Kraken sent bon l'odeur des séries B des 80's. Dans une ambiance dystopique souterraine, le beau lieutenant Dale traque les pires malfrats de la ville, plus tordus les uns que les autres.
Cela flingue, cela viole et cela patauge dans la merdasse à toutes les cases. Le lieutenant Dale n'est pas avare de ses munitions ni de ses hommes de l'unité Krakens qui tombent comme des mouches.
Le Kraken apporte un léger côté fantastique, histoire d'apporter un zest d'angoisse invisible dans une atmosphère angoissante bien réelle et visible. Les scenarii de Segura sont un peu répétitifs avec des dialogues assez convenus façon mitan.
Je trouve que Segura nous avait proposé des récits bien plus aboutis et originaux dans l'excellent Hombre.
Le graphisme de Bernet répond à la demande en proposant des faciès de brutes sur mesure. Les filles sont très jolies et se retrouvent vite dans des positions inconfortables. Dans Kraken la cavalerie arrive presque toujours en retard (surtout pour les femmes).
Le dessin des égouts est bien travaillé avec de nombreux détails qui renforcent les scénarii.
Une série un peu datée mais qui ne manque pas de charme avec son ambiance d'anti-Batman.
Décidemment je préfère le Hermann de ses débuts avec Bernard Prince ou Comanche. Je trouve dans Afrika un cynisme bien trop prononcé.
Le personnage de Dario Ferrer est en droite ligne de tous les justiciers qui confondent vengeance et justice et qui s'approprient les rôles de policier, juge et bourreau.
Le scénario est vraiment ultra classique avec cette chasse à l'homme à la Rambo dont on connait d'avance les péripéties et le vainqueur. L'adjonction d'une journaliste encombrante et neuneu rentre dans les standards du genre. Il manque juste une petite scène de sexe entre eux pour que le tableau soit complet. C'est dommage car les deux axes exploités par Hermann sont des réalités africaines qui participent aux malheurs du continent.
Le graphisme est vraiment beau surtout dans le dessin de la savane et de ses animaux. Comme d'habitude c'est précis, détaillé et d'un réalisme documentaire. Je suis un peu plus réservé sur le dessin des humains et surtout des femmes que je ne trouve pas très belles.
Une oeuvre que je trouve bien travaillée mais trop convenue pour me faire vibrer avec une conclusion que je ne partage pas.
Je me suis régalé ! j’ai dévoré les presque 200 pages de cet album avec avidité. Un road-movie décoiffant même si celui-ci ne renouvelle pas le genre. Les bons ne le sont pas toujours et les méchants tiennent leur rang ! Les balles fusent dans tous les sens. Les morts s’empilent à un rythme de dingue. Les rebondissements sont nombreux. On passe du coq à l'âne parfois mais cela n’a pas altéré ma lecture. Le résultat au final tient la route et j’en redemande !
Visuellement le trait heurté et un peu épais de Joel Alessandra colle bien à cette histoire. J’étais un peu curieux de le découvrir dans une histoire noire bien loin de ses périples lointains aux couleurs chatoyantes. Exercice réussi. Il peut persévérer ! Je recommande.
Décidément, Fabcaro est partout, même lorsqu’il n’y est pas !
Nicolas Moog se moque d’ailleurs allègrement de toute la production « Fabcaro like » (citant Pataquès, Fluide Glacial – pour n’écorcher que des « copains » chez qui il publie aussi).
Et, pour se faire, il abuse lui-même volontairement du dernier style de Fabcaro, avec une itération iconique statique (une seule et même image pour toutes les pages), récupérant donc lui aussi ce qu’il critique, dans une mise en abime humoristique. C’est donc vite lu, pas inoubliable, mais quand même amusant sur le principe. Comme souvent dans cette collection, un petit apéro très lisible avant de se lancer dans des lectures plus ambitieuses.
Cela se lit comme un bon vieux récit d’aventures, bien fichu, avec les respirations en Angleterre et les passages plus dynamiques et stressants dans la forêt amazonienne. Mais en fait cela relate une véritable aventure, et m’a fait découvrir cet explorateur qui – comme l’explique le très bon dossier final – semble avoir influencé pas mal d’auteurs (de Hergé à Lucas, en passant par Conan Doyle – qu’il côtoyait d’ailleurs).
C’était au temps où la Terre défendait ses ultimes secrets, avant que les explorateurs ne se lancent à la conquête de l’espace ou des fonds marins. Parmi les derniers territoires à titiller la curiosité, la forêt amazonienne profonde, pourvoyeuse de cités mythiques et de rêves infinis.
Fawcett se révèle être un personnage spécial, original. Il ne cherche pas l’enrichissement, repousse les avances de certains milieux voulant financer ses recherches, pour garder son indépendance, et pour garantir ses chances de succès face au tribus amérindiennes. C’est probablement cette fierté qui fut la cause de sa disparition, aujourd’hui encore inexpliquée. En tout cas la lecture de cet album est fluide, agréable, dessin et colorisation (cette dernière lissant peut-être un peu trop et estompant trop les nuances) accompagnent plutôt bien une narration simple mais efficace.
Bon, mais voilà, l’album se finit sur un bon cliffhanger, marqué d’un « à suivre ». Mais comme 10 ans se sont écoulés depuis sa parution sans qu’une suite n’est été publiée, je crains que nous n’ayons jamais la conclusion de cette aventure – comme si Fawcett avait décidé de disparaitre une seconde fois !
Jano a réalisé deux autres carnets de voyage du même type (Carnet d'Afrique avant cet album, et Rio de Janeiro une dizaine d’années après). Il est ici accompagné de son complice Ben Radis et de Dodo.
Dans un grand format à l’italienne, les auteurs nous font découvrir une Inde exotique, bordélique, pleine de vie, alternant saleté et beauté indescriptible : bref, tous les contrastes de ce pays immense. Même si aujourd’hui certaines choses ont forcément changé depuis le début des années 1990.
On sent en tout cas que les auteurs ont cherché à dresser un portrait amoureux de ce pays, ne cachant ni clichés ni côtés sordides (pauvreté, castes, etc.), mais voulant les dépasser.
Répartis en chapitres thématiques, ces « retours d’impression » se lisent agréablement, les personnages animaliers habituels des auteurs se mariant bien avec les personnages humains et le décors (parfois des docs ou des photos.
L’humour et l’autodérision ne sont jamais loin, et aèrent le récit (y compris lorsque Ben Radis raconte une expérience sexuelle surprenante avec un couple indien). Par contre, les nombreux et longs textes qui accompagnent les parties proprement BD hachent un peu la lecture. Même s’ils ne sont pas inintéressants, j’aurais peut-être préféré n’avoir à lire qu’un album purement BD (quitte à aller compléter cette lecture par des albums photos ou des récits, des guides).
Une lecture sympathique, dépaysante, mais un peu indigeste parfois.
Le dessin d’Andreas Gefe (que je découvre avec cet album) m’a immédiatement fait penser, avec son trait gras et charbonneux, à celui de Götting. En un peu moins travaillé, moins réussi toutefois je trouve. En tout cas il aide à installer une ambiance brumeuse.
Pour ce qui est de l’histoire, elle se laisse lire, essentiellement pour son ambiance molle. Nous suivons deux « frères de lait » dans leur errance, deux campagnards montés à la capitale et embarqués dans les soirées, fumeries et règlements de compte.
L’un des frères est noir, l’autre blanc, on insiste là-dessus, sans que des explications ne nous soient données. C’est d’ailleurs le principal reproche à faire à cette histoire, qui manque de liant, rien n’étant expliqué ou creusé. On se contente de suivre nos types, dans une intrigue linéaire, très vite lue malgré les 70 pages (peu de texte et peu de péripéties donc). Peut-être y avait-il moyen de densifier ça pour rendre plus accrocheuse l’histoire.
Note réelle 2,5/5.
Bon, disons le tout de go, je n’ai pas compris grand-chose à cette histoire, dans laquelle nous suivons un personnage, Spartaco donc, dans ses pérégrinations, durant lesquelles il croise toutes sortes d’objets, de personnes, d’êtres plus ou moins étranges. Je serais bien incapable de résumer l’histoire (j’ai d’ailleurs eu du mal à remplir la fiche de l’album).
Si je mets quand même trois étoiles, c’est que l’aspect graphique – comme souvent chez cet artiste italien – fait vraiment sortir du lot cet album. Il ne faut pas être réfractaire à son style, mais son trait géométrique, ses images quasi surréalistes font travailler l’imagination. On peut carrément dire que l’aspect pictural prend le dessus sur le récit lui-même. En tout cas c’est lui qui me contente.
Si vous avez l’occasion de jeter un œil sur cet album n’hésitez pas, il en vaut le coup. Mais un feuilletage est recommandé avant de l’acheter, tant ce type d’œuvre est particulier.
Altan est un auteur avec lequel j’ai souvent du mal, en particulier à cause de son dessin, dont je ne suis pas vraiment fan (surtout les visages, avec ces nez assez bizarres). Mais ici j’ai réussi à passer outre ces préventions, et à globalement apprécier la lecture de cet album.
Album plutôt épais, très dense. Il faut dire que, comme souvent, on a là des planches franchement chargées (dessins, phylactères remplis), avec des détails (dessins ou commentaires décalés sous les cases) qui font que l’album ne se lit pas en 5 minutes !
Après un prologue d’une douzaine de pages en couleurs (tournant autour d’Amérindiens), Altan se lance ensuite, dans une douzaine de chapitres cette fois-ci en Noir et Blanc, dans une revisite très personnelle de la geste colombienne. De son enfance auprès d’une mère prostituée jusqu’à ses voyages, en passant par sa rencontre avec les « Indes », Altan donne ici une version baroque, parfois ubuesque, d’un moment de l’Histoire mondiale.
C’est souvent truculent, Altan multiplie les traits d’humour (dans les commentaires décalés, anachroniques sous les cases, mais aussi dans certains dialogues entre les personnages). Avec certains running gags autour des œufs.
A défaut de m’avoir réconcilié avec son dessin, cet album l’a en tout cas fait avec son travail en général. Car on a là quelque chose d’original. Qui ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais qui mérite quand même beaucoup mieux que l’anonymat dans lequel il semble végéter, puisqu’aucun avis n’avait encore été donné.
Voila une bonne Bd hard, soignée et joliment dessinée qui fit un passage dans les pages de Bédé Adult en 1989. J'ignore pourquoi Guillaume Berthelot alias Hugdebert a utilisé ce pseudo de S. Nordahl, alors qu'il avait deja dessiné d'autres bandes érotiques dans ce même magazine dès 1987.
En tous cas, le résultat est tout à fait satisfaisant, c'est une succession de pages où copulations et pratiques sexuelles parfois surprenantes s'enchaînent très régulièrement, mais avec un fond de scénario plutôt recherché et où s'invite le fantastique. Les postures érotiques sont assez basiques et peu originales, mais ça émoustille quand même.
Le plus intéressant est le dessin de ce S. Nordahl qui est un beau noir & blanc, clair, précis et très soigné, au sein de décors eux aussi d'un très grand soin. Les anatomies féminines sont vraiment superbes. Ce dessin m'a rappelé étrangement celui d'un certain Théophraste vu sur François Villon, une vie dissolue, j'y ai retrouvé à peu près les mêmes postures, des têtes de personnages à peu près identiques et une mise en page très proche ; se pourrait-il que Hugdebert soit aussi derrière cette Bd sous un autre pseudo ? c'est possible tant il y a de ressemblances.
Un bon album, au contenu sans trop de surprise, mais très plaisant à lire, malgré une couverture très racoleuse, c'est le genre d'érotisme que j'aime en bande dessinée, surtout quand il est situé dans une époque historique.
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Kraken
Kraken sent bon l'odeur des séries B des 80's. Dans une ambiance dystopique souterraine, le beau lieutenant Dale traque les pires malfrats de la ville, plus tordus les uns que les autres. Cela flingue, cela viole et cela patauge dans la merdasse à toutes les cases. Le lieutenant Dale n'est pas avare de ses munitions ni de ses hommes de l'unité Krakens qui tombent comme des mouches. Le Kraken apporte un léger côté fantastique, histoire d'apporter un zest d'angoisse invisible dans une atmosphère angoissante bien réelle et visible. Les scenarii de Segura sont un peu répétitifs avec des dialogues assez convenus façon mitan. Je trouve que Segura nous avait proposé des récits bien plus aboutis et originaux dans l'excellent Hombre. Le graphisme de Bernet répond à la demande en proposant des faciès de brutes sur mesure. Les filles sont très jolies et se retrouvent vite dans des positions inconfortables. Dans Kraken la cavalerie arrive presque toujours en retard (surtout pour les femmes). Le dessin des égouts est bien travaillé avec de nombreux détails qui renforcent les scénarii. Une série un peu datée mais qui ne manque pas de charme avec son ambiance d'anti-Batman.
Afrika
Décidemment je préfère le Hermann de ses débuts avec Bernard Prince ou Comanche. Je trouve dans Afrika un cynisme bien trop prononcé. Le personnage de Dario Ferrer est en droite ligne de tous les justiciers qui confondent vengeance et justice et qui s'approprient les rôles de policier, juge et bourreau. Le scénario est vraiment ultra classique avec cette chasse à l'homme à la Rambo dont on connait d'avance les péripéties et le vainqueur. L'adjonction d'une journaliste encombrante et neuneu rentre dans les standards du genre. Il manque juste une petite scène de sexe entre eux pour que le tableau soit complet. C'est dommage car les deux axes exploités par Hermann sont des réalités africaines qui participent aux malheurs du continent. Le graphisme est vraiment beau surtout dans le dessin de la savane et de ses animaux. Comme d'habitude c'est précis, détaillé et d'un réalisme documentaire. Je suis un peu plus réservé sur le dessin des humains et surtout des femmes que je ne trouve pas très belles. Une oeuvre que je trouve bien travaillée mais trop convenue pour me faire vibrer avec une conclusion que je ne partage pas.
Instinct sauvage
Je me suis régalé ! j’ai dévoré les presque 200 pages de cet album avec avidité. Un road-movie décoiffant même si celui-ci ne renouvelle pas le genre. Les bons ne le sont pas toujours et les méchants tiennent leur rang ! Les balles fusent dans tous les sens. Les morts s’empilent à un rythme de dingue. Les rebondissements sont nombreux. On passe du coq à l'âne parfois mais cela n’a pas altéré ma lecture. Le résultat au final tient la route et j’en redemande ! Visuellement le trait heurté et un peu épais de Joel Alessandra colle bien à cette histoire. J’étais un peu curieux de le découvrir dans une histoire noire bien loin de ses périples lointains aux couleurs chatoyantes. Exercice réussi. Il peut persévérer ! Je recommande.
Fabcaro
Décidément, Fabcaro est partout, même lorsqu’il n’y est pas ! Nicolas Moog se moque d’ailleurs allègrement de toute la production « Fabcaro like » (citant Pataquès, Fluide Glacial – pour n’écorcher que des « copains » chez qui il publie aussi). Et, pour se faire, il abuse lui-même volontairement du dernier style de Fabcaro, avec une itération iconique statique (une seule et même image pour toutes les pages), récupérant donc lui aussi ce qu’il critique, dans une mise en abime humoristique. C’est donc vite lu, pas inoubliable, mais quand même amusant sur le principe. Comme souvent dans cette collection, un petit apéro très lisible avant de se lancer dans des lectures plus ambitieuses.
Fawcett - Les Cités perdues d'Amazonie
Cela se lit comme un bon vieux récit d’aventures, bien fichu, avec les respirations en Angleterre et les passages plus dynamiques et stressants dans la forêt amazonienne. Mais en fait cela relate une véritable aventure, et m’a fait découvrir cet explorateur qui – comme l’explique le très bon dossier final – semble avoir influencé pas mal d’auteurs (de Hergé à Lucas, en passant par Conan Doyle – qu’il côtoyait d’ailleurs). C’était au temps où la Terre défendait ses ultimes secrets, avant que les explorateurs ne se lancent à la conquête de l’espace ou des fonds marins. Parmi les derniers territoires à titiller la curiosité, la forêt amazonienne profonde, pourvoyeuse de cités mythiques et de rêves infinis. Fawcett se révèle être un personnage spécial, original. Il ne cherche pas l’enrichissement, repousse les avances de certains milieux voulant financer ses recherches, pour garder son indépendance, et pour garantir ses chances de succès face au tribus amérindiennes. C’est probablement cette fierté qui fut la cause de sa disparition, aujourd’hui encore inexpliquée. En tout cas la lecture de cet album est fluide, agréable, dessin et colorisation (cette dernière lissant peut-être un peu trop et estompant trop les nuances) accompagnent plutôt bien une narration simple mais efficace. Bon, mais voilà, l’album se finit sur un bon cliffhanger, marqué d’un « à suivre ». Mais comme 10 ans se sont écoulés depuis sa parution sans qu’une suite n’est été publiée, je crains que nous n’ayons jamais la conclusion de cette aventure – comme si Fawcett avait décidé de disparaitre une seconde fois !
Bonjour les Indes
Jano a réalisé deux autres carnets de voyage du même type (Carnet d'Afrique avant cet album, et Rio de Janeiro une dizaine d’années après). Il est ici accompagné de son complice Ben Radis et de Dodo. Dans un grand format à l’italienne, les auteurs nous font découvrir une Inde exotique, bordélique, pleine de vie, alternant saleté et beauté indescriptible : bref, tous les contrastes de ce pays immense. Même si aujourd’hui certaines choses ont forcément changé depuis le début des années 1990. On sent en tout cas que les auteurs ont cherché à dresser un portrait amoureux de ce pays, ne cachant ni clichés ni côtés sordides (pauvreté, castes, etc.), mais voulant les dépasser. Répartis en chapitres thématiques, ces « retours d’impression » se lisent agréablement, les personnages animaliers habituels des auteurs se mariant bien avec les personnages humains et le décors (parfois des docs ou des photos. L’humour et l’autodérision ne sont jamais loin, et aèrent le récit (y compris lorsque Ben Radis raconte une expérience sexuelle surprenante avec un couple indien). Par contre, les nombreux et longs textes qui accompagnent les parties proprement BD hachent un peu la lecture. Même s’ils ne sont pas inintéressants, j’aurais peut-être préféré n’avoir à lire qu’un album purement BD (quitte à aller compléter cette lecture par des albums photos ou des récits, des guides). Une lecture sympathique, dépaysante, mais un peu indigeste parfois.
Frère de lait
Le dessin d’Andreas Gefe (que je découvre avec cet album) m’a immédiatement fait penser, avec son trait gras et charbonneux, à celui de Götting. En un peu moins travaillé, moins réussi toutefois je trouve. En tout cas il aide à installer une ambiance brumeuse. Pour ce qui est de l’histoire, elle se laisse lire, essentiellement pour son ambiance molle. Nous suivons deux « frères de lait » dans leur errance, deux campagnards montés à la capitale et embarqués dans les soirées, fumeries et règlements de compte. L’un des frères est noir, l’autre blanc, on insiste là-dessus, sans que des explications ne nous soient données. C’est d’ailleurs le principal reproche à faire à cette histoire, qui manque de liant, rien n’étant expliqué ou creusé. On se contente de suivre nos types, dans une intrigue linéaire, très vite lue malgré les 70 pages (peu de texte et peu de péripéties donc). Peut-être y avait-il moyen de densifier ça pour rendre plus accrocheuse l’histoire. Note réelle 2,5/5.
Le Signor Spartaco
Bon, disons le tout de go, je n’ai pas compris grand-chose à cette histoire, dans laquelle nous suivons un personnage, Spartaco donc, dans ses pérégrinations, durant lesquelles il croise toutes sortes d’objets, de personnes, d’êtres plus ou moins étranges. Je serais bien incapable de résumer l’histoire (j’ai d’ailleurs eu du mal à remplir la fiche de l’album). Si je mets quand même trois étoiles, c’est que l’aspect graphique – comme souvent chez cet artiste italien – fait vraiment sortir du lot cet album. Il ne faut pas être réfractaire à son style, mais son trait géométrique, ses images quasi surréalistes font travailler l’imagination. On peut carrément dire que l’aspect pictural prend le dessus sur le récit lui-même. En tout cas c’est lui qui me contente. Si vous avez l’occasion de jeter un œil sur cet album n’hésitez pas, il en vaut le coup. Mais un feuilletage est recommandé avant de l’acheter, tant ce type d’œuvre est particulier.
Colombo
Altan est un auteur avec lequel j’ai souvent du mal, en particulier à cause de son dessin, dont je ne suis pas vraiment fan (surtout les visages, avec ces nez assez bizarres). Mais ici j’ai réussi à passer outre ces préventions, et à globalement apprécier la lecture de cet album. Album plutôt épais, très dense. Il faut dire que, comme souvent, on a là des planches franchement chargées (dessins, phylactères remplis), avec des détails (dessins ou commentaires décalés sous les cases) qui font que l’album ne se lit pas en 5 minutes ! Après un prologue d’une douzaine de pages en couleurs (tournant autour d’Amérindiens), Altan se lance ensuite, dans une douzaine de chapitres cette fois-ci en Noir et Blanc, dans une revisite très personnelle de la geste colombienne. De son enfance auprès d’une mère prostituée jusqu’à ses voyages, en passant par sa rencontre avec les « Indes », Altan donne ici une version baroque, parfois ubuesque, d’un moment de l’Histoire mondiale. C’est souvent truculent, Altan multiplie les traits d’humour (dans les commentaires décalés, anachroniques sous les cases, mais aussi dans certains dialogues entre les personnages). Avec certains running gags autour des œufs. A défaut de m’avoir réconcilié avec son dessin, cet album l’a en tout cas fait avec son travail en général. Car on a là quelque chose d’original. Qui ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais qui mérite quand même beaucoup mieux que l’anonymat dans lequel il semble végéter, puisqu’aucun avis n’avait encore été donné.
Les Damnés de Mallande
Voila une bonne Bd hard, soignée et joliment dessinée qui fit un passage dans les pages de Bédé Adult en 1989. J'ignore pourquoi Guillaume Berthelot alias Hugdebert a utilisé ce pseudo de S. Nordahl, alors qu'il avait deja dessiné d'autres bandes érotiques dans ce même magazine dès 1987. En tous cas, le résultat est tout à fait satisfaisant, c'est une succession de pages où copulations et pratiques sexuelles parfois surprenantes s'enchaînent très régulièrement, mais avec un fond de scénario plutôt recherché et où s'invite le fantastique. Les postures érotiques sont assez basiques et peu originales, mais ça émoustille quand même. Le plus intéressant est le dessin de ce S. Nordahl qui est un beau noir & blanc, clair, précis et très soigné, au sein de décors eux aussi d'un très grand soin. Les anatomies féminines sont vraiment superbes. Ce dessin m'a rappelé étrangement celui d'un certain Théophraste vu sur François Villon, une vie dissolue, j'y ai retrouvé à peu près les mêmes postures, des têtes de personnages à peu près identiques et une mise en page très proche ; se pourrait-il que Hugdebert soit aussi derrière cette Bd sous un autre pseudo ? c'est possible tant il y a de ressemblances. Un bon album, au contenu sans trop de surprise, mais très plaisant à lire, malgré une couverture très racoleuse, c'est le genre d'érotisme que j'aime en bande dessinée, surtout quand il est situé dans une époque historique.