François Villon - Une vie dissolue

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Ballade en vieil langage françois sur Maîstre Villon, pauvre qu'il est de sa jeunesse, de pauvre et de petite extrace, n'a oncques richesse, mais de paillarder au bordeau où sers la belle au cul comme fournil..


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Hard & Soft, d'un érotisme à l'autre Poètes et poésie

François Villon en 1455, passe son temps au bordeau (antique mot désignant un bordel) dans les bras de la Grosse Margot (qui n'est pas grosse, c'est un surnom). Il respecte son père adoptif Guillaume de Villon, bon chanoine qui l'a recueilli, lui a donné son nom, éduqué et donné l' instruction à la Faculté des Arts de Paris. Mais François est poète et préfère dépenser ses maigres écus dans le vin et les filles. Quelques mésaventures auprès d'autres bourgeoises de peu de vertu, ayant beau cul, belle motte, il reçoit belle bastonnade puis s'amourache d'une abbesse, Dame Huguette du Hamel.. ..mais Maîstre François fréquente aussi les Coquillards qui ont nom Colin de Cayeux ou Regny de Montigny, maîtres crocheteurs et proies fatales du gibet de Montfaucon, toujours à l'affût de bourses pleines d'écus et de coffres bien remplis.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1987
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série François Villon - Une vie dissolue © Glénat 1987
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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27/01/2015 | Agecanonix
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L'avatar du posteur Noirdésir

Album étonnant que celui-ci. Son sujet d’abord – mais après tout l’érotisme historique n’est pas nouveau. Son traitement ensuite. Car les auteurs sont loin d’empiler les scènes de sexe en y ajoutant des décors historiques pour dynamiser une intrigue quelconque. Ce serait plutôt le contraire, puisque l’aspect érotique proprement dit, s’il n’est pas anecdotique, et si plusieurs planches en sont remplies, est presque mineur ici, s’effaçant souvent derrière l’histoire elle-même (avec des textes importants, et pas creux, comme souvent dans ce genre de production). Textes qui plongent le lecteur dans ce XVème siècle trouble, en usant d’un langage très bien équilibré entre le parler « d’époque » et une traduction lisible. Pour ce qui est du dessin, là aussi c’est fouillé. Les décors sont relativement détaillés, et l’époque est bien reconstituée. Le dessin en lui-même est assez daté, mais globalement très bon. Presque trop appliqué, trop léché même. Je ne sais pas vraiment qui se cache derrière ces pseudos, mais le trait a des airs de Gibrat ou Schuiten, avec un travail assez géométrique pour les décors, et des visages un peu figés. Album pas courant, mais qui mérite sans doute mieux que le relatif oubli dans lequel il semble être tombé.

29/06/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

J'ai trouvé par hasard cette Bd dont j'ignorais l'existence dans cette collection du Marquis qui compte quelques réussites, et ma surprise fut grande de ne pas y trouver que de l'érotisme pur et dur. En effet, d'abord le texte des dialogues est rédigé dans un français un peu d'époque, mais pas du vieux français incompréhensible sans traduction, non, c'est très lisible mais ça donne un cachet tout à fait original et authentique à l'ensemble. Surtout que de nombreux extraits des poésies de Villon sont disséminés pour illustrer certaines scènes, ce qui colle parfaitement au sujet. Autre intérêt : le côté historique est particulièrement bien documenté, les auteurs citant tous les personnages que Villon fait intervenir dans ses poésies : Colin de Cayeux, Guy Tabarie, Regny de Montigny... des Coquillards bien connus, ainsi que Catherine de Vaucelles, catin ayant le feu au cul et qui fera rosser Villon par ses vilains, Philippe Sermoise, un prêtre débauché que Villon sera accusé d'avoir poignardé mortellement (ce qui lui vaudra quelques jours au Châtelet) ; on trouve aussi bien-sûr Guillaume de Villon son père adoptif, Dame Huguette et Margot (que Villon honore par une célèbre ballade de la Grosse Margot, citée ici), ses amantes... et quelques autres. La bande cesse lorsque Villon compromis dans le vol du Collège de Navarre, doit quitter Paris pour Angers afin de se faire oublier. Cet aspect sérieux et respectant les dates entre 1455 et 1461, cautionne le tout qui appuie aussi sur l'aspect érotique, avec plusieurs séquences de coucheries soit au bordeau, soit avec Dame Huguette, mais elles n'ont rien de pornographique, on n'entrevoit à peine le robinet d'amour de Maîstre François, et j'ai trouvé un équilibre à peu près égal à ces scènes et aux scènes de dialogue. Le plus incroyable, c'est que ce résultat très honnête est réalisé par des auteurs totalement inconnus, qui sans doute se cachent sous des pseudos ; le dessin me rappelle quelqu'un, c'est un joli trait à la plume, précis, un beau noir et blanc lisible aux décors très soignés, qui mis à part de légères imperfections anatomiques, est tout à fait sympathique. Bref, c'est une tranche de vie sur un personnage intéressant qui est une bonne surprise pour moi qui me suis toujours passionné pour ce poète-brigand et les moeurs de son temps, à qui j'ai consacré une conférence en 2013.

27/01/2015 (modifier)