Sangoma - Les Damnés de Cape Town

Note: 3.36/5
(3.36/5 pour 11 avis)

En Afrique du Sud, une vingtaine d’années après l’Apartheid, les cicatrices laissées par l’ancien système peinent à se refermer. Le racisme n’est plus institutionalisé mais les inégalités toujours présentes et la population divisée entre les propriétaires blancs et les ouvriers noirs. Dans ce contexte, Sam est retrouvé mort sur les terres de la ferme des Pienaar, ses employeurs...


Afrique du Sud Les prix lecteurs BDTheque 2021 Racisme, fascisme

Le lieutenant Shepperd – esprit léger, avisé autant que séducteur et tête brûlée – est chargé de saisir les enjeux qui auront mené au drame. L’enquête s’alourdit bientôt d’éléments disparates : conflits et secrets familiaux, recours à la sorcellerie, disparition d’un bambin dans le voisinage… Tandis que Shane Shepperd lutte tant bien que mal contre les silences et les mensonges de ses interlocuteurs, en toile de fond, le parlement est le théâtre d’oppositions rongeant la nation sud-africaine… La réforme agraire visant à redistribuer les terres usurpées du temps de l’apartheid provoque les débats et souligne les tensions des partis radicaux. Bientôt, les deux camps en appelleront à la violence. Enquête policière sur fond de climat social brulant, Sangoma, les damnés de Cape Town, est un récit sous tension où la violence d’un crime souligne les angoisses d’un pays captif de son passé.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Novembre 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Sangoma - Les Damnés de Cape Town © Glénat 2021
Les notes
Note: 3.36/5
(3.36/5 pour 11 avis)
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06/11/2021 | Yann135
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Par Hervé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Hervé

J'étais passé à côté de cet album lors de sortie en 2021. C'est par hasard que je suis tombé dessus, et mon libraire me l'a chaudement recommandé. Et il a bien fait! J'ai débuté la lecture et je n'ai pas lâché cette bande dessinée de 150 pages. Car cet ouvrage est imposant, surtout dans l'édition canalbd, grand format et noir et blanc ! J'ai adoré le mélange des genres de Caryl Ferey. Son intrigue oscille sans cesse entre règlement de compte politique, secret de famille, magie noire, adultères, et enquête policière. Le lecteur ne s'ennuie pas une seconde . Et puis il faut souligner le cadre choisi, l'Afrique du Sud période post apartheid, , cadre rarement traité en bande dessinée, à ma connaissance. Mais ce qui m'a véritablement séduit dans cet album, c'est le dessin parfaitement maitrisé de Corentin Rouge, qui ressort encore plus dans l'édition noir et blanc. Ce dessinateur de talent se fait assez rare (un album de XIII mystery), mais il excelle aussi bien dans les scènes de fusillades que dans celles de poursuite en voiture. Un dessin de qualité, servi par un scénario original avec des dialogues bien ciselés, que demander de plus, sinon, une nouvelle aventure avec le lieutenant Shane Shepper et son improbable coéquipière.

15/09/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Je n'ai pas du tout aimé cette série tellement je la pense bourrée de clichés sur les relations Noirs/Blancs en Afrique. J'ai trouvé le scénario d'un manichéisme désolant. Il vaut mieux regarder des séries TV SudAf pour se rendre compte de la progression de la bourgeoisie Noire que de rester coincé à ce type de discours haineux. Un polar dépaysant en Afrique du Sud pourquoi pas mais il y a tellement de clichés made in Hollywood que je pense Starsky et Hutch bien plus moderne. Le personnage du lieutenant Shane qui se promène vêtu comme un clochard mal rasé tout au long de l'histoire me fait douter de la connaissance des auteurs sur le ressenti des Africains dans ce domaine. Le secret de la liaison Shane/Amy est une fable dans ce type de villa qui possède au moins 5 employés dont au moins un parlera immédiatement au maître de maison ou au papa de la belle. La coquette Amy qui ne change jamais de coiffure tout au long du récit me fait bien rire et Sam ne ressemble pas du tout à un métis comme le voudrait le scénario. Quant à la fameuse scène du bidonville/township où les balles de Kalachnikov évitent soigneusement les sexy policiers Blancs pour n'atteindre que les vilains bandits Noirs, j'ai laissé tomber. À vouloir introduire une telle quantité de thèmes : mixité sexuelle Noirs/Blancs, injustices sociales, sorcellerie, relent d'Apartheid, VIH, j'ai trouvé la série comme un fourre-tout émotionnel et cinématographique. Le graphisme est de qualité mais trop classique pour modifier mon ressenti.

12/06/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Un polar que j’ai trouvé assez classique, mais aussi que j’ai apprécié de lire. Le côté « exotique » est plutôt agréable. L’intrigue se situe dans l’Afrique du sud post-apartheid, avec les tensions qui lui sont liées (Afrikaners revanchards versus partis post-ANC réclamant une vraie réforme agraire en faveur des Noirs). Sans être exceptionnelle, l’histoire se laisse lire. La narration est fluide, et on ne s’ennuie jamais. C’est même très rythmé (mention spéciale à une séquence survitaminée lorsque le flic de héros mène une incursion éclair dans un township : une course poursuite ultraviolente s’ensuit, digne d’un blockbuster américain). Plus généralement, c’est globalement assez violent. Du classique donc mais délocalisé, très rythmé, et en plus très bien mis en images par Corentin Rouge. Son dessin classique est vraiment chouette (comme la colorisation), avec des planches très aérées. Certes, le héros est forcément blanc – terriblement séducteur – et les Noirs sont le plus souvent de dangereux excités. Il faut faire avec ces clichés. Pour amateurs de polar à l’américaine. Note réelle 3,5/5.

11/05/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

C'était la dernière série des 'prix des lecteurs BDthèque 2021' que je n'avais pas lue et qui m'attirait. Encore une fois, ma note va être plus basse que les avis positifs. J'ai trouvé que ce polar était sympathique à lire, mais je le mettrais pas parmi mes préférés. Le récit est bien ficelé et l'ambiance politique de l'Afrique du Sud est intéressante, mais j'ai un peu décroché face aux comportements caricaturaux de plusieurs personnages. On va avoir droit entre-autres à un jeune noir qui déteste l'injustice et qui semble gueuler contre quelque chose chaque fois qu'il ouvre la bouche (et en plus il a le même stéréotype du noir militant) et notre héros blanc flic est une brave tête brulée qui a pas peur d'affronter les situations dangereuses ou sa hiérarchie qui est raciste contrairement à lui. Notre héros est tellement pas raciste que bien sûr il va se taper une belle femme noire. Sérieux le héros fait tellement cliché qu'on pourrait le faire évoluer à New York ou Paris sans rien changer à sa personnalité. En fait, le seul personnage que j'ai trouvé attachant et la grande co-équipière noire qui suit notre héros durant la seconde moitié de l'album. Ses réparties sont marrantes. Au final, je trouve que malgré un contexte qu'on ne voit pas trop en BD, ce polar se révèle un peu banal par moment. Comme je l'ai dit, c'est bien fait et j'ai lu l'album sans problème, mais c'est vraiment le type de polar qui ne m'intéresse plus une fois que je connais le dénouement. Il y a rien qui me donne envie de le relire un jour.

23/03/2023 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cleck

Voici une BD policière se lisant fort agréablement, bien illustrée, à la narration plutôt maîtrisée. Un thriller nerveux avec en toile de fond, une Afrique du Sud post Apartheid, dont les stigmates du passé restent brûlants. S'emmêlent plutôt habilement les croyances/mythologies anciennes, l'émancipation sociale, le travail au quotidien dans une ferme, la situation politique et des amourettes de trentenaires. Mes réserves concernent le regard porté sur l'Afrique du Sud et sur ce que serait la justice. Disons-le immédiatement, c'est très droitier, quand bien même les "gros méchants" seraient d'extrême droite. Les déshérités de Mitchell's Plain tireraient donc sur une voiture sans la moindre raison, il serait légitime en conséquence de riposter dans la foulée et de les tuer (un peu comme dans la plupart des films français évoquant la banlieue, selon lesquels la violence serait omniprésente, toujours le fait de personnes de couleur, les flics forcément de bons gars faisant du mieux possible un métier difficile : Les Misérables, "Bac Nord", "Dheepan", etc.), la justice pourrait n'être rendue qu'à moitié par des flics pourtant présentés comme intègres, etc. Très douteux idéologiquement, mais rondement mené.

18/03/2023 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Je serai un poil moins enthousiaste sur Sangoma, Les damnés (au masculin) de Cape Town. L'histoire se passe en Afrique du Sud et la ségrégation entre blancs et noirs est au cœur de cette histoire. Écarts de richesse, sentiment de dépossession des noirs etc. La perpétuation de traditions et remèdes "ancestraux" aboutit à un drame autour de la disparition d'un bébé dans une ferme. On ajoute une dose de politique, une enquête policière, des terroristes, un coupage de doigt. L'intrigue est assez riche et l'album épais. Cela se tient bien et le scénariste a visiblement de la bouteille pour avoir écrit plusieurs romans policier. Je ne mets que 3/5 car certains côtés sont légèrement téléphonés comme le policier trop beau, séducteur et intrépide, ou bien la fille du politique bien gaulée qui vend ses fesses et se retrouve dans un mauvais film. Le dessin de Corentin Rouge est très bien, d'un style réaliste. Les ingrédients du polar d'action sont là. Distrayant.

31/05/2022 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Benjie

Comme l’impression d’être dans un film qui vous tient en haleine du début à la fin, sans temps morts. Une enquête prenante sur fond de période post-apartheid. Si l’Afrique du Sud a bénéficié d’une politique de Réconciliation, on comprend vite qu’à la moindre étincelle, la violence est prête à éclater de nouveau entre les communautés. Après avoir posé les bases de l’histoire et présenté les protagonistes, le récit se déploie et se complexifie. La tension monte alors qu’entre en scène un flic assez en marge dont on aimerait approfondir l’histoire personnelle. Le scénario se déroule à un rythme rapide, entrecoupé d’explosions de violence. La fin est une bonne surprise et intelligemment pensée dans ce pays en manque d’apaisement. Le dessin est superbe et tout particulièrement les pages et doubles pages montrant la ville du Cap, ses townships dangereux, ses quartiers où les riches blancs se regroupent et ses campagnes couvertes de vignobles. Un très bon album, intelligent à l’ambiance oppressante et visuellement très réussi. Coup de cœur !

26/03/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai beaucoup aimé ce récit même si sa partie introductive m’a gêné aux entournures, principalement du fait de la manière très manichéenne dont les personnages sont présentés (les méchants boers, les pauvres noirs opprimés et spoilés de leurs terres). Heureusement, au fil du récit, cet aspect manichéen se nuance méchamment et la dimension historique et politique s’efface au profit d’une intrigue policière à deux niveaux. Le climat est tendu du début à la fin, contrebalancé par l’attitude du héros, désinvolte et blagueur (entre autres qualités) et nous allons progressivement descendre les marches d’un escalier qui nous mènera vers les zones les plus nauséabondes du Cap. Le récit est très bien mené et les deux intrigues se recoupent assez naturellement, sans jamais s’emmêler. Le dessin de Corentin Rouge est parfait pour ce type de récit au ton très proche des séries policières américaines. Les cases présentant de grands espaces, les scènes dédiées à l’action, les physionomies des personnages, tout est extrêmement cinématographique tant et si bien que l’on se croirait dans un film à gros budget, l’originalité du cadre en prime. Bon ! Contrairement à Pol, je ne mettrais pas cet album entre toutes les mains. A partir de 15, 16 ans, oui. Plus jeunes, certains passages risquent quand même de donner aux lecteurs quelques cauchemars tandis que l’aspect politique du récit nécessite un certains intérêt pour cette matière (ce qui est rarement le cas des moins de quinze ans). Mais si vous êtes amateurs de polars noirs et violents, franchement, cet album fait parfaitement le taf.

24/01/2022 (modifier)
Par pol
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur pol

Un excellent polar à mettre dans toutes les mains. Le trame de l'histoire comprend pas mal de composantes différentes : meurtre, politique, conflit social sur fond d'apartheid, croyances tribales, enlèvement. Et le moins qu'on puisse dire c'est que tout ça s'équilibre parfaitement et s'imbrique à merveille pour former un tout cohérent et prenant. Ce n'est pas trop, bien au contraire tout est intelligemment lié. L'Afrique du sud est vraiment bien choisie, tant cela parait propice à ce récit. D'abord c'est dépaysant, mais ensuite et surtout, l'histoire et le contexte social et politique de ce pays offrent le cadre idéal à cette intrigue. Les paysages sont du pain béni pour le dessinateur. De ce coté là on est gâté car le dessin est superbe. Décors, personnages, ambiance, couleurs chaudes et chatoyantes, c'est un vrai plaisir visuel. Il y a quelques doubles pages qui proposent des vues sur des paysages splendides. Bref le dessin et le scénario sont au diapason. C'est donc avec plaisir et attention qu'on suit cette enquête qui s'emballe peu à peu, au fur et à mesure qu'elle avance. Tout est crédible, il y a la petite dose de suspens et d'action nécessaire pour pimenter tout ça. Un sans faute.

27/12/2021 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Shame on me, je ne connaissais pas Corentin Rouge le dessinateur excellent de cette histoire. En ce qui concerne le scénariste Caryl Férey c'est autre chose, il se trouve que je possède tous les polars que ce monsieur a écrits et si vous êtes amateurs je vous enjoins à lire au plus vite son œuvre. L'apartheid n'est pas totalement aboli en Afrique du sud vingt-cinq ans après, loin s'en faut. C'est dans le contexte d'une exploitation vinicole tenue par des blancs que se déroulent les évènements qui nous sont contés. De vieilles rancunes ressurgissent entre propriétaires et ouvriers noirs qui souhaiteraient que la redistribution des terres se fasse plus vite au bénéfice des dits ouvriers. le tout sur fond de vieilles pratiques "médicales" à la limite de la sorcellerie. Un récit sous tension mais sans manichéisme qui tient en haleine tout du long. Si Caryl Férey nous propose d'autres récits nul doute que j'irais y jeter plus qu'un œil.

14/11/2021 (modifier)