Je suis un grand amateur d’Orbital, une série qui m’a rapidement conquis, et qui marche sur les traces de Valerian et Laureline je trouve, sacré compliment que je fais là.
Outlaws est donc un spin off de l’univers sf créé par Runberg et Pellé, on va suivre la sœur de Caleb qui aura un parcours plus chaotique que son aîné.
Une série que je n’attendais pas spécialement mais je ne boude pas mon plaisir. Runberg surprend peu avec son scénario mais ça se lit tranquille. Un 1er tome qui fait le taf mais j’attends beaucoup de la suite, on connaît vers quoi l’héroïne tendra, j’espère être agréablement surpris sur l’évolution du personnage.
Niveau graphisme pas facile de passer après Pellé mais Éric Chabbert s’en sort plus qu’avec les honneurs, j’ai été agréablement surpris. Il adapte ici son trait pour garder une cohérence graphique mais il impose sa patte, ses couleurs sont tout aussi charmeuses, challenge réussi.
Un tome introductif un peu sage niveau histoire mais qui reste honorable pour les amateurs, j’espère juste une montée en puissance dans les prochains.
Nicolas Beuglet, après avoir investi avec succès le domaine du roman à suspense, s'attaque désormais à la BD, avec la complicité d'Alessandro Barbucci, qu'on ne présente plus après Sky-Doll, "Ekhö" ou encore Monster Allergy. La nouvelle série s'appelle donc l'Alchimiste, et nous amène dans la Paris médiévale, avec le légendaire Nicolas Flamel qui cherche les secrets de la pierre philosophale.
Fortuitement tombe sous sa coupe le jeune Basile, détenteur d'une clé qui pourrait ouvrir bien des postes et révéler bien des secrets. C'est enlevé, échevelé, on n'a pas le temps de souffler, les péripéties s'enchaînent aussi vite qu'un Mbappé au galop... Dans le tome 2 les éléments directement inspirés par la mythologie grecque continuent à s'enchaîner sans temps mort. Le tome 3 embraye sur une autre mytologie, et les masques tombent, enfin certains, et la fin semble inéluctable... On ne s'ennuie donc pas, et Nicolas Beuglet parvient également à glisser un peu d'humour. Par contre la bestiole qui accompagne notre quatuor est bien inutile.
Le novice Alexandre Saint-Genez prête ses talents graphiques à cette histoire, avec un style mêlant manga (dans la lignée des "Légendaires") et franco-belge. C'est plutôt joli, même si les villages juvéniles me semblent moins travaillés que d'autres éléments. Sur le tome 2 il semble s'être bien appliqué sur le minotaure et sur le design du drôle de véhicule qui amène les héros d'un site à l'autre.
C'est plaisant, même si le scénario semble manger à plusieurs râteliers ; on a hâte de lire la suite. Le suspense est total, et le tome 4 s'annonce très intéressant.
De tous temps le harcèlement scolaire a été un véritable fléau, une tendance qui a brisé les vies de milliers de personnes dès leurs premières années.
Marving en a été victime dès son entrée au collège : à cause de ses bons résultats et de l'acné qui mouchetait ses joues, le garçon à lunettes a subi pendant ces quatre années de secondaire les remarques, les coups, du racket et pire encore, de la part de deux de ses camarades. Pendant tout ce temps il n' arien osé dire, ni à sa mère, ni à l'équipe enseignante, ni même à chercher de l'aide, hormis auprès d'un autre enfant, victime des mêmes brimades. mais cela n'a duré qu'un temps, et Marving s'est tu, confiant ses réflexions, ses sentiments à des cahiers, qui aujourd'hui nourrissent ses notes de blog, dédiées au harcèlement scolaire. C'est là qu'il a trouvé le salut, avec le réconfort d'inconnu(e)s subissant le même sort ou simplement compatissant. Et la confiance est revenue, Marving, entretemps devenu Hazerka, a même enregistré un album de musique sur le même thème.
L'histoire d'Hazerka, vécue par des milliers d'enfants, est classique et exemplaire ; c'est donc son témoignage qui nous est rapporté dans cet album, qui comporte en bonus plusieurs textes au sujet du harcèlement en milieu scolaire, et des ressources pour s'en sortir ou aider les personnes harcelées. Un album utile, dont le message et les enjeux sont clairs, car racontés de façon très linéaire. Le dessin (mêlant manga, comics et franco-belge) de Francesca Siviero est très efficace, même si je trouve qu'il manque d'un peu de précision par séquences.
Un seul bémol dans cet album dont l'ambition est d'être d'utilité publique : les réflexions de Marving sont toujours données dans ses phylactères, parfois en contradiction avec ce qu'un enfant de 12 ans peut penser. De la voix off aurait été plus efficace à mon sens, pour justement séparer les "vraies" paroles de ce qui relève de la pensée, parfois a posteriori.
Tiens, une BD sur les aurores boréales. Le processus est classique : un père et son fils viennent passer quelques jours de vacances dans un petit village en Islande, et en apprennent plus sur ce phénomène physique et optique si particulier au grand Nord. Ils vont faire la connaissance d'un vieux couple, qui cache une fêlure, à laquelle n'est pas étrangère une fillette que le garçon rencontre aux alentours de la maison.
C'est plutôt mignon, on navigue aux limites entre le roman graphique, l'album didactique et le conte avec ces éléments, et la scénariste, docteure en géosciences, nous offre en prime quelques informations sur les aurores boréales en bonus de l'album. Comme je l'indiquais, c'est une histoire assez simple, douce et pleine de bons sentiments, idéale pour de jeunes lectrices et lecteurs, d'autant plus que le dessin un brin naïf de Caroline Dhéry, dessinatrice tout juste sortie de l'ENAAI de Chambéry, s'y prête parfaitement.
De quoi passer une bonne petite demie-heure de lecture pour les plus jeunes.
Et une nouvelle série écolo pour adolescentes, une ! Jungle semble s'en faire une spécialité, après avoir proposé de nombreuses séries divertissantes destinées à ce public.
Nous sommes donc sur une île bretonne fictive, où une jeune citadine vient passer ses vacances, et va se retrouver en première ligne face aux ravages provoqués par une certaine forme de mondialisation, et de pollution. Avec ses amis elle va tenter d'agir, de façon calme, réfléchie, et de réduire l'impact carbone de leurs activités. C'est fort louable, et je pense qu'il y a de bonnes idées dans les actions qu'elle met en place. A noter qu'un carnet en fin d'album suggère d'autres idées simples et pratiques.
Dans le tome 2 Tara revient sur l'île des Boréales, qui se prépare à accueillir une festival tropical. Mais bien sur la météo va compliquer les choses, et Tara ainsi que toutes les forces vives locales vont s'entraider pour que l'évènement ait lieu. C'est encore sympathique, et même si tout n'est pas rose dans l'entourage de l'adolescente, le sentiment d'entraide va emporter les soucis bien loin.
Les intrigues sont assez linéaires, mais non exemptes d'à-côtés plutôt bien vus, comme la réaction du père de Tara lorsqu'elle part -sans prévenir- enquêter sur l'origine de la population dans l'île. On évite largement l'angélisme parfois inhérent aux aventures destinées aux adolescentes (une tendance qui disparaît peu à peu) pour des personnages assez attachants, et un environnement enchanteur.
Les deux soeurs Morizur, qui vivent en Bretagne, se sont attaché les services de Séverine Lefebvre, dont le trait élégant et les couleurs douces sont tout à fait indiqués pour ce genre d'histoire. C'est très agréable à lire.
C'est plutôt une bonne série, que je recommande aux adolescent(e)s de 11 à 14 ans.
Les albums de Chéret sont un peu l'arbre qui cache la forêt, car il s'agit en fait d'une encyclopédie en bandes dessinées intitulée "Protéo Force 10", une longue série mêlant SF, aventure et éducatif, dont les premiers épisodes seront dessinés par Jean-Louis Hubert sur des scénarios de J.G. Imbar aidé par des scientifiques. Ensuite, on trouvera des épisodes dessinés par André Chéret, Pierre Dupuis, Angelo di Marco ou Lucien Nortier... publiés entre 1980 et 1982 chez un petit éditeur sous forme de 9 ouvrages luxueux puis de 45 albums au format BD classique.
N'ayant pas lu tous ces épisodes, je ne vais m'intéresser qu'aux albums dessinés par Chéret (réédités entre 1985 et 1997), d'une part parce que ce sont les plus faciles à dégoter, d'autre part parce que c'est un auteur que j'adore et qui a enchanté mon adolescence avec Rahan puis Domino.
Au départ, il est question du professeur Hubertus qui met au point un androïde pouvant se métamorphoser sous toute forme vivante ou inerte tel le dieu Protée chez les Grecs, d'où son nom, et qui peut reprendre sa forme humanoïde. Il est projeté dans des voyages temporels d'abord dans la Préhistoire puis dans différentes époques où il découvre les choses de la vie et l'humanité.
C'est sympathique et attrayant bien que peu approfondi, l'aspect aventureux étant le plus privilégié, il y a un petit côté puéril, et le héros s'en sort toujours sans la moindre égratignure, alors que dans les années 80 pourtant, on a vu plusieurs héros qui morflaient dans certaines Bd, il y a donc des situations pas toujours très crédibles, mais on sent que la bande qui a des vertus éducatives s'adresse surtout à un public d'ados et de jeunes lecteurs, en tout cas tout ceci relève de bonnes intentions. Au niveau graphique, Chéret fait ce qu'il peut, les épisodes préhistoriques sont plus familiers pour lui, il est moins à l'aise sur d'autres épisodes, je trouve son dessin pas aussi puissant que quand il dessinait Rahan, la faute à une trop grande dispersion, il ne s'appliquait plus comme avant et dessinait un peu plus vite fait, son trait s'en est trouvé affadi, ça sera très flagrant quand il dessinera Ly-Noock et même quand il reviendra sur Rahan vers 1996. Sans doute que la couleur ne lui a aussi jamais trop réussi, sa force c'était le noir et blanc au trait épais comme sur Rahan. Et pourtant sur Domino dans le journal Tintin, il se défendait bien, la série étant en couleurs, mais faut dire aussi qu'il avait plus de temps, la bande paraissant en chapitres espacés.
Je crois qu'il n'aurait pas dû se commettre sur cette Bd, dessiner à la rigueur 1 épisode ou 2 puis laisser le crayon aux autres. Enfin, au final, c'est pas trop mal, c'est une bande distrayante et sympathique, mais pour moi, ce n'est plus le grand Chéret que j'ai connu.
Voici un album rare lu en partie chez un collectionneur que j'ai rencontré dans un petit festival BD en Dordogne, pas très loin de chez moi ; d'après ce qu'il m'a dit, c'est un album unique car 3 autres étaient annoncés mais jamais parus. Il me semble avoir vu ce récit unique dans de vieux numéros de Fripounet ou dans Lisette, un petit journal jeunesse des années 50-60, mais ça ne m'a pas été confirmé. En tout cas, l'album est coté 30 euros dans le BDM, donc c'est pas de la gnognote.
Toujours est-il que c'est une Bd de Pierre Lacroix, l'auteur de Bibi Fricotin qui retrouve son scénariste Montaubert. Bon évidemment, c'est une histoire très naïve et qui reflète l'esprit de son époque, cette Bd étant parue en 1960, on sent constamment les limites de ce genre de bande, c'est de l'aventure humoristique au ton enfantin qui a pas mal vieilli, et qui s'adresse à un lectorat jeunesse de cette époque qui n'avait pas encore beaucoup de choix en bandes dessinées, et qui était donc moins exigeant. Il est sûr que cette bande a dû enchanter des gamins dans les années 60, aujourd'hui c'est d'un autre temps. Le dessin de Lacroix est toujours aussi vif et s'appuie sur l'efficacité du gag plutôt que de se poser des questions scénaristiques. Je n'ai donc pas été très réceptif à cette Bd, mais je suis content de savoir que ça existe, je n'ai pas envie de la mépriser, et en plus c'est une Bd absolument pas connue, donc ça mérite le respect. Note réelle : 2,5/5.
L’album se laisse lire, plutôt agréablement. Mais je suis d’accord avec Spooky pour dire que c’est un peu court, qu’il y a un goût de trop peu dans cette histoire.
Un vieux musicien chanteur de blues, qui vit en ermite dans le bayou, sort épisodiquement de sa retraite pour jouer dans un bar. C’est là que quelques fans et un producteur cherchent à lier connaissance, faire affaire avec lui.
En plus de la fil rouge (notre Joey va-t-il « sortir de sa réserve » ?), histoire menée sur un rythme pépère, apparaissent autour de lui toutes sortes de créatures imaginaires, avec lesquelles il dialogue, seul à pouvoir les apercevoir. Ça dynamise un peu le récit – qui par ailleurs s’accélère quelque peu sur la fin. Mais cela manque quand même de densité.
Quant au dessin de Chauzy, il est plutôt bon, le Noir et Blanc convenant particulièrement bien à l’ambiance bluesy de l’intrigue.
Une curiosité à découvrir à l’occasion.
Lorsque j’avais eu vent de la parution de cet album, ça m’avait mis l’eau à la bouche. Le sujet d’abord, à savoir revisiter la légende de l’ouest, rendre un hommage au western – genre qui m’attire. Le fait que Tiburce Oger ait produit quelques westerns sympathiques et originaux ces derniers temps. Et, bien sûr, l’idée de se faire accompagner au dessin par une très belle brochette d’excellents dessinateurs, qui plus est habitués pour la plupart à représenter ce Far West au cœur de l’album. Une seule crainte m’habitait, habituelle pour ce genre de projet, à savoir l’éclectisme trop prononcé, et le manque de place pour développer une réelle intrigue.
Sur les trois premiers points qui m’attiraient, je n’ai pas été déçu. En effet, on sent bien qu’Oger est un amoureux du western, de ses paysages, de ceux qui y ont vécu, y sont morts, ont nourri la légende. On sent bien aussi qu’il connait bien ce dont il parle.
Et si certains des dessinateurs qui l’accompagnent ici ont mes préférences, je dois dire que l’ensemble est très bon, varié certes, mais plutôt chouette.
Le risque d’une juxtaposition de très courts récits est corrigé par cette montre, qui passe de mains en mains pour donner un fil rouge parfois tenu et artificiel, mais qui fonctionne sur la durée (quelques rares protagonistes font aussi le lien entre certaines histoires).
Ce n’est peut-être pas le chef d’œuvre dont secrètement j’avais rêvé, mais c’est meilleur que la déception que tout aussi secrètement j’avais crainte. La lecture est fluide, agréable. Seule l’histoire dessinée par Hérenguel (« The girls and the doc ») ne m’a pas plu.
Une lecture sympathique donc, qui plaira aux amateurs de westerns, à ceux biberonnés aux westerns diffusés le dimanche ou quelques soirées, puis dans « La dernière séance ». Aux autres aussi. Du coup j’ai hâte de lire les deux autres albums collectifs prévus par Oger sur ce thème – à commencer par celui paru sur les indiens.
Note réelle 3,5/5.
Un triptyque polar solide, bien charpenté, bourré de testostérones. C’est vrai qu’on ne s’ennuie pas vraiment. L’impasse est faite sur la psychologie, la profondeur des personnages, au profit de l’action : les amateurs de polars musclés made in Hollywood trouveront certainement leur bonheur dans cette histoire.
Le personnage principal semble rassembler pas mal de poncifs du genre : forcément vétéran de l’armée américaine, plein de blessures (physiques et psychologiques), mais droit dans ses bottes, fier de ses valeurs. Un flic exemplaire dont la vie bascule pour sauver son fils unique mal embarqué dans une sale histoire. Et forcément il va tomber amoureux d’une très belle femme victime du méchant, devenir un vrai père pour le fils de celle-ci, etc.
Si cette accumulation de déjà-vu passe très bien ici, on le doit d’abord au scénario, bien ficelé. Plutôt simple pourtant. Pas trop de dialogue, c’est fluide et agréable à lire.
L’autre atout, c’est le dessin de Mezzomo, qui est vraiment très bon. Que ce soit pour les paysages mexicains ou pour les personnages (du visage buriné du héros et des tueurs mexicains à la belle plante dont le héros tombe amoureux), il met bien en image le scénario, ajoutant d’ailleurs par certains cadrages les ressemblances avec les blockbusters américains.
Seule la fin, un peu trop sucrée, jure un peu avec le côté âpre du reste. Mais bon, c’est une lecture relativement rapide, mais agréable.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Outlaws
Je suis un grand amateur d’Orbital, une série qui m’a rapidement conquis, et qui marche sur les traces de Valerian et Laureline je trouve, sacré compliment que je fais là. Outlaws est donc un spin off de l’univers sf créé par Runberg et Pellé, on va suivre la sœur de Caleb qui aura un parcours plus chaotique que son aîné. Une série que je n’attendais pas spécialement mais je ne boude pas mon plaisir. Runberg surprend peu avec son scénario mais ça se lit tranquille. Un 1er tome qui fait le taf mais j’attends beaucoup de la suite, on connaît vers quoi l’héroïne tendra, j’espère être agréablement surpris sur l’évolution du personnage. Niveau graphisme pas facile de passer après Pellé mais Éric Chabbert s’en sort plus qu’avec les honneurs, j’ai été agréablement surpris. Il adapte ici son trait pour garder une cohérence graphique mais il impose sa patte, ses couleurs sont tout aussi charmeuses, challenge réussi. Un tome introductif un peu sage niveau histoire mais qui reste honorable pour les amateurs, j’espère juste une montée en puissance dans les prochains.
L'Alchimiste
Nicolas Beuglet, après avoir investi avec succès le domaine du roman à suspense, s'attaque désormais à la BD, avec la complicité d'Alessandro Barbucci, qu'on ne présente plus après Sky-Doll, "Ekhö" ou encore Monster Allergy. La nouvelle série s'appelle donc l'Alchimiste, et nous amène dans la Paris médiévale, avec le légendaire Nicolas Flamel qui cherche les secrets de la pierre philosophale. Fortuitement tombe sous sa coupe le jeune Basile, détenteur d'une clé qui pourrait ouvrir bien des postes et révéler bien des secrets. C'est enlevé, échevelé, on n'a pas le temps de souffler, les péripéties s'enchaînent aussi vite qu'un Mbappé au galop... Dans le tome 2 les éléments directement inspirés par la mythologie grecque continuent à s'enchaîner sans temps mort. Le tome 3 embraye sur une autre mytologie, et les masques tombent, enfin certains, et la fin semble inéluctable... On ne s'ennuie donc pas, et Nicolas Beuglet parvient également à glisser un peu d'humour. Par contre la bestiole qui accompagne notre quatuor est bien inutile. Le novice Alexandre Saint-Genez prête ses talents graphiques à cette histoire, avec un style mêlant manga (dans la lignée des "Légendaires") et franco-belge. C'est plutôt joli, même si les villages juvéniles me semblent moins travaillés que d'autres éléments. Sur le tome 2 il semble s'être bien appliqué sur le minotaure et sur le design du drôle de véhicule qui amène les héros d'un site à l'autre. C'est plaisant, même si le scénario semble manger à plusieurs râteliers ; on a hâte de lire la suite. Le suspense est total, et le tome 4 s'annonce très intéressant.
Hazerka
De tous temps le harcèlement scolaire a été un véritable fléau, une tendance qui a brisé les vies de milliers de personnes dès leurs premières années. Marving en a été victime dès son entrée au collège : à cause de ses bons résultats et de l'acné qui mouchetait ses joues, le garçon à lunettes a subi pendant ces quatre années de secondaire les remarques, les coups, du racket et pire encore, de la part de deux de ses camarades. Pendant tout ce temps il n' arien osé dire, ni à sa mère, ni à l'équipe enseignante, ni même à chercher de l'aide, hormis auprès d'un autre enfant, victime des mêmes brimades. mais cela n'a duré qu'un temps, et Marving s'est tu, confiant ses réflexions, ses sentiments à des cahiers, qui aujourd'hui nourrissent ses notes de blog, dédiées au harcèlement scolaire. C'est là qu'il a trouvé le salut, avec le réconfort d'inconnu(e)s subissant le même sort ou simplement compatissant. Et la confiance est revenue, Marving, entretemps devenu Hazerka, a même enregistré un album de musique sur le même thème. L'histoire d'Hazerka, vécue par des milliers d'enfants, est classique et exemplaire ; c'est donc son témoignage qui nous est rapporté dans cet album, qui comporte en bonus plusieurs textes au sujet du harcèlement en milieu scolaire, et des ressources pour s'en sortir ou aider les personnes harcelées. Un album utile, dont le message et les enjeux sont clairs, car racontés de façon très linéaire. Le dessin (mêlant manga, comics et franco-belge) de Francesca Siviero est très efficace, même si je trouve qu'il manque d'un peu de précision par séquences. Un seul bémol dans cet album dont l'ambition est d'être d'utilité publique : les réflexions de Marving sont toujours données dans ses phylactères, parfois en contradiction avec ce qu'un enfant de 12 ans peut penser. De la voix off aurait été plus efficace à mon sens, pour justement séparer les "vraies" paroles de ce qui relève de la pensée, parfois a posteriori.
Le Chant de l'aurore
Tiens, une BD sur les aurores boréales. Le processus est classique : un père et son fils viennent passer quelques jours de vacances dans un petit village en Islande, et en apprennent plus sur ce phénomène physique et optique si particulier au grand Nord. Ils vont faire la connaissance d'un vieux couple, qui cache une fêlure, à laquelle n'est pas étrangère une fillette que le garçon rencontre aux alentours de la maison. C'est plutôt mignon, on navigue aux limites entre le roman graphique, l'album didactique et le conte avec ces éléments, et la scénariste, docteure en géosciences, nous offre en prime quelques informations sur les aurores boréales en bonus de l'album. Comme je l'indiquais, c'est une histoire assez simple, douce et pleine de bons sentiments, idéale pour de jeunes lectrices et lecteurs, d'autant plus que le dessin un brin naïf de Caroline Dhéry, dessinatrice tout juste sortie de l'ENAAI de Chambéry, s'y prête parfaitement. De quoi passer une bonne petite demie-heure de lecture pour les plus jeunes.
Tara
Et une nouvelle série écolo pour adolescentes, une ! Jungle semble s'en faire une spécialité, après avoir proposé de nombreuses séries divertissantes destinées à ce public. Nous sommes donc sur une île bretonne fictive, où une jeune citadine vient passer ses vacances, et va se retrouver en première ligne face aux ravages provoqués par une certaine forme de mondialisation, et de pollution. Avec ses amis elle va tenter d'agir, de façon calme, réfléchie, et de réduire l'impact carbone de leurs activités. C'est fort louable, et je pense qu'il y a de bonnes idées dans les actions qu'elle met en place. A noter qu'un carnet en fin d'album suggère d'autres idées simples et pratiques. Dans le tome 2 Tara revient sur l'île des Boréales, qui se prépare à accueillir une festival tropical. Mais bien sur la météo va compliquer les choses, et Tara ainsi que toutes les forces vives locales vont s'entraider pour que l'évènement ait lieu. C'est encore sympathique, et même si tout n'est pas rose dans l'entourage de l'adolescente, le sentiment d'entraide va emporter les soucis bien loin. Les intrigues sont assez linéaires, mais non exemptes d'à-côtés plutôt bien vus, comme la réaction du père de Tara lorsqu'elle part -sans prévenir- enquêter sur l'origine de la population dans l'île. On évite largement l'angélisme parfois inhérent aux aventures destinées aux adolescentes (une tendance qui disparaît peu à peu) pour des personnages assez attachants, et un environnement enchanteur. Les deux soeurs Morizur, qui vivent en Bretagne, se sont attaché les services de Séverine Lefebvre, dont le trait élégant et les couleurs douces sont tout à fait indiqués pour ce genre d'histoire. C'est très agréable à lire. C'est plutôt une bonne série, que je recommande aux adolescent(e)s de 11 à 14 ans.
Protéo
Les albums de Chéret sont un peu l'arbre qui cache la forêt, car il s'agit en fait d'une encyclopédie en bandes dessinées intitulée "Protéo Force 10", une longue série mêlant SF, aventure et éducatif, dont les premiers épisodes seront dessinés par Jean-Louis Hubert sur des scénarios de J.G. Imbar aidé par des scientifiques. Ensuite, on trouvera des épisodes dessinés par André Chéret, Pierre Dupuis, Angelo di Marco ou Lucien Nortier... publiés entre 1980 et 1982 chez un petit éditeur sous forme de 9 ouvrages luxueux puis de 45 albums au format BD classique. N'ayant pas lu tous ces épisodes, je ne vais m'intéresser qu'aux albums dessinés par Chéret (réédités entre 1985 et 1997), d'une part parce que ce sont les plus faciles à dégoter, d'autre part parce que c'est un auteur que j'adore et qui a enchanté mon adolescence avec Rahan puis Domino. Au départ, il est question du professeur Hubertus qui met au point un androïde pouvant se métamorphoser sous toute forme vivante ou inerte tel le dieu Protée chez les Grecs, d'où son nom, et qui peut reprendre sa forme humanoïde. Il est projeté dans des voyages temporels d'abord dans la Préhistoire puis dans différentes époques où il découvre les choses de la vie et l'humanité. C'est sympathique et attrayant bien que peu approfondi, l'aspect aventureux étant le plus privilégié, il y a un petit côté puéril, et le héros s'en sort toujours sans la moindre égratignure, alors que dans les années 80 pourtant, on a vu plusieurs héros qui morflaient dans certaines Bd, il y a donc des situations pas toujours très crédibles, mais on sent que la bande qui a des vertus éducatives s'adresse surtout à un public d'ados et de jeunes lecteurs, en tout cas tout ceci relève de bonnes intentions. Au niveau graphique, Chéret fait ce qu'il peut, les épisodes préhistoriques sont plus familiers pour lui, il est moins à l'aise sur d'autres épisodes, je trouve son dessin pas aussi puissant que quand il dessinait Rahan, la faute à une trop grande dispersion, il ne s'appliquait plus comme avant et dessinait un peu plus vite fait, son trait s'en est trouvé affadi, ça sera très flagrant quand il dessinera Ly-Noock et même quand il reviendra sur Rahan vers 1996. Sans doute que la couleur ne lui a aussi jamais trop réussi, sa force c'était le noir et blanc au trait épais comme sur Rahan. Et pourtant sur Domino dans le journal Tintin, il se défendait bien, la série étant en couleurs, mais faut dire aussi qu'il avait plus de temps, la bande paraissant en chapitres espacés. Je crois qu'il n'aurait pas dû se commettre sur cette Bd, dessiner à la rigueur 1 épisode ou 2 puis laisser le crayon aux autres. Enfin, au final, c'est pas trop mal, c'est une bande distrayante et sympathique, mais pour moi, ce n'est plus le grand Chéret que j'ai connu.
Placide et Pomalo
Voici un album rare lu en partie chez un collectionneur que j'ai rencontré dans un petit festival BD en Dordogne, pas très loin de chez moi ; d'après ce qu'il m'a dit, c'est un album unique car 3 autres étaient annoncés mais jamais parus. Il me semble avoir vu ce récit unique dans de vieux numéros de Fripounet ou dans Lisette, un petit journal jeunesse des années 50-60, mais ça ne m'a pas été confirmé. En tout cas, l'album est coté 30 euros dans le BDM, donc c'est pas de la gnognote. Toujours est-il que c'est une Bd de Pierre Lacroix, l'auteur de Bibi Fricotin qui retrouve son scénariste Montaubert. Bon évidemment, c'est une histoire très naïve et qui reflète l'esprit de son époque, cette Bd étant parue en 1960, on sent constamment les limites de ce genre de bande, c'est de l'aventure humoristique au ton enfantin qui a pas mal vieilli, et qui s'adresse à un lectorat jeunesse de cette époque qui n'avait pas encore beaucoup de choix en bandes dessinées, et qui était donc moins exigeant. Il est sûr que cette bande a dû enchanter des gamins dans les années 60, aujourd'hui c'est d'un autre temps. Le dessin de Lacroix est toujours aussi vif et s'appuie sur l'efficacité du gag plutôt que de se poser des questions scénaristiques. Je n'ai donc pas été très réceptif à cette Bd, mais je suis content de savoir que ça existe, je n'ai pas envie de la mépriser, et en plus c'est une Bd absolument pas connue, donc ça mérite le respect. Note réelle : 2,5/5.
Bayou Joey
L’album se laisse lire, plutôt agréablement. Mais je suis d’accord avec Spooky pour dire que c’est un peu court, qu’il y a un goût de trop peu dans cette histoire. Un vieux musicien chanteur de blues, qui vit en ermite dans le bayou, sort épisodiquement de sa retraite pour jouer dans un bar. C’est là que quelques fans et un producteur cherchent à lier connaissance, faire affaire avec lui. En plus de la fil rouge (notre Joey va-t-il « sortir de sa réserve » ?), histoire menée sur un rythme pépère, apparaissent autour de lui toutes sortes de créatures imaginaires, avec lesquelles il dialogue, seul à pouvoir les apercevoir. Ça dynamise un peu le récit – qui par ailleurs s’accélère quelque peu sur la fin. Mais cela manque quand même de densité. Quant au dessin de Chauzy, il est plutôt bon, le Noir et Blanc convenant particulièrement bien à l’ambiance bluesy de l’intrigue. Une curiosité à découvrir à l’occasion.
Go West young man
Lorsque j’avais eu vent de la parution de cet album, ça m’avait mis l’eau à la bouche. Le sujet d’abord, à savoir revisiter la légende de l’ouest, rendre un hommage au western – genre qui m’attire. Le fait que Tiburce Oger ait produit quelques westerns sympathiques et originaux ces derniers temps. Et, bien sûr, l’idée de se faire accompagner au dessin par une très belle brochette d’excellents dessinateurs, qui plus est habitués pour la plupart à représenter ce Far West au cœur de l’album. Une seule crainte m’habitait, habituelle pour ce genre de projet, à savoir l’éclectisme trop prononcé, et le manque de place pour développer une réelle intrigue. Sur les trois premiers points qui m’attiraient, je n’ai pas été déçu. En effet, on sent bien qu’Oger est un amoureux du western, de ses paysages, de ceux qui y ont vécu, y sont morts, ont nourri la légende. On sent bien aussi qu’il connait bien ce dont il parle. Et si certains des dessinateurs qui l’accompagnent ici ont mes préférences, je dois dire que l’ensemble est très bon, varié certes, mais plutôt chouette. Le risque d’une juxtaposition de très courts récits est corrigé par cette montre, qui passe de mains en mains pour donner un fil rouge parfois tenu et artificiel, mais qui fonctionne sur la durée (quelques rares protagonistes font aussi le lien entre certaines histoires). Ce n’est peut-être pas le chef d’œuvre dont secrètement j’avais rêvé, mais c’est meilleur que la déception que tout aussi secrètement j’avais crainte. La lecture est fluide, agréable. Seule l’histoire dessinée par Hérenguel (« The girls and the doc ») ne m’a pas plu. Une lecture sympathique donc, qui plaira aux amateurs de westerns, à ceux biberonnés aux westerns diffusés le dimanche ou quelques soirées, puis dans « La dernière séance ». Aux autres aussi. Du coup j’ai hâte de lire les deux autres albums collectifs prévus par Oger sur ce thème – à commencer par celui paru sur les indiens. Note réelle 3,5/5.
Mexicana
Un triptyque polar solide, bien charpenté, bourré de testostérones. C’est vrai qu’on ne s’ennuie pas vraiment. L’impasse est faite sur la psychologie, la profondeur des personnages, au profit de l’action : les amateurs de polars musclés made in Hollywood trouveront certainement leur bonheur dans cette histoire. Le personnage principal semble rassembler pas mal de poncifs du genre : forcément vétéran de l’armée américaine, plein de blessures (physiques et psychologiques), mais droit dans ses bottes, fier de ses valeurs. Un flic exemplaire dont la vie bascule pour sauver son fils unique mal embarqué dans une sale histoire. Et forcément il va tomber amoureux d’une très belle femme victime du méchant, devenir un vrai père pour le fils de celle-ci, etc. Si cette accumulation de déjà-vu passe très bien ici, on le doit d’abord au scénario, bien ficelé. Plutôt simple pourtant. Pas trop de dialogue, c’est fluide et agréable à lire. L’autre atout, c’est le dessin de Mezzomo, qui est vraiment très bon. Que ce soit pour les paysages mexicains ou pour les personnages (du visage buriné du héros et des tueurs mexicains à la belle plante dont le héros tombe amoureux), il met bien en image le scénario, ajoutant d’ailleurs par certains cadrages les ressemblances avec les blockbusters américains. Seule la fin, un peu trop sucrée, jure un peu avec le côté âpre du reste. Mais bon, c’est une lecture relativement rapide, mais agréable.