Waoh, quel bonheur, la lecture de cette série. Je l'ai découverte grâce à l'opération "intégrale, haute densité de casterman". Au départ, après l'avoir ouvert sommairement, je n'étais pourtant pas emballé par un graphisme que je jugeais trop basique. Je m'y suis repris, juste parce que Baru est un auteur que j'aime bien et qui ne m'a jamais déçu. Très vite, dès les premières pages, le ton, les personnages, les rivalités des gamins m'ont scotché à l'affaire. J'y ai retrouvé une verve et un climat participant du même esprit que ceux de mise dans la fameuse "Guerre des boutons". J'ai particulièrement adoré l'antagonisme opposant à la fois ceux d'en haut à ceux d'en bas et celui du Goret au Gros. La description de ces guerres d'enfants et pleine de malice et d'humour. C'est dynamique et rafraichissant.
Mais la grande force de Baru, c'est de ne s'être pas limité à ces jeux de gamins, aussi attachant soient-ils. Il parvient de manière subtile et parfaitement maîtrisée, à retranscrire un climat d'époque (la description des communistes est un fameux moment et il faudrait être de marbre pour ne pas rire et sourire au fil des pages qui abordent le truc) et une réflexion sur le melting pot que constituaient les cités ouvrières des années 50.
On se rend compte alors que Baru est un auteur plein de nuance, de tolérance et de tendresse pour ses semblables. Il nous donne là, une vraie leçon d'humanisme (il suffit de s'arrêter sur le regard qu'il pose sur l'allemand qui aide les gamins à faire leur fusée ou sur celui de la mère du Goret qui contredit le discours tranché de son mari à propos des arabes, pour en être convaincu).
Enfin, la scène finale, celle de l'attaque des C.R.S est tout simplement drôle et poignante. Drôle, parce que voir des enfants bousculer l'ordre établi à coups de flèches n'est pas commun, et poignant parce que Baru réussit parfaitement à montrer la rudesse de l'époque et la conscience sociale des gens qui la vivait. Voir le jeune René porté en triomphe par un adulte est en effet, hautement symbolique et touchant. Le gamin quitte le monde des gosses pour arriver dans celui des adultes. Et ceux ci, en le félicitant de son courage, face aux soldats du système, semble lui transmettre un flambeau annonçant d'autres batailles ; celle de 1968 sans doute.
Bref, voila une oeuvre dense et rudement rafraichissante que je conseille avec ardeur à tous.
Les deux premiers tomes sont tout simplement formidables. Tome nous sert un polar noir de chez noir, animé par des personnages détestables d’aigreur, de rancœur et de lâcheté. Le pire (et c’est tout le talent du scénariste), c’est que ces ignobles individus parviennent à m’émouvoir, et Télenko en particulier. Cet aspect n’est rendu possible que grâce à cette merveilleuse narration, qui nous permet de partager les pensées des différents protagonistes en fonction du tome lu (Télenko dans le premier, son épouse dans le deuxième).
La structure du récit s’assimile à du travail d’orfèvre. En effet, chaque tome débute au même moment et nous retrace donc la même histoire, mais vu sous un autre angle. Seules, les dernières pages du tome 2 dévoilent quelques minutes du dénouement final (mais il n’y a pas de redondance, car toutes les pages nourrissent l’aspect psychologique de l’intrigue).
Le troisième tome utilise le même procédé, jusqu’au dénouement final (qui demeure un point d’interrogation) mais se présente sous un aspect moins déprimant, moins pessimiste. Il fait appel aux bons sentiments du lecteur et se teinte de chamanisme indien. Cet aspect m’a quelque peu dérangé lors de ma première lecture, tant je me délectais du côté sombre de l’histoire. Je dois cependant avouer qu’en relecture, la dimension philosophique de ce dernier opus ne me dérange plus. Je dirais même plus : elle est justifiée et clôt d’une manière étonnante mais adéquate cette berceuse assassine.
Au niveau graphique, le style de Ralph Meyer est agréable et en symbiose avec le récit. Je le situerais entre Will Eisner et … Dany (dans le style le plus réaliste de ce dernier). La colorisation en noir et blanc rehaussée de jaune « taxi newyorkais» apporte un style à l’ensemble et le singularise de la production habituelle. C’est une réussite totale, à mon goût.
Au final : une grande réussite, malgré ce troisième tome déroutant.
« le Camp-Volant » regroupe les petites légendes que la grand-mère de l’artiste lui racontait dans sa jeunesse. Hausman a eu l’intelligence (et le talent) de les relier en une seule et unique histoire dont le personnage central fait à la fois office de sujet et de verbe.
De sujet, car toute l’intrigue du présent récit tourne autour de sa personnalité.
De verbe, car il n’est pas en reste pour raconter lui-même histoires et légendes.
J’ai retrouvé avec grand plaisir énormément de mon patrimoine imaginaire dans ces multiples scénettes. Celles-ci débordent de fantaisie tout en faisant partie de notre mémoire collective.
On peut certes reprocher l’aspect somme toute assez décousu du script mais je trouve que René Hausman s’en sort plutôt bien, lui qui d’habitude n’excelle pas dans l’art du scénario. L’album se lit d’une traite sans qu’une transition trop abrupte ne nous coupe de ce récit. Cependant, il n’y a pas de réelle intrigue et cela pourra déstabiliser certains lecteurs.
Au niveau graphique, et bien … on est proche du chef-d’œuvre, à condition d’aimer ce trait si singulier (ce qui est mon cas). Entre dessin d’illustration pour enfant et bande dessinée adulte, René Hausman s’est inventé un style qui n’appartient qu’à lui, et que je trouve magnifique tant je peux longuement m’attarder sur ses planches. La mise en forme est réfléchie et un simple repas de famille donne lieu à une image d’Epinal au graphisme caricatural et sans concession. Un phénomène que je n’arrive pas à m’expliquer est que les personnages féminins de l’artiste ont beau souvent être potelés et posséder un appendice nasal proche du groin, elles n’en possèdent pas moins un certain charme (singulier, cela va sans dire).
Au final, René Hausman a réussi un album qui transpire de la magie des histoires d’autrefois. C’est là le plus bel hommage qu’il pouvait rendre à la merveilleuse conteuse que dut être sa grand-mère, la joliment prénommée Philomène.
Peut-être trop local pour plaire à tous, cet album peut cependant compter sur ma personne pour le défendre avec acharnement.
Alzéor ? C'est un de mes personnages de bd préférés, avec une personnalité proche de celle de Célestin Gobe-la-lune et un physique très ressemblant aussi. Il est vif, drôle, beau parleur, charmeur, amoureux, un peu égoïste parfois, doté d'une gestuelle tout en légèreté, un vrai chevalier. Son compagnon Obie est tout son contraire, petit, rondouillard et généreux, mais tout aussi drôle et amoureux. Et que dire de Udd que l'on ne fait qu'entendre, c'est peut-être ce qui fait tout son charme, mais j'aurais aimé d'autres aventures de ces personnages si attachants, où l'on aurait pu faire enfin la connaissance de Udd.
Cette façon de mêler chevalerie médiévale, fantastique et science-fiction est surprenante et savamment traitée, sans parler des jeux de mots tous excellents et d'une originalité folle.
Makyo ? Encore un scénariste qui a sur moi des effets bizarres, soit j'adore soit je n'aime pas du tout.
Caryn ? Ah ! Quel joli dessin il nous offre, coloré, chaud, vivant, mouvementé, juste, foisonnant de détails, sublime, enchanteur… visuellement captivant. Ah ! Quelle expressivité dans les visages !
A quand une nouvelle série ?
La lectrice que je suis ? Arrivée à la fin des trois tomes j'ai eu un petit pincement au cœur… c'était déjà fini…
Belle petite nouveauté ce Saint-Kilda. Elle nous permet de découvrir cet archipel qui a réellement vécu à l’écart du monde jusqu’en 1930, date à laquelle la population a été évacuée à sa demande, face à la rudesse des éléments. Comptant un patrimoine architectural remontant à la préhistoire, l’île principale, Hirta, est devenue une réserve naturelle pour les oiseaux sauvages, et fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Son cadre enchanteur en fait l’un des endroits les plus beaux du Royaume-Uni. Si vous souhaitez en savoir plus je vous incite à aller faire un tour sur la page dédiée sur Wikipedia, très complète.
Mais revenons à nos moutons (je vous rappelle que nous sommes en Ecosse). Un site comme celui-ci, très isolé, est propice à de nombreux fantasmes d’auteurs, et Pascal Bertho, auteur de séries assez diverses mais semble-t-il attiré par la mer et les sociétés anciennes (dans le désordre je citerai Aëla, Sept pirates notamment), s’est donc penché sur cet archipel mystérieux. Un récit d’aventure, avec un jeune étranger en guise de fil conducteur, c’est assez classique, mais toujours efficace lorsque c’est bien raconté. Et c’est indéniablement le cas ici, car malgré l’indolence du récit sur une bonne partie du premier tome, on n’arrive pas à s’en défaire, on a envie de lire la suite. Et puis il y a des choses à découvrir sur Saint-Kilda, des choses pas très reluisantes…
Je trouve qu’une partie du mystère est dévoilée un peu vite, mais étant donné que le récit sera bouclé en deux tomes, cela se justifie. Le patrimoine historique de l’archipel n’est pas trop exploité, ce qui me chagrine un peu, car j'aurais aimé en apprendre un peu plus. La seconde partie voit les habitants de l'île prendre les choses en main, et le rythme narratif s'affole un peu plus. La fin n'est pas tout à fait celle à laquelle je m'attendais, et du coup j'ai envie de relire le diptyque pour bien m'en imprégner.
C’est Chandre, qui a réalisé trois tomes de la série Agatha Christie, qui est aux pinceaux, et il nous offre de très belles pages en couleurs directes, dans un style réaliste assez réjouissant. J’aime bien quand les couleurs sont chaudes. Ça tombe bien, Darius est roux, nous sommes en Ecosse (donc l’herbe est d’un vert pétant), et la couleur naturelle est remarquable sous ces latitudes. Dans le second tome les ambiances sont un peu plus marquées, en particulier avec un brouillard tenace qui cache bien des choses (et permet au dessinateur de réaliser une couverture aussi intrigante que réussie). Du bon boulot, sans conteste.
Une lecture agréable, intéressante et très divertissante. Une parenthèse réussie sur un endroit coupé du monde.
Il était une fois, dans un pays lointain un vieux monsieur qui se sentait bien seul. Il rêvait d’avoir un fils. Il créa alors une marionnette qui miraculeusement vint à la vie. Cet évènement fabuleux rendit sa vie merveilleuse et le marionnettiste et sa marionnette vécurent heureux ensemble comme père et fils jusqu’à la fin de leurs jours...
Comme c’est beau ! Comme c’est mignon ! Oui sauf que là, Pinocchio est un robot sans âme, Gepetto un inventeur avide qui souhaite vendre ses marionnettes à l’armée comme arme absolue, Monstro un poisson radioactif, et Jiminy un cafard loser vivant dans la tête de Pinocchio ! Non vous ne rêvez pas, Winschluss nous livre ici une bande dessinée trash à souhait en revisitant le récit que bon nombre d’entre nous on découvert grâce à Walt Disney.
C’est une bouillie d’humour, un schmilblick de situations cocasses, un cocktail de blagues grasses, un concentré de violence gratuite, un patchouli d’hilarité... c’est tout simplement grandiose !!
Winschluss a réussi un pari fou en adaptant de cette façon un conte si connu. Pas une seule fois le scénario ne tombe dans le prévisible et ce même quand vous connaissez l’histoire originale... c’est fort, très fort !
Le début peut paraître déroutant. Certains évènements nous sont présentés sans guère d’explication. Mais ce n’est que partie remise ! Winschluss a construit son one shot en différentes histoires qui se coupent et s’entrecoupent pour livrer au final un scénario d’une parfaite homogénéité malgré une complexité apparente. Du tout grand art ! Peut être même le point fort de l’œuvre.
Graphiquement, c’est impressionnant. Winschluss varie les couleurs, les tons, le trait et le style à chaque nouvelle ambiance. Ainsi quand l’histoire est centrée sur Pinocchio, le dessin sera différent des passages nous montrant Jiminy ! C’est original et parfaitement amené. Le dessin est toujours en accord avec le scénario. Même si le style n’entre pas toujours dans mes canons de beauté, au fond, ça n’a pas tellement d’importance. Tel Picasso, Winschluss adapte son trait à l’ambiance qu’il a besoin de décrire.
S’ajoute à cela une édition splendide à la couverture cartonnée solide et au papier bien épais. Trop cher me direz-vous ? Et bien non... La qualité a un prix, le talent n’en a pas.
Jamais je n’avais vu un auteur exploiter aussi bien le support qu’offre le neuvième art. Un prix du meilleur album 2009 à Angoulême totalement mérité.
Un 5/5 parfaitement justifié.
3...2...1... Larguez !
Et on débarque ! (Un peu comme Derec Finn le héros que nous allons suivre au fil de cette BD). On ouvre tout grand les mirettes, et les sens en alerte, on s'imprègne peu à peu du nouvel univers qui nous imposé. Et ça en jette ! Oouahou ! J'adore le trait, la richesse des détails, la sobriété des couleurs travaillées dans un camaïeu de bleu/gris. Et petit à petit, la trame se tisse, complexe, intrigante, on est tenu en haleine et on en veut encore... jusqu'à une explosion de couleurs qui renforce encore la qualité de ce premier tome et nous fait frôler la pâmoison (comment ça j'en fais trop ???) !
Bref un pur bonheur, tant graphique (Bravo à Jean-Marie Michaud !), d'imagination et de scénario qui font de cette BD une oeuvre magnifique ! Voici une pure série SF plus que prometteuse, en espérant que la suite soit aussi talentueuse ! Saluons ici également le merveilleux travail de Serge Lehman qui en passant ici au scénario de BD, ajoute une corde à son arc, et confirme son talent de créateur d'univers de science-fiction. Amateurs de SF, n'hésitez pas ! Une étoile est en formation !
*** Lecture du tome 2 ***
Et bien après une petite frayeur en découvrant la couverture de ce second tome (Bouark !), l'essai semble transformé ! Que du bonheur !
Même si le jeu sur la couleur n'a plus l'effet surprise du premier opus, il reste maîtrisé et très bien pensé. Et on a de nouveau le droit à des découpages et des planches magnifiques voire époustouflantes ! Mais chut, je vous laisse le découvrir...
Pour ce qui est de l'histoire, des réponses tombent... mais d'autres questions pointent... Une scène bluffante avec un toboggan surprise... et une clôture de cycle qui se fera attendre. De la grande SF comme je l'aime !
Une belle découverte que voici !
Cyrille est un auteur à suivre, je l’ai déjà dit (voir mon avis sur A la lettre près). J’apprécie son graphisme qui reste au stade de crayonnés poussés. Il a su développer un style bien à lui qui se démarque des productions de masse. Le découpage est un peu déconcertant de prime abord mais une seconde lecture révèle tout le talent de l’auteur. En effet, il passe d’une séquence à l’autre sans aucune transition. Pourtant, le fil conducteur est bien présent (cette fameuse malle) et l’imbrication des séquences les unes avec les autres finissent par y trouver un sens. Déroutant, je vous le disais. Mais une fois ce style narratif assimilé, on savoure pleinement ce récit, à la fois drôle, ironique et absurde. Bref, un mélange des genres plutôt réussi.
Petit bémol : son prix, sans nul doute justifié par la qualité de l’objet mais qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. Dommage, . . .
Ayant acheté cette bd dès sa sortie, c’est seulement maintenant que je la lis. Sans pouvoir situer l’auteur, je reconnais dans ses dessins un petit air familier. Un rapide coup d’œil sur BDT et je me rends compte qu’il a réalisé Chemins de Fer que j’ai lu récemment (et que j’ai bien apprécié). Comme quoi, quand un style plait . . .
Avec cet album, Cyrille Pomès matérialise une idée qui m’a longtemps travaillé. Et si, pour une fois, le récit débutait par sa fin et se terminait par son commencement ? Idée à la fois saugrenue, loufoque et séduisante mais pas facile à mettre en œuvre. Cyrille l’a concrétisé avec brio ! J’apprécie beaucoup sa narration sous forme de courts chapitres et ses dialogues acidulés. Il arrive à insuffler une atmosphère très particulière qui se retrouve un peu d’ailleurs dans Chemins de Fer. Cet album retrace le parcours d’un homme qui a couché sur papier ses idéaux étant ado. Cette lettre refait surface 23 ans après. C’est l’occasion pour lui de faire le bilan de sa vie, tant sentimentale que professionnelle. Un récit réfléchit et superbement mis en images. Une réussite.
Alors oui, pour ces raisons, cet album est culte à mes yeux. Un auteur à suivre de près . . .
J'ai acheté cette série juste parce que c'est du Pontarolo et que son style graphique me plaît au-delà du raisonnable. Les pages dégagent de la chaleur, les couleurs brûlantes semblent être sorties tout droit d'un brasier. Les traits particuliers des personnages et des perspectives un peu arrondies, comme vues au travers d'un prisme, donnent une originalité unique aux dessins de cet auteur.
Le scénario est quant à lui magistral, on peut s'attendre à une histoire donnant juste dans l'absurde : dieu, sous l'apparence d'Elvis et vivant dans une cannette de coca ! La première chose qui nous vient à l'esprit est de penser que c'est un grand n'importe quoi, mais le coup est porté et la curiosité prend le dessus, où veut donc en venir l'auteur ? L'histoire met quelques planches à se mettre en place et jusque-là rien d'extraordinaire…, mais par la suite la surprise est totale.
L'auteur nous offre une critique caustique et parfois acerbe de la société américaine - et de la société en général, - ainsi que de celle de dieu (sans majuscule, pourquoi en aurait-il une ?) dans son meilleur rôle, celui d'ivrogne égoïste qui ne s'intéresse qu'à son verre de whisky et aux femmes bien charpentées. Tout une myriade de personnages plus improbables les uns que les autres vont se retrouver autour de James et embarqués dans des aventures rocambolesques empreintes de tragédie, d'humour, de tristesse, de mort et de miracles douteux. Je ne sais pas si je survivrai à l'attente de la suite.
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Les Années Spoutnik
Waoh, quel bonheur, la lecture de cette série. Je l'ai découverte grâce à l'opération "intégrale, haute densité de casterman". Au départ, après l'avoir ouvert sommairement, je n'étais pourtant pas emballé par un graphisme que je jugeais trop basique. Je m'y suis repris, juste parce que Baru est un auteur que j'aime bien et qui ne m'a jamais déçu. Très vite, dès les premières pages, le ton, les personnages, les rivalités des gamins m'ont scotché à l'affaire. J'y ai retrouvé une verve et un climat participant du même esprit que ceux de mise dans la fameuse "Guerre des boutons". J'ai particulièrement adoré l'antagonisme opposant à la fois ceux d'en haut à ceux d'en bas et celui du Goret au Gros. La description de ces guerres d'enfants et pleine de malice et d'humour. C'est dynamique et rafraichissant. Mais la grande force de Baru, c'est de ne s'être pas limité à ces jeux de gamins, aussi attachant soient-ils. Il parvient de manière subtile et parfaitement maîtrisée, à retranscrire un climat d'époque (la description des communistes est un fameux moment et il faudrait être de marbre pour ne pas rire et sourire au fil des pages qui abordent le truc) et une réflexion sur le melting pot que constituaient les cités ouvrières des années 50. On se rend compte alors que Baru est un auteur plein de nuance, de tolérance et de tendresse pour ses semblables. Il nous donne là, une vraie leçon d'humanisme (il suffit de s'arrêter sur le regard qu'il pose sur l'allemand qui aide les gamins à faire leur fusée ou sur celui de la mère du Goret qui contredit le discours tranché de son mari à propos des arabes, pour en être convaincu). Enfin, la scène finale, celle de l'attaque des C.R.S est tout simplement drôle et poignante. Drôle, parce que voir des enfants bousculer l'ordre établi à coups de flèches n'est pas commun, et poignant parce que Baru réussit parfaitement à montrer la rudesse de l'époque et la conscience sociale des gens qui la vivait. Voir le jeune René porté en triomphe par un adulte est en effet, hautement symbolique et touchant. Le gamin quitte le monde des gosses pour arriver dans celui des adultes. Et ceux ci, en le félicitant de son courage, face aux soldats du système, semble lui transmettre un flambeau annonçant d'autres batailles ; celle de 1968 sans doute. Bref, voila une oeuvre dense et rudement rafraichissante que je conseille avec ardeur à tous.
Berceuse assassine
Les deux premiers tomes sont tout simplement formidables. Tome nous sert un polar noir de chez noir, animé par des personnages détestables d’aigreur, de rancœur et de lâcheté. Le pire (et c’est tout le talent du scénariste), c’est que ces ignobles individus parviennent à m’émouvoir, et Télenko en particulier. Cet aspect n’est rendu possible que grâce à cette merveilleuse narration, qui nous permet de partager les pensées des différents protagonistes en fonction du tome lu (Télenko dans le premier, son épouse dans le deuxième). La structure du récit s’assimile à du travail d’orfèvre. En effet, chaque tome débute au même moment et nous retrace donc la même histoire, mais vu sous un autre angle. Seules, les dernières pages du tome 2 dévoilent quelques minutes du dénouement final (mais il n’y a pas de redondance, car toutes les pages nourrissent l’aspect psychologique de l’intrigue). Le troisième tome utilise le même procédé, jusqu’au dénouement final (qui demeure un point d’interrogation) mais se présente sous un aspect moins déprimant, moins pessimiste. Il fait appel aux bons sentiments du lecteur et se teinte de chamanisme indien. Cet aspect m’a quelque peu dérangé lors de ma première lecture, tant je me délectais du côté sombre de l’histoire. Je dois cependant avouer qu’en relecture, la dimension philosophique de ce dernier opus ne me dérange plus. Je dirais même plus : elle est justifiée et clôt d’une manière étonnante mais adéquate cette berceuse assassine. Au niveau graphique, le style de Ralph Meyer est agréable et en symbiose avec le récit. Je le situerais entre Will Eisner et … Dany (dans le style le plus réaliste de ce dernier). La colorisation en noir et blanc rehaussée de jaune « taxi newyorkais» apporte un style à l’ensemble et le singularise de la production habituelle. C’est une réussite totale, à mon goût. Au final : une grande réussite, malgré ce troisième tome déroutant.
Le Camp-Volant
« le Camp-Volant » regroupe les petites légendes que la grand-mère de l’artiste lui racontait dans sa jeunesse. Hausman a eu l’intelligence (et le talent) de les relier en une seule et unique histoire dont le personnage central fait à la fois office de sujet et de verbe. De sujet, car toute l’intrigue du présent récit tourne autour de sa personnalité. De verbe, car il n’est pas en reste pour raconter lui-même histoires et légendes. J’ai retrouvé avec grand plaisir énormément de mon patrimoine imaginaire dans ces multiples scénettes. Celles-ci débordent de fantaisie tout en faisant partie de notre mémoire collective. On peut certes reprocher l’aspect somme toute assez décousu du script mais je trouve que René Hausman s’en sort plutôt bien, lui qui d’habitude n’excelle pas dans l’art du scénario. L’album se lit d’une traite sans qu’une transition trop abrupte ne nous coupe de ce récit. Cependant, il n’y a pas de réelle intrigue et cela pourra déstabiliser certains lecteurs. Au niveau graphique, et bien … on est proche du chef-d’œuvre, à condition d’aimer ce trait si singulier (ce qui est mon cas). Entre dessin d’illustration pour enfant et bande dessinée adulte, René Hausman s’est inventé un style qui n’appartient qu’à lui, et que je trouve magnifique tant je peux longuement m’attarder sur ses planches. La mise en forme est réfléchie et un simple repas de famille donne lieu à une image d’Epinal au graphisme caricatural et sans concession. Un phénomène que je n’arrive pas à m’expliquer est que les personnages féminins de l’artiste ont beau souvent être potelés et posséder un appendice nasal proche du groin, elles n’en possèdent pas moins un certain charme (singulier, cela va sans dire). Au final, René Hausman a réussi un album qui transpire de la magie des histoires d’autrefois. C’est là le plus bel hommage qu’il pouvait rendre à la merveilleuse conteuse que dut être sa grand-mère, la joliment prénommée Philomène. Peut-être trop local pour plaire à tous, cet album peut cependant compter sur ma personne pour le défendre avec acharnement.
Alzeor Mondraggo
Alzéor ? C'est un de mes personnages de bd préférés, avec une personnalité proche de celle de Célestin Gobe-la-lune et un physique très ressemblant aussi. Il est vif, drôle, beau parleur, charmeur, amoureux, un peu égoïste parfois, doté d'une gestuelle tout en légèreté, un vrai chevalier. Son compagnon Obie est tout son contraire, petit, rondouillard et généreux, mais tout aussi drôle et amoureux. Et que dire de Udd que l'on ne fait qu'entendre, c'est peut-être ce qui fait tout son charme, mais j'aurais aimé d'autres aventures de ces personnages si attachants, où l'on aurait pu faire enfin la connaissance de Udd. Cette façon de mêler chevalerie médiévale, fantastique et science-fiction est surprenante et savamment traitée, sans parler des jeux de mots tous excellents et d'une originalité folle. Makyo ? Encore un scénariste qui a sur moi des effets bizarres, soit j'adore soit je n'aime pas du tout. Caryn ? Ah ! Quel joli dessin il nous offre, coloré, chaud, vivant, mouvementé, juste, foisonnant de détails, sublime, enchanteur… visuellement captivant. Ah ! Quelle expressivité dans les visages ! A quand une nouvelle série ? La lectrice que je suis ? Arrivée à la fin des trois tomes j'ai eu un petit pincement au cœur… c'était déjà fini…
Saint Kilda
Belle petite nouveauté ce Saint-Kilda. Elle nous permet de découvrir cet archipel qui a réellement vécu à l’écart du monde jusqu’en 1930, date à laquelle la population a été évacuée à sa demande, face à la rudesse des éléments. Comptant un patrimoine architectural remontant à la préhistoire, l’île principale, Hirta, est devenue une réserve naturelle pour les oiseaux sauvages, et fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Son cadre enchanteur en fait l’un des endroits les plus beaux du Royaume-Uni. Si vous souhaitez en savoir plus je vous incite à aller faire un tour sur la page dédiée sur Wikipedia, très complète. Mais revenons à nos moutons (je vous rappelle que nous sommes en Ecosse). Un site comme celui-ci, très isolé, est propice à de nombreux fantasmes d’auteurs, et Pascal Bertho, auteur de séries assez diverses mais semble-t-il attiré par la mer et les sociétés anciennes (dans le désordre je citerai Aëla, Sept pirates notamment), s’est donc penché sur cet archipel mystérieux. Un récit d’aventure, avec un jeune étranger en guise de fil conducteur, c’est assez classique, mais toujours efficace lorsque c’est bien raconté. Et c’est indéniablement le cas ici, car malgré l’indolence du récit sur une bonne partie du premier tome, on n’arrive pas à s’en défaire, on a envie de lire la suite. Et puis il y a des choses à découvrir sur Saint-Kilda, des choses pas très reluisantes… Je trouve qu’une partie du mystère est dévoilée un peu vite, mais étant donné que le récit sera bouclé en deux tomes, cela se justifie. Le patrimoine historique de l’archipel n’est pas trop exploité, ce qui me chagrine un peu, car j'aurais aimé en apprendre un peu plus. La seconde partie voit les habitants de l'île prendre les choses en main, et le rythme narratif s'affole un peu plus. La fin n'est pas tout à fait celle à laquelle je m'attendais, et du coup j'ai envie de relire le diptyque pour bien m'en imprégner. C’est Chandre, qui a réalisé trois tomes de la série Agatha Christie, qui est aux pinceaux, et il nous offre de très belles pages en couleurs directes, dans un style réaliste assez réjouissant. J’aime bien quand les couleurs sont chaudes. Ça tombe bien, Darius est roux, nous sommes en Ecosse (donc l’herbe est d’un vert pétant), et la couleur naturelle est remarquable sous ces latitudes. Dans le second tome les ambiances sont un peu plus marquées, en particulier avec un brouillard tenace qui cache bien des choses (et permet au dessinateur de réaliser une couverture aussi intrigante que réussie). Du bon boulot, sans conteste. Une lecture agréable, intéressante et très divertissante. Une parenthèse réussie sur un endroit coupé du monde.
Pinocchio (Winshluss)
Il était une fois, dans un pays lointain un vieux monsieur qui se sentait bien seul. Il rêvait d’avoir un fils. Il créa alors une marionnette qui miraculeusement vint à la vie. Cet évènement fabuleux rendit sa vie merveilleuse et le marionnettiste et sa marionnette vécurent heureux ensemble comme père et fils jusqu’à la fin de leurs jours... Comme c’est beau ! Comme c’est mignon ! Oui sauf que là, Pinocchio est un robot sans âme, Gepetto un inventeur avide qui souhaite vendre ses marionnettes à l’armée comme arme absolue, Monstro un poisson radioactif, et Jiminy un cafard loser vivant dans la tête de Pinocchio ! Non vous ne rêvez pas, Winschluss nous livre ici une bande dessinée trash à souhait en revisitant le récit que bon nombre d’entre nous on découvert grâce à Walt Disney. C’est une bouillie d’humour, un schmilblick de situations cocasses, un cocktail de blagues grasses, un concentré de violence gratuite, un patchouli d’hilarité... c’est tout simplement grandiose !! Winschluss a réussi un pari fou en adaptant de cette façon un conte si connu. Pas une seule fois le scénario ne tombe dans le prévisible et ce même quand vous connaissez l’histoire originale... c’est fort, très fort ! Le début peut paraître déroutant. Certains évènements nous sont présentés sans guère d’explication. Mais ce n’est que partie remise ! Winschluss a construit son one shot en différentes histoires qui se coupent et s’entrecoupent pour livrer au final un scénario d’une parfaite homogénéité malgré une complexité apparente. Du tout grand art ! Peut être même le point fort de l’œuvre. Graphiquement, c’est impressionnant. Winschluss varie les couleurs, les tons, le trait et le style à chaque nouvelle ambiance. Ainsi quand l’histoire est centrée sur Pinocchio, le dessin sera différent des passages nous montrant Jiminy ! C’est original et parfaitement amené. Le dessin est toujours en accord avec le scénario. Même si le style n’entre pas toujours dans mes canons de beauté, au fond, ça n’a pas tellement d’importance. Tel Picasso, Winschluss adapte son trait à l’ambiance qu’il a besoin de décrire. S’ajoute à cela une édition splendide à la couverture cartonnée solide et au papier bien épais. Trop cher me direz-vous ? Et bien non... La qualité a un prix, le talent n’en a pas. Jamais je n’avais vu un auteur exploiter aussi bien le support qu’offre le neuvième art. Un prix du meilleur album 2009 à Angoulême totalement mérité. Un 5/5 parfaitement justifié.
La Saison de la Couloeuvre
3...2...1... Larguez ! Et on débarque ! (Un peu comme Derec Finn le héros que nous allons suivre au fil de cette BD). On ouvre tout grand les mirettes, et les sens en alerte, on s'imprègne peu à peu du nouvel univers qui nous imposé. Et ça en jette ! Oouahou ! J'adore le trait, la richesse des détails, la sobriété des couleurs travaillées dans un camaïeu de bleu/gris. Et petit à petit, la trame se tisse, complexe, intrigante, on est tenu en haleine et on en veut encore... jusqu'à une explosion de couleurs qui renforce encore la qualité de ce premier tome et nous fait frôler la pâmoison (comment ça j'en fais trop ???) ! Bref un pur bonheur, tant graphique (Bravo à Jean-Marie Michaud !), d'imagination et de scénario qui font de cette BD une oeuvre magnifique ! Voici une pure série SF plus que prometteuse, en espérant que la suite soit aussi talentueuse ! Saluons ici également le merveilleux travail de Serge Lehman qui en passant ici au scénario de BD, ajoute une corde à son arc, et confirme son talent de créateur d'univers de science-fiction. Amateurs de SF, n'hésitez pas ! Une étoile est en formation ! *** Lecture du tome 2 *** Et bien après une petite frayeur en découvrant la couverture de ce second tome (Bouark !), l'essai semble transformé ! Que du bonheur ! Même si le jeu sur la couleur n'a plus l'effet surprise du premier opus, il reste maîtrisé et très bien pensé. Et on a de nouveau le droit à des découpages et des planches magnifiques voire époustouflantes ! Mais chut, je vous laisse le découvrir... Pour ce qui est de l'histoire, des réponses tombent... mais d'autres questions pointent... Une scène bluffante avec un toboggan surprise... et une clôture de cycle qui se fera attendre. De la grande SF comme je l'aime !
Chemins de Fer
Une belle découverte que voici ! Cyrille est un auteur à suivre, je l’ai déjà dit (voir mon avis sur A la lettre près). J’apprécie son graphisme qui reste au stade de crayonnés poussés. Il a su développer un style bien à lui qui se démarque des productions de masse. Le découpage est un peu déconcertant de prime abord mais une seconde lecture révèle tout le talent de l’auteur. En effet, il passe d’une séquence à l’autre sans aucune transition. Pourtant, le fil conducteur est bien présent (cette fameuse malle) et l’imbrication des séquences les unes avec les autres finissent par y trouver un sens. Déroutant, je vous le disais. Mais une fois ce style narratif assimilé, on savoure pleinement ce récit, à la fois drôle, ironique et absurde. Bref, un mélange des genres plutôt réussi. Petit bémol : son prix, sans nul doute justifié par la qualité de l’objet mais qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. Dommage, . . .
A la lettre près
Ayant acheté cette bd dès sa sortie, c’est seulement maintenant que je la lis. Sans pouvoir situer l’auteur, je reconnais dans ses dessins un petit air familier. Un rapide coup d’œil sur BDT et je me rends compte qu’il a réalisé Chemins de Fer que j’ai lu récemment (et que j’ai bien apprécié). Comme quoi, quand un style plait . . . Avec cet album, Cyrille Pomès matérialise une idée qui m’a longtemps travaillé. Et si, pour une fois, le récit débutait par sa fin et se terminait par son commencement ? Idée à la fois saugrenue, loufoque et séduisante mais pas facile à mettre en œuvre. Cyrille l’a concrétisé avec brio ! J’apprécie beaucoup sa narration sous forme de courts chapitres et ses dialogues acidulés. Il arrive à insuffler une atmosphère très particulière qui se retrouve un peu d’ailleurs dans Chemins de Fer. Cet album retrace le parcours d’un homme qui a couché sur papier ses idéaux étant ado. Cette lettre refait surface 23 ans après. C’est l’occasion pour lui de faire le bilan de sa vie, tant sentimentale que professionnelle. Un récit réfléchit et superbement mis en images. Une réussite. Alors oui, pour ces raisons, cet album est culte à mes yeux. Un auteur à suivre de près . . .
James Dieu
J'ai acheté cette série juste parce que c'est du Pontarolo et que son style graphique me plaît au-delà du raisonnable. Les pages dégagent de la chaleur, les couleurs brûlantes semblent être sorties tout droit d'un brasier. Les traits particuliers des personnages et des perspectives un peu arrondies, comme vues au travers d'un prisme, donnent une originalité unique aux dessins de cet auteur. Le scénario est quant à lui magistral, on peut s'attendre à une histoire donnant juste dans l'absurde : dieu, sous l'apparence d'Elvis et vivant dans une cannette de coca ! La première chose qui nous vient à l'esprit est de penser que c'est un grand n'importe quoi, mais le coup est porté et la curiosité prend le dessus, où veut donc en venir l'auteur ? L'histoire met quelques planches à se mettre en place et jusque-là rien d'extraordinaire…, mais par la suite la surprise est totale. L'auteur nous offre une critique caustique et parfois acerbe de la société américaine - et de la société en général, - ainsi que de celle de dieu (sans majuscule, pourquoi en aurait-il une ?) dans son meilleur rôle, celui d'ivrogne égoïste qui ne s'intéresse qu'à son verre de whisky et aux femmes bien charpentées. Tout une myriade de personnages plus improbables les uns que les autres vont se retrouver autour de James et embarqués dans des aventures rocambolesques empreintes de tragédie, d'humour, de tristesse, de mort et de miracles douteux. Je ne sais pas si je survivrai à l'attente de la suite.