Les derniers avis (31436 avis)

Par doumé
Note: 4/5
Couverture de la série Le Serpent et le Coyote
Le Serpent et le Coyote

Un voyage à travers les déserts nord américains en camping-car, attention le voyage est tout sauf touristique. Notre personnage principal, un truand repenti devient pour survivre à un contrat dont il est la cible un témoin protégé ou une balance pour le milieu des truands. Inspiré de faits réels, le WITSEC est une organisation gouvernementale américaine fondée en 1960 pour stopper la puissance et l'influence des groupes mafieux dans la société Américaine où notre héros bénéficie d'un système de protection de témoins. En brisant l'omerta, ces hommes sont obligés de vivre cacher pour échapper à une mort certaine et le choix de prendre comme héros ce profil d'homme donne de la crédibilité et de l'originalité à cette aventure. Les traversées du désert sont toutes remplies d'actions avec des personnages tous plus dangereux les uns que les autres et ont un point commun , éliminer cette balance. Un scénario très rythmé avec un enchaînement d'événements coté administration comme coté truand mais une histoire très fluide et dynamique, la lecture est un vrai plaisir. Les seuls points décevants sont le héros à qui rien ne peut arriver et une fin trop attendue mais c'est tellement entraînant, bercé par un dessin qui vous plonge dans les déserts Américains et puis évidemment les conversations avec le coyote en font tout simplement une bd à ne pas manquer.

06/01/2023 (modifier)
Par lazino
Note: 4/5
Couverture de la série Il faut flinguer Ramirez
Il faut flinguer Ramirez

Sélectionnée parmi les 5 titres proposés lors du prix des Bulles de Sang d'Encre de 2019, je n'ai pas hésité à me procurer cette BD sous les conseils avisés de Fabrice Matron, libraire spécialiste du genre. Nous avons ici à faire à un ouvrage où la qualité graphique (entièrement numérique) nous scotche littéralement. Je ne pensais pas que la Bande Dessinée pouvait nous offrir une telle pureté artistique. Paradoxalement, moi qui ai été "élevé" par les albums d'Astérix, j'ai eu un peu de mal à accrocher tout de suite à ce style. Le scénario, digne d'un bon Tarantino (comme certains commentaires le soulignent), nous plonge dans un humour et une violence sublimés par les couleurs fantastiques que nous offre cet album. Notre bon Jacques Ramirez, muet et expert de génie en SAV chez la Robotop, entreprise spécialisée dans les aspirateurs, se retrouvera malgré lui lié à la fois à la mafia mexicaine, deux braqueuses des plus sexy et la police de Falcon City en Arizona. Des courses poursuites folles, un humour bien huilé et des personnages loufoques sont au rendez-vous. Une lecture est nécessaire de cette bande dessinée signée Nicolas Petrimaux où ses influences du monde des jeux vidéos se font ressentir à bon escient. Mention spéciale pour la publicité et la chanson que l'on peut trouver via des QR Code et qui nous emmène au delà de la Bande Dessinée. Incroyable. Vivement le 3ème et dernier volet de la saga.

06/01/2023 (modifier)
Par Antoine
Note: 4/5
Couverture de la série Mon ami Pierrot
Mon ami Pierrot

Mon ami Pierrot, prête moi ta plume... que je vive mes rêves ! Véritable conte pour adultes, la BD de Jim Bishop reprend les codes de ce dernier pour nous emmener dans une réflexion sur la relation homme-femme, sur la liberté, sur l'autonomie, sur la pensée libre, etc. Emprisonnée dans une vie toute tracée par sa mère, reprenant là avec sa fille la prison qu'elle a subi dans le passé, Cléa fait une rencontre qui va changer sa vie. Pierrot, un magicien, va la prendre sous son aile, la séduire et lui faire découvrir la vie, à sa façon et de toutes les façons. La relation merveilleuse du début va doucement se changer en relation toxique, comme si, une fois son œuvre de libération terminée, Pierrot se désintéressait de sa dulcinée. Je vous laisse découvrir la suite et l'explication de tout cela, qui, si je dois faire une petite critique est un poil convenue. L'ouvrage se lit bien, beaucoup de pages sont presque muettes, le dessin ayant la part belle, ce qui ne me déplaît pas. Je l'ai déjà dit ailleurs, me semble-t-il, mais je vois la bande dessinée de cette façon : le texte en appui du graphisme, lorsque cela est nécessaire (ce qui ne m'empêche pas d'apprécier des bds bavardes). Le dessin est très coloré, il contrecarre un peu avec le ton finalement très grave de la bd. Les visages sont très expressifs (excellent point !). L'enchaînement des péripéties est fluide et on tourne les pages encore et encore. J'ai beaucoup apprécié ma lecture, on est sur une vraie belle bd. Au-delà du conte, le passage de l'enfance vers l'âge adulte est bien mis en avant et pose in fine la seule vraie question : quand avez-vous abandonné vos rêves pour vous fixer dans la réalité ? Après, je pense que je vais devoir relire le bouquin un jour. A la lecture, et encore plus à la réflexion, l'héroïne a quelque chose qui me gêne. Liberté trouvée et retrouvée ? Ou monceau d'égoïsme ? Je n'en dis pas plus pour le moment, pour ne pas spoiler les futurs lecteurs, et parce que je dois encore réfléchir à la question... Néanmoins, je conseille fortement cette lecture surprenante et portant à réflexion, quoi demander de plus en fin de compte ?

06/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Docteur Jekyll & Mister Hyde
Docteur Jekyll & Mister Hyde

Mattotti et Kamsky ont adapté ici un des grands mythes littéraires. Et je trouve qu’ils l’ont plutôt bien fait. Le dessin de Mattotti tout d’abord, que j’ai trouvé original et, comme souvent avec lui, très beau. Plusieurs planches ressemblent à des tableaux, dans un genre où un certain cubisme mâtiné de Fernand Léger aurait été perverti par quelques touches expressionnistes (je pense à Otto Dix) ou surréalistes. J’ai aussi senti quelques accointances avec le beau dessin de Carlos Nin, pour rester dans le domaine de la BD. Quant au « scénario », c’est-à-dire l’adaptation proprement dite, réalisée à quatre mains, elle est bien fichue. Littéraire mais fluide, agréable. L’ambivalence du personnage principal est bien rendue. Sa descente aux enfers donne dans le dernier tiers des images saisissantes et là, le dessin de Mattotti se révèle puissant.

06/01/2023 (modifier)
Couverture de la série L'Enfant océan
L'Enfant océan

C'est une vraie bonne surprise que cet ouvrage de la collection "Jungle pépite" qui adapte des romans et revisite des écrits célèbres pour les enfants. J'avais été moyennement séduit par Le Baron perché mais je suis conquis par cette relecture contemporaine du Petit Poucet. Je ne connaissais pas JC Mourlevat mais cette série me donne envie d'aller dans son répertoire. Je trouve que le scénario et la mise en scène de Maxe L'Hermanier touchent juste. Le récit est dynamique, touchant et plein de surprises et de clins d'oeil. On accompagne cette sympathique fratrie à travers un Sud-Ouest froid et pluvieux déconcertant. Car ce fut mon premier contre-pied que de découvrir que l'action ne se situait pas dans un Nord stéréotypé mais au pays du soleil si souriant. Ce conte sous forme de road trip pour enfants se déroule avec humour et tendresse sous nos yeux d'enfants. Car on se prend vite au jeu du récit et de sa progression dramatique. C'est une approche poétique qui m'a beaucoup plu. Je trouve que le graphisme porte très bien le récit. Dans un style semi réaliste, Stedho allie à la fois un univers de conte effrayant avec des personnages sombres et des atmosphères chaleureuses de fraternité irréductible. Très bonne mise en couleur qui met en valeur l'ambiance de cas sociaux englués dans la boue, le froid et les odeurs de chaussettes. Un récit rempli de lumière à partager avec ses enfants pour un conte très moderne.

06/01/2023 (modifier)
Couverture de la série These Savage Shores
These Savage Shores

J’ai découvert ce comics par hasard, et je pense que ça faisait très longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir à suivre une histoire. Cette histoire décrit les destins entremêlés de Bishan, Kori et Vikram. Une narration aussi peu banale (surtout sous forme de lettres qui donnent un aspect grandiose au dessin et à l’action) pour un format comics qui donne beaucoup de relief. Un vrai coup de coeur, une grande et triste histoire, très marquante dont je me rappelerai longtemps.

05/01/2023 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Nous, les Selk’Nams
Nous, les Selk’Nams

Sortie en catimini, comme jusqu'alors presque toutes les productions des éditions iLatina, ce titre est tombé sur ma route alors que je m'intéressais aux peuples endémiques du continent sud-américain. N'ayant jamais entendu parler du peuple Selk'nam, je me suis lancé dans la lecture de ce titre surprenant. Histoire d'évacuer le fâcheux, je déplore le choix du format, un poil petit, qui ne rend hommage ni aux dessins de Rodrigo Elgueta, ni à ce peuple incroyable sur lequel circulaient bien des légendes. Ceci fait, le reste est plus qu'engageant. De légende donc, il est abondamment question. Le premier à avoir évoqué ce peuple n'est autre que Magellan, ou plus exactement Antonio Pigafetta, rédacteur et témoin direct de l'extraordinaire épopée du navigateur portugais. En effet, lorsque l'expédition aborde les terres encore inexplorées de l'Am-Sud, à savoir la Patagonie, les hommes aperçoivent sur la plage une scène pour le moins étonnante qui confère au récit une dimension homérique : "Toutefois, un jour, sans que personne y pensât, nous vîmes un géant qui était sur le bord de la mer tout nu, et il dansait et sautait et chantait, et en chantant il mettait du sable et de la poussière sur sa tête." D'où le nom Patagon signifiant "grand-pied"... Le mythe a fait long feu. Aujourd'hui, on s'accorde sur le fait que si les habitants de ces terres désolées avaient une constitution imposante avec une taille moyenne dépassant le mètre quatre vingt, on est loin des fantasmes propagés par les premiers navigateurs qui en faisaient des géants de trois mètres. L'anecdote, bien évidemment relatée dans cette BD, suffit à me convaincre d'entamer la lecture. Or des anecdotes, on en découvre bien d'autres. Ainsi, les auteurs de Nous les Selk'Nams déroulent leur affaire à la manière d'une enquête de terrain, se mettant parfois en scène. Mais la force du récit provient surtout d'un curieux et savoureux mélange de genres. L'ouvrage prend tour à tour des accents poétiques, sociologiques ou carrément politiques, et malheureusement bien souvent teinté de tragique. Un récit peu banal qui tente des trucs, au risque parfois de paraitre bancal, mais qui reste toujours juste dans les propos. Tout ceci fait que l'on ne s'agace cependant pas des défauts. On passe au-dessus pour comprendre l'histoire de ce peuple martyr (un de plus), et grâce encore une fois à l'intelligence des auteurs, on saisit mieux ce qu'il fut et ce que fut l'esprit des hommes de la Terre de Feu. Mais voilà que je parle au passé. Erreur ! Grossière erreur ! Car comme le rappelle justement Blue Boy dans sa critique, rapportant les propos de Margarita Maldonardo, l’une des héritières de ce peuple aujourd'hui accroché aux branches : « Utilisez vos outils de diffusion et racontez que nous, les Selk’Nams, nous sommes toujours vivants. C’est comme ça que vous pouvez nous aider ». Une très belle découverte !

05/01/2023 (modifier)
Couverture de la série L'Enfant cachée
L'Enfant cachée

Cette jolie petite série aborde un sujet délicat à destination des enfants. Ce n'est pas si facile d'expliquer à son enfant avec tact que son pays et ses autorités ont pu commettre des injustices et des ignominies à ce qui auraient pu être ses copains et copines de classe. Cette histoire de rafle et de déportation de Juifs évoquée par une petite fille qui passe seule entre les mailles du filet et qui ne comprend pas ce qui lui arrive, s'adresse aux enfants mais aussi aux parents. Encore un ouvrage qui participe au devoir de mémoire et c'est très bien. Le scénario, pour optimiste qu'il puisse être sûr de tels événements, ne verse pas du tout dans l'angélisme. Il est même porteur d'une certaine tension dramatique propre à l'époque. Le récit propose des épisodes fortement émotionnels (la fouille, la fuite ou les retrouvailles) et laisse à entendre que l'union des forces positives ont pu vaincre les forces mortifères. Mais à quel prix ! le récit n'entre pas dans les détails de la déportation mais laisse suffisamment de pistes pour approfondir le sujet. J'avais déjà bien apprécié le trait de Marc Lizano ("Nestor, maudits mercredi" ou Cases départs) avec ses personnages à grosse tête qui sont si expressifs et attachants. Son trait fin et dynamique nous entraîne dans les pas de la gentille Dounia entre ses aventures dramatiques et d'autres plus légères. L'alternance de pages à six cases et de dessins pleines pages travaillent aux changements de rythme en fonction de la dramaturgie du récit. Une très bonne lecture pour les enfants d'une histoire tout en nuances La postface d'Hellen Kaufmann nous rappelle la mémoire des 11400 enfants déportés et tués pendant cette période mais aussi que de nombreuses actions de fraternité ont pu sauver des milliers de Dounia.

05/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Visions d'Afrique
Visions d'Afrique

Cette série m'a vraiment remué. Les trois histoires courtes qui la composent sont toutes plus touchantes les unes que les autres. Les trois scénarii s'inspirent de textes littéraires d'origines différentes mais qui se rejoignent pour dénoncer l'ignominie et l'injustice. Un poète contemporain, un journaliste légendaire et un écrivain-baroudeur ont les même regards remplis d'indignation sur trois siècles différents. Comme quoi la cruauté et l'inhumanité traversent les âges avec une indifférence effrayante. Le thème central de l'ouvrage est bien cette inhumanité qui habite le coeur des hommes. Blanc ou Noir, républicain ou royaliste, Européen ou Africain les auteurs nous montrent que quand on s'exprime avec des "Nous" et "Eux", l'abjection a déjà gagné la partie. Bien sûr des esprits éclairés et clairvoyants comme ceux d'Albert Londres, de Joseph Conrad ou d'Umar Timol peuvent crier haut et fort la perversité des systèmes iniques. Malheureusement cela ne suffit pas à lutter contre certains intérêts aveuglés par la haine ou le profit. Le graphisme de trois dessinateurs africains (Sikoue, Pov et Kibiswa) traduit de façon réaliste les ambiances portées par ces trois beaux textes. Nous restons toujours dans du N&B porteur des ombres du passé. Quand la lumière apparaît, elle nous aveugle des atrocités commises. La mise en scène est antichronologique avec un dessin de plus en plus sombre comme si le passé devenait flou. C'est bien pourquoi un tel ouvrage participe au devoir de mémoire. Une très belle lecture d'auteurs africains qui rendent hommage à de grands témoignages d'auteurs Européens. 3.5

05/01/2023 (modifier)
Par Pasukare
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Hoka Hey !
Hoka Hey !

Merci papa Noël pour cette magnifique BD que j'ai trouvée sous le sapin le 25 décembre ! J'ai eu un coup de cœur pour l'objet en lui-même en flânant en librairie : une couverture sublime, des grandes et superbes planches que j'ai feuilletées rapidement et qui laissaient présager le meilleur à la lecture et ce fut le cas ! Le récit ne fait de cadeau à personne et donne la part belle à la liberté, aux grands espaces, à l'introspection et aux questionnements sur la nature profonde de chacun face à ses origines. Et on en prend plein les mirettes à chaque page, du grand spectacle. Un bien beau voyage à faire sans hésiter !

05/01/2023 (modifier)