tome 1 à 3
Nous avons ici ce que je considère comme une référence, comme un incontournable de la BD de la fin des années 90. Kookaburra fait parti des séries qui m'ont fait aimer la BD.
Dés le premier tome, Crisse a su capter mon attention en mettant tous les ingrédients que j'aime. Tout dans ce premier tome est proche du sans faute. Nous avons à la fois un tome normalement introductif, avec moult personnages et un univers que l'on sent complexe et vaste mais que l'on appréhende avec facilité.
Le premier tome, sans sembler trop léger, laisse énormément de point en suspens et donne une furieuse envie de se plonger dans le tome 2 afin de continuer à comprendre tous les tenants et aboutissants.
Ce premier tome est loin de se résumer à une simple présentation, laborieuse et lassante.
On commence sur les chapeaux de roues et on ne perd plus le rythme avant de refermer la dernière page. Ce premier tome introduit chacun des personnages, chacune des races, dans un fatras de tôle froissée, de métal brulant et de pierre désagrégée…
C'est donc à un subtil mélange d'action et de réflexion auquel nous avons droit.
L'univers de Crisse continue de se développer au fil des tomes avec une habileté dans le scénario fort agréable car, vu la complexité de l'univers et le nombre de personnages sans cesse croissant, nous n'avons jamais l'impression de nous perdre. L'histoire avance, des mystères sont résolus, d'autres prennent la place. Cependant si la lecture est toujours aussi plaisante.
Petit plus, pour moi, à la lecture, depuis le début de la série, on trouve énormément de référence à d'autres séries, tant cinématographique que littéraire, la première étant évidemment "Alien" avec la bestiole noire qui accompagne nos héros.
Le tome 3 est surement l'un des plus réussi de la série.
Le 5ème élément. Le 5ème enfant apparait enfin. Ce troisième tome de cette belle série nous présente donc le dernier élu. Sa présentation est assez exceptionnelle et Crisse nous délivre une belle histoire et nous introduit le personnage de belle manière. Pendant ce temps, les évènements se précipitent pour Kaino Ladd et L’Lyl. Leur fuite n’est pas passée inaperçue et étrangement ce ne sont pas celles que l’on attendait qui pointent le bout de leur joli minois.
Ce passage permet à Crisse de faire preuve d’une inventivité et créativité scénaristique. En même temps, nous avons déjà eu plusieurs clin d’œil et ici j’en trouverais bien un à la mythique série AquaBlue. La puissance des enfants se révèle doucement, lentement mais de manière pour le moins explosive. On se doute d’après tous les éléments en notre possession que ceci n’est qu’une infime partie de leurs possibilités, on en frissonnerait presque !
Ces trois premiers tomes sont portés par une excellente mise en image.
Avec Crisse à la plume et à la plume, c'était son heure de gloire avec des dessins magnifiques et novateurs pour l'époque. Il a ouvert une nouvelle voie dans la BD qui est surement à la source du style des éditions Soleil aujourd'hui. Son trait rond pour les dames, carré pour les hommes est enchanteur. La mise en page et les cadrages sont parfaitement maitrisés.
De plus, le travail d'Anyk, artiste quasi attitré à Crisse (Perdita Queen, "l'épée de crystal", Atalante"…pour n'en citer que quelques uns), aux couleurs est sans conteste très bon, avec une grande variété, un joli contraste et une palette parfaitement utilisée qui sait mettre les lieux et les décors en valeur afin de donner de la puissance et poser les ambiances.
Tome 4 et 5
Les tomes 4 et 5 vont clore le premier cycle de cette série qui commençait sur les chapeaux de roue. Malheureusement, les 6 années d'attente après le tome 3 n'ont visiblement pas permis à Crisse de paufiner son scénario et de nous rendre une copie à la hauteur de nos espérances.
Si le tome 4 vont encore le détour en basant son scénario sur l'action et qu'est ce qu'il manie bien l'action et les rebondissements, En revanche le tome 5 est embrouillé voir brouillon.
Et je dois même avouer que j'exècre certaines choses dans cet album. Notamment le fait que Crisse prenne des raccourcis monstrueux dans son scénario sous couvert que tout cela est expliqué dans la série spin off "Kookaburra Universe". A plusieurs reprises, certaines personnes sont projetées dans l'album sans avertissement et on se retrouve en retard sur le scénario avec une claque dans la gueule. Déjà qu'on a attendu plusieurs années pour avoir la fin, pendant que Crisse développait les séries transverses, ici on a vraiment l'impression que Crisse se moque de nous avec ces renvois vers ses autres séries. Du coup, certaines choses qui pourraient nous aider à comprendre ce qui se passe ou qui s'est passé, nous restent complètement mystérieuses.
Je déteste cette manière de faire quand c'est trop gros.
Et puis, autre chose concernant ces deux derniers tomes du premier cycle, le changement de dessinateur ET de coloriste. Argh ! Que j'ai du mal à l'accepter et surtout à l'apprécier !
Mitric n’est pas un mauvais dessinateur, c’est juste que je n’ai pas reconnu la moitié des personnages…Tous ont un gros nez, un visage qui a les même formes et les mêmes proportions… La mère du généralissime, si belle, si sexy dans le tome 3, devient ici quelconque voir difforme dans certaines cases avec un visage bouffi. L’Lyl qui n’était pas un canon de visage mais qui avait les traits fins devient ici dure. Les enfants prennent des allures de petits adultes. Les visages des enfants perdre leur innocence et même en gros plans on dirait des adultes. Bref, je n’aime pas son trait.
Mais le pire reste presque la mise en couleur qui a pris le standard Soleil avec des couleurs vives, souvent saturées et visiblement informatiques. Si cela marche pas trop mal sur la représentation de l’espace ou des véhicules et autres trucs métalliques, en revanche pour les vêtements, personnages ou décors cela perd en vie et devient trop artificiel. Bref, je n’aime pas le rendu.
Et c’est bien dommage, parce que Kookaburra c’était aussi ça, le dessin de Crisse et les belles couleurs mesurées d’Anyk…
Tome 6
Et maintenant la série se poursuit avec le second cycle, laissée entièrement sous la coupe de Mitric.
Première impression après lecture de ce 6 tome, Kookabuura a changé. Evolué. A peine si l'on reconnait la série ! Nicolas Mitric a pris les choses en main et imposé son style scénaristique et graphique.
Cela ne se sent pas dés les premières pages, qui nous replongent dans les derniers instants du tome 5, mais rapidement, une nouvelle trame se distingue, de nouveaux personnages apparaissent qui nous font rapidement oublier le premier cycle tant le changement est important.
Une première constatation, le dessin prend ici sa maturité avec un trait plus fin, même si encore je ne peux m'empêcher de comparer avec Crisse (désolé Mitric, j'aime vraiment trop le dessin de Crisse !).
Le coup de crayon de Mitric est régulier, mais je trouve qu'il peine à s'affirmer sur les visages qui ont tendance à se ressembler (et Dragan Preko a toujours un gros nez ! ;) ). Mitric offre en revanche des personnages, des créatures et des êtres avec une belle personnalité. Les boules de poils qui remplissent la grande partie de l'album sont charmantes et très esthétiques dans leur genre. De même leurs ennemis, les Démonarques dans un style différent ont eux aussi une certaine classe.
On sent à maintes reprises l'inspiration et l'influence de nombreuses autres séries ou film. J'en arrive presque à y voir des clins d'œil directs à certaines références et grands classiques.
Je site au hasard, les chevaliers du Zodiac pour l'armure des Démonarques et certaines armes (notamment les chaines du chevalier dragon), et le plus grand space opera de l'univers "Star Wars" pour le robot de la fin d'album qui ressemble méchamment au général Grevius et les divers E.T. qui peuplent le bar. (d'ailleurs j'en ai eu la confirmation en dédicace et j'en profite pour signaler que Mitric est vraiment sympa :) ) Cela n'enlève rien à la qualité du dessin et montre simplement que Mitric a bon goût :d.
Ce dessin est agrémenté de belles couleurs, même si l'emploi de l'informatique est parfois trop flagrant…Enfin, les images sont belles et les couleurs utilisent toute la palette. A noter que ce n'est pas la même personne qui a fait la couv' et les pages intérieures. Presque dommage, tant je trouve les couleurs de la couverture belles et nuancées.
Enfin, je ne boude pas mon plaisir, car même si le style est bien différent de celui plus simple et direct d'Anyk, le travail effectué ici est de qualité.
Pour le scénario, Mitric se libère aussi des influences de son ainé. Le scénario proposé ici fait la part belle aux nouveaux intervenants et à une nouvelle intrigue. La base des cinq enfants dieux est toujours là, mais sait se faire beaucoup plus discrète afin de permettre à Mitric d'explorer un nouvel univers et de nouveaux horizons.
J'avoue que pour l'instant, tout cela reste plutôt obscure et que j'ai du mal à voir où cela va nous conduire. En tout cas, les dernières pages sont pleines de promesses et aiguisent ma curiosité avec force.
Seul reproche peut être, là encore en comparaison avec Crisse…Ce qui m'avait plu dans les premiers albums était ce mélange parfaitement dosé de scénario intriguant (ici aussi), de dessins fin, racé, personnel et surtout pulpeux (ici, le trait est plus droit et plus froid) mais aussi d'une pointe d'humour parfois potache, mais jamais vulgaire. Ce dernier point est cruellement absent de l'univers de Mitric et la série perd de son innocence et de ''simplicité'' ce qu'elle gagne en sérieux. C'est dommage c'était ça aussi l'univers de la série mère de Kookaburra…
Ce 6ème tomme des aventures du Space Sniper le plus célèbre de la littérature est donc un très bon tome, mais ATTENTION, le style tant du dessin que du scénario n'a rien à voir avec les début de la série. Mitric s'est imposé. Et même si la qualité est bien là, cela est devenu plus conventionnel dans l'ensemble.
Au final ? A lire évidemment !
Les mots me manquent …
Cette histoire est très belle, dans tous les sens du terme.
Tout d’abord graphiquement. Le trait de Maël est d’une grande finesse et d’une belle sensibilité. Ses aquarelles, pourtant souvent réalisées dans des teintes ternes, sont d’une grande subtilité et tout en nuances. Son style réaliste laisse une belle place à l’interprétation. Résultat : plutôt que de plonger dans ce dessin à la recherche du détail qui tue, je nage sur ses aquarelles avec délice et ravissement.
Ensuite, l’histoire contée par Antoine Bauza est enchanteresse. Les bons sentiments se multiplient sans que le récit ne tombe dans la guimauve. Tout est… zen. Le rythme a beau être lent, chaque page se justifie, chaque case apporte son écot à la réussite de l’album. Un sentiment de quiétude, de paix intérieur m’a envahi au fil de ma lecture, sans pour autant que je m’endorme ou même que je sois simplement distrait. Ce récit est zen mais très prenant.
Un seul fait, situé au début du récit, m’a fait tiquer : une jeune fille pouvait-elle réellement devenir l’élève d’un grand peintre dans un Japon médiéval que j’imaginais (à tort, peut-être) très sexiste ?
Nonobstant ce détail, cet album vaut vraiment la peine qu’on y jette un œil (et plus si affinité).
Attention : œuvre à lire absolument !
« C’était la guerre des tranchées » est, à mes yeux, le meilleur récit traitant du quotidien du soldat durant cette horrible boucherie que fût la première guerre mondiale. L’album enchaine les anecdotes souvent absurdes que vivent des êtres humains désemparés, révoltés ou résignés, attachants ou répugnants. Pas de héros ici, pas plus de traître ou de lâche, chacun essaye simplement de s’en sortir du mieux qu’il peut, en accord avec ses principes, et quitte à s’automutiler ou à se planquer. L’ennemi n’est pas non plus celui que l’on croit, et le boche parait finalement bien plus sympathique que les gendarmes ou les officiers, planqués qui n’hésitent pas à envoyer au massacre de simples trouffions.
Le parallèle avec « Adieu Brindavoine », mais aussi avec un film tel que « Un long dimanche de fiançailles » est évident. Cependant, cet album est bien antérieur au film de Jeunet, et ne propose pas de véritable intrigue.
La structure proposée par Tardi est composée de courtes séquences qui s’enchainent pour aboutir à une conclusion chiffrée effrayante. Le soldat de base, alias chair à canon, se trouve au centre du récit, dans toute son humanité, mais l’on ne s’attardera jamais sur un cas en particulier. Ce choix a un gros défaut (on n’a pas vraiment le temps de s’attacher aux personnages) mais aussi une énorme qualité : celle de nous rappeler toute la précarité de la vie, et le peu de valeur qu’un dirigeant lui accordera en cas de besoin. On a à peine le temps de se rendre compte que ces personnages sont humains … qu’ils sont déjà morts. Cet aspect aussi horrible, inhumain qu’absurde est, je pense, voulu par l’auteur, … et très réussi.
D’autre part, Jacques Tardi parvient à nous faire ressentir tout l’enthousiasme, l’engouement que la déclaration de guerre suscita, et le désespoir, l’écroulement moral dans lequel sombrent les soldats enlisés dans l’horreur des tranchées. Malgré la brièveté des séquences et le passage incessant d’un personnage à un autre, une certaine progression dramatique est présente dans cet album.
Le souci de véracité de Tardi est également à souligner, et toutes ces sordides anecdotes reposent sur une indiscutable réalité historique.
Le trait de l’artiste ne surprendra pas ceux qui le connaissent. C’est du Tardi, sans discussions. Un noir et blanc semi réaliste à l’encrage épais au travers duquel les personnages semblent toujours « tirer la gueule », ce qui, dans ces circonstances précises, est tout à fait adéquat.
Un très bel album, au caractère documentaire indiscutable ! Et un superbe plaidoyer contre l’absurdité de la guerre.
Une oeuvre "coup de poing".
Animateur télé, comédien, scénariste, réalisateur, producteur et maintenant dessinateur, Davy Mourier est l’homme orchestre du 21e siècle. Cette semaine, il sort, aux éditions Adalie (http://www.editions-adalie.fr), sa première BD sous la forme d’un album double. Sur une face : « Il était une fois une fille que j’ai rencontrée deux fois », sur l’autre : « Papa, maman, une maladie et moi ».
On lui doit NerdZ (http://nerdz.over-blog.net), une série délirante et débile sur un groupe de Geeks complètement déjantés qui passent leur temps à le perdre devant un écran de télé. L’humour est tantôt virulent et incisif, tantôt absurde et complètement con. Mais Davy Mourier n’en est plus à son premier « coup ». On peut même dire qu’il les multiplie. Présent dans tous les lieux de la culture Geek, du Manga et de l’univers parallèle de la jeunesse, Davy Mourier filme, écrit, gueule, raille et caricature le monde des gens sérieux aussi bien que celui de ses congénères. No Life, la petite chaîne du câble et du web qui monte ne s’y est pas trompée en lui offrant une place au chaud pour lui permettre d’exercer son talent aux facettes multiples.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Davy Mourier (http://www.badstrip.net) a la tête dure et quand il a une idée, il ne cède pas. Depuis ses débuts, en Ardèche, il veut écrire et dessiner pour la BD. Manque de chance, le marché est saturé. L’époque est aux produits marketing du genre Soleil Prod et aux Mangas venus d’outre-espace. Alors pour un auteur qui affirme sa différence et n’adhère à aucune convention, le parcours est rude. D’abord ignoré, puis moqué, il abandonne l’idée pendant un temps pour se consacrer à la télé et aux séries courtes, percutantes et originales.
Mais voilà, l’idée fait son chemin et à la faveur des événements et des rencontres, la BD revient comme une grippe mal soignée. Cette fois le virus est incurable. Davy Mourier accouche de deux titres que les Editions Adalie vont éditer et sortent ce mois-ci. Le trait est original, le ton résolument moderne, les histoires ancrées dans ce monde parallèle dans lequel les gens n’osent pas pénétrer et qui leur fait peur, le monde des Geeks.
Que se passe-t-il dans la tête d’un Geek ? Des tas de choses et beaucoup plus que ne le laissent imaginer les portraits imaginés et imaginaires des journalistes et des observateurs du monde. L’univers intérieur de Mourier n’est pas vide. Il est riche, varié, acide, cohérent et parfaitement sensible. On y découvre tous les sujets que la BD tourne en divertissement pour ne pas y penser. L’amour, l’amitié, la souffrance, la joie, l’impossible relation aux autres et à soi-même.
Mais la véritable valeur des récits de Mourier réside dans l’actualité. Il nous parle de maintenant, des jeunes qui existent dans la vie, la vraie, et non dans des séries télé américaines ou pire, françaises, ou encore dans les nouvelles consternantes du JT. « Il était une fois une fille que j’ai rencontré deux fois » et « Papa, Maman, une maladie et moi » sont certainement des BD d’aujourd’hui. Elles frappent au bon endroit, disent la force et la détresse d’une génération et racontent la vie de ceux et de celles qui vivent de le monde parallèle, celui où le fric, la crise, les peoples, la politique et le réchauffement climatique ne sont que des épisodes d’un mauvais scénario de série télé.
Si vous voulez savoir ce qu’il se passe dans la tête de la nouvelle génération, allez lire le double album de Davy Mourier, aux éditions Adalie.
Pas mal du tout cet album...
Ce qui m'a séduit en premier lieu, c'est l'ambiance. Il ne se passe pas grand-chose dans ce one shot, mais pourtant on est très vite dedans, et je ne sais pas si je parviendrai à l'exprimer.
Cela se passe dans le Japon médiéval, mais il n'y a aucun samouraï, ni rônin, ni geisha, ni... C'est une sorte de roman graphique, de récit intimiste ayant ce cadre inhabituel. Le fil conducteur est ce calligraphe, pratiquant d'un art très apprécié, rare peut-être à l'ère Edo (si c'est bien de cette époque qu'il s'agit), et qui en vit. L'évocation de la société nipponne est discrète, mais indéniable par le biais de cette profession si particulière. Toutefois, je trouve que la place véritable du calligraphe n'est pas suffisamment évoquée, et que le scénariste s'attarde un peu trop sur cette relation particulière qu'il entretient avec la jeune fille. C'est dommage, cela aurait placé le récit dans une autre dimension à mon sens.
Maël est un jeune dessinateur très talentueux, et il va sans doute falloir compter avec lui à l'avenir. Il réussit à placer de très belles ambiances, à faire passer des émotions à travers son dessin à la fois ferme et fragile, c'est une qualité rare.
Un bel album, mais auquel il manque un supplément d'âme pour être vraiment incontournable.
Après la lecture des 4 tomes.
C'est incroyable la jeunesse qu'a eu Marjane Satrapi !!!
Les 4 tomes sont riches en informations et en anecdotes mais l'on ne pourra jamais se représenter à quel point certains évènements sont difficiles à vivre.
Avec cette auto-biographie, on découvre également l'histoire de l'Iran depuis une trentaine d'années. Ce pays n'a été épargné par rien dans son histoire et ce ne sont pas les dernières élections de 2009 qui changeront grand chose.
Je ne vais pas détailler le contenu de cette série tant il est dense sur tous les points.
La lecture est pourtant aisée car l'auteur nous offre une excellente narration en gardant une authenticité et une franchise dans ses propos.
Les deux premiers tomes forment une sorte de diptyque avant le départ en Autriche. Le troisième traite de ses 4 années dans ce pays. Le dernier tome parle de son retour au pays et de sa réadaptation à la vie en Iran.
Je n'ai pas de mots assez forts pour retranscrire ce que j'ai ressenti.
"Persepolis" est le concentré de ce que j'attends d'une bonne BD.
Le dessin en retrait n'est là que pour mettre en image ce contenu très imposant.
Tout simplement excellent.
Enorme, que dis-je, monumental coup de cœur pour ce carnet de voyage !
Pendant 6 mois, Florent Chavouet a silloné Tokyo à vélo ; sanpo signifie promenade en japonais. Il nous livre donc une vision de la ville à hauteur d’homme et en immersion totale dans le quotidien de celle qu’on qualifie paraît-il de plus belle des villes moches du monde.
De fait, étant donnés les moyens financiers limités de l’auteur, on est très loin de Lost in translation (merveilleux film, au demeurant). Chavouet promène son carnet de croquis dans les petites ruelles aux maisons à l’architecture improbable, dans les parcs, et parfois, le nez sur les étiquettes de fruits ! Il dessine aussi toute une galerie de personnages croisés au hasard de ses balades, se livrant au passage à ce qu’il appelle de la « sociologie facile » imaginant leur statut social et leur vie, à travers leur tenue vestimentaire.
L’album est structuré par chapitres, chacun se référant à un quartier. Chacun d’entre eux commence par un plan approximatif (mais riche de détails et d’annotations personnelles) et une vue de son koban (commissariat de quartier). Suivent des dessins de ruelles, maisons pittoresques, passants, objets du quotidien, etc… tous croqués avec talent et un grand luxe de détails.
L’autre force de ce carnet de voyage est sa mise en couleurs absolument sublime, réalisée aux crayons de couleur ! Chavouet excelle aussi bien dans le modelé d’un vêtement, le velouté d’un épiderme ou la mobilité des vaguelettes de la mer. Quasiment chaque planche est un régal pour les yeux !
Florent Chavouet décrit ce qu’il voit, de façon très spontanée, il parsème ses observations d’anecdotes amusantes tirées parfois de ses mésaventures avec la police locale ou simplement de son regard d’occidental « dans cet état d’éveil un peu con qui [lui] fait admirer un panneau de route tout simplement parce qu’il n’est pas comme chez nous ».
C’est dépaysant et jamais ennuyeux, car il sait faire preuve d’humour et d’auto-dérision. Je pense notamment à ce qu’il appelle des « blagues à 2 yens » de qualité inégale (forcément, hein, pour 2 yen…) qui m’ont souvent fait sourire ; l’une d’elle m’a même vraiment fait rire, mais … où donc ?* ;)
Le seul reproche qu’on puisse lui faire (sur BDThèque, du moins) c’est de ne pas raconter une histoire à proprement parler. En effet, il y a peu de dialogues, on sait peu de choses sur son voyage et ses relations avec les Tokyoïtes, tout passe par le dessin, l’observation de lieux ou de scènes de rue. Vous êtes donc prévenus ! ;) Mais si vous êtes attiré par le Japon, amateur de carnets de voyages ou… tout simplement de beaux dessins, Tokyo sanpo est pour vous !
Et si vous voulez approfondir votre découverte de l’univers du bonhomme, allez sur son blog et dégustez ses délires à base de sushis, ici : http://florentchavouet.blogspot.com/ :)
Pour voir plus de planches (entre autre), vous pouvez consulter son site : http://www.florentchavouet.com/home.htm
* humour à un yen :8
Voilà presque 10 ans que je recherche partout où je traine le tome 3 de cette série… L’ayant enfin trouvé je peux aviser sur cette série qui marqua pour moi la découverte d’une bande dessinée adulte aux personnages ayant une profondeur psychologique dans un univers complètement rebâti.
Alors certes le trait a vieilli ! Si le dessin est fluide, les cadrages manquent parfois d’originalité et la colorisation donne un aspect vieillot à ces albums (en fait surtout dans le tome 1). Mais quel joli travail de trait et d’univers ! Si les arrières plans sont inégaux en richesse, les planches sont fluides et lisibles, la magie est adroitement montrée et les personnages ont des caractéristiques très intéressantes. Aujourd’hui je me dirai qu’il aurait une très belle place en termes de qualité graphique dans les sorties contemporaines (sauf le 1 un peu fade).
Parlons des trois tomes maintenant : le premier nous transporte dans des contrées bien mystérieuses. Les personnages sont pleins de mystères, les héros plein de bravoure et d’idéaux mais également torturés finalement. La magie est déjà bien présente et on devine un complot gigantesque qui nous dépasse. Cet opus donne vraiment envie de se plonger dans la suite, c’est avec lui que je suis sorti d’une vision de la BD réduite à tintin et bob et bobette.
Le second tome garde la même veine avec des personnages aux parcours pleins de rêve agissant pour des forces qui nous échappent. Si l’intrigue nous emmène parfois loin du cœur de l’action on est tout de même bien mené et les multiples personnages ont tous un intérêt propre. On essaye de deviner comment tous ces fils tissés vont se retrouver dans le 3ème tome.
Maintenant le 3ème tome, j’espérais y trouver la résolution finale puisque qu’il n’y a pas de tome parus ensuite, hélas, si l’histoire avance de façon très vivante et adroite, si le maitre des brumes pointe enfin son nez et que l’on comprend sa substance le récit reste inachevé…
Je suis donc déçu de ne jamais connaitre la fin de ce récit que je trouve très riche, avec de très bonnes idées maintes fois reprises depuis. Les personnages sont multi facettes et ont une vrai personnalité, l’univers est magistralement rendu (ou disons créé). Dommage que le tout reste inachevé, je pense qu’il faudrait 2 tomes pour finir étant donné ce qui est dénoué dans le 3.
Au final la série est excellente mais frustrante, j’en courage vivement à le trouver pour le lire et voir qu’en 1987 tous les ingrédients étaient là pour ces univers et autres récits fantasy.
D'entrée la couverture m'a plu. J'avais une crainte toutefois, c'était de me retrouver dans un ersatz de Djinn, la série de Dufaux et Miralles.
Et en fait non, même s'il y a des points communs, notamment le cadre oriental, cette fois-ci le pays des Mille et une nuits. Le cadre d'ailleurs, on y croit assez vite, grâce au talent d'Ana Luiz Koehler, à ma connaissance une nouvelle venue. Son trait est toutefois d'influence classique, plus classique que celui de Miralles (désolé pour la dessinatrice, la comparaison me semble inévitable) ; j'ai un peu eu l'impression de lire une BD dessinée dans les années 1950 les époux Funcken. Cette impression est renforcée par un traitement des couleurs, signé Guy Raives, à mon goût un peu trop discret, trop frileux, alors que la série aurait peut-être besoin d'un peu plus de couleurs éclatantes. Cela écrase un peu le trait de Koehler, je trouve.
L'histoire, quant à elle, se révèle, sur le diptyque, assez classique. Une vengeance familiale, au centre de laquelle se trouvent en particulier une femme et plusieurs innocents... Des vies gâchées, deux bains de sang au coeur de l'orient médiéval... C'est rondement mené, pas de doute, le duo de co-scénaristes a bien verrouillé son histoire, aidé par une dessinatrice qui est à l'aube d'une carrière prometteuse. Malgré le côté efficace de l'histoire, le manque d'originalité m'empêche de mettre une note supérieure à 3, qui serait plutôt un 3,5/5. A noter la collaboration efficace du duo Warnauts/Raives sur les couleurs et le lettrage.
Après La Valise envolée et Crevaison, je ne m'attendais pas à un aussi bon premier vrai album.
Le dessin y est toujours aussi hachuré mais plus géométrique. C'est très dense mais agréable et même beau avec une accoutumance. En tout cas, Sardon s'est créé une signature graphique unique.
Le scénario a un petit côté Simpsons.
Mormol débarque dans une petite ville provinciale et va essayer de s'intégrer.
Mais autour de lui tout va partir de travers.....
C'est rythmé et plaisant à suivre. On ne s'ennuie jamais, les personnages sont tous plus truculents les uns que les autres.
C'est étonnant qu'une telle BD sortie en 2000 soit si peu connue car elle a d'innombrables qualités et une originalité de plus en plus rare dans ce secteur aux produits formatés par le marketing...
L'auteur a mis deux ans pour faire cette BD. Il a pris son temps mais le résultat est vraiment superbe.
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Kookaburra
tome 1 à 3 Nous avons ici ce que je considère comme une référence, comme un incontournable de la BD de la fin des années 90. Kookaburra fait parti des séries qui m'ont fait aimer la BD. Dés le premier tome, Crisse a su capter mon attention en mettant tous les ingrédients que j'aime. Tout dans ce premier tome est proche du sans faute. Nous avons à la fois un tome normalement introductif, avec moult personnages et un univers que l'on sent complexe et vaste mais que l'on appréhende avec facilité. Le premier tome, sans sembler trop léger, laisse énormément de point en suspens et donne une furieuse envie de se plonger dans le tome 2 afin de continuer à comprendre tous les tenants et aboutissants. Ce premier tome est loin de se résumer à une simple présentation, laborieuse et lassante. On commence sur les chapeaux de roues et on ne perd plus le rythme avant de refermer la dernière page. Ce premier tome introduit chacun des personnages, chacune des races, dans un fatras de tôle froissée, de métal brulant et de pierre désagrégée… C'est donc à un subtil mélange d'action et de réflexion auquel nous avons droit. L'univers de Crisse continue de se développer au fil des tomes avec une habileté dans le scénario fort agréable car, vu la complexité de l'univers et le nombre de personnages sans cesse croissant, nous n'avons jamais l'impression de nous perdre. L'histoire avance, des mystères sont résolus, d'autres prennent la place. Cependant si la lecture est toujours aussi plaisante. Petit plus, pour moi, à la lecture, depuis le début de la série, on trouve énormément de référence à d'autres séries, tant cinématographique que littéraire, la première étant évidemment "Alien" avec la bestiole noire qui accompagne nos héros. Le tome 3 est surement l'un des plus réussi de la série. Le 5ème élément. Le 5ème enfant apparait enfin. Ce troisième tome de cette belle série nous présente donc le dernier élu. Sa présentation est assez exceptionnelle et Crisse nous délivre une belle histoire et nous introduit le personnage de belle manière. Pendant ce temps, les évènements se précipitent pour Kaino Ladd et L’Lyl. Leur fuite n’est pas passée inaperçue et étrangement ce ne sont pas celles que l’on attendait qui pointent le bout de leur joli minois. Ce passage permet à Crisse de faire preuve d’une inventivité et créativité scénaristique. En même temps, nous avons déjà eu plusieurs clin d’œil et ici j’en trouverais bien un à la mythique série AquaBlue. La puissance des enfants se révèle doucement, lentement mais de manière pour le moins explosive. On se doute d’après tous les éléments en notre possession que ceci n’est qu’une infime partie de leurs possibilités, on en frissonnerait presque ! Ces trois premiers tomes sont portés par une excellente mise en image. Avec Crisse à la plume et à la plume, c'était son heure de gloire avec des dessins magnifiques et novateurs pour l'époque. Il a ouvert une nouvelle voie dans la BD qui est surement à la source du style des éditions Soleil aujourd'hui. Son trait rond pour les dames, carré pour les hommes est enchanteur. La mise en page et les cadrages sont parfaitement maitrisés. De plus, le travail d'Anyk, artiste quasi attitré à Crisse (Perdita Queen, "l'épée de crystal", Atalante"…pour n'en citer que quelques uns), aux couleurs est sans conteste très bon, avec une grande variété, un joli contraste et une palette parfaitement utilisée qui sait mettre les lieux et les décors en valeur afin de donner de la puissance et poser les ambiances. Tome 4 et 5 Les tomes 4 et 5 vont clore le premier cycle de cette série qui commençait sur les chapeaux de roue. Malheureusement, les 6 années d'attente après le tome 3 n'ont visiblement pas permis à Crisse de paufiner son scénario et de nous rendre une copie à la hauteur de nos espérances. Si le tome 4 vont encore le détour en basant son scénario sur l'action et qu'est ce qu'il manie bien l'action et les rebondissements, En revanche le tome 5 est embrouillé voir brouillon. Et je dois même avouer que j'exècre certaines choses dans cet album. Notamment le fait que Crisse prenne des raccourcis monstrueux dans son scénario sous couvert que tout cela est expliqué dans la série spin off "Kookaburra Universe". A plusieurs reprises, certaines personnes sont projetées dans l'album sans avertissement et on se retrouve en retard sur le scénario avec une claque dans la gueule. Déjà qu'on a attendu plusieurs années pour avoir la fin, pendant que Crisse développait les séries transverses, ici on a vraiment l'impression que Crisse se moque de nous avec ces renvois vers ses autres séries. Du coup, certaines choses qui pourraient nous aider à comprendre ce qui se passe ou qui s'est passé, nous restent complètement mystérieuses. Je déteste cette manière de faire quand c'est trop gros. Et puis, autre chose concernant ces deux derniers tomes du premier cycle, le changement de dessinateur ET de coloriste. Argh ! Que j'ai du mal à l'accepter et surtout à l'apprécier ! Mitric n’est pas un mauvais dessinateur, c’est juste que je n’ai pas reconnu la moitié des personnages…Tous ont un gros nez, un visage qui a les même formes et les mêmes proportions… La mère du généralissime, si belle, si sexy dans le tome 3, devient ici quelconque voir difforme dans certaines cases avec un visage bouffi. L’Lyl qui n’était pas un canon de visage mais qui avait les traits fins devient ici dure. Les enfants prennent des allures de petits adultes. Les visages des enfants perdre leur innocence et même en gros plans on dirait des adultes. Bref, je n’aime pas son trait. Mais le pire reste presque la mise en couleur qui a pris le standard Soleil avec des couleurs vives, souvent saturées et visiblement informatiques. Si cela marche pas trop mal sur la représentation de l’espace ou des véhicules et autres trucs métalliques, en revanche pour les vêtements, personnages ou décors cela perd en vie et devient trop artificiel. Bref, je n’aime pas le rendu. Et c’est bien dommage, parce que Kookaburra c’était aussi ça, le dessin de Crisse et les belles couleurs mesurées d’Anyk… Tome 6 Et maintenant la série se poursuit avec le second cycle, laissée entièrement sous la coupe de Mitric. Première impression après lecture de ce 6 tome, Kookabuura a changé. Evolué. A peine si l'on reconnait la série ! Nicolas Mitric a pris les choses en main et imposé son style scénaristique et graphique. Cela ne se sent pas dés les premières pages, qui nous replongent dans les derniers instants du tome 5, mais rapidement, une nouvelle trame se distingue, de nouveaux personnages apparaissent qui nous font rapidement oublier le premier cycle tant le changement est important. Une première constatation, le dessin prend ici sa maturité avec un trait plus fin, même si encore je ne peux m'empêcher de comparer avec Crisse (désolé Mitric, j'aime vraiment trop le dessin de Crisse !). Le coup de crayon de Mitric est régulier, mais je trouve qu'il peine à s'affirmer sur les visages qui ont tendance à se ressembler (et Dragan Preko a toujours un gros nez ! ;) ). Mitric offre en revanche des personnages, des créatures et des êtres avec une belle personnalité. Les boules de poils qui remplissent la grande partie de l'album sont charmantes et très esthétiques dans leur genre. De même leurs ennemis, les Démonarques dans un style différent ont eux aussi une certaine classe. On sent à maintes reprises l'inspiration et l'influence de nombreuses autres séries ou film. J'en arrive presque à y voir des clins d'œil directs à certaines références et grands classiques. Je site au hasard, les chevaliers du Zodiac pour l'armure des Démonarques et certaines armes (notamment les chaines du chevalier dragon), et le plus grand space opera de l'univers "Star Wars" pour le robot de la fin d'album qui ressemble méchamment au général Grevius et les divers E.T. qui peuplent le bar. (d'ailleurs j'en ai eu la confirmation en dédicace et j'en profite pour signaler que Mitric est vraiment sympa :) ) Cela n'enlève rien à la qualité du dessin et montre simplement que Mitric a bon goût :d. Ce dessin est agrémenté de belles couleurs, même si l'emploi de l'informatique est parfois trop flagrant…Enfin, les images sont belles et les couleurs utilisent toute la palette. A noter que ce n'est pas la même personne qui a fait la couv' et les pages intérieures. Presque dommage, tant je trouve les couleurs de la couverture belles et nuancées. Enfin, je ne boude pas mon plaisir, car même si le style est bien différent de celui plus simple et direct d'Anyk, le travail effectué ici est de qualité. Pour le scénario, Mitric se libère aussi des influences de son ainé. Le scénario proposé ici fait la part belle aux nouveaux intervenants et à une nouvelle intrigue. La base des cinq enfants dieux est toujours là, mais sait se faire beaucoup plus discrète afin de permettre à Mitric d'explorer un nouvel univers et de nouveaux horizons. J'avoue que pour l'instant, tout cela reste plutôt obscure et que j'ai du mal à voir où cela va nous conduire. En tout cas, les dernières pages sont pleines de promesses et aiguisent ma curiosité avec force. Seul reproche peut être, là encore en comparaison avec Crisse…Ce qui m'avait plu dans les premiers albums était ce mélange parfaitement dosé de scénario intriguant (ici aussi), de dessins fin, racé, personnel et surtout pulpeux (ici, le trait est plus droit et plus froid) mais aussi d'une pointe d'humour parfois potache, mais jamais vulgaire. Ce dernier point est cruellement absent de l'univers de Mitric et la série perd de son innocence et de ''simplicité'' ce qu'elle gagne en sérieux. C'est dommage c'était ça aussi l'univers de la série mère de Kookaburra… Ce 6ème tomme des aventures du Space Sniper le plus célèbre de la littérature est donc un très bon tome, mais ATTENTION, le style tant du dessin que du scénario n'a rien à voir avec les début de la série. Mitric s'est imposé. Et même si la qualité est bien là, cela est devenu plus conventionnel dans l'ensemble. Au final ? A lire évidemment !
L'Encre du Passé
Les mots me manquent … Cette histoire est très belle, dans tous les sens du terme. Tout d’abord graphiquement. Le trait de Maël est d’une grande finesse et d’une belle sensibilité. Ses aquarelles, pourtant souvent réalisées dans des teintes ternes, sont d’une grande subtilité et tout en nuances. Son style réaliste laisse une belle place à l’interprétation. Résultat : plutôt que de plonger dans ce dessin à la recherche du détail qui tue, je nage sur ses aquarelles avec délice et ravissement. Ensuite, l’histoire contée par Antoine Bauza est enchanteresse. Les bons sentiments se multiplient sans que le récit ne tombe dans la guimauve. Tout est… zen. Le rythme a beau être lent, chaque page se justifie, chaque case apporte son écot à la réussite de l’album. Un sentiment de quiétude, de paix intérieur m’a envahi au fil de ma lecture, sans pour autant que je m’endorme ou même que je sois simplement distrait. Ce récit est zen mais très prenant. Un seul fait, situé au début du récit, m’a fait tiquer : une jeune fille pouvait-elle réellement devenir l’élève d’un grand peintre dans un Japon médiéval que j’imaginais (à tort, peut-être) très sexiste ? Nonobstant ce détail, cet album vaut vraiment la peine qu’on y jette un œil (et plus si affinité).
C'était la guerre des tranchées
Attention : œuvre à lire absolument ! « C’était la guerre des tranchées » est, à mes yeux, le meilleur récit traitant du quotidien du soldat durant cette horrible boucherie que fût la première guerre mondiale. L’album enchaine les anecdotes souvent absurdes que vivent des êtres humains désemparés, révoltés ou résignés, attachants ou répugnants. Pas de héros ici, pas plus de traître ou de lâche, chacun essaye simplement de s’en sortir du mieux qu’il peut, en accord avec ses principes, et quitte à s’automutiler ou à se planquer. L’ennemi n’est pas non plus celui que l’on croit, et le boche parait finalement bien plus sympathique que les gendarmes ou les officiers, planqués qui n’hésitent pas à envoyer au massacre de simples trouffions. Le parallèle avec « Adieu Brindavoine », mais aussi avec un film tel que « Un long dimanche de fiançailles » est évident. Cependant, cet album est bien antérieur au film de Jeunet, et ne propose pas de véritable intrigue. La structure proposée par Tardi est composée de courtes séquences qui s’enchainent pour aboutir à une conclusion chiffrée effrayante. Le soldat de base, alias chair à canon, se trouve au centre du récit, dans toute son humanité, mais l’on ne s’attardera jamais sur un cas en particulier. Ce choix a un gros défaut (on n’a pas vraiment le temps de s’attacher aux personnages) mais aussi une énorme qualité : celle de nous rappeler toute la précarité de la vie, et le peu de valeur qu’un dirigeant lui accordera en cas de besoin. On a à peine le temps de se rendre compte que ces personnages sont humains … qu’ils sont déjà morts. Cet aspect aussi horrible, inhumain qu’absurde est, je pense, voulu par l’auteur, … et très réussi. D’autre part, Jacques Tardi parvient à nous faire ressentir tout l’enthousiasme, l’engouement que la déclaration de guerre suscita, et le désespoir, l’écroulement moral dans lequel sombrent les soldats enlisés dans l’horreur des tranchées. Malgré la brièveté des séquences et le passage incessant d’un personnage à un autre, une certaine progression dramatique est présente dans cet album. Le souci de véracité de Tardi est également à souligner, et toutes ces sordides anecdotes reposent sur une indiscutable réalité historique. Le trait de l’artiste ne surprendra pas ceux qui le connaissent. C’est du Tardi, sans discussions. Un noir et blanc semi réaliste à l’encrage épais au travers duquel les personnages semblent toujours « tirer la gueule », ce qui, dans ces circonstances précises, est tout à fait adéquat. Un très bel album, au caractère documentaire indiscutable ! Et un superbe plaidoyer contre l’absurdité de la guerre. Une oeuvre "coup de poing".
Il était une fois une fille que j'ai rencontrée deux fois
Animateur télé, comédien, scénariste, réalisateur, producteur et maintenant dessinateur, Davy Mourier est l’homme orchestre du 21e siècle. Cette semaine, il sort, aux éditions Adalie (http://www.editions-adalie.fr), sa première BD sous la forme d’un album double. Sur une face : « Il était une fois une fille que j’ai rencontrée deux fois », sur l’autre : « Papa, maman, une maladie et moi ». On lui doit NerdZ (http://nerdz.over-blog.net), une série délirante et débile sur un groupe de Geeks complètement déjantés qui passent leur temps à le perdre devant un écran de télé. L’humour est tantôt virulent et incisif, tantôt absurde et complètement con. Mais Davy Mourier n’en est plus à son premier « coup ». On peut même dire qu’il les multiplie. Présent dans tous les lieux de la culture Geek, du Manga et de l’univers parallèle de la jeunesse, Davy Mourier filme, écrit, gueule, raille et caricature le monde des gens sérieux aussi bien que celui de ses congénères. No Life, la petite chaîne du câble et du web qui monte ne s’y est pas trompée en lui offrant une place au chaud pour lui permettre d’exercer son talent aux facettes multiples. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Davy Mourier (http://www.badstrip.net) a la tête dure et quand il a une idée, il ne cède pas. Depuis ses débuts, en Ardèche, il veut écrire et dessiner pour la BD. Manque de chance, le marché est saturé. L’époque est aux produits marketing du genre Soleil Prod et aux Mangas venus d’outre-espace. Alors pour un auteur qui affirme sa différence et n’adhère à aucune convention, le parcours est rude. D’abord ignoré, puis moqué, il abandonne l’idée pendant un temps pour se consacrer à la télé et aux séries courtes, percutantes et originales. Mais voilà, l’idée fait son chemin et à la faveur des événements et des rencontres, la BD revient comme une grippe mal soignée. Cette fois le virus est incurable. Davy Mourier accouche de deux titres que les Editions Adalie vont éditer et sortent ce mois-ci. Le trait est original, le ton résolument moderne, les histoires ancrées dans ce monde parallèle dans lequel les gens n’osent pas pénétrer et qui leur fait peur, le monde des Geeks. Que se passe-t-il dans la tête d’un Geek ? Des tas de choses et beaucoup plus que ne le laissent imaginer les portraits imaginés et imaginaires des journalistes et des observateurs du monde. L’univers intérieur de Mourier n’est pas vide. Il est riche, varié, acide, cohérent et parfaitement sensible. On y découvre tous les sujets que la BD tourne en divertissement pour ne pas y penser. L’amour, l’amitié, la souffrance, la joie, l’impossible relation aux autres et à soi-même. Mais la véritable valeur des récits de Mourier réside dans l’actualité. Il nous parle de maintenant, des jeunes qui existent dans la vie, la vraie, et non dans des séries télé américaines ou pire, françaises, ou encore dans les nouvelles consternantes du JT. « Il était une fois une fille que j’ai rencontré deux fois » et « Papa, Maman, une maladie et moi » sont certainement des BD d’aujourd’hui. Elles frappent au bon endroit, disent la force et la détresse d’une génération et racontent la vie de ceux et de celles qui vivent de le monde parallèle, celui où le fric, la crise, les peoples, la politique et le réchauffement climatique ne sont que des épisodes d’un mauvais scénario de série télé. Si vous voulez savoir ce qu’il se passe dans la tête de la nouvelle génération, allez lire le double album de Davy Mourier, aux éditions Adalie.
L'Encre du Passé
Pas mal du tout cet album... Ce qui m'a séduit en premier lieu, c'est l'ambiance. Il ne se passe pas grand-chose dans ce one shot, mais pourtant on est très vite dedans, et je ne sais pas si je parviendrai à l'exprimer. Cela se passe dans le Japon médiéval, mais il n'y a aucun samouraï, ni rônin, ni geisha, ni... C'est une sorte de roman graphique, de récit intimiste ayant ce cadre inhabituel. Le fil conducteur est ce calligraphe, pratiquant d'un art très apprécié, rare peut-être à l'ère Edo (si c'est bien de cette époque qu'il s'agit), et qui en vit. L'évocation de la société nipponne est discrète, mais indéniable par le biais de cette profession si particulière. Toutefois, je trouve que la place véritable du calligraphe n'est pas suffisamment évoquée, et que le scénariste s'attarde un peu trop sur cette relation particulière qu'il entretient avec la jeune fille. C'est dommage, cela aurait placé le récit dans une autre dimension à mon sens. Maël est un jeune dessinateur très talentueux, et il va sans doute falloir compter avec lui à l'avenir. Il réussit à placer de très belles ambiances, à faire passer des émotions à travers son dessin à la fois ferme et fragile, c'est une qualité rare. Un bel album, mais auquel il manque un supplément d'âme pour être vraiment incontournable.
Persepolis
Après la lecture des 4 tomes. C'est incroyable la jeunesse qu'a eu Marjane Satrapi !!! Les 4 tomes sont riches en informations et en anecdotes mais l'on ne pourra jamais se représenter à quel point certains évènements sont difficiles à vivre. Avec cette auto-biographie, on découvre également l'histoire de l'Iran depuis une trentaine d'années. Ce pays n'a été épargné par rien dans son histoire et ce ne sont pas les dernières élections de 2009 qui changeront grand chose. Je ne vais pas détailler le contenu de cette série tant il est dense sur tous les points. La lecture est pourtant aisée car l'auteur nous offre une excellente narration en gardant une authenticité et une franchise dans ses propos. Les deux premiers tomes forment une sorte de diptyque avant le départ en Autriche. Le troisième traite de ses 4 années dans ce pays. Le dernier tome parle de son retour au pays et de sa réadaptation à la vie en Iran. Je n'ai pas de mots assez forts pour retranscrire ce que j'ai ressenti. "Persepolis" est le concentré de ce que j'attends d'une bonne BD. Le dessin en retrait n'est là que pour mettre en image ce contenu très imposant. Tout simplement excellent.
Tokyo Sanpo
Enorme, que dis-je, monumental coup de cœur pour ce carnet de voyage ! Pendant 6 mois, Florent Chavouet a silloné Tokyo à vélo ; sanpo signifie promenade en japonais. Il nous livre donc une vision de la ville à hauteur d’homme et en immersion totale dans le quotidien de celle qu’on qualifie paraît-il de plus belle des villes moches du monde. De fait, étant donnés les moyens financiers limités de l’auteur, on est très loin de Lost in translation (merveilleux film, au demeurant). Chavouet promène son carnet de croquis dans les petites ruelles aux maisons à l’architecture improbable, dans les parcs, et parfois, le nez sur les étiquettes de fruits ! Il dessine aussi toute une galerie de personnages croisés au hasard de ses balades, se livrant au passage à ce qu’il appelle de la « sociologie facile » imaginant leur statut social et leur vie, à travers leur tenue vestimentaire. L’album est structuré par chapitres, chacun se référant à un quartier. Chacun d’entre eux commence par un plan approximatif (mais riche de détails et d’annotations personnelles) et une vue de son koban (commissariat de quartier). Suivent des dessins de ruelles, maisons pittoresques, passants, objets du quotidien, etc… tous croqués avec talent et un grand luxe de détails. L’autre force de ce carnet de voyage est sa mise en couleurs absolument sublime, réalisée aux crayons de couleur ! Chavouet excelle aussi bien dans le modelé d’un vêtement, le velouté d’un épiderme ou la mobilité des vaguelettes de la mer. Quasiment chaque planche est un régal pour les yeux ! Florent Chavouet décrit ce qu’il voit, de façon très spontanée, il parsème ses observations d’anecdotes amusantes tirées parfois de ses mésaventures avec la police locale ou simplement de son regard d’occidental « dans cet état d’éveil un peu con qui [lui] fait admirer un panneau de route tout simplement parce qu’il n’est pas comme chez nous ». C’est dépaysant et jamais ennuyeux, car il sait faire preuve d’humour et d’auto-dérision. Je pense notamment à ce qu’il appelle des « blagues à 2 yens » de qualité inégale (forcément, hein, pour 2 yen…) qui m’ont souvent fait sourire ; l’une d’elle m’a même vraiment fait rire, mais … où donc ?* ;) Le seul reproche qu’on puisse lui faire (sur BDThèque, du moins) c’est de ne pas raconter une histoire à proprement parler. En effet, il y a peu de dialogues, on sait peu de choses sur son voyage et ses relations avec les Tokyoïtes, tout passe par le dessin, l’observation de lieux ou de scènes de rue. Vous êtes donc prévenus ! ;) Mais si vous êtes attiré par le Japon, amateur de carnets de voyages ou… tout simplement de beaux dessins, Tokyo sanpo est pour vous ! Et si vous voulez approfondir votre découverte de l’univers du bonhomme, allez sur son blog et dégustez ses délires à base de sushis, ici : http://florentchavouet.blogspot.com/ :) Pour voir plus de planches (entre autre), vous pouvez consulter son site : http://www.florentchavouet.com/home.htm * humour à un yen :8
Le Maître des brumes
Voilà presque 10 ans que je recherche partout où je traine le tome 3 de cette série… L’ayant enfin trouvé je peux aviser sur cette série qui marqua pour moi la découverte d’une bande dessinée adulte aux personnages ayant une profondeur psychologique dans un univers complètement rebâti. Alors certes le trait a vieilli ! Si le dessin est fluide, les cadrages manquent parfois d’originalité et la colorisation donne un aspect vieillot à ces albums (en fait surtout dans le tome 1). Mais quel joli travail de trait et d’univers ! Si les arrières plans sont inégaux en richesse, les planches sont fluides et lisibles, la magie est adroitement montrée et les personnages ont des caractéristiques très intéressantes. Aujourd’hui je me dirai qu’il aurait une très belle place en termes de qualité graphique dans les sorties contemporaines (sauf le 1 un peu fade). Parlons des trois tomes maintenant : le premier nous transporte dans des contrées bien mystérieuses. Les personnages sont pleins de mystères, les héros plein de bravoure et d’idéaux mais également torturés finalement. La magie est déjà bien présente et on devine un complot gigantesque qui nous dépasse. Cet opus donne vraiment envie de se plonger dans la suite, c’est avec lui que je suis sorti d’une vision de la BD réduite à tintin et bob et bobette. Le second tome garde la même veine avec des personnages aux parcours pleins de rêve agissant pour des forces qui nous échappent. Si l’intrigue nous emmène parfois loin du cœur de l’action on est tout de même bien mené et les multiples personnages ont tous un intérêt propre. On essaye de deviner comment tous ces fils tissés vont se retrouver dans le 3ème tome. Maintenant le 3ème tome, j’espérais y trouver la résolution finale puisque qu’il n’y a pas de tome parus ensuite, hélas, si l’histoire avance de façon très vivante et adroite, si le maitre des brumes pointe enfin son nez et que l’on comprend sa substance le récit reste inachevé… Je suis donc déçu de ne jamais connaitre la fin de ce récit que je trouve très riche, avec de très bonnes idées maintes fois reprises depuis. Les personnages sont multi facettes et ont une vrai personnalité, l’univers est magistralement rendu (ou disons créé). Dommage que le tout reste inachevé, je pense qu’il faudrait 2 tomes pour finir étant donné ce qui est dénoué dans le 3. Au final la série est excellente mais frustrante, j’en courage vivement à le trouver pour le lire et voir qu’en 1987 tous les ingrédients étaient là pour ces univers et autres récits fantasy.
Awrah
D'entrée la couverture m'a plu. J'avais une crainte toutefois, c'était de me retrouver dans un ersatz de Djinn, la série de Dufaux et Miralles. Et en fait non, même s'il y a des points communs, notamment le cadre oriental, cette fois-ci le pays des Mille et une nuits. Le cadre d'ailleurs, on y croit assez vite, grâce au talent d'Ana Luiz Koehler, à ma connaissance une nouvelle venue. Son trait est toutefois d'influence classique, plus classique que celui de Miralles (désolé pour la dessinatrice, la comparaison me semble inévitable) ; j'ai un peu eu l'impression de lire une BD dessinée dans les années 1950 les époux Funcken. Cette impression est renforcée par un traitement des couleurs, signé Guy Raives, à mon goût un peu trop discret, trop frileux, alors que la série aurait peut-être besoin d'un peu plus de couleurs éclatantes. Cela écrase un peu le trait de Koehler, je trouve. L'histoire, quant à elle, se révèle, sur le diptyque, assez classique. Une vengeance familiale, au centre de laquelle se trouvent en particulier une femme et plusieurs innocents... Des vies gâchées, deux bains de sang au coeur de l'orient médiéval... C'est rondement mené, pas de doute, le duo de co-scénaristes a bien verrouillé son histoire, aidé par une dessinatrice qui est à l'aube d'une carrière prometteuse. Malgré le côté efficace de l'histoire, le manque d'originalité m'empêche de mettre une note supérieure à 3, qui serait plutôt un 3,5/5. A noter la collaboration efficace du duo Warnauts/Raives sur les couleurs et le lettrage.
Mormol
Après La Valise envolée et Crevaison, je ne m'attendais pas à un aussi bon premier vrai album. Le dessin y est toujours aussi hachuré mais plus géométrique. C'est très dense mais agréable et même beau avec une accoutumance. En tout cas, Sardon s'est créé une signature graphique unique. Le scénario a un petit côté Simpsons. Mormol débarque dans une petite ville provinciale et va essayer de s'intégrer. Mais autour de lui tout va partir de travers..... C'est rythmé et plaisant à suivre. On ne s'ennuie jamais, les personnages sont tous plus truculents les uns que les autres. C'est étonnant qu'une telle BD sortie en 2000 soit si peu connue car elle a d'innombrables qualités et une originalité de plus en plus rare dans ce secteur aux produits formatés par le marketing... L'auteur a mis deux ans pour faire cette BD. Il a pris son temps mais le résultat est vraiment superbe.