Je dirai encore une bd qui critique la religion catholique mais qui le fait de manière assez subtile à travers les questionnements tout à fait légitime d'un garçon. La maman de ce garçonnet pourrait être une digne représentante de la manif pour tous qui est opposée aux unions homosexuelles. En effet, nous avons Tao 9 ans qui est privé de son père. Il y aura une surprise lorsqu'on découvrira la raison de cette séparation et ce qu'il est advenu du fameux papa.
Pour le reste, j'ai trouvé que la démonstration faite par l'innocent Tao sur la religion est fort pertinente. Il est dommage que les personnes adultes n'ont pas ce type de raisonnement rationnel. Visiblement, il faut croire à un Dieu comme on peut croire au Père Noel, aux extraterrestres, au Yéti ou à Fillon ou Hamon président. Comme dit, je ne crois plus vraiment aux gens pieux qui tentent d'inculquer certaines valeurs morales.
J'ai franchement bien aimé cette bd car elle est touchante. Elle véhicule de bonnes valeurs sur un sujet grave qui est bien traité.
A Angoulême une grande affiche à l'entrée du stand Delcourt reprenait le visuel de la couverture de cette BD. Le moins que l'on puisse dire c'est que cela claquait fort.
Deux avis plus tard je n'ai pas hésité à sauter le pas et wouaw mes aïeux, je peux dire qu'il y a bien longtemps que je n'étais pas tombé sur une histoire, un dessin aussi riche. Sana Takeda n'est pas une manchote, (aucun gag en rapport avec l’héroïne du récit ), et je ne vous noierais pas sous les superlatifs mais certaines planches sont carrément fantastiques. Un mix de comics, de mangas, de steampunk, d'art déco à la mode Muchat. C'est tout bonnement exceptionnel et d'une grande maitrise technique. Une BD qui demande du temps pour pouvoir apprécier toute la richesse du dessin et de la colorisation qui n'est pas en reste.
Petit bémol en ce qui concerne le scénario, c'est touffu et foisonnant, il faut s'accrocher un peu pour rentrer dans l'histoire qui reste dense. Quoiqu'il en soit j'ai vraiment pris mon pied pendant presque une heure, et je vais sans doute y revenir sous peu afin de mieux m'imprégner des choses que j'ai surement manqué.
Dans la production actuelle il est réjouissant de voir une œuvre de la sorte qui sort un peu des sentiers battus. Alors attention j'en connais qui du fait qu'il y ait une inspiration manga et comics vont rejeter l'ensemble, alors de grâce mettons de côté quelques a priori et au moins un petit coup d’œil chez votre libraire favori en peut faire de mal.
Coup de cœur et achat conseillé.
C’est la première œuvre de Tezuka que je lis, et j’en ressors plutôt satisfait.
Tezuka utilise la trame historique, asiatique et européenne, respectant grandes et petites lignes de cette histoire (une chronologie et un épais dossier final encadrent chaque tome en apportant d’importantes précisions historiques). Il ne se permet que quelques distorsions avec la réalité.
Au milieu de cela, il introduit ses personnages, dans une vaste fresque où les différents protagonistes, que ce soit au Japon (surtout) ou en Allemagne, se croisent, lient leur destin, dans ce qui ressemble à une tragédie grecque, au sein de laquelle chacun est prisonnier de son destin.
Passe au travers de tout cela un message humaniste, montrant à la fois l’absurdité et l’horreur des préjugés racistes, ainsi que les petits accidents de la vie qui font basculer certains du « mauvais côté ».
C’est noir, mais bien fichu, pour tous les aspects (trame historique, fresque romanesque presqu’à la « Autant en emporte le vent » et dénonciation du racisme et de l’intolérance) que Tezuka a voulu mêler ici.
La lecture de ces quatre tomes (relativement denses, avec plus de 300 pages chacun !) est plutôt fluide, et je regrette juste (affaire de goûts personnels) quelques visages déformés assez caractéristiques du trait « manga ». Une série recommandable assurément.
Note réelle 3,5/5.
PS : ceux qui veulent compléter cette lecture en restant dans la Bd peuvent lire L'Espion de Staline, relativement bien fichu, qui éclaire la personnalité et le réseau Sorge. Pour la partie Shoah, bien sûr Maus (mais je n’avais pas été très enthousiaste après cette lecture pourtant plébiscitée).
Jouissive ! Voilà sans doute le terme qui caractérise le mieux cette nouvelle série, profondément décalée et excessive en tout (mais vachement bien maîtrisée, mine de rien, dans le développement de son scénario). L’idée de départ est amusante et très bien exploitée dans ce premier tome. La folie furieuse de notre héroïne anime on ne peut mieux ce monde merveilleux et les oppositions de caractère offrent matière à de nombreux gags.
Se dégagent rapidement quatre personnages :
- tout d’abord Gertrude, idiote enfant gâtée devenue adulte aigrie, violente et extrême ;
- son guide, ensuite, luciole flegmatique, peu motivé mais qui essaie tout de même de contenir les excès de sa protégée ;
- la reine, on ne peut plus exaspérée par Gertrude, et qui cherche une solution pour débarrasser le Pays Merveilleux de cette horreur de la nature humaine ;
- Happy, tendre enfant émerveillée par cet univers qu’elle découvre avec ses grands yeux emplis d’étoiles (mais qui ne s’en laisse pas compter pour autant).
Les interactions entre ces différents personnages nourrissent le récit pour le relancer sans cesse. Voici le premier ressort comique.
Deuxième ressort : l’univers même dans lequel se déroule cette histoire. Un monde merveilleux, un univers de conte de fée d’apparence classique mais traité avec le plus grand irrespect par Skottie Young. Le trait cartoonesque de l’auteur joue en plein pour rendre cet univers totalement parodique. Les poétiques petites étoiles qui se font dégommer, les soldats champignons réduits à des « têtes de gland », l’ensemble de cet univers est altéré par la trublion démente incarnée par Gertrude.
Troisième ressort comique : le langage fleuri de l’héroïne, dont les jurons sont autocensurés au travers d’expressions en rapport avec la nourriture (je vous laisse deviner ce qui se cache derrière un « sucreur de frites » pour exemple).
A la longue, ce type de concept risque de s’épuiser mais dans le cas présent, ce premier tome tient largement la distance. Je suis on ne peut plus partant pour en reprendre un second mais j’espère que Skottie Young aura l’intelligence de s’arrêter à temps. Quoiqu’il en soit, si vous êtes à la recherche d’un récit humoristique décalé qui taille à la hache mal aiguisée l’univers kawaï des contes de fées, je vous suggère furieusement de faire une halte par ici.
Voici donc une nouvelle version de l'un des plus célèbres contres des frères Grimm. Lylian s'est basé sur l'une des versions les plus adultes, et peut-être l'une des plus riches. On est en tous les cas très loin de la version édulcorée de Disney, plus proche sans doute de l'esprit original du conte. Les auteurs ont mis l'accent sur le parcours simultanée de Blanche et de sa belle-mère, dont les trajectoires ne cessent de se croiser au fil des envies de meurtre de la plus âgée après les révélations de son fameux miroir. Au passage, je trouve que Blanche et sa belle-mère ne sont pas très malines, l'une ne vérifiant pas que sa bête noire est morte, et l'autre pour apprendre à se méfier de la bienveillance des étrangers malgré les avertissements de ses amis nains. Il faudra la troisième tentative pour qu'un tournant décisif soit apporté à l'histoire.
Fin de l'aparté, et retour au conte, avec ses licences narratives et poétiques.
Les deux femmes vivent toutes les deux un parcours initiatique, et en ce sens la psychologie des personnages est vraiment fouillée (hormis le souci que je viens de pointer, mais l'œuvre originale est ainsi faite), et Lylian a injecté dans son récit plein de détails, des passerelles entre les personnages, qui ne sont pas forcément dans le conte ou qui n'y sont pas explicités. Il réussit à nuancer, enrichir et moderniser le propos sans le dénaturer. Il y a une dimension naturaliste dans l'histoire, avec BN qui figure la renaissance de la nature, et la Reine qui est en train, doucement, de mourir, dévorée par son matérialisme, ses doutes... Un vrai bon travail d'adaptation, en somme.
Je découvre pour l'occasion le travail de Nathalie Vessillier, et c'est une belle découverte. Ses crayons proposent une ambiance envoûtante et très nuancée. Il y a une vraie symbolique dans le fait que son premier album soit une histoire d'initiation d'une jeune fille.
La dernière page, constituée d'une seule case, est vraiment magnifique, et constitue une belle conclusion, à la fois narrative et graphique, pleine d'espoir sans oublier l'expérience de Blanche-Neige.
Espérons qu'à l'instar des sept nains, Lylian saura accompagner Nathalie Vessillier quelques temps et l'aidera à produire de belles choses.
Un petit mot du travail de l'éditeur, qui propose en couverture une titraille et une enluminure dorées en relief, et une maquette inspirée.
Du beau, du très beau boulot de bout en bout.
« Buddy Longway ». Voilà une série que j’aimais beaucoup lire lorsque les albums sortaient et étaient disponibles dans ma bibliothèque municipale, étant plus jeune. Et que je viens de relire avec encore pas mal de plaisir.
Derib l’a développée en parallèle de son autre grand succès « amérindien », Yakari. D’ailleurs, le dessin des premiers albums garde encore ce trait. Mais à partir du troisième et surtout du quatrième album, Derib durcit son trait (c’est très sensible pour les visages, mais aussi pour les têtes des chevaux).
Il faut dire que, contrairement à « Yakari », « Buddy Longway » s’adresse à tous les publics – même si enfants et surtout ados y trouvent peut-être plus leur compte ? Autre différence avec « Yakari », Derib a pris le parti de faire murir, vieillir ses personnages, au fur et à mesure que les années passent et que la famille s’agrandit (contrairement à Thorgal par exemple, sur qui les ans ne semblent pas avoir de prise !). C’est une chouette idée.
Pour ce qui est des histoires, elles sont assez inégales, mais généralement bien menées. Le début est influencé par l’excellent film « Jeremiah Johnson » (sorti deux ans avant le premier album). C’est assez contemplatif, « naturaliste ». Proche de La Saga du Grizzli ou, par certains côtés, de Cartland, pour rester dans le médium Bande Dessinée. Le dessin de Derib est très bon, pour tous les animaux, et est raccord avec l’ambiance développée.
Série intéressante, mais qui souffre de quelques défauts. Je trouve que parfois Derib retombe dans certaines facilités, mièvreries, qui affleurent dans « Yakari », avec certains passages un peu édifiants (surtout lorsque Buddy raconte des histoires à ses enfants, autour d’animaux et de chasse). Chinook se convertit aussi trop vite en bonne ménagère paysanne…
Pour le reste, pour peu qu’on ne recherche pas uniquement de l’action et qu’on ne jure pas que par le western spaghetti, voilà une série western très recommandable.
A noter le clin d’œil hommage de Derib au grand maître du dessin de western et dessinateur de Blueberry, puisque dans l’album « L’eau de feu », un fermier du fort (qui réapparaitra ultérieurement) lui ressemble furieusement, et s’appelle… Jean Giraud ! (et le dialogue suivant fait lui allusion à son double, Moebius : « Giraud est souvent dans les étoiles (…) »). Mac Clure en personne apparaît même quelques pages dans l’album « La vengeance ». Amusant, non ?
J’arrondis à quatre étoiles pour mes bons souvenirs de lectures d’enfant et d’ado, alors que je ne voyais pas forcément les quelques défauts de la série.
Note réelle 3,5/5.
Lorsque j’ai commencé cette lecture, je n’étais pas trop convaincu. Le graphisme n’est pas celui que je préfère avec cette imprécision du trait étant plutôt un adepte du réalisme. Pour autant et c’est bien la première fois que je l’avoue, ce dessin m’a séduit car il arrive à faire passer les émotions des personnages entre une jeune fille Barbara et son père, un ancien boxeur professionnel ayant pris beaucoup de coup pour ne pas dire une sacré raclé. Il y a quelque chose de beau jusque dans les décors ou même la couleur qui semble varier selon les atmosphères ou les époques.
J’ai également été touché par le récit de cette fille qui n’avait pas forcément une bonne image de son père et qui a fait l’effort de vouloir le découvrir, ce qu’il était réellement. J’ai adoré la teneur psychologique dans cette relation complexe fille-père. Cela sonne vrai et c’est presque naturel. Bref, le réalisme que je recherche est bien présent.
A la fin, j’ai eu une surprise quand j’ai vu qui était l’un des auteurs de cette œuvre. Je n’avais pas fait attention avant de commencer. Bref, quand j’ai découvert que c’est Kris qui est derrière cette œuvre, je me suis dit forcément. Il est pour moi l’un des rares auteurs à faire ressentir une telle émotion dans ses personnages. Oui, c’est du grand art.
Au final, nous avons là une bd humaine, poignante et réalisée tout en délicatesse.
Cristobal se tue dans un mystérieux accident de voiture sur une route déserte, provoquant un deuil général dans son île natale. Cet artiste célébrissime n'y est revenu qu'après de nombreuses années. Il s'y est installé afin de la transformer tout en la protégeant de la rapacité des promoteurs immobiliers. Un flic mène l'enquête sur les circonstances de l'accident, ce qui permet de retracer le parcours de cette gloire locale à coups de flashbacks.
Sous l'apparente simplicité d'un trait semi-réaliste et d'un scénario construit comme un biopic, Bruno Duhamel se livre ici à un exercice périlleux. Cristobal est très humain, très entêté, très autoritaire, très artiste aussi, ce qui ne le rend pas forcément sympathique, mais c'est un personnage que l'on n'oublie pas. Cette fiction est fortement inspirée de la vie d'un artiste réel, César Manrique, mais l'auteur admet dans sa préface qu'il a réinventé le personnage.
J'avais apprécié les dessins souples de Duhamel dans Les Brigades du Temps. Il conserve ce trait, mais prend ici le temps de livrer de grandes cases très contemplatives. La mise en couleur, très habile, alterne les ambiances monochromes et les tons éclatants, en fonction des différentes époques, ou des états d'âme des personnages.
Le retour est une réflexion qui enchaîne plusieurs thèmes. L'histoire de Cristobal est une peinture vivante traitant pêle-mêle du monde moderne, du progrès social, de l'hybris de l'artiste, du bien public, du pouvoir, de la protection de la nature, de la paternité…
En somme, c'est une BD qui se lit d'une traite et très facilement, mais dont les thématiques sont bien plus complexes que sa forme ne le laisse paraître.
Cet album atypique est surtout très intelligent, sans être pédant, ce qui est une qualité rare.
Une belle découverte.
3.5
J'avais envie de lire cet album depuis longtemps parce que j'aime bien lire sur l'histoire de bandes dessinée et parce que la première version de Futuropolis est un éditeur que je connais peu et dont je n'ai lu qu'un ou deux albums (la plupart des séries sorti chez eux que j'ai lu étaient des rééditions chez d'autres éditeurs). C'est dommage d'ailleurs parce que je trouve la collection Copyright intéressante.
La lecture est prenante et j'ai bien aimé lire cette suite d’anecdotes remplient de nostalgiques. J'aime bien le début lorsque l'auteure et ses amis passent leur temps aux marchés aux puces pour trouver des vieilles bds. Moi qui aime bien les bouquineries je me suis un peu retrouvé dans ses pages. Cestac montre bien l'importance qu'à eu cet éditeur qui a publiée plusieurs auteurs importants qui souvent débutaient et aussi éditer pleins de classiques de l'age d'or de la bande dessinée américaine. On voit leurs passion pour faire de chaque album soit soigné. Il y avait une vraie démarche artistique dans leurs travail. Le seul reproche que je peux faire c'est que c'est trop courte. Je trouve que le sujet aurait pu être un peu plus approfondit, mais ce n'est pas trop grave.
Le dessin de Cestac est pas mal quoique c'est vrai que ses personnages ont toute la même tête. Ce ne fut pas un problème pour moi sauf au début où j'avais un peu de difficulté à différencier Étienne Robial et Denis Ozanne.
C’est le dernier album de ce duo d’auteurs qu'il me restait à aviser, voilà qui est fait. Et c’est encore pour vous en recommander lecture et achat.
Même si j’ai vu qu’une nouvelle édition à l’italienne (comme leurs séries habituelles) existe, c’est dans le format originel que je la possède (petit, mais deux fois plus haut que leurs autres séries).
Pour le reste, pas trop de changement dans la forme pour qui les connaît. En effet, le texte de Grégory Jarry, mêlant sérieux et second degré, voire digressions farfelues, est accompagné en dessous par le dessin minimaliste d’Otto T., lui aussi jouant sur divers degrés : les deux sont encore parfaitement complémentaires.
Pour le fond, peu de changement là aussi. En effet, le texte de Jarry est très engagé, et ciblé ici sur un sujet précis : l’enfouissement des déchets nucléaires, pas très loin en fait de Poitiers, où sont sises les éditions Flblb. Réflexion salutaire, « citoyenne », bien menée, avec la dose d’humour qui chasse les risques du prêchi-prêcha.
A lire.
Note réelle 3,5/5.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Dieu n'aime pas papa
Je dirai encore une bd qui critique la religion catholique mais qui le fait de manière assez subtile à travers les questionnements tout à fait légitime d'un garçon. La maman de ce garçonnet pourrait être une digne représentante de la manif pour tous qui est opposée aux unions homosexuelles. En effet, nous avons Tao 9 ans qui est privé de son père. Il y aura une surprise lorsqu'on découvrira la raison de cette séparation et ce qu'il est advenu du fameux papa. Pour le reste, j'ai trouvé que la démonstration faite par l'innocent Tao sur la religion est fort pertinente. Il est dommage que les personnes adultes n'ont pas ce type de raisonnement rationnel. Visiblement, il faut croire à un Dieu comme on peut croire au Père Noel, aux extraterrestres, au Yéti ou à Fillon ou Hamon président. Comme dit, je ne crois plus vraiment aux gens pieux qui tentent d'inculquer certaines valeurs morales. J'ai franchement bien aimé cette bd car elle est touchante. Elle véhicule de bonnes valeurs sur un sujet grave qui est bien traité.
Monstress
A Angoulême une grande affiche à l'entrée du stand Delcourt reprenait le visuel de la couverture de cette BD. Le moins que l'on puisse dire c'est que cela claquait fort. Deux avis plus tard je n'ai pas hésité à sauter le pas et wouaw mes aïeux, je peux dire qu'il y a bien longtemps que je n'étais pas tombé sur une histoire, un dessin aussi riche. Sana Takeda n'est pas une manchote, (aucun gag en rapport avec l’héroïne du récit ), et je ne vous noierais pas sous les superlatifs mais certaines planches sont carrément fantastiques. Un mix de comics, de mangas, de steampunk, d'art déco à la mode Muchat. C'est tout bonnement exceptionnel et d'une grande maitrise technique. Une BD qui demande du temps pour pouvoir apprécier toute la richesse du dessin et de la colorisation qui n'est pas en reste. Petit bémol en ce qui concerne le scénario, c'est touffu et foisonnant, il faut s'accrocher un peu pour rentrer dans l'histoire qui reste dense. Quoiqu'il en soit j'ai vraiment pris mon pied pendant presque une heure, et je vais sans doute y revenir sous peu afin de mieux m'imprégner des choses que j'ai surement manqué. Dans la production actuelle il est réjouissant de voir une œuvre de la sorte qui sort un peu des sentiers battus. Alors attention j'en connais qui du fait qu'il y ait une inspiration manga et comics vont rejeter l'ensemble, alors de grâce mettons de côté quelques a priori et au moins un petit coup d’œil chez votre libraire favori en peut faire de mal. Coup de cœur et achat conseillé.
L'Histoire des 3 Adolf
C’est la première œuvre de Tezuka que je lis, et j’en ressors plutôt satisfait. Tezuka utilise la trame historique, asiatique et européenne, respectant grandes et petites lignes de cette histoire (une chronologie et un épais dossier final encadrent chaque tome en apportant d’importantes précisions historiques). Il ne se permet que quelques distorsions avec la réalité. Au milieu de cela, il introduit ses personnages, dans une vaste fresque où les différents protagonistes, que ce soit au Japon (surtout) ou en Allemagne, se croisent, lient leur destin, dans ce qui ressemble à une tragédie grecque, au sein de laquelle chacun est prisonnier de son destin. Passe au travers de tout cela un message humaniste, montrant à la fois l’absurdité et l’horreur des préjugés racistes, ainsi que les petits accidents de la vie qui font basculer certains du « mauvais côté ». C’est noir, mais bien fichu, pour tous les aspects (trame historique, fresque romanesque presqu’à la « Autant en emporte le vent » et dénonciation du racisme et de l’intolérance) que Tezuka a voulu mêler ici. La lecture de ces quatre tomes (relativement denses, avec plus de 300 pages chacun !) est plutôt fluide, et je regrette juste (affaire de goûts personnels) quelques visages déformés assez caractéristiques du trait « manga ». Une série recommandable assurément. Note réelle 3,5/5. PS : ceux qui veulent compléter cette lecture en restant dans la Bd peuvent lire L'Espion de Staline, relativement bien fichu, qui éclaire la personnalité et le réseau Sorge. Pour la partie Shoah, bien sûr Maus (mais je n’avais pas été très enthousiaste après cette lecture pourtant plébiscitée).
I hate fairyland
Jouissive ! Voilà sans doute le terme qui caractérise le mieux cette nouvelle série, profondément décalée et excessive en tout (mais vachement bien maîtrisée, mine de rien, dans le développement de son scénario). L’idée de départ est amusante et très bien exploitée dans ce premier tome. La folie furieuse de notre héroïne anime on ne peut mieux ce monde merveilleux et les oppositions de caractère offrent matière à de nombreux gags. Se dégagent rapidement quatre personnages : - tout d’abord Gertrude, idiote enfant gâtée devenue adulte aigrie, violente et extrême ; - son guide, ensuite, luciole flegmatique, peu motivé mais qui essaie tout de même de contenir les excès de sa protégée ; - la reine, on ne peut plus exaspérée par Gertrude, et qui cherche une solution pour débarrasser le Pays Merveilleux de cette horreur de la nature humaine ; - Happy, tendre enfant émerveillée par cet univers qu’elle découvre avec ses grands yeux emplis d’étoiles (mais qui ne s’en laisse pas compter pour autant). Les interactions entre ces différents personnages nourrissent le récit pour le relancer sans cesse. Voici le premier ressort comique. Deuxième ressort : l’univers même dans lequel se déroule cette histoire. Un monde merveilleux, un univers de conte de fée d’apparence classique mais traité avec le plus grand irrespect par Skottie Young. Le trait cartoonesque de l’auteur joue en plein pour rendre cet univers totalement parodique. Les poétiques petites étoiles qui se font dégommer, les soldats champignons réduits à des « têtes de gland », l’ensemble de cet univers est altéré par la trublion démente incarnée par Gertrude. Troisième ressort comique : le langage fleuri de l’héroïne, dont les jurons sont autocensurés au travers d’expressions en rapport avec la nourriture (je vous laisse deviner ce qui se cache derrière un « sucreur de frites » pour exemple). A la longue, ce type de concept risque de s’épuiser mais dans le cas présent, ce premier tome tient largement la distance. Je suis on ne peut plus partant pour en reprendre un second mais j’espère que Skottie Young aura l’intelligence de s’arrêter à temps. Quoiqu’il en soit, si vous êtes à la recherche d’un récit humoristique décalé qui taille à la hache mal aiguisée l’univers kawaï des contes de fées, je vous suggère furieusement de faire une halte par ici.
Blanche neige (Delcourt)
Voici donc une nouvelle version de l'un des plus célèbres contres des frères Grimm. Lylian s'est basé sur l'une des versions les plus adultes, et peut-être l'une des plus riches. On est en tous les cas très loin de la version édulcorée de Disney, plus proche sans doute de l'esprit original du conte. Les auteurs ont mis l'accent sur le parcours simultanée de Blanche et de sa belle-mère, dont les trajectoires ne cessent de se croiser au fil des envies de meurtre de la plus âgée après les révélations de son fameux miroir. Au passage, je trouve que Blanche et sa belle-mère ne sont pas très malines, l'une ne vérifiant pas que sa bête noire est morte, et l'autre pour apprendre à se méfier de la bienveillance des étrangers malgré les avertissements de ses amis nains. Il faudra la troisième tentative pour qu'un tournant décisif soit apporté à l'histoire. Fin de l'aparté, et retour au conte, avec ses licences narratives et poétiques. Les deux femmes vivent toutes les deux un parcours initiatique, et en ce sens la psychologie des personnages est vraiment fouillée (hormis le souci que je viens de pointer, mais l'œuvre originale est ainsi faite), et Lylian a injecté dans son récit plein de détails, des passerelles entre les personnages, qui ne sont pas forcément dans le conte ou qui n'y sont pas explicités. Il réussit à nuancer, enrichir et moderniser le propos sans le dénaturer. Il y a une dimension naturaliste dans l'histoire, avec BN qui figure la renaissance de la nature, et la Reine qui est en train, doucement, de mourir, dévorée par son matérialisme, ses doutes... Un vrai bon travail d'adaptation, en somme. Je découvre pour l'occasion le travail de Nathalie Vessillier, et c'est une belle découverte. Ses crayons proposent une ambiance envoûtante et très nuancée. Il y a une vraie symbolique dans le fait que son premier album soit une histoire d'initiation d'une jeune fille. La dernière page, constituée d'une seule case, est vraiment magnifique, et constitue une belle conclusion, à la fois narrative et graphique, pleine d'espoir sans oublier l'expérience de Blanche-Neige. Espérons qu'à l'instar des sept nains, Lylian saura accompagner Nathalie Vessillier quelques temps et l'aidera à produire de belles choses. Un petit mot du travail de l'éditeur, qui propose en couverture une titraille et une enluminure dorées en relief, et une maquette inspirée. Du beau, du très beau boulot de bout en bout.
Buddy Longway
« Buddy Longway ». Voilà une série que j’aimais beaucoup lire lorsque les albums sortaient et étaient disponibles dans ma bibliothèque municipale, étant plus jeune. Et que je viens de relire avec encore pas mal de plaisir. Derib l’a développée en parallèle de son autre grand succès « amérindien », Yakari. D’ailleurs, le dessin des premiers albums garde encore ce trait. Mais à partir du troisième et surtout du quatrième album, Derib durcit son trait (c’est très sensible pour les visages, mais aussi pour les têtes des chevaux). Il faut dire que, contrairement à « Yakari », « Buddy Longway » s’adresse à tous les publics – même si enfants et surtout ados y trouvent peut-être plus leur compte ? Autre différence avec « Yakari », Derib a pris le parti de faire murir, vieillir ses personnages, au fur et à mesure que les années passent et que la famille s’agrandit (contrairement à Thorgal par exemple, sur qui les ans ne semblent pas avoir de prise !). C’est une chouette idée. Pour ce qui est des histoires, elles sont assez inégales, mais généralement bien menées. Le début est influencé par l’excellent film « Jeremiah Johnson » (sorti deux ans avant le premier album). C’est assez contemplatif, « naturaliste ». Proche de La Saga du Grizzli ou, par certains côtés, de Cartland, pour rester dans le médium Bande Dessinée. Le dessin de Derib est très bon, pour tous les animaux, et est raccord avec l’ambiance développée. Série intéressante, mais qui souffre de quelques défauts. Je trouve que parfois Derib retombe dans certaines facilités, mièvreries, qui affleurent dans « Yakari », avec certains passages un peu édifiants (surtout lorsque Buddy raconte des histoires à ses enfants, autour d’animaux et de chasse). Chinook se convertit aussi trop vite en bonne ménagère paysanne… Pour le reste, pour peu qu’on ne recherche pas uniquement de l’action et qu’on ne jure pas que par le western spaghetti, voilà une série western très recommandable. A noter le clin d’œil hommage de Derib au grand maître du dessin de western et dessinateur de Blueberry, puisque dans l’album « L’eau de feu », un fermier du fort (qui réapparaitra ultérieurement) lui ressemble furieusement, et s’appelle… Jean Giraud ! (et le dialogue suivant fait lui allusion à son double, Moebius : « Giraud est souvent dans les étoiles (…) »). Mac Clure en personne apparaît même quelques pages dans l’album « La vengeance ». Amusant, non ? J’arrondis à quatre étoiles pour mes bons souvenirs de lectures d’enfant et d’ado, alors que je ne voyais pas forcément les quelques défauts de la série. Note réelle 3,5/5.
Mon père était boxeur
Lorsque j’ai commencé cette lecture, je n’étais pas trop convaincu. Le graphisme n’est pas celui que je préfère avec cette imprécision du trait étant plutôt un adepte du réalisme. Pour autant et c’est bien la première fois que je l’avoue, ce dessin m’a séduit car il arrive à faire passer les émotions des personnages entre une jeune fille Barbara et son père, un ancien boxeur professionnel ayant pris beaucoup de coup pour ne pas dire une sacré raclé. Il y a quelque chose de beau jusque dans les décors ou même la couleur qui semble varier selon les atmosphères ou les époques. J’ai également été touché par le récit de cette fille qui n’avait pas forcément une bonne image de son père et qui a fait l’effort de vouloir le découvrir, ce qu’il était réellement. J’ai adoré la teneur psychologique dans cette relation complexe fille-père. Cela sonne vrai et c’est presque naturel. Bref, le réalisme que je recherche est bien présent. A la fin, j’ai eu une surprise quand j’ai vu qui était l’un des auteurs de cette œuvre. Je n’avais pas fait attention avant de commencer. Bref, quand j’ai découvert que c’est Kris qui est derrière cette œuvre, je me suis dit forcément. Il est pour moi l’un des rares auteurs à faire ressentir une telle émotion dans ses personnages. Oui, c’est du grand art. Au final, nous avons là une bd humaine, poignante et réalisée tout en délicatesse.
Le Retour
Cristobal se tue dans un mystérieux accident de voiture sur une route déserte, provoquant un deuil général dans son île natale. Cet artiste célébrissime n'y est revenu qu'après de nombreuses années. Il s'y est installé afin de la transformer tout en la protégeant de la rapacité des promoteurs immobiliers. Un flic mène l'enquête sur les circonstances de l'accident, ce qui permet de retracer le parcours de cette gloire locale à coups de flashbacks. Sous l'apparente simplicité d'un trait semi-réaliste et d'un scénario construit comme un biopic, Bruno Duhamel se livre ici à un exercice périlleux. Cristobal est très humain, très entêté, très autoritaire, très artiste aussi, ce qui ne le rend pas forcément sympathique, mais c'est un personnage que l'on n'oublie pas. Cette fiction est fortement inspirée de la vie d'un artiste réel, César Manrique, mais l'auteur admet dans sa préface qu'il a réinventé le personnage. J'avais apprécié les dessins souples de Duhamel dans Les Brigades du Temps. Il conserve ce trait, mais prend ici le temps de livrer de grandes cases très contemplatives. La mise en couleur, très habile, alterne les ambiances monochromes et les tons éclatants, en fonction des différentes époques, ou des états d'âme des personnages. Le retour est une réflexion qui enchaîne plusieurs thèmes. L'histoire de Cristobal est une peinture vivante traitant pêle-mêle du monde moderne, du progrès social, de l'hybris de l'artiste, du bien public, du pouvoir, de la protection de la nature, de la paternité… En somme, c'est une BD qui se lit d'une traite et très facilement, mais dont les thématiques sont bien plus complexes que sa forme ne le laisse paraître. Cet album atypique est surtout très intelligent, sans être pédant, ce qui est une qualité rare. Une belle découverte.
La Véritable Histoire de Futuropolis
3.5 J'avais envie de lire cet album depuis longtemps parce que j'aime bien lire sur l'histoire de bandes dessinée et parce que la première version de Futuropolis est un éditeur que je connais peu et dont je n'ai lu qu'un ou deux albums (la plupart des séries sorti chez eux que j'ai lu étaient des rééditions chez d'autres éditeurs). C'est dommage d'ailleurs parce que je trouve la collection Copyright intéressante. La lecture est prenante et j'ai bien aimé lire cette suite d’anecdotes remplient de nostalgiques. J'aime bien le début lorsque l'auteure et ses amis passent leur temps aux marchés aux puces pour trouver des vieilles bds. Moi qui aime bien les bouquineries je me suis un peu retrouvé dans ses pages. Cestac montre bien l'importance qu'à eu cet éditeur qui a publiée plusieurs auteurs importants qui souvent débutaient et aussi éditer pleins de classiques de l'age d'or de la bande dessinée américaine. On voit leurs passion pour faire de chaque album soit soigné. Il y avait une vraie démarche artistique dans leurs travail. Le seul reproche que je peux faire c'est que c'est trop courte. Je trouve que le sujet aurait pu être un peu plus approfondit, mais ce n'est pas trop grave. Le dessin de Cestac est pas mal quoique c'est vrai que ses personnages ont toute la même tête. Ce ne fut pas un problème pour moi sauf au début où j'avais un peu de difficulté à différencier Étienne Robial et Denis Ozanne.
Village toxique
C’est le dernier album de ce duo d’auteurs qu'il me restait à aviser, voilà qui est fait. Et c’est encore pour vous en recommander lecture et achat. Même si j’ai vu qu’une nouvelle édition à l’italienne (comme leurs séries habituelles) existe, c’est dans le format originel que je la possède (petit, mais deux fois plus haut que leurs autres séries). Pour le reste, pas trop de changement dans la forme pour qui les connaît. En effet, le texte de Grégory Jarry, mêlant sérieux et second degré, voire digressions farfelues, est accompagné en dessous par le dessin minimaliste d’Otto T., lui aussi jouant sur divers degrés : les deux sont encore parfaitement complémentaires. Pour le fond, peu de changement là aussi. En effet, le texte de Jarry est très engagé, et ciblé ici sur un sujet précis : l’enfouissement des déchets nucléaires, pas très loin en fait de Poitiers, où sont sises les éditions Flblb. Réflexion salutaire, « citoyenne », bien menée, avec la dose d’humour qui chasse les risques du prêchi-prêcha. A lire. Note réelle 3,5/5.