Le Goût du chlore

Note: 2.71/5
(2.71/5 pour 24 avis)

Angoulême 2009 : essentiel révélation. Le Goût du Chlore c’est un peu âcre. Ça débouche le nez et irrite les bronches. Ça laisse comme un arrière-goût au fond de la gorge quand on a trop bu la tasse. C’est la rencontre entre un jeune homme et une jeune fille. Lui, sur les conseils de son kiné, s’entraîne au dos crawlé pour soigner sa scoliose. Elle, ancienne championne de natation, lui apprend à mieux nager. Ce sont des jeux d’enfants qui deviennent grands.


A la piscine Angoulême : récapitulatif des séries primées Gobelins, l'École de l'Image

C’est une histoire toute simple, d’une rare sobriété. Parce qu’il souffre du dos, un très jeune homme, dont au final on ne saura pratiquement rien de plus, se met à fréquenter une piscine sur les recommandations insistantes de son kinésithérapeute. Là, dans le bassin à la fois anonyme et rassurant où les individus ne sont plus que des corps qui nagent, au rythme monotone des longueurs ajoutées les unes aux autres, il fait la connaissance d’une jeune fille au corps et au sourire séduisants. C’est l’épanouissement de leur relation ténue, toute en silences, en esquives, en pudeur et en gestes esquissés, que va raconter Le Goût du chlore, avec une grande légèreté et un sens remarquable de la narration en images… Finalement, malgré les progrès accomplis, elle attendra qu’il soit sous l’eau pour lui avouer. Avouer quoi ? Il n’a pas compris. Elle reviendra pour lui dire de vive voix. Mais garde à lui de ne pas se noyer ! Loin des clichés de sorties de lycée aux petit durs dragueurs et aux filles émerveillées, dans Le Goût du Chlore, c’est lui qui n’ose pas et c’est elle qui d’une manière ou d’une autre va l’aider à sortir de l’eau, à trouver le tempo de sa propre respiration.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Mai 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Goût du chlore © Casterman 2008
Les notes
Note: 2.71/5
(2.71/5 pour 24 avis)
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11/06/2008 | iannick
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je ne suis a priori pas fan du travail graphique de Vivès (à quelques exemptions près – comme dans Pour l'Empire), mais je dois reconnaitre qu’il est toujours très lisible, dynamique, tout en jouant sur une certaine épure – une épure certaine devrais-je écrire. Heureusement, il n’y a pas trop ici de traits de visages effacés, ce que je n’aime pas du tout. Pour l’intrigue, je pourrais faire les mêmes remarques. Car là aussi, avec un minimum de moyens, et sans que le sujet ne m’intéresse a priori, il arrive à rendre intéressante une histoire avec très peu de texte, quasiment aucune péripétie, où on suit sur la quasi-totalité des cases un type (parfois une nana - et pour une fois elle n'est pas dotée d'une très forte poitrine!) alignant des longueurs dans une piscine. C’est un petit exploit à saluer. Très lisible donc, mais pas au point de comprendre son prix à Angoulême. Car c’est presque plus un exercice de style que l’élaboration d’une vraie histoire dense et structurée. Bon, j’exagère, mais c’est quand même très léger. Surtout, j’ai trouvé que Vivès nous laissait trop facilement en plan sur la fin, comme si nous étions chargés de deviner et construire une fin qu’il avait la flemme d’écrire. Je m’attendais à un épilogue nous donnant quand même le fin mot de l’histoire, mais non, il n’y en a pas. Ce genre d’ellipse fonctionne parfois, mais là j’en suis sorti quelque peu frustré.

24/03/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Je trouve le titre de cette série intéressant et bien trouvé. En effet le goût du chlore évoque souvent des après-midis piscine joyeux et festifs voire sensuels et pourtant le chlore laisse sur soi une odeur désagréable dont on se passerait bien. C'est un peu ce paradoxe que veut traduire la série de Bastien Vivès dans son récit intimiste assez périlleux et original. Choisir l'espace clos d'une piscine dans la période consacrée aux nageurs (et pas au loisir) est un exercice difficile. En effet le moment est mal choisi pour le dialogue propice à approfondir une rencontre sentimentale. C'est ce défi que relève plutôt bien le scénario de l'auteur. Comment faire passer un message amoureux dans un moment où la nudité des corps à une tout autre destination que le charnel. On est d'abord venu pour nager et même si au fil des mercredis se crée un lien, l'espace clos étouffe l'éclosion de la parole qui reste inaudible à cause de l'eau. Il y a peu de texte et quand il y en a, cela reste des banalités. Le langage est celui des corps mais limité aux gestes de la natation. Le graphisme est prépondérant dans la série. L'auteur a très bien su saisir la beauté de la glisse et de la gestuelle des nageurs. C'est d'ailleurs la progression du garçon dans l'esthétique de sa natation qui va lui donner confiance et permettre un espoir. Je trouve assez remarquable que l'auteur puisse tenir son histoire sans longueur (de bassin lol) avec ce scénario de rencontre très classique dans un graphisme limité à deux personnes faisant leur entrainement de natation. C'est une lecture rapide assez sympathique et originale. C'est à découvrir comme une curiosité. 3.5

17/02/2023 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Il y a maintenant un petit bout de temps, j'ai pratiqué la natation en club, très exactement de 14 à 18 ans. Ce qui m’a fait arrêter, outre le fait que si j'avais voulu devenir un champion ma taille était trop petite (Manaudou doit faire dans les deux mètres !), c'est ce côté extrêmement chiant qui consiste à aligner des longueurs soit en regardant le plafond ou les lignes au fond du bassin. Vous me direz, j'ai mis du temps à comprendre, mais bon folle jeunesse insouciante ! Ce petit préambule personnel pour vous dire que voir un gars qui sur les conseils de son kiné, s'aligne des longueurs, ben j'ai trouvé ça longuet. Je comprends bien que le fond du truc n'est pas tant ces longueurs que la rencontre improbable et cet "amour" naissant, cette attirance qui est le cœur du propos. Finalement c'est assez vain et le final, j'ai rien contre les fins ouvertes, mais là franchement je me dis : tout ça pour ça ?! Le dessin sur lequel certains se sont extasiés ne m'a que moyennement plu. Les corps -et c'est un comble- sont assez ordinaires. La jeune femme sensée être une championne, et sans verser dans la version Est Allemande, me parait bien frêle pour l'emploi. Bon allez je me sèche, si j'avais su je me serais fait dispenser.

21/10/2015 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai finalement lu la bande dessinée qui a fait découvrir Bastien Vivès et j'ai pas trop aimé. Coté dessin, son style n'est pas ma tasse de thé, mais je peux comprendre que certains aiment. Il maîtrise parfaitement l'anatomie humaine. En revanche, le scénario est sans intérêt. Déjà j'avoue que j'ai fait de la natation quelques années et si j'aimais bien au début vers la fin j'en avais marre et je préférais jouer au soccer (ou le foot pour ceux qui vivent en dehors de l’Amérique du nord). Je détestais faire du crawl alors j'ai pas trop envie de voir un personnage de bande dessinée en faire durant plusieurs pages. Peut-être que j'étais censé voir de la poésie, mais l'auteur m'aurait touché davantage si son personnage bottait un ballon de foot, au moins cela m'aurait rendu nostalgique et puis un type qui tape un ballon de foot tout en nageant cela aurait été très original. En plus, la romance ne m'a pas du tout passionné et je n'ai pas aimé la fin.

23/12/2014 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5
L'avatar du posteur Canarde

Eh oui ! Je suis de celles qui aiment le dessin de Bastien Vivès, je suis estomaquée du peu de moyens qu'il emploie pour arriver à me donner le frisson. Non mais regardez : avec un minimum de traits, on a un corps délicieux, circonspect certes, mais juste. Beaucoup de gens ont ces visages si peu marqués, si peu affirmés, mais plein d'histoires à l'intérieur de leur tête. Pour en revenir au Goût du chlore : ici, le bleu vert d'une piscine et les corps pâles des personnages qui s'épient de loin, n'osent pas s'approcher, mais se font des petits sourires, des haussements d'épaules, des déhanchés, une expression par le corps. Et l'eau qui glisse dessus. Moi qui ai gardé un souvenir atroce des séances de piscine scolaire : les coups de gaffe en alu sur la tête pour apprendre à retenir son souffle, les maîtres nageurs adipeux, les affreuses bouées élimées bicolores vert et blanc, les sinusites carabinées à la sortie... bref, je respire en lisant cette BD où la piscine devient un décor élégant, sans aspérité, fluide, où les flirts touchants peuvent avoir lieu sous mes yeux ébahis. Je reconnais que le scénario n'est pas palpitant, mais c'est comme l'amour à 15 ans : c'est ennuyeux, et pourtant ça fait battre le cœur.

05/06/2014 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Le goût du chlore a fait couler beaucoup d'encre. C'est vrai que cela a laissé parfois un goût un peu amer à de nombreux lecteurs. Mais au moins, la désinfection est assurée contre les microbes. Il est vrai que cela se laisse lire assez rapidement car il y a beaucoup de scènes dites contemplatives. On a droit à une tranche de vie d'un garçon qui doit nager dans une piscine sur les conseils de son kiné. Il fait la rencontre d'une excellente nageuse. Au moment où l'histoire devient intéressante, il y a comme une échappée belle... On reste véritablement sur notre faim. Pour autant, c'est un jeune auteur qui vient de réaliser ce titre qui a été primé lors du festival d'Angoulême et il a parcouru beaucoup de chemin depuis en devenant une valeur incontournable dans le monde de la bande dessinée actuelle. Je n'ai pas été emporté par la vague des mécontents lors de sa sortie. Ce titre ne m'avait pas laissé indifférent à l'époque. C'est l'ébauche de quelque chose d'intéressant et en tout cas d'un auteur à suivre. Or, la suite de sa carrière s'est révélée plus que satisfaisante.

24/07/2009 (MAJ le 17/04/2011) (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Décrire un gars qui nage le dos crawlé en piscine, a priori, et pour avoir longtemps pratiqué ce sport, est tout sauf une bonne idée de départ pour un récit, tant cette pratique est une des activités les plus chiantes que je connaisse. Excusez-moi du terme mais contempler un plafond à longueur de… longueurs… pfffff… On fait attention à son rythme, à sa coordination, à l’amplitude de ses mouvements, à ne pas entrer en collision avec les autres nageurs ou avec le bord de la piscine, on se dit que c’est bon pour la forme mais, très objectivement, on s’emmerde. Bastien Vivès a réussi à saisir la monotonie de cette pratique en nous livrant bon nombre de planches dans lesquelles son personnage nage, et nage, et nage, et nage, et nage. Je ne sais pas si c’était le but mais, à partir du moment où l’artiste opte pour ce sujet, il se devait de nous faire partager cette ambiance si particulière des bassins de natation dédiés à la natation (entendez par là qu’on ne joue pas, on nage, point barre). Dans ce théâtre, très bien rendu mais loin de déchainer les passions vient se créer une romance… sans passion. L’approche entre les deux protagonistes est lente, le lien entre eux est fragile mais c’est tellement anodin, dérisoire que, si c’est bien observé et bien rendu graphiquement et narrativement parlant, cela ne vaut tout de même pas la peine d’être raconté, à mes yeux. Enfin, la fin du récit m’est apparue étrange, voire incompréhensible. Je n'ai rien contre les fins ouvertes mais là, y a de fameux courants d'air. Au niveau du dessin, Vivès maîtrise l’anatomie de ses personnages. Son trait stylisé saisit parfaitement la fluidité d’un mouvement. Par contre, je n’aime pas ses visages. Les nez sont trop longs, les bouches ouvertes me paraissent bizarres. Ce n’est pas bien grave en soi mais gênant tout de même lorsqu’on a envie de s’attarder sur le dessin étant donné que, par ailleurs, il ne se passe rien. Une bande dessinée bien réalisée, techniquement parlant, mais tellement peu passionnante par son sujet que j’aurais eu autant de plaisir à observer l’eau de mon bain s’écouler par le siphon de la baignoire. Seul avantage, il faut moins de temps pour lire cet album que pour que ma baignoire se vide.

08/04/2011 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
L'avatar du posteur PAco

J'avoue avoir plongé (ah ah! ) sans aucun à priori dans ce récit, mais emprunt de curiosité. J'avais lu les douches froides que d'aucuns avaient ramassé... J'avais barboté dans les menus plaisirs "un ton cyan" de certains amateurs ; Que me réserverait cet album... ? Et bien au final, je n'en sais trop rien... "Le goût du chlore" c'est pour moi juste un ressenti, une impression, comme poser une dominante bleu sur le diaphane ambiant. Car, comme l'ont fait remarquer à juste titre certains, il ne se passe rien, ou presque, dans cet album qui s'étale pourtant sur près de 130 pages. Et alors ? On s'en fout ! Ici tout se joue sur le ressentit, la retranscription de l'attente, le mouvement des corps. "La Terre est bleue comme une orange" disait Eluard, Bastien Vivès lui donne une odeur : le chlore. Alors, sans être transcendant, ni être une BD révolutionnaire, je trouve que cet album réussit à imposer énormément d'impressions dans un cadre minimaliste imposant. Rien que pour ça, cette BD mérite d'être lue et un bon 3.5.

08/02/2011 (modifier)
Par Superjé
Note: 3/5

Ohlàlàlà ! Quelle grande frustration... J'ai emprunté cette BD car, depuis longtemps je voulais découvrir l'univers d'un auteur qui monte (Bastien Vivès) et que sur le forum du site, on m'en avait parlé comme un très bon dessinateur. J'ai commencé l'album. Je trouvais ça bien... Pas exceptionnel, juste bien... J'aimais bien l'ambiance qui se dégageait de l'album. De toutes façons, je suis un grand amateur de roman graphique. J'aime quand une BD prend son temps, quand il y a peu d'action. J'aime quand il n'y a que la beauté d'un dessin pour raconter une histoire. Et plus j'avançais dans ma lecture, plus je sentais qu'elle allait me plaire... Même si il y avait des répétitions et même si le récit n’avançait pas. Ça ne me dérangeait pas qu'il ne se passe "pratiquement rien" (ce qui doit être le plus gros défaut de cette BD, pour les non-amateurs de roman graphique en tout cas). J'aime bien le dessin de Vivès, même si c'est vrai que son encrage n'est pas trop travaillé (principal reproche sur son dessin que j'avais lu) et j'aime les couleurs utilisées dans l'album. Et puis une fois rentré dans l'album, puis après avoir pratiquement tout lu (les 130 pages se lisent vite) et commencer à me lasser, la chute de l'histoire arrive... elle est vraiment trop frustrante. Je me suis dit "tout ça -130 pages- pour ça -pratiquement rien- !" Bref je suis déçu par la fin de l'album, comme si le récit s'arrête trop brusquement et qu'il manque un vrai épilogue. J'ai bien aimé, je comprends pourquoi cet album a eu une récompense, mais je ne conseille pas l'achat pour la fin trop décevante !

01/08/2010 (modifier)
Par cac
Note: 2/5
L'avatar du posteur cac

Autant dire que pour en avoir un peu entendu parler au préalable, j'entamai cette lecture avec un a priori négatif. Cela s'est révélé assez exact puisque je ne peux pas dire que j'ai pris un grand plaisir. Il ne se passe quasiment rien, après L'Homme qui marche, voici l'homme qui nage. Il tombe amoureux d'une jolie sirène mais on ne sait pas si la réciproque est vraie ou pas car l'histoire se termine bel et bien en queue de poisson. Frustrant. Alors comme on peut le lire dans la présentation de l'éditeur, l'auteur fait sûrement appel à notre poésie et laisse libre cours à notre interprétation. Reste que les plans muets de déshabillage, de nage en dos crawlé à fixer la verrière ou à l'inverse le fond turquoise de la piscine, c'est peut-être très poétique mais ça ne fonctionne pas aussi bien que chez Dash Shaw par exemple. Ici c'est plutôt vide et creux et en plus je n'aime pas vraiment ce dessin qui manque de maturité, ça me donne l'impression que pour donner une touche "auteur" tout est réalisé vite fait jusqu'à tracer les cases à main levée. En plus les dialogues au delà d'être basiques sont parfois mal montés car les phylactères ne sont pas correctement placés ce qui fait qu'on ne les lit pas dans l'ordre logique. L'auteur est jeune et apparemment productif, reste à voir s'il poursuit dans la veine des rapports adolescents.

31/01/2010 (modifier)