Les derniers avis (31377 avis)

Par Altaïr
Note: 4/5
Couverture de la série Mon Gras et moi
Mon Gras et moi

J'ai été touchée par la lecture de "mon gras et moi", je l'avoue... Gally raconte ses problèmes de poids et la difficulté à assumer le regard des autres et son propre regard. Et même s'il s'agit ici d'un cas extrême, je pense que bien des gens peuvent se reconnaître quelque part en elle, dans une société de l'image qui exacerbe la beauté physique et dénigre tout ce qui ne rentre pas dans les canons de beauté véhiculés par le cinéma, la pub ou les magazines. Gally arrive à garder un juste équilibre entre l'auto-apitoiement et l'autodérision, et garde en permanence un ton léger et un humour qui fait mouche. Le dessin, simple mais maîtrisé, sert en permanence le propos. Il s'efface devant son sujet. Si j'avais un reproche à faire à ce livre, ce serait de n'être finalement qu'assez superficiel. Gally raconte sa propre expérience, c'est intéressant et bien fait, mais ce sujet appelle à des réflexions plus universelles me semble-t-il. En éloignant la "caméra" de son nombril, elle aurait pu je pense en tirer un livre d'une portée bien plus grande. Mais ne boudons pas notre plaisir, "Mon gras et moi" est un témoignage rare, donc précieux, et très agréable à lire. Une bonne BD, en somme, et ce n'est déjà pas si mal. P.S : j'avoue avoir été choquée par le commentaire de iannick, qui regrette que Gally n'ait pas dévoilé les problèmes intimes qui ont entraîné sa prise de poids. Même si je pense comme lui que cela pourrait faire un sujet de livre passionnant, il me semble qu'il y a quelque chose d'extrêmement indécent à reprocher à un auteur de ne pas se mettre totalement à nu dans son oeuvre.

22/10/2008 (modifier)
Par Sejy
Note: 4/5
Couverture de la série Le Sursis
Le Sursis

La France sous l’Occupation. Voilà un thème que je trouve éminemment casse-gueule. J’ai gardé en mémoire des témoignages de grands-parents, des lectures ou autres documentaires en noir et blanc qui m’évoquent toute la tristesse et l’horreur de cette période sombre, et quand je feuillette cette oeuvre, un élément me déstabilise alors immédiatement : les couleurs ! Des aquarelles lumineuses, certes magnifiques, mais qui libèrent spontanément une atmosphère guillerette, tellement badine qu’elle en serait presque déplacée. Cette approche picturale semble délibérée et, braqué par l’appréhension de l’indécence, je ne suis pas certain d’avoir envie d’aller où Gibrat veut m’emmener. L’impression se confirme à la lecture, mais je pense déceler un parti pris narratif qui soudainement m’apparaît assez génial : placer le contexte de guerre hors champ en concentrant notre attention sur la chronique du quotidien d’un village de l’Aveyron, sur les portraits de sa petite communauté et plus particulièrement l’idylle entre Cécile et Julien. L’auteur joue ainsi la gamme d’un réalisme intimiste et romancé qui nous dévoile la grande Histoire, mais à travers les hommes. Le lourd climat ne s’évanouit jamais totalement et demeure en filigrane, mais l’on s’attache avant tout aux gens et à leurs aspirations profondes, à leurs indifférences ou leurs emportements. Goûtant aux petites joies éphémères et à quelques autres moments de vie, l’on baisse très vite la garde. Pourtant, par quels faits ponctuels plus saillants, crimes ou actes héroïques, le cadre dramatique, qui se cantonnait jusqu’alors à un espace conjectural, devient brusquement plus palpable. La peur et l’angoisse nous reviennent d’autant plus fortes en pleine figure ; au-delà de la vision de la guerre, ce qui terrorise vraiment, c’est de prendre conscience de tout ce qu’elle peut faire perdre. Je suis admiratif du brio avec lequel Gibrat mène sa barque. L’intensité émotionnelle est complexe et ne souffre d’aucun temps mort. Évoluant sur le fil du rasoir, le récit ne tombe jamais dans un lyrisme excessif, un pathétisme pesant ou dans une légèreté trop inconvenante. Tout est parfaitement maitrisé. Les personnages sont étonnants de réalisme. J’aime notamment le caractère de Julien, son côté égoïste inconscient emprunt d’une couardise et d’une lucidité de circonstance. Les dialogues parsemés de quelques touches de bonne humeur et les monologues intérieurs, créent de jolies connivences et font étalage de leur excellence littéraire. Quant à ce pinceau qu’au commencement je jugeais inadéquat, il est exceptionnel. De la justesse des sentiments (la sensualité de l’héroïne est presque tangible) à la beauté des paysages campagnards, la palette interprète sa partition en virtuose, du début à la fin. À peine oserais-je regretter un petit peu plus d’ampleur psychologique chez quelques personnages (quelles sont donc les motivations des miliciens ?) et un chouia moins de pétulance dans certains échanges verbaux. Quel grand moment de Bande Dessinée !

22/10/2008 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série La Piste des Ombres
La Piste des Ombres

La piste des ombres est l'un des meilleurs westerns en bande dessinée que je viens de lire. Il est seulement dommage que le tome 3 s'achève si brutalement et qu'on attende la suite depuis plus de 5 ans. Que se passe t-il donc ? La série a malheureusement été abandonnée... J'aime le style graphique d'Oger que je reconnaîtrais entre mille. Je trouve qu'il est aussi bon dans ce genre qu'il l'est avec son emblématique série d'héroic fantansy Gorn. Son trait a même évolué entre le premier et le second tome sans qu'on puisse véritablement définir la cause d'une telle mutation. Le second opus est d'ailleurs résolument plus triste. Le troisième chapitre renoue avec une certaine légèreté comme un retour à la vie après avoir passé tant d'épreuves. Ce western côtoie également le genre fantastique mais avec une touche de romantisme qui en fait une série réellement originale. Etonnant et inhabituel : voilà deux adjectifs qui caractérisent cette série et qui devrait normalement vous donner envie de la découvrir également. Pour l'achat, je ne peux conseiller une série abandonnée.

20/10/2008 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série RG
RG

Enfin j'ai pu lire cette BD qui m'attirait depuis un moment, et je n'en suis pas déçu. Elle combine deux qualités : celle d'être un polar réaliste tout à fait prenant d'une part, et celle d'être extrêmement instructive d'autre part. Elle m'a en effet permis de découvrir une partie de ce que sont (ou étaient) réellement les RG, leur rôle, leur fonctionnement et les hommes qui les composent. J'y ai appris beaucoup de choses, d'autant qu'elles sont présentées de manière claire et intéressante. A côté de cela, le récit est très plaisant à lire. Le dessin, la mise en page et la narration graphique sont excellents. Les scénarios sont bons et captivants malgré leur solide réalisme. Presque un polar documentaire, l'aspect rébarbatif en moins. J'ai beaucoup aimé.

20/10/2008 (modifier)
Par kalish
Note: 4/5
Couverture de la série Pandora Box
Pandora Box

Pourquoi ce 8eme tome ? Pourquoi cet espoir pour l’humanité ? Une fin apocalyptique aurait value les 5 étoiles sans problème mais là j’ai ma petite réserve. J’ai été attiré par le thème des sept péchés capitaux. Ensuite on se rend compte que l’auteur fait le lien avec des mythes grecs ce qui renforce le côté intriguant. Puis on réalise que chaque tome va développer une dérive technologique (principalement) de la société humaine. Il en découle un délectable goût d’apocalypse pour tous les abrutis qui nous entourent. Chaque tome est plutôt bien ficelé à part quelques rares exceptions et pour une fois le changement de dessinateur passe comme une lettre à la poste. Ils ont tous un style comparable et le coloriste Usagi assure l’uniformité de pratiquement tous les tomes. En tous cas, on peut dire qu’ils se sont tous appliqués. Et les quelques-uns que j’ai déjà pu lire comme Damour ou Henriet m’ont impressionné. Plus particulièrement, Steven Dupré que j’avais trouvé relativement mauvais sur Kaamelott et qui a ici brillamment illustré l’un des meilleurs tomes. Et bon finalement, le 8eme tome est bien aussi. Mais je pense que la fin aurait été beaucoup plus marquante si elle avait été aussi pessimiste voir alarmiste que le reste de la série.

20/10/2008 (modifier)
Couverture de la série Le Bois des Vierges
Le Bois des Vierges

Hé bien ! Quel premier tome ! Je commence par le dessin, parce que je suis assez fan du style de Béatrice Tillier. Là, elle s’est surpassée ! C’est somptueux, sublime ! Les animaux sont subtilement humanisés, à la manière d’un Masbou, et j’irai même jusqu’à dire, encore mieux que lui (je l’ai dit ! :|) ; en tous cas c’est du niveau de De Cape et de Crocs et de Blacksad et ça m’amène à réaliser que j’aime beaucoup les BD dont les personnages sont des animaux anthropomorphisés. Quelque chose me dit qu’elle a pris un plaisir particulier à dessiner les costumes des divers protagonistes, car ils sont d’une élégance et d’une sophistication rares ! Ce plaisir en est presque palpable. Et que dire du nôtre, à contempler pareilles planches. Les paysages ne sont pas en reste, ils sont grandioses, et la mise en couleurs parfaitement maîtrisée. Béatrice Tillier a encore progressé depuis Mon voisin le Père Noël, je suis vraiment impressionnée, pour moi, c’est l’une des meilleures de sa profession. Le scénario, par chance, est à la hauteur du dessin, ce qui n’est pas peu dire. Cette histoire est originale et Dufaux, en vieux briscard de la BD maîtrise lui aussi parfaitement son sujet. On est intrigué, et la fin déroute de plus en plus, et donne vraiment envie de connaître la suite. Un petit bémol toutefois : le rythme de la narration, un peu élevé ; du coup chaque événement, chaque fait, n’est pas exploité à fond et c’est dommage. Le corollaire étant que l’on ne s’ennuie pas un instant, je ne vais pas m’appesantir sur ce point. Je souhaite longue vie à cette série et vous en recommande l’achat avec enthousiasme !

20/10/2008 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
Couverture de la série Célestin Gobe-la-lune
Célestin Gobe-la-lune

Célestin est un orphelin persuadé d’être issu d’une haute lignée. Pour retrouver son rang il n’a qu’une idée en tête : épouser une princesse. Après avoir couru la quasi totalité des nobles jupons du pays, sa route va croiser celle de la fille du roi Maurice 1er. Et cette fois sera la bonne, Célestin en est convaincu. Tout d’abord je dois dire que graphiquement j’adore ! La couverture ne manque pas d’attirer l’œil et une fois l'album ouvert on n'est pas déçu par le contenu. Le dessin de Yannick Corboz est une nouvelle fois superbe et les couleurs qu’il a choisies sont une merveille. Le rendu est d’autant plus joli que chaque planche a une couleur dominante. C’est un vrai plaisir. Célestin est un personnage attachant, et son histoire est une farce sympathique. J’aime le côté pas sérieux qui se dégage de cette BD. C’est frais, un peu poétique, et certaines situations, certains dialogues sont vraiment très drôles. Le second tome est tout aussi bon. L'histoire est du même niveau et le trait s'est un peu affiné, le dessin est encore plus beau. En bref un diptyque original et drôle à lire sans modération.

21/06/2007 (MAJ le 20/10/2008) (modifier)
Par Sejy
Note: 4/5
Couverture de la série La Fin du monde
La Fin du monde

Il est des œuvres qui vous font aimer l’automne, quand elles vous plongent dans une mélancolie conjuguée d‘optimisme. Cette sensation seconde, entre éveil et sommeil, où chaque période de pluie se mue en un ravissant andante, en une délicieuse attente de cet instant, quand le ciel se gorgera de soleil. La fin du monde m’abandonne dans cet état là. Sa longue métaphore, à l’orée du conte, est d’une langueur à la fois soyeuse et lancinante. Par l’exploration subtile du repli sur soi de l’héroïne, on pénètre d’abord sur la pointe des pieds dans une sorte de journal intime. Spectateur de ses monologues intérieurs, de ses états d’âme, reflets d’une crise existentielle qui agit comme autant d’étaux psychologiques ou physiques, on reste immobile par peur de déranger. Puis, en empruntant les chemins mystérieux d’une fable onirique hantée de personnages singuliers, on devient le compagnon de son errance. Une quête identitaire, une recherche de réponses qui pourraient expliquer l’absence de cette mère et combler son vide affectif. On effleure souvent ses douleurs profondes, on partage quelquefois ses angoisses muettes, et malgré l’atmosphère pesante et inquiétante, on se sent habité d’une étrange confiance. C’est tout l’art de Wazem pour l’allégorie qui s’exprime ici. Une patte, une façon d’éviter le sentiment facile, de faire passer l’émotion tout en suggestions et en demi-teintes, d’installer une ambiance fantastique et sombre où l’on entrevoit l’espoir en filigrane. Par bien des aspects, cette poésie toute personnelle me rappelle un Koma dont le côté optimiste était exacerbé par le trait enjoué de Peeters. L’approche de Tirabosco l’est beaucoup moins. Un graphisme qu’il faudra apprivoiser. Au-delà d’une beauté glacée (admirez ces dessins pleine page), ce bleu profond et ce noir, contrastant avec un blanc pastel froid, confèrent une impression étrange et dépaysante. Un théâtre surnaturel qui, s’il affirme la perspective surréaliste du récit, lui confère paradoxalement un sentiment d’inéluctabilité qui ramène violemment les pieds sur terre. Un bémol à l’approche parabolique du scénario, un contrepoids nécessaire. Une magnifique fleur de saison où vous adorerez égarer votre bourdon.

19/10/2008 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Socrate le demi-chien
Socrate le demi-chien

Le premier tome de la série "Socrate le demi-chien" est moyen. Ça ressemble à Le Chat du Rabbin, mais en moins bien. C'est chouette au début de voir Socrate faire de la philosophie, mais ça dure tout l'album et à la fin j'avais l'impression qu'il ne s'était pas passé grand chose dans les 46 pages du récit. Le tome suivant est bien meilleur. C'est une histoire pleine de rebondissement comme j'aime. Les mythes de Héraclès et Ulysse sont massacrés. Ils sont présentés comme deux connards au tendances homoxuelles. On a droit à une galerie de personnage qui viennent pratiquement tous de la mythologie grecque : le cyclope Homère, le roi Poséidon, Circé, etc. C'est vraiment dommage qu'il n'y ait pas de suite. Ça aurait pu faire une bonne saga.

19/10/2008 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Breakdowns
Breakdowns

La première partie de "Breakdowns" est une autobiographie de Art Spiegelman. Il mélange habilement ses souvenirs d'époques différentes sans jamais rendre confuse la lecture. Personnellement, j'ai été touché par ce que nous montrait l'auteur. Il y a vraiment beaucoup de tendresse dans certaines scènes. Ensuite, on a droit aux premiers travaux de Spiegelman et c'est un vrai fourre-tout. On passe facilement du tragique à l'humour. Il y a notamment une première version de Maus, une analyse hilarante sur l'humour qui rappelle le style Mad et l'histoire d'un type devenu fou après le suicide de sa mère qui doit être une représentation de ce que ressentait Spiegelman (sa mère s'est suicidée). C'est un peu inégal, mais j'ai bien aimé hormis une ou deux histoires un peu ennuyantes. Je ne sais pas si c'est aussi bon que Maus (je ne l'ai pas lu), mais moi j'ai passé un bon moment en lisant "Breakdowns".

19/10/2008 (modifier)