Ce sont les dessins qui m'ont attiré. Doux, nébuleux et comme issus d'un demi-sommeil, ils participent grandement à créer l'atmosphère de ce livre.
Récit rapportant merveilles et aventures, il est difficile de démêler le totalement imaginaire de la simple exagération inspirée de faits réels. D'ailleurs le narrateur est-il sincère, se ment-il un peu à lui-même, ou nous ment-il à nous lecteurs tout simplement ?
L'histoire est à la fois lente et dense, et me laisse une impression de saccades. Lente parce qu'en effet elle prend souvent son temps, et dans tous les cas traîne un lourd parfum d'onirisme. Dense parce que certains passages prennent des allures de résumé de journal de voyage. Et du fait de l'alternance de ces passages lents et denses, elle m'a laissé une impression de saccades.
Le dessin est très doux, nébuleux. La palette de couleurs elle aussi est très douce. On pourrait même dire terne si ce terme n'était pas péjoratif. Mais un certain nombre de cases et de pages sont assez grandioses, ou tout simplement très belles. Plutôt dans les scènes et les paysages que dans les personnages, les deux personnages principaux n'étant tout de même pas très charismatiques d'apparence.
Au final il m'a manqué quelque chose pour être plus transporté que cela. Ce récit a été certes agréable à lire, et j'ai beaucoup aimé le dessin, mais ma lecture m'a quand même laissé un peu sur le seuil, sans vraiment parvenir à m'embarquer dans ces aventures.
Une histoire d'immortels dans un monde cyberpunk, la ville d'Asylum va être le terrain d'une traque pas comme les autres.
Un récit mené sur le tempo d'une enquête policière, un mystérieux tueur décime méthodiquement les Immortels, des vampires qui ont investi la Terre il y a mille ans. Nous sommes en 3333. Les inspecteurs Atticus Black et Harper Halloway sont sur les dents. Trahison et double-jeu vont accompagner nos deux policiers, jusqu'à les mettre dans des camps opposés.
Un monde dominé par les Immortels, les humains ne servant que de réservoir de sang et les "batards", des hybrides, ont bien du mal à trouver leurs places au sein de la société.
Un scénario qui ne ménage pas les effets de surprises. La narration linéaire est accrocheuse et le sang va couler à flot.
Un récit qui mise tout sur l'action et qui ne développe pas assez les rouages de cette dystopie. Dommage.
Visuellement, c'est très plaisant à regarder, en particulier les vues sur la mégalopole.
Les personnages sont réussis avec une légère touche manga sur certains visages. Les couleurs sombres accentuent le climat thriller. La mise en page reste assez classique avec quelques découpages cinématographiques.
Déplacer les vampires dans un univers futuriste ne renouvelle pas forcément le genre, ça reste du classique de chez classique.
Dans l'ensemble, ça vaut un "pas mal".
Un conte initiatique se passant en Afrique sympathique à lire.
Le point fort est le dessin qui est une pure merveille à regarder. C'est le genre de style dynamique que j'adore, plusieurs scènes sont à coupés le souffle ! En revanche, le scénario est un peu moyen. Il y a de très bonnes scènes, mais aussi de moins bonnes. Le principal problème étant que ça part un peu dans tous les sens. C'est un peu trop décousu pour moi. Je comprends que c'est un récit sur un enfant qui grandit au fil des expériences, mais parfois on dirait que le scénariste improvisait un peu trop et ne savait pas où aller.
Cela reste une lecture plaisante si on veut lire un récit se passant en Afrique sans les clichés coloniales. Je me souviens à une époque je trouvais les bandes dessinées se passant en Afrique ennuyeuse avant de me rendre compte que ce n'était pas l'Afrique qui m'ennuyait, mais les clichés issues de la mentalité des européens....
Les amateurs d’Emmanuel Reuzé (dont je suis) se retrouveront en terrain connu dans ce petit opus. En effet, on a là une bonne dose – même si fatalement courte, format oblige – d’absurde.
A mi-chemin entre la publicité musclée et la tirade virile de l’instructeur militaire (tendance « Full Metal Jacket »), nous avons là un type qui nous explique, sans trop de nuances, comment trouver son bonheur, la réussite : c’est-à-dire comment choisir sa bagnole et sa meuf !
Machiste, sexiste, la démonstration absurde est plutôt amusante à lire. Sans prétention, mais une petite lecture agréable.
On retrouve dans cet album un peu tout ce qui fait le style Corben : de la SF, des ambiances stressantes et quelques scènes de fesse. Mais ici rien n’est réellement développé, ne prend le dessus sur les autres aspects.
Le dessin, assez daté (les couleurs encore plus d’ailleurs) est assez typique de l’auteur, du moins dans sa version colorisée. Son trait hyper réaliste est toujours surprenant. Je note toutefois une nette baisse de niveau dans le dernier tiers, avec des passages presque flous, nettement moins jolis ou même lisibles.
Quant à l’histoire, elle démarre comme un space opera, de la SF pure, jusqu’à l’arrivée sur la planète, qui est l’occasion pour Corben de dessiner toutes sortes de créatures et d’espèces extra-terrestres.
Le scénario de Strnad (qui a beaucoup collaboré avec Corben) se laisse lire, même s’il n’est pas inoubliable. Pas de happy end en tout cas, on reste dans une ambiance assez noire.
Achat réservé aux fans de Corben je pense.
Note réelle 2,5/5.
Traiter d’un règne relativement dense en un one-shot de 48 pages est une gageure, et j’ai souvent trouvé que ça ne marchait pas dans cette collection. Du coup je ressors de ma lecture un peu déçu, alors que la période m’intéresse.
Gabella a choisi d’axer cette biographie sur la volonté de Philippe de poursuivre l’œuvre de construction administrative bien avancée sous Philippe Auguste et Louis IX. Surtout, il a insisté sur la lutte menée par Philippe pour s’affranchir de la tutelle papale. Pas inintéressant, mais ce bras de fer avec le pape est ici trop long, et va rebuter ceux qui ne connaissent pas suffisamment le sujet. En tout cas ça prend bien trop de place par rapport à l’espace ici disponible. Les problèmes financiers récurrents, qui poussent Philippe à agir, sont eux bien mis en avant, même si pas suffisamment reliés à certaines décisions importantes.
En particulier, le procès intenté aux Templiers est bien trop vite expédié, comme l’affaire des brus royales. Enfin, je pense que certaines sources de la guerre de Cent ans auraient pu être davantage mises en lumière. Globalement, mes remarques souvent sur le dernier tiers du règne, qui aurait dû être davantage développé (avec un tome supplémentaire, ou alors en rognant sur quelques pages inutiles du début centrées sur l’enfance de Philippe).
Une lecture pas inintéressante (le dossier final, même succinct, est toujours un réel plus), mais qui souffre de quelques défauts.
On a là un polar relativement classique, conclu en deux tomes, globalement agréables à lire. La principale originalité de l’intrigue vient du cadre général dans laquelle elle prend place, à savoir sur le Titanic. C’est-à-dire que le lecteur sait « quand » tout ça va finir – mal en l’occurrence, ce qui ajoute un drame au drame du polar lui-même.
Le premier tome est intéressant, Seiter prenant vraiment son temps pour présenter les très nombreux protagonistes, les liens qui peuvent les lier. Ce tome d’exposition est vraiment long, mais sans longueur. C’est en tout cas plus dense et crédible que la présentation express des passagers de « La croisière s’amuse » !
Mais du coup, je suis sorti frustré par la rapidité avec laquelle l’histoire se conclut, certaines accélérations « expédiant » intrigue et sous-intrigues trop rapidement à mon goût. Le contraste avec le rythme du premier tome est saisissant. Comme si un tome supplémentaire avait au départ été envisagé, quelques contingences obligeant finalement les auteurs à conclure plus rapidement que prévu.
Bon, sinon ça se laisse lire, il y a pas mal d’intrigues secondaires – qui se relient finalement. On ne s’ennuie donc pas. Outre le fameux voyage « inaugural » du Titanic, Seiter utilise aussi l’histoire de Jack l’éventreur pour densifier son intrigue.
Quant au dessin de Brahy, il est très bon. Du classique léché qui convient très bien à ces aventures se déroulant au sein de la bonne société sur un paquebot de luxe (même si les « troisièmes classes » » ont aussi leur part du drame).
Un polar « historique » de bonne facture. Classique, efficace.
Lauzier est un auteur que j’aime assez. Je ne peux pas dire que je sois fan de son dessin, mais ça finit toujours par passer. Quant à la colorisation, sous « datée », elle est ici réduite au minimum.
C’est souvent un très bon observateur du monde qui l’entoure, et il arrive généralement toujours à faire passer un ou des messages critiques sous couvert d’humour. Les cadras, les années Giscard, passés à sa moulinette, prennent une autre couleur.
Il prend généralement le temps de planter le décor, d’y installer des personnages et de développer les relations qui les lient. Ici, ce ne sont que de simples gags, souvent en Noir et Blanc, rarement en couleur. Mais dessin et colorisation m’ont en tout cas donné ici l’impression d’avoir été « vite torchés », comme si ça avait pour but d’être publié dans un journal (même si à ma connaissance ce n’était pas le cas ?).
Je suis moins convaincu par ces gags que par les histoires plus longues que Lauzier a pu produire. C’est ici inégal – certains me laissant de marbre. D’autres sont mieux réussis, me faisant sourire. Je lui reconnais aussi d’avoir placé – une nouvelle fois – quelques critiques : contre le machisme, contre le sexisme, contre la novlangue absconse des managers et autres sortis de grandes écoles, contre la déshumanisation introduite par la gestion informatique et statistique du « personnel » et de l’entreprise en général. Bref, à bien y regarder, pour des choses écrites à la fin des années 1970, on a là un Lauzier très moderne, et plutôt en avance sur bon nombre « d’observateurs » médiatiques.
Note réelle 2,5/5.
Certainement une des bandes dessinées les plus tarées réalisées par Chabouté…
« Les Princesses aussi vont au petit coin » met en scène un patient qui s’est évadé d’un centre psychiatrique. Celui-ci va ensuite prendre en otages un couple à bord d’un combi VW. Ce trio va ensuite rouler vers… ben, je vous laisse découvrir…
Chabouté nous présente un road-movie plein de planches muettes où les regards, les mimiques et la gestuelle de ses personnages sont bien plus explicites et intéressants que des tonnes de dialogues ! Et cela est possible grâce au talent de cet auteur qui use d’une narration et d’un trait en noir et blanc irréprochables !
Bon, après, je ne classe pas ce one-shot parmi les meilleures réalisations de Chabouté parce que cette histoire, malgré un dénouement déconcertant, souffre tout de même de passages longuets et d’un thème central qui n’est pas si évident que ça à déchiffrer… Bref, on ne sait pas trop ce que l’auteur veut passer comme message(s).
Malgré ces défauts, « Les Princesses aussi vont au petit coin » mérite bien une lecture de votre part surtout si vous êtes un inconditionnel de Chabouté.
Il s'agit d'une des toute premières Bd de Hugdebert (alias Guillaume Berthelot) qui sera prépubliée dans Bédé Adult en 1987, et déja il propose son thème des trains qui reviendra souvent dans son oeuvre érotique, comme notamment dans Les Voluptés de l'Orient-Express. Les fantasmes ferroviaires avec leur symbolique d'excitation procurée par le roulis des trains et par l'espace confiné des compartiments à couchettes a beaucoup inspiré cet auteur dont j'ai toujours apprécié le dessin.
La bande n'a pas un scénario très développé, c'est les débuts de l'auteur qui se contente de lier une succession de scènes montrant des étreintes brûlantes par de très brefs intermèdes, Hugdebert fera preuve de plus de recherche scénaristique dans sa Bd suivante, Les Voluptés de l'Orient-Express. Au niveau graphique par contre, Hugdebert se montre plus séduisant, c'est un dessinateur pointilleux qui aime les décors soignés, et il multiplie angles et cadrages afin d'offrir une certaine originalité dans les positions érotiques, ces scènes sont soit très conventionnelles et classiques, soit plus recherchées, mais le résultat est toujours assez torride, c'est de la Bd pour adultes de bonne qualité, destinée à procurer une certaine excitation, avec un dessin très correct, bien que je le préfère lorsqu'il dessine en noir & blanc, et ce dessin qui ici est un peu irrégulier, s'améliorera grandement au fil des ans.
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Le Livre des merveilles
Ce sont les dessins qui m'ont attiré. Doux, nébuleux et comme issus d'un demi-sommeil, ils participent grandement à créer l'atmosphère de ce livre. Récit rapportant merveilles et aventures, il est difficile de démêler le totalement imaginaire de la simple exagération inspirée de faits réels. D'ailleurs le narrateur est-il sincère, se ment-il un peu à lui-même, ou nous ment-il à nous lecteurs tout simplement ? L'histoire est à la fois lente et dense, et me laisse une impression de saccades. Lente parce qu'en effet elle prend souvent son temps, et dans tous les cas traîne un lourd parfum d'onirisme. Dense parce que certains passages prennent des allures de résumé de journal de voyage. Et du fait de l'alternance de ces passages lents et denses, elle m'a laissé une impression de saccades. Le dessin est très doux, nébuleux. La palette de couleurs elle aussi est très douce. On pourrait même dire terne si ce terme n'était pas péjoratif. Mais un certain nombre de cases et de pages sont assez grandioses, ou tout simplement très belles. Plutôt dans les scènes et les paysages que dans les personnages, les deux personnages principaux n'étant tout de même pas très charismatiques d'apparence. Au final il m'a manqué quelque chose pour être plus transporté que cela. Ce récit a été certes agréable à lire, et j'ai beaucoup aimé le dessin, mais ma lecture m'a quand même laissé un peu sur le seuil, sans vraiment parvenir à m'embarquer dans ces aventures.
Bleed Them Dry
Une histoire d'immortels dans un monde cyberpunk, la ville d'Asylum va être le terrain d'une traque pas comme les autres. Un récit mené sur le tempo d'une enquête policière, un mystérieux tueur décime méthodiquement les Immortels, des vampires qui ont investi la Terre il y a mille ans. Nous sommes en 3333. Les inspecteurs Atticus Black et Harper Halloway sont sur les dents. Trahison et double-jeu vont accompagner nos deux policiers, jusqu'à les mettre dans des camps opposés. Un monde dominé par les Immortels, les humains ne servant que de réservoir de sang et les "batards", des hybrides, ont bien du mal à trouver leurs places au sein de la société. Un scénario qui ne ménage pas les effets de surprises. La narration linéaire est accrocheuse et le sang va couler à flot. Un récit qui mise tout sur l'action et qui ne développe pas assez les rouages de cette dystopie. Dommage. Visuellement, c'est très plaisant à regarder, en particulier les vues sur la mégalopole. Les personnages sont réussis avec une légère touche manga sur certains visages. Les couleurs sombres accentuent le climat thriller. La mise en page reste assez classique avec quelques découpages cinématographiques. Déplacer les vampires dans un univers futuriste ne renouvelle pas forcément le genre, ça reste du classique de chez classique. Dans l'ensemble, ça vaut un "pas mal".
Le Repas des hyènes
Un conte initiatique se passant en Afrique sympathique à lire. Le point fort est le dessin qui est une pure merveille à regarder. C'est le genre de style dynamique que j'adore, plusieurs scènes sont à coupés le souffle ! En revanche, le scénario est un peu moyen. Il y a de très bonnes scènes, mais aussi de moins bonnes. Le principal problème étant que ça part un peu dans tous les sens. C'est un peu trop décousu pour moi. Je comprends que c'est un récit sur un enfant qui grandit au fil des expériences, mais parfois on dirait que le scénariste improvisait un peu trop et ne savait pas où aller. Cela reste une lecture plaisante si on veut lire un récit se passant en Afrique sans les clichés coloniales. Je me souviens à une époque je trouvais les bandes dessinées se passant en Afrique ennuyeuse avant de me rendre compte que ce n'était pas l'Afrique qui m'ennuyait, mais les clichés issues de la mentalité des européens....
La Mort du subjonctif
Les amateurs d’Emmanuel Reuzé (dont je suis) se retrouveront en terrain connu dans ce petit opus. En effet, on a là une bonne dose – même si fatalement courte, format oblige – d’absurde. A mi-chemin entre la publicité musclée et la tirade virile de l’instructeur militaire (tendance « Full Metal Jacket »), nous avons là un type qui nous explique, sans trop de nuances, comment trouver son bonheur, la réussite : c’est-à-dire comment choisir sa bagnole et sa meuf ! Machiste, sexiste, la démonstration absurde est plutôt amusante à lire. Sans prétention, mais une petite lecture agréable.
Jeremy Brood
On retrouve dans cet album un peu tout ce qui fait le style Corben : de la SF, des ambiances stressantes et quelques scènes de fesse. Mais ici rien n’est réellement développé, ne prend le dessus sur les autres aspects. Le dessin, assez daté (les couleurs encore plus d’ailleurs) est assez typique de l’auteur, du moins dans sa version colorisée. Son trait hyper réaliste est toujours surprenant. Je note toutefois une nette baisse de niveau dans le dernier tiers, avec des passages presque flous, nettement moins jolis ou même lisibles. Quant à l’histoire, elle démarre comme un space opera, de la SF pure, jusqu’à l’arrivée sur la planète, qui est l’occasion pour Corben de dessiner toutes sortes de créatures et d’espèces extra-terrestres. Le scénario de Strnad (qui a beaucoup collaboré avec Corben) se laisse lire, même s’il n’est pas inoubliable. Pas de happy end en tout cas, on reste dans une ambiance assez noire. Achat réservé aux fans de Corben je pense. Note réelle 2,5/5.
Philippe le Bel
Traiter d’un règne relativement dense en un one-shot de 48 pages est une gageure, et j’ai souvent trouvé que ça ne marchait pas dans cette collection. Du coup je ressors de ma lecture un peu déçu, alors que la période m’intéresse. Gabella a choisi d’axer cette biographie sur la volonté de Philippe de poursuivre l’œuvre de construction administrative bien avancée sous Philippe Auguste et Louis IX. Surtout, il a insisté sur la lutte menée par Philippe pour s’affranchir de la tutelle papale. Pas inintéressant, mais ce bras de fer avec le pape est ici trop long, et va rebuter ceux qui ne connaissent pas suffisamment le sujet. En tout cas ça prend bien trop de place par rapport à l’espace ici disponible. Les problèmes financiers récurrents, qui poussent Philippe à agir, sont eux bien mis en avant, même si pas suffisamment reliés à certaines décisions importantes. En particulier, le procès intenté aux Templiers est bien trop vite expédié, comme l’affaire des brus royales. Enfin, je pense que certaines sources de la guerre de Cent ans auraient pu être davantage mises en lumière. Globalement, mes remarques souvent sur le dernier tiers du règne, qui aurait dû être davantage développé (avec un tome supplémentaire, ou alors en rognant sur quelques pages inutiles du début centrées sur l’enfance de Philippe). Une lecture pas inintéressante (le dossier final, même succinct, est toujours un réel plus), mais qui souffre de quelques défauts.
Les Fantômes du passé
On a là un polar relativement classique, conclu en deux tomes, globalement agréables à lire. La principale originalité de l’intrigue vient du cadre général dans laquelle elle prend place, à savoir sur le Titanic. C’est-à-dire que le lecteur sait « quand » tout ça va finir – mal en l’occurrence, ce qui ajoute un drame au drame du polar lui-même. Le premier tome est intéressant, Seiter prenant vraiment son temps pour présenter les très nombreux protagonistes, les liens qui peuvent les lier. Ce tome d’exposition est vraiment long, mais sans longueur. C’est en tout cas plus dense et crédible que la présentation express des passagers de « La croisière s’amuse » ! Mais du coup, je suis sorti frustré par la rapidité avec laquelle l’histoire se conclut, certaines accélérations « expédiant » intrigue et sous-intrigues trop rapidement à mon goût. Le contraste avec le rythme du premier tome est saisissant. Comme si un tome supplémentaire avait au départ été envisagé, quelques contingences obligeant finalement les auteurs à conclure plus rapidement que prévu. Bon, sinon ça se laisse lire, il y a pas mal d’intrigues secondaires – qui se relient finalement. On ne s’ennuie donc pas. Outre le fameux voyage « inaugural » du Titanic, Seiter utilise aussi l’histoire de Jack l’éventreur pour densifier son intrigue. Quant au dessin de Brahy, il est très bon. Du classique léché qui convient très bien à ces aventures se déroulant au sein de la bonne société sur un paquebot de luxe (même si les « troisièmes classes » » ont aussi leur part du drame). Un polar « historique » de bonne facture. Classique, efficace.
Les Cadres
Lauzier est un auteur que j’aime assez. Je ne peux pas dire que je sois fan de son dessin, mais ça finit toujours par passer. Quant à la colorisation, sous « datée », elle est ici réduite au minimum. C’est souvent un très bon observateur du monde qui l’entoure, et il arrive généralement toujours à faire passer un ou des messages critiques sous couvert d’humour. Les cadras, les années Giscard, passés à sa moulinette, prennent une autre couleur. Il prend généralement le temps de planter le décor, d’y installer des personnages et de développer les relations qui les lient. Ici, ce ne sont que de simples gags, souvent en Noir et Blanc, rarement en couleur. Mais dessin et colorisation m’ont en tout cas donné ici l’impression d’avoir été « vite torchés », comme si ça avait pour but d’être publié dans un journal (même si à ma connaissance ce n’était pas le cas ?). Je suis moins convaincu par ces gags que par les histoires plus longues que Lauzier a pu produire. C’est ici inégal – certains me laissant de marbre. D’autres sont mieux réussis, me faisant sourire. Je lui reconnais aussi d’avoir placé – une nouvelle fois – quelques critiques : contre le machisme, contre le sexisme, contre la novlangue absconse des managers et autres sortis de grandes écoles, contre la déshumanisation introduite par la gestion informatique et statistique du « personnel » et de l’entreprise en général. Bref, à bien y regarder, pour des choses écrites à la fin des années 1970, on a là un Lauzier très moderne, et plutôt en avance sur bon nombre « d’observateurs » médiatiques. Note réelle 2,5/5.
Les Princesses aussi vont au petit coin
Certainement une des bandes dessinées les plus tarées réalisées par Chabouté… « Les Princesses aussi vont au petit coin » met en scène un patient qui s’est évadé d’un centre psychiatrique. Celui-ci va ensuite prendre en otages un couple à bord d’un combi VW. Ce trio va ensuite rouler vers… ben, je vous laisse découvrir… Chabouté nous présente un road-movie plein de planches muettes où les regards, les mimiques et la gestuelle de ses personnages sont bien plus explicites et intéressants que des tonnes de dialogues ! Et cela est possible grâce au talent de cet auteur qui use d’une narration et d’un trait en noir et blanc irréprochables ! Bon, après, je ne classe pas ce one-shot parmi les meilleures réalisations de Chabouté parce que cette histoire, malgré un dénouement déconcertant, souffre tout de même de passages longuets et d’un thème central qui n’est pas si évident que ça à déchiffrer… Bref, on ne sait pas trop ce que l’auteur veut passer comme message(s). Malgré ces défauts, « Les Princesses aussi vont au petit coin » mérite bien une lecture de votre part surtout si vous êtes un inconditionnel de Chabouté.
Train de nuit
Il s'agit d'une des toute premières Bd de Hugdebert (alias Guillaume Berthelot) qui sera prépubliée dans Bédé Adult en 1987, et déja il propose son thème des trains qui reviendra souvent dans son oeuvre érotique, comme notamment dans Les Voluptés de l'Orient-Express. Les fantasmes ferroviaires avec leur symbolique d'excitation procurée par le roulis des trains et par l'espace confiné des compartiments à couchettes a beaucoup inspiré cet auteur dont j'ai toujours apprécié le dessin. La bande n'a pas un scénario très développé, c'est les débuts de l'auteur qui se contente de lier une succession de scènes montrant des étreintes brûlantes par de très brefs intermèdes, Hugdebert fera preuve de plus de recherche scénaristique dans sa Bd suivante, Les Voluptés de l'Orient-Express. Au niveau graphique par contre, Hugdebert se montre plus séduisant, c'est un dessinateur pointilleux qui aime les décors soignés, et il multiplie angles et cadrages afin d'offrir une certaine originalité dans les positions érotiques, ces scènes sont soit très conventionnelles et classiques, soit plus recherchées, mais le résultat est toujours assez torride, c'est de la Bd pour adultes de bonne qualité, destinée à procurer une certaine excitation, avec un dessin très correct, bien que je le préfère lorsqu'il dessine en noir & blanc, et ce dessin qui ici est un peu irrégulier, s'améliorera grandement au fil des ans.