Histoire sans Héros :
Première constatation cette BD n’a pas vraiment vieilli, vu son côté presque intemporel il est important de le souligner.
Evidemment les dessins de Dany ont évolué avec le temps depuis mais restent vraiment très bons dans ce premier one shot qui est vivant, dynamique, oppressant dans ce huis clos végétal.
L’histoire est presque redevenue à la mode à l’apogée de la série "Lost", mais elle a toujours été pour moi spéciale et cela même 15 ans après ma première lecture.
Je crois vraiment que cette histoire est traitée de façon remarquable ! Elle part d’un postulat assez simple : Un avion s’écrase dans la jungle et les survivants s’organisent. Van Hamme nous montre qu’il était déjà à cette époque le grand narrateur que nous connaissons aujourd'hui et qu'il était avec son histoire sans héros en très grande forme. Ses anti-héros sont tout simplement humains, avec leurs bons et mauvais cotés, ils sont finement imaginés et plusieurs sont même vraiment passionnants, ce qui n’est pas chose aisé pour une BD en un tome.
Une rencontre remarquable entre deux grands noms de la BD.
20 ans après :
Ou comment faire une suite d’une histoire qui n’en avait pas besoin et qui était difficile à concevoir. Et bien on redemande à Mister Van Hamme, et le pire c’est qu’il s’en tire encore une fois très bien.
Bien sûr l’histoire est différente de la BD d’aventure d’origine, on sent l’influence Largo Winch l’aventure est donc accompagnée d’une sorte de thriller presque financier. Pour abréger il y a quelques ingrédients rajoutés après ces 20 ans d’absence.
Mais pour moi le vrai plaisir, même si l’histoire est très intéressante, ce sont les retrouvailles avec cette grande famille que l’on n'avait pas vue depuis un bout de temps. Ils ont évolué, pris des chemins de traverse différents, on ne les retrouve pas forcement là où on les attendait. L’auteur arrive encore une fois à nous surprendre avec ses presque héros.
Dany aussi a évolué et ses dessins sont vraiment bons et il nous gratifie même de quelques planches en couleur directe assez novatrice pour l’époque. Il y avait bien sûr Hermann et quelques-uns qui avaient commencé, mais pas encore grand monde.
Il m'a confié, lors d’une séance de dédicace que d’ici quelques temps sa couleur directe sera au rendez-vous pour ses futurs albums comme se fut le cas avec Sur les traces de Dracula dont il a dessiné une des BD tout en couleur directe, tous simplement magnifique.
Une suite différente mais très appréciable. Les deux histoires pouvant presque se lire indépendamment.
moyenne ( 17/20 )
Excellente surprise que ce premier album qui nous entraine dans un monde médiéval où le fantastique pointe le bout de son nez. Adapté d’un roman allemand que je ne connaissais pas du tout, ce début de série est diablement efficace.
L’histoire n’est pas des plus originales : un homme qui part se venger des assassins de son fils, mais le tout est vraiment bien mené. L’histoire semble couler naturellement, on est vite prit dans les évènements et il devient dur de lâcher le bouquin. L’origine du héro est très floue, il dispose d’un certain pouvoir, nous en apprendrons certainement plus dans le deuxième et dernier tome, qui promet d’être riche et dynamique, tout comme le premier. Les scènes d’actions sont très efficaces, on comprend bien ce qui se passe. Efficacité est vraiment le mot qui pour moi résume très bien « La Chronique des Immortels » : sur une base assez classique, les auteurs ont fait un album excellent qui tient en haleine et dont on veut à tout prix connaitre la fin.
Les dessins sont très bons eux aussi. Les décors et les personnages sont dessinés, ou du moins coloriés, d’une manière différente. Le contraste entre les deux fait penser à du dessin-animé, c’est du plus bel effet. Les décors en particulier sont superbes, on prend plaisir à s’immerger dans ce monde. Les personnages ont tous des trognes de durs-à-cuire, ce qui renforce l’atmosphère guerrière de la série. Vraiment un bel objet en tout cas, j’ai été séduit par le graphisme.
On a donc ici un début de série du tonnerre, diablement efficace et doté de beaux dessins qui sortent un peu de l’ordinaire. Le tome 2 apportera déjà la conclusion de l’histoire, j’espère que ce sera aussi bon et justifiera définitivement l’achat de la série. A lire en tout cas.
Une série qui parle d'I.A. dominant l'espèce humaine pour son bien ?
Pas nouveau comme thème... Il faut dire qu'avec les romans d'Asimov et ses adaptations, on a eu l'occasion d'en rencontrer des I.A. !
Alors là, bon, je lis le résumé et rien de bien nouveau : un tyran informatique qui opprime les gentils humains pour leur bien.
Mais en feuilletant la BD, je tombe sur une scène où les I.A. n'hésitent pas à sacrifier des humains...
Ahhh, intéressant ! On n’a donc pas les trois lois de la robotique ! Ca doit valoir le coup d'essayer !
Finalement, l'histoire passe bien. Il y a pas mal de planches (68) et pourtant l'histoire ne m'est pas apparue trop longue. Effet manga peut être, une BD avec plus de planches et un style de dessin japonais ?
Mon seul regret est de voir mourir si vite l'historien... Comme si, à cette époque, 2136, les historiens corrects courent les rues pour les faire disparaitre...
Sinon la pirouette des singes comme hauts représentants est sympa : l'auteur nous dit que c'est pour garder la mémoire des espèces disparues mais on peut aussi y voir le cliché Planète des singes... Peut être que les I.A. ont lu ce livre !
Dessin : bah, j'aime les mangas et le style s'en rapproche (gros yeux de la ptite I.A., larmes à foison pour signifier les pleurs, etc.) assez sans être choquant dans une BD : 4/5
Bref, impatient de lire le tome 2 pour voir vers où va nous emmener le scénariste...
Les personnages vont-ils se croiser comme on pourrait s'y attendre ?
Edit après lecture tome 2 :
Finalement assez plaisant : l'intrigue avance somme toute peu mais les pieces se mettent en place petit à petit. Les personnages commencent à se regrouper comme "prévu". La petite fille va-t-elle passer du coté obscur de la force ? A voir dans le tome 3.
Une chose est sûre : l'auteur nous montre bel et bien que les IA ont aussi hérité des pires maux humains : esprit de supériorité, goûts pervers ou meurtriers, esprit perverti et corrompu...
Cette BD autobiographique retrace l’histoire de l’auteur depuis son enfance passée à Téhéran, son exil forcé par l’arrivée au pouvoir des Ayatollahs, ses études en Autriche puis son retour dans sa ville natale. Mille anecdotes parsèment le récit, amusantes, émouvantes ou tragiques, de ses premiers rêves (devenir prophète !) à ses déboires amoureux, en passant par ses accès de révolte récurrents vis-à-vis d’un monde souvent hostile.
Surtout ne pas se fier au style naïf et « malhabile » du dessin, car l’auteur est quant à elle d’une lucidité redoutable que seules l’autodérision et la cocasserie des situations viennent tempérer. C’est un véritable parcours initiatique que nous propose Marjane Statrapi, une véritable épopée racontée en BD à la manière d’un Candide iranien au féminin des temps modernes… mais qui se lit – ou plutôt se dévore - comme un roman. Et le lecteur de se laisser entraîner sans réticence dans cette autobiographie qui sent décidément le vécu, une « galère » pleine de rebondissements, d’humour et de tendresse – que par ailleurs le film a parfaitement reproduit. C’est aussi une charge sans ambiguïté- mais pas pour autant agressive, plutôt désabusée et ironique - contre la bêtise, le pouvoir et la religion – TOUTES les religions. Car Satrapi, y ayant été confrontée plus souvent que n’importe quel Occidental moyen – à travers les gardiens de la révolution islamique bien sûr - a maintes raisons de les détester. Ce que l’auteur réussit ici de manière extraordinaire et sans forcer, c’est à transcender les cultures occidentales et musulmanes, qualité sans doute permise par ses quelques séjours en Europe. Comme un pont entre les cultures. Et l’on réalise à la fin du livre qu’il y a beaucoup plus de choses qui rassemblent les peuples que de choses qui les divisent. Une œuvre sans aucun doute universelle, de par son message de tolérance et son humanité, en toute simplicité.
J'adore tombé dans un univers inconnu qui se dévoile petit à petit. Et celui que nous ont concocté Luc Brunschwig et Vincent Bailly fait parti de ceux là !
On plonge littéralement dans ce monde fabuleux et original dès les premières pages. Car on nous embarque dans un monde complet et parfaitement maitrisé, tant dans sa conception que dans sa retranscription graphique. On y croit, quoi ! On s'y sent bien ! On palpite pour nos jeunes protagonistes !
Car le trait de Vincent Bailly sec et nerveux, est remarquablement relevé par les couleurs d'Isabelle Cochet. Et cette collaboration nous fait rencontrer des personnages des plus originaux !
Deux tomes donc, pour le moment, mais quel voyage déjà ! En espérant ardemment que cette série trouve un jour son dénouement et peut-être permettre d'accrocher une cinquième étoile à ce merveilleux ciel étoilé que nous propose Angus Powdehill
Beaucoup de choses m'ont plu dans cette série, je vais donc tenter de toutes les retranscrire par des mots.
Déjà, les dessins sont superbes : simples mais justes, sans s'encombrer de trop de détails mais seulement ce qu'il faut. Les couleurs sont sobres et agréables, presque des couleurs chaudes ce qui est très bien adapté au thème.
La façon de scénariser, on se croirait dans un film : les endroits où sont représentés les protagonistes sont recherchés et originaux, les angles de « prise de vue » du dessin, les zooms avant et arrière. Et même si il y a peu d'action, cette mise en scène permet de donner du mouvement.
Les thèmes abordés sont variés, parfois très visibles et directs, comme le handicap, l'homosexualité et le mystique, mais parfois plus discrets comme la difficile frontière entre le bien et le mal, le mensonge.
Et j'ai beaucoup aimé la manière de narrer et de tenir le lecteur en haleine, avec le mystère qui s'éclaircit petit à petit. J'avoue qu'à partir du 2e tome, j'ai avalé la suite d'une seule traite sans m'arrêter tellement j'étais captivé.
Je ne connaissais pas Algésiras, mais franchement, ça me donne bien envie d'aller voir les autres séries qu'il a réalisées. Je ne mets pas la note maximale malgré la tentation en attendant de lire le dernier tome qui est censé clôturer la série.
A l'heure des polémiques posées par le film "Welcome" et le référendum sur la départementalisation française de Mayotte, "Droit du sol" de Charles Masson tombe à point nommé.
Si le trait sombre et gras de ce pavé de 433 pages tout en noir et blanc n'avait rien d'attrayant à mes yeux de prime abord, l'immersion dans ce quotidien ultra réaliste, souvent sordide, mais aussi plein d'humanité a tout emporté. Moi qui tiquais sur le graphisme, je me suis même surpris à admirer l'expressivité et le rendu de certaines planches. C'est simple, épuré, dénudé, comme les corps de ces clandestins qui nous sont révélés... Corps flottants après le naufrage des barques des passeurs, corps violés pour prix de ce voyage, corps exploités pour sortir de cette misère, mais heureusement aussi corps passionnés, transcendés et corps caressés.
Car ce trait si marqué de Charles Masson sert son lourd récit à merveille. Lourd, car c'est dans la mare que fait du bruit ce pavé, comme cet enfant qu'on jette par dessus bord pour éviter une patrouille policière...
Moi qui ne connaissais Mayotte, Madagascar et ses environs que par les rares reportages sur lesquels j'avais pu tomber et l'actualité souvent tragique des JT, j'ai pris cette BD en pleine gueule... On croyait le colonialisme éteint, l'esclavagisme abolit... quelle naïveté ! Les personnages dont on nous brosse le portrait m'ont parfois donné envie de vomir...
Heureusement, les protagonistes de cette histoire ne vont faire que croiser ces ordures notoires. En effet, on va suivre quatre/cinq personnages principaux à la psychologie complexe (mais pas prise de tête), aux parcours très différents, loin des clichés et qui rendent parfaitement compte du quotidien de cette ile. Car ces métropolitains expatriés pour des raisons des plus différentes, vont être confronté, encaisser et digérer la dure réalité de cette misère et de l'immigration qui en découle de façons différentes. C'est ces tranches de vie si particulières que nous propose Charles Masson, tout en dénonçant de façon intelligente ce qui se joue là-bas et les drames qui se nouent, sans non plus sombrer dans le pessimisme.
Une oeuvre forte qui ne peut laisser indifférent.
J'ai lu assez récemment le roman de Pierre Bordage, et j'étais curieux de voir ce que donnerait son adaptation en BD.
C'est une adaptation qui me semble assez bonne ; d'emblée nous sommes plongés dans l'univers de la Confédération de Naflin, au coeur de l'action. Le décor n'est pas posé, on est obligé de suivre de suite, ou de lâcher, malgré les petites clés de lecture encyclopédiques dans les pages arrière des couvertures.
J'ai eu le plaisir de retrouver ces petits éléments inventés par Bordage, le colancor, le chairmarché, le Kreuz, les Scaythes les déremats... C'est un univers de grande ampleur, qui compte beaucoup de personnages. J'ai été assez satisfait de la représentation des Scaythes, ces tueurs mentaux aussi terrifiants que mystérieux. Je ne connaissais pas le travail de Philippe Ogaki, mais je trouve qu'il ne s'en sort pas trop mal, notamment au niveau des architectures, des designs techniques. Par contre il doit quand même progresser au niveau des personnages. L'inspiration du manga est fortement marquée, mais je ne suis pas sûr qu'elle devrait l'être autant dans une histoire de Bordage. Il y a aussi un petit manque de maturité au niveau des visages. Aphykit par exemple est de plus en plus moche au fil des pages, un comble pour un personnage dont la beauté doit être transcendée de par son essence très particulière (et qui change plusieurs fois de coiffure dans la série, alors qu'en principe elle n'en a pas le loisir). Il y a de belles ambiances réalisées par ce dessinateur dont l'encrage rappelle par moment celui de Bruno Maïorana sur Garulfo (en même temps c'est Thierry Leprévost, qui a colorisé la série sur le sympathique batracien qui travaille sur "les Guerriers du Silence" à partir du second tome). A propos d'animal pataugeant dans le liquide, j'ai été déçu par le monagre, cette créature abyssale et légendaire qui aide Tixu. On n'en voit finalement pas grand-chose alors que dans le roman il tient une place non négligeable. Le graphisme d'Ogaki rappelle également celui de Patricia Lyfoung, avec laquelle il collabore sur La Rose écarlate...
Alors bien sûr, adapter un roman de 700 pages en BD, même en 4 tomes, ce n'est pas évident. Algésiras, dans son travail d'adaptation, a forcément fait des raccourcis. Nous n'avons pas par exemple droit aux discussions entre Filp Asmussa et Long Shu Pae, ni aux conversations de Shari avec sa pierre, ou aux moments où Tixu découvre et apprivoise son osmose avec l'antra d'Aphykit... Ces raccourcis sont là pour ne pas alourdir encore plus un pavé déjà difficile à digérer. Les Guerriers du Silence et ses suites est un livre-univers, et le faire passer au papier est déjà une gageure, plutôt bien relevée par l'équipe de la BD. Mais certains éléments, tout comme dans le roman original, me semblent toujours obscurs, comme les motivations de Bilo Maïtrelly, qui ne semble aider Tixu - au péril de sa vie et de ses séides - que parce qu'ils sont complanétaires...
Comme je l'ai dit, on est directement plongé dans l'univers du livre, sans explication préalable. Ceux qui ne connaissent pas l'oeuvre originale risquent d'être un peu déroutés. Ainsi on a du mal à comprendre les positionnements des différentes factions, leurs motivations, on risque de les mélanger en plus... La BD a ce mérite de mettre des "visages" sur ceux-ci. Les interprétations graphiques d'Algésiras et Ogaki me semblent assez bonnes ; Oslustrist ressemble pas mal à l'idée que je m'en faisais, par exemple...
Une question me taraude pourtant : pourquoi Tixu garde-t-il ses vêtements après son transfert en déremat sur Marquinat ? Il devrait se retrouver nu comme un ver.
La fin de ce quadriptyque peut paraître frustrante, à cause de son côté "non-fin", justement, mais c'est normal, le roman original a connu deux suites. L'indication à la fin du tome 4 "Fin du premier cycle", laisse cependant penser que ces suites seront aussi adaptées. Peut-être quand Ogaki en aura fini avec Meteors...
En conclusion ? J'ai été agréablement surpris par cette adaptation. Grâce à un dessin plutôt bon, réhaussé par des coloristes chaleureux et talentueux ; les raccourcis ne gênent pas trop la lecture, mais Algésiras est obligée de composer avec les déficits en narration de l'oeuvre originale.
Un 3,5/5, arrondi à 4 pour le courage de l'entreprise.
J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire, il m'a fallu la moitié du premier tome pour m'y accrocher.
Ensuite plus les pages ont défilées et plus j'ai pris de plaisir à les découvrir et à la savourer.
Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est la densité du propos en peu de phrases accompagné d'un gros pouvoir de suggestion à travers le dessin en noir et blanc. Le foisonnement de détails de narration à travers le dessin est très bien maitrisé et va crescendo sans être trop lourd visuellement.
Le propos est sensible en abordant des thèmes que j'affectionne tels que la construction de l'adulte à travers les névroses de l'enfance, l'amitié, le désir de fuite à travers le voyage physique et les produits psychotropes, l'amour, l'insoumission.
Chaque tome met l'accent sur un thème sans négliger les autres : le fait qu'une assez bonne histoire soit transcrite dans un très bon scénario est la marque d'un travail d'excellente qualité à mon gout.
Les personnages sont construits comme dans les bons films au cinéma, de façon complète, complexe et à travers l'action tout au long du récit.
Très bon recueil, qui permet de saisir une partie de l'étendue du talent graphique de Berni Wrightson, illustrateur légendaire malheureusement peu connu par chez nous, ou plutôt oublié.
La couverture est assez laide, ou plutôt disons qu'elle a mal vieilli, mais elle laisse entrevoir ce qu'il y a à l'intérieur.
Ces huit histoires ressortent toutes du genre fantastique, un genre qui lui permet de lâcher la bride à son crayon si inventif. Il faut dire que les histoires, dont une seule est apparemment une adaptation de Lovecraft (et quelle histoire ! superbe !) sont particulièrement terrifiantes et efficaces. Pour ma part ma préférée est "Jenifer", cette histoire d'une femme au visage abominable qui sème la mort et la désolation autour d'elle. Un vrai chef d'oeuvre.
C'est avec ces histoires qu'on se rend compte que Wrightson a influencé des auteurs comme Guillaume Sorel ou encore Jean-Baptiste Andreae...
Un auteur majeur, un recueil de premier choix, hélas introuvable ou presque.
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Histoire sans Héros
Histoire sans Héros :
Première constatation cette BD n’a pas vraiment vieilli, vu son côté presque intemporel il est important de le souligner.
Evidemment les dessins de Dany ont évolué avec le temps depuis mais restent vraiment très bons dans ce premier one shot qui est vivant, dynamique, oppressant dans ce huis clos végétal.
L’histoire est presque redevenue à la mode à l’apogée de la série "Lost", mais elle a toujours été pour moi spéciale et cela même 15 ans après ma première lecture.
Je crois vraiment que cette histoire est traitée de façon remarquable ! Elle part d’un postulat assez simple : Un avion s’écrase dans la jungle et les survivants s’organisent. Van Hamme nous montre qu’il était déjà à cette époque le grand narrateur que nous connaissons aujourd'hui et qu'il était avec son histoire sans héros en très grande forme. Ses anti-héros sont tout simplement humains, avec leurs bons et mauvais cotés, ils sont finement imaginés et plusieurs sont même vraiment passionnants, ce qui n’est pas chose aisé pour une BD en un tome.
Une rencontre remarquable entre deux grands noms de la BD.
20 ans après :
Ou comment faire une suite d’une histoire qui n’en avait pas besoin et qui était difficile à concevoir. Et bien on redemande à Mister Van Hamme, et le pire c’est qu’il s’en tire encore une fois très bien.
Bien sûr l’histoire est différente de la BD d’aventure d’origine, on sent l’influence Largo Winch l’aventure est donc accompagnée d’une sorte de thriller presque financier. Pour abréger il y a quelques ingrédients rajoutés après ces 20 ans d’absence.
Mais pour moi le vrai plaisir, même si l’histoire est très intéressante, ce sont les retrouvailles avec cette grande famille que l’on n'avait pas vue depuis un bout de temps. Ils ont évolué, pris des chemins de traverse différents, on ne les retrouve pas forcement là où on les attendait. L’auteur arrive encore une fois à nous surprendre avec ses presque héros.
Dany aussi a évolué et ses dessins sont vraiment bons et il nous gratifie même de quelques planches en couleur directe assez novatrice pour l’époque. Il y avait bien sûr Hermann et quelques-uns qui avaient commencé, mais pas encore grand monde.
Il m'a confié, lors d’une séance de dédicace que d’ici quelques temps sa couleur directe sera au rendez-vous pour ses futurs albums comme se fut le cas avec Sur les traces de Dracula dont il a dessiné une des BD tout en couleur directe, tous simplement magnifique.
Une suite différente mais très appréciable. Les deux histoires pouvant presque se lire indépendamment.
moyenne ( 17/20 )
La Chronique des Immortels
Excellente surprise que ce premier album qui nous entraine dans un monde médiéval où le fantastique pointe le bout de son nez. Adapté d’un roman allemand que je ne connaissais pas du tout, ce début de série est diablement efficace. L’histoire n’est pas des plus originales : un homme qui part se venger des assassins de son fils, mais le tout est vraiment bien mené. L’histoire semble couler naturellement, on est vite prit dans les évènements et il devient dur de lâcher le bouquin. L’origine du héro est très floue, il dispose d’un certain pouvoir, nous en apprendrons certainement plus dans le deuxième et dernier tome, qui promet d’être riche et dynamique, tout comme le premier. Les scènes d’actions sont très efficaces, on comprend bien ce qui se passe. Efficacité est vraiment le mot qui pour moi résume très bien « La Chronique des Immortels » : sur une base assez classique, les auteurs ont fait un album excellent qui tient en haleine et dont on veut à tout prix connaitre la fin. Les dessins sont très bons eux aussi. Les décors et les personnages sont dessinés, ou du moins coloriés, d’une manière différente. Le contraste entre les deux fait penser à du dessin-animé, c’est du plus bel effet. Les décors en particulier sont superbes, on prend plaisir à s’immerger dans ce monde. Les personnages ont tous des trognes de durs-à-cuire, ce qui renforce l’atmosphère guerrière de la série. Vraiment un bel objet en tout cas, j’ai été séduit par le graphisme. On a donc ici un début de série du tonnerre, diablement efficace et doté de beaux dessins qui sortent un peu de l’ordinaire. Le tome 2 apportera déjà la conclusion de l’histoire, j’espère que ce sera aussi bon et justifiera définitivement l’achat de la série. A lire en tout cas.
Meteors
Une série qui parle d'I.A. dominant l'espèce humaine pour son bien ? Pas nouveau comme thème... Il faut dire qu'avec les romans d'Asimov et ses adaptations, on a eu l'occasion d'en rencontrer des I.A. ! Alors là, bon, je lis le résumé et rien de bien nouveau : un tyran informatique qui opprime les gentils humains pour leur bien. Mais en feuilletant la BD, je tombe sur une scène où les I.A. n'hésitent pas à sacrifier des humains... Ahhh, intéressant ! On n’a donc pas les trois lois de la robotique ! Ca doit valoir le coup d'essayer ! Finalement, l'histoire passe bien. Il y a pas mal de planches (68) et pourtant l'histoire ne m'est pas apparue trop longue. Effet manga peut être, une BD avec plus de planches et un style de dessin japonais ? Mon seul regret est de voir mourir si vite l'historien... Comme si, à cette époque, 2136, les historiens corrects courent les rues pour les faire disparaitre... Sinon la pirouette des singes comme hauts représentants est sympa : l'auteur nous dit que c'est pour garder la mémoire des espèces disparues mais on peut aussi y voir le cliché Planète des singes... Peut être que les I.A. ont lu ce livre ! Dessin : bah, j'aime les mangas et le style s'en rapproche (gros yeux de la ptite I.A., larmes à foison pour signifier les pleurs, etc.) assez sans être choquant dans une BD : 4/5 Bref, impatient de lire le tome 2 pour voir vers où va nous emmener le scénariste... Les personnages vont-ils se croiser comme on pourrait s'y attendre ? Edit après lecture tome 2 : Finalement assez plaisant : l'intrigue avance somme toute peu mais les pieces se mettent en place petit à petit. Les personnages commencent à se regrouper comme "prévu". La petite fille va-t-elle passer du coté obscur de la force ? A voir dans le tome 3. Une chose est sûre : l'auteur nous montre bel et bien que les IA ont aussi hérité des pires maux humains : esprit de supériorité, goûts pervers ou meurtriers, esprit perverti et corrompu...
Persepolis
Cette BD autobiographique retrace l’histoire de l’auteur depuis son enfance passée à Téhéran, son exil forcé par l’arrivée au pouvoir des Ayatollahs, ses études en Autriche puis son retour dans sa ville natale. Mille anecdotes parsèment le récit, amusantes, émouvantes ou tragiques, de ses premiers rêves (devenir prophète !) à ses déboires amoureux, en passant par ses accès de révolte récurrents vis-à-vis d’un monde souvent hostile. Surtout ne pas se fier au style naïf et « malhabile » du dessin, car l’auteur est quant à elle d’une lucidité redoutable que seules l’autodérision et la cocasserie des situations viennent tempérer. C’est un véritable parcours initiatique que nous propose Marjane Statrapi, une véritable épopée racontée en BD à la manière d’un Candide iranien au féminin des temps modernes… mais qui se lit – ou plutôt se dévore - comme un roman. Et le lecteur de se laisser entraîner sans réticence dans cette autobiographie qui sent décidément le vécu, une « galère » pleine de rebondissements, d’humour et de tendresse – que par ailleurs le film a parfaitement reproduit. C’est aussi une charge sans ambiguïté- mais pas pour autant agressive, plutôt désabusée et ironique - contre la bêtise, le pouvoir et la religion – TOUTES les religions. Car Satrapi, y ayant été confrontée plus souvent que n’importe quel Occidental moyen – à travers les gardiens de la révolution islamique bien sûr - a maintes raisons de les détester. Ce que l’auteur réussit ici de manière extraordinaire et sans forcer, c’est à transcender les cultures occidentales et musulmanes, qualité sans doute permise par ses quelques séjours en Europe. Comme un pont entre les cultures. Et l’on réalise à la fin du livre qu’il y a beaucoup plus de choses qui rassemblent les peuples que de choses qui les divisent. Une œuvre sans aucun doute universelle, de par son message de tolérance et son humanité, en toute simplicité.
Angus Powderhill
J'adore tombé dans un univers inconnu qui se dévoile petit à petit. Et celui que nous ont concocté Luc Brunschwig et Vincent Bailly fait parti de ceux là ! On plonge littéralement dans ce monde fabuleux et original dès les premières pages. Car on nous embarque dans un monde complet et parfaitement maitrisé, tant dans sa conception que dans sa retranscription graphique. On y croit, quoi ! On s'y sent bien ! On palpite pour nos jeunes protagonistes ! Car le trait de Vincent Bailly sec et nerveux, est remarquablement relevé par les couleurs d'Isabelle Cochet. Et cette collaboration nous fait rencontrer des personnages des plus originaux ! Deux tomes donc, pour le moment, mais quel voyage déjà ! En espérant ardemment que cette série trouve un jour son dénouement et peut-être permettre d'accrocher une cinquième étoile à ce merveilleux ciel étoilé que nous propose Angus Powdehill
Candélabres
Beaucoup de choses m'ont plu dans cette série, je vais donc tenter de toutes les retranscrire par des mots. Déjà, les dessins sont superbes : simples mais justes, sans s'encombrer de trop de détails mais seulement ce qu'il faut. Les couleurs sont sobres et agréables, presque des couleurs chaudes ce qui est très bien adapté au thème. La façon de scénariser, on se croirait dans un film : les endroits où sont représentés les protagonistes sont recherchés et originaux, les angles de « prise de vue » du dessin, les zooms avant et arrière. Et même si il y a peu d'action, cette mise en scène permet de donner du mouvement. Les thèmes abordés sont variés, parfois très visibles et directs, comme le handicap, l'homosexualité et le mystique, mais parfois plus discrets comme la difficile frontière entre le bien et le mal, le mensonge. Et j'ai beaucoup aimé la manière de narrer et de tenir le lecteur en haleine, avec le mystère qui s'éclaircit petit à petit. J'avoue qu'à partir du 2e tome, j'ai avalé la suite d'une seule traite sans m'arrêter tellement j'étais captivé. Je ne connaissais pas Algésiras, mais franchement, ça me donne bien envie d'aller voir les autres séries qu'il a réalisées. Je ne mets pas la note maximale malgré la tentation en attendant de lire le dernier tome qui est censé clôturer la série.
Droit du sol
A l'heure des polémiques posées par le film "Welcome" et le référendum sur la départementalisation française de Mayotte, "Droit du sol" de Charles Masson tombe à point nommé. Si le trait sombre et gras de ce pavé de 433 pages tout en noir et blanc n'avait rien d'attrayant à mes yeux de prime abord, l'immersion dans ce quotidien ultra réaliste, souvent sordide, mais aussi plein d'humanité a tout emporté. Moi qui tiquais sur le graphisme, je me suis même surpris à admirer l'expressivité et le rendu de certaines planches. C'est simple, épuré, dénudé, comme les corps de ces clandestins qui nous sont révélés... Corps flottants après le naufrage des barques des passeurs, corps violés pour prix de ce voyage, corps exploités pour sortir de cette misère, mais heureusement aussi corps passionnés, transcendés et corps caressés. Car ce trait si marqué de Charles Masson sert son lourd récit à merveille. Lourd, car c'est dans la mare que fait du bruit ce pavé, comme cet enfant qu'on jette par dessus bord pour éviter une patrouille policière... Moi qui ne connaissais Mayotte, Madagascar et ses environs que par les rares reportages sur lesquels j'avais pu tomber et l'actualité souvent tragique des JT, j'ai pris cette BD en pleine gueule... On croyait le colonialisme éteint, l'esclavagisme abolit... quelle naïveté ! Les personnages dont on nous brosse le portrait m'ont parfois donné envie de vomir... Heureusement, les protagonistes de cette histoire ne vont faire que croiser ces ordures notoires. En effet, on va suivre quatre/cinq personnages principaux à la psychologie complexe (mais pas prise de tête), aux parcours très différents, loin des clichés et qui rendent parfaitement compte du quotidien de cette ile. Car ces métropolitains expatriés pour des raisons des plus différentes, vont être confronté, encaisser et digérer la dure réalité de cette misère et de l'immigration qui en découle de façons différentes. C'est ces tranches de vie si particulières que nous propose Charles Masson, tout en dénonçant de façon intelligente ce qui se joue là-bas et les drames qui se nouent, sans non plus sombrer dans le pessimisme. Une oeuvre forte qui ne peut laisser indifférent.
Les Guerriers du Silence
J'ai lu assez récemment le roman de Pierre Bordage, et j'étais curieux de voir ce que donnerait son adaptation en BD. C'est une adaptation qui me semble assez bonne ; d'emblée nous sommes plongés dans l'univers de la Confédération de Naflin, au coeur de l'action. Le décor n'est pas posé, on est obligé de suivre de suite, ou de lâcher, malgré les petites clés de lecture encyclopédiques dans les pages arrière des couvertures. J'ai eu le plaisir de retrouver ces petits éléments inventés par Bordage, le colancor, le chairmarché, le Kreuz, les Scaythes les déremats... C'est un univers de grande ampleur, qui compte beaucoup de personnages. J'ai été assez satisfait de la représentation des Scaythes, ces tueurs mentaux aussi terrifiants que mystérieux. Je ne connaissais pas le travail de Philippe Ogaki, mais je trouve qu'il ne s'en sort pas trop mal, notamment au niveau des architectures, des designs techniques. Par contre il doit quand même progresser au niveau des personnages. L'inspiration du manga est fortement marquée, mais je ne suis pas sûr qu'elle devrait l'être autant dans une histoire de Bordage. Il y a aussi un petit manque de maturité au niveau des visages. Aphykit par exemple est de plus en plus moche au fil des pages, un comble pour un personnage dont la beauté doit être transcendée de par son essence très particulière (et qui change plusieurs fois de coiffure dans la série, alors qu'en principe elle n'en a pas le loisir). Il y a de belles ambiances réalisées par ce dessinateur dont l'encrage rappelle par moment celui de Bruno Maïorana sur Garulfo (en même temps c'est Thierry Leprévost, qui a colorisé la série sur le sympathique batracien qui travaille sur "les Guerriers du Silence" à partir du second tome). A propos d'animal pataugeant dans le liquide, j'ai été déçu par le monagre, cette créature abyssale et légendaire qui aide Tixu. On n'en voit finalement pas grand-chose alors que dans le roman il tient une place non négligeable. Le graphisme d'Ogaki rappelle également celui de Patricia Lyfoung, avec laquelle il collabore sur La Rose écarlate... Alors bien sûr, adapter un roman de 700 pages en BD, même en 4 tomes, ce n'est pas évident. Algésiras, dans son travail d'adaptation, a forcément fait des raccourcis. Nous n'avons pas par exemple droit aux discussions entre Filp Asmussa et Long Shu Pae, ni aux conversations de Shari avec sa pierre, ou aux moments où Tixu découvre et apprivoise son osmose avec l'antra d'Aphykit... Ces raccourcis sont là pour ne pas alourdir encore plus un pavé déjà difficile à digérer. Les Guerriers du Silence et ses suites est un livre-univers, et le faire passer au papier est déjà une gageure, plutôt bien relevée par l'équipe de la BD. Mais certains éléments, tout comme dans le roman original, me semblent toujours obscurs, comme les motivations de Bilo Maïtrelly, qui ne semble aider Tixu - au péril de sa vie et de ses séides - que parce qu'ils sont complanétaires... Comme je l'ai dit, on est directement plongé dans l'univers du livre, sans explication préalable. Ceux qui ne connaissent pas l'oeuvre originale risquent d'être un peu déroutés. Ainsi on a du mal à comprendre les positionnements des différentes factions, leurs motivations, on risque de les mélanger en plus... La BD a ce mérite de mettre des "visages" sur ceux-ci. Les interprétations graphiques d'Algésiras et Ogaki me semblent assez bonnes ; Oslustrist ressemble pas mal à l'idée que je m'en faisais, par exemple... Une question me taraude pourtant : pourquoi Tixu garde-t-il ses vêtements après son transfert en déremat sur Marquinat ? Il devrait se retrouver nu comme un ver. La fin de ce quadriptyque peut paraître frustrante, à cause de son côté "non-fin", justement, mais c'est normal, le roman original a connu deux suites. L'indication à la fin du tome 4 "Fin du premier cycle", laisse cependant penser que ces suites seront aussi adaptées. Peut-être quand Ogaki en aura fini avec Meteors... En conclusion ? J'ai été agréablement surpris par cette adaptation. Grâce à un dessin plutôt bon, réhaussé par des coloristes chaleureux et talentueux ; les raccourcis ne gênent pas trop la lecture, mais Algésiras est obligée de composer avec les déficits en narration de l'oeuvre originale. Un 3,5/5, arrondi à 4 pour le courage de l'entreprise.
Lupus
J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire, il m'a fallu la moitié du premier tome pour m'y accrocher. Ensuite plus les pages ont défilées et plus j'ai pris de plaisir à les découvrir et à la savourer. Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est la densité du propos en peu de phrases accompagné d'un gros pouvoir de suggestion à travers le dessin en noir et blanc. Le foisonnement de détails de narration à travers le dessin est très bien maitrisé et va crescendo sans être trop lourd visuellement. Le propos est sensible en abordant des thèmes que j'affectionne tels que la construction de l'adulte à travers les névroses de l'enfance, l'amitié, le désir de fuite à travers le voyage physique et les produits psychotropes, l'amour, l'insoumission. Chaque tome met l'accent sur un thème sans négliger les autres : le fait qu'une assez bonne histoire soit transcrite dans un très bon scénario est la marque d'un travail d'excellente qualité à mon gout. Les personnages sont construits comme dans les bons films au cinéma, de façon complète, complexe et à travers l'action tout au long du récit.
Presque Humains
Très bon recueil, qui permet de saisir une partie de l'étendue du talent graphique de Berni Wrightson, illustrateur légendaire malheureusement peu connu par chez nous, ou plutôt oublié. La couverture est assez laide, ou plutôt disons qu'elle a mal vieilli, mais elle laisse entrevoir ce qu'il y a à l'intérieur. Ces huit histoires ressortent toutes du genre fantastique, un genre qui lui permet de lâcher la bride à son crayon si inventif. Il faut dire que les histoires, dont une seule est apparemment une adaptation de Lovecraft (et quelle histoire ! superbe !) sont particulièrement terrifiantes et efficaces. Pour ma part ma préférée est "Jenifer", cette histoire d'une femme au visage abominable qui sème la mort et la désolation autour d'elle. Un vrai chef d'oeuvre. C'est avec ces histoires qu'on se rend compte que Wrightson a influencé des auteurs comme Guillaume Sorel ou encore Jean-Baptiste Andreae... Un auteur majeur, un recueil de premier choix, hélas introuvable ou presque.