L'ensemble est d'excellente facture, tant du point de vue des dessins, magnifiques, dans une monotonie de tons gris et ocres uniquement brisée par l'apparition du rouge sang, que du point de vue du scénario et de l'univers bien travaillé et dense. Il m'a fallu plusieurs lectures pour comprendre qui était dans quel camp, qui trahissait qui, et pourquoi.
Le dessin est soigné, léché, bien maitrisé, dans un style tout à fait reconnaissable. Le peu de couleurs utilisées nous renvoie immédiatement à cette époque révolue où le monde se couchait sur photos en dégradés de sépia ou en noir et blanc. Cette palette de couleurs correspond bien à cette atmosphère de fin du monde, de dernier baroud de l'humanité.
Ces derniers jours des hommes se passent dans une ambiance sombre, de ciel obscurci, avec un soleil qui ne fera finalement son apparition que durant les dernières heures du récit comme pour mieux saluer le changement qui se profile à l'horizon, même si en l'espèce, mère nature n'en sortira pas forcément grandie.
Le rouge sang, utilisé par petites touches, que ce soit pour mieux dépeindre les derniers instants des personnages fauchés comme les blés par leur destin, ou pour renforcer la pesanteur du décorum et de la symbolique nazie teinte à sa façon cet univers et indique bien la couleur de l'album, violent et désespéré.
Saluons enfin le soin consacré au détail que ce soit des habits, des lieux ou des armes mises en jeu, tout est historique, ou, a-historique mais de qualité.
Le scénario quant à lui est efficace. Il emprunte néanmoins un certain classicisme dans les moyens et les ambitions des personnages mais se rattrape par sa clairvoyance et sa méticulosité. Nous ne sommes pas ici en face d'un énième opus où, sous prétexte d'uchronie, on part dans un grand n'importe quoi grand-guignolesque. Ici l'univers est fouillé, construit, détaillé, tant du point de vue de la trame du récit que des personnages.
Les personnages, parlons-en.
Ici, l'élite du 3ème Reich côtoie les "anonymes" perdus au milieu des bouleversements de ce monde en déclin.
Prenez les pires bourreaux que l'humanité a porté, une litanie de noms en "H", grossissez à peine le trait pour certains et vous obtenez une bande de salopards ne reculant devant rien pour asservir le monde, pour écraser son frère, son voisin, son ennemi sous sa botte. Chacun de ces tristes sires se montre fidèle dans son comportement par rapport à l'histoire, Heydrich est une toujours ordure, Canary doute toujours de sa loyauté, etc...
Certains personnages qui, historiquement, se sont opposés à Hitler (disparu dans l'histoire) rejoignent là aussi les rangs de la rébellion face à l'horreur annoncée.
Quoiqu'en voulant en éviter une, n'en déclenchent-ils au final pas une autre ?
On retrouve donc tout le gotha nazi, se trahissant, s'assassinant, louvoyant entre deux eaux tout au long de l'histoire, ou de l'Histoire si vous préférez.
L'auteur prend un malin plaisir, tel Quentin Tarantino dans "Inglorious Basterds", à les trucider par pelletées au gré de ses envies et au service de l'avancée de l'action. Nul ne semble invulnérable. Qui en sortira indemne ?
Au final, les plus pourris ne se révélant pas être ceux que l'on croyait.
Mais tout n'est pas noir, quelques lueurs d'espoir transparaissent ici ou là. Flammes incertaines et vaillantes face au cours des choses, un rien suffirait à les éteindre, cet espoir étant surtout porté par des "anonymes", des hommes de l'ombre ou des anciennes victimes.
Des personnages aux petits oignons et à la personnalité travaillée, qu'il soit issus de l'Histoire ou créés de toutes pièces, mais qui ne seraient rien sans un univers crédibles où s'ébattre.
Et de ce côté là, nous sommes servis.
Block 109 c'est l'Allemagne nazie mais dopée aux stéroïdes, une sorte de Bigger Than Life à l'américaine, un What-If pleinement assuré. Nous sommes de plain pied dans le domaine de l'uchronie.
Ici, la course à l'armement a joué à fond. Les projets les plus fous qui, dans la réalité, n'avaient pu se réaliser pleinement du fait de la défaite du Reich, ont ici abouti pour la plupart. Qu'ils soient réalistes ou plus échevelés.
Exo-armures, chasseurs à réaction, missiles nucléaires et autres engins de mort sont présents en nombre sur les champs de bataille. Par contre ici, point de pouvoirs psychiques ou autres manipulations surnaturelles, la science peut tout expliquer. Les pires ravages sortent bien de l'esprit de scientifiques dérangés au service d'une machine enragée.
Et c'est dans un univers cohérent, qui aurait pu exister, que l'on se retrouve emporté par le tourbillon des évènements de ces derniers jours avant une nouvelle ère.
En refermant l'ouvrage, on se surprend à rêver... non, rêver n'est peut être pas un terme convenable pour un univers où les horreurs nazies historiques ou imaginaires sont bien présentes... espérer conviendrait mieux. Oui, on se met à espérer de futures incursions dans cet univers que ce soit pour nous raconter les prémices de cette guerre, les évènements antérieurs ou parallèles, mais pas la suite... Car en elle même la fin de cet ouvrage est très symbolique et marquante, teintée de mélancolie et d'un espoir dont on doute. Pas besoin d'en rajouter après celle-ci.
Une lecture que je conseille donc ardemment à tous les amateurs d'uchronies ou d'histoire de la seconde guerre mondiale, ainsi qu'à tous les autres. On passe un bon moment, on réfléchit, on apprécie les graphismes ainsi que le papier de qualité, on s'évade, certes pour un monde pas franchement recommandable mais Ô combien détaillé avec soin.
J'aurais bien quelques critiques à formuler mais elles se perdent dans le brouhaha de ma satisfaction générale et quasi entière.
Merci pour ce bel ouvrage.
Cette bande dessinée jeunesse comporte un rebondissement final surprenant qui donne une autre dimension à l'histoire. Les dessins sont jolis, les personnages sont mignons et les couleurs collent bien avec les actions. Le seul point faible est peut-être la longueur du livre, 26 pages vite dévorées. Mais il mérite une bonne note car avec mes enfants nous avons passé un bon moment de lecture. Je recommande.
Naoki Urasawa est, on le sait depuis Monster et 20th Century Boys, un conteur extrêmement doué, un maitre du suspens, mais qui a tendance à se perdre un peu dans les ramifications de ses histoires, pour finalement livrer des fins un peu frustrantes, voire décevantes, et des développements parfois hasardeux.
Aussi est-il particulièrement intéressant de le suivre dans cette adaptation de l'œuvre qui fut à l'origine de sa vocation de mangaka : "le robot le plus fort du monde", un épisode des aventures d'Astro/Atom, par le "roi de manga", j'ai nommé Osamu Tezuka. La trame de l'histoire lui est imposée, il n'a plus qu'à broder sur le thème avec le talent qu'on lui connait, on sait qu'il ne pourra pas se perdre en route, et c'est tant mieux. On évite ainsi l'histoire à rallonge, et cette série, déjà finie au Japon, tiendra en définitive en 8 tomes.
Passionnant, "Pluto" (pourquoi diable ne l'ont-ils pas traduit par "Pluton" ???) l'est à plus d'un titre.
De par les thématiques abordées tout d'abord : même si Asimov ou Philip K Dick ont déjà bien balisé le terrain (on pense tout de suite à "Blade Runner"), la réflexion d'Urasawa sur le thème des cyborgs et robots et comment ils nous interrogent sur notre propre humanité est sensible et prometteuse (il faudra attendre quelques tomes pour se prononcer complètement), et les résonances qu'il ne manque pas de distiller sur notre monde d'aujourd'hui (guerre mondiale au proche orient, armes de destructions massives...) ne le sont pas moins.
J'ai également été vraiment impressionnée par l'intelligence avec laquelle Urasawa s'est approprié le monde de Tezuka. Sa vision d'Astro est à ce titre absolument exemplaire, à la fois fidèle à l'originale mais plus profonde et mature, propice à la réflexion (sur la manière dont l'image d'Astro est utilisée à des fins de propagande par exemple, où sur ce qui fait d'Astro un robot vraiment exceptionnel).
Bref, j'attends la suite avec une réelle impatience. Si Urasawa continue sur ce qu'il y a de meilleur dans ces 2 premiers tomes, ce sera le 5/5 assuré... mais s'ils s'emmêle dans ses tics narratifs et ses passages faciles (comme le passage sur North2, tellement vu et revu), il se peut que je sois au final déçue.
Mais j'ai confiance !
(à noter, une excellente chronique de du9 sur le sujet, avec des comparaisons très intéressantes avec l'oeuvre originale de Tezuka)
Ah ah, je me suis bien poilée en lisant ce Noob ! Et je n'y connais absolument rien en jeux en ligne, mmorpg et compagnie, juste ce que peut m'en dire quelque spécialiste de ma connaissance (ce qui me permet entre autres d'enrichir mon vocabulaire et de savoir à peu près de quoi parle la présente BD…).
Noob est une suite d'historiettes sur le thème du jeu en ligne, des perso, des quêtes, des guildes, des joueurs invétérés et surtout d'un noob (un désespérant et éternel débutant, si j'ai bien tout compris) qui fait systématiquement foirer les missions de ses coéquipiers par son inattention, la vétusté de son matériel ou son incompétence incurable ! Mais il lui arrive également de remporter des victoires… le plus souvent à l'insu de son plein gré.
Le dessin est excellent : petits personnages-avatars à grosses têtes, belles couleurs vives, dynamisme, action, jolis décors détaillés : tout est là pour le plaisir des yeux. Le parallèle entre la vraie vie et le jeu (coupure de réseau, endormissement du joueur, bugs du jeu, etc…) est à chaque fois l'occasion de casser le rythme et de mettre nos héros dans un embarras assez rigolo.
A noter que Noob est à l'origine une web série, diffusée sur Nolife TV, qui a un site ici et qui se décline également en romans et DVD.
Vraiment très sympathique, même (surtout ? ) pour une novice comme moi.
Sans vouloir faire dans le jeu de mot pourri (… mais un peu quand même), c’est une vraie tuerie ce truc ! Un coup de maître, depuis le titre inspiré jusqu'à la dernière réplique en quatrième de couverture.
Première page de l’album, premier choc frontal : des tonalités sombres, puissantes, qui rappellent immédiatement le (sublime) Roi des Mouches (normal me direz vous, c’est la même coloriste) et un dessin d’emblée présent, très prégnant. Une ligne sauce Crumb dont le crayon plus gras et généreux se serait noyé dans la gomina. Ultra expressif. Magnifique. Dans la foulée, une seconde claque dans la mouille ; l’ambiance. Dès la scène d’ouverture, on est dans le trip. Une voiture, deux personnages de dos et une conversation teintée d’un « assent hispanique carricatoural si délicio (y’adore) » évoquent immanquablement les échanges Vincent Vega / Jules Winnfield dans le cultissime Pulp fiction. Oui, on y est dans cette bagnole, et ça pue le vieux jeans crade et le mélange patchouli, cheveux gras. Indice que ça ne va pas être tout propre, pas vraiment moral. Ça risque de saigner et même de trasher. Qu’importe ! On ne peut s’empêcher d’y hasarder un nez plus curieux, un œil voyeur un peu coupable et alpagué par le bout du cheveu on finira par y laisser toute la banane. Irrémédiablement chopé par un scénario déjanté déployant son imprévisibilité dans une épopée tragicomique underground, un road movie surréaliste où absolument tout est à déguster.
À tout saigneur, tout honneur, commençons par la présentation de nos « gentils » compagnons de voyage. Une schtroumpfette androgyne taille XXL à la diplomatie très… tactile ; un petit prodige de la gâchette et du silencieux camouflé derrière une frange adolescente et flanqué d’un alter ego mexicain, prince ès manipulation de l’outillage qui fait bobo là où ça fait le plus mal ; un succédané de Docteur Mangele métissé Folamour nostalgique inconsolable de toute une époque martiale et musicale ; et enfin, une meute inépuisable d’ic(l)ônes version Nashville à la mèche gonflée et au coup de reins diabolique… Pléiade improbable de héros, tous plus barrés les uns que les autres, mais que l’on va aimer spontanément. Charismatiques, si beaux, chacun avec une vraie gueule, ils font montre d’un incontestable panache dans leur démesure et dégagent une presque sensualité. J’ai éprouvé une réelle tendresse pour certains d’entre eux (l’Elvis de poche m’a fait fondre).
Une brochette « poétisée » par le génie de la mise en scène qui accumule les prises de vues inventives, les cadrages habiles et varie les grandes cases magnifiques ou les gigas gros plans dans ta tronche. Cette narration, pensée, réglée au poil de cul, dompte l’apparente anarchie d’une histoire dont elle désamorce la violence par une excentricité omniprésente. Ses acteurs délirants, son comique maitrisé dans les petits riens (un simple geste, un regard en coin), ses répliques à l’ironie vacharde ou sa logorrhée verbale à la philosophie souvent hésitante offrent un enthousiasme permanent qui se colorera d’une nuance supplémentaire quand débouleront les dernières planches. L’épilogue qui gratouillera les plus grincheux (pas moi en tout cas) par son côté « ah ouais, maintenant que j’ai bien déliré faut que je leur explique tout vite fait », mais qui libèrera par-dessus tout une ultime jubilation rétroactive. Le deuxième effet Kill Cool.
Après un premier Dérapage déroutant ( :) ), les auteurs nous confirment qu’ils sont bien branchés sur le même courant alternatif en s’improvisant dealers horlogers d’un trash ordonné, burlesque et décoiffant. Prions qu’ils continuent de bosser longtemps ensemble (David ? Renaud ? Pas de blagues, hein ? Je suis méchamment accro’ et va me falloir une dose régulière…).
Ça y est… Vous l’entendez maintenant ? La petite musique… Quoi ? C’est du Rock’n Roll ça ? Oh putain, quel pied !
Oubliez un instant vos leçons d'histoire, avec « Nico » vous allez en découvrir une autre, différente et plus surprenante. Et si l'Amérique avait su utiliser à profit la technologie d'une certaine soucoupe écrasée à Roswell ? Marylin Monroe ne se serait pas suicidée, Kennedy n'aurait peut-être jamais été à Dallas, Fidel Castro aurait pu préparer sa révolution à bord d'un train propulsé à l'énergie atomique...
Vous l'aurez compris, on se retrouve en plein dans l'uchronie, un genre qui a déjà été exploré à de nombreuses reprises, dont récemment avec des titres comme « Uchronie(s) » ou encore « L'ultime Chimère ». Cette fois, c'est Fred Duval (Carmen Mc Callum, Travis, 500 Fusils...) un habitué du style qui signe le scénario de cette nouvelle série prometteuse. Intrigue rudement menée, souplesse dans l'écriture et aventure périlleuse constituent la trame de ce premier tome. Le toujours aussi talentueux Philippe Berthet signe donc cet album. Son dessin épuré à l'esthétique gracieuse n'est pas sans rappeler « Yoni », une autre série du même auteur parue chez Dupuis, où la Science-Fiction était à l'avant scène. Avec « Nico », Philippe Berthet confirme donc son habileté dans un style pas toujours évident.
Enfin, sachez qu'il existe une version luxe de « Atomium Express », dos toilé et cahier graphique en fin d'album. A conseiller aux amateurs de bonnes séries qui y trouveront leur bonheur.
Pour tout dire, j’étais réticent à acheter cette bd. La faute à son éditeur, champion toute catégorie pour le nombre de séries abandonnées. Alors voir que cette série comportera 4 tomes au final, ça a de quoi faire hésiter. Passé outre ces préjugés, j’ai finalement lu ce premier opus et je l’ai trouvé "franchement bien".
Etienne Willem est un perfectionniste. Son trait est précis et les décors foisonnent sans pour autant nuire à la lisibilité des planches. Son style est particulièrement bien adapté à la bd animalière et n’est pas sans rappeler Robin des Bois de Disney. De plus, un gros travail sur la couleur a été réalisé. Le récit n’est pas en reste avec une trame riche et une narration réfléchie. Bref, on sent que l’auteur a pris le temps de développer son histoire. Espérons que la suite soit du même tonneau !
Un coup de cœur. Une bd à acheter impérativement pour éviter qu’elle tombe aux oubliettes . . .
Avec Pontarolo, j'ai à chaque fois été surpris et surtout comblé par mes lectures.
"Sapiens" est un excellent one shot à l'univers onirique rempli de messages.
Cette vision est complexe et structurée. L'univers mis en place et le scénario n'ont rien de farfelu, c'est bien pensé et l'auteur nous emmène où bon lui semble.
Graphiquement, je me répète mais je pense à Andréas pour le trait anguleux et les cadrages atypiques et osés. La colorisation n'est pas en reste, je l'ai adorée.
Le format spécifique de cette collection est un atout avec un auteur de ce calibre. Il occupe la place avec intelligence et finesse.
C'est vraiment un coup de coeur, il y a dans cette BD tout ce que j'attends dans mes lectures.
Oh là là quel dessin mes amis, quel dessin !
Pour moi Alain Brion est proche du niveau de Grzegorz Rosinski, le dessinateur de Thorgal et de Hans, avec cette épopée antique et mésopotamienne. Grâce à une adéquation exceptionnelle des couleurs et une technique hors pair, il y a tout simplement là certaines des plus belles planches que j'aie jamais vues... Je suis particulièrement sensible aux constructions architecturales, et même si je ne connais à peu près rien à la civilisation Sumerienne, je dois dire que la beauté des décors est à couper le souffle. Les personnages ne sont pas en reste, bénéficiant de proportions -surtout ces dames- d'une justesse remarquable.
En temps normal je ne m'intéresse pas vraiment à cette période et cette région du monde, mais le récit de Julien Blondel, qui est très linéaire, se lit très facilement, et même si le destin de Gilgamesh semble se jouer entre dieux, il est suffisamment efficace pour accrocher le lecteur et lui donner envie de suivre la suite de cette très bonne nouveauté...
Nouvel album du prolifique David Chauvel. Il signe ici une adaptation très fidèle de la célèbre histoire d’Alice au pays des merveilles. L’histoire est connue de tous, notamment grâce à la version animée de Disney. Pas de surprise de ce coté là. Cette plongée tortueuse au fond des méandres du cerveau de la jeune fille offrent de bien étranges rencontres. Et ces déambulations qui s’enchainent ne sont pas d’une limpidité totale, tant le récit joue sur la psychologie et l’inconscient.
Cela dit, l’intérêt de cette version est ailleurs. Et il y a une très bonne raison de s’intéresser de près à cette BD, même (surtout) si vous en connaissez déjà l'histoire. Cette raison porte un nom : Xavier Collette. Il signe ici sa première BD et il faut espérer que beaucoup d’autres vont suivre : quel talent ! Les planches sont toutes plus magnifiques les unes que les autres. Ce style est juste splendide. Personnages, animaux, décors, tout est soigné, maitrisé, original. Les couleurs donnent des ambiances merveilleuses et changent du tout au tout d’une scène à une autre. La touche d’originalité se retrouve même dans la mise en page et les cadrages avec, là encore, beaucoup de justesse.
Chapeau…
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Block 109
L'ensemble est d'excellente facture, tant du point de vue des dessins, magnifiques, dans une monotonie de tons gris et ocres uniquement brisée par l'apparition du rouge sang, que du point de vue du scénario et de l'univers bien travaillé et dense. Il m'a fallu plusieurs lectures pour comprendre qui était dans quel camp, qui trahissait qui, et pourquoi. Le dessin est soigné, léché, bien maitrisé, dans un style tout à fait reconnaissable. Le peu de couleurs utilisées nous renvoie immédiatement à cette époque révolue où le monde se couchait sur photos en dégradés de sépia ou en noir et blanc. Cette palette de couleurs correspond bien à cette atmosphère de fin du monde, de dernier baroud de l'humanité. Ces derniers jours des hommes se passent dans une ambiance sombre, de ciel obscurci, avec un soleil qui ne fera finalement son apparition que durant les dernières heures du récit comme pour mieux saluer le changement qui se profile à l'horizon, même si en l'espèce, mère nature n'en sortira pas forcément grandie. Le rouge sang, utilisé par petites touches, que ce soit pour mieux dépeindre les derniers instants des personnages fauchés comme les blés par leur destin, ou pour renforcer la pesanteur du décorum et de la symbolique nazie teinte à sa façon cet univers et indique bien la couleur de l'album, violent et désespéré. Saluons enfin le soin consacré au détail que ce soit des habits, des lieux ou des armes mises en jeu, tout est historique, ou, a-historique mais de qualité. Le scénario quant à lui est efficace. Il emprunte néanmoins un certain classicisme dans les moyens et les ambitions des personnages mais se rattrape par sa clairvoyance et sa méticulosité. Nous ne sommes pas ici en face d'un énième opus où, sous prétexte d'uchronie, on part dans un grand n'importe quoi grand-guignolesque. Ici l'univers est fouillé, construit, détaillé, tant du point de vue de la trame du récit que des personnages. Les personnages, parlons-en. Ici, l'élite du 3ème Reich côtoie les "anonymes" perdus au milieu des bouleversements de ce monde en déclin. Prenez les pires bourreaux que l'humanité a porté, une litanie de noms en "H", grossissez à peine le trait pour certains et vous obtenez une bande de salopards ne reculant devant rien pour asservir le monde, pour écraser son frère, son voisin, son ennemi sous sa botte. Chacun de ces tristes sires se montre fidèle dans son comportement par rapport à l'histoire, Heydrich est une toujours ordure, Canary doute toujours de sa loyauté, etc... Certains personnages qui, historiquement, se sont opposés à Hitler (disparu dans l'histoire) rejoignent là aussi les rangs de la rébellion face à l'horreur annoncée. Quoiqu'en voulant en éviter une, n'en déclenchent-ils au final pas une autre ? On retrouve donc tout le gotha nazi, se trahissant, s'assassinant, louvoyant entre deux eaux tout au long de l'histoire, ou de l'Histoire si vous préférez. L'auteur prend un malin plaisir, tel Quentin Tarantino dans "Inglorious Basterds", à les trucider par pelletées au gré de ses envies et au service de l'avancée de l'action. Nul ne semble invulnérable. Qui en sortira indemne ? Au final, les plus pourris ne se révélant pas être ceux que l'on croyait. Mais tout n'est pas noir, quelques lueurs d'espoir transparaissent ici ou là. Flammes incertaines et vaillantes face au cours des choses, un rien suffirait à les éteindre, cet espoir étant surtout porté par des "anonymes", des hommes de l'ombre ou des anciennes victimes. Des personnages aux petits oignons et à la personnalité travaillée, qu'il soit issus de l'Histoire ou créés de toutes pièces, mais qui ne seraient rien sans un univers crédibles où s'ébattre. Et de ce côté là, nous sommes servis. Block 109 c'est l'Allemagne nazie mais dopée aux stéroïdes, une sorte de Bigger Than Life à l'américaine, un What-If pleinement assuré. Nous sommes de plain pied dans le domaine de l'uchronie. Ici, la course à l'armement a joué à fond. Les projets les plus fous qui, dans la réalité, n'avaient pu se réaliser pleinement du fait de la défaite du Reich, ont ici abouti pour la plupart. Qu'ils soient réalistes ou plus échevelés. Exo-armures, chasseurs à réaction, missiles nucléaires et autres engins de mort sont présents en nombre sur les champs de bataille. Par contre ici, point de pouvoirs psychiques ou autres manipulations surnaturelles, la science peut tout expliquer. Les pires ravages sortent bien de l'esprit de scientifiques dérangés au service d'une machine enragée. Et c'est dans un univers cohérent, qui aurait pu exister, que l'on se retrouve emporté par le tourbillon des évènements de ces derniers jours avant une nouvelle ère. En refermant l'ouvrage, on se surprend à rêver... non, rêver n'est peut être pas un terme convenable pour un univers où les horreurs nazies historiques ou imaginaires sont bien présentes... espérer conviendrait mieux. Oui, on se met à espérer de futures incursions dans cet univers que ce soit pour nous raconter les prémices de cette guerre, les évènements antérieurs ou parallèles, mais pas la suite... Car en elle même la fin de cet ouvrage est très symbolique et marquante, teintée de mélancolie et d'un espoir dont on doute. Pas besoin d'en rajouter après celle-ci. Une lecture que je conseille donc ardemment à tous les amateurs d'uchronies ou d'histoire de la seconde guerre mondiale, ainsi qu'à tous les autres. On passe un bon moment, on réfléchit, on apprécie les graphismes ainsi que le papier de qualité, on s'évade, certes pour un monde pas franchement recommandable mais Ô combien détaillé avec soin. J'aurais bien quelques critiques à formuler mais elles se perdent dans le brouhaha de ma satisfaction générale et quasi entière. Merci pour ce bel ouvrage.
Le Plat du jour - Une aventure de Comédon le chien cuisinier
Cette bande dessinée jeunesse comporte un rebondissement final surprenant qui donne une autre dimension à l'histoire. Les dessins sont jolis, les personnages sont mignons et les couleurs collent bien avec les actions. Le seul point faible est peut-être la longueur du livre, 26 pages vite dévorées. Mais il mérite une bonne note car avec mes enfants nous avons passé un bon moment de lecture. Je recommande.
Pluto
Naoki Urasawa est, on le sait depuis Monster et 20th Century Boys, un conteur extrêmement doué, un maitre du suspens, mais qui a tendance à se perdre un peu dans les ramifications de ses histoires, pour finalement livrer des fins un peu frustrantes, voire décevantes, et des développements parfois hasardeux. Aussi est-il particulièrement intéressant de le suivre dans cette adaptation de l'œuvre qui fut à l'origine de sa vocation de mangaka : "le robot le plus fort du monde", un épisode des aventures d'Astro/Atom, par le "roi de manga", j'ai nommé Osamu Tezuka. La trame de l'histoire lui est imposée, il n'a plus qu'à broder sur le thème avec le talent qu'on lui connait, on sait qu'il ne pourra pas se perdre en route, et c'est tant mieux. On évite ainsi l'histoire à rallonge, et cette série, déjà finie au Japon, tiendra en définitive en 8 tomes. Passionnant, "Pluto" (pourquoi diable ne l'ont-ils pas traduit par "Pluton" ???) l'est à plus d'un titre. De par les thématiques abordées tout d'abord : même si Asimov ou Philip K Dick ont déjà bien balisé le terrain (on pense tout de suite à "Blade Runner"), la réflexion d'Urasawa sur le thème des cyborgs et robots et comment ils nous interrogent sur notre propre humanité est sensible et prometteuse (il faudra attendre quelques tomes pour se prononcer complètement), et les résonances qu'il ne manque pas de distiller sur notre monde d'aujourd'hui (guerre mondiale au proche orient, armes de destructions massives...) ne le sont pas moins. J'ai également été vraiment impressionnée par l'intelligence avec laquelle Urasawa s'est approprié le monde de Tezuka. Sa vision d'Astro est à ce titre absolument exemplaire, à la fois fidèle à l'originale mais plus profonde et mature, propice à la réflexion (sur la manière dont l'image d'Astro est utilisée à des fins de propagande par exemple, où sur ce qui fait d'Astro un robot vraiment exceptionnel). Bref, j'attends la suite avec une réelle impatience. Si Urasawa continue sur ce qu'il y a de meilleur dans ces 2 premiers tomes, ce sera le 5/5 assuré... mais s'ils s'emmêle dans ses tics narratifs et ses passages faciles (comme le passage sur North2, tellement vu et revu), il se peut que je sois au final déçue. Mais j'ai confiance ! (à noter, une excellente chronique de du9 sur le sujet, avec des comparaisons très intéressantes avec l'oeuvre originale de Tezuka)
Noob
Ah ah, je me suis bien poilée en lisant ce Noob ! Et je n'y connais absolument rien en jeux en ligne, mmorpg et compagnie, juste ce que peut m'en dire quelque spécialiste de ma connaissance (ce qui me permet entre autres d'enrichir mon vocabulaire et de savoir à peu près de quoi parle la présente BD…). Noob est une suite d'historiettes sur le thème du jeu en ligne, des perso, des quêtes, des guildes, des joueurs invétérés et surtout d'un noob (un désespérant et éternel débutant, si j'ai bien tout compris) qui fait systématiquement foirer les missions de ses coéquipiers par son inattention, la vétusté de son matériel ou son incompétence incurable ! Mais il lui arrive également de remporter des victoires… le plus souvent à l'insu de son plein gré. Le dessin est excellent : petits personnages-avatars à grosses têtes, belles couleurs vives, dynamisme, action, jolis décors détaillés : tout est là pour le plaisir des yeux. Le parallèle entre la vraie vie et le jeu (coupure de réseau, endormissement du joueur, bugs du jeu, etc…) est à chaque fois l'occasion de casser le rythme et de mettre nos héros dans un embarras assez rigolo. A noter que Noob est à l'origine une web série, diffusée sur Nolife TV, qui a un site ici et qui se décline également en romans et DVD. Vraiment très sympathique, même (surtout ? ) pour une novice comme moi.
Le Syndrome de Warhol
Sans vouloir faire dans le jeu de mot pourri (… mais un peu quand même), c’est une vraie tuerie ce truc ! Un coup de maître, depuis le titre inspiré jusqu'à la dernière réplique en quatrième de couverture. Première page de l’album, premier choc frontal : des tonalités sombres, puissantes, qui rappellent immédiatement le (sublime) Roi des Mouches (normal me direz vous, c’est la même coloriste) et un dessin d’emblée présent, très prégnant. Une ligne sauce Crumb dont le crayon plus gras et généreux se serait noyé dans la gomina. Ultra expressif. Magnifique. Dans la foulée, une seconde claque dans la mouille ; l’ambiance. Dès la scène d’ouverture, on est dans le trip. Une voiture, deux personnages de dos et une conversation teintée d’un « assent hispanique carricatoural si délicio (y’adore) » évoquent immanquablement les échanges Vincent Vega / Jules Winnfield dans le cultissime Pulp fiction. Oui, on y est dans cette bagnole, et ça pue le vieux jeans crade et le mélange patchouli, cheveux gras. Indice que ça ne va pas être tout propre, pas vraiment moral. Ça risque de saigner et même de trasher. Qu’importe ! On ne peut s’empêcher d’y hasarder un nez plus curieux, un œil voyeur un peu coupable et alpagué par le bout du cheveu on finira par y laisser toute la banane. Irrémédiablement chopé par un scénario déjanté déployant son imprévisibilité dans une épopée tragicomique underground, un road movie surréaliste où absolument tout est à déguster. À tout saigneur, tout honneur, commençons par la présentation de nos « gentils » compagnons de voyage. Une schtroumpfette androgyne taille XXL à la diplomatie très… tactile ; un petit prodige de la gâchette et du silencieux camouflé derrière une frange adolescente et flanqué d’un alter ego mexicain, prince ès manipulation de l’outillage qui fait bobo là où ça fait le plus mal ; un succédané de Docteur Mangele métissé Folamour nostalgique inconsolable de toute une époque martiale et musicale ; et enfin, une meute inépuisable d’ic(l)ônes version Nashville à la mèche gonflée et au coup de reins diabolique… Pléiade improbable de héros, tous plus barrés les uns que les autres, mais que l’on va aimer spontanément. Charismatiques, si beaux, chacun avec une vraie gueule, ils font montre d’un incontestable panache dans leur démesure et dégagent une presque sensualité. J’ai éprouvé une réelle tendresse pour certains d’entre eux (l’Elvis de poche m’a fait fondre). Une brochette « poétisée » par le génie de la mise en scène qui accumule les prises de vues inventives, les cadrages habiles et varie les grandes cases magnifiques ou les gigas gros plans dans ta tronche. Cette narration, pensée, réglée au poil de cul, dompte l’apparente anarchie d’une histoire dont elle désamorce la violence par une excentricité omniprésente. Ses acteurs délirants, son comique maitrisé dans les petits riens (un simple geste, un regard en coin), ses répliques à l’ironie vacharde ou sa logorrhée verbale à la philosophie souvent hésitante offrent un enthousiasme permanent qui se colorera d’une nuance supplémentaire quand débouleront les dernières planches. L’épilogue qui gratouillera les plus grincheux (pas moi en tout cas) par son côté « ah ouais, maintenant que j’ai bien déliré faut que je leur explique tout vite fait », mais qui libèrera par-dessus tout une ultime jubilation rétroactive. Le deuxième effet Kill Cool. Après un premier Dérapage déroutant ( :) ), les auteurs nous confirment qu’ils sont bien branchés sur le même courant alternatif en s’improvisant dealers horlogers d’un trash ordonné, burlesque et décoiffant. Prions qu’ils continuent de bosser longtemps ensemble (David ? Renaud ? Pas de blagues, hein ? Je suis méchamment accro’ et va me falloir une dose régulière…). Ça y est… Vous l’entendez maintenant ? La petite musique… Quoi ? C’est du Rock’n Roll ça ? Oh putain, quel pied !
Nico
Oubliez un instant vos leçons d'histoire, avec « Nico » vous allez en découvrir une autre, différente et plus surprenante. Et si l'Amérique avait su utiliser à profit la technologie d'une certaine soucoupe écrasée à Roswell ? Marylin Monroe ne se serait pas suicidée, Kennedy n'aurait peut-être jamais été à Dallas, Fidel Castro aurait pu préparer sa révolution à bord d'un train propulsé à l'énergie atomique... Vous l'aurez compris, on se retrouve en plein dans l'uchronie, un genre qui a déjà été exploré à de nombreuses reprises, dont récemment avec des titres comme « Uchronie(s) » ou encore « L'ultime Chimère ». Cette fois, c'est Fred Duval (Carmen Mc Callum, Travis, 500 Fusils...) un habitué du style qui signe le scénario de cette nouvelle série prometteuse. Intrigue rudement menée, souplesse dans l'écriture et aventure périlleuse constituent la trame de ce premier tome. Le toujours aussi talentueux Philippe Berthet signe donc cet album. Son dessin épuré à l'esthétique gracieuse n'est pas sans rappeler « Yoni », une autre série du même auteur parue chez Dupuis, où la Science-Fiction était à l'avant scène. Avec « Nico », Philippe Berthet confirme donc son habileté dans un style pas toujours évident. Enfin, sachez qu'il existe une version luxe de « Atomium Express », dos toilé et cahier graphique en fin d'album. A conseiller aux amateurs de bonnes séries qui y trouveront leur bonheur.
L'Épée d'Ardenois
Pour tout dire, j’étais réticent à acheter cette bd. La faute à son éditeur, champion toute catégorie pour le nombre de séries abandonnées. Alors voir que cette série comportera 4 tomes au final, ça a de quoi faire hésiter. Passé outre ces préjugés, j’ai finalement lu ce premier opus et je l’ai trouvé "franchement bien". Etienne Willem est un perfectionniste. Son trait est précis et les décors foisonnent sans pour autant nuire à la lisibilité des planches. Son style est particulièrement bien adapté à la bd animalière et n’est pas sans rappeler Robin des Bois de Disney. De plus, un gros travail sur la couleur a été réalisé. Le récit n’est pas en reste avec une trame riche et une narration réfléchie. Bref, on sent que l’auteur a pris le temps de développer son histoire. Espérons que la suite soit du même tonneau ! Un coup de cœur. Une bd à acheter impérativement pour éviter qu’elle tombe aux oubliettes . . .
Sapiens
Avec Pontarolo, j'ai à chaque fois été surpris et surtout comblé par mes lectures. "Sapiens" est un excellent one shot à l'univers onirique rempli de messages. Cette vision est complexe et structurée. L'univers mis en place et le scénario n'ont rien de farfelu, c'est bien pensé et l'auteur nous emmène où bon lui semble. Graphiquement, je me répète mais je pense à Andréas pour le trait anguleux et les cadrages atypiques et osés. La colorisation n'est pas en reste, je l'ai adorée. Le format spécifique de cette collection est un atout avec un auteur de ce calibre. Il occupe la place avec intelligence et finesse. C'est vraiment un coup de coeur, il y a dans cette BD tout ce que j'attends dans mes lectures.
L'Epopée de Gilgamesh
Oh là là quel dessin mes amis, quel dessin ! Pour moi Alain Brion est proche du niveau de Grzegorz Rosinski, le dessinateur de Thorgal et de Hans, avec cette épopée antique et mésopotamienne. Grâce à une adéquation exceptionnelle des couleurs et une technique hors pair, il y a tout simplement là certaines des plus belles planches que j'aie jamais vues... Je suis particulièrement sensible aux constructions architecturales, et même si je ne connais à peu près rien à la civilisation Sumerienne, je dois dire que la beauté des décors est à couper le souffle. Les personnages ne sont pas en reste, bénéficiant de proportions -surtout ces dames- d'une justesse remarquable. En temps normal je ne m'intéresse pas vraiment à cette période et cette région du monde, mais le récit de Julien Blondel, qui est très linéaire, se lit très facilement, et même si le destin de Gilgamesh semble se jouer entre dieux, il est suffisamment efficace pour accrocher le lecteur et lui donner envie de suivre la suite de cette très bonne nouveauté...
Alice au pays des merveilles (Glénat)
Nouvel album du prolifique David Chauvel. Il signe ici une adaptation très fidèle de la célèbre histoire d’Alice au pays des merveilles. L’histoire est connue de tous, notamment grâce à la version animée de Disney. Pas de surprise de ce coté là. Cette plongée tortueuse au fond des méandres du cerveau de la jeune fille offrent de bien étranges rencontres. Et ces déambulations qui s’enchainent ne sont pas d’une limpidité totale, tant le récit joue sur la psychologie et l’inconscient. Cela dit, l’intérêt de cette version est ailleurs. Et il y a une très bonne raison de s’intéresser de près à cette BD, même (surtout) si vous en connaissez déjà l'histoire. Cette raison porte un nom : Xavier Collette. Il signe ici sa première BD et il faut espérer que beaucoup d’autres vont suivre : quel talent ! Les planches sont toutes plus magnifiques les unes que les autres. Ce style est juste splendide. Personnages, animaux, décors, tout est soigné, maitrisé, original. Les couleurs donnent des ambiances merveilleuses et changent du tout au tout d’une scène à une autre. La touche d’originalité se retrouve même dans la mise en page et les cadrages avec, là encore, beaucoup de justesse. Chapeau…