Les derniers avis (8437 avis)

Par Hesperide
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Combat ordinaire
Le Combat ordinaire

Je ne suis pas une adepte de l'écriture-catharsis, pas plus que du quotidien de gens ordinaires à qui il n'arrive pas grand chose. Et pourtant, j'ai adoré cette bd. Pourquoi ? Parce que Larcenet a trouvé selon moi la recette du parfait "roman graphique". La narration possède une intériorité dénuée d'intellectualisme, de leçons de morale, d'apitoiement et de complaisance. Marco n'est pas un homme fort et, bien que ses ressemblances avec l'auteur soient évidentes, ce dernier ne lui trouve pas d'excuses. Mais il montre que même un homme ordinaire peut, à force d'intelligence, d'empathie et de courage, faire de sa vie une belle histoire. Larcenet sait mettre en exergue ce qu'il y a de grand, d'intéressant et de digne d'intérêt en chaque être humain. Et si le "combat" de son héros est essentiellement contre lui-même, l'intelligence du propos en fait une lutte universelle. Bien que ne me reconnaissant pas dans les personnages, j'ai été extrêmement touchée par ce récit intelligent qui, loin des props gauchisants ou moralistes qu'on a voulu lui prêter, n'a pour but "que" d'exposer une certaine vision de l'existence. Un essai périlleux (de nombreux auteurs s'y essayant ne font qu'étaler leurs névroses, livrant au public une triste psychothérapie ratée) mais transformé avec brio. Je pense que les idées fausses concernant cette bd viennent surtout... de son public. En effet, une histoire plébiscitée par les grands enfants intellos, les bobos dépressifs et les tanguys tripants a de quoi rebuter a priori... C'est même la raison qui m'a conduite a ne découvrir cette série que plusieurs années après sa sortie ! Mais que quelques personnes n'aient retiré de l'oeuvre que ce qu'ils voulaient y trouver ne change en rien ses qualités. Le Combat Ordinaire est "juste" un récit anecdotique, un constat psychologique et une ode à l'humanité dont l'intériorité touche à l'excellence. Et chacun y trouvera les pistes qui conviennent à sa propre personnalité. S'il fallait nécessairement en dégager une morale, ce serait sans doute "nul besoin d'un destin exceptionnel pour faire un homme d'exception".

14/10/2007 (modifier)
Par Spooky
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Pilules bleues
Pilules bleues

Ca faisait longtemps que je voulais le lire, ce "Pilules bleues". Tout auréolé d'un "buzz" flatteur, il fallait que je le lise. Ce témoignage de l'auteur, qui parle sans retenue, mais avec pudeur (si si, c'est possible) de son rapport avec la séropositivité, au travers de sa relation avec sa compagne, est vraiment une histoire touchante, incroyable de fraîcheur, de tendresse, d'amour, de... rhaaa, c'est pas croyable. J'ai été totalement pris par l'histoire. En plus Fred Peeters utilise un graphisme véritablement expressif, il y a une alchimie incroyable... Je n'arrive pas à trouver les mots pour qualifier cet album, tellement c'est fort. Fort comme la vie. Tout simplement un témoignage poignant. Lisez "Pilules bleues".

13/10/2007 (modifier)
Par Mystie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Fruits Basket
Fruits Basket

J'ai d'abord vu l'anime et je suis restée sur ma faim car l'histoire ne se termine pas... J'ai donc décidé de lire le manga et... je n'ai pas décrochée. D'abord un peu inquiète par le système de tomes et ne sachant pas combien il y en aurait (la série n'était pas terminée quand j'ai commencé) la qualité de l'histoire m'a fait accrocher. Du coup je les achetés en attendant impatiemment chaque nouveau tome. D'ailleurs là j'attends le dernier... L'histoire est, je trouve, très intéressante et les personnages vraiment attachant. J'aime beaucoup le concept de la malédiction, il vous donne vraiment envie de savoir comment ça va se terminer.... Et puis mon coté midinette voulais savoir lequel des garçons serai l'heureux élu (au début) ils sont tellement touchants à leur façon. Ce que j'aime aussi c'est la qualité des seconds rôles. Ils ont une personnalité qui leur est propre :) Bon certes la jeune demoiselle est parfois un peu nunuche mais elle est touchante ! Voilà c'est une série que je conseille, elle m'a fait passer de très bons moments.

13/10/2007 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Journal d'un fantôme
Journal d'un fantôme

Quand même, De Crécy, quel auteur ! Avec ce nouvel album, il continue à explorer les voies nébuleuses de la création artistique, et celles d'un auteur de BD en particulier. Au gré de 3 récits, reliés entre eux par un long interlude aéroporté, il nous propose ni plus ni moins qu'une analyse passionnante de son art. Assimilant un dessin à un fantôme, il base toute son argumentation là-dessus, et c'est véritablement passionnant. C'est difficile de classer un tel album, car il brasse tellement de thèmes, le voyage, le documentaire, la création, avec donc une part d'autobiographie. C'est tellement touffu que je ne saurais en rendre la richesse. Sachez cependant que si le processus de création artistique vous intéresse, c'est un ouvrage majeur d'un auteur majeur sur le sujet.

13/10/2007 (modifier)
Couverture de la série Mutafukaz
Mutafukaz

Alors que ce soit clair, en temps normal, j'aurais mis 4 étoiles mais après la lecture du second volume, je mets un 5/5. Côté scénario : Ca commence un peu comme un épisode de La Quatrième Dimension et c'est parfaitement assumé. L'histoire type du paumé, un peu bourrin et amateur de catch mexicain, qui tombe dans une aventure qu'il ne contrôle pas du tout et qui le transformera probablement en héros. Mais en plus de ça, toute une histoire parallèle se construit avec d'autres personnages. Une histoire encore plus grande apparemment. C'est vraiment un régal ! Côté dessin : Alors là, c'est la totale ! Run, le dessinateur, a vu les choses en grand !! Jamais il ne se repose sur ses lauriers !! Il essaie continuellement d'innover dans le style de dessin. Et on retrouve tout plein de style différents qui se mélangent pour n'en former plus qu'un !! C'est un bonheur ! Graphiquement, on dirait un film de Tarantino où plusieurs styles sont placés et assumés (genre noir et blanc, dessin manga, couleurs flashies, couleurs plus pastels) C'est un régal ! Côté personnages : Les personnages ne sont pas en reste. C'est un bonheur de voir ce petit Angelino (qui a tout du plouc de base) vivre ses aventures avec ses potes (excellentissimes). Les personnages secondaire sont vraiment bien pensés et vraiment sympa. Ils sont des caricatures (quoi que pas tant que ça d'ailleurs) de membres de gangs, de flics texans ou encore de mecs bizarres qu'on croise dans la rue. Il faut vraiment s'arrêter sur chacun des visages que croise les héros et on peut reconnaitre des célébrités genre Takeshi Kitano, Clint Eastwood et d'autres encore ! Au final, cette bande dessinée est vraiment un pur plaisir car c'est une sorte d'aventure de science fiction qui se transforme en road movie qui va à 100 à l'heure !! Vraiment un pur bonheur !

11/10/2007 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le sourire du clown
Le sourire du clown

Excellent !!! Après la formidable série Le Pouvoir des innocents, le duo Brunschwig/Hirn se retrouve. Et la magie opère à nouveau. Difficile de savoir où l'histoire va nous mener. Côté scénario, ça promet d'être grandiose à nouveau comme dans Le Pouvoir des innocents et L'Esprit de Warren. J'affectionne particulièrement ce genre de récit, où la fiction intègre du social, de la politique, des personnes brisées ou manipulatrices, etc... C'est si riche que l'évolution de l'histoire laisse entrevoir de belles surprises à venir. Côté dessin, Hirn a clairement progressé. C'est propre, réaliste et colorisé avec brio. Vivement la suite.

11/10/2007 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Zachary Holmes
Zachary Holmes

Surprenant que cette série ne soit pas encore sur BDT. Elle date pourtant de 2001. Enfin, voici cette lacune comblée. Car il aurait été dommage que soit passée sous silence une bd possédant tant de qualités. Cette série brille surtout par sa qualité narrative. Trillo n’est pas le premier venu. Il a l’art et la manière de maîtriser son sujet avec une verve et des dialogues au poil. Il revisite des classiques de manière bien personnelle en mélangeant les diverses influences sans rendre le tout indigeste ou anarchique. On y trouve pèle mêle le baron de Frankenstein, Dracula, Merlin et Excalibur. La fluidité du récit est bluffant. On notera aussi que les thèmes développés sont chers à Trillo puisqu’il est question d’enquêtes policières sur fond de fantastique. Une nouveauté toutefois : l’humour prend ici une place dominante et est moins acerbe. Contrairement à ses autres séries, celle-ci est donc clairement à la portée des enfants. Le dessin ne laissera pas le lecteur indifférent : il aimera ou pas. Toutefois, on ne peut nier la personnalité du style de Juan Bobillo. Je dois dire que ce type de planches, qui d’ordinaire aurait tendance à me faire fuir, a eu sur moi un effet attractif. Et franchement, même si on n’est pas amateur du style, on s’y fait vite et cela ne gène en rien la lecture. A noter que chaque tome forme une histoire complète. Une série qui n’a pas eu le succès mérité. C’est bien dommage . . .

11/10/2007 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Guerres parallèles
Guerres parallèles

Les frères Peru avaient frappé un grand coup dans la BD de genre avec leur trilogie Shaman. Après avoir filé des coups de main à droite et à gauche et avoir réalisé un Kookaburra Universe, ils reviennent avec une nouvelle série très ambitieuse. Celle-ci conte les aventures d'un ancien soldat amnésique qui a mené des batailles homériques sur plusieurs dimensions. Les passages d'écrits sacrés placent également la série sur des bases très ambitieuses, avec un background très riche. Le premier tome est dense, il comporte beaucoup d'éléments, pléthore de personnages, et il est un peu difficile de s'y retrouver. Une relecture de chaque tome, ou même globale quand plusieurs seront sortis, s'imposera afin de bien saisir la cohérence de l'ensemble. Quant à la partie graphique... Oh my god ! Les frères Peru sont bien parmi les meilleurs dessinateurs du moment. Comment ne pas rester béat d'admiration devant leurs designs techniques, leurs délires architecturaux ? C'est tout bonnement incroyable ! Seul petit bémol : des visages d'humains trop "lises" à mon goût. Jonasfall et Alisha manquent ainsi de personnalité "graphique". Une série à suivre, espérons que le récit sera à la hauteur du dessin. Note provisoire : 3,5/5

11/10/2007 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Siegfried
Siegfried

Comme beaucoup, c'est avec une certaine impatience et appréhension que j'attendais le dernier album d'Alex Alice, qui porte sur un sujet assez difficile d'accès : le mythe de Siegfried. Mes souvenirs sur cette légende remontent à assez loin, et sont plus tournés vers mes souvenirs cinématographiques (comme le film de Fritz Lang) que vers l'opéra de Wagner. Malgré la difficulté à laquelle s'est attelé Alex Alice, il faut avouer que ce premier album d'une trilogie est véritablement superbe. Même si les décors sont moins fouillés que dans Le Troisième Testament, Alex Alice, ici seul aux commandes a su faire ressortir une atmosphère particulière propre aux légendes nordiques. Car, on l'attendait au tournant notre Alex Alice ! Comme il le dit, dans l'excellent dossier qui accompagne cette édition spéciale, ce tome oscille entre Le Livre de la jungle (il a d'ailleurs gommé toutes références aux ours de la légende de Siegfried, en les remplaçant par des loups) et Le Seigneur des Anneaux. Et ce ne sont pas les seules références que propose Alex Alice dans son adaptation de l'oeuvre wagnérienne puisque certains de ces personnages, et non de moindres, s'inspirent directement de Dark Crystal, un film que j'avais adoré à l'époque. Mention tout à fait spéciale aux Editions Dargaud qui nous livrent là une magnifique édition spéciale de 150 pages, avec un dossier doté de nombreuses iconographies de grande qualité, illustrant une interview passionnante d'Alex Alice sur sa nouvelle série (Il faut noter que le tome 2 sortira dans les mêmes conditions). Cet album était l'évènement attendu de la rentrée et l'auteur, tout comme l'éditeur ont été à la hauteur de ce que j'attendais. Une des bds incontournable de ce trimestre.

10/10/2007 (modifier)
Par Katz
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Evergreen
Evergreen

Figurez-vous que j’avais commandé un manga porno sans même m’en apercevoir. Non, ce n’est pas de l’humour, mais plutôt un problème d’indication à la vente. L’ennui, en effet, est que j’ai commandé Evergreen en pensant qu’il s’agissait d’histoires d’amour de jeunes de « notre temps » (mais au Japon). Rien n’indiquait qu’il s’agit d’amour physique, parfaitement et longuement détaillé (de la pornographie, donc). Voir à ce sujet le résumé disponible en ligne, que j’ai repris intégralement dans la partie « Histoire ». Cela me semble d’ailleurs constituer un véritable problème, car ce genre d’ouvrage doit être placé, fut-ce par des libraires online, dans des catégories précisant son statut. En tout cas, sur les sites où je me rends, de telles catégories existent, et Evergreen ne se trouvait dans aucune d’entre elles (j’ai consulté plusieurs sites avant de me décider d’acheter sur l’un, en l’occurrence Amazon). Vous imaginez donc ma surprise lorsque je vis arriver Evergreen sous cellophane, avec la mention, apparente « -18 », dans le petit rond de la signalétique télévisuelle. N’ayant cependant rien contre l’érotisme, ni la pornographie, pour autant qu’elle ne soit pas « chtarbée », j’ai donc lu Evergreen. Bonne surprise : ce manga porno que j’ai commandé sans savoir qu’il l’était s’est révélé un des meilleurs que j’ai pu lire (je ne dispose d’aucune BD porno, et en vérité, fort peu de manga « hentai », mais sur le net j’en ai lu ou parcouru des hentai, et des graves...). Sans doute parce que le sexe, dans ce manga, se fait sur le mode de l’innocence, comme une chose toute naturelle, certes provoquant parfois une légère gêne chez certains des protagonistes. Pourtant, les relations que développe ce manga porno entre de jeunes adultes ou des ados n’ont rien d’usuelles. On pourrait même parler de relations tabous. Mais je dois avouer que, pour choquant que cela soit, tout cela est amené d’une telle façon, qu’il m’a été difficile de croire à la réalité de telles relations. Je n’y ai vu que prétexte pour pimenter légèrement des scènes de sexe. Il faut dire que ce genre de relations est aussi évoqué assez fréquemment dans les mangas « classiques », et devient donc beaucoup moins « problématique » dès lors qu’on est un habitué du genre. Pour ceux qui auraient déjà compris, ou souhaiteraient n’avoir aucune surprise en lisant ce manga ("spoil" à suivre), il s’agit bien évidemment d’inceste frère-sœur, ce que la présentation-résumé de l’éditeur ne laisse aucunement augurer (il est vrai que le terme de « colocataire » est employé dans ce manga, ce qui m’a fait douter, je me demande donc s’ils n’ont pas compris, ou n’ont pas voulu comprendre…). Fin du léger spoil. Cependant, ce manga se conclut par une longue postface de l’auteur, expliquant qu’il avait tenté d’étudier, à travers ce manga, la « perte de l’innocence ». J’ai d’abord songé qu’il ne s’agissait que d’une façon d’intellectualiser la pornographie, processus qui tient en réalité de la blague ou de l’hypocrisie. Réflexion faite, je ferais finalement crédit à l’auteur de sa sincérité. S’il ne s’agit pas réellement d’une histoire sentimentale illustrée par des scènes pornos, il se pourrait bien qu’Evergreen fut réellement un porno structuré autour d’une véritable histoire sentimentale. Le développement des personnages et de l’histoire est en effet beaucoup plus fin que le tout-venant de la pornographie. Et même la relation « tabou », qu’on pouvait penser être juste une provocation de bas étage, ou un pimentage irréaliste ; si l’on considère qu’elle est fantasmatiquement fort présente au Japon, perd ces aspects dérangeants, pour n’être plus que le développement d’un fantasme assez courant, qu’on porte ici jusqu’à sa conséquence ultime et logique. Pour autant, Evergreen reste une histoire pornographique : une histoire centrée presque exclusivement sur le sexe, au détriment des autres liens qui peuvent unir des êtres qui se désirent, avec les ô combien magnifiques dialogues raffinés du porno, du genre : « Je peux te la mettre ? Dis, je peux te la mettre ? ». Certes, il est clair qu’en pleine action, ce n’est point forcément le raffinement qui domine, surtout lorsque l’excitation des sens emporte tout sur son passage. Ce bémol étant posé, l’histoire qui enchâsse les nombreuses (et fort bien croquées) scènes de sexe est menée avec finesse, soin, attention, et se révèle d’un niveau largement supérieur, tout à la fois touchante, juste, et sans concession aucune à une morale que l’on sauverait par un quelconque artifice scénaristique, ce qui ne constituerait qu’une ultime hypocrisie. Voilà qui est fort appréciable.

09/10/2007 (modifier)