Les derniers avis (8463 avis)

Par Erik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tanatos
Tanatos

Wouah! Tanatos m'a réellement surpris à plus d'un titre. Je n'ai jamais rien lu de pareil ce qui est bon signe quant à l'originalité. Cela mélange la grande histoire avec une enquête policière sur fond d'uchronie. Or, loin d'être indigeste, ce cocktail s'associe très bien pour le plus grand plaisir du lecteur. Par ailleurs, on n'est pas très loin d'une nouvelle forme de comics. Tanatos renoue avec l'esprit des Fantômas... On a un mégalomane masqué fort intelligent qui vole la vedette au gentil inspecteur qui tente de déjouer sa machination. Pour l'instant, ce dernier fait pâle figure. Bref, les héros semblent inexistants. Enfin un méchant digne de ce nom qui a droit non seulement au titre d'une série mais qui gagne! Je préviens d'avance que ses réflexions pourront le cas échéant en énerver plus d'un (du genre "ah!ah!ah! Je suis l'incarnation du génie du mal! Mon plan en 5 actes fonctionne parfaitement bien!"). C'est trop kitch mais c'est super ! ;) Les dessins sont une véritable réussite. Un magnifique trait, des cases somptueuses jusque dans les décors, une mise en page et des couleurs parfaites... C'est vraiment beau ! J'apporte juste un petit bémol concernant les visages qui se ressemblent un peu. Juste un mot pour dire que Jean-Yves Delitte qui a été récemment auréolé du titre de « Peintre officiel de la Marine », c'est dire! Côté scénario, c'est un coup de maître que de rendre presque crédible une thèse sur les véritables causes de la première guerre mondiale. Bien sûr, il y a de l'exagération dans certaines scènes et des dialogues un peu convenus, mais cela concourt au charme de cette série où l'inventivité ne manque pas à l'appel. Le récit est d'ailleurs sombre et mouvementée. L'utilisation de l'Histoire et d'hommes politiques célèbres comme Jaurès est vraiment habile. Cet univers steampunk me fascine. Je suivrai avec la plus grande attention la parution d'un nouveau diptyque. Cette série est réellement basée sur un concept fort original. Néanmoins, elle va beaucoup plus loin. En effet, vous connaissez beaucoup des séries portant le nom d'un méchant qui réussi tous ses coups et qui sort toujours gagnant? Le 3ème tome qui nous plonge sur les véritables raisons du naufrage du paquebot le Lusitania est globalement moins bon que les deux précédents. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai été peut-être plus sensible au dialogue un peu répétitif. Nous avons droit en effet toutes les deux pages à "qu'est ce qu'il est machiavélique ce Tanatos!" comme pour inspiré un climat de terreur qui ne reste que verbal après tout. Cependant, cette série reste au-dessus du lot grâce à une véritable maîtrise aussi bien graphique que scénaristique. Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4.25/5

06/06/2008 (MAJ le 22/11/2008) (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tout seul
Tout seul

Oouahou ! Je connaissais Chabouté jusqu'ici au travers de Zoé. J'avais déjà trouvé ça très bien, même si ça sentait un peu le Comes réchauffé par moment. Mais voilà, là, avec « Tout seul », on prend de l'altitude, et un grand bol d'air marin pour se retrouver perché sur un phare au milieu de nulle part. Tout seul, cet être singulier et différent qui vit depuis toujours seul dans ce phare sans aucun contact avec quiconque, tire sa conception du monde de son imagination et du dictionnaire qui lui tient lieu de "compagnon". Car c'est là-bas que se livrera ce combat des plus difficile, celui qu'on livre contre soi même, contre l'inconnu et la construction du monde que l'on s'est faite. Un vrai bijou de simplicité tant par le dessin que le scenario, et qui réussit le pari de l'universalité. Les quelques paroles qu'échangent les personnages sont à la limite superflu, tant tout se tient et nous embarque tranquillement. Un grand bravo aux quelques planches surréalistes tirées de l'imagination de Tout-Seul et de son "compagnon", mais je préfère vous laisser le plaisir de les découvrir par vous même...

21/11/2008 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Clockwerx
Clockwerx

Après la lecture du premier tome. Cette série est prévue en 2 tomes. Une véritable claque, le dessin est une pure merveille !!! Le dessin est détaillé, précis et superbement mis en couleur. Sur ce point, c'est tout simplement parfait. Le scénario est prenant, mais il reste trop tôt pour se prononcer car il ne s'agit que du tome introductif. Pourtant, ça va vite, très vite. Il y a beaucoup d'informations à digérer et bien sûr beaucoup de questions qui n'attendent que des réponses. A découvrir les yeux fermés. Avec un second tome du même calibre, c'est le 5/5 assuré.

20/11/2008 (modifier)
Par SaV
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Il était une fois en France
Il était une fois en France

Voici un premier tome remarquable pour cette nouvelle saga de Fabien Nury et de Sylvain Vallée. Fabien Nury (W.E.S.T, Le Maître de Benson Gate, Les Brigades du Tigre et de Je suis légion) dans ce premier tome, joue adroitement à entrelacer les différentes époques et destins de son personnage principal Joseph Joanovici. En effet, ces différentes époques, toile de fond de ce premier opus, sont retranscrites par des flash back fluides et bien construits au fur et à mesure des événements, chose qui n'est sincèrement pas évidente dans ce type de récit, surtout quand on voit la vie de M. Joseph. Dans l'ensemble de l'album, on ressent l'inspiration cinématographique des grandes fresques des films de S. Leone, "Il était une fois en Amérique", et du "Parrain" de F.F. Coppola. D'abord le découpage des scènes, l'évolution des événements qui se font crescendo, les séquences qui donnent le rythme de cette histoire palpitante et enfin les dialogues qui sont très bien maîtrisés. Tout cet ensemble, mit bout à bout, nous captive du début à la fin, sans être une seule fois indigeste, et nous fait saliver sur la suite de ce destin exceptionnel. Le graphisme semi réaliste de Sylvain Vallée est d'une grande maîtrise dans ce volume. On retrouve, pour les personnages, le trait qu'il a employé dans ses affiches des scènes cultes du cinéma comme "Les tontons flingueurs", "Un taxi pour Tobrouk" ou "La traversée de Paris". Des visages aux joues bien rondes, des oreilles décollées, des mentons imposants, des fronts larges, des yeux malins, qu'on reconnaît quelque soit la période de l'histoire et ce sans tomber dans le grotesque de la caricature. De la même manière son travail est tout aussi remarquable sur les décors et les costumes. En bref, il a su adapter son dessin en fonction des événements du scénario. Concernant ses cadrages rien à redire, ils sont simples et fluides, ce qui facilite la compréhension des actions et correspondent bien au récit.

20/11/2008 (MAJ le 20/11/2008) (modifier)
Par Miranda
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Vieille Amérique
Vieille Amérique

Une bd au grand format captivante, avec ses grandes cases et ses protagonistes hauts en couleurs on rentre de plein pied dans cette aventure assez noire. Certes elle n'a rien ni de novateur, mais son entrain et ses personnages aux gueules cassées si particulières en font une lecture originale. Tony Sandoval a donc un style graphique assez atypique, avec une déformation volontaire des visages, où les expressions prennent une dimension exagérée accentuant ainsi le ressenti des personnages. N'étant pas une fervente adepte des couleurs informatisées je les ai trouvées ici vraiment jolies et bien adaptées, et bien qu'elles soient en contradiction avec le manque de chance des personnages, cela ne fait qu'ajouter de l'originalité au récit. L'histoire est bien menée et la narration est savoureuse. On ne s'ennuie pas un seul instant car on est totalement embarqué dans la fuite de nos deux compères - auxquels on s'attache immédiatement - en espérant à chaque instant qu'ils s'en sortiront… mais rien n'est moins sûr…

19/11/2008 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Garrigue
Garrigue

Garrigue est réellement une très bonne surprise. Tout commence par une simple panne d’essence sur une route de la Provence. Le regard croisé de deux hommes va conduire au drame. Le lecteur commence alors à s’interroger pour savoir ce qui se passe. Une dizaine d’années après, à l’occasion de l’enterrement d’un ami, Martial, un ancien gendarme à la retraite à seulement 45 ans, découvre des documents cachés chez le défunt. Il n’aura de cesse de découvrir le mystère qui entoure ces documents où un nom surgit du passé, un nom qui lui rappelle quelque chose… Ce pourrait être un bon polar comme les autres s’il n’y avait pas quelque chose de plus qui fait la différence. Est-ce le fait que les relations entre les personnages, une bande d’amis, soient particulièrement soignées ? Est-ce peut-être le chaud parfum de la garrigue qui réussi à installer une atmosphère très pesante ? Corbeyran signe là à mon humble avis sa meilleure œuvre. Il est parvenu au sommet de son art en arrivant à distiller savamment le suspens. Quelle maîtrise dans le scénario ! C’est tout à fait remarquable ! J’ai apprécié que ces personnages ne soient pas caricaturés comme le sont souvent ceux du Sud. L’alternance entre les trois époques rend l’histoire encore plus savoureuse. Que dire également sur le talent du dessinateur à savoir Berlion. Il est arrivé à restituer à merveille les expressions au visage des différents protagonistes. Mêmes les planches muettes arrivent à faire passer un message très fort (par exemple les non-dits de Sylvie). Que j’aime ce réalisme des traits, que j’aime cette bande dessinée moderne qui arrive à propulser le 9ème art au dessus des limbes du statisme. Ce diptyque est à posséder absolument. Il est question également de rédemption de l’âme humaine et des choix qu’on peut faire dans sa vie. J’ai adoré la fin comme jamais. Objectivement, je n’ai rien à reprocher à ce polar tant sur le plan scénaristique que sur celui du graphisme et de sa merveilleuse colorisation. Il manque peut-être finalement quelque chose pour le faire basculer dans une oeuvre culte. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

24/09/2008 (MAJ le 18/11/2008) (modifier)
Par Pacman
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Grand Duc
Le Grand Duc

Je ne connaissais pas Hugault, et je dois dire que j'ai vraiment été bluffé par ses dessins! Vraiment superbes les scènes de combats aériens ou tout simplement de survol, avec les lignes d'horizon penchées, les traces des rafales, les avions tous plus beaux les uns que les autres. Vraiment un travail d'orfèvre. Incontournable rien que pour tout cela. J'adhère un peu moins au scénario de Yann (pour le moment) : un as allemand anti nazi (moui...c'est possible), une pilote russe qui cumule un talent de pilote exceptionnel avec une plastique 90-60-90 irréprochable, et qui à elle aussi des démêlés avec ses dirigeants (moui...c'est encore possible). Lui est le seul capable de piloter le super dernier chasseur allemand, elle devient la mascotte de la propagande stalinienne bien malgré elle (là, ça commence à faire pas mal...). Mais bon, laissons l'auteur s'exprimer, et apprécions à leur juste valeur les prouesses de nos héros, et surtout celles, toutes aussi aériennes, des doigts qui leur donnent vie...

18/11/2008 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tout seul
Tout seul

"Tout seul" est ma première lecture de Chabouté, qui est par ailleurs un prêt que je vais m'empresser de transformer en acquisition définitive. Effectivement le prix élevé et le peu de dialogues m'avaient fait douter du bien fondé de cet achat, or cette bd s'est révélée être une œuvre exceptionnelle qui aura une place privilégiée auprès de mes autres coups de cœurs. Le scénario est simple, tellement simple qu'on pourrait le résumer en quelques mots, mais ces quelques mots sont cultes ! Comme un défis, Chabouté s'approprie ici deux puissances qui s'affrontent, le phare faisant face à la puissance de l'océan et Tout Seul face à son isolement et au regard des autres qu'il ne peut imaginer se poser sur lui. L'auteur nous offre ici une perception unique et surprenante de la solitude. Le dessin noir et blanc va de pair avec le scénario, épuré et sobre, il ne fait qu'ajouter à cette force qui se dégage de chaque page, la mer qui vient cogner contre ce phare, et dans celui-ci Tout Seul qui se bat contre cette barrière invisible qui le coupe du monde. Paradoxalement tout se déroule en douceur, sans violence, comme le bateau qui nous berce de son roulis langoureux, comme une main tendue nous évite la chute… "Tout Seul" est une histoire poignante. Une œuvre d'exception.

17/11/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Heure la plus sombre vient toujours avant l'aube
L'Heure la plus sombre vient toujours avant l'aube

C'est un fait qu'en vieillissant, j'apprécie de plus en plus les romans graphiques, peut-être parce que certains d'entre eux me parlent de choses qui me tiennent à coeur. C'est le cas avec "l'Heure la plus sombre...", dont le titre vient d'une chanson de Bob Dylan. Une chanson qu'écoute régulièrement Jean-Claude sur son lecteur de CD, dans son bahut. Mais aussi le point de départ de toute l'histoire, puisque c'est à ce moment qu'il soustrait Nouria à son salopard d'employeur. La suite est une histoire entre deux êtres qui ne se sont croisés qu'à de rares reprises, et qui vont lier leur destin de façon indéfectible... ou pas. Moynot chronique donc l'ordinaire, la vie des petites gens, mais sans misérabilisme, s'attachant plus aux pensées de ses deux protagonistes, dans un chassé-croisé plutôt pas mal vu. Il les amène à proximité de Bordeaux, où il vit, dans la riante ville de Lormont (non je rigole, c'est une cité-dortoir chiante à mourir, croyez sur parole un local). Ca m'a plu. Mais ce qui m'a plu le plus, c'est la fin de l'histoire, une fin à laquelle on ne s'attendait pas forcément, mais qui pourtant devenait inévitable vue la tournure des (non-) évènements. Attention, c'est du roman graphique pur et dur, et ceux qui voudraient de l'action en seront pour leurs frais. Ceux qui recherchent des histoires simples, ordinaires, mais bien racontées, devraient apprécier.

16/11/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Lulu Femme Nue
Lulu Femme Nue

Comme le dit Etienne Davodeau lui-même, ce n'est pas un documentaire, mais dans une sorte de roman graphique au plus proche de la vérité. Impossible de différencier réellement ces deux facettes de l'auteur angevin, tant le traitement est proche, et le résultat toujours de qualité. Ici Davodeau nous permet de suivre Lulu, une quadra désoeuvrée qui décide de prendre un "congé" et finalement découvre la vie... 45 000 adultes disparaissent chaque année en France, certains volontairement comme notre Lulu. On peut donc parler de phénomène de société. Et notre sociologue préféré du 9ème art se penche sur le cas pour nous livrer une histoire très sensible, très bien écrite. Il n'y a aucun lieu de décrit (mis à part Angers, et la côte la plus proche, soit probablement l'Atlantique en Vendée ou dans le sud de la Loire-Atlantique), pour nous montrer la portée universelle de son histoire. "Lulu Femme Nue" a une portée symbolique pour Davodeau. Cet album a été réalisé 10 ans après Quelques jours avec un menteur, qui mettait en scène des trentenaires. Ici les protagonistes ont 10 ans de plus. Les personnages ne sont pas les mêmes, mais la parenté est évidente. L'histoire de Lulu aurait pu être racontée par la principale intéressée, mais Davodeau nous met dans la peau de Xavier, un de ses amis, qui la cherche et la trouve, et décide de l'observer dans cette parenthèse qu'elle s'est accordée. Il y a donc plusieurs niveaux de narration, surtout que le narrateur va changer dans le second volet de ce diptyque. Un ton différent pour ces deux phases donc... Le second et dernier tome continue sur le même ton, fait de sensibilité, de crédibilité, et surtout un sens du rythme remarquable, Davodeau entrecoupant son récit par des passages se passant sur la terrasse de Lulu, des pauses bienvenues pour ne pas perdre de vue que quelque chose de dramatique s'est passé peu avant. Et bien sûr, le style Davodeau réserve un retournement de situation presque magistral aux deux tiers de cette seconde partie. A noter d'ailleurs que Davodeau, consciemment ou pas, construit différemment son découpage selon la situation : narration du passé ou présent, gaufrier ou bandes plus larges. Bien sûr ce n'est pas une règle absolue, mais j'ai pu remarquer cette différenciation en particulier sur le second tome. Et bien sûr, des personnages sympathiques, pas de méchants, juste des gens ordinaires, qui ont une vie ordinaire, mais peuvent avoir envie, un jour, de la bousculer... Encore une fois cet auteur fait mouche. Un 4/5 bien mérité. Davodeau fait partie des grands.

16/11/2008 (modifier)