Une petite merveille de poésie.
Bédérimes (un album au nom explicite) recueille plusieurs poésies de Pierre Coran illustrées par Bernard Godi (oui, oui, celui de L'Elève Ducobu). La poésie sert alors de support narratif à un court strip (8 cases en général) ayant pour thème central la nature au sens large. Beaucoup d’animaux, quelques légumes et de temps à autre un petit garçon sont les sujets de prédilection du poète.
Cela a beau être enfantin (normal, ce livre leur est destiné), c’est cependant d’un très beau niveau, et assez fin pour susciter l’éveil de nos chers bambins. Pour preuve, ce haricot prétentieux qui rêve de carrosse depuis qu’il se croit princesse. La musicalité des textes est bien présente, tout comme l’humour d’ailleurs.
Au niveau graphique, le trait de Godi est simple et bien plus proche de la bande dessinée franco-belge à gros nez que de l’illustration de livres pour enfants. C’est d’ailleurs sous forme de bd que ce livre se présente.
Si votre enfant aime Henri Des (mais quel enfant ne l’aime pas ?), les vaches Aztèques ou d’autres artistes soucieux d’apporter poésie et humour à nos chères têtes blondes, nul doute que ce livre lui plaira. Je soupçonne d’ailleurs plus d’un de ses parents de le lire en cachette (c’est mon cas).
A acheter … en brocantes, car le livre semble être devenu rare et hors de prix. Je l’ai négocié pour 3 € alors qu’il serait vendu via internet pour un montant supérieur à 20 € ( !?)
Dans la catégorie "livres pour enfants", c'est franchement bien.
Je viens de terminer le premier cycle des « Passagers du vent » (le sixième tome prévu cette année inaugurera un nouveau cycle), et franchement, j’ai passé un excellent moment de lecture ! En fait, je ne m’attendais pas à suivre des aventures réellement historiques et intéressantes au vu des nombreuses planches où les (belles) héroïnes se promènent le popotin à l’air…
« Les passagers du vent » se déroule au XVIIème siècle, l’histoire est tellement peuplée de péripéties et retournements de situation (on voyage beaucoup dans « Les Passagers du vent » !) qu’il est difficile d’en faire un résumé ! Sans trop aller dans des spoilers, je dirais que ce récit raconte des faits qui se sont plus ou moins vécus à cette époque comme la rivalité entre les français et les anglais ainsi que l’esclavagisme…
Pour réaliser cette série, on sent que François Bourgeon s’est énormément documenté ! Je n’ai pas eu (encore) l’occasion de feuilleter les hors-séries mais il m’est facile de deviner qu’ils regorgent de croquis et de recherches historiques de la part de l’auteur.
Quant au récit proprement dit, je ne me suis pas du tout ennuyé à le lire ! A chaque album terminé, je n’avais qu’une idée en tête : me précipiter sur le prochain tome !
Alors, cette série est-elle vraiment irréprochable ? Non car les héroïnes me sont apparues très libertines, très franches, très farouches, très caractérielles, très… bref, ça fait tellement de « très » que je me demande si leurs tempéraments sont vraiment en rapport avec leur époque qui n’était pas –il me semble- propice à tant de libertés de paroles pour les femmes et d’engagements de la part de la gent féminine…
Mais bon, les protagonistes sont tout de même –à mon avis- très attachants et fascinants ! Et j’ai frémi à maintes reprises sur leurs sorts peu enviables et sur certaines séquences difficiles (y compris pour les personnages secondaires, c'est-à-dire les africain(e)s) !
Au niveau du dessin, sachant que cette série a été conçue dans les années 80, je ne peux que tirer mon chapeau à l’auteur car son graphisme et surtout sa mise en couleurs ne me sont pas du tout apparus démodés par rapport aux réalisations actuelles !
Je dirais même que c’est du très bon travail : les décors sont richement détaillés, les personnages sont très expressifs et facilement distincts les uns des autres, la narration m’a semblé fluide, les couleurs employées sont parfaitement en adéquation avec chaque séquence et lieu (tons chauds en Afrique, froids sur l’océan, etc…) et j’en passe !
J’ai été agréablement surpris par « Les Passagers du vents », étonné par le beau coup de patte de François Bourgeon qui n’a rien à envier avec les productions contemporaines, hébété par les recherches historiques qui ont été effectuées pour cette série et dont je pensais que les séries actuelles sont les meilleures sur ce point (je pense à Murena, Malet, etc…).
Bref, « Les Passagers du vent » m’est apparu comme une très bonne série historique (du moins pour ce premier cycle) !
Décidément, j’aime vraiment bien les univers mis en place par Christophe Bec. On y retrouve l’esprit qui anime certains bons films de sf. Le décor est planté de manière intelligente et détaillée. L’intrigue démarre tranquillement pour glisser irrémédiablement vers l’étrange et le fantastique. Le héros est présenté comme quelqu’un qui possède faiblesse et fêlures et chaque tome se termine par une sacré dose de suspense qui ne donne qu’une hâte, celle d’ouvrir rapidement le suivant (même s’il faut attendre au moins un an).
Quand en plus d’un évident savoir faire scénaristique, le dessin est au rendez vous, ça donne un truc très, très excitant. J’attends donc la suite pour confirmer mon excellente première impression.
Voilà le type de bd idéal quand on rêve d’aventures et de dépaysement. Les voyages de Lester et de ses compagnes contiennent tous les ingrédients permettant d’embarquer gaiement pour d’autres horizons.
Tout y est. L’humour (les rapports de Lester avec ses deux compagnes sont pleins de surprise et de sous entendus), l’aventure (les péripéties des héros sont variées et épiques, les références historiques (s’ancrant dans la grande histoire, les aventures de Lester nous apprennent un tas de choses sur les peuples et les pays qu’elles traversent)… tout ça est servi par le graphisme fouillé et précis de Franz. Que demander de plus ? Je conseille vivement à tous ceux qui aiment la bd d’aventures.
Une très grande fable mythologique de Le Tendre et Rossi. Le scénario est très bien maitrisé et il n'y a aucun temps mort. Les personnages sont tous intéressants et leur psychologie est excellente. Le sujet principal (les relations hommes-femmes) n'est pas très original, mais Le Tendre réussi à faire quelque chose de neuf et de captivant. Le dessin de Rossi est bon, mais je n'aime pas beaucoup comment il dessine les visages. Je les trouve parfois un peu figé.
Terrible découverte !
Medz Yeghern : Le grand mal nous raconte le grand mal du peuple arménien qui, durant la Grande Guerre, fut victime d’un génocide odieux, perpétré par le gouvernement turc.
J’avais des connaissances très limitées de ce crime contre l’humanité. Après cette lecture j’en sais plus. L’auteur nous raconte ces horribles évènements sous diverses perspectives. Le récit est chargé d’histoire, chargé des souffrances d’un peuple qui, comme tant d’autres, a subi la folie humaine. Les idées et images sont fortes mais les dessins impressionnent sans jamais tomber dans la violence gratuite. Tout est savamment dosé.
Le lecteur devient un spectateur de la méchanceté humaine. Vous découvrirez une page noire de l’histoire... L’histoire qu’il ne faut pas oublier... L’histoire que tant de gens refusent d’admettre...
Medz Yeghern est un indispensable aux amateurs de bande dessinée qui pourront, l’espace d’un instant, entrevoir le drame des arméniens.
À lire absolument !
Voilà sans doute l’une des plus belles bandes dessinées à l’heure actuelle : le graphisme de Guarnido est magnifique, il maîtrise à merveille son sujet et parvient à nous faire plonger dans son univers. Il a un sacré sens de la mise en scène, et parvient très bien à rendre les personnages expressifs, ce qui n’est pas évident pour une BD animalière qui plus est sérieuse. De plus, chaque personnage est issu d’une espèce animale différente judicieusement choisie pour illustrer son caractère.
Pour en venir à l’histoire, chaque tome est indépendant, ce qui est plutôt appréciable : cela évite les scénarios qui s’étirent indéfiniment, et surtout on ne ressent pas de frustration en fin de lecture. Chaque tome nous présente donc une histoire policière différente. Le scénario du premier tome m’avait paru un peu léger, l’histoire étant peu originale ; les deux tomes suivants ont un scénario un peu plus étoffé et réservent davantage de surprises. Enfin, la narration est très bien menée, rendant la lecture très agréable.
En conclusion, je dirais qu'il s'agit d'une bande dessinée de qualité dont la lecture me paraît incontournable pour tout BDphile qui se respecte.
D... la quatrième lettre de l’alphabet juste avant E ?? Mais non banane... tu sais... la nouvelle bande dessinée par Ayroles le scénariste de Garulfo et De Cape et de Crocs et Maïorana dessinateur de Garulfo !
Un petit évènement dans le monde du 9ème art ! Le duo gagnant de Garulfo revient. Cette fois pas de grenouille ou de princesse... mais un vampire assoiffé de sang et un Lord anglais, Richard Drake, prêt à tout pour sauver Miss Catherine Lacombe de ses griffes. Autant dire que j’ai couru acheter cette nouvelle série !
Malgré un ton plus sombre, de par sa thématique, que dans ses œuvres précédentes, cette nouvelle série de Ayroles garde une part de l’humour qui a, entre autre, fait son succès. L’atmosphère est très réussie. Les auteurs allient à la sombre Londres victorienne une certaine légèreté qui rend la lecture très facile et attrayante.
Ce premier tome constitue une bonne entrée en matière. Toutes les bases sont posées. Quelques mystères sont parsemés, les personnages principaux présentés et l’aventure lancée. Alors oui tout semble très classique pour l’instant même si cela ne m’a pas dérangé. Je pense que cette introduction constitue une base solide et donne envie de connaître la suite. Je suis sûr que les auteurs nous réserveront quelques surprises dans les prochains tomes !
Côté graphisme et couleur, c’est joli tout plein ! Personnellement le trait de Maïorana m’a toujours plu. Je le trouve même plus accessible dans D que dans Garulfo. Le trait est fin quand c’est nécessaire et plus épais, soudain, pour varier les ambiances.
Les couleurs sont parfois sombres, parfois chatoyantes. Toujours en relation avec le dessin et le passage scénaristique illustré. Une réussite !
J’attends la suite avec beaucoup d’intérêt. À découvrir !
À noter que l’ex-libris donné avec la première édition est excellent ! Ah Eusèbe que je t’aime !!
Evidemment... que Shutter Island récolte quatre étoiles de ma part. C'est même un minimum devant la qualité de l'oeuvre pour un résultat de grande classe !
Je ne connaissais pas le roman du même nom et je ne l'aurais probablement jamais lu. Ce format bd le fait automatiquement découvrir à de nouveaux lecteurs dont je fais partie. Comme j'aime le cinéma, nul doute que j'irai le voir à sa sortie en salles.
Shutter Island m'a fait penser à ces films comme Le 6ème sens ou encore Fight Club en ce qui concerne le procédé utilisé. La fin est digne de rentrer dans les annales. Je n'ai absolument pas senti le basculement d'où le plaisir en a été encore plus intense.
J'avoue avoir eu du mal au début avec le graphisme que j'ai petit à petit apprécié car il colle parfaitement à la lourde atmosphère dégagé avec une couverture sobre et efficace. J'ai passé un agréable moment de lecture.
Avec Jean-Claude Forest, il ne faut pas s’attendre à tomber sur un scénario normal. Je ne sais pas ce qu’il fume (peu m’importe, d’ailleurs) mais ses histoires sont … hallucinées et délirantes, et flirtent parfois avec le grand n’importe quoi.
« Il faut y croire pour le voir » ne déroge pas à la règle, et le lecteur doit être averti avant de se lancer dans cette longue aventure. Une longue aventure car non seulement le volume est conséquent (plus de 100 pages), mais de plus narration et dialogues sont très présents. Ne vous attendez donc pas à avoir fini votre lecture en deux temps trois mouvements.
Vous voilà avertis.
Personnellement, cette fantastique (au sens stylistique du terme) histoire de caveaux en cavale, d’héritage étrange et de bretons peu loquaces, contrairement à leurs chats, m’aura énormément plu. J’ai apprécié les nombreuses expressions imagées, les multiples personnages plus improbables les uns que les autres et le graphisme original d’Alain Bignon.
Ce dernier a réellement un trait personnel : une sorte de fauvisme bédéesque. Parfois approximatif et toujours faussement naïf, il ne plaira pas à tout le monde. Personnellement, j’ai autant apprécié le trait que les éclairages. De plus, ce style convient très bien au récit, tous deux flirtant par moment avec le ridicule.
La frontière entre la parodie déjantée et le ridicule variant d’une personne à l’autre, je comprends parfaitement que cet album en écœure plus d’un. J’ai cependant eu la chance de rester du bon côté de cette frontière.
Spécial, proche du foutoir tant au niveau du scénario que du dessin, mais bien amusant et très original.
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Bédérimes
Une petite merveille de poésie. Bédérimes (un album au nom explicite) recueille plusieurs poésies de Pierre Coran illustrées par Bernard Godi (oui, oui, celui de L'Elève Ducobu). La poésie sert alors de support narratif à un court strip (8 cases en général) ayant pour thème central la nature au sens large. Beaucoup d’animaux, quelques légumes et de temps à autre un petit garçon sont les sujets de prédilection du poète. Cela a beau être enfantin (normal, ce livre leur est destiné), c’est cependant d’un très beau niveau, et assez fin pour susciter l’éveil de nos chers bambins. Pour preuve, ce haricot prétentieux qui rêve de carrosse depuis qu’il se croit princesse. La musicalité des textes est bien présente, tout comme l’humour d’ailleurs. Au niveau graphique, le trait de Godi est simple et bien plus proche de la bande dessinée franco-belge à gros nez que de l’illustration de livres pour enfants. C’est d’ailleurs sous forme de bd que ce livre se présente. Si votre enfant aime Henri Des (mais quel enfant ne l’aime pas ?), les vaches Aztèques ou d’autres artistes soucieux d’apporter poésie et humour à nos chères têtes blondes, nul doute que ce livre lui plaira. Je soupçonne d’ailleurs plus d’un de ses parents de le lire en cachette (c’est mon cas). A acheter … en brocantes, car le livre semble être devenu rare et hors de prix. Je l’ai négocié pour 3 € alors qu’il serait vendu via internet pour un montant supérieur à 20 € ( !?) Dans la catégorie "livres pour enfants", c'est franchement bien.
Les Passagers du vent
Je viens de terminer le premier cycle des « Passagers du vent » (le sixième tome prévu cette année inaugurera un nouveau cycle), et franchement, j’ai passé un excellent moment de lecture ! En fait, je ne m’attendais pas à suivre des aventures réellement historiques et intéressantes au vu des nombreuses planches où les (belles) héroïnes se promènent le popotin à l’air… « Les passagers du vent » se déroule au XVIIème siècle, l’histoire est tellement peuplée de péripéties et retournements de situation (on voyage beaucoup dans « Les Passagers du vent » !) qu’il est difficile d’en faire un résumé ! Sans trop aller dans des spoilers, je dirais que ce récit raconte des faits qui se sont plus ou moins vécus à cette époque comme la rivalité entre les français et les anglais ainsi que l’esclavagisme… Pour réaliser cette série, on sent que François Bourgeon s’est énormément documenté ! Je n’ai pas eu (encore) l’occasion de feuilleter les hors-séries mais il m’est facile de deviner qu’ils regorgent de croquis et de recherches historiques de la part de l’auteur. Quant au récit proprement dit, je ne me suis pas du tout ennuyé à le lire ! A chaque album terminé, je n’avais qu’une idée en tête : me précipiter sur le prochain tome ! Alors, cette série est-elle vraiment irréprochable ? Non car les héroïnes me sont apparues très libertines, très franches, très farouches, très caractérielles, très… bref, ça fait tellement de « très » que je me demande si leurs tempéraments sont vraiment en rapport avec leur époque qui n’était pas –il me semble- propice à tant de libertés de paroles pour les femmes et d’engagements de la part de la gent féminine… Mais bon, les protagonistes sont tout de même –à mon avis- très attachants et fascinants ! Et j’ai frémi à maintes reprises sur leurs sorts peu enviables et sur certaines séquences difficiles (y compris pour les personnages secondaires, c'est-à-dire les africain(e)s) ! Au niveau du dessin, sachant que cette série a été conçue dans les années 80, je ne peux que tirer mon chapeau à l’auteur car son graphisme et surtout sa mise en couleurs ne me sont pas du tout apparus démodés par rapport aux réalisations actuelles ! Je dirais même que c’est du très bon travail : les décors sont richement détaillés, les personnages sont très expressifs et facilement distincts les uns des autres, la narration m’a semblé fluide, les couleurs employées sont parfaitement en adéquation avec chaque séquence et lieu (tons chauds en Afrique, froids sur l’océan, etc…) et j’en passe ! J’ai été agréablement surpris par « Les Passagers du vents », étonné par le beau coup de patte de François Bourgeon qui n’a rien à envier avec les productions contemporaines, hébété par les recherches historiques qui ont été effectuées pour cette série et dont je pensais que les séries actuelles sont les meilleures sur ce point (je pense à Murena, Malet, etc…). Bref, « Les Passagers du vent » m’est apparu comme une très bonne série historique (du moins pour ce premier cycle) !
Bunker
Décidément, j’aime vraiment bien les univers mis en place par Christophe Bec. On y retrouve l’esprit qui anime certains bons films de sf. Le décor est planté de manière intelligente et détaillée. L’intrigue démarre tranquillement pour glisser irrémédiablement vers l’étrange et le fantastique. Le héros est présenté comme quelqu’un qui possède faiblesse et fêlures et chaque tome se termine par une sacré dose de suspense qui ne donne qu’une hâte, celle d’ouvrir rapidement le suivant (même s’il faut attendre au moins un an). Quand en plus d’un évident savoir faire scénaristique, le dessin est au rendez vous, ça donne un truc très, très excitant. J’attends donc la suite pour confirmer mon excellente première impression.
Lester Cockney
Voilà le type de bd idéal quand on rêve d’aventures et de dépaysement. Les voyages de Lester et de ses compagnes contiennent tous les ingrédients permettant d’embarquer gaiement pour d’autres horizons. Tout y est. L’humour (les rapports de Lester avec ses deux compagnes sont pleins de surprise et de sous entendus), l’aventure (les péripéties des héros sont variées et épiques, les références historiques (s’ancrant dans la grande histoire, les aventures de Lester nous apprennent un tas de choses sur les peuples et les pays qu’elles traversent)… tout ça est servi par le graphisme fouillé et précis de Franz. Que demander de plus ? Je conseille vivement à tous ceux qui aiment la bd d’aventures.
Tirésias
Une très grande fable mythologique de Le Tendre et Rossi. Le scénario est très bien maitrisé et il n'y a aucun temps mort. Les personnages sont tous intéressants et leur psychologie est excellente. Le sujet principal (les relations hommes-femmes) n'est pas très original, mais Le Tendre réussi à faire quelque chose de neuf et de captivant. Le dessin de Rossi est bon, mais je n'aime pas beaucoup comment il dessine les visages. Je les trouve parfois un peu figé.
Medz Yeghern - Le Grand Mal
Terrible découverte ! Medz Yeghern : Le grand mal nous raconte le grand mal du peuple arménien qui, durant la Grande Guerre, fut victime d’un génocide odieux, perpétré par le gouvernement turc. J’avais des connaissances très limitées de ce crime contre l’humanité. Après cette lecture j’en sais plus. L’auteur nous raconte ces horribles évènements sous diverses perspectives. Le récit est chargé d’histoire, chargé des souffrances d’un peuple qui, comme tant d’autres, a subi la folie humaine. Les idées et images sont fortes mais les dessins impressionnent sans jamais tomber dans la violence gratuite. Tout est savamment dosé. Le lecteur devient un spectateur de la méchanceté humaine. Vous découvrirez une page noire de l’histoire... L’histoire qu’il ne faut pas oublier... L’histoire que tant de gens refusent d’admettre... Medz Yeghern est un indispensable aux amateurs de bande dessinée qui pourront, l’espace d’un instant, entrevoir le drame des arméniens. À lire absolument !
Blacksad
Voilà sans doute l’une des plus belles bandes dessinées à l’heure actuelle : le graphisme de Guarnido est magnifique, il maîtrise à merveille son sujet et parvient à nous faire plonger dans son univers. Il a un sacré sens de la mise en scène, et parvient très bien à rendre les personnages expressifs, ce qui n’est pas évident pour une BD animalière qui plus est sérieuse. De plus, chaque personnage est issu d’une espèce animale différente judicieusement choisie pour illustrer son caractère. Pour en venir à l’histoire, chaque tome est indépendant, ce qui est plutôt appréciable : cela évite les scénarios qui s’étirent indéfiniment, et surtout on ne ressent pas de frustration en fin de lecture. Chaque tome nous présente donc une histoire policière différente. Le scénario du premier tome m’avait paru un peu léger, l’histoire étant peu originale ; les deux tomes suivants ont un scénario un peu plus étoffé et réservent davantage de surprises. Enfin, la narration est très bien menée, rendant la lecture très agréable. En conclusion, je dirais qu'il s'agit d'une bande dessinée de qualité dont la lecture me paraît incontournable pour tout BDphile qui se respecte.
D
D... la quatrième lettre de l’alphabet juste avant E ?? Mais non banane... tu sais... la nouvelle bande dessinée par Ayroles le scénariste de Garulfo et De Cape et de Crocs et Maïorana dessinateur de Garulfo ! Un petit évènement dans le monde du 9ème art ! Le duo gagnant de Garulfo revient. Cette fois pas de grenouille ou de princesse... mais un vampire assoiffé de sang et un Lord anglais, Richard Drake, prêt à tout pour sauver Miss Catherine Lacombe de ses griffes. Autant dire que j’ai couru acheter cette nouvelle série ! Malgré un ton plus sombre, de par sa thématique, que dans ses œuvres précédentes, cette nouvelle série de Ayroles garde une part de l’humour qui a, entre autre, fait son succès. L’atmosphère est très réussie. Les auteurs allient à la sombre Londres victorienne une certaine légèreté qui rend la lecture très facile et attrayante. Ce premier tome constitue une bonne entrée en matière. Toutes les bases sont posées. Quelques mystères sont parsemés, les personnages principaux présentés et l’aventure lancée. Alors oui tout semble très classique pour l’instant même si cela ne m’a pas dérangé. Je pense que cette introduction constitue une base solide et donne envie de connaître la suite. Je suis sûr que les auteurs nous réserveront quelques surprises dans les prochains tomes ! Côté graphisme et couleur, c’est joli tout plein ! Personnellement le trait de Maïorana m’a toujours plu. Je le trouve même plus accessible dans D que dans Garulfo. Le trait est fin quand c’est nécessaire et plus épais, soudain, pour varier les ambiances. Les couleurs sont parfois sombres, parfois chatoyantes. Toujours en relation avec le dessin et le passage scénaristique illustré. Une réussite ! J’attends la suite avec beaucoup d’intérêt. À découvrir ! À noter que l’ex-libris donné avec la première édition est excellent ! Ah Eusèbe que je t’aime !!
Shutter Island
Evidemment... que Shutter Island récolte quatre étoiles de ma part. C'est même un minimum devant la qualité de l'oeuvre pour un résultat de grande classe ! Je ne connaissais pas le roman du même nom et je ne l'aurais probablement jamais lu. Ce format bd le fait automatiquement découvrir à de nouveaux lecteurs dont je fais partie. Comme j'aime le cinéma, nul doute que j'irai le voir à sa sortie en salles. Shutter Island m'a fait penser à ces films comme Le 6ème sens ou encore Fight Club en ce qui concerne le procédé utilisé. La fin est digne de rentrer dans les annales. Je n'ai absolument pas senti le basculement d'où le plaisir en a été encore plus intense. J'avoue avoir eu du mal au début avec le graphisme que j'ai petit à petit apprécié car il colle parfaitement à la lourde atmosphère dégagé avec une couverture sobre et efficace. J'ai passé un agréable moment de lecture.
Il faut y croire pour le voir
Avec Jean-Claude Forest, il ne faut pas s’attendre à tomber sur un scénario normal. Je ne sais pas ce qu’il fume (peu m’importe, d’ailleurs) mais ses histoires sont … hallucinées et délirantes, et flirtent parfois avec le grand n’importe quoi. « Il faut y croire pour le voir » ne déroge pas à la règle, et le lecteur doit être averti avant de se lancer dans cette longue aventure. Une longue aventure car non seulement le volume est conséquent (plus de 100 pages), mais de plus narration et dialogues sont très présents. Ne vous attendez donc pas à avoir fini votre lecture en deux temps trois mouvements. Vous voilà avertis. Personnellement, cette fantastique (au sens stylistique du terme) histoire de caveaux en cavale, d’héritage étrange et de bretons peu loquaces, contrairement à leurs chats, m’aura énormément plu. J’ai apprécié les nombreuses expressions imagées, les multiples personnages plus improbables les uns que les autres et le graphisme original d’Alain Bignon. Ce dernier a réellement un trait personnel : une sorte de fauvisme bédéesque. Parfois approximatif et toujours faussement naïf, il ne plaira pas à tout le monde. Personnellement, j’ai autant apprécié le trait que les éclairages. De plus, ce style convient très bien au récit, tous deux flirtant par moment avec le ridicule. La frontière entre la parodie déjantée et le ridicule variant d’une personne à l’autre, je comprends parfaitement que cet album en écœure plus d’un. J’ai cependant eu la chance de rester du bon côté de cette frontière. Spécial, proche du foutoir tant au niveau du scénario que du dessin, mais bien amusant et très original.