Vous avez apprécié « Zaroff » ? Vous ne connaissez pas ? Les parties de chasse du comte Zaroff sont pourtant légendaires et elles valent le détour. Avec cet album nous sommes sur le même tempo ! Le meilleur gibier pour un chasseur sanguinaire at assoiffé de nouveaux trophées est … l’homme. Alors oui c’est barbare. Mk Deville et Philippe Nicloux ne font pas dans la dentelle. C’est dur, violent, et sanguinolant mais la traque est juste délicieuse surtout quand tu es dans ton canapé ! Le décor paradisiaque d’une ile lointaine n’atténue pas les tensions et les troubles ressentis lors de cette poursuite dans une jungle luxuriante et suffocante.
Le démarrage est un peu mou mais cela s’accélère après la présentation des différents protagonistes. Suspens garanti. Le climat délétère qui règne après 2 3 disparitions va vous prendre aux triples. Attachez vos ceintures vous rentrez dans une zone de turbulences. Le cauchemar ne fait que commencer. Cramponnez-vous !
Le graphisme est précis. Rien de bien folichon cependant. Nous sommes sur le stricte minimum. C’est du noir et blanc. La couleur aurait apporté une note plus sordide mais bon cela le fait.
Pan ! Une pépite captivante et séduisante à découvrir.
Le genre fantastique est un exercice difficile. Il a été peu utilisé dans la littérature française à quelques exceptions notables (Maupassant ou Mérimée).
La série Niklos Koda présente tous les critères du genre et je trouve que c'est une réussite totale.
Pourtant l'introduction d'un élément fantastique en BD peut être une facilité de scénario qui a tendance à m'agacer. C'est le cas dans Jessica Blandy où je trouve le personnage de Razza superfétatoire, débarquant au milieu de la série comme un cheveu sur la soupe.
Ici rien de tel, nous sommes plongés dans une ambiance fantastique dès les premières pages du tome 1. Le personnage de Barrio Jésus restera central dans l'esprit du récit jusqu'à la conclusion du tome 15.
Le dessin d'Olivier Grenson est parmi ceux que je préfère. L'expression de ses visages, ses positions de corps (Aïcha en tailleur sage sur son bureau jambes croisées devant Niklos, merveille d'érotisme), j'en raffole.
Mais le plus pour moi, ce sont toutes ces ambiances un peu glauques de Paris, Prague, Marrakech, Barcelone, Le Caire et autres villes d'Asie ou du Moyen Orient. C'est une vraie invitation à la rêverie et la flânerie un peu frissonnante.
Niklos est-il le Nième séducteur qui permet d'introduire une bonne dose d'érotisme dans le récit ? Et bien non. Le personnage murit au fil des épisodes. Il devient papa de Seleni et le rapport père-fille humainement et en magie va apporter énormément au récit.
D'ailleurs, il ne fait pas très bon entrer dans le lit du beau Koda, beaucoup y perdront la vie.
Cette paternité est une première trouvaille du scénario. La seconde c'est la confrontation de Niklos à deux méchants très intéressants. L'un matériel qui tendra vers le surnaturel Hali Mirvic, et l'autre surnaturel qui finira vers le réel, Barrio.
Je trouve chaque tome bon et d'un niveau sensiblement égal. Ce qui est rare dans une série mi-longue comme celle-ci.
Les femmes sont magnifiques, sur un modèle de magasines ouest européen mais cela correspond à l'action et à la géographie. Les scènes érotiques sont bien placées, dans la logique de l'action et de la construction de la personnalité ambiguë de Koda.
Les personnages secondaires du cercle sont vraiment top avec une véritable influence sur l'histoire.
Enfin l'élément fantastique du récit. C'est un parti pris qu'il faut accepter tout de suite. Je trouve que Dufaux respecte tous les codes du genre. C'est vraiment très bien fait.
Il y a à la fois unité du récit à travers les cartes et originalité des situations à travers le cercle.
J'ai oublié les couleurs... Subliiiiimes
Les histoires d'invasions extraterrestres ne sont pas un genre qui me passionne habituellement, mais ici j'ai été charmé !
Cela tient en grande partie aux personnages qui aux premiers abords sont un peu stéréotypés, mais terriblement attachants. J'ai adoré les relations entre eux, tout sonne parfaitement juste. Cerise sur le gâteau, on voit très vite que ce n'est pas tout le monde qui va survivre, un personnage très important peut mourir subitement. Le fait que cela ne soit pas juste les personnages secondaires qui meurent ajoute du suspense et de la tension au scénario et le rend très prenant. Après un début qui ne m'a pas enchanté, j'ai vite été embarqué dans le récit.
Le dessin est très bon, c'est typiquement un style que j'aime. Les bonus sont pas mal, ils sont facultatifs tout en permettant d'approfondir l'univers. Vivement le dernier tome !
Le 11 novembre, une bonne occasion pour relire Tardi ! Cet album est un vrai coup de poing et même quand on le relit, on est pris par la franchise des scènes et des dialogues. Ça secoue, ça révolte surtout. C’est aussi un précieux témoignage de la souffrance des poilus dans les tranchées, mais à la sauce Tardi. Son langage cru, son analyse sans compromis de la réalité de la guerre, de ceux qui la dirigent (rarement en première ligne…) et des pauvres gars qui la font. Conseillé par l’historien Jean-Pierre Verney, fidèle compagnon d’écriture de Tardi, l’auteur passe en revue les différentes situations vécues par les poilus. Ce n’est pas un documentaire mais on apprend beaucoup du quotidien des soldats : la tranchées, la cagna, l’assaut, l’arrière, la peur, le pétage de plombs, la blessure, la mutilation, la désertion, le peloton d’exécution, etc… Tous ces moments de vie et de mort au front sont évoqués à travers des histoires à hauteur d’hommes qui ont pour point commun de ne pas comprendre l’utilité de toute cette boucherie.
"Moins connu des mortels je me cacherais mieux. Je hais jusques au soin dont m'honorent les Dieux" dit Thésée en plein malheur (Phèdre acte V, scène dernière) Oui je trouve que la lecture de la série "La Sagesse des Mythes" est une invitation à (re)lire les classiques ou revisiter nos musées d'un œil neuf.
C'est déjà beaucoup.
Le titre et la couverture mettent l'accent sur l'épisode du Minotaure. C'est tellement connu du grand public que je comprends que les éditeurs aient voulu attirer les lecteurs par cet artifice. Mais justement je trouve que l'intérêt de l'album est de passer assez vite sur cet épisode, vu mille fois, pour équilibrer avec ce qui est moins connu.
Un produit d'appel en quelque sorte pour faire découvrir d'autres richesses. Il me semble que Mauro De Luca prend appui sur le temple d'Héraklion pour placer cet épisode. De toute façon comme on connait tous la fin, je ne vois pas quel ressort dramatique on aurait pu en tirer. Sauf à vouloir en faire l'élément premier du livre, ce qui n'est pas le cas.
Dans cette collection, le texte, le plus souvent prime, l'image. Ici les très beaux dessins de De Luca doivent rendre compte d'une vie où l'action est très abondante puisque Thésée doit tuer toute une floppée de monstres avant de pouvoir se présenter à son père. J'aime beaucoup les dessins dynamiques des combats ou de l'arrivée à Athènes, les paysages du Péloponnèse et aussi la construction du texte un peu difficile.
Je le comprends comme les pensées du jeune Thésée qui savait par avance la nature du danger. L'action suit. Mais dans cette suite d'actions, la notion la plus importante est la justice. Thésée rend justice aux victimes en punissant les monstres des mêmes supplices qu'ils imposaient aux malheureux qui croisaient leurs chemins.
Une sorte de loi du Talion.
Thésée est un héros presque Le héros parfait. Contrairement à Achille ou Héraclès, il sort de la violence. Contrairement à Ulysse il n’erre pas en risquant l'oubli. Non Thésée est bon fils, a le sens du devoir et de la justice, est probablement un bon père puis un bon mari. Il obéit même aux dieux contre son amour mais écoutant sa raison.
Il a toutes les bonnes cases bien remplies et pourtant le tragique le guette. Des dieux qui s'ennuient dans l'Olympe ?
Encore un très bon dossier de Luc Ferry. A mettre dans toutes les mains d'ados.
J’attendais beaucoup de cet album (surtout que les premiers avis sont très positifs), j’avais donc peur que la déception soit énorme… je ressors pourtant conquis de ma lecture. J’irai jusqu’à dire que « Goldorak » a dépassé mes espérances sur tous les points.
La nostalgie joue évidemment beaucoup : quel plaisir de retrouver les personnages qui ont bercé mes mercredis après-midi, ces vaisseaux aux designs mythiques, le ranch, les golgoths, le « Goldorak, go ! ».
Les auteurs (clairement des fans – voir dossier en fin d’album) font honneur à l’œuvre de Nagai et nous proposent une histoire passionnante et remarquablement écrite. Le rythme est enjoué, les thèmes humanistes et « anti-guerres » sont plus d’actualité que jamais, surtout en ce 11 novembre. Mais surtout, je ne m’attendais pas à ressentir autant d’émotions. De nombreux passages m’ont beaucoup ému et touché.
La réalisation « à 10 mains » est exemplaire. Le dessin est léché, mais c’est surtout le découpage et le dynamisme de l’ensemble qui m’ont impressionné – la première scène de combat en plein Tokyo m’a scotché… époustouflant !
Voilà, un album culte pour un personnage culte, et un sans-faute en ce qui me concerne.
Prométhée a de l'estomac ! Aller piquer le feu et l'ingéniosité chez les dieux pour le donner aux hommes, il fallait avoir du cran. Mais Prométhée a aussi du foie, ce sera le prix de sa témérité.
J'aime beaucoup cette collection de la "Sagesse des Mythes". Elle orne l'étagère de ma petite collégienne qui dévore chaque nouvel opus que je lui offre.
J'aime bien les dessins de Baiguera qui sont sans surprises, pas compliqués et clairs. J'apprécie ce zest d'érotisme (ici c'est très peu) avec ces corps dévoilés. Nous sommes dans l'antiquité et Zeus était un chaud lapin si j'en crois les représentations des nombreux artistes, et pas des moindres, au travers les siècles.
Mais même la chair peut devenir triste et ne pas sortir de l'ennui. C'est pourquoi il faut du piquant, de l'adrénaline même pour un dieu ! Le génie de Prométhée honorera bien cette commande malgré la gêne de son petit frère Epiméthée. En donnant le génie à l'homme Prométhée a-t-il été un apprenti sorcier ?
J'adore cet opus pour plusieurs raisons. Premièrement il rappelle un mythe fondamental qui fait réfléchir sur le propre de l'homme et sur sa responsabilité face à la nature, à l'harmonie de son environnement qu'il doit préserver à tout prix. C'est tellement moderne en ces temps de biodiversité, de clonage, d'OGM ou de bioéthique.
Ensuite le rôle d'Epiméthée dans le mythe est bien mis en valeur ce qui n'est pas toujours le cas.
Enfin la liaison avec le mythe de la Boîte de Pandore. L'équivalence de Eve biblique qui va introduire tous les malheurs dans notre monde. Pas cool, c'est toujours un personnage féminin, super sexy qui fait le coup.
Le dossier de Luc Ferry est comme toujours très bien fait avec ces nombreuses illustrations d'artistes. Cela montre la fécondité de ces mythes dans le génie artistique humain. Un hommage à Prométhée ?
Antigone vs Créon. Cette confrontation a traversé 2500 ans sans prendre beaucoup de rides tellement c'est toujours d'actualité. Cet opus de "la Sagesse des Mythes" reste dans la norme au niveau du dessin clair et précis. Les personnages sont bien identifiables ce qui est nécessaire avec des noms assez difficiles. Evidemment ici, et surtout pour cet épisode, la pensée prime l'action.
Il y bien une bataille entre Polynice et Etéocle pour secouer le récit mais Thèbes est très éloignée de Troie et la bataille fera long feu même si elle aura des conséquences tragiques. Alors quoi ? Pourquoi la frêle et forte Antigone a traversé les siècles en faisant réfléchir tous les esprits les plus brillants de monde occidental. Oui tous, j'en suis convaincu. Antigone vs Créon, c'est lois naturelles vs lois positives.
En d'autres termes existe-t-il des lois universelles légitimes inscrites dans l'homme qui peuvent rivaliser et surpasser des lois gouvernementales, tout aussi légitimes, mais édictées de façon conjoncturelle par la raison.
Chaque partie est sûre de son bon droit et ira jusqu'au bout quel que soit le prix à payer. Cette situation s'est reproduite des centaines de fois dans l'histoire de l'humanité et a toujours abouti à des situations tragiques.
Cet opus et le dossier joint sur la vison du tragique chez Hegel s''adresse surtout à des lycéens. Mais c'est une très bonne approche pour nos ados d'une pensée fondamentale issue du monde grec.
Friand de western je ne pouvais passer à côté de ce one shot regroupant de merveilleux dessinateurs et Tiburce Oger comme chef d'orchestre.
Le résultat est superbe.
Nous avons plusieurs tranches de vie avec des personnages différents à chaque fois, bien que quelques uns y soient sur deux consécutives.
Cet album commence en 1763 et se termine en 1938. Il nous fait revisiter l'histoire du Far West : les guerres amérindiennes, les trappeurs, le pony express, la guerre de sécession, les attaques de diligence, les puits de pétrole, les saloons et ses femmes de petite vertu, les voleurs de bétail, la révolution mexicaine pour finir au Nouveau Mexique et la fin de la grande dépression. De fil en aiguille cela mènera à faire de belles rencontres mais aussi tomber sur des salauds. La dure réalité où la mort est souvent au tournant ne fera pas de cadeaux.
Nous y rencontrerons des personnages célèbres tels que Wild Bill Hickok, Pancho Villa, Cattle Kate.
Des petits bouts de vie en deux à neuf planches avec pour seul fil conducteur une montre à gousset en or.
Et une petite surprise à la fin que je n'avais pas vu venir.
Un scénario maitrisé et rondement mené qui m'a transporté dans les vieux films de mon enfance avec les John Wayne (la prisonnière du désert) et Henry Fonda (Sur la piste des Mohawks), bref c'est la Conquête de l'ouest version BD. Un must.
Nous avons 16 dessinateurs bourrés de talent qui dans des registres divers nous dépeignent un Far West dangereux, rude et sauvage dans des décors somptueux. Malgré des styles différents la transition se fait naturellement entre chaque passage de témoin.
Que c'est beau.
Amateurs de western, cet album est fait pour vous. Assurément.
En plein XVIIIe siècle, deux civilisations s'affrontent, l'occident colonisateur, conquérant et mercantile sur les terres de l'Inde millénaire et résistante, puissante d'une histoire riche et foisonnante.
Affrontements à tous les niveaux, des armées, des rois avec les alliances qui se font ou se défont, et des créatures maléfiques des légendes,... et quelles créatures : les vampires européens, princes de la nuit contre les rakshasas, démons cannibales brahmaniques.
Et tout cela est magistralement raconté, avec ces interactions entre les êtres maléfiques et les humains, et surtout le personnage de Bishan, tiraillé entre son désir d'humanité et sa nature démoniaque.
La couverture est sublime. Le dessin est sublime. Quant à la colorisation, on est partagé entre les tons chauds et rougeoyants de l'Inde et par contraste l'ambiance bleu sombre des nuits londoniennes...
Moi, si ça se passe en Inde, je prends. Mais là je prends, je garde et j'en redemande...
Juste un petit détail curieux : la phrase au dos faisant référence aux rives de l'Indus, je n'ai pas compris ; les guerres de Mysore – Madras, si on veut citer un des grands fleuves sacrés, c'est plutôt la Kaveri. L'Indus coule loin au nord, dans l'actuel Pakistan, mais bon...je pinaille.
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Tropique de l'agneau
Vous avez apprécié « Zaroff » ? Vous ne connaissez pas ? Les parties de chasse du comte Zaroff sont pourtant légendaires et elles valent le détour. Avec cet album nous sommes sur le même tempo ! Le meilleur gibier pour un chasseur sanguinaire at assoiffé de nouveaux trophées est … l’homme. Alors oui c’est barbare. Mk Deville et Philippe Nicloux ne font pas dans la dentelle. C’est dur, violent, et sanguinolant mais la traque est juste délicieuse surtout quand tu es dans ton canapé ! Le décor paradisiaque d’une ile lointaine n’atténue pas les tensions et les troubles ressentis lors de cette poursuite dans une jungle luxuriante et suffocante. Le démarrage est un peu mou mais cela s’accélère après la présentation des différents protagonistes. Suspens garanti. Le climat délétère qui règne après 2 3 disparitions va vous prendre aux triples. Attachez vos ceintures vous rentrez dans une zone de turbulences. Le cauchemar ne fait que commencer. Cramponnez-vous ! Le graphisme est précis. Rien de bien folichon cependant. Nous sommes sur le stricte minimum. C’est du noir et blanc. La couleur aurait apporté une note plus sordide mais bon cela le fait. Pan ! Une pépite captivante et séduisante à découvrir.
Niklos Koda
Le genre fantastique est un exercice difficile. Il a été peu utilisé dans la littérature française à quelques exceptions notables (Maupassant ou Mérimée). La série Niklos Koda présente tous les critères du genre et je trouve que c'est une réussite totale. Pourtant l'introduction d'un élément fantastique en BD peut être une facilité de scénario qui a tendance à m'agacer. C'est le cas dans Jessica Blandy où je trouve le personnage de Razza superfétatoire, débarquant au milieu de la série comme un cheveu sur la soupe. Ici rien de tel, nous sommes plongés dans une ambiance fantastique dès les premières pages du tome 1. Le personnage de Barrio Jésus restera central dans l'esprit du récit jusqu'à la conclusion du tome 15. Le dessin d'Olivier Grenson est parmi ceux que je préfère. L'expression de ses visages, ses positions de corps (Aïcha en tailleur sage sur son bureau jambes croisées devant Niklos, merveille d'érotisme), j'en raffole. Mais le plus pour moi, ce sont toutes ces ambiances un peu glauques de Paris, Prague, Marrakech, Barcelone, Le Caire et autres villes d'Asie ou du Moyen Orient. C'est une vraie invitation à la rêverie et la flânerie un peu frissonnante. Niklos est-il le Nième séducteur qui permet d'introduire une bonne dose d'érotisme dans le récit ? Et bien non. Le personnage murit au fil des épisodes. Il devient papa de Seleni et le rapport père-fille humainement et en magie va apporter énormément au récit. D'ailleurs, il ne fait pas très bon entrer dans le lit du beau Koda, beaucoup y perdront la vie. Cette paternité est une première trouvaille du scénario. La seconde c'est la confrontation de Niklos à deux méchants très intéressants. L'un matériel qui tendra vers le surnaturel Hali Mirvic, et l'autre surnaturel qui finira vers le réel, Barrio. Je trouve chaque tome bon et d'un niveau sensiblement égal. Ce qui est rare dans une série mi-longue comme celle-ci. Les femmes sont magnifiques, sur un modèle de magasines ouest européen mais cela correspond à l'action et à la géographie. Les scènes érotiques sont bien placées, dans la logique de l'action et de la construction de la personnalité ambiguë de Koda. Les personnages secondaires du cercle sont vraiment top avec une véritable influence sur l'histoire. Enfin l'élément fantastique du récit. C'est un parti pris qu'il faut accepter tout de suite. Je trouve que Dufaux respecte tous les codes du genre. C'est vraiment très bien fait. Il y a à la fois unité du récit à travers les cartes et originalité des situations à travers le cercle. J'ai oublié les couleurs... Subliiiiimes
Wild's End
Les histoires d'invasions extraterrestres ne sont pas un genre qui me passionne habituellement, mais ici j'ai été charmé ! Cela tient en grande partie aux personnages qui aux premiers abords sont un peu stéréotypés, mais terriblement attachants. J'ai adoré les relations entre eux, tout sonne parfaitement juste. Cerise sur le gâteau, on voit très vite que ce n'est pas tout le monde qui va survivre, un personnage très important peut mourir subitement. Le fait que cela ne soit pas juste les personnages secondaires qui meurent ajoute du suspense et de la tension au scénario et le rend très prenant. Après un début qui ne m'a pas enchanté, j'ai vite été embarqué dans le récit. Le dessin est très bon, c'est typiquement un style que j'aime. Les bonus sont pas mal, ils sont facultatifs tout en permettant d'approfondir l'univers. Vivement le dernier tome !
C'était la guerre des tranchées
Le 11 novembre, une bonne occasion pour relire Tardi ! Cet album est un vrai coup de poing et même quand on le relit, on est pris par la franchise des scènes et des dialogues. Ça secoue, ça révolte surtout. C’est aussi un précieux témoignage de la souffrance des poilus dans les tranchées, mais à la sauce Tardi. Son langage cru, son analyse sans compromis de la réalité de la guerre, de ceux qui la dirigent (rarement en première ligne…) et des pauvres gars qui la font. Conseillé par l’historien Jean-Pierre Verney, fidèle compagnon d’écriture de Tardi, l’auteur passe en revue les différentes situations vécues par les poilus. Ce n’est pas un documentaire mais on apprend beaucoup du quotidien des soldats : la tranchées, la cagna, l’assaut, l’arrière, la peur, le pétage de plombs, la blessure, la mutilation, la désertion, le peloton d’exécution, etc… Tous ces moments de vie et de mort au front sont évoqués à travers des histoires à hauteur d’hommes qui ont pour point commun de ne pas comprendre l’utilité de toute cette boucherie.
Thésée et le Minotaure
"Moins connu des mortels je me cacherais mieux. Je hais jusques au soin dont m'honorent les Dieux" dit Thésée en plein malheur (Phèdre acte V, scène dernière) Oui je trouve que la lecture de la série "La Sagesse des Mythes" est une invitation à (re)lire les classiques ou revisiter nos musées d'un œil neuf. C'est déjà beaucoup. Le titre et la couverture mettent l'accent sur l'épisode du Minotaure. C'est tellement connu du grand public que je comprends que les éditeurs aient voulu attirer les lecteurs par cet artifice. Mais justement je trouve que l'intérêt de l'album est de passer assez vite sur cet épisode, vu mille fois, pour équilibrer avec ce qui est moins connu. Un produit d'appel en quelque sorte pour faire découvrir d'autres richesses. Il me semble que Mauro De Luca prend appui sur le temple d'Héraklion pour placer cet épisode. De toute façon comme on connait tous la fin, je ne vois pas quel ressort dramatique on aurait pu en tirer. Sauf à vouloir en faire l'élément premier du livre, ce qui n'est pas le cas. Dans cette collection, le texte, le plus souvent prime, l'image. Ici les très beaux dessins de De Luca doivent rendre compte d'une vie où l'action est très abondante puisque Thésée doit tuer toute une floppée de monstres avant de pouvoir se présenter à son père. J'aime beaucoup les dessins dynamiques des combats ou de l'arrivée à Athènes, les paysages du Péloponnèse et aussi la construction du texte un peu difficile. Je le comprends comme les pensées du jeune Thésée qui savait par avance la nature du danger. L'action suit. Mais dans cette suite d'actions, la notion la plus importante est la justice. Thésée rend justice aux victimes en punissant les monstres des mêmes supplices qu'ils imposaient aux malheureux qui croisaient leurs chemins. Une sorte de loi du Talion. Thésée est un héros presque Le héros parfait. Contrairement à Achille ou Héraclès, il sort de la violence. Contrairement à Ulysse il n’erre pas en risquant l'oubli. Non Thésée est bon fils, a le sens du devoir et de la justice, est probablement un bon père puis un bon mari. Il obéit même aux dieux contre son amour mais écoutant sa raison. Il a toutes les bonnes cases bien remplies et pourtant le tragique le guette. Des dieux qui s'ennuient dans l'Olympe ? Encore un très bon dossier de Luc Ferry. A mettre dans toutes les mains d'ados.
Goldorak
J’attendais beaucoup de cet album (surtout que les premiers avis sont très positifs), j’avais donc peur que la déception soit énorme… je ressors pourtant conquis de ma lecture. J’irai jusqu’à dire que « Goldorak » a dépassé mes espérances sur tous les points. La nostalgie joue évidemment beaucoup : quel plaisir de retrouver les personnages qui ont bercé mes mercredis après-midi, ces vaisseaux aux designs mythiques, le ranch, les golgoths, le « Goldorak, go ! ». Les auteurs (clairement des fans – voir dossier en fin d’album) font honneur à l’œuvre de Nagai et nous proposent une histoire passionnante et remarquablement écrite. Le rythme est enjoué, les thèmes humanistes et « anti-guerres » sont plus d’actualité que jamais, surtout en ce 11 novembre. Mais surtout, je ne m’attendais pas à ressentir autant d’émotions. De nombreux passages m’ont beaucoup ému et touché. La réalisation « à 10 mains » est exemplaire. Le dessin est léché, mais c’est surtout le découpage et le dynamisme de l’ensemble qui m’ont impressionné – la première scène de combat en plein Tokyo m’a scotché… époustouflant ! Voilà, un album culte pour un personnage culte, et un sans-faute en ce qui me concerne.
Prométhée et la Boîte de Pandore
Prométhée a de l'estomac ! Aller piquer le feu et l'ingéniosité chez les dieux pour le donner aux hommes, il fallait avoir du cran. Mais Prométhée a aussi du foie, ce sera le prix de sa témérité. J'aime beaucoup cette collection de la "Sagesse des Mythes". Elle orne l'étagère de ma petite collégienne qui dévore chaque nouvel opus que je lui offre. J'aime bien les dessins de Baiguera qui sont sans surprises, pas compliqués et clairs. J'apprécie ce zest d'érotisme (ici c'est très peu) avec ces corps dévoilés. Nous sommes dans l'antiquité et Zeus était un chaud lapin si j'en crois les représentations des nombreux artistes, et pas des moindres, au travers les siècles. Mais même la chair peut devenir triste et ne pas sortir de l'ennui. C'est pourquoi il faut du piquant, de l'adrénaline même pour un dieu ! Le génie de Prométhée honorera bien cette commande malgré la gêne de son petit frère Epiméthée. En donnant le génie à l'homme Prométhée a-t-il été un apprenti sorcier ? J'adore cet opus pour plusieurs raisons. Premièrement il rappelle un mythe fondamental qui fait réfléchir sur le propre de l'homme et sur sa responsabilité face à la nature, à l'harmonie de son environnement qu'il doit préserver à tout prix. C'est tellement moderne en ces temps de biodiversité, de clonage, d'OGM ou de bioéthique. Ensuite le rôle d'Epiméthée dans le mythe est bien mis en valeur ce qui n'est pas toujours le cas. Enfin la liaison avec le mythe de la Boîte de Pandore. L'équivalence de Eve biblique qui va introduire tous les malheurs dans notre monde. Pas cool, c'est toujours un personnage féminin, super sexy qui fait le coup. Le dossier de Luc Ferry est comme toujours très bien fait avec ces nombreuses illustrations d'artistes. Cela montre la fécondité de ces mythes dans le génie artistique humain. Un hommage à Prométhée ?
Antigone (La Sagesse des Mythes)
Antigone vs Créon. Cette confrontation a traversé 2500 ans sans prendre beaucoup de rides tellement c'est toujours d'actualité. Cet opus de "la Sagesse des Mythes" reste dans la norme au niveau du dessin clair et précis. Les personnages sont bien identifiables ce qui est nécessaire avec des noms assez difficiles. Evidemment ici, et surtout pour cet épisode, la pensée prime l'action. Il y bien une bataille entre Polynice et Etéocle pour secouer le récit mais Thèbes est très éloignée de Troie et la bataille fera long feu même si elle aura des conséquences tragiques. Alors quoi ? Pourquoi la frêle et forte Antigone a traversé les siècles en faisant réfléchir tous les esprits les plus brillants de monde occidental. Oui tous, j'en suis convaincu. Antigone vs Créon, c'est lois naturelles vs lois positives. En d'autres termes existe-t-il des lois universelles légitimes inscrites dans l'homme qui peuvent rivaliser et surpasser des lois gouvernementales, tout aussi légitimes, mais édictées de façon conjoncturelle par la raison. Chaque partie est sûre de son bon droit et ira jusqu'au bout quel que soit le prix à payer. Cette situation s'est reproduite des centaines de fois dans l'histoire de l'humanité et a toujours abouti à des situations tragiques. Cet opus et le dossier joint sur la vison du tragique chez Hegel s''adresse surtout à des lycéens. Mais c'est une très bonne approche pour nos ados d'une pensée fondamentale issue du monde grec.
Go West young man
Friand de western je ne pouvais passer à côté de ce one shot regroupant de merveilleux dessinateurs et Tiburce Oger comme chef d'orchestre. Le résultat est superbe. Nous avons plusieurs tranches de vie avec des personnages différents à chaque fois, bien que quelques uns y soient sur deux consécutives. Cet album commence en 1763 et se termine en 1938. Il nous fait revisiter l'histoire du Far West : les guerres amérindiennes, les trappeurs, le pony express, la guerre de sécession, les attaques de diligence, les puits de pétrole, les saloons et ses femmes de petite vertu, les voleurs de bétail, la révolution mexicaine pour finir au Nouveau Mexique et la fin de la grande dépression. De fil en aiguille cela mènera à faire de belles rencontres mais aussi tomber sur des salauds. La dure réalité où la mort est souvent au tournant ne fera pas de cadeaux. Nous y rencontrerons des personnages célèbres tels que Wild Bill Hickok, Pancho Villa, Cattle Kate. Des petits bouts de vie en deux à neuf planches avec pour seul fil conducteur une montre à gousset en or. Et une petite surprise à la fin que je n'avais pas vu venir. Un scénario maitrisé et rondement mené qui m'a transporté dans les vieux films de mon enfance avec les John Wayne (la prisonnière du désert) et Henry Fonda (Sur la piste des Mohawks), bref c'est la Conquête de l'ouest version BD. Un must. Nous avons 16 dessinateurs bourrés de talent qui dans des registres divers nous dépeignent un Far West dangereux, rude et sauvage dans des décors somptueux. Malgré des styles différents la transition se fait naturellement entre chaque passage de témoin. Que c'est beau. Amateurs de western, cet album est fait pour vous. Assurément.
These Savage Shores
En plein XVIIIe siècle, deux civilisations s'affrontent, l'occident colonisateur, conquérant et mercantile sur les terres de l'Inde millénaire et résistante, puissante d'une histoire riche et foisonnante. Affrontements à tous les niveaux, des armées, des rois avec les alliances qui se font ou se défont, et des créatures maléfiques des légendes,... et quelles créatures : les vampires européens, princes de la nuit contre les rakshasas, démons cannibales brahmaniques. Et tout cela est magistralement raconté, avec ces interactions entre les êtres maléfiques et les humains, et surtout le personnage de Bishan, tiraillé entre son désir d'humanité et sa nature démoniaque. La couverture est sublime. Le dessin est sublime. Quant à la colorisation, on est partagé entre les tons chauds et rougeoyants de l'Inde et par contraste l'ambiance bleu sombre des nuits londoniennes... Moi, si ça se passe en Inde, je prends. Mais là je prends, je garde et j'en redemande... Juste un petit détail curieux : la phrase au dos faisant référence aux rives de l'Indus, je n'ai pas compris ; les guerres de Mysore – Madras, si on veut citer un des grands fleuves sacrés, c'est plutôt la Kaveri. L'Indus coule loin au nord, dans l'actuel Pakistan, mais bon...je pinaille.