Comment allier fantasy, absurde, aventure, suspense, valeurs et défaillances humaines, cruauté, humour et dérisoire ? Il suffit de deux talentueux auteurs, Sfar et Tronhdeim, joli duo à l'imagination débordante et hallucinante qui nous offrent ici une œuvre culte et indispensable que l'on doit absolument lire avant de trépasser.
Les éloges ne tarissent pas autour de cette série tant le monde créé est d'une richesse absolue, la variété des situations, l'originalité et la profusion des personnages la rendent totalement unique. Par ailleurs, chaque relecture apporte un émerveillement supplémentaire, on s'introduit dans un univers que l'on ne veut plus quitter et que l'on voudrait sans fin. On en arrive à souhaiter que les auteurs arrêtent toutes leurs autres séries en cours pour ne faire que du Donjon… voilà un rêve fou et ô combien cruel.
A quand le jeu vidéo, le film d'animation, le placardage de tous les personnages sur tous les murs de toutes les villes de France ? A quand les costumes et les masques avec lesquels on pourra incarner l'un des multiples personnages qui font vivre cette histoire ?
Petit mot de fin
Je passe ma note de culte à 4/5 car malgré sa grande richesse, cette série reste intrinsèquement inachevée. Par série j'entends absolument TOUS les donjons, car les différencier n'a pas de sens à mes yeux, même les Donjon monsters et ses histoires au tome par tome.
Bref, ça laisse un goût amère qui aura du mal à passer, car la relecture sera très frustrante sachant tout que qu'on ne saura jamais.
Tout les ans, certains livres se détachent par rapport aux autres dans le flot des sorties. L'an passé mes coups de coeur se sont portés sur Jolies ténèbres et Blast et cette année Block 109 sort véritablement du lot.
Je guettais sa sortie depuis un moment, intrigués par les previews découverts ici ou là.
En outre, la maison d'édition "Akileos" a le chic de dénicher, par le passé, des petites pépites.
Revenons à "Block 109", une uchronie parfaitement maitrisée par un scénario impeccable et implacable. Même si j'ai dû m'y reprendre à deux reprises pour les premières pages, je n'ai plus lâché ce bouquin ensuite.
Pas mal d'intrigues et de personnages rythment en effet le récit et il faut être attentif aux uniformes pour ne pas mélanger russes et allemands.
Fort bien documenté sur la seconde guerre mondiale, Vincent Brugeas sait (ré)utiliser les personnages clefs de ce conflit (notamment en se servant d'un Heydrich décidemment à l'honneur avec la sortie du roman "H.H.H.H" de Laurent Binet).
Ce one shot bénéficie en outre d'un dessin proche du crayonné, ce qui me plait beaucoup. Cette aventure possède à la fois les avantages du one shot (une histoire bouclée en 200 pages) et ses inconvénients (on aimerait en savoir plus sur "Paul").
Je pensais qu'annoncer d'emblée les effets dévastateurs du Virus allait tuer l'intérêt de l'histoire mais c'était sans compter les complots qui sont sous-jacents à l'histoire.
Certes quelques fautes d'orthographe, dues à une relecture rapide m'ont confié récemment les auteurs, émaillent l'histoire mais cela ne gène pas.
Les 5000 exemplaires sont d'ores et déjà épuisés et une réedition (sans les fautes d'orthographe) est actuellement en cours.
A lire absolument.
Je trouve que cette adaptation de l'oeuvre de Victor Hugo est plutôt très réussie. Ce vibrant plaidoyer contre la peine de mort m'a humainement touché aussi bien dans son aspect intimiste que sociétal. Je vois que ce thème reste encore d'actualité dans la plus grande démocratie au monde et dans de nombreux pays.
L'abolition en France a maintenant plus de 30 ans et c'est passé dans les moeurs comme quelque chose d'anachronique. Il en demeure pas moins que des condamnés attendent toujours dans les couloirs de la mort aux USA. C'est franchement pathétique et indigne d'un pays respectant les droits de l'homme et les libertés fondamentales.
Bien sûr, il y en aura toujours pour regretter le bon vieux temps ou s'intéresser uniquement à l'aspect victime en réclamant vengeance. Victor Hugo a été le premier grand penseur sur l'abolition de la peine capitale. Il a rappelé à juste titre que c'est la misère et l'injustice sociale qui sont à l'origine de la criminalité et que seule la répression ne suffira pas à l'endiguer.
On ressent effectivement beaucoup de colère et de tristesse à la fin de cette lecture. Elle offre une réflexion très intéressante. Charité et colère ne font pas bon ménage...
L'appel de l'espace commence par la réception sur terre d'un message provenant de l'étoile de Barnard située à près de 10 années lumières. La recherche de signaux en provenance d'autres étoiles de la galaxie est une des activités du SETI depuis les années 60. Aucune tentative n'a permis de démontrer l'existence d'une civilisation extra-terrestre. Pour l'instant, rien ne permet de démontrer qu'il y a une forme de vie intelligente dans la galaxie. Je suis d'ailleurs un partisan du fameux paradoxe de Fermi. Pour rappel, cette théorie montre que nous devrions normalement être en contact avec des civilisations extra-terrestres compte tenu de la jeunesse de notre soleil par rapport à d'autres étoiles de l'univers. La logique voudrait qu'une civilisation plus avancée que celle de la Terre aurait déjà dû prendre contact avec nous. Le paradoxe est que nous n'en n'observons aucune trace ...
Pour en revenir à la bd qui a certainement inspiré le film "Contact" avec Jodie Foster, Will Eisner va rester sur Terre pour démontrer l'enchainement d'évènement qu'un tel signal pourrait produire sur la population à travers les sectes ou encore sur les gouvernements en se servant de la rivalité Est-Ouest. N'oublions pas que cette bd a été réalisée en 1984 pendant la période de la guerre froide à un moment où les USA voulaient manifester leur hégémonie sur le monde. C'est donc une véritable course non pas vers la Lune mais pour l'envoi d'une fusée en direction de l'étoile de Barnard. Les amateurs de science-fiction vont être forcément un peu déçus car c'est une série qui tend plutôt vers l'espionnage.
Il y a une bonne maîtrise de différents aspects par Will Eisner en analysant la portée d'un signal venu de l'espace : politique, scientifique, religieux... Je regrette simplement qu'il y ait eu quelques raccourcis très faciles rendant certains éléments un peu naïfs voire incohérents. Cependant, l'essentiel est préservé. On va passer un agréable moment de lecture où cela partira sur plusieurs pistes pour un final maîtrisé.
En tout cas, c'est une forme très subtile de la part de l'auteur d'aborder la science-fiction autrement. Oui, il avait incontestablement du génie.
D’après la légende, une fée apparaîtrait à Salicorne tous les ans, la veille du jour des rameaux. Elle ne se montrerait toutefois qu’à un homme au cœur pur. Le chanceux aurait même le droit de voir un de ses vœux exaucé. Cette année, Brian, que tous à Salicorne surnomme « la mouche », est persuadé que c’est son tour d’être l’élu. En effet, les autres villageois sont tous plus méprisables les uns que les autres. Traité comme un bâtard depuis sa plus tendre enfance, Brian compte profiter de l’occasion pour fuir définitivement Salicorne, accompagné de sa douce Julie.
J’ai découvert ‘Les rameaux de Salicorne’ il y a quelques années et je me rappelle avoir été passablement ému. Je termine tout juste de le relire et j’ai beau avoir pris quelques années, je trouve Brian et Julie toujours aussi touchants.
Cet album traite notamment du passage à l’âge adulte, avec son lot de désillusion et la perte d’innocence qu’il engendre.
La narration est, à mon sens, remarquable. Les textes sont vraiment biens tournés. Le dessin est, quant à lui, assez typé. Pas vraiment mon style. Mais ça ne m’a pas dérangé le moins du monde.
À lire !
Voilà une série découverte au fil des ans, et dans le désordre. Il était temps de les (re)lire dans l'ordre, afin d'apprécier l'évolution des personnages principaux. En fait, cette évolution est très très (très) lente : chaque histoire étant indépendante, les auteurs ont décidé de faire trainer l'explication sur certains points nébuleux de la vie passée du héros, ainsi que sa vie sentimentale (dont on ne prend vraiment conscience que dans les derniers tomes).
Quoi qu'il en soit, la relation de Soda avec sa mère, ainsi que sa double-vie, donnent tout leur piment à ces aventures burlesques et violentes à la fois. À chaque fin de tome, j'ai d'ailleurs l'impression que tout est passé très/trop vite (signe à mes yeux, d'une histoire bien scénarisée, mais qui aurait mérité un peu plus de pages).
Au final, Soda est une BD qui ne souffre que de peu de défauts : une absence totale d'explication sur les deux doigts manquants du héros, et une suite qui ne sortira vraisemblablement jamais.
Dommage, parce la série a(vait) un sacré potentiel.
Je ne ferai qu'un reproche à cette série, le fait qu'elle se lise un peu vite. Les grandes images en une planche et la mise en page aérée des autres est certes jolie mais ne permet pas vraiment un récit dense et complexe. Du coup, il faut quand même vraiment accrocher pour avoir envie d'acheter les 3 tomes qui auraient probablement pu se résumer à un seul en plus condensé.
Mais hormis ce reproche sur le rapport quantité/prix, la qualité est au rendez-vous.
Le dessin est celui dont Derib fait preuve dans les nombreuses séries qu'il a produites et abordant le thème de l'ouest américain. Graphiquement, nous sommes très proches ici de Buddy Longway ou d'une version plus adulte et réaliste de Yakari.
C'est un bel hommage à l'âme du peuple des Plaines. Différents films m'avaient déjà permis de découvrir et d'apprécier les Sioux, d'apprendre leurs moeurs, leurs croyances et toute la beauté de leur civilisation en harmonie avec la nature et le respect des esprits : Little Big Man, Danse avec les loups, Avatar...
Mais le récit prend ici la voie de l'attachement à un seul homme, destiné à devenir Homme-Médecine, avec d'une part un soin historique aussi réaliste que possible et d'autre part une véritable optique mystique. Comme il l'explique, Derib croit pour de bon aux esprits et aux croyances des peaux-rouges. Il met donc tout cela en scène de façon respectueuse et intéressante mais avec une vraie part de fantastique.
Cette série est belle, instructive et on s'attache rapidement à son récit et au peuple qu'il présente.
Les choses sont peut-être représentées de manière un peu enjolivée. Hormis quelques combats entre tribus, les membres de la Nation des Plaines semblent tous bons et sages, vivant dans la pureté et l'harmonie. C'est beau et sans doute proche d'une certaine vérité mais je doute qu'aucun d'entre eux n'ait eu les travers de la majorité des humains, jalousie, haine, vanité, alors qu'on ne voit aucun de ceux-ci dans ce récit où tout est beau jusqu'à l'arrivée des immondes hommes-blancs.
Quoiqu'il en soit, c'est une très belle bande dessinée pour découvrir et rendre hommage à un peuple presque disparu qui mérite le respect.
J'attends avec impatience de lire Red Road, la suite de cette série qui permettra probablement de donner davantage de profondeur à l'ensemble.
J'ai bien aimé ce one shot qui n'était pas réellement destiné à être une série abandonnée ! Cela se lit comme une histoire entière qui ne donne pas lieu à une suite quelconque.
Le scénario est plutôt original compte tenu de la création de cette bd qui reste d'actualité avec des séries TV comme "Le mentaliste" ou "Méduim" par exemple puisqu'il s'agit de résoudre des affaires criminelles à l'aide de dons de voyance. Le héros est un orphelin jamaïcain. C'est un personnage bien trempé. On ne va pas s'ennuyer avec lui puisqu'il a décidé de se faire justice lui-même !
Le dessin est plutôt assez réussi de même que la colorisation qui imprègne ce polar noir et rythmé d'une certaine ambiance. Bref, c'est très efficace dans le genre.
Avis sur l'ensemble de la série :
Relire "Valhardi" c'est se replonger dans cette bande dessinée franco belge d'après-guerre, où domine le héros honnête et droit, qui, à l'image de Tintin, sillonne le monde et vit de belles aventures. Valhardi est un agent d'assurances qui se transforme progressivement en détective. Créé par Doisy, il sera repris tour à tour par Jijé, Paape, Follet.
Les épisodes que sont "Le rayon super gama" et "La machine a conquérir le monde", scénarisés par Charlier et dessinés par Paape, sont à mson avis les meilleurs épisodes, dignes de certaines aventures de Blake et Mortimer.
Ils reflètent parfaitement l'esprit qui régnait au moment de la guerre froide dans les sociétés occidentales. Le scénario est extrêmement solide, le dessin superbe. Les aventures de Valhardi dessinées par Jijé sont également de qualité.
L'ultime reprise du personnage dans les années 80 par Follet ne dura pas plus de deux épisodes. Il faut dire que le scénario n'était pas à la hauteur malheureusement.
Cette série n'est plus disponible à ce jour si ce n'est au travers de l'intégrale de Jijé parue chez Dupuis.
Il faut d'ailleurs noter que dans la réédition de la série chez Dupuis dans les années 80 ne figuraient pas les premières histoires de Doisy, ni toutes celles réalisées par Paape (une édition pirate a été réalisée, de même qu'un album chez Michel Deligne), idem pour "Le dossier X", une histoire courte parue dans le journal Spirou en 1981. Le seront-elles un jour ? C'est souhaitable.
Avis sur les deux tomes dessinés par Follet :
Au début des années quatre vingts les éditions Dupuis souhaitent relancer la carrière de ce personnage historique du journal Spirou créé par Doisy et dessiné par Jijé et Paape.
Follet est choisi comme dessinateur magré le fait qu'il soit réticent à reprendre un personnage qu'il n'a pas créé, pensant que sa marge de manoeuvre en sera restreinte.
Avec Duchateau au scénario, ils réalisent une première histoire de belle facture en huit pages parue en 1981 dans le journal Spirou "Le dossier X", jamais parue en album.
Suivra ensuite un premier album "Le naufrageur aux yeux vides". Duchateau revient aux sources du personnage qui redevient un enquêteur chargé d'enquêter sur les arnaques dont est victime la compagnie d'assurance qui l'emploie. Les récits de facture classique sont bien ficelés et fidèles a l'esprit de la série. Follet y démontre toute sa virtuosité graphique.
Le second album "Un gosse à abattre" est écrit par Stoquart le vieux complice de Follet. Le récit est une longue course poursuite sur les eaux après l'effondrement d'une digue. Il se termine en queue de poisson. La course poursuite s'étire sur la quasi totalité de l'album sans que l'on sache pourquoi la digue a fait l'objet d'une explosion criminelle, sans que l'on conaisse la motivation de ceux qui l'on faite sauter, et que ceux-ci ne soient interpellés.
Follet est une fois de plus victime de scénaristes qui ne sont pas à la hauteur de son talent et de coloristes qui usent de couleurs sombres qui ne mettent pas en valeur le dessin de l'auteur.
Sans surprise la série s'arrêta. Le fans de ce grand dessinateur ne pourront que le regretter, surtout lorsqu'on voit ses dessins aujourd'hui réalisés au lavis.
Beaucoup d'originalité dans cet album plutôt destiné à un public jeune et féminin !
Je me suis laissé entraîner dans cette comédie sur fond de graffitis qui m'a tout de suite fait penser à un doux cocktail de sitcoms, de manga, de Bd italienne rose bonbon…
Maintenant, je comprends mieux pourquoi les petites nanas aiment Street Girls et ses personnages si attachants, c'est une récréation fraîche et dynamique, sans prétention et bourrée de belles scènes colorées.
Je suis curieux de connaître la suite…
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Donjon Zenith
Comment allier fantasy, absurde, aventure, suspense, valeurs et défaillances humaines, cruauté, humour et dérisoire ? Il suffit de deux talentueux auteurs, Sfar et Tronhdeim, joli duo à l'imagination débordante et hallucinante qui nous offrent ici une œuvre culte et indispensable que l'on doit absolument lire avant de trépasser. Les éloges ne tarissent pas autour de cette série tant le monde créé est d'une richesse absolue, la variété des situations, l'originalité et la profusion des personnages la rendent totalement unique. Par ailleurs, chaque relecture apporte un émerveillement supplémentaire, on s'introduit dans un univers que l'on ne veut plus quitter et que l'on voudrait sans fin. On en arrive à souhaiter que les auteurs arrêtent toutes leurs autres séries en cours pour ne faire que du Donjon… voilà un rêve fou et ô combien cruel. A quand le jeu vidéo, le film d'animation, le placardage de tous les personnages sur tous les murs de toutes les villes de France ? A quand les costumes et les masques avec lesquels on pourra incarner l'un des multiples personnages qui font vivre cette histoire ? Petit mot de fin Je passe ma note de culte à 4/5 car malgré sa grande richesse, cette série reste intrinsèquement inachevée. Par série j'entends absolument TOUS les donjons, car les différencier n'a pas de sens à mes yeux, même les Donjon monsters et ses histoires au tome par tome. Bref, ça laisse un goût amère qui aura du mal à passer, car la relecture sera très frustrante sachant tout que qu'on ne saura jamais.
Block 109
Tout les ans, certains livres se détachent par rapport aux autres dans le flot des sorties. L'an passé mes coups de coeur se sont portés sur Jolies ténèbres et Blast et cette année Block 109 sort véritablement du lot. Je guettais sa sortie depuis un moment, intrigués par les previews découverts ici ou là. En outre, la maison d'édition "Akileos" a le chic de dénicher, par le passé, des petites pépites. Revenons à "Block 109", une uchronie parfaitement maitrisée par un scénario impeccable et implacable. Même si j'ai dû m'y reprendre à deux reprises pour les premières pages, je n'ai plus lâché ce bouquin ensuite. Pas mal d'intrigues et de personnages rythment en effet le récit et il faut être attentif aux uniformes pour ne pas mélanger russes et allemands. Fort bien documenté sur la seconde guerre mondiale, Vincent Brugeas sait (ré)utiliser les personnages clefs de ce conflit (notamment en se servant d'un Heydrich décidemment à l'honneur avec la sortie du roman "H.H.H.H" de Laurent Binet). Ce one shot bénéficie en outre d'un dessin proche du crayonné, ce qui me plait beaucoup. Cette aventure possède à la fois les avantages du one shot (une histoire bouclée en 200 pages) et ses inconvénients (on aimerait en savoir plus sur "Paul"). Je pensais qu'annoncer d'emblée les effets dévastateurs du Virus allait tuer l'intérêt de l'histoire mais c'était sans compter les complots qui sont sous-jacents à l'histoire. Certes quelques fautes d'orthographe, dues à une relecture rapide m'ont confié récemment les auteurs, émaillent l'histoire mais cela ne gène pas. Les 5000 exemplaires sont d'ores et déjà épuisés et une réedition (sans les fautes d'orthographe) est actuellement en cours. A lire absolument.
Le Dernier Jour d'un Condamné de Victor Hugo
Je trouve que cette adaptation de l'oeuvre de Victor Hugo est plutôt très réussie. Ce vibrant plaidoyer contre la peine de mort m'a humainement touché aussi bien dans son aspect intimiste que sociétal. Je vois que ce thème reste encore d'actualité dans la plus grande démocratie au monde et dans de nombreux pays. L'abolition en France a maintenant plus de 30 ans et c'est passé dans les moeurs comme quelque chose d'anachronique. Il en demeure pas moins que des condamnés attendent toujours dans les couloirs de la mort aux USA. C'est franchement pathétique et indigne d'un pays respectant les droits de l'homme et les libertés fondamentales. Bien sûr, il y en aura toujours pour regretter le bon vieux temps ou s'intéresser uniquement à l'aspect victime en réclamant vengeance. Victor Hugo a été le premier grand penseur sur l'abolition de la peine capitale. Il a rappelé à juste titre que c'est la misère et l'injustice sociale qui sont à l'origine de la criminalité et que seule la répression ne suffira pas à l'endiguer. On ressent effectivement beaucoup de colère et de tristesse à la fin de cette lecture. Elle offre une réflexion très intéressante. Charité et colère ne font pas bon ménage...
L'Appel de l'Espace
L'appel de l'espace commence par la réception sur terre d'un message provenant de l'étoile de Barnard située à près de 10 années lumières. La recherche de signaux en provenance d'autres étoiles de la galaxie est une des activités du SETI depuis les années 60. Aucune tentative n'a permis de démontrer l'existence d'une civilisation extra-terrestre. Pour l'instant, rien ne permet de démontrer qu'il y a une forme de vie intelligente dans la galaxie. Je suis d'ailleurs un partisan du fameux paradoxe de Fermi. Pour rappel, cette théorie montre que nous devrions normalement être en contact avec des civilisations extra-terrestres compte tenu de la jeunesse de notre soleil par rapport à d'autres étoiles de l'univers. La logique voudrait qu'une civilisation plus avancée que celle de la Terre aurait déjà dû prendre contact avec nous. Le paradoxe est que nous n'en n'observons aucune trace ... Pour en revenir à la bd qui a certainement inspiré le film "Contact" avec Jodie Foster, Will Eisner va rester sur Terre pour démontrer l'enchainement d'évènement qu'un tel signal pourrait produire sur la population à travers les sectes ou encore sur les gouvernements en se servant de la rivalité Est-Ouest. N'oublions pas que cette bd a été réalisée en 1984 pendant la période de la guerre froide à un moment où les USA voulaient manifester leur hégémonie sur le monde. C'est donc une véritable course non pas vers la Lune mais pour l'envoi d'une fusée en direction de l'étoile de Barnard. Les amateurs de science-fiction vont être forcément un peu déçus car c'est une série qui tend plutôt vers l'espionnage. Il y a une bonne maîtrise de différents aspects par Will Eisner en analysant la portée d'un signal venu de l'espace : politique, scientifique, religieux... Je regrette simplement qu'il y ait eu quelques raccourcis très faciles rendant certains éléments un peu naïfs voire incohérents. Cependant, l'essentiel est préservé. On va passer un agréable moment de lecture où cela partira sur plusieurs pistes pour un final maîtrisé. En tout cas, c'est une forme très subtile de la part de l'auteur d'aborder la science-fiction autrement. Oui, il avait incontestablement du génie.
Les Rameaux de Salicorne
D’après la légende, une fée apparaîtrait à Salicorne tous les ans, la veille du jour des rameaux. Elle ne se montrerait toutefois qu’à un homme au cœur pur. Le chanceux aurait même le droit de voir un de ses vœux exaucé. Cette année, Brian, que tous à Salicorne surnomme « la mouche », est persuadé que c’est son tour d’être l’élu. En effet, les autres villageois sont tous plus méprisables les uns que les autres. Traité comme un bâtard depuis sa plus tendre enfance, Brian compte profiter de l’occasion pour fuir définitivement Salicorne, accompagné de sa douce Julie. J’ai découvert ‘Les rameaux de Salicorne’ il y a quelques années et je me rappelle avoir été passablement ému. Je termine tout juste de le relire et j’ai beau avoir pris quelques années, je trouve Brian et Julie toujours aussi touchants. Cet album traite notamment du passage à l’âge adulte, avec son lot de désillusion et la perte d’innocence qu’il engendre. La narration est, à mon sens, remarquable. Les textes sont vraiment biens tournés. Le dessin est, quant à lui, assez typé. Pas vraiment mon style. Mais ça ne m’a pas dérangé le moins du monde. À lire !
Soda
Voilà une série découverte au fil des ans, et dans le désordre. Il était temps de les (re)lire dans l'ordre, afin d'apprécier l'évolution des personnages principaux. En fait, cette évolution est très très (très) lente : chaque histoire étant indépendante, les auteurs ont décidé de faire trainer l'explication sur certains points nébuleux de la vie passée du héros, ainsi que sa vie sentimentale (dont on ne prend vraiment conscience que dans les derniers tomes). Quoi qu'il en soit, la relation de Soda avec sa mère, ainsi que sa double-vie, donnent tout leur piment à ces aventures burlesques et violentes à la fois. À chaque fin de tome, j'ai d'ailleurs l'impression que tout est passé très/trop vite (signe à mes yeux, d'une histoire bien scénarisée, mais qui aurait mérité un peu plus de pages). Au final, Soda est une BD qui ne souffre que de peu de défauts : une absence totale d'explication sur les deux doigts manquants du héros, et une suite qui ne sortira vraisemblablement jamais. Dommage, parce la série a(vait) un sacré potentiel.
Celui qui est né deux fois
Je ne ferai qu'un reproche à cette série, le fait qu'elle se lise un peu vite. Les grandes images en une planche et la mise en page aérée des autres est certes jolie mais ne permet pas vraiment un récit dense et complexe. Du coup, il faut quand même vraiment accrocher pour avoir envie d'acheter les 3 tomes qui auraient probablement pu se résumer à un seul en plus condensé. Mais hormis ce reproche sur le rapport quantité/prix, la qualité est au rendez-vous. Le dessin est celui dont Derib fait preuve dans les nombreuses séries qu'il a produites et abordant le thème de l'ouest américain. Graphiquement, nous sommes très proches ici de Buddy Longway ou d'une version plus adulte et réaliste de Yakari. C'est un bel hommage à l'âme du peuple des Plaines. Différents films m'avaient déjà permis de découvrir et d'apprécier les Sioux, d'apprendre leurs moeurs, leurs croyances et toute la beauté de leur civilisation en harmonie avec la nature et le respect des esprits : Little Big Man, Danse avec les loups,
Avatar... Mais le récit prend ici la voie de l'attachement à un seul homme, destiné à devenir Homme-Médecine, avec d'une part un soin historique aussi réaliste que possible et d'autre part une véritable optique mystique. Comme il l'explique, Derib croit pour de bon aux esprits et aux croyances des peaux-rouges. Il met donc tout cela en scène de façon respectueuse et intéressante mais avec une vraie part de fantastique. Cette série est belle, instructive et on s'attache rapidement à son récit et au peuple qu'il présente. Les choses sont peut-être représentées de manière un peu enjolivée. Hormis quelques combats entre tribus, les membres de la Nation des Plaines semblent tous bons et sages, vivant dans la pureté et l'harmonie. C'est beau et sans doute proche d'une certaine vérité mais je doute qu'aucun d'entre eux n'ait eu les travers de la majorité des humains, jalousie, haine, vanité, alors qu'on ne voit aucun de ceux-ci dans ce récit où tout est beau jusqu'à l'arrivée des immondes hommes-blancs. Quoiqu'il en soit, c'est une très belle bande dessinée pour découvrir et rendre hommage à un peuple presque disparu qui mérite le respect. J'attends avec impatience de lire Red Road, la suite de cette série qui permettra probablement de donner davantage de profondeur à l'ensemble.Fierce
J'ai bien aimé ce one shot qui n'était pas réellement destiné à être une série abandonnée ! Cela se lit comme une histoire entière qui ne donne pas lieu à une suite quelconque. Le scénario est plutôt original compte tenu de la création de cette bd qui reste d'actualité avec des séries TV comme "Le mentaliste" ou "Méduim" par exemple puisqu'il s'agit de résoudre des affaires criminelles à l'aide de dons de voyance. Le héros est un orphelin jamaïcain. C'est un personnage bien trempé. On ne va pas s'ennuyer avec lui puisqu'il a décidé de se faire justice lui-même ! Le dessin est plutôt assez réussi de même que la colorisation qui imprègne ce polar noir et rythmé d'une certaine ambiance. Bref, c'est très efficace dans le genre.
Jean Valhardi
Avis sur l'ensemble de la série :
Relire "Valhardi" c'est se replonger dans cette bande dessinée franco belge d'après-guerre, où domine le héros honnête et droit, qui, à l'image de Tintin, sillonne le monde et vit de belles aventures. Valhardi est un agent d'assurances qui se transforme progressivement en détective. Créé par Doisy, il sera repris tour à tour par Jijé, Paape, Follet.
Les épisodes que sont "Le rayon super gama" et "La machine a conquérir le monde", scénarisés par Charlier et dessinés par Paape, sont à mson avis les meilleurs épisodes, dignes de certaines aventures de Blake et Mortimer.
Ils reflètent parfaitement l'esprit qui régnait au moment de la guerre froide dans les sociétés occidentales. Le scénario est extrêmement solide, le dessin superbe. Les aventures de Valhardi dessinées par Jijé sont également de qualité.
L'ultime reprise du personnage dans les années 80 par Follet ne dura pas plus de deux épisodes. Il faut dire que le scénario n'était pas à la hauteur malheureusement.
Cette série n'est plus disponible à ce jour si ce n'est au travers de l'intégrale de Jijé parue chez Dupuis.
Il faut d'ailleurs noter que dans la réédition de la série chez Dupuis dans les années 80 ne figuraient pas les premières histoires de Doisy, ni toutes celles réalisées par Paape (une édition pirate a été réalisée, de même qu'un album chez Michel Deligne), idem pour "Le dossier X", une histoire courte parue dans le journal Spirou en 1981. Le seront-elles un jour ? C'est souhaitable.
Avis sur les deux tomes dessinés par Follet :
Au début des années quatre vingts les éditions Dupuis souhaitent relancer la carrière de ce personnage historique du journal Spirou créé par Doisy et dessiné par Jijé et Paape.
Follet est choisi comme dessinateur magré le fait qu'il soit réticent à reprendre un personnage qu'il n'a pas créé, pensant que sa marge de manoeuvre en sera restreinte.
Avec Duchateau au scénario, ils réalisent une première histoire de belle facture en huit pages parue en 1981 dans le journal Spirou "Le dossier X", jamais parue en album.
Suivra ensuite un premier album "Le naufrageur aux yeux vides". Duchateau revient aux sources du personnage qui redevient un enquêteur chargé d'enquêter sur les arnaques dont est victime la compagnie d'assurance qui l'emploie. Les récits de facture classique sont bien ficelés et fidèles a l'esprit de la série. Follet y démontre toute sa virtuosité graphique.
Le second album "Un gosse à abattre" est écrit par Stoquart le vieux complice de Follet. Le récit est une longue course poursuite sur les eaux après l'effondrement d'une digue. Il se termine en queue de poisson. La course poursuite s'étire sur la quasi totalité de l'album sans que l'on sache pourquoi la digue a fait l'objet d'une explosion criminelle, sans que l'on conaisse la motivation de ceux qui l'on faite sauter, et que ceux-ci ne soient interpellés.
Follet est une fois de plus victime de scénaristes qui ne sont pas à la hauteur de son talent et de coloristes qui usent de couleurs sombres qui ne mettent pas en valeur le dessin de l'auteur.
Sans surprise la série s'arrêta. Le fans de ce grand dessinateur ne pourront que le regretter, surtout lorsqu'on voit ses dessins aujourd'hui réalisés au lavis.
Street Girls
Beaucoup d'originalité dans cet album plutôt destiné à un public jeune et féminin ! Je me suis laissé entraîner dans cette comédie sur fond de graffitis qui m'a tout de suite fait penser à un doux cocktail de sitcoms, de manga, de Bd italienne rose bonbon… Maintenant, je comprends mieux pourquoi les petites nanas aiment Street Girls et ses personnages si attachants, c'est une récréation fraîche et dynamique, sans prétention et bourrée de belles scènes colorées. Je suis curieux de connaître la suite…