Les derniers avis (9424 avis)

Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Wanted (J.G. Jones)
Wanted (J.G. Jones)

Wanted a été annoncé comme étant l’anti Watchmen par absolu. Il y a un peu de cela dans le sens où les aventures du jeune Wesley, passant de l’état de loser absolu et cocu à celui de super vilain violeur, infect et revanchard sur une société alternative complètement dingue. Imaginez une super guerre secrète où tous les vilains auraient éliminé les superhéros du globe ! Ne leur reste donc plus qu’à choisir entre assumer leur identité secrètement (en endormant la société un peu comme les films Matrix) et se distraire dans des mondes parallèles ou bien jouir de leur usufruit en plein jour ! Wesley ignore complètement cette situation, il ignore même qu’il est le fils du plus grand des tueurs. Au décès de ce dernier, à lui donc d’assumer le patrimoine génétique et de devenir le numéro un par le rejet de tout ce qu’il avait appris jusqu’à présent et le long apprentissage d’une vie sans foi ni loi bien plus excitante ! Il faut bien avouer que dès le départ et que l’on aie vu le film ou pas (qui emprunte des alternatives scénaristiques fort différentes en remplaçant les super héros par des tueurs), on s’en prend plein les mirettes car le récit est fort attrayant, les dessins et couleurs réussis et les différentes scènes s’enchaînent sans temps mort ! Cette relecture trash (bien atténuée dans le long métrage d’ailleurs) a quelque chose de jouissif et d’éminemment fun dans le plaisir immédiat qu’elle procure. Les scènes d’action succèdent aux scènes d’exposition et le tout se suit avec une facilité déconcertante. Le récit distille moult petites allusions à d’autres héros (la cape de Superman, les comédiens de la série télévisée Batman) assez facilement reconnaissables et les différents protagonistes créés pour l’occasion ne sont que des reflets de personnages issus de l’univers Marvel ou DC Comics (avec une galerie assez épatante des némésis de Batman). Wesley s’apparenterait plutôt à Bullseye (le Tireur de "Daredevil") et Mr Rictus au Joker hormis le fait qu’ici le scénariste tire à boulets rouges surtout sur la conception même des comics de façon intelligente (la fameuse série des « Et si… » revue de manière acide et impolie ! :) ). Le dernier chapitre ainsi que sa conclusion s’adressant directement à nous m’a plus amusé que choqué et c’est avec le sourire aux lèvres que l’on referme l’ouvrage. A noter une très belle édition de la part de Delcourt et une postface intéressante de Mark Millar expliquant l’origine de cette œuvre unique en son genre. Par contre pour avoir eu l’édition originale entre les mains, je dois signaler un petit bémol quant aux choix d’avoir réduit une double page présentant Wesley en train de dégainer son flingue sur une seule page pour l’édition française, pas très sérieux de reconditionner la pagination. A l’exception de cette remarque et pour peu que vous soyez fans de comics qui ne se prennent pas au sérieux de façon addictive, foncez car tout est bon dans le cochon ! :)

29/04/2009 (modifier)
Par Liloo
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Clandestine
Clandestine

Cette BD est un ovni. A la fois roman, poésie et BD classique, elle joue sur tous ces tableaux à la fois avec beaucoup de talent. On peut être dérouté par la voix off, très présente, très littéraire, qui contredit le ton plus dynamique et rigolo des dialogues. Mais je me suis progressivement laissé prendre aux charmes de cet album. D'abord parce que l'histoire est belle et profonde et qu'on peut tous se reconnaître dans les peurs de cette gamine et ensuite parce que l'auteur ne verse jamais dans le mélo bien que l'histoire, très sombre, qu'elle a apparemment vécue, pourrait l'y conduire. Et puis, j'ai beaucoup aimé le dessin très sobre et élégant de Marc-Rénier qui fait exister cette petite fille avec beaucoup de tendresse. J'avoue que j'ai versé ma larme à plus d'un moment ce qui est rare avec moi pour une BD. Au point que j'ai continué à penser à cette lecture encore quelques jours après l'avoir terminée.

28/04/2009 (modifier)
Par tolllo
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Celadon run
Celadon run

J’ai été véritablement surpris, agréablement d'ailleurs, par cette petite série qui ne paye pas de mine mais qui finalement, s’avère très bien pensée. Le fait que je m’attende à rien de spécial me rend peut être plus indulgent, mais je suis quand même assez étonné par la bonne qualité de l’ensemble de cette série. Topo de départ simpliste mais efficace : Une jeune femme a usurpé l’identité d’une fille, pour échapper vraisemblablement à son passé. Oui mais... que se passe t’il quand l’avenir de la fille dont elle a pris l’identité est promise à connaître les lumières des projecteurs ? Pour elle qui souhait rester discrète, c’est râpé. Bien sur cela aurait pu s’arrêter à la bonne idée de départ, mais non l’histoire se complique de bonne manière: le gros complot côtoie grosse magouille financière. Le deuxième tome apporte assez de révélation pour satisfaire un lecteur exigeant. Bien que certaines situations paraissent assez énormes, elles sont expliquées dans le troisième tome. Je n’en demandais pas tant ! Et pourtant les petits détails dérangeants ont un semblant d’explication ! De plus ce troisième tome apporte encore son lot de révélations, et change radicalement de décor. Le quatrième tome sait surprendre lui aussi, bien qu’un cran en dessous il clôt de très bonne maniéré cette série riche en rebondissements ou chaque tome a son importance. Du suspens et de bonnes explications dans chaque tome. On peut difficilement demander mieux ! Je croyais que le « mystère » qui plane dans le premier tome n’allait être révélé qu’a la toute fin et que les tomes intermédiaires ne seraient que du remplissage. Belle erreur. Ils ne sont pas justes là à attendre le mot « fin ». Des dessins vraiment bons à partir du tome trois, très réalistes, les deux premiers restent bons, mais comparé au suivant il n’y a pas photo. J’ai particulièrement aimé les couvertures où pour chaque tome nous pouvons voir notre héroïne de dos, fuyant son passé. Son passé étant représenté par des photos d’elle discrètement disséminées et déchiqueté sur le sol. Le plus gonflé étant que le personnage a la même position dans ses trois premiers tomes ! Dans quatrième tome, elle nous fait face, comme pour faire face et affronter son destin, s’est suffisamment discret pour être intéressant. Une bonne réflexion sur ses couvertures qui pourraient paraître banale. Un scénario bien construit bien réfléchi, et très riche. Vraiment distrayant pour ceux qui aiment : usurpation d’identité, complot bien fichu, et mademoiselle débrouillarde. Il y a là, s’est vrai un peut de XIII, saupoudré d’un peut de « 24 Heure chrono ». Des dessins inégaux au vu des 3 dessinateurs qui se relaient sur 4 tomes sans que cela soit gênant. Une bonne atmosphère relativement crédible le cadre de cette histoire est bien fait. Des personnages relativement corrects, quoi que un peut trop énigmatiques. (15/20)

28/04/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Inès
Inès

Je suis assez partagé après cette lecture... D'un côté je trouve qu'elle est bonne, et à côté de ça je suis déçu. Les autres avis ont très bien su exprimer toute l'horreur que peut inspirer l'histoire de la maman d'Inès. Lorsque le couple devient violent, il est temps de changer, si on en a la possibilité. Enfin, je ne m'étendrai pas sur le sujet, si délicat. Disons tout de même que Loïc Dauvillier a su éviter beaucoup d'écueils, comme la mièvrerie, la surenchère, les effets de manche inutiles. Il a choisi de rester dans la sobriété, le factuel, sans en rajouter, et c'est une bonne chose. Maintenant, je trouve qu'il manque quelque chose. De l'âme ? peut-être. Je ne saurais vraiment dire. Car les auteurs ont fait de l'excellent boulot, les planches de Jérôme d'Aviau sont magnifiques, son noir et blanc est très travaillé, et son trait s'affirme d'album en album. [SPOILER] Par contre, une interrogation m'a perturbé (un peu) pendant la lecture : qui est Inès ? La logique voudrait que ce soit la mère, battue par son conjoint. Eh bien non, c'est sa petite fille. Sa fille, la seule qui lui permette de ne pas craquer. Celle dont l'amour est le remède, même temporaire, au calvaire de sa mère. Inès qui se retrouve aux mains des services sociaux à la fin de l'album. Inès qui reproduira peut-être plus tard le schéma de ses parents. C'est là que réside la véritable peur. Dans l'avenir. [FIN SPOILER]

28/04/2009 (modifier)
Par haumaire
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tuning maniacs
Tuning maniacs

Tuning maniac est une bédé sublime. Le dialogue de Pat Perna, je trouve qu'il va vraiment avec les personnages (et il ya plein de phrases rigolotes genre : "Salut, l'arpet ça watt?") Donc le dialogue, c'est du lourd. Et le dessin, ah ça le dessin ! Rien à dire, parce que Jenfévre a LE coup de crayon qu'il fallait pour cette bédé. Quand aux gags, ça fait un an que j'ai les albums et ils me font toujours autant rire ! C'est une bédé à lire et à relire.

26/04/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Conte Suave
Conte Suave

J'avais trouvé cette production de Marcelé sur un autre site qui le classait en bd érotique, et comme j'estime que la bd érotique ne présente pas beaucoup d'intérêt, je ne l'avais pas acheté jusqu'à ce que je retombe dessus, je me suis finalement laissée tenter. Mais ce n'est point une bd érotique ! Il y a bien quelques femmes dénudées, mais qui ne prennent pas de poses lascives ni provocatrices, c'est juste un très joli conte, un peu court mais qui m'a totalement charmée. Ici Marcelé exploite l'univers de Jérôme Bosch de façon nettement plus prononcée que dans ses autres productions. Le résultat est fantastique, des être étranges semblant sortir des enfers peuplent ce conte, des mains sortent de terre où des yeux s'accrochent regardant les personnages d'un regard inexprimable, entre vide et étonnement. Les couleurs directes sont toujours aussi sublimes, je suis conquise. Les détails foisonnent à chaque planche, si cette bd se lit finalement assez vite, elle se regarde lentement. Concernant le scénario, il est plutôt simple mais bien mené et surtout la fin est bien trouvée. On a l'impression de s'être fait avoir par l'auteur, tout autant que le sont les personnages masculins par cette femme au miroir fantastique...

26/04/2009 (modifier)
Par bernardin
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Houppeland
Houppeland

Un régal ! Après avoir dévoré d'autres titres comme Raymond Calbuth ou Jean Claude Tergal, j'ai franchement adoré Houppeland. Comme pour toutes les BD de Tronchet, il faut se garder de porter un jugement hâtif sur le graphisme "simpliste" car le scénario est d'une grande originalité et la BD se révèle autant empreinte d'humour que de sensibilité, voire de réflexion (récurrent chez Tronchet ===> une épaisse couche d'humour qui masque un grand esprit humaniste). Donc une BD à trois vitesses. Comme le disait un internaute on ne s'essouffle pas en passant du 1er au 2nd tome. Aucune lassitude dans la lecture. Personnellement j'ai trouvé que la BD était un peu dans la lignée du film Brazil. Par ces temps d'austérité et de morosité une bonne bouffée d'air frais. Une bonne baffe aussi à tous les oppresseurs !

25/04/2009 (modifier)
Couverture de la série Lloyd Singer (Makabi)
Lloyd Singer (Makabi)

Surprenante, très surprenante série que ce Lloyd Singer, alias Makabi !!! Dans le premier cycle, Luc Brunschwig nous présente une sorte de super justicier. Lloyd Singer, en effet, sous ses dehors des plus quelconques, cache un double des plus redoutables. Mais sa personnalité serait bien pauvre s’il ne s’agissait que de cela. Car notre gaillard, outre le fait d’être juif américain, grand frère responsable d’une famille de névrosés (une de ses sœurs est anorexique mais les deux autres membres de la fratrie ne valent guère mieux), sait parler et surtout écouter les femmes. Ça n’a l’air de rien, comme ça, mais ce genre de profil permet de faire se rencontrer deux types de bande dessinée : d’une part, la bande dessinée d’action classique, du type Largo Winch, avec un héros solide, des méchants immondes, des courses poursuites et bien entendu, de l’action, beaucoup d’action, mais d’autre part, la bande dessinée psychologique qui s’inquiète de la personnalité de ses acteurs, en nuance les profils est très présente également. On s’inquiète de la manière de penser de tous les personnages, on remarque leur fragilité, leurs failles, on partage leur passé pour comprendre leur réalité présente. Oui, les « vilains » peuvent être d’immondes crapules, ils peuvent aussi ne pas répondre à cet archétype. Oui Makabi peut sembler sûr de lui… il peut ne pas l’être pour autant. C’est d’ailleurs de ce genre de profil paradoxal que se nourrit un deuxième cycle encore supérieur au premier. Je craignais pourtant une chute d’intérêt dès que le héros allait tomber le masque. Il n’en est rien puisque l’histoire rebondit sur les difficultés pour celui-ci de faire coexister ses deux personnalités. Lloyd Singer en devient encore plus touchant et plus fragile. Ajoutons à cela que les intrigues sont bien menées et très différentes d’un cycle à l’autre. Si, dans le premier, la trame de fond est très classique et sans réelle surprise, dans le deuxième, cette intrigue ne cesse de changer de centre d’intérêt. En trois tomes, ce centre d’intérêt se déplace de la victime d’un tueur en série à Lloyd Singer pour aboutir enfin à la personnalité du tueur en série lui-même. Ce deuxième cycle est donc beaucoup plus psychologique et l’action n’y est plus aussi présente que dans le premier. Mais quelle richesse dans ce développement psychologique, justement ! Le dessin d’Olivier Neuray est d’une agréable qualité. Dérivé de la ligne claire, il est très lisible, type bien les personnages et fait montre d’efficacité dans les scènes d’action. Les expressions du visage sont également bien reproduites, ce qui est important dans le cas présent. Seul reproche : un certain vide dans les décors, un sentiment encore accentué par le passage à un plus grand format. Le changement d’éditeur a également entrainé une modification de la colorisation, me semble t’il et je préférais le style plus nuancé de chez « Dupuis » mais je me suis vite fait au style « Grand Angle » et la qualité du scénario a totalement occulté les petites faiblesses du graphisme. J’attends maintenant avec impatience la suite de ces aventures. Makabi est devenu un de mes personnages de papier préférés, à l’instar d’un Joshua Logan (« Le Pouvoir des innocents ») grâce à ses failles, sa conscience morale et ses conflits de personnalité. J’avoue avoir vraiment hâte de recevoir de ses nouvelles ! A ne pas manquer, selon moi !

24/04/2009 (modifier)
Couverture de la série Shenzhen
Shenzhen

C'est hilarant !!! Et quel tour de force. Raconter une expérience d'expatrié où il ne se passe rien. Pas de culture, pas de partage, pas d'amour, pas de communication à Shenzhen, juste du business, des dollars, de la production bas coût. C'est typiquement le genre de séjour solitaire horrible, déprimant, qui nous bouffe et nous étouffe... Puis quand on en revient, on goute à toute l'ironie de l'aventure, du gouffre culturel, social, historique, économique que l'on vient de traverser. Tous ceux qui ont séjourné dans ces milieux industriels du sud est asiatique doivent retrouver beaucoup de leurs grands moments de solitude.

24/04/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Vengeance d'une femme
La Vengeance d'une femme

Magistral ! Le grand public connaît peu l'apport de Jules Barbey d'Aurevilly à la littérature romantique du XIXème siècle, pourtant celui-ci est déterminant. Seuls les étudiants en Lettres ne l'ont pas oublié, ou presque... Lilao nous permet de combler cette lacune en adaptant l'une des nouvelles extraites du recueil les Diaboliques. Et le résultat est magistral. Je l'ai déjà dit ? Comment qualifier autrement un one shot maîtrisé quasiment de bout en bout, qui nous propose un récit implacable, d'une efficacité redoutable et doté en plus d'une atmosphère à la fois sensuelle et délicate ? Lilao réussit son adaptation sur tous les plans : il a su extraire la substantifique moelle de la nouvelle du maître du dandysme, saisir l'atmosphère très particulière de l'époque de Louis-Philippe. Aucun élément n'est obscur, la vengeance de cette femme est parfaitement assimilée par le lecteur. Un travail d'orfèvre au niveau de l'adaptation. Au niveau graphique, c'est une découverte de grande valeur : alternant les scènes sensuelles avec les passages plus traditionnels (conversations, décors, naturels ou pas), Lilao est un dessinateur extraordinaire, qui fait très peu d'erreurs d'anatomie, et sait installer de belles ambiances en intérieurs, mais aussi quelques scènes extérieures. Son noir et blanc est d'un réalisme remarquable. Mon gros coup de coeur du moment.

23/04/2009 (modifier)