Courtney Crumrin est une série qui au départ a surtout plu à ma chérie pour les dessins, pour l'univers, mais aussi pour l'allure générale de Courtney.
Niveau scénario, le premier tome est plutôt en-dessous des autres, mais il met en place l'univers et le caractère curieux et rebelle de l'héroïne de la série. On retrouve tout ce qui fait le charme d'une BD fantastique avec de l'humour, mais pas trop, de la magie et des mythes et légendes redécouvert et parfois transformés (vampires, loup-garous et autres créatures de la nuit).
Ce qui est bien, c'est que l'on ne se retrouve pas dans une suite d'aventures sans réel lien, au contraire, à chaque fois on a des références à ce qui s'est passé antérieurement (comme avec Tommy le décharné au design horrifiant) et les attitudes, réflexions et émotions de Courtney sont vraiment très bien travaillées. On obtient donc un bon mélange entre aventure personnelle et aventure magique.
Au niveau du dessin, Ted Naifeh ne sait toujours pas faire les doigts des personnages, et les yeux sont souvent bâclés. Mais on retrouve sur certaines planches des détails ébouriffant et des visages criant de vérité et d'émotions ! De ce fait, on passe outre les doigts et certains personnages secondaires un peu passés à l'as.
En bref, on a une très bonne série qui nous rappelle nos cauchemars d'enfants et qui nous fait vivre une belle aventure mêlant habilement émotion et magie.
Je conseille vivement !
Il vaut mieux éviter de lire le résumé de l'histoire qui en dit trop et plutôt se jeter directement sur cette BD ! Un habile mélange des genres comme on aimerait en voir plus souvent. De la science fiction, de la fantasy et de la mythologie en l'occurrence. Moi qui n'aime pas trop la fantaisie en général, me voici presque réconcilié avec le genre. C'est bien fichu, c'est vraiment beau. Les décors sont détaillés, les visages superbement réussis avec des expressions soignées et les couleurs sont superbes.
Pour ne rien gâcher il y a une légère petite touche d'humour dans certains dialogues. Pas trop, une de temps en temps, mais ça fonctionne à merveille. Et enfin on rentre facilement dans ce monde et cette histoire. Un personnage central assez mystérieux, surtout en ce qui concerne son origine, lui même ne comprend pas tout ce qui se passe autour de lui. Plus l'histoire avance et plus on sent qu'il se trame quelque chose de pas très net.
Et arrive le dénouement de ce premier tome. Et quel dénouement ! L'histoire prend un tournant totalement surprenant et inattendu ! C'est tout simplement énorme, vraiment quelle superbe idée ... Une conclusion comme je les aime, un régal.
3.5/5
Encore une réussite signée Alan Moore ! Au début, j'avais un peu peur de lire ce one-shot à cause des critiques sur le dessin et aussi parce que je trouvais que le thème avait déjà été assez exploité par d'autres. Mais ma curiosité était plus forte et j'ai bien fait. Je ne vois pas en quoi le dessin est moche. J'aime beaucoup les couleurs qui ont été utilisées. Je trouve que ça donne une atmosphère particulière à l'histoire.
Comme c'est souvent le cas avec Moore, la narration et le découpage sont les points forts du récit. C'est tout simplement remarquable. J'aime surtout lorsque ce génial scénariste fouille la psychologie des personnages. Leurs motivations sont bien montrées et je les comprends parfaitement, même ceux qui sont abominables. Le thème de la liberté et très bien exploité et le mystérieux V est un personnage charismatique et intéressant.
Seul ombre au tableau : Evey. Je trouve que les passages qui la mettent en vedette sont sans intérêt. J'ai l'impression que les auteurs veulent tellement qu'on s'attache à elle que ça a eu un effet contraire sur moi...
D'emblée cet objet original retient l'attention par son format atypique : en effet cet album à la forme d'un chéquier ! Chaque chèque, émis par la banque princière de Neuilly, contient un strip mettant en scène Nicolas et Jean Sarkozy. Quelle excellente idée... Et avec pour scénariste un certain Benoit Délépine (Mickael Kael dans Groland) ces gags ne font pas dans la légèreté.
On se paie gaiement la tête du président et de son fils. Ce dernier est capricieux, sûr de sa destinée, à coté de la réalité et la plupart des gags le font passer pour un parfait idiot. Sans oublier ne nombreux clins d'œil aux évènements qui ont alimenté l'actualité, avec deux ou trois allusions bien piquantes comme l'épisode de l'accident de scooter de Jean, par exemple.
La caricature est volontairement extrême mais ça marche à fond. En 3 cases pas plus, il y a très souvent matière à se marrer.
C'est vrai que depuis Attends, on est toujours plein d'espoir lorsque Jason publie un nouvel album. Il faut pourtant se mettre dans l'idée qu'il n'y a qu'un seul Attends, à la fois chef d'oeuvre et album fondateur de l'univers de Jason.
Pour autant, Jason poursuit sa carrière en livrant régulièrement des albums qui ont une âme et un ton bien particulier. C'est sa touche personnelle et ce n'est jamais raté. Même un Jason moyen reste au-dessus de la plupart des BD.
Pour ceux qui goûtent à ce monde-là, cet album de Jason ne décevra pas. Mieux, il s'appuie sur une forme d'optimisme qu'on ne connaissait pas trop jusque là dans sa bibliographie. Est-ce l'effet ensoleillé de Montpellier ? Quoi qu'il en soit, cette intrigue est une revisite bien originale du thème du loup-garou. Jason s'en sort avec les honneurs, et ce ton qui oscille toujours entre mélancolie et joie simple d'un bonheur tutoyé. On se prend même à sourire et on passe un bon moment d'évasion, comme toujours. De la simplicité, pas d'esbroufe. C'est beau, c'est du Jason.
J’ai découvert la série lors de la sortie du 1er tome en 1995. Je me souviens qu’à l’époque j’avais pris un sacré coup derrière la tête. « Le secret du janissaire » offrait tout ce qu’on peut rêver de retrouver dans une bande dessinée : de l’humour, de l’audace, du beau dessin, du texte original, de l’aventure, des personnages forts… et plein de pistes possibles pour autant de suites.
J’étais là, fidèle au rendez vous en 1997,1998 et 2000 pour la sortie des tomes suivants… avant de marquer un peu le pas après la sortie du tome 5 en 2002. J’ai trouvé à ce moment que le scénario partait un peu en dérive et qu’on rallongeait inutilement une sauce pourtant excellente depuis le début.
J’ai récemment profité de la sortie du 9ème tome pour me relire toute la série. De Cape et De Crocs est une formidable bande dessinée. Originale et brillante, elle offre un divertissement sain et qui sait ne pas se prendre au sérieux. Ce que la bande dessinée ne devrait jamais cesser d’être. C’est une série rafraichissante, avec certes des détours et des dérives scénaristiques. Mais les personnages sont réussis et le plaisir au rendez-vous. La magie a pris un petit coup depuis les années mais bon, voilà 15 ans que cette série a démarré, elle est toujours aussi agréable à lire et les amateurs des débuts sont toujours au rendez-vous. Preuve d’une certaine qualité !
C'est un peu court certes ... Mais bonne bd tout de même.
Et bon coup de crayon surtout ! Toujours très efficace pour ce qui est de ravager un visage ou faire expier un corps.
Gimenez nous montre une fois de plus le côté obscur de l'homme, et c'est d'autant plus créatif qu'il a choisi un univers SF, ou la cruauté et l'absurde n'ont pas de mal à coexister.
Je suis assez impressionné je dois dire par sa facilité à s'approprier les schémas SF, en gardant sont style caricatural.
On voyage, c'est frais, on passe un bon moment. Mais il en faudrait plus ...
La réédition de l'intégrale des albums de Jonathan est assurément une belle occasion pour découvrir ou redécouvrir ce personnage atypique dont les aventures ont commencé dans le journal Tintin en 1975. Il faut reconnaitre qu'à l'époque ce "héros" était un véritable OVNI dans un journal qui ne comptait essentiellement des héros traditionnels, qui vivaient de grandes aventures et triomphaient toujours de l'adversité à la fin.
Rien de tout cela avec Jonathan, un Suisse tombé amoureux d'une tibétaine en exil et qui part la rejoindre dans son pays d'origine. Il perd la mémoire à la suite d'un choc et découvrira progressivement que celle-ci a en fait été abattue à la suite d'un raid de l'armée chinoise. De là naitra son parti pris pour la cause tibétaine. N'ayant aucun intérêt à retourner en Europe, il décide alors de rester dans cette partie du monde, ce qui l'entrainera tour à tour au Tibet bien sur, mais aussi en Inde, au Cachemire, au Népal et en Birmanie. Vivant de petits boulots, il adopte les moeurs locales, se livre à une forme de méditation. Jonathan dont les traits ressemblent étrangement à celui de son auteur, Cosey, fera de jolies rencontres. Kate l'américaine atteinte de maladie, Neal, le garçon parti à la recherche de son père qui a un ami imaginaire, le colonel Westmacott, amateur de beaux tableaux, Monsieur Karamazov, un Russe dont le grand-père était Tibétain. Tous sont venus dans cette partie du monde en quête d'un être cher, fuyant une société Occidentale trop rapide, trop stressante.
Cosey réussit à inventer des histoires, avec somme toute peu de violences, mais qui restent malgré tout fort intéressantes et captivantes.
Avec "L'espace bleu entre les nuages", une des meilleures histoires à mon sens, Cosey commence à trouver son style qui s'épure progressivement. Dans "Oncle Howard est de retour" et "Greyshore Island", la seule véritable enquête policière de cette série, où, pour la première fois Jonathan part retrouver Kate et quitte l'Asie pour les Etats-Unis. Les couleurs au ton pastel sont superbes et le dessin de Cosey atteint son apogée à mon sens.
Cosey abandonnera ce personnage pendant plus de 10 années pour reprendre ensuite ses aventures avec "Celui qui mène les fleuves à la mer", qui se poursuit dans "L'odeur du songrong". Jonathan s'éprend alors d'une jeune femme, soldat dans l'armée rouge qui contribue à la purification culturelle du Tibet. De nouveau l'occasion pour l'auteur d'affirmer son soutien à la cause tibétaine, puis à la cause Birmane dans "Elle ou 10.000 lucioles".
Jonathan est toujours plus en quête de spiritualité. Les couleurs, quoi que cohérentes sont de mon point de vu moins belles que dans les années 80, avec un jaune trop criant et le trait de Cosey me semble plus gros.
Quoi qu'il en soit la série reste de grande qualité et les intégrales publiées par les éditions du Lombard sont superbes.
Ce "Batman - Hong Kong" est un récit accessible par tous. Il ne s'adresse pas uniquement aux fans de super héros. L'histoire est superbement diligentée. On baigne dans une triste tambouille familiale dans un Hong Kong effervescent.
Batman va se déplacer dans cette ville pour retrouver le meurtrier d'une personne qu'il n'arrivera pas à sauver pour une petite minute de retard. Son enquête va le mener à Taïwan où il va trouver de l'aide en Night Dragon qui a les mêmes intérêts. En effet celui ci a perdu son meilleur ami, et les affaires sont liées comme l'atteste le mode opératoire du meurtrier.
J'ai grandement apprécié le scénario mais encore plus le dessin tout en mouvements et à la superbe colorisation.
A découvrir, cette BD est vraiment plaisante et intelligente.
Inutile de présenter Sherlock Holmes, ce célèbre détective londonien déjouant toutes les intrigues à la seule aide de la logique la plus élémentaire. Pourtant il semble qu'il y ait encore beaucoup à en dire, et surtout à imaginer. Par la présente série, Brunschwig et Cecil, deux auteurs qui m'étaient auparavant inconnus, démontrent que le détective peut encore constituer une source d'inspiration.
Il m'aura fallu tout de même une relecture pour bien cerner Holmes. En effet, enjoué par mon excellente impression du premier tome, j'ai été assez déçu par la tournure de la suite. Une relecture effectuée il y a quelques instants s'est vue éclaircir mon jugement, et ce en faveur de Brunschwig et Cecil. Puisqu'il faudra mettre en lumière le formidable travail des deux compères, je me propose de commencer par le somptueux travail graphique orchestré de main de maître par Cecil. Les tons noir & blanc du dessin imprègnent l'univers d'une aura de mystère, flattent la rétine par ses jolis jeux d'ombres notamment lorsqu'ils sont appliqués aux faciès. Et lorsqu'il décide de changer son style, de passer du noir & blanc au sépia, le ravissement est toujours présent, voire sublimé par quelques cases colorées. La précision du trait nous comble par les formes splendides qu'il dessine. Rien n'est laissé au hasard. Que ce soient les expressions faciales, la morphologie, l'architecture des lieux ou encore l'apparat vestimentaire, Cecil montre un souci du détail étonnant.
Mais trêve de louanges sur le dessin, décortiquons aussi le scénario. A ma première lecture, il m'aura fallu une dizaine de pages pour entrer dans l'histoire du premier tome, et quelques mois pour me replonger dans celle du second. L'attente n'aurait pas été vaine puisque j'y ai pris grand plaisir, malgré la connaissance de l'histoire, qui m'aura cependant permis de me concentrer sur la narration fluide de Brunschwig. Ce dernier aura eu pour ambition de retracer la zone d'ombre laissée par le flou de la mort de Sherlock Holmes lors du duel qui l'opposait au professeur Moriarty. Là où le fan n'y voyait qu'abandon de la part de Conan Doyle, les auteurs y voyaient un hommage à rendre à Sherlock Holmes et à ses aventures. On constate en effet un véritable soin tant sur le plan graphique que sur le plan scénaristique à rendre cet hommage le plus beau possible. On y constatera quelques références bien exploitées, dont une étant décelable grâce aux notes en fin d'album, qui soulignent à elles seules l'attachement des auteurs à l'oeuvre de Conan Doyle.
Bref, du grand art pour l'instant rondement mené. Les auteurs ont placé la barre haute, et lorsque l'on sait que la série est prévue en neufs tomes, on ne peut qu'espérer et redouter la suite.
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Courtney Crumrin
Courtney Crumrin est une série qui au départ a surtout plu à ma chérie pour les dessins, pour l'univers, mais aussi pour l'allure générale de Courtney. Niveau scénario, le premier tome est plutôt en-dessous des autres, mais il met en place l'univers et le caractère curieux et rebelle de l'héroïne de la série. On retrouve tout ce qui fait le charme d'une BD fantastique avec de l'humour, mais pas trop, de la magie et des mythes et légendes redécouvert et parfois transformés (vampires, loup-garous et autres créatures de la nuit). Ce qui est bien, c'est que l'on ne se retrouve pas dans une suite d'aventures sans réel lien, au contraire, à chaque fois on a des références à ce qui s'est passé antérieurement (comme avec Tommy le décharné au design horrifiant) et les attitudes, réflexions et émotions de Courtney sont vraiment très bien travaillées. On obtient donc un bon mélange entre aventure personnelle et aventure magique. Au niveau du dessin, Ted Naifeh ne sait toujours pas faire les doigts des personnages, et les yeux sont souvent bâclés. Mais on retrouve sur certaines planches des détails ébouriffant et des visages criant de vérité et d'émotions ! De ce fait, on passe outre les doigts et certains personnages secondaires un peu passés à l'as. En bref, on a une très bonne série qui nous rappelle nos cauchemars d'enfants et qui nous fait vivre une belle aventure mêlant habilement émotion et magie. Je conseille vivement !
Genuine City
Il vaut mieux éviter de lire le résumé de l'histoire qui en dit trop et plutôt se jeter directement sur cette BD ! Un habile mélange des genres comme on aimerait en voir plus souvent. De la science fiction, de la fantasy et de la mythologie en l'occurrence. Moi qui n'aime pas trop la fantaisie en général, me voici presque réconcilié avec le genre. C'est bien fichu, c'est vraiment beau. Les décors sont détaillés, les visages superbement réussis avec des expressions soignées et les couleurs sont superbes. Pour ne rien gâcher il y a une légère petite touche d'humour dans certains dialogues. Pas trop, une de temps en temps, mais ça fonctionne à merveille. Et enfin on rentre facilement dans ce monde et cette histoire. Un personnage central assez mystérieux, surtout en ce qui concerne son origine, lui même ne comprend pas tout ce qui se passe autour de lui. Plus l'histoire avance et plus on sent qu'il se trame quelque chose de pas très net. Et arrive le dénouement de ce premier tome. Et quel dénouement ! L'histoire prend un tournant totalement surprenant et inattendu ! C'est tout simplement énorme, vraiment quelle superbe idée ... Une conclusion comme je les aime, un régal.
V pour Vendetta
3.5/5 Encore une réussite signée Alan Moore ! Au début, j'avais un peu peur de lire ce one-shot à cause des critiques sur le dessin et aussi parce que je trouvais que le thème avait déjà été assez exploité par d'autres. Mais ma curiosité était plus forte et j'ai bien fait. Je ne vois pas en quoi le dessin est moche. J'aime beaucoup les couleurs qui ont été utilisées. Je trouve que ça donne une atmosphère particulière à l'histoire. Comme c'est souvent le cas avec Moore, la narration et le découpage sont les points forts du récit. C'est tout simplement remarquable. J'aime surtout lorsque ce génial scénariste fouille la psychologie des personnages. Leurs motivations sont bien montrées et je les comprends parfaitement, même ceux qui sont abominables. Le thème de la liberté et très bien exploité et le mystérieux V est un personnage charismatique et intéressant. Seul ombre au tableau : Evey. Je trouve que les passages qui la mettent en vedette sont sans intérêt. J'ai l'impression que les auteurs veulent tellement qu'on s'attache à elle que ça a eu un effet contraire sur moi...
S & fils
D'emblée cet objet original retient l'attention par son format atypique : en effet cet album à la forme d'un chéquier ! Chaque chèque, émis par la banque princière de Neuilly, contient un strip mettant en scène Nicolas et Jean Sarkozy. Quelle excellente idée... Et avec pour scénariste un certain Benoit Délépine (Mickael Kael dans Groland) ces gags ne font pas dans la légèreté. On se paie gaiement la tête du président et de son fils. Ce dernier est capricieux, sûr de sa destinée, à coté de la réalité et la plupart des gags le font passer pour un parfait idiot. Sans oublier ne nombreux clins d'œil aux évènements qui ont alimenté l'actualité, avec deux ou trois allusions bien piquantes comme l'épisode de l'accident de scooter de Jean, par exemple. La caricature est volontairement extrême mais ça marche à fond. En 3 cases pas plus, il y a très souvent matière à se marrer.
Les loups-garous de Montpellier
C'est vrai que depuis Attends, on est toujours plein d'espoir lorsque Jason publie un nouvel album. Il faut pourtant se mettre dans l'idée qu'il n'y a qu'un seul Attends, à la fois chef d'oeuvre et album fondateur de l'univers de Jason. Pour autant, Jason poursuit sa carrière en livrant régulièrement des albums qui ont une âme et un ton bien particulier. C'est sa touche personnelle et ce n'est jamais raté. Même un Jason moyen reste au-dessus de la plupart des BD. Pour ceux qui goûtent à ce monde-là, cet album de Jason ne décevra pas. Mieux, il s'appuie sur une forme d'optimisme qu'on ne connaissait pas trop jusque là dans sa bibliographie. Est-ce l'effet ensoleillé de Montpellier ? Quoi qu'il en soit, cette intrigue est une revisite bien originale du thème du loup-garou. Jason s'en sort avec les honneurs, et ce ton qui oscille toujours entre mélancolie et joie simple d'un bonheur tutoyé. On se prend même à sourire et on passe un bon moment d'évasion, comme toujours. De la simplicité, pas d'esbroufe. C'est beau, c'est du Jason.
De Cape et de Crocs
J’ai découvert la série lors de la sortie du 1er tome en 1995. Je me souviens qu’à l’époque j’avais pris un sacré coup derrière la tête. « Le secret du janissaire » offrait tout ce qu’on peut rêver de retrouver dans une bande dessinée : de l’humour, de l’audace, du beau dessin, du texte original, de l’aventure, des personnages forts… et plein de pistes possibles pour autant de suites. J’étais là, fidèle au rendez vous en 1997,1998 et 2000 pour la sortie des tomes suivants… avant de marquer un peu le pas après la sortie du tome 5 en 2002. J’ai trouvé à ce moment que le scénario partait un peu en dérive et qu’on rallongeait inutilement une sauce pourtant excellente depuis le début. J’ai récemment profité de la sortie du 9ème tome pour me relire toute la série. De Cape et De Crocs est une formidable bande dessinée. Originale et brillante, elle offre un divertissement sain et qui sait ne pas se prendre au sérieux. Ce que la bande dessinée ne devrait jamais cesser d’être. C’est une série rafraichissante, avec certes des détours et des dérives scénaristiques. Mais les personnages sont réussis et le plaisir au rendez-vous. La magie a pris un petit coup depuis les années mais bon, voilà 15 ans que cette série a démarré, elle est toujours aussi agréable à lire et les amateurs des débuts sont toujours au rendez-vous. Preuve d’une certaine qualité !
Il était une fois dans le futur (Les Bourreaux)
C'est un peu court certes ... Mais bonne bd tout de même. Et bon coup de crayon surtout ! Toujours très efficace pour ce qui est de ravager un visage ou faire expier un corps. Gimenez nous montre une fois de plus le côté obscur de l'homme, et c'est d'autant plus créatif qu'il a choisi un univers SF, ou la cruauté et l'absurde n'ont pas de mal à coexister. Je suis assez impressionné je dois dire par sa facilité à s'approprier les schémas SF, en gardant sont style caricatural. On voyage, c'est frais, on passe un bon moment. Mais il en faudrait plus ...
Jonathan
La réédition de l'intégrale des albums de Jonathan est assurément une belle occasion pour découvrir ou redécouvrir ce personnage atypique dont les aventures ont commencé dans le journal Tintin en 1975. Il faut reconnaitre qu'à l'époque ce "héros" était un véritable OVNI dans un journal qui ne comptait essentiellement des héros traditionnels, qui vivaient de grandes aventures et triomphaient toujours de l'adversité à la fin. Rien de tout cela avec Jonathan, un Suisse tombé amoureux d'une tibétaine en exil et qui part la rejoindre dans son pays d'origine. Il perd la mémoire à la suite d'un choc et découvrira progressivement que celle-ci a en fait été abattue à la suite d'un raid de l'armée chinoise. De là naitra son parti pris pour la cause tibétaine. N'ayant aucun intérêt à retourner en Europe, il décide alors de rester dans cette partie du monde, ce qui l'entrainera tour à tour au Tibet bien sur, mais aussi en Inde, au Cachemire, au Népal et en Birmanie. Vivant de petits boulots, il adopte les moeurs locales, se livre à une forme de méditation. Jonathan dont les traits ressemblent étrangement à celui de son auteur, Cosey, fera de jolies rencontres. Kate l'américaine atteinte de maladie, Neal, le garçon parti à la recherche de son père qui a un ami imaginaire, le colonel Westmacott, amateur de beaux tableaux, Monsieur Karamazov, un Russe dont le grand-père était Tibétain. Tous sont venus dans cette partie du monde en quête d'un être cher, fuyant une société Occidentale trop rapide, trop stressante. Cosey réussit à inventer des histoires, avec somme toute peu de violences, mais qui restent malgré tout fort intéressantes et captivantes. Avec "L'espace bleu entre les nuages", une des meilleures histoires à mon sens, Cosey commence à trouver son style qui s'épure progressivement. Dans "Oncle Howard est de retour" et "Greyshore Island", la seule véritable enquête policière de cette série, où, pour la première fois Jonathan part retrouver Kate et quitte l'Asie pour les Etats-Unis. Les couleurs au ton pastel sont superbes et le dessin de Cosey atteint son apogée à mon sens. Cosey abandonnera ce personnage pendant plus de 10 années pour reprendre ensuite ses aventures avec "Celui qui mène les fleuves à la mer", qui se poursuit dans "L'odeur du songrong". Jonathan s'éprend alors d'une jeune femme, soldat dans l'armée rouge qui contribue à la purification culturelle du Tibet. De nouveau l'occasion pour l'auteur d'affirmer son soutien à la cause tibétaine, puis à la cause Birmane dans "Elle ou 10.000 lucioles". Jonathan est toujours plus en quête de spiritualité. Les couleurs, quoi que cohérentes sont de mon point de vu moins belles que dans les années 80, avec un jaune trop criant et le trait de Cosey me semble plus gros. Quoi qu'il en soit la série reste de grande qualité et les intégrales publiées par les éditions du Lombard sont superbes.
Batman - Hong Kong
Ce "Batman - Hong Kong" est un récit accessible par tous. Il ne s'adresse pas uniquement aux fans de super héros. L'histoire est superbement diligentée. On baigne dans une triste tambouille familiale dans un Hong Kong effervescent. Batman va se déplacer dans cette ville pour retrouver le meurtrier d'une personne qu'il n'arrivera pas à sauver pour une petite minute de retard. Son enquête va le mener à Taïwan où il va trouver de l'aide en Night Dragon qui a les mêmes intérêts. En effet celui ci a perdu son meilleur ami, et les affaires sont liées comme l'atteste le mode opératoire du meurtrier. J'ai grandement apprécié le scénario mais encore plus le dessin tout en mouvements et à la superbe colorisation. A découvrir, cette BD est vraiment plaisante et intelligente.
Holmes
Inutile de présenter Sherlock Holmes, ce célèbre détective londonien déjouant toutes les intrigues à la seule aide de la logique la plus élémentaire. Pourtant il semble qu'il y ait encore beaucoup à en dire, et surtout à imaginer. Par la présente série, Brunschwig et Cecil, deux auteurs qui m'étaient auparavant inconnus, démontrent que le détective peut encore constituer une source d'inspiration. Il m'aura fallu tout de même une relecture pour bien cerner Holmes. En effet, enjoué par mon excellente impression du premier tome, j'ai été assez déçu par la tournure de la suite. Une relecture effectuée il y a quelques instants s'est vue éclaircir mon jugement, et ce en faveur de Brunschwig et Cecil. Puisqu'il faudra mettre en lumière le formidable travail des deux compères, je me propose de commencer par le somptueux travail graphique orchestré de main de maître par Cecil. Les tons noir & blanc du dessin imprègnent l'univers d'une aura de mystère, flattent la rétine par ses jolis jeux d'ombres notamment lorsqu'ils sont appliqués aux faciès. Et lorsqu'il décide de changer son style, de passer du noir & blanc au sépia, le ravissement est toujours présent, voire sublimé par quelques cases colorées. La précision du trait nous comble par les formes splendides qu'il dessine. Rien n'est laissé au hasard. Que ce soient les expressions faciales, la morphologie, l'architecture des lieux ou encore l'apparat vestimentaire, Cecil montre un souci du détail étonnant. Mais trêve de louanges sur le dessin, décortiquons aussi le scénario. A ma première lecture, il m'aura fallu une dizaine de pages pour entrer dans l'histoire du premier tome, et quelques mois pour me replonger dans celle du second. L'attente n'aurait pas été vaine puisque j'y ai pris grand plaisir, malgré la connaissance de l'histoire, qui m'aura cependant permis de me concentrer sur la narration fluide de Brunschwig. Ce dernier aura eu pour ambition de retracer la zone d'ombre laissée par le flou de la mort de Sherlock Holmes lors du duel qui l'opposait au professeur Moriarty. Là où le fan n'y voyait qu'abandon de la part de Conan Doyle, les auteurs y voyaient un hommage à rendre à Sherlock Holmes et à ses aventures. On constate en effet un véritable soin tant sur le plan graphique que sur le plan scénaristique à rendre cet hommage le plus beau possible. On y constatera quelques références bien exploitées, dont une étant décelable grâce aux notes en fin d'album, qui soulignent à elles seules l'attachement des auteurs à l'oeuvre de Conan Doyle. Bref, du grand art pour l'instant rondement mené. Les auteurs ont placé la barre haute, et lorsque l'on sait que la série est prévue en neufs tomes, on ne peut qu'espérer et redouter la suite.