Hoka Hey !

Note: 4.07/5
(4.07/5 pour 15 avis)

- Il brandissait son arme et hurlait à la face de ses ennemis "Hoka Hey". - Hoka Hey ? ça veut dire quoi ? - Ça veut tout simplement dire "en avant".


BD à offrir Best-of des 20 ans du site Indiens d'amérique du nord Label 619 Les prix lecteurs BDTheque 2022 One-shots, le best-of Prix des Libraires de Bande Dessinée Sioux et Cheyennes [USA] - Middle West

Dès 1850, les jeunes amérindiens étaient internés de force dans des pensionnats catholiques pour les assimiler à la nation américaine. En 1900, la population des natifs en Amérique du Nord avait diminué de 93%. La plupart étaient morts de nouvelles maladies importées par les colons, d'exterminations subventionnés par l'état, et lors des déportations. Georges est un jeune Lakota élevé par le pasteur qui administre sa réserve. Acculturé, le jeune garçon oublie peu à peu ses racines et rêve d'un futur inspiré du modèle américain, en pleine expansion. Il va croiser la route de Little Knife, amérindien froid et violent à la recherche du meurtrier de sa mère. Accompagné de ses deux comparses, celui-ci arrache Georges à sa vie et l'embarque dans son périple. Au fil de leur voyage, l'homme et le garçon vont s'ouvrir l'un à l'autre et trouver ce qui leur est essentiel : l'apaisement de la colère par la transmission de sa culture pour l'un et la découverte de son identité et de ses origines pour l'autre.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Octobre 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Hoka Hey ! © Rue de Sèvres 2022
Les notes
Note: 4.07/5
(4.07/5 pour 15 avis)
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02/11/2022 | Cacal69
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Par Cleck
Note: 4/5
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"Hoka Hey !" mérite les éloges qui se lisent ici ou là. Ce récit d'initiation sur fond de vengeance a su me séduire, malgré mon faible attrait pour le western en BD : des thématiques fortes véritablement traitées (le racisme, la vengeance, l'identité...), d'autres esquissées pour relancer l'intrigue (la condition des femmes, le sens de la vie, la liberté...), une dramaturgie habile qui sait ménager ses effets, accélérer ou ralentir selon les moments, construire des intrigues secondaires pour densifier ses personnages et thématiques. Le tout en s'appuyant sur des illustrations à même de donner du corps et un paysage à ce récit, sans néanmoins parvenir à la belle personnalisation de celui-ci (comme a su le faire un John Ford par exemple). C'est beau, c'est dense, c'est fort ! Une BD comme on aimerait en lire plus souvent.

06/04/2024 (modifier)
Par peckexcel
Note: 3/5

J'ai mis un moment avant de tout digérer, il est vrai que c'est un véritable pavé que Neyef a réalisé. Commençons par le positif : les dessins sont d'une beauté impressionnante, la mise en scène, les paysages, la couleur, les cadrages, tout est de très très bonne facture. C'est une aventure qui prend son temps et cela sans jamais nous ennuyer, là où des albums de 48p n'y arrivent pas toujours. Maintenant le scénario... Et je suis clairement moins enthousiaste, là où je pense que l'album devait être plus ou moins une ode à la liberté avec ces grands paysages, et son voyage initiatique, j'y ai vu le quasi contraire, avec une histoire parlant essentiellement de nihilisme et de déterminisme. Alors peut-être est-ce voulu, cette opposition mais moi ça ma gêné car je ne sais pas si c'est un défaut d'écriture ou une vrai volonté (et hélas je penche pour la première possibilité) et à cela je rajoute le célèbre : "mais que le monde est petit...." qui m'a littéralement fait sortir de l'histoire, en me disant... Franchement c'est un peu abusé.... Pour conclure il ne faut pas bouder son plaisir devant de telles qualités graphiques mais le scénario vient en contradiction avec ces étendues sauvages.

15/02/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Si les histoires d'indiens ne me tentent pas trop d'ordinaire, je ne pouvais pas passer à côté d'avis positifs aussi unanimes au sujet de cet album. Et force est de constater que c'est vraiment une chouette BD. L'histoire est dense, réaliste et mature. Le récit aborde l'identité indienne et le passage vers le monde moderne de manière intelligente, mêlant la réflexion et l'amertume des sentiments à de la pure aventure. Les décors sont magnifiques, beaucoup m'ayant replongé dans l'ambiance que j'avais aimée dans Red Dead Redemption 2 qui se déroule à peu près à la même époque et visiblement dans des lieux très similaires. J'ai été à la fois dépaysé par ce récit épique et intéressé tout du long par le développement de son intrigue, la justesse de ses dialogues et des comportements des protagonistes, ainsi que par les quelques retournements de situations inattendus qui ont fait que je n'aurais pas pu deviner comment les choses allaient se passer. Excellent western crépusculaire à l'intrigue finement ciselée et au dessin de grande qualité.

18/12/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Je me joins aux avis dithyrambiques. « Hoka Hey ! » est le genre d’album qui me rappelle pourquoi j’aime la BD : je me suis retrouvé transporté dans un autre monde, j’ai vibré, j’ai ri, j’ai (presque) pleuré, et je suis ressorti de ma lecture comme on ressort d’un bon film au cinéma : on plane, un peu abasourdi, et on revient tant bien que mal à la réalité, après avoir complètement oublié cette dernière pendant 2 heures (il faut bien ça, l’album fait 224 pages). Surtout que la réalisation est exemplaire. La narration est fluide et légère, grâce aux nombreuses scènes contemplatives, qui nous permettent d’admirer les magnifiques paysages Nord-Américains. Le dessin est absolument magnifique, le trait est fin et précis, le couleurs lumineuses… quel délice pour les yeux. Les thèmes « indiens contre hommes blancs » ne sont certes pas vraiment originaux, l’intrigue ne se démarque pas de la pléthore d’histoires du même genre parues au cours des années, mais cela ne m’a pas du tout dérangé, peut-être grâce à ce petit groupe de personnages vraiment attachants. La fin est très belle. Un superbe moment de lecture.

27/11/2023 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5
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C'est indiscutablement un très bon titre, animé d'un véritable souffle épique. Je me suis retrouvé embarqué avec ces parias dans les paysages grandioses de l'Ouest américain d'avant le chemin de fer. L'ambiance est parfaite. Les étendues sauvages, parfaitement représentées, m'ont laissé muet d'admiration. J'étais moi-même un indien intimement lié à la nature, ou alors je l'ai été dans une autre vie tant je me suis retrouvé à partager la vie sauvage de ces personnages au destin hors du commun. Les dessins sont jolis (même si parfois les visages sont un peu taillés à la serpe), les couleurs impeccables bénéficient juste ce qu'il faut du rehaut de l'infographie en ce qui concerne les effets lumineux (les ambiances lors des bivouac notamment sont très réussies), et le scénario est parfaitement ficelé. Inutile d'aller plus loin en ce qui concerne les éloges car tout a déjà été dit à ce sujet. Alors quoi ? Vas-y grand ! Colle-lui un bon 5/5, ou un vieux coup de coeur de derrière les fagots ! Bah ouais, j'y ai bien pensé. Sans vouloir cracher dans la soupe, je vais tâcher d'être constructif. Et puis aussi, faut dire que je tatillonne. J'ai parfois des exigences qu'on pourra juger déplacées. C'est comme ça, ça se loge dans des endroits, t'y peux rien. Ca sort malgré toi. Oui, certes ! Mais c'est ainsi. Hoka Hey est une très bonne BD, et j'ai pris beaucoup de plaisir à la lire, d'une traite qui plus est. C'est pourquoi quelques détails incompréhensibles sont venus gâcher par-ci par-là mon élan. Et ça, ça agace un tantinet ! Tout d'abord, j'ai relevé quelques maladresses graphiques qui passent d'autant moins bien que le style graphique est lui-même ambitieux. Le terme est peut-être mal choisi, mais en feuilletant l'ouvrage, on comprend tout de suite que Neyef n'est pas Claire Braud (qui a fait l'excellent La forêt - Une enquête buissonnière). Pas du tout le même délire ! Il y a dans Hoka Hey une recherche de perfection qui est tout à l'honneur de son talentueux auteur, alors du coup, certaines cases font un peu mal aux yeux. Le pire, c'est qu'habituellement, je ne relève pas ce genre de choses, quand je ne m'en moque pas carrément. Mais dans ce cas précis, ça m'a sauté aux yeux. Bon, je passe sur la tête trop petite du cheval en couverture, mais la plus criante de ces maladresses se trouve page 187, cinquième case. C'est quoi cette horrible perspective du cadavre, doublée d'une erreur de proportion pendable ? Bon, je ne vais pas faire une liste, mais il y en a quelques autres, moins flagrantes toutefois. De manière général, j'ai parfois trouvé que les chapeaux faisaient un effet bizarre à l’œil. Page 154 par exemple, case 3, on a l'impression que le gars porte un panier sur la tête, ou une coiffe bigoudène. Enfin, bref ! Autre petites sources d'agacement, moins fréquentes celles-là : les phrases parfois un peu alambiquées dans la bouche d'un enfant. Rololo ! Voilà que je fais ma vieille prof de français ! Bon, j'arrête là. Je reconnais que c'est un peu dégueu d'insister sur ces pécadilles alors que par ailleurs, cette histoire est tout bonnement excellente. Mais je crois aussi que l'agacement est à la hauteur de mon affection pour Hoka Hey ! Oui, Neyef a pondu ce qui peut se faire de mieux en matière de Western, jonglant allégrement avec les codes. C'est en tout cas l'une des meilleures histoires dans ce genre qui m'ait été donnée de lire ; genre qui n'est, mine de rien, pas celui que j'affectionne le plus habituellement. Chapeau bas ma bigoudène !

10/04/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

Un album qui prouve qu'on peut faire un scénario captivant avec des thèmes déjà vus des dizaines de fois. Si vous avez déjà lu ou vu des œuvres de fiction sur le sort des Indiens d'Amérique, il y a rien de nouveau, mais ce n'est pas grave parce que le scénario est bien fait. Dès les premières pages, j'ai trouvé que le récit était captivant. La personnalité des personnages est bien exploitée et chacun est complexe, les dialogues sont très bien écrits et c'est passionnant du début jusqu'à la fin. Le tout est superbement illustré. C'est le style réaliste qui me donne envie de lire une bande dessinée et les couleurs sont superbes. J'ai rien d'autre à ajouter de plus aux éloges des autres posteurs. C'est au moins à lire si on est fan de western crépusculaire. Ce n'est pas mon type de western préféré, mais ici ça fonctionne très bien !

26/03/2023 (modifier)
Par iannick
Note: 5/5
L'avatar du posteur iannick

Je ne vois pas ce que je pourrais rajouter de plus au concert de louanges qui s’est abattu à la sortie de « Hoka Hey ! », c’est une bande dessinée qui m’a impressionné par la maturité de l’auteur, Neyef. Maturité graphique d’abord, je n’ai tout simplement rien à lui reprocher : Belle mise en couleurs adaptée à l’intensité de chaque séquence, personnages expressifs et tout de suite facilement identifiables, beauté des décors (encore heureux ! ça se passe en pleine nature et au temps des Far-West… et merci à l’éditeur d’avoir publié cet album en grand format afin qu’on puisse apprécier hautement ces superbes planches !), ça, il s’agit du dessin pur… Une vraie claque visuelle ! Maturité narrative ensuite, tout cela ne serait rien sans une narration exemplaire d’une fluidité remarquable, une mise en page aérée, un découpage des scènes varié et cohérent qui évite la monotonie que pouvaient résulter les scènes de contemplation ou de bavardages… Il est rare qu’une bande dessinée atteigne un tel degré d’excellence dans ce domaine et « Hoka Hey ! » en fait partie ! Des moments forts en action en complément de ceux calmes sont disséminés avec grand harmonie et en toute logique dans ce récit… Aucune lassitude ressentie en cours de lecture, du grand art je vous dis ! Maturité scénaristique enfin, Neyef nous propose un récit touchant qui nous fait plonger en plein cœur de la disparition des tribus indiennes en particulier celle des Lakotas. Le lecteur est invité à suivre quatre individus tous aussi attachants les uns des autres et… je vous laisse découvrir, moins vous en saurez, plus vous apprécierez cette histoire ! Beaucoup de séquences fortes en émotion jalonnent ce récit… un régal ! C’est du western sans être vraiment du western, une ambiance qui semble issue du film « Danse avec les loups » (en plus violent quand même) et qui nous change des traditionnels combats entre les cow-boys et les indiens à la John Wayne que nous présente l’auteur. Neyef est un jeune dessinateur/scénariste, avoir une telle maturité à son âge, ça n’arrive pas souvent… s’il continue dans cette lancée en réalisant des ouvrages de même qualité que « Hoka Hey ! », on aura affaire à un futur grand auteur ! Wait and see !

02/03/2023 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5
L'avatar du posteur karibou79

Le label 619 est décidément un gage de qualité quel que soit le sujet traité: mafia, SF, western, guerre. Et toujours un matériel de qualité à prix abordable. Merci encore une fois car ce nouvel album remplit le cahier des charges. Une histoire prenant le rythme de s'installer et de suivre 4 personnages aux personnalités profondément détaillées, prenant place dans des décors grandioses, la nature brute dans toute sa beauté. Le genre d'histoire qu'affectionnerait Clint Eastwood dans ses neo-westerns proposant toujours des prises de conscience et de réflexion. Ici, l'héritage de civilisation sur le fil d'être éradiqué. Mais sans sombrer dans le pathos ou l'indigénisme, l'équilibre est parfait.

16/01/2023 (modifier)
Par MacKott
Note: 4/5
L'avatar du posteur MacKott

Hoka Hey ! raconte l'histoire de Georges, un métis mi-blanc mi-lakota qui va faire la rencontre d'une petite bande de 3 personnes : Little-Knife, No-Moon et Sully un Irlandais. Ceux-ci vont le prendre sous leur aile dans leur voyage dont le but est une vengeance. Les 4 compères chemineront donc dans les grandes plaines de l'ouest américain, traversant moultes péripéties, embuscades et affrontements. Car la petite bande continue le combat perdu d'avance pour le respect de la culture lakota, complètement submergée en cette fin de XIXème siècle. Le dessin est très beau; si la BD fait quand même plus de 200 pages, c'est très agréable à lire en raison de cette pagination aérée et de ses décors magnifiques et variés. On passera donc dans les grandes plaines, mais aussi les forêts et les villes. Tout ça est magnifié par les couleurs, très claires mais aussi par des cases très grandes, ce qui permet une plongée au cœur des Etats-Unis. Un petit hic cependant, j'ai vu parfois des dessins qui avaient l'air beaucoup plus brouillons, autant au niveau des personnages que des décors. Par exemple, quand les personnages sont légèrement éloignés, on ne voit pas leur visage. Pour les décors, si l'on trouvait parfois un côté un peu brouillon quand on regardait bien, c'est carrément flagrant à la fin de l'album, lorsque les héros sont amenés à parcourir la ville. C'est un peu dommage compte tenu de la qualité du dessin sur les 3/4 de l'album. J'ai l'impression que la fin a été un peu bâclée. Le scénario est assez classique, on va voir l'évolution de Georges tout au long de l'album, c'est-à-dire qu'il va se rendre compte petit à petit des horreurs perpétrées contre les Amérindiens et sa mentalité va évidemment changé, passant de la lecture de la Bible à la découverte de sa deuxième culture. L'histoire suit donc la quête de vengeance de Little Knife, jeune Lakota ayant participé aux dernières guerres indiennes. J'ai trouvé que le développement des personnages était bien amené, que ce soit pour les principaux que pour les quelques personnages secondaires qu'ils rencontreront, et qu'il n'apportait pas de lenteurs à la lecture. Mention spéciale à la fin de l'album qui prend un chemin plus original que ce que j'avais pu voir dans d'autres westerns et qui m'a franchement plu. Je recommande donc la lecture de cet album, qui, avec 1629, fut la belle découverte de l'année après plusieurs déceptions.

15/01/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Le dessin est très beau et la luminosité de la colorisation apporte un petit plus non négligeable. Le résultat est tout simplement superbe, avec de grandes illustrations qui sont autant de fenêtres vers cet ‘ailleurs’ que tout lecteur de bande dessinée recherche. Le temps d’une lecture, j’ai été dans ces plaines du far west, chevauchant aux côtés des personnages. Le scénario est aussi classique qu’efficace, porté par des personnages attachants. Les blancs ont ici le sale rôle alors que les indiens Lakota nous apparaissent comme justes dans leur obstination à garder leur identité et à ne pas se plier devant la loi du plus fort. Le caractère désespéré de leur quête, annonciateur d’une fin inéluctable, stimule d’autant plus notre empathie. La progression est très bien dosée, tant au niveau des caractères qui se dévoilent petit à petit qu’au niveau de la relation qui va se nouer entre Little Knife et Georges ou qu’au niveau de la fuite en avant de l’équipée peu à peu rattrapée par un implacable tueur à gage (et même ce dernier se verra doté d’une personnalité moins évidente qu’il n’y paraissait au premier regard). La fin en deux temps est des plus réussies, jouant de notre espérance en un avenir apaisé et de notre envie de justice. C'est le genre de fin que l'on garde en mémoire tant elle éveille en nous des sentiments contradictoires. Franchement, je n’ai aucun reproche à formuler. Alors culte ? Oui ! D’abord parce que c’est un album que j’ai adoré, ensuite parce qu’il semble faire l’unanimité alors même qu’il sort un peu de nulle part.

10/01/2023 (modifier)