Je dois bien avouer que j’ai passé un bon moment en compagnie des souvenirs de jeunesse de René Pétillon, des souvenirs qui se rapportent plus particulièrement à la période mystique de son père.
Je me suis retrouvé à une époque où la religion catholique exerçait d’une manière très marquée son influence sur la société. Ecole catholique, mouvement de jeunesse, église, tous les moments de la journée étaient influencés par la religion. Alors, pour peu que vos parents fussent des pratiquants convaincus (ce qui était alors encore fréquent), je crois aisément que certains de vos souvenirs de jeunesse ressemblent à ceux de Pétillon.
Mais lorsque le père de celui-ci sombre dans le mysticisme le plus profond, convaincu de l’apparition de la Vierge à l’une de ses voisines, et de la fin du monde prévue pour le jour de Noël, on plonge dans le délire total.
L’auteur ayant l’art de mettre le doigt sur les absurdités de la situation (malgré la fin du monde programmée, le père de René Pétillon commande une nouvelle voiture, par exemple), le livre se révèle très drôle.
Bien sûr, on n’évite pas certaines situations bateau, mais le talent d’écriture de Pétillon et le dessin très expressif de Cestac compensent largement ces quelques facilités.
Au sujet de cette dernière, tous ceux qui connaissent l’artiste ne seront pas surpris par son style. Pour les autres, sachez que Florence Cestac est une adepte du gros nez. Son dessin, hérité du franco-belge, est très expressif mais sa tendance à l’exagération pourra en irriter certains (gros nez, grands pieds, bouches carnassières, …). Personnellement, à faible dose (je ne m’enfilerais pas trois albums de l’artiste d’affilée), ce style m’amuse encore bien.
Je voudrais encore souligner la page de garde illustrée d’images pieuses. Lire les textes présents sur ces bouts de cartons est la meilleure introduction possible à cet album, tant ceux-ci sont parfois superbement ridicules.
Cet album m’aura rapidement fait penser à « Effleurés », par son thème. En effet, il relate une histoire d’amour impossible entre deux personnes que tout oppose, hormis une certaines attirance physique. D’un côté, le dragueur matérialiste qui craint de s’engager. De l’autre, l’écolo naïve … qui a tout autant peur de s’engager. Comment ces deux êtres ont pu être attirés l’un par l’autre demeure un mystère pour moi (même si je peux comprendre les considérations morphologiques d’Ernest (Ahh, ces culs en forme de cœur …)) et rend ce récit peu crédible. Dans la vie réelle, je pense sincèrement qu’Ernest tire Peggy, puis se tire, point barre.
Mais le thème central du récit n’est pas la relation amoureuse, mais plutôt ce qu’elle implique. Les deux protagonistes, attirés l’un par l’autre, semblent vouloir faire des efforts pour se rapprocher, mais la réalité est toute autre. De fait, ils restent sur leurs positions, ancrés dans leurs convictions, alors qu’ils pensent sincèrement tout faire pour que leur relation fonctionne. C’est cet aspect du « moi, je » (très joliment illustré sur une planche) qui m’aura finalement séduit. Ce processus, décrit ici d’une manière assez caricaturale, est la cause de bien des séparations. Chacun voulant voir chez l’autre l’autre fantasmé, ne peut qu’être déçu par la réalité (la perfection n’étant pas de ce monde), cette frustration entrainant la séparation. (En clair : je croise une jolie fille dans un magasin bio, je l’imagine saine, sportive, ouverte, consciente des enjeux environnementaux actuels, mais en cours de relation, je me rends compte qu’elle n’aime que très moyennement le sport, préfère le bus au vélo pour ses trajets, est obnubilée par son poids, et d’autres choses encore que je n’apprécie pas, j’essaye de lui montrer combien elle a tort et moi, j’ai raison. Elle ne change pas d’avis, donc c’est une conne, donc je la quitte (d’accord, c’est très schématique, mais c’est le principe, et cela fonctionne dans les deux sens)).
Le trait de Charles Masson est supérieur à ses œuvres précédentes, mais il manque encore de finition pour totalement me convaincre. Les décors demeurent très pauvres et certaines planches manquent vraiment de matière. Heureusement, la colorisation gomme partiellement ces manquements, et le récit en lui-même ne nécessite pas de grands effets graphiques (puisqu’il s’agit d’une œuvre assez intimiste).
En résumé : l’œuvre m’a convaincu par son analyse d’un des processus autodestructeurs du couple, et malgré son caractère très caricatural et son dessin trop minimaliste.
Je ne sais qui a eu l’idée de réunir ces deux anciennes bandes dessinées, et de les relier par ce génial procédé, mais ce type a eu une très (mais, alors, vraiment, une très) bonne idée !
Me voici donc face à une bande dessinée qui m’explique pourquoi et comment deux bandes dessinées (que je peux également lire) ont été réalisées par deux (plus ou moins) jeunes auteurs à un moment charnière de leurs existences. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces auteurs osent se mettre à nu. Les drames intimes à l’origine de ces créations nous sont livrés avec toute la pudeur que l’humour au second degré offre. C’est incroyablement touchant, sans être larmoyant ou nombriliste.
En ce qui concerne les deux anciens livres, « K une jolie comète » était déjà une histoire très touchante en elle-même, et traitée avec cet humour tendre qui semble la marque de fabrique des auteurs. Le graphisme n’est cependant pas encore totalement abouti à mes yeux, surtout en comparaison avec l’histoire introductive. Le second récit est une histoire policière fantaisiste (à la « Léo Loden ») ma fois bien plaisante sans être révolutionnaire. Le graphisme y est plus abouti, mais je crains que le passage de la couleur au noir et blanc ait fait perdre certaines nuances à ces planches. A l’occasion, je les ai en effet trouvées quelque peu confuses.
Si c’est la dimension émouvante de cet album qui m’a le plus emballé, je m’en voudrais de ne pas souligner le travail de Efix. Cet artiste est très doué et mériterait une plus grande reconnaissance publique. Son style inspiré du franco-belge est d’une efficacité redoutable, et ses décors (voir les très beaux plans de rues citadines) sont aussi riches que précis et lisibles.
PS : les collectionneurs fous qui désireraient posséder toutes les productions d’Alfred devront également acquérir le présent objet, l’artiste ayant réalisé quelques unes de ces planches.
Cette BD au 4/5 muette se lit vite mais elle se révèle riche graphiquement.
Le dessin N&B est superbe malgré son petit côté brouillon. Il est très expressif même avec les animaux. Il y a un dynamisme impressionnant dans ces pages.
Le scénario se décompose entre deux parties.
La première muette est un régal pour les yeux mais aussi un concentré d'humour.
La seconde est plus conventionnelle et sert surtout d'épilogue.
Cette BD est très originale et offre un traitement de qualité.
Seul le prix peut être dissuasif car pour le reste c'est tout bon.
Cette BD est la plus aboutie parmi celles que j'ai pu lire de Thomas Ott.
Une histoire globale fait le lien avec les petits récits.
Une jeune fille se retrouve dans une fête foraine dans une tente au nom de Cinema Panopticum contenant 5 visionneuses. Chacune ne demande qu'une pièce. Ca tombe bien, elle n'a que 5 pièces, celles-ci ne suffisaient pas pour les autres attractions du parc.
Chaque visionneuse offre une histoire sous forme de conte type 4ème dimension. Ils sont pessimistes et mettent en scène des personnes croisées précédemment sur la foire.
Le dessin de Ott est parfait pour ce genre de récit avec sa technique de la carte à gratter qui sublime le noir devenant prédominant.
Les récits sont sans compromis, le dernier étant radical dans sa chute.
Ott s'affirme comme étant la référence dans ce genre de récit fantastique s'appuyant sur l'imaginaire et les peurs des lecteurs. L'ambiance est pesante et noire mais ne tombe jamais dans la farce ou l'obscurité.
Cette BD a forte personnalité ne vous laissera pas indifférent.
Magique, tout simplement magique cette série !
Je l'ai découverte il y a très longtemps quand j'emportais une caisse de BD empruntées à la bibliothèque pour partir en vacances (dans laquelle il y avait également Le Fada sur la Colline ou encore Papyrus, Olivier Rameau, M. Rectitude et Génial Olivier, Bidouille et Violette, Léonard, Percevan, Le Scrameustache ou encore Yakari, nostalgie quand tu nous tiens…). Il me restait en mémoire le monde fantastique habité par l'oncle Hermès et Calendula, une foultitude de petits êtres magiques et bizarres, une tante Ursule complètement à l'ouest et tout un tas d'autres bonnes impressions plus ou moins floues.
A la (re)lecture (la série a été rééditée en 3 intégrales en 2007), le plaisir est inchangé, ce qui est rare quand on reprend un vieille BD plus de 20 ans après. Les histoires se lisent très bien (à quelques rares exceptions – je n'ai que moyennement apprécié "Un empire de 10 arpents" ou les toutes dernières histoires - malgré la présence des esprits rimeurs mais qui restent politiquement corrects - que j'ai trouvées moins magiques). Le dessin n'a pas pris une ride, il regorge de détails et est en adéquation totale avec cet univers fantastique, les couleurs sont très jolies même encore aujourd'hui, et j'ai même découvert des subtilités qui m'avaient échappé à l'époque, comme les jeux de mots (laids) du diamant de l'Astragale de Cassiopée par exemple ou des citations plus ou moins célèbres mais que je ne connaissais pas à l'époque. Je dis "(re)lecture" parce toutes les histoires qui viennent après "l'étang des sorciers" étaient nouvelles pour moi et j'ai également pris beaucoup de plaisir à les lire. Je ne nie pas les aspects un peu rétrogrades et caricaturaux que l'on trouve parfois, mais ça fait aussi partie du charme de la série.
Indémodable et intemporelle cette Isabelle ! Une série à plusieurs niveaux de lecture qui plaira aux petits et aux grands. A lire et relire sans hésiter.
NB : Les intégrales, outre des croquis et autres anecdotes, nous apprennent au détour d'une interview que dans les années 50, il existait une loi sur les publications pour la jeunesse qui contraignait les éditeurs à ne pas publier des séries dont le personnage principal serait une femme ! C'est Walthéry qui ouvrit la brèche avec Natacha suivi de près par Will et sa divine Calendula. On est bien loin de tout ça aujourd'hui !
Une même petite histoire vue par 10 protagonistes: c'est en effet la base de cette BD.
Et le résultat est là: un bon moment de plaisir pour un exercice de style parfaitement maîtrisé...
Comme souligné dans l'avis précédent, la première histoire n'est pas facilement compréhensible, mais s'éclaircit et s'élargit au fur et à mesure que les protagonistes apportent leur point de vue.
Ce dernier modifie d'ailleurs parfois la perception que l'on avait de l'histoire (comme c'est le cas dans la vie réelle quand on a différents points de vue d'un même fait)...
Régulièrement, en lisant les différentes histoires, je me suis surpris à revenir en arrière pour voir comment le même fait était perçu par un autre protagoniste...
Vraiment une BD amusante qu'il faut lire...
Lécroart s'offre une nouvelle expérience d'Oubapo et pas la moindre : Raconter la même histoire du point de vue de 10 protagonistes.
Il fallait oser !!!!
Le résultat est à la hauteur comme il se doit avec ce maître de l'Oubapo.
Le premier chapitre est presque incompréhensible.
Mais au fur et à mesure qu'on lit les points de vue, on comprend les diverses interactions.
On peut presque considérer cette BD comme un puzzle.
Chaque chapitre apporte un petit bout supplémentaire à l'histoire.
L'humour est omniprésent et le dessin sympathique, similaire aux BD du même éditeur dans la collection Mimolette de l'Association.
La lecture est plaisante pour peu que l'on rentre dans le jeu. C'est un pré-requis pour ce genre d'ouvrage pour éviter de passer à côté. L'exercice fait partie intégrante du contenu.
A découvrir, cette BD ne coûte que 10 euros en plus.
Voilà, je viens de lire le 8ème et dernier tome de la série.
Alors, ma première pensée est surtout que décrire et exprimer mon ressenti sur cette série ne va pas être facile tant il y a du bon et parfois du mauvais et tant le contenu des albums est inégal.
Je vais commencer par le plus simple : le dessin et la couleur.
Tous les deux sont d'une grande qualité et constance tout le long de la série. Le trait de Tarquin est d'une finesse remarquable, les décors sont somptueux, l'imagination débordante afin de mettre en scène et en image les idées délirantes et foisonnantes d'Arleston.
Le trait et les dessins sont hyper dynamique et les postures, les perspectives, et les angles de vues sont toujours maîtrisés et souvent osés. Du coup le talent passe inaperçu tellement cela semble naturel pour Tarquin.
Un petit défaut que j'ai repéré principalement dans les premiers tomes cependant : la taille des personnages varie d'une image à l'autre. Je l'avais repéré notamment sur Hébus dont la tête parait tantôt petite, tantôt grosse sur son corps.
De même dans l'album n°6 me semble-t-il, alors que Lanfeust sort de la douche et retrouve Cixi, ils sont tous les deux étrangement longilignes...
Ceci ne reste cependant qu'un détail tant la qualité graphique globale est impressionnante.
Son talent aura permis de donner de l'envergure aux personnages. Je pense notamment à Cixi dans les derniers albums. Hébus ou encore la progression de Thanos.
Le bestiaires est riche. Chaque race est parfaitement identifiable. Une grosse imagination afin de satisfaire le scénario. Pourtant ce n'était pas gagné tant le nombre et la variété des êtres peuplant ces pages sont impressionnants !
Et la couleur n'est pas en reste. Colorée serait le premier terme. Une palette très riche, afin d'appuyer le dessin et nous plonger dans les divers univers et ambiances que l'on traverse au cours des 8 albums. Des couleurs vives aussi, à l'image des productions Soleil, serais-je tenté de dire. Pourtant, les couleurs ici sont maîtrisées et rentrent parfaitement dans le contexte, passent inaperçues pour, comme je l'ai déjà dit, appuyer la qualité graphique de Tarquin. De plus, contrairement à d'autres productions, les couleurs ne sont pas saturées, pas criardes ni fluorescentes. Là encore du très bon travail.
Alors le plus dur reste le scénario. Le premier tome n'apporte pas grand chose et le démarrage est donc assez lent. Quand il faut couvrir un marathon de 8 tomes, il est normal que parfois, certains épisodes ne soient là que pour ajouter des péripéties à la quête. Et dans ce cas, il est normal que cela soit au début et au milieu. Cela permet de poser l'intrigue et d'ajouter des questions progressivement.
Alors, certaines personnes trouveront sûrement que cela est longuet et qu'il ne se passe rien...
Moi je trouve que c'est ce qui fait la force de cette série. Un univers riche, sans limites, une foule de détails qui renforcent la crédibilité. Et puis, Arleston fait évoluer ses personnages, introduit à bon escient de nouveaux personnages (Swiip, Qâm, Dheluu...). Les psychologies évoluent de manière radicale dans les derniers tomes. Hébus prend une autre dimension et Cixi explose tout.
La différence entre les premiers tomes où je trouve que Cixi n'est qu'une faire-valoir tout juste bon à montrer son derrière en dansant sur les tables d'une taverne mal fréquentée, et les derniers tomes où elle fait preuve d'une maturité et d'un caractère incroyable, est simplement bluffant.
Lanfeust finalement ne paraît jamais à son aise dans ces albums et joue le rôle de l'anti-héros constamment dépassé par les évènements.
Il ne sera finalement lui-même qu'un faire valoir de tous ces compagnons, Hébus en tête qui sauveront l'univers. Lanfeust lâche donc la bride, en bien, à ces compagnons, ce qui permet à Arleston d'offrir un nouveau scénario qui évite, surtout dans les derniers tomes de tomber dans de la redite.
Comme pour le premier cycle de Lanfeust De Troy, Arleston intègre dans son scénario une tonne de clins d'œil, de références, d'humour et de jeux de mots. Difficile de tous les repérer ou encore plus de tous les comprendre. C'est ça aussi la force de cet univers déjanté.
Voilà, passer les 5 premiers tomes est sûrement l'étape la plus dur. Les 3 derniers albums étant incontestablement les meilleurs.
Le final m'a légèrement déçu, un peu trop rapide, presque ridicule. Mais de toute façon, les aventures de Lanfeust tout bien considéré c'est un peu ça aussi, tourner en ridicule chaque situation, des situations décalées, de l'humour à deux euros, des personnages charismatiques et une histoire divertissante.
Le final après le final est "poignant" (ça reste une BD divertissante et comique hein ?!) Arleston réussit à intégrer un nouveau rebondissement qui laisse quelque peu rêveur et triste.
Décidément, cette aventure n'était pas pour lui, il n'aura rien gagné et tout perdu.
Heureusement que ses compagnons étaient là !
Superbe dessin au service de deux bonnes histoires.
Cette association d'auteurs a fonctionné à merveille.
Andréas semble rendre hommage à la série télé " La 4ème dimension " avec ses scénarii.
Ils sont captivants, bien amenés et offrent une bonne narration.
Berthet amène de son côté son dessin précis, sensuel ainsi que ses couleurs chaudes.
C'est un vrai régal que de passer 30 minutes avec une BD de ce niveau.
Je ne suis pas surpris au regard des autres productions de ces auteurs que j'affectionne.
Le seul regret : la BD est trop courte.... J'aurais aimé d'autres récits.
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Super catho
Je dois bien avouer que j’ai passé un bon moment en compagnie des souvenirs de jeunesse de René Pétillon, des souvenirs qui se rapportent plus particulièrement à la période mystique de son père. Je me suis retrouvé à une époque où la religion catholique exerçait d’une manière très marquée son influence sur la société. Ecole catholique, mouvement de jeunesse, église, tous les moments de la journée étaient influencés par la religion. Alors, pour peu que vos parents fussent des pratiquants convaincus (ce qui était alors encore fréquent), je crois aisément que certains de vos souvenirs de jeunesse ressemblent à ceux de Pétillon. Mais lorsque le père de celui-ci sombre dans le mysticisme le plus profond, convaincu de l’apparition de la Vierge à l’une de ses voisines, et de la fin du monde prévue pour le jour de Noël, on plonge dans le délire total. L’auteur ayant l’art de mettre le doigt sur les absurdités de la situation (malgré la fin du monde programmée, le père de René Pétillon commande une nouvelle voiture, par exemple), le livre se révèle très drôle. Bien sûr, on n’évite pas certaines situations bateau, mais le talent d’écriture de Pétillon et le dessin très expressif de Cestac compensent largement ces quelques facilités. Au sujet de cette dernière, tous ceux qui connaissent l’artiste ne seront pas surpris par son style. Pour les autres, sachez que Florence Cestac est une adepte du gros nez. Son dessin, hérité du franco-belge, est très expressif mais sa tendance à l’exagération pourra en irriter certains (gros nez, grands pieds, bouches carnassières, …). Personnellement, à faible dose (je ne m’enfilerais pas trois albums de l’artiste d’affilée), ce style m’amuse encore bien. Je voudrais encore souligner la page de garde illustrée d’images pieuses. Lire les textes présents sur ces bouts de cartons est la meilleure introduction possible à cet album, tant ceux-ci sont parfois superbement ridicules.
Les Boules Vitales
Cet album m’aura rapidement fait penser à « Effleurés », par son thème. En effet, il relate une histoire d’amour impossible entre deux personnes que tout oppose, hormis une certaines attirance physique. D’un côté, le dragueur matérialiste qui craint de s’engager. De l’autre, l’écolo naïve … qui a tout autant peur de s’engager. Comment ces deux êtres ont pu être attirés l’un par l’autre demeure un mystère pour moi (même si je peux comprendre les considérations morphologiques d’Ernest (Ahh, ces culs en forme de cœur …)) et rend ce récit peu crédible. Dans la vie réelle, je pense sincèrement qu’Ernest tire Peggy, puis se tire, point barre. Mais le thème central du récit n’est pas la relation amoureuse, mais plutôt ce qu’elle implique. Les deux protagonistes, attirés l’un par l’autre, semblent vouloir faire des efforts pour se rapprocher, mais la réalité est toute autre. De fait, ils restent sur leurs positions, ancrés dans leurs convictions, alors qu’ils pensent sincèrement tout faire pour que leur relation fonctionne. C’est cet aspect du « moi, je » (très joliment illustré sur une planche) qui m’aura finalement séduit. Ce processus, décrit ici d’une manière assez caricaturale, est la cause de bien des séparations. Chacun voulant voir chez l’autre l’autre fantasmé, ne peut qu’être déçu par la réalité (la perfection n’étant pas de ce monde), cette frustration entrainant la séparation. (En clair : je croise une jolie fille dans un magasin bio, je l’imagine saine, sportive, ouverte, consciente des enjeux environnementaux actuels, mais en cours de relation, je me rends compte qu’elle n’aime que très moyennement le sport, préfère le bus au vélo pour ses trajets, est obnubilée par son poids, et d’autres choses encore que je n’apprécie pas, j’essaye de lui montrer combien elle a tort et moi, j’ai raison. Elle ne change pas d’avis, donc c’est une conne, donc je la quitte (d’accord, c’est très schématique, mais c’est le principe, et cela fonctionne dans les deux sens)). Le trait de Charles Masson est supérieur à ses œuvres précédentes, mais il manque encore de finition pour totalement me convaincre. Les décors demeurent très pauvres et certaines planches manquent vraiment de matière. Heureusement, la colorisation gomme partiellement ces manquements, et le récit en lui-même ne nécessite pas de grands effets graphiques (puisqu’il s’agit d’une œuvre assez intimiste). En résumé : l’œuvre m’a convaincu par son analyse d’un des processus autodestructeurs du couple, et malgré son caractère très caricatural et son dessin trop minimaliste.
Autour de Kate
Je ne sais qui a eu l’idée de réunir ces deux anciennes bandes dessinées, et de les relier par ce génial procédé, mais ce type a eu une très (mais, alors, vraiment, une très) bonne idée ! Me voici donc face à une bande dessinée qui m’explique pourquoi et comment deux bandes dessinées (que je peux également lire) ont été réalisées par deux (plus ou moins) jeunes auteurs à un moment charnière de leurs existences. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces auteurs osent se mettre à nu. Les drames intimes à l’origine de ces créations nous sont livrés avec toute la pudeur que l’humour au second degré offre. C’est incroyablement touchant, sans être larmoyant ou nombriliste. En ce qui concerne les deux anciens livres, « K une jolie comète » était déjà une histoire très touchante en elle-même, et traitée avec cet humour tendre qui semble la marque de fabrique des auteurs. Le graphisme n’est cependant pas encore totalement abouti à mes yeux, surtout en comparaison avec l’histoire introductive. Le second récit est une histoire policière fantaisiste (à la « Léo Loden ») ma fois bien plaisante sans être révolutionnaire. Le graphisme y est plus abouti, mais je crains que le passage de la couleur au noir et blanc ait fait perdre certaines nuances à ces planches. A l’occasion, je les ai en effet trouvées quelque peu confuses. Si c’est la dimension émouvante de cet album qui m’a le plus emballé, je m’en voudrais de ne pas souligner le travail de Efix. Cet artiste est très doué et mériterait une plus grande reconnaissance publique. Son style inspiré du franco-belge est d’une efficacité redoutable, et ses décors (voir les très beaux plans de rues citadines) sont aussi riches que précis et lisibles. PS : les collectionneurs fous qui désireraient posséder toutes les productions d’Alfred devront également acquérir le présent objet, l’artiste ayant réalisé quelques unes de ces planches.
Smart monkey
Cette BD au 4/5 muette se lit vite mais elle se révèle riche graphiquement. Le dessin N&B est superbe malgré son petit côté brouillon. Il est très expressif même avec les animaux. Il y a un dynamisme impressionnant dans ces pages. Le scénario se décompose entre deux parties. La première muette est un régal pour les yeux mais aussi un concentré d'humour. La seconde est plus conventionnelle et sert surtout d'épilogue. Cette BD est très originale et offre un traitement de qualité. Seul le prix peut être dissuasif car pour le reste c'est tout bon.
Cinema Panopticum
Cette BD est la plus aboutie parmi celles que j'ai pu lire de Thomas Ott. Une histoire globale fait le lien avec les petits récits. Une jeune fille se retrouve dans une fête foraine dans une tente au nom de Cinema Panopticum contenant 5 visionneuses. Chacune ne demande qu'une pièce. Ca tombe bien, elle n'a que 5 pièces, celles-ci ne suffisaient pas pour les autres attractions du parc. Chaque visionneuse offre une histoire sous forme de conte type 4ème dimension. Ils sont pessimistes et mettent en scène des personnes croisées précédemment sur la foire. Le dessin de Ott est parfait pour ce genre de récit avec sa technique de la carte à gratter qui sublime le noir devenant prédominant. Les récits sont sans compromis, le dernier étant radical dans sa chute. Ott s'affirme comme étant la référence dans ce genre de récit fantastique s'appuyant sur l'imaginaire et les peurs des lecteurs. L'ambiance est pesante et noire mais ne tombe jamais dans la farce ou l'obscurité. Cette BD a forte personnalité ne vous laissera pas indifférent.
Isabelle
Magique, tout simplement magique cette série ! Je l'ai découverte il y a très longtemps quand j'emportais une caisse de BD empruntées à la bibliothèque pour partir en vacances (dans laquelle il y avait également Le Fada sur la Colline ou encore Papyrus, Olivier Rameau, M. Rectitude et Génial Olivier, Bidouille et Violette, Léonard, Percevan, Le Scrameustache ou encore Yakari, nostalgie quand tu nous tiens…). Il me restait en mémoire le monde fantastique habité par l'oncle Hermès et Calendula, une foultitude de petits êtres magiques et bizarres, une tante Ursule complètement à l'ouest et tout un tas d'autres bonnes impressions plus ou moins floues. A la (re)lecture (la série a été rééditée en 3 intégrales en 2007), le plaisir est inchangé, ce qui est rare quand on reprend un vieille BD plus de 20 ans après. Les histoires se lisent très bien (à quelques rares exceptions – je n'ai que moyennement apprécié "Un empire de 10 arpents" ou les toutes dernières histoires - malgré la présence des esprits rimeurs mais qui restent politiquement corrects - que j'ai trouvées moins magiques). Le dessin n'a pas pris une ride, il regorge de détails et est en adéquation totale avec cet univers fantastique, les couleurs sont très jolies même encore aujourd'hui, et j'ai même découvert des subtilités qui m'avaient échappé à l'époque, comme les jeux de mots (laids) du diamant de l'Astragale de Cassiopée par exemple ou des citations plus ou moins célèbres mais que je ne connaissais pas à l'époque. Je dis "(re)lecture" parce toutes les histoires qui viennent après "l'étang des sorciers" étaient nouvelles pour moi et j'ai également pris beaucoup de plaisir à les lire. Je ne nie pas les aspects un peu rétrogrades et caricaturaux que l'on trouve parfois, mais ça fait aussi partie du charme de la série. Indémodable et intemporelle cette Isabelle ! Une série à plusieurs niveaux de lecture qui plaira aux petits et aux grands. A lire et relire sans hésiter. NB : Les intégrales, outre des croquis et autres anecdotes, nous apprennent au détour d'une interview que dans les années 50, il existait une loi sur les publications pour la jeunesse qui contraignait les éditeurs à ne pas publier des séries dont le personnage principal serait une femme ! C'est Walthéry qui ouvrit la brèche avec Natacha suivi de près par Will et sa divine Calendula. On est bien loin de tout ça aujourd'hui !
Ratatouille
Une même petite histoire vue par 10 protagonistes: c'est en effet la base de cette BD. Et le résultat est là: un bon moment de plaisir pour un exercice de style parfaitement maîtrisé... Comme souligné dans l'avis précédent, la première histoire n'est pas facilement compréhensible, mais s'éclaircit et s'élargit au fur et à mesure que les protagonistes apportent leur point de vue. Ce dernier modifie d'ailleurs parfois la perception que l'on avait de l'histoire (comme c'est le cas dans la vie réelle quand on a différents points de vue d'un même fait)... Régulièrement, en lisant les différentes histoires, je me suis surpris à revenir en arrière pour voir comment le même fait était perçu par un autre protagoniste... Vraiment une BD amusante qu'il faut lire...
Ratatouille
Lécroart s'offre une nouvelle expérience d'Oubapo et pas la moindre : Raconter la même histoire du point de vue de 10 protagonistes. Il fallait oser !!!! Le résultat est à la hauteur comme il se doit avec ce maître de l'Oubapo. Le premier chapitre est presque incompréhensible. Mais au fur et à mesure qu'on lit les points de vue, on comprend les diverses interactions. On peut presque considérer cette BD comme un puzzle. Chaque chapitre apporte un petit bout supplémentaire à l'histoire. L'humour est omniprésent et le dessin sympathique, similaire aux BD du même éditeur dans la collection Mimolette de l'Association. La lecture est plaisante pour peu que l'on rentre dans le jeu. C'est un pré-requis pour ce genre d'ouvrage pour éviter de passer à côté. L'exercice fait partie intégrante du contenu. A découvrir, cette BD ne coûte que 10 euros en plus.
Lanfeust des Etoiles
Voilà, je viens de lire le 8ème et dernier tome de la série. Alors, ma première pensée est surtout que décrire et exprimer mon ressenti sur cette série ne va pas être facile tant il y a du bon et parfois du mauvais et tant le contenu des albums est inégal. Je vais commencer par le plus simple : le dessin et la couleur. Tous les deux sont d'une grande qualité et constance tout le long de la série. Le trait de Tarquin est d'une finesse remarquable, les décors sont somptueux, l'imagination débordante afin de mettre en scène et en image les idées délirantes et foisonnantes d'Arleston. Le trait et les dessins sont hyper dynamique et les postures, les perspectives, et les angles de vues sont toujours maîtrisés et souvent osés. Du coup le talent passe inaperçu tellement cela semble naturel pour Tarquin. Un petit défaut que j'ai repéré principalement dans les premiers tomes cependant : la taille des personnages varie d'une image à l'autre. Je l'avais repéré notamment sur Hébus dont la tête parait tantôt petite, tantôt grosse sur son corps. De même dans l'album n°6 me semble-t-il, alors que Lanfeust sort de la douche et retrouve Cixi, ils sont tous les deux étrangement longilignes... Ceci ne reste cependant qu'un détail tant la qualité graphique globale est impressionnante. Son talent aura permis de donner de l'envergure aux personnages. Je pense notamment à Cixi dans les derniers albums. Hébus ou encore la progression de Thanos. Le bestiaires est riche. Chaque race est parfaitement identifiable. Une grosse imagination afin de satisfaire le scénario. Pourtant ce n'était pas gagné tant le nombre et la variété des êtres peuplant ces pages sont impressionnants ! Et la couleur n'est pas en reste. Colorée serait le premier terme. Une palette très riche, afin d'appuyer le dessin et nous plonger dans les divers univers et ambiances que l'on traverse au cours des 8 albums. Des couleurs vives aussi, à l'image des productions Soleil, serais-je tenté de dire. Pourtant, les couleurs ici sont maîtrisées et rentrent parfaitement dans le contexte, passent inaperçues pour, comme je l'ai déjà dit, appuyer la qualité graphique de Tarquin. De plus, contrairement à d'autres productions, les couleurs ne sont pas saturées, pas criardes ni fluorescentes. Là encore du très bon travail. Alors le plus dur reste le scénario. Le premier tome n'apporte pas grand chose et le démarrage est donc assez lent. Quand il faut couvrir un marathon de 8 tomes, il est normal que parfois, certains épisodes ne soient là que pour ajouter des péripéties à la quête. Et dans ce cas, il est normal que cela soit au début et au milieu. Cela permet de poser l'intrigue et d'ajouter des questions progressivement. Alors, certaines personnes trouveront sûrement que cela est longuet et qu'il ne se passe rien... Moi je trouve que c'est ce qui fait la force de cette série. Un univers riche, sans limites, une foule de détails qui renforcent la crédibilité. Et puis, Arleston fait évoluer ses personnages, introduit à bon escient de nouveaux personnages (Swiip, Qâm, Dheluu...). Les psychologies évoluent de manière radicale dans les derniers tomes. Hébus prend une autre dimension et Cixi explose tout. La différence entre les premiers tomes où je trouve que Cixi n'est qu'une faire-valoir tout juste bon à montrer son derrière en dansant sur les tables d'une taverne mal fréquentée, et les derniers tomes où elle fait preuve d'une maturité et d'un caractère incroyable, est simplement bluffant. Lanfeust finalement ne paraît jamais à son aise dans ces albums et joue le rôle de l'anti-héros constamment dépassé par les évènements. Il ne sera finalement lui-même qu'un faire valoir de tous ces compagnons, Hébus en tête qui sauveront l'univers. Lanfeust lâche donc la bride, en bien, à ces compagnons, ce qui permet à Arleston d'offrir un nouveau scénario qui évite, surtout dans les derniers tomes de tomber dans de la redite. Comme pour le premier cycle de Lanfeust De Troy, Arleston intègre dans son scénario une tonne de clins d'œil, de références, d'humour et de jeux de mots. Difficile de tous les repérer ou encore plus de tous les comprendre. C'est ça aussi la force de cet univers déjanté. Voilà, passer les 5 premiers tomes est sûrement l'étape la plus dur. Les 3 derniers albums étant incontestablement les meilleurs. Le final m'a légèrement déçu, un peu trop rapide, presque ridicule. Mais de toute façon, les aventures de Lanfeust tout bien considéré c'est un peu ça aussi, tourner en ridicule chaque situation, des situations décalées, de l'humour à deux euros, des personnages charismatiques et une histoire divertissante. Le final après le final est "poignant" (ça reste une BD divertissante et comique hein ?!) Arleston réussit à intégrer un nouveau rebondissement qui laisse quelque peu rêveur et triste. Décidément, cette aventure n'était pas pour lui, il n'aura rien gagné et tout perdu. Heureusement que ses compagnons étaient là !
Mortes saisons
Superbe dessin au service de deux bonnes histoires. Cette association d'auteurs a fonctionné à merveille. Andréas semble rendre hommage à la série télé " La 4ème dimension " avec ses scénarii. Ils sont captivants, bien amenés et offrent une bonne narration. Berthet amène de son côté son dessin précis, sensuel ainsi que ses couleurs chaudes. C'est un vrai régal que de passer 30 minutes avec une BD de ce niveau. Je ne suis pas surpris au regard des autres productions de ces auteurs que j'affectionne. Le seul regret : la BD est trop courte.... J'aurais aimé d'autres récits.