Les derniers avis (31436 avis)

Par Josq
Note: 4/5
Couverture de la série Deepwater prison
Deepwater prison

Christophe Bec, c'est tout ou rien. Quand il se tourne vers une intrigue globable plutôt simple et sans trop de détours, ça donne quelque chose de très réussi, comme Siberia 56 ou la première trilogie de Carthago (je n'ai pas encore lu plus). Mais souvent, il essaye d'explorer des récits un peu pompeux, trop grandiloquents, et ça donne Eternum ou Bunker, quand il ne tombe pas dans l'anecdotique et le déjà-vu (Angel - Le Sanctuaire des hérétiques ou Pandemonium). Avec Deepwater Prison, on est clairement dans le premier cas. L'intrigue n'est pas forcément si simple qu'elle en a l'air, mais elle a une ligne directrice très claire, dont elle ne dévie jamais, et ça fait plaisir. Ainsi, Christophe Bec nous immisce dans un monde extrêmement brutal et oppressant, où l'on reconnaît bien sa patte. Il sait multiplier les personnages avec talent, sans trop nous égarer et parvient à mener l'intrigue de chacun d'entre eux avec beaucoup de clarté. Surtout, chaque personnage est bien construit, doté de motivations compréhensibles et d'un caractère complexe, ni totalement gentil, ni totalement méchant. Sans manichéisme, Bec déroule donc le fil de son récit avec l'art d'un narrateur accompli. Il est aidé en cela par le dessin de Stefano Raffaele, expressif et très réaliste. Son trait ne manque pas d'ampleur, et il est un peu dommage qu'il n'ait pas eu davantage d'abysses à dessiner, car il sait rendre cette impression de gigantisme que Bec savait mettre en œuvre en tant que dessinateur dans Sanctuaire. Ainsi, Deepwater Prison est vraiment une bonne trilogie, captivante et bien construite. Il est toutefois dommage que le dernier tome - qui correspond pourtant à la mise en œuvre du plan exposé dans le tome 2 - soit un peu moins intense. Je ne saurais dire pourquoi, j'étais un peu moins pris dans l'action, l'enchaînement des scènes était peut-être un peu moins fluide. Néanmoins, je ne qualifierai pas cette conclusion de décevante, car tous les arcs narratifs sont menés au bout de manière cohérente et bien trouvée. Mon seul vrai regret concerne les créatures des abysses, qui ne servent quasiment à rien. Je pensais qu'elles auraient un vrai rôle dans l'intrigue, mais en fait, non, c'est juste un élément de danger en plus ajouté par Christophe Bec. Mais du coup, vues les nombreuses complications qu'on peut imaginer, on ne voit pas trop pourquoi s'être amusé à imaginer une nouvelle race d'animaux géants, si c'est juste pour la mettre en toile de fond de cette histoire au ton plutôt réaliste. A part ça, pas beaucoup de défauts à souligner, Deepwater Prison est une excellente saga, qui sait faire vivre ses personnages et les péripéties qu'ils traversent avec beaucoup d'intensité. Un vrai plaisir de lecture !

04/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Rocking chair
Rocking chair

J’ai été surpris de retrouver Kokor sur un western, tant ce que je connaissais de lui ne l’y amenait pas forcément. Mais finalement il s’en tire très bien, son dessin est original pour ce genre. Et parfaitement adapté au western concocté par Peyraud. Un récit atypique en effet. Atypique, même s’il reprend pas mal de choses des thèmes classiques du genre (migrants tentant la grande traversée des grands espaces, la violence et les attaques de bandits, la présence d’Indiens, les chercheurs d'or, le tenancier de la quincaillerie perdue au milieu des prospecteurs, etc). Mais, à part les attaques de bandits (et encore est-ce expédié au début, dans des scènes violentes et loufoques qui propulsent le récit sur un rythme élevé, pour ensuite le laisser tranquillement ralentir, seulement poussé par ce lancement initial), tout le reste n’est souvent qu’effleuré, un petit clin d’œil, un décor, comme pour baliser la lecture. Pour le balisage, il y a aussi et surtout ce « rocking chair », qui traverse plusieurs fois ce Far-West, passant de mains en mains, rafistolé, cabossé comme le sont les vies de ses "propriétaires". Comme la montre d’Oger dans Go West young man, c’est un fil rouge intéressant et quelque peu incongru. A part ce fauteuil, deux personnages nous servent aussi de guide, pour une histoire vite lue (car peu de textes), plus d’ambiance qu’autre chose, malgré le début pétaradant évoqué plus haut. Un western original, une lecture sympathique en tout cas, avec une chute amusante, qui prend à contre-pied le début (et à rebours la marche des colons). Note réelle 3,5/5.

04/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Moi, le loup et ...
Moi, le loup et ...

J'ai été un peu surpris lors de ma première lecture de cette série. En effet une série humour pour les plus jeunes qui ne tombe pas dans le pipi-caca, cela mérite qu'on s'y attarde. Sous forme de (presque) petits strips l'autrice nous propose des traits d'humour un peu dans le style de Madame de Nancy Peña. Un graphisme simple et économe qui met en scène principalement deux personnages. Un petit garçon et le Grand méchant Loup (Bernard) se font face à face dans une relation revisitée, apaisée et drôle des enfants avec leurs angoisses. Cela donne trois opus où chacun va pouvoir apporter à l'autre présence et amitié. Entre un changement radical de régime alimentaire, des devoirs de maths, un parcours en voiture avec pépé ou la construction d'une cabane Delphine Perret m'a procuré un bon moment de détente avec un humour bien plaisant, gentil et espiègle. Je conseille de commencer par le tome 1 ou de lire l'intégrale pour bien s'imprégner de l'esprit de l'ouvrage et de la personnalité du loup Bernard. Delphine Perret est de ces personnes qui avec trois traits font vivre une page.

04/01/2023 (modifier)
Couverture de la série La Fortune des Winczlav
La Fortune des Winczlav

J'ai bien apprécié ces deux tomes qui se présentent comme un préquel de la célèbre série de Van Hamme. Comme je n'ai pas encore lu les aventures de monsieur Winch j'ai pu goûter la série avec un oeil de novice. Je dois avouer que j'ai pris du plaisir à lire cette saga à rebondissements. J'ai trouvé le scénario de Van Hamme bon. L'auteur arrive à enchaîner les aventures de chacun des membres de la lignée Winczlav/ Winch avec dextérité et un juste équilibre dans l'importance de leur présence au sein du récit familial. J'ai tout de suite aimé la localisation des premières planches dans cet imbroglio des Balkans très bien rendu par les auteurs. J'ai été très surpris par le courage du choix de Van Hamme dans la peinture de la personnalité de Vanko. C'était si facile de nous servir une soupe érotique dans la rencontre Vanko/Veska et au lieu de cela, les auteurs s'aventurent sur le sujet sensible de l'avortement avec un développement argumentaire de plusieurs planches. Il fallait oser cette ligne qui donne pas mal de force ensuite au récit et à la personnalité des uns et des autres. À partir de cet épisode fondateur, je trouve que le scénario s'installe dans une suite d'événements réalistes et dramatiques qui donnent épaisseur à la saga. Le choix de la lignée Milan-Tom est encore une réussite car ce n'est pas forcément la plus sympathique. Il y a bien quelques ficelles ou redites d'autres séries mais je trouve que c'est à la marge et presque nécessaire compte tenu du dynamisme du scénario. J'ai un peu plus de réserves avec le graphisme. La qualité du dessin de Berthet est bonne avec ses superbes femmes. Il y a juste l'érotisme qu'il faut pour une série grand public. Par contre je trouve que ses personnages sont un peu figés mais surtout trop lisses par rapport à la tension dramatique qu'impose le scénario. Je trouve qu'il y a un décalage entre le graphisme assez jeune ado et le scénario bien plus adulte. C'est le seul point qui me chagrine car j'ai eu beaucoup de plaisir à lire cette série. 3.5

04/01/2023 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Lulu et Nelson
Lulu et Nelson

Après la série très remarquée Les Carnets de Cerise, la dessinatrice Aurélie Neyret nous revient chez Soleil, toujours dans la très belle collection Métamorphose avec une nouvelle série jeunesse : "Lulu et Nelson", avec Charlotte Girard et Jean-Marie Omont au scénario. On remarquera d'emblée la magnifique couverture de l'album (la collection Métamorphose de chez Soleil est toujours un réel plaisir quant au soin apporté à l'objet !) qui donne indéniablement envie de partir à l'aventure. Et pour ce qui est d'aventures, on va être servi ! L'action principale commence par prendre place à Naples en 1964, où Nera notre jeune héroïne vit au sein d'une troupe de cirque avec son père Roberto, dompteur de lions. Nera est par ailleurs fan de Cyrus le grand lion du cirque. Mais suite à un tragique incendie, le cirque part en fumée et son lion Cyrus meurt... La voilà donc qui décide d'aller en trouver là où on trouve des lions : en Afrique ! Les enfants sont formidables... Nera s'arrange donc pour embarquer en douce pour l'Afrique du Sud, mais heureusement son père réussit à rejoindre le navire qui doit l'emmener et les voilà tous les deux en partance pour Durban. C'est là qu'ils découvrent un pays en proie aux inégalités raciales et où les injustices crèvent les yeux. C'est d'ailleurs en intervenant pendant une manifestation contre l’apartheid que le père de Nera finit en prison... C'est à cette occasion que Nera va elle faire la rencontre de Nelson... Outre le graphisme très expressif et réaliste ainsi que sa colorisation assez pep's, les auteurs inscrivent ce récit dans la grande Histoire de façon intelligente et captivante. En tant qu'adulte je me suis laissé prendre au jeu et j'ai plongé dans cette aventure aux multiples rebondissements. L'histoire est très bien menée, le dessin chaud et touchant d'Aurélie Neyret aidant, on ne lâche l'ouvrage qu'une fois sa lecture terminée. Reste à attendre la suite avec impatience et l'Histoire devrait encore prendre une autre dimension si mon pressentiment est bon. La suite, vite ! *** Tomes 2 & 3 *** Après un premier tome plein de promesses, les deux autres ne sont pas en reste et bouclent cette courte série de façon efficace. Le père de Nera ayant finit en prison, elle se fait héberger chez Mary, une femme très engagée, en attendant que son père soit libérer. Nera en profite pour partir à la recherche des lions qu'elle aimerait tant ramener ! Danny, un des employés de Mary qui connait le langage des lions va lui permettre la rencontre tant espérée. Mais le danger et la malveillance pointent aussi le bout de leur nez pour compliquer les plans de Nera et de Nelson. Voilà une trilogie qui tient toutes ses promesses ; sans traîner en longueur les auteurs nous proposent une histoire bien construite, bienveillante et intelligente, sans mettre de côté ou édulcorer les problèmes du racisme et de la violence qui va avec. Le coup de crayon d'Aurélie Neyret et sa colorisation mettent parfaitement en valeur le scénario imaginé par ses comparses pour notre plus grand bonheur. Encore une très bonne série !

03/04/2020 (MAJ le 04/01/2023) (modifier)
Couverture de la série Les Bienheureuses
Les Bienheureuses

C’est la troisième incursion de Marcel Ruijters dans l’univers médiéval, après Sine qua non et Inferno. Comme pour Inferno, ce sont les éditions The Hoochie Coochie qui nous servent de passeur magnifique. L’adjectif n’est pas galvaudé, tant leur travail éditorial pourrait en imposer à nombre de « grandes » maisons d’édition (belle couverture à rabat, percée, ce qui lui donne l’aspect d’un vitrail). Petit changement toutefois, contrairement aux deux albums précédemment cités, qui étaient en Noir et Blanc et renforçaient leur aspect gravure médiévale, celui-ci est en couleurs. Mais cela n’enlève en rien à l’attractivité de ce dessin, à la fois simple et envoûtant. Si la couleur fait son apparition, c’est que, contrairement aux deux albums précédemment cités et publiés, le versant « noir » est ici dépassé, pour montrer quelques figures non pas positives, mais tout du moins « épanouies », nous quittons les réprouvés de l’enfer rencontrés dans « Inferno », pour côtoyer ceux qui ont eu accès au paradis. Les deux aspects ne s’opposent évidemment pas au moyen-âge, ils ne font qu’un, comme dans l’œuvre de Ruijters d’ailleurs. Et, comme d’habitude chez lui, ce sont des figures féminines qui nous sont présentées, en l’occurrence une douzaine de saintes, brièvement présentées par l’auteur néerlandais. Il n’a d’ailleurs pas forcément choisi les figures les plus « célèbres » (comme Hildegarde de Bingen par exemple). Avec cet album, Ruijters continue de nous donner à voir sa vision du moyen-âge, à la fois très fidèle (ses choix esthétiques jouent sur l’imagerie médiévale, que ce soit dans l’utilisation de créatures imaginaires ou dans une perspective loin d’être moderne) et parfois fantaisiste. Il reprend le thème classique de « La vie des Saints », maintes fois compilées. Mais ces « vies » sont ici en grande partie fantasmées par Ruijters, qui ajoute moult détails loufoques et noirs (le XIVème siècle et la Peste noire accentue cette vision eschatologique du monde), la plupart de ces saintes finissant en martyres, comme il se doit. Le dessin représente toujours des femmes au visage émacié, entourées d’animaux extraordinaires, de squelettes, le contour des cases donnant un rendu proche de certains retables. On a là un habile mélange de « réalisme » (au sens où l’auteur a voulu représenter l’univers et la sensibilité réelle de cette époque) et d’une vision souvent décalée : mais Ruijters ne fait pas n’importe quoi, et on voit bien à la lecture de ses albums qu’il connait bien ce moyen-âge. L’ensemble est un peu inégal (certaines « vies » sont bien courtes). Mais c’est encore un album que j’ai apprécié. Je suis impatient de découvrir son « Jheronimus Bosch » paru récemment, la rencontre des deux univers me faisant saliver d’avance ! Note réelle 3,5/5.

03/01/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Inconnue du bar (Dans la tête de...)
L'Inconnue du bar (Dans la tête de...)

Purée, il est fort, le Munoz ! Je le connais grâce aux Fluide Glacial de ma copine, ayant pu apprécier son travail sur Annick Tamaire (non référencé encore sur le site, d'ailleurs) et j'ai été vite admiratif de son ton, oscillant entre un humour noir, un ton toujours acide mais jamais gratuit, une sympathie sincère dans ses personnages, mais aussi une touche d'émotion qui transparait toujours dans son œuvre. C'est à la fois cruel mais beau, et j'ai le sentiment qu'il est toujours dans une démarche qui ne se moque pas mais préfère en rire. Même si on rit plus jaune que franchement. Je me devais de commencer par une petite présentation de son univers, parce qu'il réunit ici, à mon sens, une sorte de quintessence de son œuvre. Et je dis cela autant parce que je connaissais déjà une partie des histoires que parce qu'il a réussit à me surprendre avec celles-ci. Et ça, c'est franchement fort. La plupart des histoires étaient déjà parues dans Fluide Glacial au cours de l'année passée, ce qui me faisait hésiter à l'acheter. Mais au détour du rayon librairie, je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'une impression qui a ajouté un liant de l'ensemble. Et ce liant est d'autant plus génial : en ajoutant Dara, inconnue d'un bar sans grande clientèle qui intrigue le serveur, les histoires deviennent interne au récit. Les protagonistes s'interrogent sur celles-ci, les dissèquent et tentent d'analyser le récit, comme si Munoz voulait expliquer ses histoires. Je ne ferais pas dans la facilité en estimant qu'il voulait contextualiser et analyser ses histoires, j'aurais plutôt l'impression que Munoz s'en sert comme d'un prétexte pour la trame principale, utilisant ses récits comme des possibilités narratives. Et ça, déjà, c'est fort. Mais surtout, le récit global conserve un ton que j'apprécie : c'est une question de sentiments non avoués, de rapports entre personnes connues et inconnues, d'amours aussi (eh oui, on ne se refait pas). L'intrigue est franchement touchante, Munoz jouant habilement des silences et des non-dits, mais aussi des visages et expressions de ses protagonistes. Le tout semé de quelques piques d'humour qui font mouche presque à chaque fois. Et là-dessus, les histoires que j'avais déjà eu plaisir à lire dans le magazine mais qui sont toujours aussi bonnes même en album : celle avec les licornes est glaçante et touchante, avec un regard d'enfant sur une réalité sordide. C'est magistralement mis en scène, et ce n'est qu'une des nombreuses histoires qui touche autant qu'elle amuse. Franchement, je suis carrément emballé et je lui décerne un coup de cœur bien mérité. C'est toujours agréable de voir des auteurs comme lui sortir des écuries Fluide Glacial, prouvant bien qu'il y en a encore sous le capot dans ce magazine. Parce que des Inanna Djoun, des Les Contes ordinaires d'Ersin Karabulut ou des "L'Inconnue du bar (Dans la tête de...)" j'en redemande encore !

03/01/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série La Terre Vagabonde
La Terre Vagabonde

Je ressors sur une impression un peu plus mitigée que mes prédécesseurs. J’ai eu un peu de mal à avaler cette histoire de réacteurs qui pilote une planète d’un système solaire à un autre… c’est de la science-fiction, certes, mais quand même, je trouve ça invraisemblable. Et puis j’ai trouvé les personnages peu attachants, pas vraiment développés. Ceci dit, j’ai quand même avalé les 130 pages sans effort. Les évènements sont intéressants et bien racontés, les thèmes sous-jacents pertinents et bien amenés, et la mise en image de Stefano Raffaele est réussie, avec notamment des double et triple pages dépliantes du plus bel effet. J’ai donc passé un bon moment de lecture, malgré les soucis dont je parle plus haut. Un 3.5 que j’arrondis de justesse à 4.

03/01/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Méridien
Méridien

"Méridien" est une très belle surprise, un album à contre-courant. La surprise vient du scénario original qui nous mène dans une Amérique du Sud encore sauvage à travers une expédition scientifique française au XVIII° siècle. Une expédition qui s'est réellement déroulée avec quelques savants de renom de l'époque. Charles-Marie de la Condamine (astronome et encyclopédiste), Pierre Bouguer (astronome et hydrographe), Louis Godin (astronome) et Joseph de Jussieu (botaniste et biologiste). Des personnages hauts en couleur et aux tempéraments bien différents, mais le mensonge, l'ambition et les enjeux vont créer des frictions dans ce petit groupe. Un récit emplit d'humanité, mais qui côtoie aussi la cruauté, les peuples autochtones subissent le joug des espagnols. Une narration poétique et singulière avec les passages où différents volatiles vont jauger les faits et gestes de nos scientifiques, et qui pose la question sur notre relation avec la nature. Tout n'est-il que calculs et équations ? Un récit historique qui fait la part belle à l'aventure avec un grand A. La surprise vient aussi du dessin, il s'en dégage une ambiance sombre, sauvage et étouffante. Un trait hachuré, brouillon par moments qui apporte du relief. Un style unique en son genre qui est sublimé par une explosion de couleurs dans de merveilleux tons délavés. Un rendu époustouflant ! Une lecture dépaysante, instructive et immersive. A ne pas louper. Coup de cœur.

03/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Juliette - Les Fantômes reviennent au Printemps
Juliette - Les Fantômes reviennent au Printemps

Franchement bien principalement parce que j’ai été on ne peut plus réceptif à l’humour distillé dans cet album. Cette galerie de personnages à la fois farfelus et proches de nous est exploitée avec toute la dérision nécessaire par l’autrice. C’est vivant, humain et joyeux jusque dans les moments les plus sombres. Le dessin est en parfaite osmose avec le ton de l’album. Un côté naïf dans le trait, certains profils parfois franchement ratés, mais des couleurs vives et joyeuses. Le charme du graphisme vient de son imperfection au même titre que le charme des personnages vient de leurs imperfections. Osmose, donc… L’histoire en elle-même est des plus anodines, mais je me suis attaché à ces personnages, j’ai aimé le caractère saugrenu de certains passages, j’ai été touché par d’autres… En clair, même s’il ne s’y passe rien d’exceptionnel, j’ai beaucoup aimé cette lecture.

03/01/2023 (modifier)