Pendant la seconde guerre mondiale, le président Roosevelt envoie secrètement des femmes dans des missions et chacune d'elle possède un mystérieux pouvoir. Le sujet est vraiment casse-gueule, mais quand on a le talent de Yann ça peut donner quelque chose de bon.
Ça tombe bien, "Les Exploits de Poison Ivy" est rempli de ce que j'aime chez Yann : un humour marrant et un peu provocateur, une galerie de personnages quelques fois un peu loufoques, un scénario solide, des clins d'oeil à des classiques de la BD Franco-Belge et des anecdotes à propos d'évènements historiques. Bref, je me suis amusé à lire les trois tomes et j'ai bien hâte d'être au prochain.
Le dessin de Berthet est un peu classique, mais il va bien avec les histoires.
Superbe !
Le sujet du cancer n'est pas facile à aborder. On peut en parler de façon très crue, et parfois choquer. Ici Mathieu Gallié propose de nous dévoiler une version onirique, et, disons-le, poétique, de ce fameux Crabe. L'histoire est celle de cinq gamins en phase terminale qui décident de se serrer les coudes avant de passer sur le billard. Ils se retrouvent de l'autre côté, mais ce côté ne ressemble pas du tout à ce à quoi ils s'attendaient. Il est peuplé de créatures terrifiantes, dont la moindre n'est pas un seigneur dentu, qui semble attendre impatiemment de pouvoir les croquer...
L'histoire est tout simplement jouissive. Les cinq gamins essaient de sauver leur peau, symbolisée par un étrange ballon de baudruche qui est censé ne jamais les quitter. Il se passe beaucoup de choses dans ce premier tome, et leur situation semble tout simplement désespérée ou presque à l'issue des 46 premières pages.
Graphiquement je suis sous le charme du trait de Jean-Baptiste Andréaé. Au sein de pages baignant dans une ambiance bleutée absolument fantastique, il nous propose des planches de toute beauté.
J'attends impatiemment la suite (le tome 1 est sorti en juin 2007), mais "La Confrérie du Crabe" est d'ores et déjà une oeuvre majeure.
Je pense que l’on tient là un petit bijou de la collection Cockpit…
Ce premier volume m’a vraiment emballé. Si l’histoire bénéficie de certains clichés faciles, elle n’en demeure pas moins très prenante. Le contexte historique et géographique est posé, les personnages sont attachants et la suite se fait d’ores et déjà attendre. Certes cela reste un opus introductif ; encore fallait-il réussir à le rendre si génial !
Selon moi, je décèle ici une qualité supérieure aux séries Le Dernier Envol et Au-delà des nuages, déjà très bonnes ; de quoi vous donner envie, non ?
Au niveau graphique, comme pour les deux séries précitées, l’album tient toutes ses promesses. Je reprocherais uniquement la ressemblance de certains visages. Pour le reste, c’est époustouflant de qualité : les détails des appareils, les paysages, le rendu des combats, l’impression de vitesse et d’intensité des attaques.
En conclusion, l’ensemble proposé est excellent. C’est vraiment mon nouveau coup de cœur du moment. Je ne vois pas beaucoup de chose à y redire et j’attends plus que chaudement la suite !
Bon début de série d'espionnage/thriller, ça.
Rassurez-vous, ça n'a rien à voir avec le film de M. Night Shyamalan. Ce Village-là est une énigme. Il cache probablement un centre de conditionnement et de déconditionnement pour des agents de l'URSS.
Car bien sûr, nous replongeons avec Rodolphe en pleine Guerre Froide, à la découverte de l'une des légendes urbaines de cette époque (si ça se trouve, il y en a encore quelques-uns comme ça dans le monde...). Bref, Rodolphe nous balade avec son Gregor qui n'est pas Gregor, de rebondissements en renversements de situation, le scénario est malin, ponctué de séquences bien intrigantes. Rodolphe, qui travaille avec Leo sur Kenya, s'est adjoint les services de Bertrand Marchal, avec qui il a fait Frontière chez le Lombard. Je parle de Leo parce que le style de Marchal y fait irrésistiblement penser, avec toutefois un peu plus d'expressivité des personnages que son illustre modèle.
Un premier tome qui pose les bases de la série : vous ne saurez jamais où vous mettez les pieds...
Un début intrigant, qui rappelle un peu Zipang, et encore une fois on se laisse emporter.
Nous avons donc à nouveau une histoire de voyage dans le temps, mais cette fois en plein Japon médiéval. Le scénariste ne s'embarrasse pas d'explications scientifiques plus ou moins longues ou plus ou moins crédibles pour expliquer le voyage dans le temps. Ce voyage est possible dans notre histoire, et il pose un gros problème dans le présent, par conséquent il faut agir, et vite.
C'est un manga avec pas mal d'action dans ce premier tome, et des personnages pour une fois assez énigmatiques qui nous sont présentés. Le studio qui réalise le dessin fait du beau boulot, avec une mise en scène et des cadrages qui, à défaut d'être originaux, sont efficaces.
La suite va vite venir, chouette.
Trouvé par hasard chez un ami cette BD m'a fait un effet terrible, à la première lecture je n'avais pas tout compris et en relisant on s'aperçoit qu'il y a de nombreux niveaux de lecture dans cette histoire.
Les Unins (Univers Intérieur) et les voyages qu'ils procurent sont à mon avis nos futurs 'jeux vidéos" et le monde "réel" dans lequel les personnages évoluent est intéressant et j'attends la (les) suite avec impatience. Si le second est à la hauteur du premier, ça pourrait devenir une série culte pour moi et je n'hésiterai plus à mettre 5 ! (NdW : La série semble abandonnée depuis longtemps !)
Voilà un album bien surprenant… Je dois bien avouer que je n’aurais jamais acheté cet album si je ne l’avais pas vu bien exposé dans une célèbre librairie grenobloise. Les auteurs de Kid Paddle et Game Over livrent une histoire particulièrement enthousiasmante, ouverte à un public très large. Le principe de la machine à remonter dans le temps n’est pas nouveau ; mais ici, il sert surtout de prétexte pour nous faire redécouvrir le monde des peintres et de l’histoire de l’art en général. Rassurez-vous tout cela se fait de manière très ludique…
Les auteurs projettent donc leur héros Thomas Harding, un spéculateur d’art vivant à Key West, dans le passé dans 4 époques différentes. On y découvre les peintres Van Gogh, Rembrandt, Lorenzo Lotto et Van Eyck. Chaque histoire est l’occasion de montrer toute la vigueur inventive des auteurs. C’est drôle, bourré d’anecdotes et on ne s’ennuie pas. De plus, chaque fin de chapitre se conclut par la représentation d’un tableau d’un de ces maîtres.
Les auteurs reprennent le thème du paradoxe temporel, déjà utilisé dans un film comme "Retour vers le futur" et cela permet de modifier un peu la vie des grands peintres. On pourra voir, notamment, un Van Gogh en prêtre-ouvrier, un Rembrandt accusé de proxénétisme…
Au final, l’album est réjouissant et je ne peux que le conseiller…
Tout à fait dans la mouvance des Tromdheim, Sfar ou autre Larcenet (cet ouvrage me rappelle un peu De mon chien comme preuve irréfutable de l'inexistence d'un dieu omniprésent par certains cotés), cet auteur qui commence à faire parler de lui, nous crédite ici d'un fort beau petit album d'humour un peu décalé, un peu nostalgique, un peu noir par moment (il y a aussi un peu des Idées Noires aussi).
Bon, évidemment, ce n'est pas la sortie de l'année, c'est un peu bref et très vite lu, mais c'est aussi sa légèreté qui fait son charme, et un album plus volumineux sur le même thème, je pense que cela aurait été lassant.
Non, vraiment, un joli petit objet à posséder ou à offrir.
Satire sociale ? Conte philosophique ? Saga surréaliste ? Le Bibendum Céleste est tout cela. Mais au travers de ce métissage de genres, on devine également une audacieuse recherche artistique qui ridiculise, si le besoin s’en faisait encore sentir, l’acception souvent péjorative de ce « divertissement culturel populaire » qu’est la Bande dessinée. Une métabd avec un langage et des approches de création et de perception réservées ; un mode d’emploi particulier qui réclame l’inhibition de nos velléités humanistes et autres instincts manichéens, l’oubli des codes graphiques et narratifs classiques et le pourvoi d’un regard vierge pour fonctionner. Cette œuvre se mérite, et il faudra faire preuve d’ambition et de persévérance pour tâcher d’en extraire la quintessence et jouir de sa folie douce.
C’est au rythme d’un scénario en liberté, par instants presque anarchiste, que l’auteur met en scène les aventures surréalistes de Diego, phoque de son état, tout frais débarqué dans la ville de New-York sur Loire. Un antihéros d’un vide abyssal, qui ne parle jamais, ne décide de rien, ne fait rien, et n’existe que comme l’instrument et le catalyseur d’une pléiade de personnages secondaires grotesques interprétant la comédie (ou la tragédie ?) grinçante du bien contre le mal. Mais au-delà de la représentation d’une dualité où l’un ne peut exister sans l’autre, c’est la partition de leur perverse osmose que l’on joue ici. À ma droite, les représentants municipaux, concevant Diego comme le futur lauréat du « prix Nobel de l’amour », la nouvelle égérie d’un peuple qui sera ainsi plus facile à discipliner. À ma gauche, le Diable. Mécontent de ce déversement lénifiant et incontrôlable de bonheur, il veut s’emparer de la narration pour en infléchir les desseins. Au milieu, une galerie de portraits croustillants, ridicules ou démesurés. Un Azazel plus risible qu’effrayant qui n’hésitera pas à retourner sa veste allant même jusqu’à invoquer le Bon Dieu. Des chiens doués de parole, aspirant à plus de reconnaissance, qui ne se montreront que les meilleurs amis d’eux-mêmes. Des politicards écoeurants et odieux, marionnettistes d’une populace servile et pantin. Un narrateur sans corps, personnification de la mise en abyme du récit...
Ce gigantesque meccano conceptuel multiplie les thématiques (consommation outrancière, pollution, appauvrissement intellectuel, manipulation des masses…) dans une logique tout en contrepieds empreints de cynisme, de lucidité, de cruauté et quelquefois de poésie. Il ne s’affiche jamais moralisateur. L’imagination sans borne de Crecy s’y déguste par des envolées littéraires et un univers pictural démentiels. Les alternances du trait (nerveux, fouillé ou plus flou) et de la colorisation forment un kaléidoscope de styles qui participe activement au décryptage de l’œuvre. Et bien que n’ayant pas extirpé toute l’essence expressionniste et symbolique de ses prodigalités graphiques et lettrées, j’ai la conviction que rien n’est gratuit et que cette profusion de détails est autant de balises et d’argumentations d’idées. Il ne faut, en aucun cas, y voir de l’esbroufe ou de la prétention.
Je vous sens encore hésitants et je vous comprends. La rareté et la nébulosité des indices et des clefs rendent la lecture difficile. Il m’a fallu la presque totalité du premier tome pour trouver mes marques, une semaine pour tout digérer puis tout recommencer avec l’esprit apprivoisé. Au bout du compte, j’ai adoré. Certains goûts demeureront impassibles, définitivement hermétiques à la pertinence heuristique de l’oeuvre, mais toute heureuse tentative sera au moins récompensée par une délectation visuelle. Et si par bonheur le message passe, je vous jure que vous en redemanderez.
La BD, un art ? Avec son Bibendum Céleste et sa manière différente de contempler le monde, Nicolas de Crecy nous prouve, une fois pour toutes, qu’il n’est plus la peine de se poser la question.
Franchement bien ! Hiroshi Hirata nous offre cette fois le récit d'une transformation intérieure d'un tueur au service de son seigneur, plutôt "bas de plafond" au début de l'histoire, et qui au fil des pages s'interroge et réfléchit sur les raisons de ses actes, son rôle, sa place, son libre arbitre, reste fidèle à ses amis et cherche un sens à sa vie.
Je ne reviens pas sur le style graphique vraiment agréable et soigné.
Cette histoire, comme l'Ame du kyudo ou La force des humbles, nous plonge dans un petit bout de l'histoire du Japon (ici la fin de l’époque féodale dans un Japon sur le point de sombrer dans la guerre civile) et les références historiques, que je n'ai pour ma part pas trouvées indigestes, sont autant de petits morceaux de culture que j'ingurgite avec toujours beaucoup d'intérêt.
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Les Exploits de Poison Ivy
Pendant la seconde guerre mondiale, le président Roosevelt envoie secrètement des femmes dans des missions et chacune d'elle possède un mystérieux pouvoir. Le sujet est vraiment casse-gueule, mais quand on a le talent de Yann ça peut donner quelque chose de bon. Ça tombe bien, "Les Exploits de Poison Ivy" est rempli de ce que j'aime chez Yann : un humour marrant et un peu provocateur, une galerie de personnages quelques fois un peu loufoques, un scénario solide, des clins d'oeil à des classiques de la BD Franco-Belge et des anecdotes à propos d'évènements historiques. Bref, je me suis amusé à lire les trois tomes et j'ai bien hâte d'être au prochain. Le dessin de Berthet est un peu classique, mais il va bien avec les histoires.
La Confrérie du crabe
Superbe ! Le sujet du cancer n'est pas facile à aborder. On peut en parler de façon très crue, et parfois choquer. Ici Mathieu Gallié propose de nous dévoiler une version onirique, et, disons-le, poétique, de ce fameux Crabe. L'histoire est celle de cinq gamins en phase terminale qui décident de se serrer les coudes avant de passer sur le billard. Ils se retrouvent de l'autre côté, mais ce côté ne ressemble pas du tout à ce à quoi ils s'attendaient. Il est peuplé de créatures terrifiantes, dont la moindre n'est pas un seigneur dentu, qui semble attendre impatiemment de pouvoir les croquer... L'histoire est tout simplement jouissive. Les cinq gamins essaient de sauver leur peau, symbolisée par un étrange ballon de baudruche qui est censé ne jamais les quitter. Il se passe beaucoup de choses dans ce premier tome, et leur situation semble tout simplement désespérée ou presque à l'issue des 46 premières pages. Graphiquement je suis sous le charme du trait de Jean-Baptiste Andréaé. Au sein de pages baignant dans une ambiance bleutée absolument fantastique, il nous propose des planches de toute beauté. J'attends impatiemment la suite (le tome 1 est sorti en juin 2007), mais "La Confrérie du Crabe" est d'ores et déjà une oeuvre majeure.
Le Grand Duc
Je pense que l’on tient là un petit bijou de la collection Cockpit… Ce premier volume m’a vraiment emballé. Si l’histoire bénéficie de certains clichés faciles, elle n’en demeure pas moins très prenante. Le contexte historique et géographique est posé, les personnages sont attachants et la suite se fait d’ores et déjà attendre. Certes cela reste un opus introductif ; encore fallait-il réussir à le rendre si génial ! Selon moi, je décèle ici une qualité supérieure aux séries Le Dernier Envol et Au-delà des nuages, déjà très bonnes ; de quoi vous donner envie, non ? Au niveau graphique, comme pour les deux séries précitées, l’album tient toutes ses promesses. Je reprocherais uniquement la ressemblance de certains visages. Pour le reste, c’est époustouflant de qualité : les détails des appareils, les paysages, le rendu des combats, l’impression de vitesse et d’intensité des attaques. En conclusion, l’ensemble proposé est excellent. C’est vraiment mon nouveau coup de cœur du moment. Je ne vois pas beaucoup de chose à y redire et j’attends plus que chaudement la suite !
Le Village
Bon début de série d'espionnage/thriller, ça. Rassurez-vous, ça n'a rien à voir avec le film de M. Night Shyamalan. Ce Village-là est une énigme. Il cache probablement un centre de conditionnement et de déconditionnement pour des agents de l'URSS. Car bien sûr, nous replongeons avec Rodolphe en pleine Guerre Froide, à la découverte de l'une des légendes urbaines de cette époque (si ça se trouve, il y en a encore quelques-uns comme ça dans le monde...). Bref, Rodolphe nous balade avec son Gregor qui n'est pas Gregor, de rebondissements en renversements de situation, le scénario est malin, ponctué de séquences bien intrigantes. Rodolphe, qui travaille avec Leo sur Kenya, s'est adjoint les services de Bertrand Marchal, avec qui il a fait Frontière chez le Lombard. Je parle de Leo parce que le style de Marchal y fait irrésistiblement penser, avec toutefois un peu plus d'expressivité des personnages que son illustre modèle. Un premier tome qui pose les bases de la série : vous ne saurez jamais où vous mettez les pieds...
Commando samouraï 1549
Un début intrigant, qui rappelle un peu Zipang, et encore une fois on se laisse emporter. Nous avons donc à nouveau une histoire de voyage dans le temps, mais cette fois en plein Japon médiéval. Le scénariste ne s'embarrasse pas d'explications scientifiques plus ou moins longues ou plus ou moins crédibles pour expliquer le voyage dans le temps. Ce voyage est possible dans notre histoire, et il pose un gros problème dans le présent, par conséquent il faut agir, et vite. C'est un manga avec pas mal d'action dans ce premier tome, et des personnages pour une fois assez énigmatiques qui nous sont présentés. Le studio qui réalise le dessin fait du beau boulot, avec une mise en scène et des cadrages qui, à défaut d'être originaux, sont efficaces. La suite va vite venir, chouette.
Pit Biribi
Trouvé par hasard chez un ami cette BD m'a fait un effet terrible, à la première lecture je n'avais pas tout compris et en relisant on s'aperçoit qu'il y a de nombreux niveaux de lecture dans cette histoire. Les Unins (Univers Intérieur) et les voyages qu'ils procurent sont à mon avis nos futurs 'jeux vidéos" et le monde "réel" dans lequel les personnages évoluent est intéressant et j'attends la (les) suite avec impatience. Si le second est à la hauteur du premier, ça pourrait devenir une série culte pour moi et je n'hésiterai plus à mettre 5 ! (NdW : La série semble abandonnée depuis longtemps !)
Harding was here
Voilà un album bien surprenant… Je dois bien avouer que je n’aurais jamais acheté cet album si je ne l’avais pas vu bien exposé dans une célèbre librairie grenobloise. Les auteurs de Kid Paddle et Game Over livrent une histoire particulièrement enthousiasmante, ouverte à un public très large. Le principe de la machine à remonter dans le temps n’est pas nouveau ; mais ici, il sert surtout de prétexte pour nous faire redécouvrir le monde des peintres et de l’histoire de l’art en général. Rassurez-vous tout cela se fait de manière très ludique… Les auteurs projettent donc leur héros Thomas Harding, un spéculateur d’art vivant à Key West, dans le passé dans 4 époques différentes. On y découvre les peintres Van Gogh, Rembrandt, Lorenzo Lotto et Van Eyck. Chaque histoire est l’occasion de montrer toute la vigueur inventive des auteurs. C’est drôle, bourré d’anecdotes et on ne s’ennuie pas. De plus, chaque fin de chapitre se conclut par la représentation d’un tableau d’un de ces maîtres. Les auteurs reprennent le thème du paradoxe temporel, déjà utilisé dans un film comme "Retour vers le futur" et cela permet de modifier un peu la vie des grands peintres. On pourra voir, notamment, un Van Gogh en prêtre-ouvrier, un Rembrandt accusé de proxénétisme… Au final, l’album est réjouissant et je ne peux que le conseiller…
Comme un lundi
Tout à fait dans la mouvance des Tromdheim, Sfar ou autre Larcenet (cet ouvrage me rappelle un peu De mon chien comme preuve irréfutable de l'inexistence d'un dieu omniprésent par certains cotés), cet auteur qui commence à faire parler de lui, nous crédite ici d'un fort beau petit album d'humour un peu décalé, un peu nostalgique, un peu noir par moment (il y a aussi un peu des Idées Noires aussi). Bon, évidemment, ce n'est pas la sortie de l'année, c'est un peu bref et très vite lu, mais c'est aussi sa légèreté qui fait son charme, et un album plus volumineux sur le même thème, je pense que cela aurait été lassant. Non, vraiment, un joli petit objet à posséder ou à offrir.
Le Bibendum céleste
Satire sociale ? Conte philosophique ? Saga surréaliste ? Le Bibendum Céleste est tout cela. Mais au travers de ce métissage de genres, on devine également une audacieuse recherche artistique qui ridiculise, si le besoin s’en faisait encore sentir, l’acception souvent péjorative de ce « divertissement culturel populaire » qu’est la Bande dessinée. Une métabd avec un langage et des approches de création et de perception réservées ; un mode d’emploi particulier qui réclame l’inhibition de nos velléités humanistes et autres instincts manichéens, l’oubli des codes graphiques et narratifs classiques et le pourvoi d’un regard vierge pour fonctionner. Cette œuvre se mérite, et il faudra faire preuve d’ambition et de persévérance pour tâcher d’en extraire la quintessence et jouir de sa folie douce. C’est au rythme d’un scénario en liberté, par instants presque anarchiste, que l’auteur met en scène les aventures surréalistes de Diego, phoque de son état, tout frais débarqué dans la ville de New-York sur Loire. Un antihéros d’un vide abyssal, qui ne parle jamais, ne décide de rien, ne fait rien, et n’existe que comme l’instrument et le catalyseur d’une pléiade de personnages secondaires grotesques interprétant la comédie (ou la tragédie ?) grinçante du bien contre le mal. Mais au-delà de la représentation d’une dualité où l’un ne peut exister sans l’autre, c’est la partition de leur perverse osmose que l’on joue ici. À ma droite, les représentants municipaux, concevant Diego comme le futur lauréat du « prix Nobel de l’amour », la nouvelle égérie d’un peuple qui sera ainsi plus facile à discipliner. À ma gauche, le Diable. Mécontent de ce déversement lénifiant et incontrôlable de bonheur, il veut s’emparer de la narration pour en infléchir les desseins. Au milieu, une galerie de portraits croustillants, ridicules ou démesurés. Un Azazel plus risible qu’effrayant qui n’hésitera pas à retourner sa veste allant même jusqu’à invoquer le Bon Dieu. Des chiens doués de parole, aspirant à plus de reconnaissance, qui ne se montreront que les meilleurs amis d’eux-mêmes. Des politicards écoeurants et odieux, marionnettistes d’une populace servile et pantin. Un narrateur sans corps, personnification de la mise en abyme du récit... Ce gigantesque meccano conceptuel multiplie les thématiques (consommation outrancière, pollution, appauvrissement intellectuel, manipulation des masses…) dans une logique tout en contrepieds empreints de cynisme, de lucidité, de cruauté et quelquefois de poésie. Il ne s’affiche jamais moralisateur. L’imagination sans borne de Crecy s’y déguste par des envolées littéraires et un univers pictural démentiels. Les alternances du trait (nerveux, fouillé ou plus flou) et de la colorisation forment un kaléidoscope de styles qui participe activement au décryptage de l’œuvre. Et bien que n’ayant pas extirpé toute l’essence expressionniste et symbolique de ses prodigalités graphiques et lettrées, j’ai la conviction que rien n’est gratuit et que cette profusion de détails est autant de balises et d’argumentations d’idées. Il ne faut, en aucun cas, y voir de l’esbroufe ou de la prétention. Je vous sens encore hésitants et je vous comprends. La rareté et la nébulosité des indices et des clefs rendent la lecture difficile. Il m’a fallu la presque totalité du premier tome pour trouver mes marques, une semaine pour tout digérer puis tout recommencer avec l’esprit apprivoisé. Au bout du compte, j’ai adoré. Certains goûts demeureront impassibles, définitivement hermétiques à la pertinence heuristique de l’oeuvre, mais toute heureuse tentative sera au moins récompensée par une délectation visuelle. Et si par bonheur le message passe, je vous jure que vous en redemanderez. La BD, un art ? Avec son Bibendum Céleste et sa manière différente de contempler le monde, Nicolas de Crecy nous prouve, une fois pour toutes, qu’il n’est plus la peine de se poser la question.
Tueur !
Franchement bien ! Hiroshi Hirata nous offre cette fois le récit d'une transformation intérieure d'un tueur au service de son seigneur, plutôt "bas de plafond" au début de l'histoire, et qui au fil des pages s'interroge et réfléchit sur les raisons de ses actes, son rôle, sa place, son libre arbitre, reste fidèle à ses amis et cherche un sens à sa vie. Je ne reviens pas sur le style graphique vraiment agréable et soigné. Cette histoire, comme l'Ame du kyudo ou La force des humbles, nous plonge dans un petit bout de l'histoire du Japon (ici la fin de l’époque féodale dans un Japon sur le point de sombrer dans la guerre civile) et les références historiques, que je n'ai pour ma part pas trouvées indigestes, sont autant de petits morceaux de culture que j'ingurgite avec toujours beaucoup d'intérêt.