V pour Vendetta (V for Vendetta)

Note: 3.93/5
(3.93/5 pour 68 avis)

Angoulême 1990 : Alph-Art du meilleur album étranger (tome 1). Dans une Angleterre Fasciste qui se remet difficilement d'un cataclysme mondial, un mystérieux homme masqué assassine les uns après les autres les principaux dignitaires du régime. Il semble hanté par d'étranges souvenirs de tortures et ne dévoile jamais son visage...


Alan Moore Anarchiste ! Angoulême : récapitulatif des séries primées Anticipation Auteurs britanniques BDs adaptées en film DC Comics Dictatures et répression Les meilleurs comics Londres Terrorisme Vertigo

Dans l'Angleterre fasciste de l'après-guerre nucléaire apparaît un justicier implacable signant ses actes de la lettre V. Obsédé par le souvenir d'une culture désormais interdite et disparue, cruel et terriblement intelligent, V s'attaque aux plus fort symboles de la dictature, animé par un immense désir de vengeance et une indicible haine. La police du Commandeur est sommée de mettre fin à ses agissements au plus vite...

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1989
Statut histoire Série terminée (Uniquement disponible en intégrale) 6 tomes parus

Couverture de la série V pour Vendetta © Urban Comics 1989
Les notes
Note: 3.93/5
(3.93/5 pour 68 avis)
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04/02/2002 | Mag
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Par karibou79
Note: 3/5
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Les commentaires ne sont pas tendres avec les dessins, moi j'aime ces tons bleu-vert et ces contrastes forts qui cadrent bien avec cette Grande-Bretagne pourrie qui accentue les dérives sécuritaires que l'on voit encore maintenant émerger un peu partout autour de nous. Le récit est prenant, le personnage principal est grandiose - charismatique, élégant, fort, cultivé, bref un surhomme -, la dystopie bien mise en scène. Donc une lecture riche et ponctuée d'action. Mais le scénario a régulièrement de gros coups de mou, s'égare dans des thématiques parallèles ou devient trop verbeux. C'est Alan Moore, faut s'y attendre mais là c'est trop souvent. On alterne donc entre l'enthousiasmant puis l'ennuyeux en yoyo. 100 pages de moins et l'histoire aurait été aussi fluide que le film sorti par la suite.

30/01/2024 (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
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Après lecture de l'édition intégrale, c'est un récit très intéressant, même si je m'attendais à autre chose. Pour une seconde œuvre lue de ces deux auteurs, j'aime toujours cette ambiance à l'esprit d'enquête, de noirceur et d'anxiété. Un petit côté thriller bien sympathique. Le dessin est assez génial en matière de cadrage et de jeu d'ombres, le rendu est souvent cinématographique. Le dessin y est pour quelque chose. De temps en temps il y a ces pâtés de couleurs qui m'apparaissent gênants et le noir me bloque un peu la vue, mais je n'en tiendrais pas trop rigueur. Les auteurs nous font découvrir l'environnement à travers l'histoire plutôt que dans une explication de texte indigeste. J'aime bien cette subtilité, ça donne de l'intelligence au récit. On comprend donc très vite que Londres subit une dictature autocratique, qui contrôle sa population grâce à des services aux sens technologiquement développés: le Nez, l'Œil... eux-mêmes dirigés par le Commandeur et son Destin. V est bien connu aujourd'hui, ou au moins son masque. Le personnage est complexe, cultivé, fou, méticuleux. Le mystère sur sa personne restera opaque, tandis que celui sur ses actions sera bien révélé. Grosso modo, le rythme de l'intrigue est assez régulier, c'est bien dosé et on ressent une certaine montée en puissance jusqu'à la fin. Après, il y a eu des passages où j'ai dû m'ennuyer. Sans trop savoir expliqué, j'avais l'impression de relire les même choses. Je pensais aussi qu'il y aurait plus de mise en avant des idées de l'anarchie, de la révolte ou de la vendetta... Mais les auteurs voulaient davantage nous faire profiter de l'histoire et d'un scénario possible de notre société et de ce que nous risquerions de devenir. Cette histoire vieillit très bien car elle est toujours actuelle (à nuancer avec celle de Georges Orwell qui est intemporelle). Je ne vais pas faire le malin, j'ai découvert à travers les avis que des rapprochements seraient à faire avec l'ère Thatcher et la période de crise britannique. Pour autant, je n'ai pas le sentiment que cela m'a permis de faire un quelconque rapprochement (à part les idées générales quoi). Ce qui accentue ma déception car je m'attendais à une profondeur sociétale plus importante. La notion d'idée est intéressante, mais pareil son développement ne m'a pas emballé, ça manque de confrontations et l'évolution est linéaire, donnant une révélation d'intrigue assez prévisible. L'édition intégrale serait à éviter peut-être, elle m'est apparue indigeste et m'a empêché de bien segmenter le récit. A lire, j'ai préféré ça à Watchmen en tout cas!

05/12/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Après une guerre nucléaire et les dérèglements climatiques qui ont achevé d’affaiblir ceux qui ont survécu, l’Angleterre est maintenant dirigée par un gouvernement dictatorial. La société est sous très haute surveillance et le moindre écart de conduite, la moindre opinion déviante sont durement réprimés. Ce qui est devenu un peuple de zombies a perdu toute capacité de révolte. Si la description d’une société sous contrôle d’un Etat totalitaire n’est pas une nouveauté en soi, l’approche qu’en propose Alan Moore est d’emblée glaçante. Orwell n’est pas loin… Une politique basée sur la terreur écrase la population. Là encore, l’auteur nous immerge dans un monde implacable régit par des instances aux noms aussi simples qu’efficaces : l’Oreille, l’Œil, le Nez, la Main, la Voix, le tout coordonné et contrôlé par un ordinateur central : le Destin. De ce monde sans espoir, deux personnages émergent. Le premier, V, est un « anarchiste » au visage caché derrière un masque de Guy Fawkes. Qui est-il ? et comment survit-il dans cette société quasiment anéantie ? Alan Moore distille les renseignements qu’il nous livre sur le mystérieux personnage. On comprend vite que V a une pensée complexe, qu’il a une vision de la société totalement refondée sur des valeurs qui n’ont rien à voir avec les motivations criminelles de ceux qui gouvernent, et qu’il est prêt à tous les sacrifices pour faire aboutir son projet. C’est un être d’une intelligence supérieure, les dialogues en témoignent. Le second personnage est Evey, une jeune fille sauvée par V au moment où elle allait être violée. Evey symbolise ce peuple, soumis et effrayé. Recueillie par V, elle sort peu de sa torpeur et comme une renaissance, ouvre petit à petit les yeux sur le monde dans lequel elle vit. La mutation profonde qui s’opère dans le personnage de Evey - qui, peu à peu, entre dans le plan de vengeance de V - est absolument bluffante. Pas très fan du dessin au début, j’ai trouvé finalement qu’il était vraiment en cohérence avec le récit fluide et parfaitement bien construit. Chaque mot a sa place ! Que c’est bien écrit ! Le message est universel, les exemples dans l’histoire ne manquent pas. Les questions sur le mystérieux V que l’on peut considérer alternativement comme un anarchiste ou comme un terroriste ont-elles des réponses ? Quel est le prix de la liberté ?

24/11/2021 (modifier)
Par Gaendoul
Note: 3/5
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Alan Moore a créé certaines oeuvres majeures de la bd et du comics mais il ne faudrait pas non plus surnoter toutes ses séries en les considérant comme des classiques. Alors certes, V pour Vendetta a beaucoup d'atouts. L'univers est excellent, de même que le personnage principal et le scénario. Mais tout cela est plombé par une mise en page lourde et par un dessin vraiment quelconque, voire mauvais parfois. La lecture devient pénible par moments et lorsque le rythme tombe, l'intérêt tombe avec ce dernier. Alors même si cette oeuvre est très bonne, j'ai personnellement largement préféré l'adaptation cinématographique qui a le mérite d'être bien plus fluide. 3.5/5 donc notamment à cause des problèmes de rythme et du dessin médiocre.

07/05/2021 (modifier)
Par DCD
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Après avoir découvert Watchmen, que je pensais être la meilleure création de Alan Moore, j'appris qu'il en aurait écrit une autre d'un niveau au moins égal. Plutôt sceptique je me la suis procuré et j'avoue que les couleurs fades m'ont d'abord confirmé dans mon a priori. De plus, les décors datés étaient très connotés années 80 alors que l'intrigue était censée se dérouler à la fin des années 90. Et pourtant, malgré cela on plonge très rapidement dans l'histoire de cet anarchiste qui tente seul de renverser tout un système. On se prend d'amitié pour cet homme dont on ne verra jamais le visage, on comprend ses raisonnements et on en vient à défendre l'anarchie à coup de citations auprès de ses amis : "Anarchie veut dire « sans maître », pas « sans ordre »". Un chef d'œuvre captivant.

24/11/2020 (modifier)

Alan Moore, véritable pape du comic britannique, est un auteur dont je n'avais rien lu jusqu'à présent, j'avais tout au plus vu une adaptation cinématographique de Watchmen (2009 par Zack Snyder) que j'avais moyennement appréciée. V pour Vendetta est ma première incursion dans sa bibliographie. Dans cette BD-Roman longue de 335 pages, qui lorgne même vers le théâtre par son découpage en actes, nous nous retrouvons dans un Royaume-Uni post-atomique, mis en coupe réglée par un régime totalitaire et corrompu dirigé par un parti fasciste, Norsefire. Télé et radio surveillance, manipulation des masses, terrorisme d'Etat, tel est le lugubre triptyque quotidien pour une population apathique et réduite à l'état de larbins. Un peu plus et on se croirait dans 1984 de Georges Orwell ! Moore y a sûrement trouvé une puissante source d'inspiration. Les Britanniques sont donc devenus un peuple zombie et soumis au diktat d'une bande de politicards xénophobes qui exercent leur contrôle par le biais d'organes de surveillance perfectionnés : l'Oeil, la Main, le Nez, l'Oreille et la Voix. Tous ? Non ! Car un mystérieux frondeur anarchiste résiste encore et toujours à l'oppresseur en multipliant régulièrement les actes d'éclats dans la clandestinité. Il laisse souvent sur le lieu de ses méfaits un dessin représentant la lettre V, il porte un étrange masque au sourire figé, et lorsque besoin est, il se claquemure dans son repaire, les métros abandonnés de Londres. Un mélange entre Batman et Arsène Lupin, entre le justicier et le chenapan. Moore excelle dans l'art de créer une société dystopique crédible et ce Royaume-Uni là fait froid dans le dos, avec son cortège de maux incurables : discrimination, racisme (Noirs, juifs, asiatiques), fractures sociales, etc. La BD se lit comme un thriller/polar, l'histoire prend la forme d'une enquête et d'une chasse à l'homme entre V et les forces de police, et chaque rebondissement permet de faire avancer l'intrigue, ainsi que d'en apprendre plus sur le passé troublé de l'homme au masque. C'est d'ailleurs tout ce mystère et toutes ces incertitudes qui entourent sa personne qui le rendent captivant et qui en font un personnage réussi. Tout au long de l'aventure la curiosité et l'envie d'en connaître davantage nous saisit, et l'on se pose une foultitude de questions. Qui est-il ? D'où vient-il ? Que lui est-il arrivé par le passé qui ait pu réussir à le transformer en féroce zélateur de l'anarchisme ? Son élan révolutionnaire, son activisme et ses appels au peuple m'ont d'ailleurs rappelé le fameux discours de la servitude volontaire de la Boétie, que je conseille à tout le monde. V pour Vendetta est une oeuvre de qualité même si elle souffre d'un dessin quelconque, fade et impersonnel. BD littéraire, Alan Moore en a fait une ode à l'anarchie par le biais du protagoniste qui agit comme son ventriloque (car Moore est un ardent défenseur de l'anarchisme, entre autres choses). Je n'irais pas jusqu'à lui mettre la note maximale, malgré son statut d'oeuvre culte, mais c'est définitivement une bd à lire.

13/08/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

C’est une série dont j’avais beaucoup entendu parler – la plupart du temps en bien. Je viens donc de la lire. Mon avis va être positif, mais peut-être pas autant que certains avis précédents. L’univers dépeint par Alan Moore est celui d’une société fasciste, totalitaire, qui s’inspire du « 1984 » de Georges Orwell et d’exemples « réels » développés par les Nazis. Dans cet univers oppressant – oppression accentuée par le côté très sombre du dessin et des actions souvent nocturnes, la liberté ou la révolte tente de se frayer un chemin au travers des quelques failles du système. Personnage central et incarnation de cette révolte, V. Qui est-il ? On ne le sait. Il poursuit une vengeance personnelle, mais aussi a une vision et une action émancipatrice pour la société. Dieu ? Ange exterminateur ? Un illuminé ? En tout cas un personnage ambigu, multifacettes, qui se cache derrière son masque souriant pour mener des actions violentes et appeler les habitants de ce qui reste de l’Angleterre de l’après frappes nucléaires à se révolter, à se libérer. . Personnage énigmatique que ce V, qui cite les poètes élisabéthains, prône l’anarchie (son masque souriant est d’ailleurs devenu un symbole – souvent édulcoré, de la révolte antisystème, parmi les « anonymous »), mais est aussi capable de faire souffrir la jeune femme qu’il a recueillie. Cette série est intéressante, c’est certain, mais je n’y ai pas reconnu le chef d’œuvre que beaucoup y ont vu. D’abord le dessin n’est pas toujours très lisible (ce qui accentue les choix graphiques « assombrissant » l’ambiance) au point de rendre parfois difficile la lecture. Et il a quand même pas mal vieilli je trouve. Ensuite l’histoire elle-même aurait mérité d’être resserrée. Quelques longueurs je trouve – même si ce n’est pas rédhibitoire Ceci étant dit, c’est quand même une série à découvrir, et que l’on peut envisager d’acheter !

21/03/2015 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Attention dans la notation de cette série ! En effet, voilà une histoire qui peut se lire selon différents angles. D'un premier abord, disons basique, un homme masqué se rebelle contre une autorité franchement dictatoriale. Deuxième lecture, des références à Guy Fawkes qui a planifié l'assassinat du roi Jacques 1er afin de rétablir le catholicisme en Angleterre en 1605, arrêté, torturé, il se jettera du haut de l'échafaud pour ne pas subir les outrages qui suivent. Et puis la lecture qui, l'on peut dire, a donné ses lettres de noblesse et l'engouement pour cette histoire, le contexte du moment où elle est sortie. Les années Thatcherienne, une Angleterre en crise où la vie est très compliquée pour les classes moyennes. Cette histoire surfe donc avec des préoccupations de l'époque. Alors cette rébellion nous fait plaisir à voir, nous sommes d'accord avec le combat de V contre tous les abus, le contrôle, ce qui nous empêche de penser librement. Certes, certaines choses et manières d'aborder les faits sont parfois sujettes à caution mais, par les dieux, que cela fait du bien. V est ambigu, pas très clair, mais il déboulonne, il est iconoclaste, anarchiste (quoique), mais, surtout, il ose dire se rebeller contre l'ordre établi. Au final, malgré un dessin moyen, c'est la force du propos qui l'emporte et rien que pour cela il faut lire cette série. Le visage de V a été depuis repris par de nombreux combats à travers le monde, ce qui montre tout de même la force du sujet, parfois galvaudé, mais oh combien emblématique d'une certaine forme de résistance ou du moins d'une forme de conscience. Pour tout cela une BD hautement recommandable, même si le dessin n'est pas le meilleur qui soit.

11/12/2014 (modifier)
Par Thobias
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Une réussite totale que l'on doit à Alan Moore qui est à mon humble avis le meilleur scénariste de bande-dessinée après Alejandro Jodorowsky. Il est parvenu à créer un personnage particulièrement ambigu, mystérieux et fascinant: que pense réellement V? Difficile à dire. La noirceur de dessin retranscrit parfaitement cette atmosphère glauque et aseptisée qui lorgne vers 1984 d'Orwell.

22/05/2014 (modifier)
Par gruizzli
Note: 5/5
L'avatar du posteur gruizzli

Ah, cette saga anarchiste de Alan Moore ... La première lecture fut très retardée pour la simple raison que le graphisme me semblait atroce, et j'avoue qu'après plusieurs lectures il reste le principal problème de cette série. Il est lisible, bien qu'il m'ait fallu un temps d'adaptation à chaque lecture, mais contient de gros points noirs, notamment dans la reconnaissance des visages. Plusieurs fois je n'ai reconnu les personnages que quand un autre l'interpelait. C'est surtout le cas des personnages secondaires qui prennent de l'importance ensuite. Mis à part ce petit détail, j'ai adoré tout le reste. La BD est parfaite, dans la trame, dans les idées, dans le développement, dans les personnages, l'histoire, tout est bien fait. Tout est parfait. J'ai aimé chaque discours, chaque dialogue, la justesse des propos et aussi des idées. Certes, je suis assez d'accord avec et certainement moins objectif que je ne le voudrais, mais il faut reconnaitre à Alan Moore l'incroyable prouesse dont il fait ici preuve, avec tout son talent habituel, construisant un monde complet, le faisant évoluer, jouant du caractère de chaque personnages, arrivant à retomber sur ses pieds mais également à développer son idée principale : l'anarchie. D'ailleurs je ne peux que admirer la façon de mettre en scène cette anarchie, V jouant le rôle de Dieu omnipotent et omniprésent qui reconstruit un monde débarrassé de ses dirigeants. L'idéologie est très forte et confère une dimension supplémentaire à l'ensemble du récit. Sans compter toutes les tares humaines exposées, le point de vue sur l'homme est assez sombre. Sans trop m'épancher de détails, la BD est selon moi excellent, extraordinaire, unique en son genre. Alan Moore à réussi son pari, et la BD reste un incontournable, bien au-delà de son adaptation cinématographique -qui reste pourtant bonne aussi-, et qui vaut largement qu'on s'y attarde. Pour moi, un incontournable de la BD.

05/01/2014 (modifier)