Les derniers avis (7365 avis)

Par Don Lope
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tyler Cross
Tyler Cross

Pour bien planter le décor et ne pas vous prendre en traitre, je fais les présentations ; Don Lope: - Fan absolu de Fabien Nury ; je trouve qu'Il était une fois en France est la meilleure série de ces dernières années et globalement je trouve qu'à peu près tout ce que fait Nury est réussi ; j'achète ses BD les yeux fermés comme je le fais avec quelques rares auteurs (Ayroles, Mathieu, Lupano). - Fan de Brüno depuis Inner City Blues, en passant par Biotope, Commando colonial et même jusqu'à Lorna. J'aime sa touche, son dessin faussement minimaliste, les ambiances qu'il arrive à distiller. De facto, vous vous en doutez, j'ai aimé le premier Tyler Cross. L'ambiance western 50's, le côté redneck moderne, qui m'a fortement rappelé U-Turn, et le personnage principal avec son petit côté Parker... tout ça remplissait parfaitement le job. Mais cela n'était rien comparé à Tyler Cross tome 2. Ce nouveau tome est fabuleux, que cela soit dit. Il est d'une richesse et d'une inventivité folle. On a l'impression d'avoir lu une série entière de 4 tomes tant l'ensemble est dense et sans temps mort. On passe du pénitencier au bayou et du passé de Tyler Cross aux stratégies qu'il fomente dans sa tête avec une fluidité narrative déconcertante. Bruno est à son meilleur niveau, le côté pouilleux du bagne et du bayou allant comme un gant à son dessin. 100 pages de pur plaisir, bravo messieurs, encore. Mais ça va être dur de faire aussi bien...

31/08/2015 (modifier)
Par Miguelof
Note: 5/5
Couverture de la série Comanche
Comanche

1972, une année très heureuse pour les albums western en français. Blueberry est finalement bien dessiné par Giraud (La Mine de L'Allemand Perdu) et puis il y a Comanche d'Hermann et Greg. Niveau dessin, Hermann atteindra des sommets avec Les Loups du Wyoming ou Le Doigt du Diable : le trait, la couleur, parfaits! Pas besoin de couleur directe! Greg est toujours un peu bavard et moraliste, mais avec de la distance on pardonne... surtout parce que son scénario ne se limite pas au cliché du pistolero solitaire, mais nous présente la vie d'une vraie communauté de cowboys. Je ne conseille pas les histoires après Hermann, grosse déception! Quant au Corps d'Algernon Brown, oui... peut-être les auteurs n'y étaient plus de tout coeur. Coté pinnailles, j'ai trouvé un touriste japonais avec sa Canon et une annonce Toyota... page 39 par exemple.

31/08/2015 (modifier)
Par bab
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Château des étoiles
Le Château des étoiles

« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». C’est par cette citation que commence Le Château des Etoiles, et elle pourrait s’appliquer à Alex Alice quant à son talent pour sublimer l’esprit de Jules Verne. Inspiration assumée. Et très bien assumée. Cette histoire de conquête spatiale avant l’heure, car c’est de cela dont il s’agit, reprend tous les classiques du genre, et du maître Vernes, en les mettant aux goûts du jour avec un panache et un brio dont Alex Alice n’a pas à rougir. L’histoire nous place en plein XIXe siècle, à la croisée d’une découverte scientifique sans précédent et d’un contexte géopolitique instable. L’un et l’autre étant étroitement liés. Au cœur de cette intrigue : la Bavière, le jeune Séraphin Dulac, son père et leurs compagnons Hans, Sophie et le roi. Tout ce petit monde va se retrouver confronté aux ambitions impériales d’unification de l’Allemagne de Bismarck et à la plus grande avancée scientifique de tout les temps : le voyage à travers l’éther et la conquête de l’espace. Au scénario, Alex Alice nous livre une histoire en deux tomes rondement menée. Encore une fois, impossible de ne pas évoquer Jules Verne, aussi bien dans le rythme de la narration, la conception des engins, que dans la façon de traiter les thématiques scientifiques et politiques. Mais l’auteur passe avec brio au travers des poncifs du genre pour s’approprier le style en le forgeant à sa vision de la narration. On se plait à croire à la lecture de ces deux tomes que la découverte de l’espace reste à mener. On suit avec délectation et impatience les aventures de Séraphin vers la conquête des cieux. Chaque personnage est fouillé, animé de ses propres motivations pour faire aboutir ce projet grandiose. Chacun trouve sa juste place dans un scénario au cordeau. Une fois la bd dans les mains, impossible de la lâcher. Niveau dessins, c’est brillant ! Chaque cadrage est pensé, la narration fluide, chaque case une œuvre d’art de finesse, de détails, de méticulosité. On y ressent le temps passé, mais aussi l’investissement et l’amour de l’auteur dans son œuvre. La mise en couleur en aquarelle ne vient que renforcer l’impression d’ensemble. C’est beau. Que dis-je ? C’est magnifique. Le deuxième tome vient clore le premier opus de l’aventure, mais la porte est grande ouverte pour la suite des aventures de Séraphin et de ses compagnons. Aussi ferme t’on cette histoire des étoiles pleins les yeux, et l’impatience non dissimulée de se replonger dans l’éther.

24/08/2015 (modifier)
Par Ced
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Licorne
La Licorne

Que dire de plus ! Je rejoins les commentaires de beaucoup d'entre vous. Le dessin est soigné et très détaillé. Le scénario est extrêmement dense et complexe - j'apprécie de pouvoir lire une BD en plusieurs fois et de découvrir de nouvelles choses. C'est pour ce point que je classe la BD culte car il n'y pas beaucoup de BD avec une telle richesse dans le scénario. Certes on s'y perd un peu, mais l'on savoure d'autant plus à la relecture. Le dernier tome aurait je pense mérité un peu plus de longueur afin de diluer les informations qui sont extrêmement denses sur la fin.

15/08/2015 (modifier)
Couverture de la série Undertaker
Undertaker

Dans le genre du western il y a des visages plus connus que d’autres. Le lieutenant à forte tête créé par Jean Giraud, un manchot videur de saloon, un homme solitaire qui perd l’usage de sa main dès le premier tome, un poor lonesome cowboy et d’autres. Mais ce choix atypique de prendre un fossoyeur comme héros, personne n’avait encore osé se l’approprier. C’est chose faite désormais grâce à Xavier Dorison qui commence sérieusement à se tailler une réputation méritée de best seller. Tout ce que touche cet homme semble se transformer en or. Cette nouvelle série est d’autant plus intéressante qu’elle s’inscrit dans une sorte de continuité dans la façon d’écrire du scénariste ces dernières années et cela renforce un peu plus la mythologie « dorisonienne ». A mesure que je progresse dans sa bibliographie je me rends compte qu’il y a un style Dorison qui affirme petit à petit son univers. Un sentiment que je perçois surtout au travers de personnages récurrents. Il y a toujours eu chez Dorison des personnages féminins à fort tempérament souvent en avance et en décalage sur la morale de leur époque. Qu’il s’agisse de Lady Vivian Hastings dans Long John Silver, Vera Yelnikov sur Red Skin ou Elisabeth d’Elsénor avec Le Troisième Testament sa première série, toutes ces femmes ont une idiosyncrasie unique. Il en est de même pour Rose Prairie, le premier rôle féminin de cet opus qui, sous ses allures de femme psychorigide éduquée à coup de trique à l’école anglaise, est une femme plus cultivée et aventurière que la moyenne de l’époque mais malheureusement, est aussi enfermée dans une fonction qui est une entrave au développement de ses talents. Tour à tour comptable, gouvernante puis notaire, on devine et on souhaite qu’elle s’affranchisse de son rôle de femme victime en abandonnant une part de sa pudibonderie et envoyant valdinguer son corset. Sur chacun des acteurs principaux j’ai trouvé que la psychologie était plutôt bien travaillée. Le fossoyeur Jonas Crow fait aussi parti de ces figures récurrentes comme John Silver, Asgard ou Conrad de Marbourg en appartenant à la catégorie de ceux que j’appelle les faux salopards. Undertaker est sans aucun doute un truand, un homme solitaire qui ne fait pas beaucoup confiance à ses semblables, il ne les aime pas et ces derniers le lui rendent bien. Mais si l’on creuse un peu on découvre aussi un homme à la personnalité complexe. Amusant par son côté borderline au subconscient surgissant et transformant le bonhomme en une espèce de berserk capable de réduire en bouillie le visage d’un homme avec une truelle. Il fait penser à Tom de A History of Violence. Un tueur bipolaire mais pourvu pour ce que ça vaut d'une sorte d’éthique morale et capable de remord et de compassion avec les plus étranges individus. Comme Jed le sidekick comique de Jonas et qui est… un vautour. Un vautour avec des yeux de merlan frit dont Jonas a eu pitié et n’a pu se résoudre à abattre. Cette confusion des humeurs du héros permet de faire place à un peu de loufoquerie et de drôlerie. Bien aimé également la facette du « potentes » (comprenez un possédant, un homme puissant), Joe Cusco. Cet homme incarne quelque part une certaine philosophie de vie américaine, c’est le self-made-man parti de rien et devenu subitement immensément riche. Mourant, il ne se montre guère philanthrope comme c’était la tendance chez les fortunés de « l’âge d’or » américain, et de reverser son argent aux « humiliores » (les faibles, les pauvres). Lui est une sorte de libertarien avant l’heure et décide de s’enterrer avec son magot. Il a trouvé ce filon, l’a exploité, n’a volé personne et n’entend pas qu’à sa mort d’autres se servent sur son cadavre. « Tout ce que j’ai est à moi ! Rien qu’à moi ! Et à personne d’autre ! ». Cet Undertaker a un je-ne-sais-quoi d’Il était une fois la révolution. Mais je n’en dirai pas plus, seulement que la comparaison s’arrête ici. La série se voulant plus orientée vers le divertissement plutôt qu’une mise en scène des rapports entre possédants et exploités. Une vraie bonne histoire, intelligente, distrayante et avec du fond. Mais une bonne histoire servie par de bons dialogues, c’est du luxe. Dorison est inspiré pour écrire ses punch lines qui ne manquent pas de cynisme, notamment lors des sermons moralistes de Jonas Crow, blasphématoires et outranciers. Lorsque ce récit est mis en image par un Ralph Meyer au sommet de sa forme, égale à lui-même en somme, on frôle l’immanquable. Pas de doute au premier coup d’œil on reconnaît la patte Meyer et ses cadrages inspirés, l’encrage profond et les jeux d’ombres sur certaines cases qui posent bien l’ambiance. De plus je trouve que les couleurs donnent un certain réalisme et du relief au dessin. Sûrement que le résultat est tout autant magnifique en noir et blanc mais il n’y a rien à redire sur le travail des couleurs auquel participe Caroline Delabie. Et si cela ne suffit pas il y a toujours le cahier graphique en fin d’album comportant esquisses et illustrations d’une grande beauté et dont certaines n’auraient pas démérité à être choisies comme illustration de couverture. Certains ont pu se moquer du sticker racoleur annonçant le meilleur western depuis Blueberry comme quoi il faudrait le garder pour la postérité. Vu le succès critique et commercial, plus personne ne rigole désormais et les puristes peuvent manger leur Haut de Forme. En effet, ce premier tome d'Undertaker affiche des ambitions et se positionne sur la même ligne de départ que les classiques du genre. Reste à voir la position de la série sur la ligne d’arrivée.

13/08/2015 (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Prison School
Prison School

Je regarde l'anime depuis qu'il est sorti et j'adore. C'est pour cela que j'ai lu le manga et je ne suis pas déçu d'avoir pris cette décision car le manga est lui aussi excellent. Pourtant, je ne suis pas masochiste et il faut dire que la plupart du fan service présent dans cette série ne m'excite pas trop. J'aime bien à cause de la qualité du scénario. Je trouve que l'histoire est bien pensée et le suspense est bien maitrisé. Lorsqu'un personnage était dans une mauvaise situation je voulais tout de suite savoir comment il allait s'en sortir. J'aime bien les personnages (enfin sauf peut-être la vice-présidente avec des seins trop gros parce que les seins trop gros ce n'est pas beau). J'aime particulièrement le personnage d'Hana et sa relation avec le personnage principal. L'humour m'a bien fait rire et ça doit être la première fois que je trouve des gags à base de pisse marrants. Bon c'est clair qu'un manga rempli de fétiches risque de déplaire à beaucoup de gens, mais moi j'aime bien. Après réflexion, je remonte ma note à 5. J'adore tellement ce manga que je me suis mis à le lire depuis des mois sur internet et j'ai lu tous les chapitres que je n'avais pas lus seulement en une soirée et ensuite je me suis mis à attendre patient chaque semaine le nouveau chapitre (j'étais bien triste lorsqu'il y en avait pas). J'ai relu mes chapitres préférés des dizaines de fois tout en ayant le même plaisir que lors de ma première lecture. J'adore l'univers de ce manga. Le point fort c'est que l'auteur fait des situations loufoques et les traitent de manière sérieuse ce qui donne des situations à la fois drôles et qui semble épique ! Je ne sais jamais ce qui va se produire ensuite tellement tout est imprévisible. Le seul défaut c'est que parfois l'intrigue peut parfois avancer très lentement. Petit update concernant la fin qui a paru il y a quelques mois: personnellement je l'aime bien et je trouve que c'est bien dans l'esprit un peu débile de la série, mais je comprend pourquoi cette fin est frustrée plusieurs lecteurs. Surtout que la série s’arrête alors qu'il y a encore des éléments à développer. Espérons qu'un jour l'auteur va la continuer.

07/08/2015 (modifier)
Par Quentin
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Fritz Haber
Fritz Haber

En retraçant la vie de Fritz Haber (prix Nobel de Chimie et sympathisant Sioniste, entre beaucoup d'autres choses), David Vandermeulen nous fait découvrir la société Allemande au tournant du 19e siècle avec son antisémitisme, son machisme, son nationalisme et son industrie naissante. Il montre en même temps ce que signifiait être Juif dans un tel contexte ainsi que les racines et l'histoire du Sionisme. Il décrit enfin le destin, les doutes et les choix d'un homme nourrissant une ambition hors du commun. Un livre ardu mais captivant, qui laisse présager une suite encore plus intéressante. Ajout après lecture du 4e et dernier tome (et relecture des 3 autres tomes au passage) : Je reste abasourdi. Fritz Haber est ce savant Allemand Juif qui a inventé le gaz moutarde et a eu le prix Nobel de Chimie pour avoir inventé les engrais modernes. La série le suit de très près, et plusieurs thèmes s'entrecroisent, entre la place des Juifs dans l'Allemagne (et l'Europe), leur discrimination politique et sur le marché du travail, leur position face à la conversion au Christianisme, au mariage mixte, leur recherche d'un état Juif (ils étaient à 2 doigts d’atterrir en Ouganda au lieu de la Palestine ; à quoi tiennent les hasards de l'histoire, n'est-ce pas ?), leur participation à l'effort de guerre. On est également plongé dans le nationalisme et le militarisme exacerbé de l'époque, la colonisation de l'Afrique, du Moyen Orient et de l'Asie, bref, sur tout ce qui a fait le début du XXe siècle (le dernier tome est d'ailleurs plus sur Rathenau que sur Haber ; Einstein joue aussi un grand rôle dont je ne savais rien avant de lire la BD - encore une bonne surprise). Passionnant, fascinant, et pour moi une belle découverte car je n'ai jamais rien lu de pareil ailleurs en BD. On plonge véritablement dans l'esprit du siècle, vu par l'élite intellectuelle et politique, qui a forcément déteint sur la population. Alors que les BD de Tardi qui traitent de la même époque sont extrêmement "modernes", en ce sens qu'on s'identifie immédiatement avec ses poilus et que ceux-ci pourraient aussi bien être nés en 1990 qu'en 1890 (le discours pourrait être exactement pareil), Vandermeulen fait beaucoup mieux car il nous fait découvrir un monde et une manière de penser aujourd'hui obsolète et exotique car ils appartiennent (fort heureusement) au passé. Mais on voit néanmoins la filiation entre notre époque et celle de Haber et ses embryons d'union Européenne, des Nations Unies, d'Israël, etc. Véritablement une série culte à ne pas manquer

08/09/2006 (MAJ le 07/08/2015) (modifier)
Par Quentin
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Passion des Anabaptistes
La Passion des Anabaptistes

Je viens de lire Joss Fritz et Thomas Muntzer, les 2 premiers tomes de la passion des anabaptistes (achat surtout motivé après ma lecture de l'excellentissime Fritz Haber de Vandermeulen). Les auteurs nous invitent à un voyage au début du 16e siècle, au moment de la réforme protestante initiée par Luther. On suit Joss Fritz et Thomas Muntzer, deux prédicateurs anabaptistes qui vivaient leur foi en parlant directement avec Dieu sans passer par l'intermédiaire d'un prêtre ou de Saintes écritures, et qui préchaient un communisme primitif. Surfant sur le mécontentement populaire répandu à l'époque dans toute l'Europe du Nord, ces mouvements ont tenté de prendre le pouvoir par des révoltes populaires, lynchant moines et princes et saccageant églises et chateaux sur leur passage. Tout cela finit très mal et ils se font massacrer dans un énorme bain de sang, applaudi par Luther qui est tout aussi illuminé qu'eux mais qui préfère faire alliance avec les princes plutôt qu'avec le peuple. Les albums sont en très grand format, les dessins s'inspirent de l'iconographie du 15e-16e siècle et les textes reproduisent la lettrine de l'époque, ce qui fait que les BD se présentent comme de beaux objets et qu'on ressent une sorte de dépaysement historique lors de la lecture, même si la forme, la présentation, et une bonne partie du discours restent moderne. Vandermeulen est une fois de plus fort bien documenté et choisit avec soin les nombreuses citations d'époque, tout en explicitant le contexte, ce qui donne une excellente profondeur historique au récit. Les dessins sont très noirs, pas toujours facile à déchiffrer, mais font parfois merveille, surtout lors des scènes dessinées en pleines page. Le récit n'a pas du tout la même densité qu'avait Fritz Haber, sans doute à cause de la pauvreté des documents historiques sur les mouvements anabaptistes et à cause de la difficulté de se mettre dans la peau de gens vivant il y a cinq siècles, mais la volonté de s'inspirer de l'iconographie et de l'imprimerie du 16e siècle compensent quelque peu cette faiblesse. Au total une excellente lecture, instructive, à la présentation intéressante, sur un moment très important de l'histoire de la civilisation occidentale qui mériterait d'être beaucoup mieux connu. Une série sans doute appelée à devenir culte, comme l'est devenue la série Fritz Haber.

06/08/2015 (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Aâma
Aâma

Lupus devait autant à Star Wars que David Guetta à Mozart dans un tout autre registre et après avoir grandement apprécié cette œuvre (celle de Peeters et pas du maître de la clé USB !), j’ai enchaîné directement mes lectures avec Aâma dont le début m’a déconcerté avec une couleur et des lignes de dialogue soutenus soit tout l’inverse de l’œuvre précédente. A première vue, l’histoire aurait pu se passer dans le même univers que Lupus mais Peeters brouille rapidement les cartes par un premier tome d’exposition assez surprenant, voire même déstabilisant en usant de flashbacks et sans donner une ligne directrice bien définie. Pourtant à l’issue du quatrième tome et après avoir refermé la dernière page, je ne peux que m’incliner devant une telle narration qui aurait rendu en son temps Moebius fou de jalousie… Verloc Nim est un loser, un marginal refusant toute forme de « progrès » technologique. Après avoir perdu son commerce (une librairie remplie de vieux livres désuets) et sa famille (la mère de son unique enfant s’est barrée pour un autre et l’interdit de voir sa fille), c’est par le plus grand des hasards que son frère et Churchill, singe robot fumant le cigare, vont l’entrainer pour le distraire sur la planète Ona(ji) pour une mission sans grande envergure. La planète va se révéler inhospitalière et offrir des rebondissements plutôt inattendus pour Verloc qui n’en reviendra pas indemne. Frederik Peeters est un magicien, si la science-fiction l’intéresse moins que les personnages haut en couleurs qu’il met en scène avec leurs états d’âme, il n’en oublie pas pour autant l’aventure et le rêve. Chaque tome est complètement différent du précédent et les dessins gagnent en détails, en mouvements jusqu’au feu d’artifice final renvoyant tout autant à 2001, l’Odyssée de l’Espace qu’à Akira dans une conclusion surprenante. À la fois terriblement éloigné de Lupus comme finalement très proche, Aâma est unique en son genre. Il s’agit de la dernière preuve en date que Frederik Peeters est surement un des meilleurs auteurs de sa génération quelque soit le sujet abordé. Tout simplement incontournable.

03/08/2015 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Sculpteur
Le Sculpteur

Enfin ! Enfin une oeuvre que je peux qualifier de culte car elle remplit tous les critères au-delà de l'imaginable. Il en aura fallu du temps à Scott McCloud qui n'avait plus rien réalisé depuis L'Art Invisible où il nous enseignait les rudiments de la bande dessinée. C'était un peu comme un professeur qui n'avait rien à son actif. Cependant, je veux bien attendre si c'est pour réaliser ce chef d'oeuvre aussi magnifique que la beauté du diable. J'ai abordé la lecture du Sculpteur sans m'attendre à grand chose de particulier. Et c'est là qu'arrive la grande surprise. Nous avons une oeuvre qui frise la perfection graphique et narrative. C'est comme la grâce ! La technique employée par l'auteur impressionne véritablement. Le thème sera celui de l'art et la création mais sous un angle plus personnel et intime. Nous avons un jeune homme -David Smith- à qui rien ne réussit. Il faut dire qu'il n'a pas eu de chance dans sa vie avec la perte tragique des membres de sa famille. Il ne sait pas parler aux femmes et son meilleur ami est homo. Il semble être totalement paumé. On a pitié pour lui car on sent qu'il a envie de se réaliser pour son art -la sculpture- jusqu'à l'extrême. Il va rencontrer un homme qui va changer à jamais le court de son destin en lui offrant un pouvoir spécial de création. Le mythe de Faust est complètement revisité de la manière la plus moderne et originale. Le temps sera désormais compté. Par ailleurs, le lecteur va vivre l'une des plus belles et déchirantes histoires d'amour. Tout cela est magnifié par le trait riche et précis de l'auteur qui n'a décidément plus rien à prouver. Le sculpteur est tout simplement magistral. Je suis un lecteur râleur qui n'hésite pas à descendre la médiocrité. Or en l'occurrence, j'ai fait la rencontre avec un roman graphique exceptionnel de par sa maîtrise et son aboutissement. Je l'ai emprunté tout d'abord puis sitôt terminé, je me suis précipité chez le libraire pour l'acquérir absolument. Ce sont des choses qui ne m'arrivent généralement pas. Aurais-je également vendu mon âme au diable ? Note dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

02/08/2015 (modifier)