Une série qui part sur de très bonnes bases, 1er cycle en seulement 2 tomes qui installent un univers plein de promesses.
J'aime beaucoup le style du dessin et le look général de la série (vaisseaux, uniformes, E.T...)
Le binôme Caleb / Mézoké (humain / Sandjarr), fonctionne bien et on a envie d'en apprendre plus sur la mystérieuse Mézoké.
Bref, pour moi un bon gros 3,5 / 5 qui m'a fait pencher vers la note de 4, en attendant la suite...
Bon sang ! A à peine 24 ans, Bastien Vivès fait preuve d'une maturité graphique et narrative incroyable, il est déjà au top niveau alors qu'il débute à peine dans le métier !
Vraiment, la lecture de ce "goût du chlore" est un délice sensoriel, presque hypnotique, malgré la quasi-absence d'histoire. Il y a une piscine, des personnes qui font des longueurs, qui regardent, qui se regardent, et échangent quelques mots... c'est à peu près tout.
Bastien Vivès représente à la perfection ces corps en mouvement, presque en apesanteur dans l'eau, sous tous les angles, avec une économie de moyen étonnante. Un style de dessin nu qui ne permet pas la moindre erreur : ça tombe bien, tout est parfait, et le plaisir du dessinateur est tangible dans l'expressivité de ces corps, de ces visages, dans cette collection de postures et de corpulences, dans les perspectives audacieuses, dans le jeu des couleurs, l'enchainement des cases...
Qu'on ne s'y trompe pas : derrière ce trait et cette histoire en apparence tout simples se cache un véritable exercice de virtuosité, où le talent de l'auteur éclate à chaque case.
L'album est quasiment muet... et à dire vrai, je regrette qu'il ne le soit pas totalement. Car s'il est impossible de deviner le jeune âge de l'auteur à la vue du graphisme du "goût du chlore", il transparait dans certains dialogues, qui gâchent un peu le plaisir de lecture. Le personnage central, notamment, est le roi des réflexions débiles et des aphorismes. Heureusement qu'il parle peu :)
C'est vraiment dommage, parce que du point de vue esthétique, cet album vaut amplement un 5/5.
Quelle série captivante ! Steve Cuzor mélange habilement des intrigues sans jamais les rendre confuses et son dessin est très bon. Dommage qu'il ne soit pas très connu car il mérite vraiment d'avoir du succès.
L'histoire met en parallèle deux intrigues différentes. La première concerne des enfants qui, pour survivre à la grande dépression, obtiennent un emploi d'un gangster. La deuxième concerne le gangster lui-même qui est chargé par Al Capone de garder 4 millions destinés à acheter le procès dont il est 'victime'.
Les quatre tomes sont riches en rebondissements et en personnages. J'ai été captivé tout le long et il n'y aucune baisse de régime ! La seule chose que je peux reprocher c'est que, comme je l'ai dit, il y a beaucoup de personnages et surtout des gangsters. J'ai donc eu un peu de difficulté pour me rappeler qui travaille pour qui comme par exemple le nain. C'est qui son vrai patron, déjà ?
*Avis sur les quatre tomes parus chez Slatkine*
'Terry et les pirates' est une série qui a bien vieilli. Bien sûr, certains éléments sont un peu désuets (le Chinois qui parle comme les noirs dans 'Tintin au Congo' par exemple), mais j'ai bien aimé quand même. Milton Caniff est vraiment bon pour imaginer des aventures divertissantes et captivantes du début à la fin.
Comme l'a dit L' Ymagier, les scénarios sont riches en rebondissements et ne laissent pas de répit au lecteur. Évidemment, époque oblige, plusieurs de ces rebondissements sont un peu exagérés et certains pourraient même faire rire aujourd'hui. De plus, les héros n'ont pas une grande psychologie. Il y a bien Connie qui est un peu le clown de service, mais c'est tout. Ça peut paraître nul de nos jours, mais moi ça m'a diverti et c'est tout ce que je demande à une BD.
Un style graphique bien sympa et si le scénario apparaît pour certains comme un peu fade, je trouve au contraire rafraichissant que chaque histoire ne fasse pas rire. La bd raconte une vie ordinaire et la vie, ce n'est pas toujours drôle.
Mais la lecture de cette bd permet de faire une pause agréable et c'est rassurant de savoir que les petits tracas quotidiens ça n'arrive pas qu'a nous...
"Yoko Tsuno" doit être la série que j'ai le plus lue et relue, avec Valérian, de l'enfance à la préadolescence. Je pense que si je la découvrais aujourd'hui, je mettrais une note plus sévère, mais je ne peux nier que cette série m'a fait rêver encore et encore à cette période charnière de la vie où notre imaginaire prend une telle place et nous aide à nous construire...
Combien de fois ai-je lu "La Spirale du temps", "Le Trio de l'étrange", "La Frontière de la vie', "Les Archanges de Vinéa", "La Lumière d'Ixo" ? Je connais ces albums par coeur !
J'aime le personnage de Yoko en ce qu'elle représente un type d'héroïne rare en BD jeunesse, dont les qualités mises en avant sont l'intelligence, le courage, la force de caractère, les qualités humaines, et non la beauté et le charme. C'est une héroïne féministe dans le bon sens du terme, positive et traitée sur un strict plan d'égalité par rapport aux héros masculins des séries jeunesse classiques (même si bon il faut avouer que dans "Yoko Tsuno", les personnages masculins sont souvent falots).
Bref, dans la catégorie "récits édifiants pour la jeunesse", Yoko Tsuno est l'une des seules (la seule ?) à représenter un modèle positif et moderne pour les filles. Et c'est ce que j'aime beaucoup dans cette BD.
Après, on pourra toujours critiquer la rigidité des dessins, les proportions parfois hasardeuses (mains minuscules notamment), et justement cet aspect trop ouvertement "édifiant" et toujours moral, voire moralisateur. Mais la personnalité de l'héroïne, le rythme et la diversité des histoires et des genres (polar, SF, social...), et les scénarios bien ficelés en font une série de très grande qualité, à la fois ludique et éducative, pour les enfants et les préadolescents.
Décidément, Sfar est un grand scénariste. Ici, il nous raconte une histoire se passant à l'époque où les Romains occupaient Jérusalem. À partir de ça, Sfar nous invente plein de personnages captivants (excepté le gamin qui est lisse dans les deux premiers tomes et devient insupportable dans le dernier) et une bonne intrigue. J'ai surtout aimé les scènes en rapport avec l'extrémisme du judaïsme voire même avec le racisme dont certains pratiquant font preuve.
Le seul défaut que je trouve à cette oeuvre est que le tome trois est sorti depuis bien longtemps et je ne pense pas qu'on va avoir la suite. C'est la deuxième série de Sfar que je lis qui n'est pas terminée (l'autre étant Socrate le demi-chien). Ça serait bien qu'il termine ses projets parce que là c'est un peu comme insulter le lecteur.
J'ai été surpris par ce manga. Je connaissais, comme tout le monde l'adaptation TV kitschissime et relativement inconsistante. Je me suis surpris à trouver le manga original très largement meilleur que cette adaptation ratée. En fait je pense que c'est de loin la meilleure BD de foot (voire de sport) que j'ai eu le loisir de lire.
Bon au niveau scénario, c'est vrai que les matches sont très souvent construits sur une trame identique (les adversaires mènent et Tsubasa remonte le score à la force de sa volonté pour s'imposer à dernière seconde)... Mais les abus de l'anime (où "Marc" (Hyuga) envoie tout le monde dans le décor sans broncher, où la rotondité de la terre empêche de voir les buts adverses, où il faut une heure pour traverser le terrain, etc.) sont peu ou prou présents dans ce manga. Les actions et comportements sont étonnamment réalistes pour un shônen manga et c'est vraiment très agréable à suivre. D'autant plus que la plupart des matches ne s'éternisent pas à outrance. Il y a malheureusement quelques exceptions (en général les demi-finales et finales de championnats).
En fait l'œuvre se décompose en 3 parties :
1) Le championnat benjamins (passionnant).
2) un championnat cadets 3 ans plus tard qui n'apporte pas grand chose à l'histoire (cette partie est assez moyenne, c'est une copie conforme de la première et on commence à trouver, à ce moment-là, l'œuvre rébarbative et répétitive).
3) Un championnat international cadets qui relance magnifiquement l'intérêt de la série (passionnant lui aussi).
En revanche le graphisme très daté n'est pas inoubliable. Mais au moins les actions sont claires, c'est le principal...
Malgré les 37 tomes, c'est presque d'une traite que j'ai lu Captain Tsubasa. Vraiment bon.
Un lecteur de science-fiction est prêt à affronter tous les tourments de la vie, a dit ou écrit un jour un écrivain oeuvrant de ce genre… Le fait est qu’un lecteur du Vagabond des Limbes a la chance de pouvoir voir tous les sous-genres, ou presque, de la science-fiction… Voyages interstellaires, paradoxes temporels, coexistence de mondes parallèles, chimères, écologie, planet fantasy… En fait Christian Godard ne s’embarrasse d’aucune contrainte technique, d’aucun souci de crédibilité, évitant bien sûr des sous-genres plus « durs », tels que le cyberpunk (bien qu’il y ait des androïdes en pagaille). Cet affranchissement lui permet d’explorer une infinité de possibilités, brodant à l’infini sur la quête d’Axle, qui l’amène à une autre, puis une autre…
On aurait pu croire que sur la longueur (31 tomes jusqu’à présent), mais le scénariste parvient à presque toujours éviter les redites. De fait on se retrouve au sein d’une série d’aventure assez passionnante, teintée de romance avec la relation compliquée avec Musky/Muskie, se déroulant dans un decorum typiquement science-fictionnel. J’ai beaucoup aimé l’univers, très diversifié, plutôt inspiré, Godard poussant Ribera dans ses retranchements de dessinateur.
Parlons du dessin justement. Ribera n’est pas un foudre de guerre, son style réaliste souffre de nombreuses approximations (Musky ne me semble jamais avoir la même tête, par exemple), et le traitement des couleurs est assez approximatif. Le tome 31 est d’ailleurs abominable sur ce plan. Les tenues d’Axle et sa compagne sont d’un ridicule achevé, mais je pense que c’est un fait exprès, pour montrer que Godard ne se prend vraiment pas au sérieux, ne s’embarrassant pas de formalisme visuel pour nous livrer son imaginaire incroyablement foisonnant. Les albums ne sont pas tous bons, certains partent d'ailleurs dans des délires assez déconcertants.
J’ai été tenté de ne mettre qu’un 3/5, à cause du côté cheap de la partie visuelle, mais j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à découvrir cet univers. 4/5 au final.
Cycle 1
A l'heure où l'ensemble de la presse (y compris moi-même) s'extasie devant "les bienveillantes" de Jonathan Littell, Tarek promène ses héros, tel le Dr Aue, sur les divers fronts de la seconde guerre mondiale. Après la Turquie dans le premier volume (foyer d'espions, tel "Casablanca" dans le film éponyme), la Pologne dans le précédent opus, c'est au coeur d'une Allemagne assiégée et dévastée que se livre le duel final entre Sir Arthur Benton, personnage ô combien énigmatique, et Marchand, membre du deuxième bureau français.
L'intrigue est excellente et j'avoue qu'il faut lire les trois volumes à la suite pour pouvoir démêler les différentes trames de cette histoire.
Récompensé par de nombreux prix, cette série mérite une attention particulière, à la fois pour les amoureux de l'Histoire, et pour les amateurs de bande dessinée. Car, non seulement Tarek a signé là un scénario formidable mais le dessin (sans oublier les couleurs) de Stéphane Perger est d'une beauté à couper le souffle, même s'il faut un moment pour s'y habituer. (Et même si le Général de Gaulle, difficilement reconnaissable, semble flotter dans sa vareuse)
Comme les précédents volumes, ce troisième et dernier volume est suivi d'un dossier sur la petite histoire de l'Histoire. Un bonus appréciable.
Au final de ce dernier opus, on ne sait où est l'ombre, où est la lumière, tant les coulisses, parfaitement illustrées, de cette fin de guerre sont difficilement appréciables à posteriori.
Tarek signe encore une fois (mis à part le récit sur Baudelaire, que je n'avais pas du tout aimé) un superbe récit.
Cycle 2 :
j'avais peur de la reprise par Pompetti,dessinateur de Raspoutine(Edition E.Proust)de la série initiée par Tarek et Perger, dont le dessin était si particulier.
Et bien, je ne suis pas déçu, on reconnait facilement les personnages d'un cycle à l'autre et les figures historiques sont toujours aussi mal dessinées! Comme Perger, Pompetti a vraiment raté le général de Gaulle, mais passons.
Par contre, j'ai été un peu décu par l'intrigue de ce premier volume: l'explication du nouveau rôle joué par Benton, au sein des services secrets alliés est vite expédiée.
En outre on ne fait que survoler sur l'ensemble de ce premier tome la guerre froide entre Russes et occidentaux sans qu'une réélle intrigue fasse le lien entre les années, les lieux et les personnages...sauf vers la fin avec Helmut, qui semble focaliser l'ensemble de l'attention des nombreux protagonistes de ce premier opus et, sans faire de jeu de mot, représente le fil rouge de ce nouveau cycle.
Esperons que le prochain volume soit plus dense et nous permette de s'attacher plus aux personnages qu'aux évènements.
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Orbital
Une série qui part sur de très bonnes bases, 1er cycle en seulement 2 tomes qui installent un univers plein de promesses. J'aime beaucoup le style du dessin et le look général de la série (vaisseaux, uniformes, E.T...) Le binôme Caleb / Mézoké (humain / Sandjarr), fonctionne bien et on a envie d'en apprendre plus sur la mystérieuse Mézoké. Bref, pour moi un bon gros 3,5 / 5 qui m'a fait pencher vers la note de 4, en attendant la suite...
Le Goût du chlore
Bon sang ! A à peine 24 ans, Bastien Vivès fait preuve d'une maturité graphique et narrative incroyable, il est déjà au top niveau alors qu'il débute à peine dans le métier ! Vraiment, la lecture de ce "goût du chlore" est un délice sensoriel, presque hypnotique, malgré la quasi-absence d'histoire. Il y a une piscine, des personnes qui font des longueurs, qui regardent, qui se regardent, et échangent quelques mots... c'est à peu près tout. Bastien Vivès représente à la perfection ces corps en mouvement, presque en apesanteur dans l'eau, sous tous les angles, avec une économie de moyen étonnante. Un style de dessin nu qui ne permet pas la moindre erreur : ça tombe bien, tout est parfait, et le plaisir du dessinateur est tangible dans l'expressivité de ces corps, de ces visages, dans cette collection de postures et de corpulences, dans les perspectives audacieuses, dans le jeu des couleurs, l'enchainement des cases... Qu'on ne s'y trompe pas : derrière ce trait et cette histoire en apparence tout simples se cache un véritable exercice de virtuosité, où le talent de l'auteur éclate à chaque case. L'album est quasiment muet... et à dire vrai, je regrette qu'il ne le soit pas totalement. Car s'il est impossible de deviner le jeune âge de l'auteur à la vue du graphisme du "goût du chlore", il transparait dans certains dialogues, qui gâchent un peu le plaisir de lecture. Le personnage central, notamment, est le roi des réflexions débiles et des aphorismes. Heureusement qu'il parle peu :) C'est vraiment dommage, parce que du point de vue esthétique, cet album vaut amplement un 5/5.
Blackjack
Quelle série captivante ! Steve Cuzor mélange habilement des intrigues sans jamais les rendre confuses et son dessin est très bon. Dommage qu'il ne soit pas très connu car il mérite vraiment d'avoir du succès. L'histoire met en parallèle deux intrigues différentes. La première concerne des enfants qui, pour survivre à la grande dépression, obtiennent un emploi d'un gangster. La deuxième concerne le gangster lui-même qui est chargé par Al Capone de garder 4 millions destinés à acheter le procès dont il est 'victime'. Les quatre tomes sont riches en rebondissements et en personnages. J'ai été captivé tout le long et il n'y aucune baisse de régime ! La seule chose que je peux reprocher c'est que, comme je l'ai dit, il y a beaucoup de personnages et surtout des gangsters. J'ai donc eu un peu de difficulté pour me rappeler qui travaille pour qui comme par exemple le nain. C'est qui son vrai patron, déjà ?
Terry et les pirates
*Avis sur les quatre tomes parus chez Slatkine* 'Terry et les pirates' est une série qui a bien vieilli. Bien sûr, certains éléments sont un peu désuets (le Chinois qui parle comme les noirs dans 'Tintin au Congo' par exemple), mais j'ai bien aimé quand même. Milton Caniff est vraiment bon pour imaginer des aventures divertissantes et captivantes du début à la fin. Comme l'a dit L' Ymagier, les scénarios sont riches en rebondissements et ne laissent pas de répit au lecteur. Évidemment, époque oblige, plusieurs de ces rebondissements sont un peu exagérés et certains pourraient même faire rire aujourd'hui. De plus, les héros n'ont pas une grande psychologie. Il y a bien Connie qui est un peu le clown de service, mais c'est tout. Ça peut paraître nul de nos jours, mais moi ça m'a diverti et c'est tout ce que je demande à une BD.
Maliki
Un style graphique bien sympa et si le scénario apparaît pour certains comme un peu fade, je trouve au contraire rafraichissant que chaque histoire ne fasse pas rire. La bd raconte une vie ordinaire et la vie, ce n'est pas toujours drôle. Mais la lecture de cette bd permet de faire une pause agréable et c'est rassurant de savoir que les petits tracas quotidiens ça n'arrive pas qu'a nous...
Yoko Tsuno
"Yoko Tsuno" doit être la série que j'ai le plus lue et relue, avec Valérian, de l'enfance à la préadolescence. Je pense que si je la découvrais aujourd'hui, je mettrais une note plus sévère, mais je ne peux nier que cette série m'a fait rêver encore et encore à cette période charnière de la vie où notre imaginaire prend une telle place et nous aide à nous construire... Combien de fois ai-je lu "La Spirale du temps", "Le Trio de l'étrange", "La Frontière de la vie', "Les Archanges de Vinéa", "La Lumière d'Ixo" ? Je connais ces albums par coeur ! J'aime le personnage de Yoko en ce qu'elle représente un type d'héroïne rare en BD jeunesse, dont les qualités mises en avant sont l'intelligence, le courage, la force de caractère, les qualités humaines, et non la beauté et le charme. C'est une héroïne féministe dans le bon sens du terme, positive et traitée sur un strict plan d'égalité par rapport aux héros masculins des séries jeunesse classiques (même si bon il faut avouer que dans "Yoko Tsuno", les personnages masculins sont souvent falots). Bref, dans la catégorie "récits édifiants pour la jeunesse", Yoko Tsuno est l'une des seules (la seule ?) à représenter un modèle positif et moderne pour les filles. Et c'est ce que j'aime beaucoup dans cette BD. Après, on pourra toujours critiquer la rigidité des dessins, les proportions parfois hasardeuses (mains minuscules notamment), et justement cet aspect trop ouvertement "édifiant" et toujours moral, voire moralisateur. Mais la personnalité de l'héroïne, le rythme et la diversité des histoires et des genres (polar, SF, social...), et les scénarios bien ficelés en font une série de très grande qualité, à la fois ludique et éducative, pour les enfants et les préadolescents.
Les Olives noires
Décidément, Sfar est un grand scénariste. Ici, il nous raconte une histoire se passant à l'époque où les Romains occupaient Jérusalem. À partir de ça, Sfar nous invente plein de personnages captivants (excepté le gamin qui est lisse dans les deux premiers tomes et devient insupportable dans le dernier) et une bonne intrigue. J'ai surtout aimé les scènes en rapport avec l'extrémisme du judaïsme voire même avec le racisme dont certains pratiquant font preuve. Le seul défaut que je trouve à cette oeuvre est que le tome trois est sorti depuis bien longtemps et je ne pense pas qu'on va avoir la suite. C'est la deuxième série de Sfar que je lis qui n'est pas terminée (l'autre étant Socrate le demi-chien). Ça serait bien qu'il termine ses projets parce que là c'est un peu comme insulter le lecteur.
Captain Tsubasa
J'ai été surpris par ce manga. Je connaissais, comme tout le monde l'adaptation TV kitschissime et relativement inconsistante. Je me suis surpris à trouver le manga original très largement meilleur que cette adaptation ratée. En fait je pense que c'est de loin la meilleure BD de foot (voire de sport) que j'ai eu le loisir de lire. Bon au niveau scénario, c'est vrai que les matches sont très souvent construits sur une trame identique (les adversaires mènent et Tsubasa remonte le score à la force de sa volonté pour s'imposer à dernière seconde)... Mais les abus de l'anime (où "Marc" (Hyuga) envoie tout le monde dans le décor sans broncher, où la rotondité de la terre empêche de voir les buts adverses, où il faut une heure pour traverser le terrain, etc.) sont peu ou prou présents dans ce manga. Les actions et comportements sont étonnamment réalistes pour un shônen manga et c'est vraiment très agréable à suivre. D'autant plus que la plupart des matches ne s'éternisent pas à outrance. Il y a malheureusement quelques exceptions (en général les demi-finales et finales de championnats). En fait l'œuvre se décompose en 3 parties : 1) Le championnat benjamins (passionnant). 2) un championnat cadets 3 ans plus tard qui n'apporte pas grand chose à l'histoire (cette partie est assez moyenne, c'est une copie conforme de la première et on commence à trouver, à ce moment-là, l'œuvre rébarbative et répétitive). 3) Un championnat international cadets qui relance magnifiquement l'intérêt de la série (passionnant lui aussi). En revanche le graphisme très daté n'est pas inoubliable. Mais au moins les actions sont claires, c'est le principal... Malgré les 37 tomes, c'est presque d'une traite que j'ai lu Captain Tsubasa. Vraiment bon.
Le Vagabond des Limbes
Un lecteur de science-fiction est prêt à affronter tous les tourments de la vie, a dit ou écrit un jour un écrivain oeuvrant de ce genre… Le fait est qu’un lecteur du Vagabond des Limbes a la chance de pouvoir voir tous les sous-genres, ou presque, de la science-fiction… Voyages interstellaires, paradoxes temporels, coexistence de mondes parallèles, chimères, écologie, planet fantasy… En fait Christian Godard ne s’embarrasse d’aucune contrainte technique, d’aucun souci de crédibilité, évitant bien sûr des sous-genres plus « durs », tels que le cyberpunk (bien qu’il y ait des androïdes en pagaille). Cet affranchissement lui permet d’explorer une infinité de possibilités, brodant à l’infini sur la quête d’Axle, qui l’amène à une autre, puis une autre… On aurait pu croire que sur la longueur (31 tomes jusqu’à présent), mais le scénariste parvient à presque toujours éviter les redites. De fait on se retrouve au sein d’une série d’aventure assez passionnante, teintée de romance avec la relation compliquée avec Musky/Muskie, se déroulant dans un decorum typiquement science-fictionnel. J’ai beaucoup aimé l’univers, très diversifié, plutôt inspiré, Godard poussant Ribera dans ses retranchements de dessinateur. Parlons du dessin justement. Ribera n’est pas un foudre de guerre, son style réaliste souffre de nombreuses approximations (Musky ne me semble jamais avoir la même tête, par exemple), et le traitement des couleurs est assez approximatif. Le tome 31 est d’ailleurs abominable sur ce plan. Les tenues d’Axle et sa compagne sont d’un ridicule achevé, mais je pense que c’est un fait exprès, pour montrer que Godard ne se prend vraiment pas au sérieux, ne s’embarrassant pas de formalisme visuel pour nous livrer son imaginaire incroyablement foisonnant. Les albums ne sont pas tous bons, certains partent d'ailleurs dans des délires assez déconcertants. J’ai été tenté de ne mettre qu’un 3/5, à cause du côté cheap de la partie visuelle, mais j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à découvrir cet univers. 4/5 au final.
Sir Arthur Benton
Cycle 1 A l'heure où l'ensemble de la presse (y compris moi-même) s'extasie devant "les bienveillantes" de Jonathan Littell, Tarek promène ses héros, tel le Dr Aue, sur les divers fronts de la seconde guerre mondiale. Après la Turquie dans le premier volume (foyer d'espions, tel "Casablanca" dans le film éponyme), la Pologne dans le précédent opus, c'est au coeur d'une Allemagne assiégée et dévastée que se livre le duel final entre Sir Arthur Benton, personnage ô combien énigmatique, et Marchand, membre du deuxième bureau français. L'intrigue est excellente et j'avoue qu'il faut lire les trois volumes à la suite pour pouvoir démêler les différentes trames de cette histoire. Récompensé par de nombreux prix, cette série mérite une attention particulière, à la fois pour les amoureux de l'Histoire, et pour les amateurs de bande dessinée. Car, non seulement Tarek a signé là un scénario formidable mais le dessin (sans oublier les couleurs) de Stéphane Perger est d'une beauté à couper le souffle, même s'il faut un moment pour s'y habituer. (Et même si le Général de Gaulle, difficilement reconnaissable, semble flotter dans sa vareuse) Comme les précédents volumes, ce troisième et dernier volume est suivi d'un dossier sur la petite histoire de l'Histoire. Un bonus appréciable. Au final de ce dernier opus, on ne sait où est l'ombre, où est la lumière, tant les coulisses, parfaitement illustrées, de cette fin de guerre sont difficilement appréciables à posteriori. Tarek signe encore une fois (mis à part le récit sur Baudelaire, que je n'avais pas du tout aimé) un superbe récit. Cycle 2 : j'avais peur de la reprise par Pompetti,dessinateur de Raspoutine(Edition E.Proust)de la série initiée par Tarek et Perger, dont le dessin était si particulier. Et bien, je ne suis pas déçu, on reconnait facilement les personnages d'un cycle à l'autre et les figures historiques sont toujours aussi mal dessinées! Comme Perger, Pompetti a vraiment raté le général de Gaulle, mais passons. Par contre, j'ai été un peu décu par l'intrigue de ce premier volume: l'explication du nouveau rôle joué par Benton, au sein des services secrets alliés est vite expédiée. En outre on ne fait que survoler sur l'ensemble de ce premier tome la guerre froide entre Russes et occidentaux sans qu'une réélle intrigue fasse le lien entre les années, les lieux et les personnages...sauf vers la fin avec Helmut, qui semble focaliser l'ensemble de l'attention des nombreux protagonistes de ce premier opus et, sans faire de jeu de mot, représente le fil rouge de ce nouveau cycle. Esperons que le prochain volume soit plus dense et nous permette de s'attacher plus aux personnages qu'aux évènements.