Pour comprendre cette critique, il est préférable de d'abord aller lire celle que je viens de faire sur la série de base.
J'ai toujours 13-14 ans quand je lis cette série, et encore une fois j'adore. Peut-être même encore plus. Je fais partie de ces gens qui préfère Lanfeust des étoiles plutôt que Lanfeust de Troy. En effet, ici, il y a encore plus de choses à découvrir. Avant, on découvrait une planète, maintenant une galaxie !!!
Le scénario est à mes yeux toujours aussi bien maitrisé, cohérent et fluide. On voit où l'auteur veut nous emmener et c'est de plus en plus grandiose. C'est digne d'un final à la Marvel, il clôture admirablement sa série et ses personnages.
Tristesse, nostalgie, joie, colère, frustration, admiration et j'en passe. On passe par toutes les émotions.
Le dessin est encore plus maitrisé qu'avant.
Encore une fois, cette série est culte à mes yeux
5 étoiles
MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Mon avis ne sera pas du tout objectif.
Lanfeust de Troy, est la toute première BD que j'ai achetée avec mon argent de ma vie. Je devais avoir 13 ou 14 ans. Je voulais, comme mon père, avoir une grande bibliothèque de BD et il me fallait commencer quelque part. Je ne saurai expliquer pourquoi (je ne m'en rappelle plus surtout), mais mon choix s'est porté sur cette série.
Et là, l'ado que j'étais a adoré. J'achetais 1 BD par mois. Autant dire que j'ai lu, lu et relu chacun des tomes des dizaines de fois en attendant de pouvoir acheter la suite.
Les dessins étaient beaux, l'univers envoutant. Je me plaisais à découvrir un tout nouveau lore. Je m'identifiais à Lanfeust, j'enviais sa force, son courage et son succès auprès des femmes. Je m'esclaffais devant Hébus et sa brutalité gratuite. Je respectais Nicolède et sa sagesse. Je soupirais devant Cian et le chevalier Or Azur pour leur côté "gnan gnan". Bref, j'étais accro.
Les 8 tomes sont pour moi tous aussi bien les uns des autres, avec une superbe conclusion.
En revanche, j'ai lu ce 9e tome qui vient de sortir et qui vient foutre le bordel et tout gâcher. Une histoire qui n'a plus rien à voir avec le Lanfeust que j'adorais, avec de nouveaux personnages sans intérêt, un méchant juste méchant, sans aucune profondeur, une conclusion facile. Bref, un gâchis.
Je fais donc le choix d'omettre ce 9e tome et de noter cette série sur ses 8 premiers albums, et vu l'impact que ces derniers ont eu sur moi et sur ma passion de la BD, c'est...
5 étoiles
MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Un vrai régal de bout en bout !
Je ne vais pas épiloguer vu le nombre d'avis sur cette série. Mais si j'ai adoré ce dyptique, c'est parce que j'ai vraiment apprécié le fait que tout tourne autour d'un procès. Durant le procès et son avancée, on apprend de plus en plus d'éléments venant compléter une histoire complètement loufoque.
On passe de rebondissements en rebondissements. Quand on croit avoir le fin mot de l'histoire, l'auteur arrive encore à nous surprendre, sans pour autant nous lasser ou être dans l'excès.
Bref, le scénario est pour moi parfaitement maitrisé. De plus, quel plaisir de retrouver Rosinski et ses dessins somptueux !
4 étoiles
MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Yann 135, Sloane, je vous invite chaleureusement à vous pencher sur cet album. D’ailleurs, je conseille à tout amateur de polar noir aux influences américaines manifestes de faire de même car ce récit est rondement et très efficacement mené !
Seul le silence est adapté d’un roman de R. J. Ellory (roman que je n’ai pas lu, ceci dit en passant). Il relate le destin d’un jeune homme de l’Amérique des années 30 aux années 60. D’abord enfant marqué par le décès d’une jeune fille de son entourage proche, il va voir son destin lié à celui d’un tueur en série, à un point tel que l’on en vient à se demander comment il est possible que ces deux personnages soient aussi intimement liés.
Ce récit est très bien mené. La vocation d’écrivain du héros légitimise le caractère très littéraire de la narration. La progression dramatique est très bien menée et le mystère reste complet jusqu’à la fin du récit. Les doutes sont constants, les personnages marquent et intriguent, il est donc très difficile d’abandonner notre lecture avant la dernière page.
Au niveau du dessin, il n’est plus trop nécessaire de présenter Richard Guérineau, déjà auteur de quelques albums marquants (dont certaines adaptations de Jean Teulé, mais pas que !) Son trait réaliste propose un aspect légèrement caricatural qui accentue l’expressivité de ses personnages, ce qui convient parfaitement au présent récit. Mais ce qui est le plus remarquable à mes yeux dans « Seul le silence » est son emploi de la couleur qui évolue en fonction des époques, conférant aux premiers chapitres une ambiance que n’aurait pas renié Steinbeck pour évoluer vers un style de plus en plus coloré qui rappellera peut-être à certains d’entre vous les séries policières américaines des années 70. C’est à la fois très esthétique, pratique pour nous situer dans le temps et adéquat vis-à-vis du récit qui voit le héros évoluer avec les années.
Au final, Seul le silence est un polar très noir qui m’aura énormément plu pour de multiples raisons. Une très bonne pioche ! Je recommande chaudement !!
On est d'accord, c'est outrancièrement romantique, un peu décousu mais au-delà de ça, ce récit sort tout de même du lot d'histoires insipides que le genre a inspiré.
Tout d'abord le dessin puis le découpage sont une belle réussite, très dynamique. Chaque planche, chaque case est un plaisir visuel. Ensuite, l'histoire d'amour est porté par deux personnages assez atypiques mais aussi attachants. On rêve tous d'être un peu aventureux ou alors plus sérieux dans nos vies. D'où la facilité d'identification aux deux personnages.
Le parti pris de présenter chapitre après chapitre des tranches de vies dans l'ordre anti-chronologique est intéressant et plutôt bien exploité par l'auteur.
C'est une "feel-good" BD!
Au premier regard cette oeuvre peut paraître austère, dure à lire. En effet, le dessin N&B peut rebuter, les textes extraits des carnets des deux héroïnes peuvent sembler longs... Mais tout cela est complètement maîtrisé par Juncker. Il nous déroule un double récit cru, sans concession, et atrocement subtile sur cette période sombre de l'histoire allemande, et que l'on pourrait extrapoler au sort des femmes sur chaque terrain de guerre. Je l'ai lu d'une traite... Le tout est parfaitement écrit et dessiné, il n'y a pas une case ou un mot de trop!
Avec cet album vous avez droit non pas à une histoire mais à deux histoires distinctes bien noires et poisseuses.
La première est un petit bijou. Un tueur a un contrat à exécuter. Sur le papier c’est facile. Mais cela ne se passe pas comme prévu. Ca part en cacahuète. Les morts s’empilent les uns après les autres. C’est un cauchemar. Sa signature ? Une balle entre les yeux ! Ca gicle sur le parquet, la moquette et sur la tapisserie. Mais c’est un pro, il récupère les douilles, un coup de javel et tout est nickel ! Ils seraient fiers de lui dans C.I.S (les experts) ! Alors oui c’est violent et immoral mais pour les amateurs de polars gluants, c’est terriblement bon.
Le deuxième récit est plus convenu. Trois sbires de la mafia local doivent tuer et se débarrasser de celui qui devait prendre les rênes de la famille. Il y a en effet un problème. Il ne colle pas à l’image du parrain sanguinaire et autoritaire. C’est un homosexuel notoire et de ça il n’en n’est pas question. L’ouverture d’esprit n’est pas de mise. Pan ! Une balle dans le buffet et zou on l’enterre ni vu ni connu dans une décharge publique. Mais il a de la ressource le bougre… Là encore c’est ultra violent. Les auteurs ne font pas dans la dentelle. Ca cogne et on discute après.
Le graphisme n’est pas le plus léché que je connaisse mais il est bien adapté à la noirceur des histoires. Les traits anguleux des personnages et la colorisation – pas plus de 4 couleurs par case - participent pleinement au rythme soutenu et à la dureté ambiante.
Au final je me suis régalé. Je ne peux que vous conseiller la lecture de cet album.
Bédéphile ne rimerait donc pas avec cinéphile ? C'est en tout cas l'impression que j'ai quand je lis les avis très sévères que récolte l'œuvre de Pierre Guilmard.
Pourtant quel exercice de style! Un véritable hommage rendu à Michel Audiard et à l'âge d'or du cinéma français. Jean Gabin, Bernard Blier, Lino Ventura, Brigitte Bardot, Charles Aznavour pour les monstres sacrés.
Excusez du peu et je ne cite pas les" seconds rôles" absolument irrésistibles. Pour avoir admirer Blier au théâtre dans Anouilh on est très très loin des références données ailleurs.
Revenons à l'œuvre de monsieur Guilmard. Son dessin est typé mais l'œil s'y habitue assez vite. J'aime bien les couleurs vives mais surtout j'aime les détails qu'il dessine, les voitures, les rues de Paris, les néons de Pigalle ou de Ménilmuche.
Evidemment c'est du cinéma: la prostitution n'est pas aussi douce que décrite et le code d'honneur des truands n'existe bien souvent que dans la tête des scénaristes. Je ne parle même pas de l'image donnée de la femme décrite comme juste bonne à recevoir l'homme étalon ou baffeur.
Pas top.
Guilmard propose trois histoires, une à la Nestor Burma, une à la Métamorphose des Cloportes et la dernière à la Rififi à Paname. Guilmard s'amuse à brouiller les pistes, les noms parfois au bon endroit parfois non.
Au lecteur de s'y retrouver! Zaza ressemble furieusement à BB et le numéro avec le champagne qui explose me rappelle une pub d'une célèbre eau pétillante "de l'eau, de l'air, la vie!!".Ces personnages sont tellement vivants.
Enfin The last but not the least les dialogues!! Vouloir faire du Audiard qui tient la route sur trois histoires n'est pas donné à tout le monde.
Quand je lis la pauvreté des dialogues de beaucoup de BD (souvent structure oblige) là j'y trouve créativité, humour et originalité.
C'est différent, c'est unique ,c'est loin des chemins battus. J'aime beaucoup
Ersin Karabulut est un auteur turc - au départ je pensais que c'était un pseudonyme - ce qui est assez rare pour être souligné. Son dessin est assez rond et mignon avec de jolies couleurs et la préface de Pierre Christin assez sérieuse sur le contexte politique turc m'a fait douter de sa présence chez Fluide Glacial. Les différentes histoires indépendantes, de petits contes fantastiques, ont tout de même un fond humoristique. Elles décrivent par l'absurde une certaine idée du fascisme, de l'obscurantisme religieux et à mots couverts vraisemblablement la situation de la Turquie à l'image de la première histoire où chaque personne depuis l'enfance doit porter une pierre sans jamais devoir la poser à terre même pour dormir la nuit. A chaque âge une petite cérémonie permet le changement de pierre par une plus grosse. Mais une petite fille ne l'entend pas de cette oreille et veut démontrer qu'il ne se passera absolument rien si sa pierre touche le sol. Une très bonne lecture.
Je profite de la petite expédition russe pour aviser notre couple de moustachus national. En premier lieu, j'apprécie que des voix discordantes ne donnent pas systématiquement 4/5 étoiles à Astérix.
Je penserais que c'est l'essence même d'Astérix d'être une barrière à l'omnipotence. Quand je vois les piles d'albums dans tous les points de vente de Gaule, je me dis que notre gentil guerrier s'est un poil embourgeoisé.
Tous ? Peut être pas. Il y a probablement des résistants quelque part.
A vrai dire je n'ai jamais perçu Astérix comme un modèle de résistance tellement je trouve les romains sympathiques en têtes à claques toujours disponibles.
Je n'ai jamais pu me résoudre à assimiler le SPQR à une méprisable croix gammée. Tout ce côté politique je ne l'ai jamais perçu depuis mon enfance. Astérix pour moi c'est ma première invitation aux voyages et à la découverte de l'autre( bien plus que Tintin) en (Grande) Bretagne, en Egypte, chez les Goths, en Corse dans nos provinces.
Ensuite ce sont des noms Caius Bonus, Soupalognon y Crouton, Ocatarinetabellatchitchix ( il faut oser), Babaorum, Numerobis et Amonbofis et tant d'autres dont on se souvient toute sa vie. A ce propos, je trouve que Kalachnikovna c'est un manque de goût presque insupportable aujourd'hui, peuh !
Enfin ce sont des phrases que l'on se dit en riant autour de la table ("Trois parts Obélix, trois parts") ou par mauvais temps "Du brouillard ? Non pas souvent, seulement quand il ne pleut pas." ou "Il est déchaîné hihihi !!"
Astérix représente un mode de vie bien franchouillard fantasmé à base de cochonaille, de rigolades entre potes et d' ennemis qui s'apprécient plus qu'ils ne le disent.
Deux points pour finir. La place des femmes est minime à l'exception de Bonemine qui préfigure l'épouse qui ne veut plus être l'esclave. Enfin cette pointe d'écologie naissante avec Idefix grand défenseur de la forêt.
39 opus en 60 ans ce n'est pas affreux commercialement même si il existe un creux à mon avis.
Mon préféré "Astérix chez les Bretons" s'il ne fallait en garder qu'un (heureusement que non !).
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Lanfeust des Etoiles
Pour comprendre cette critique, il est préférable de d'abord aller lire celle que je viens de faire sur la série de base. J'ai toujours 13-14 ans quand je lis cette série, et encore une fois j'adore. Peut-être même encore plus. Je fais partie de ces gens qui préfère Lanfeust des étoiles plutôt que Lanfeust de Troy. En effet, ici, il y a encore plus de choses à découvrir. Avant, on découvrait une planète, maintenant une galaxie !!! Le scénario est à mes yeux toujours aussi bien maitrisé, cohérent et fluide. On voit où l'auteur veut nous emmener et c'est de plus en plus grandiose. C'est digne d'un final à la Marvel, il clôture admirablement sa série et ses personnages. Tristesse, nostalgie, joie, colère, frustration, admiration et j'en passe. On passe par toutes les émotions. Le dessin est encore plus maitrisé qu'avant. Encore une fois, cette série est culte à mes yeux 5 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Lanfeust de Troy
Mon avis ne sera pas du tout objectif. Lanfeust de Troy, est la toute première BD que j'ai achetée avec mon argent de ma vie. Je devais avoir 13 ou 14 ans. Je voulais, comme mon père, avoir une grande bibliothèque de BD et il me fallait commencer quelque part. Je ne saurai expliquer pourquoi (je ne m'en rappelle plus surtout), mais mon choix s'est porté sur cette série. Et là, l'ado que j'étais a adoré. J'achetais 1 BD par mois. Autant dire que j'ai lu, lu et relu chacun des tomes des dizaines de fois en attendant de pouvoir acheter la suite. Les dessins étaient beaux, l'univers envoutant. Je me plaisais à découvrir un tout nouveau lore. Je m'identifiais à Lanfeust, j'enviais sa force, son courage et son succès auprès des femmes. Je m'esclaffais devant Hébus et sa brutalité gratuite. Je respectais Nicolède et sa sagesse. Je soupirais devant Cian et le chevalier Or Azur pour leur côté "gnan gnan". Bref, j'étais accro. Les 8 tomes sont pour moi tous aussi bien les uns des autres, avec une superbe conclusion. En revanche, j'ai lu ce 9e tome qui vient de sortir et qui vient foutre le bordel et tout gâcher. Une histoire qui n'a plus rien à voir avec le Lanfeust que j'adorais, avec de nouveaux personnages sans intérêt, un méchant juste méchant, sans aucune profondeur, une conclusion facile. Bref, un gâchis. Je fais donc le choix d'omettre ce 9e tome et de noter cette série sur ses 8 premiers albums, et vu l'impact que ces derniers ont eu sur moi et sur ma passion de la BD, c'est... 5 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
La Vengeance du Comte Skarbek
Un vrai régal de bout en bout ! Je ne vais pas épiloguer vu le nombre d'avis sur cette série. Mais si j'ai adoré ce dyptique, c'est parce que j'ai vraiment apprécié le fait que tout tourne autour d'un procès. Durant le procès et son avancée, on apprend de plus en plus d'éléments venant compléter une histoire complètement loufoque. On passe de rebondissements en rebondissements. Quand on croit avoir le fin mot de l'histoire, l'auteur arrive encore à nous surprendre, sans pour autant nous lasser ou être dans l'excès. Bref, le scénario est pour moi parfaitement maitrisé. De plus, quel plaisir de retrouver Rosinski et ses dessins somptueux ! 4 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Seul le silence
Yann 135, Sloane, je vous invite chaleureusement à vous pencher sur cet album. D’ailleurs, je conseille à tout amateur de polar noir aux influences américaines manifestes de faire de même car ce récit est rondement et très efficacement mené ! Seul le silence est adapté d’un roman de R. J. Ellory (roman que je n’ai pas lu, ceci dit en passant). Il relate le destin d’un jeune homme de l’Amérique des années 30 aux années 60. D’abord enfant marqué par le décès d’une jeune fille de son entourage proche, il va voir son destin lié à celui d’un tueur en série, à un point tel que l’on en vient à se demander comment il est possible que ces deux personnages soient aussi intimement liés. Ce récit est très bien mené. La vocation d’écrivain du héros légitimise le caractère très littéraire de la narration. La progression dramatique est très bien menée et le mystère reste complet jusqu’à la fin du récit. Les doutes sont constants, les personnages marquent et intriguent, il est donc très difficile d’abandonner notre lecture avant la dernière page. Au niveau du dessin, il n’est plus trop nécessaire de présenter Richard Guérineau, déjà auteur de quelques albums marquants (dont certaines adaptations de Jean Teulé, mais pas que !) Son trait réaliste propose un aspect légèrement caricatural qui accentue l’expressivité de ses personnages, ce qui convient parfaitement au présent récit. Mais ce qui est le plus remarquable à mes yeux dans « Seul le silence » est son emploi de la couleur qui évolue en fonction des époques, conférant aux premiers chapitres une ambiance que n’aurait pas renié Steinbeck pour évoluer vers un style de plus en plus coloré qui rappellera peut-être à certains d’entre vous les séries policières américaines des années 70. C’est à la fois très esthétique, pratique pour nous situer dans le temps et adéquat vis-à-vis du récit qui voit le héros évoluer avec les années. Au final, Seul le silence est un polar très noir qui m’aura énormément plu pour de multiples raisons. Une très bonne pioche ! Je recommande chaudement !!
Malgré tout
On est d'accord, c'est outrancièrement romantique, un peu décousu mais au-delà de ça, ce récit sort tout de même du lot d'histoires insipides que le genre a inspiré. Tout d'abord le dessin puis le découpage sont une belle réussite, très dynamique. Chaque planche, chaque case est un plaisir visuel. Ensuite, l'histoire d'amour est porté par deux personnages assez atypiques mais aussi attachants. On rêve tous d'être un peu aventureux ou alors plus sérieux dans nos vies. D'où la facilité d'identification aux deux personnages. Le parti pris de présenter chapitre après chapitre des tranches de vies dans l'ordre anti-chronologique est intéressant et plutôt bien exploité par l'auteur. C'est une "feel-good" BD!
Seules à Berlin
Au premier regard cette oeuvre peut paraître austère, dure à lire. En effet, le dessin N&B peut rebuter, les textes extraits des carnets des deux héroïnes peuvent sembler longs... Mais tout cela est complètement maîtrisé par Juncker. Il nous déroule un double récit cru, sans concession, et atrocement subtile sur cette période sombre de l'histoire allemande, et que l'on pourrait extrapoler au sort des femmes sur chaque terrain de guerre. Je l'ai lu d'une traite... Le tout est parfaitement écrit et dessiné, il n'y a pas une case ou un mot de trop!
Le Dernier de la Liste
Avec cet album vous avez droit non pas à une histoire mais à deux histoires distinctes bien noires et poisseuses. La première est un petit bijou. Un tueur a un contrat à exécuter. Sur le papier c’est facile. Mais cela ne se passe pas comme prévu. Ca part en cacahuète. Les morts s’empilent les uns après les autres. C’est un cauchemar. Sa signature ? Une balle entre les yeux ! Ca gicle sur le parquet, la moquette et sur la tapisserie. Mais c’est un pro, il récupère les douilles, un coup de javel et tout est nickel ! Ils seraient fiers de lui dans C.I.S (les experts) ! Alors oui c’est violent et immoral mais pour les amateurs de polars gluants, c’est terriblement bon. Le deuxième récit est plus convenu. Trois sbires de la mafia local doivent tuer et se débarrasser de celui qui devait prendre les rênes de la famille. Il y a en effet un problème. Il ne colle pas à l’image du parrain sanguinaire et autoritaire. C’est un homosexuel notoire et de ça il n’en n’est pas question. L’ouverture d’esprit n’est pas de mise. Pan ! Une balle dans le buffet et zou on l’enterre ni vu ni connu dans une décharge publique. Mais il a de la ressource le bougre… Là encore c’est ultra violent. Les auteurs ne font pas dans la dentelle. Ca cogne et on discute après. Le graphisme n’est pas le plus léché que je connaisse mais il est bien adapté à la noirceur des histoires. Les traits anguleux des personnages et la colorisation – pas plus de 4 couleurs par case - participent pleinement au rythme soutenu et à la dureté ambiante. Au final je me suis régalé. Je ne peux que vous conseiller la lecture de cet album.
Les Grands Conteurs (Pierre Guilmard présente)
Bédéphile ne rimerait donc pas avec cinéphile ? C'est en tout cas l'impression que j'ai quand je lis les avis très sévères que récolte l'œuvre de Pierre Guilmard. Pourtant quel exercice de style! Un véritable hommage rendu à Michel Audiard et à l'âge d'or du cinéma français. Jean Gabin, Bernard Blier, Lino Ventura, Brigitte Bardot, Charles Aznavour pour les monstres sacrés. Excusez du peu et je ne cite pas les" seconds rôles" absolument irrésistibles. Pour avoir admirer Blier au théâtre dans Anouilh on est très très loin des références données ailleurs. Revenons à l'œuvre de monsieur Guilmard. Son dessin est typé mais l'œil s'y habitue assez vite. J'aime bien les couleurs vives mais surtout j'aime les détails qu'il dessine, les voitures, les rues de Paris, les néons de Pigalle ou de Ménilmuche. Evidemment c'est du cinéma: la prostitution n'est pas aussi douce que décrite et le code d'honneur des truands n'existe bien souvent que dans la tête des scénaristes. Je ne parle même pas de l'image donnée de la femme décrite comme juste bonne à recevoir l'homme étalon ou baffeur. Pas top. Guilmard propose trois histoires, une à la Nestor Burma, une à la Métamorphose des Cloportes et la dernière à la Rififi à Paname. Guilmard s'amuse à brouiller les pistes, les noms parfois au bon endroit parfois non. Au lecteur de s'y retrouver! Zaza ressemble furieusement à BB et le numéro avec le champagne qui explose me rappelle une pub d'une célèbre eau pétillante "de l'eau, de l'air, la vie!!".Ces personnages sont tellement vivants. Enfin The last but not the least les dialogues!! Vouloir faire du Audiard qui tient la route sur trois histoires n'est pas donné à tout le monde. Quand je lis la pauvreté des dialogues de beaucoup de BD (souvent structure oblige) là j'y trouve créativité, humour et originalité. C'est différent, c'est unique ,c'est loin des chemins battus. J'aime beaucoup
Les Contes ordinaires d'Ersin Karabulut
Ersin Karabulut est un auteur turc - au départ je pensais que c'était un pseudonyme - ce qui est assez rare pour être souligné. Son dessin est assez rond et mignon avec de jolies couleurs et la préface de Pierre Christin assez sérieuse sur le contexte politique turc m'a fait douter de sa présence chez Fluide Glacial. Les différentes histoires indépendantes, de petits contes fantastiques, ont tout de même un fond humoristique. Elles décrivent par l'absurde une certaine idée du fascisme, de l'obscurantisme religieux et à mots couverts vraisemblablement la situation de la Turquie à l'image de la première histoire où chaque personne depuis l'enfance doit porter une pierre sans jamais devoir la poser à terre même pour dormir la nuit. A chaque âge une petite cérémonie permet le changement de pierre par une plus grosse. Mais une petite fille ne l'entend pas de cette oreille et veut démontrer qu'il ne se passera absolument rien si sa pierre touche le sol. Une très bonne lecture.
Astérix
Je profite de la petite expédition russe pour aviser notre couple de moustachus national. En premier lieu, j'apprécie que des voix discordantes ne donnent pas systématiquement 4/5 étoiles à Astérix. Je penserais que c'est l'essence même d'Astérix d'être une barrière à l'omnipotence. Quand je vois les piles d'albums dans tous les points de vente de Gaule, je me dis que notre gentil guerrier s'est un poil embourgeoisé. Tous ? Peut être pas. Il y a probablement des résistants quelque part. A vrai dire je n'ai jamais perçu Astérix comme un modèle de résistance tellement je trouve les romains sympathiques en têtes à claques toujours disponibles. Je n'ai jamais pu me résoudre à assimiler le SPQR à une méprisable croix gammée. Tout ce côté politique je ne l'ai jamais perçu depuis mon enfance. Astérix pour moi c'est ma première invitation aux voyages et à la découverte de l'autre( bien plus que Tintin) en (Grande) Bretagne, en Egypte, chez les Goths, en Corse dans nos provinces. Ensuite ce sont des noms Caius Bonus, Soupalognon y Crouton, Ocatarinetabellatchitchix ( il faut oser), Babaorum, Numerobis et Amonbofis et tant d'autres dont on se souvient toute sa vie. A ce propos, je trouve que Kalachnikovna c'est un manque de goût presque insupportable aujourd'hui, peuh ! Enfin ce sont des phrases que l'on se dit en riant autour de la table ("Trois parts Obélix, trois parts") ou par mauvais temps "Du brouillard ? Non pas souvent, seulement quand il ne pleut pas." ou "Il est déchaîné hihihi !!" Astérix représente un mode de vie bien franchouillard fantasmé à base de cochonaille, de rigolades entre potes et d' ennemis qui s'apprécient plus qu'ils ne le disent. Deux points pour finir. La place des femmes est minime à l'exception de Bonemine qui préfigure l'épouse qui ne veut plus être l'esclave. Enfin cette pointe d'écologie naissante avec Idefix grand défenseur de la forêt. 39 opus en 60 ans ce n'est pas affreux commercialement même si il existe un creux à mon avis. Mon préféré "Astérix chez les Bretons" s'il ne fallait en garder qu'un (heureusement que non !).