, ni d'hémorragie. Pas de Covid qui empêche les visites si importantes pour la maman dans ce premier mois. En seconde lecture je trouve que c'est tout à l'honneur de l'autrice de se montrer telle qu'elle fut ainsi que son compagnon. Abandonner une part de sa post adolescence n'est pas si facile, beaucoup de papas n'y arrivent pas et laissent les mamans seules. La suite de l'histoire n'est que beauté, bonheur, poésie et amour. Cet ouvrage me permet de rendre hommage aux gouvernants français depuis des décennies qui ont su construire toutes ces structures d'aides à la petite enfance handicapée ou non. Peu de pays, même industrialisés, peuvent s'enorgueillir d'une telle richesse. On ne rendra jamais assez hommage à toutes les mamans du monde depuis que les hommes existent. Elles ont toujours été les reines invisibles d'un dévouement gratuit. Un beau cadeau pour votre maman ou votre compagne. Pourquoi pas pour vous messieurs, si vous voulez sortir de votre zone de confort.

08/11/2021 (modifier)
Couverture de la série Les Nuées écarlates - Le Masque de Fudo
Les Nuées écarlates - Le Masque de Fudo

Franchement comment l’auteur a réussi à faire mieux que son ainé. Pour le scénario 5/5, on se retrouve dans le passé du Nobu Fudo (le général au visage blanc), comment passer d’un personnage détestable à plus que mémorable grâce à ce nouveau volet de la série, je vous jure que je suis vraiment dégoûté de sa fin dans La Légende des nuées écarlates après avoir lu ce chef d’œuvre, mais chut je n’en dis pas plus … Pour le dessin 5/5 l’auteur nous montre qu’il peut encore plus sublimer que nuée écarlate, les visages sont plus travaillés et moins figés ainsi que les mouvements d’action de tous les personnages. Un énorme coup de cœur pour cet ouvrage qui redonne envie de relire par la suite La légende des nuées écarlates pour le redécouvrir sous un autre angle.

08/11/2021 (MAJ le 08/11/2021) (modifier)
Couverture de la série 150 loups-garous
150 loups-garous

Voilà une bonne surprise que ces deux albums aux titres bizarres. J'apprécie presque tout dans ces histoires récréatives et assez poétiques. Les scénarii sont originaux et nous emmènent dans des récits assez atypiques. Un zest de surnaturel et d'occultisme pour le premier. Une très belle coutume traditionnelle béninoise pour le second. Merci aux auteurs de nous présenter des Béninois qui parlent un excellent français et font de bonnes études. Les personnages sont pleins d'humour, Tsilla et Aelith sont à tomber mais ne se contentent pas d'un physique de top-model. Les dessins et couleurs sont à mon goût. Un bon rythme soutient l'intrigue. Les auteurs rendent très bien cette ambiance de France profonde de villes moyennes de province. Une série qui semble peu connue et je trouve cela dommage.

07/11/2021 (modifier)
Par montane
Note: 4/5
Couverture de la série Des souris et des hommes (Tishina)
Des souris et des hommes (Tishina)

Une adaptation stupéfiante sur le plan visuel du célèbre roman de Steinbeck par Rebecca Dautremer. On revit l’histoire tragique de Lény et George sur près de 420 pages dans l’Amérique de la grande dépression. On pourra se demander si cette œuvre est vraiment de la bande dessinée. A mon sens elle l’est puisque même s’il n’existe pas de phylactères, les « cases » s’enchaînent, entrecoupées de superbes illustrations (séances de la vie quotidienne, parodie de publicité…). Ce roman graphique fera immanquablement penser au travail d’un Chris Ware ou d’un Bill Sienkiewicz qui ne se laissent pas enfermer dans les codes de la BD Franco-Belge traditionnelle. A noter qu’il ne s’agit pas d’une adaptation puisque le texte du prix Nobel américain est ici repris in extenso. Une vraie merveille.

07/11/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série A bord de l'Etoile Matutine
A bord de l'Etoile Matutine

Voilà une adaptation très réussie d’un récit de Pierre Mac Orlan, une histoire de piraterie comme on en lit peu… et pour cause : pas de héros, pas d’abordages tapageurs, pas de personnages extraordinaires. Non, plutôt un journal de bord qui décrit le quotidien bien ordinaire d’un équipage. Divisé en chapitres qui racontent chacun un épisode de la vie finalement assez routinière d’un pirate au 18e siècle, le récit est fluide, bien écrit et sobre. C’est ce qui en fait la force et l’efficacité. Une suite de rencontres, d’événements, de rêves et de désillusions. Pas de héros, pas de trésor (ou si peu…) mais une floppée d’hommes qui traînent leur misérable vie sur les océans. Ajoutons-y une critique de la société de l’époque qui condamne les plus déshérités à une vie de misère et de dangers. Le dessin en bichromie de Riff Reb’s est toujours aussi beau et toujours aussi puissant. On entend craquer le bateau sous le vent, on ressent la terreur des marins épouvantés par les fantômes de leurs victimes et la tension permanente entre eux qui ne demande qu’à tourner en bain de sang… et pourtant, des éclairs d’humanité subsistent. Des vies de pirates racontées crument, sans fard, sans héros, sans beaucoup d’espoir et la puissance de la mer, omniprésente, dont aucun ne peut plus se passer. Un album remarquable.

07/11/2021 (modifier)
Couverture de la série Moon River
Moon River

Moon River renoue avec le filon inauguré par Zaï Zaï Zaï Zaï. A savoir une histoire complète, ponctuée quasiment à chaque page par une chute, un gag, avec un point de départ totalement loufoque (mais alors vraiment totalement), Fabcaro déroulant ensuite la pelote de l’absurde jusqu’au bout du bout. L’autre point commun avec ZZZZ, c’est que c’est vraiment drôle, réussi (et mes enfants ont rapidement confirmé par leurs éclats de rire la réussite de cet album). Résumer l’intrigue est inutile, puisque l’enquête polar est dès le départ pervertie (qui a dessiné une bite sur la joue gauche d’une star hollywoodienne ?), et parce que l’auteur montre rapidement à ceux qui ne l’auraient pas deviné (et qui s’en préoccupaient) qui est l’auteur de cet attentat. Les gags plus ou moins absurdes et débiles s’enchainent, dans une surenchère souvent jouissive. Ca part dans tous les sens. Et ça joue de plusieurs registres humoristiques, Fabcaro usant de divers styles graphiques pour chacun d'entre eux : couleurs baveuses pour le tournage du film qui sert de fil rouge, bichromie habituelle de ses derniers opus depuis ZZZZ pour l’enquête débile, retour au dessin de ses albums de la Cafetière ou de 6 Pieds sous terre d’avant ZZZZ pour les allusions à sa vie, dans son style d’autodérision qui le caractérisait alors, avec des références à l’album Pause entre autres (mais il n’est pas nécessaire de l’avoir lu pour apprécier l’humour). Peut-être quelques rares baisses de régime, mais l’ensemble est vraiment réussi, et j’ai beaucoup ri en le lisant. Les amateurs de Fabcaro y trouveront sans aucun doute leur bonheur. Ajoutons que l’auteur, qui s’est « embourgeoisé » depuis ZZZZ (à comparer avec ses délires presque dépressifs de On n'est pas là pour réussir), étant publié par presque tous les grands éditeurs, bénéficie d’un travail éditorial très réussi de la part de 6 Pieds sous terre, avec une belle couverture noire bouffante (une couverture qui, au passage, m’a rappelé celle de Love Nest / Nid d'Amour de Burns, référence très éloignée mais qui me touche tout autant).

06/11/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Batman - Amère victoire (Dark Victory)
Batman - Amère victoire (Dark Victory)

Dans la continuité de Batman, un long Halloween, Amère Victoire nous emmène à la recherche d’un nouveau meurtrier qui, comme Holiday, tue les jours de fêtes. Mais cette fois, ce sont les policiers de Gotham qui sont les cibles du tueur en série. C’est vrai le scénario est calqué presque exactement sur celui de l’album précédent mais je n’ai pas trouvé cela gênant. Si on est moins concentré sur le développement de l'histoire qui surprend moins que dans Un long Halloween, on profite mieux des différents personnages - et ils sont nombreux puisque les pensionnaires d’Arkham se sont à nouveau échappés – pour approfondir leur caractère, leur passé et leurs relations entre eux. C’est un Batman classique qui reprend les fondamentaux et qui est parfaitement maîtrisé jusqu’à la résolution de l’énigme, elle aussi, très bien écrite. Le dessin est très efficace avec un joli travail sur les couleurs et sur les clairs-obscurs.

06/11/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sangoma - Les Damnés de Cape Town
Sangoma - Les Damnés de Cape Town

Je vous le dis tout de go … cet album est magnifique ! je l’ai découvert un peu par hasard au gré de mes déambulations dans les allées de quai des bulles à St Malo. Une lecture d’un seul trait. Et me voilà scotché littéralement par cette BD. L’histoire est juste incroyable. Et les dessins sont particulièrement séduisants et réalistes. Vous pouvez me croire, je vais régulièrement en Afrique du Sud et en quelques planches je me suis retrouvé à Cape Town sous le soleil au bord de la plage. Bidonvilles, Montagne de la Table, sorcellerie, vignobles sont les ingrédients de ce thriller décapant avec une kyrielle de rebondissements. Ça pulse. C’est brutal. L’atmosphère post apartheid est bien peinte et reflète malheureusement toujours le fossé existant entre les blancs et les noirs. Assurément vous allez attraper un coup de chaud à la lecture de cet album. Les destins s’entrecroisent pour votre plus grand plaisir. Les auteurs tentent de vous aiguiller sur de fausses pistes. Vous reprendrez votre respiration et vous replongerez avec avidité dans votre lecture même si le climat est suffoquant et la cruauté sous-jacente. Délicieuse découverte que je recommande chaudement. Mon coup de cœur du moment.

06/11/2021 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5
Couverture de la série Le Voyage du Commodore Anson
Le Voyage du Commodore Anson

Il m’a fallu qu’une bande dessinée comme « Le voyage du Commodore Anson » pour me faire découvrir qu’un marin autre que Magellan et Darwin a réalisé le tour du monde avant l'ère moderne. Des récits comme celui-là, ça ne court pas les rues surtout quand il s’agit de relater des aventures (réelles) de ce genre de navigateurs d’avant le XIXième siècle ! Bon, à la différence des deux personnages cités plus haut, le Commodore anglais Anson et son escadre de 8 navires ont été envoyés en Amérique pour des raisons géopolitiques et non scientifiques puisqu’il s’agissait de contrer et de ruiner l’ennemi espagnol. Ce sont les noms de Matthieu Blanchin (au dessin) et de Christian Perrissin (au scénario) qui m’ont fait décider de l’achat de cet album. En effet, dans un registre assez similaire, ils avaient mis en images la vie de Calamity Janes dans « Martha Jane Cannary », un récit qui m’avait très enthousiasmé. Ce sont aussi les avis très positifs des autres lecteurs qui m’ont poussé à acquérir cette bande dessinée. Et je ne fus pas déçu ! Car j’ai appris beaucoup de choses sur la navigation à cette époque comme la nécessité pour n’importe quel navire de « pousser » plus vers le sud du Cap Horn afin de « mieux » remonter la côte ouest de l’Amérique du Sud… Ceci n’est juste qu’un exemple parmi d’autres tant les auteurs ont réussi à intégrer de façon simple et judicieux ces notions de cartographie sans que ça ne devienne rabatif pour les lecteurs. J’ai également apprécié ce contexte historique et comment les concepteurs ont intégré dans leur récit la façon dont vivaient les colons, sans oublier les passages où ces valeureux marins ont mis pied à terre sur des lieux vierges… Sans oublier aussi le chassé-croisé avec l’ennemi hispanique… Sans oublier encore une fois les soucis de santé de l’équipage et les malheureuses tragédies liées également à cette météo apocalyptique des régions australes. Toutes ces données sont ainsi parfaitement incorporées dans ce recueil avec -cerise sur le gâteau- des personnages particulièrement attachants. On peut citer le Commodore Anson bien sûr qui fut un excellent meneur d’homme, excellent stratège et empreint apparemment d’humanité malgré des conditions terribles auxquelles l’équipage a dû affronter ; il ne faut oublier également ces compagnons d’infortune comme le fougueux et ambitieux Charles Saunders. Une pensée à tous ces nombreux marins inconnus qui ont participé à cette expédition et qui n’ont jamais revu leurs proches et leur pays… On a donc entre nos mains un excellent récit d’aventures, historique et autobiographique aussi tant on apprend des choses sur les principaux protagonistes, tant la narration est remarquablement maitrisée par Christian Perrissin. Quant au coup de crayon de Matthieu Blanchin, je vous laisse juge étant donné qu’il est assez atypique. Ce dessinateur est capable de nous proposer des superbes planches sur la mer déchainée comme il peut nous décevoir un peu en nous présentant des pages à peine esquivées. Personnellement, ce parti-pris graphique me convient bien car ça permet de « ressentir » les péripéties, je trouve que ça permet de rendre ce récit très vivant, dynamique… bref, j’aime son style. Seule ombre au tableau : la typographie utilisée de façon manuscrite est parfois difficile à lire. Merci à ces auteurs de nous avoir conçu cet ouvrage riche en renseignements sur la navigation et le contexte géopolitique de cette époque, et en émotions. Un bel hommage au récit original de Richard Walter (qui a fait partie de l’équipage) que je vous invite à découvrir.

05/11/2021 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Le Roi des bourdons
Le Roi des bourdons

J'avais bien envie de lire cette BD depuis un long moment, et j'ai pu dénicher une intégrale à bas prix dans les occasions, ce qui fut parfait pour découvrir l'histoire avec les petits ajustements de l'histoire faits par l'auteur. L'histoire fait énormément penser à du Trondheim, sans aucun doute, entre les personnages anthropomorphes et le côté très personnel de l’œuvre. On pense à du Approximativement, par exemple, et son côté intimiste, plongée dans la vie d'une personne dessinatrice de BD. Mais à la différence de Trondheim, on a une grosse part de fantastique ici, même si progressivement ce fantastique est bien tempéré par des explications plus terre-à-terre. Explications que j'ai senti en partie venir d'ailleurs, sans que cela ne soit un frein dans la lecture. De toute façon l'ouvrage mérite une deuxième lecture, après les clés de compréhension données, pour tout revoir à l'aulne de cette compréhension là. L'album se lit assez vite, mais il m'a touché par son aspect très personnel. On sent que l'auteur a mis de lui-même dedans, et que ce dont il parle le touche. C'est une critique du monde d'édition de la BD, mais aussi une histoire sur la maladie et la mort, sur la réussite et aussi une jolie déclaration d'amour à la BD. L'interview donné par le personnage à la fin est assez belle à cet égard. En somme, j'ai eu grand plaisir à cette lecture. C'est simple et prenant, mais le genre d'introspection que j'apprécie beaucoup lire. On est dans du roman graphique pur jus, mais bien emmené et qui a son lot de surprises. Une BD recommandée, en ce qui me concerne !

05/11/2021 (modifier)