L'originalité de la série est qu'elle se déroule sur la grande île de l'archipel des Chausey. "Grande" est beaucoup dire car elle est minuscule puisque l'on en fait le tour très rapidement.
Au large de Granville c'est une destination agréable pour les touristes. On y rencontre le silence et la solitude et je trouve que le scénario ne traduit pas assez l'exiguïté des lieux Cela aurait pu souligner l'ambiance de confinement qui règne sur l'île avec une population de quelques dizaines/centaines ? de personnes (même à cette époque).
La scénariste nous propose un drame intimiste assez peu crédible et assez trivial.
De même le choix d'une bichromie ocre/bleue ne rend pas justice à la majesté de la nature présente.
Le dessin en style crayonné n'apporte pas beaucoup de vie et de chaleur au récit. Je trouve que l'on verse plus dans une suite d'illustrations que dans un récit continu.
Une lecture très rapide avec très peu de dialogues pas spécialement dans mon centre d'intérêt. 2.5
Arcor, je connais depuis longtemps, surtout par "Docteur Sex" que je lisais dans Bédé Adult, qui fut édité chez Cap sous le titre de La Clinique de tous les désirs. Sous ce pseudo, se cachait Angelo di Marco, plus connu pour Nasdine Hodja dans Pif-Gadget et encore plus connu pour ses illustrations de une du journal de faits divers à sensation Détective. C'est là qu'il mit au point sa technique du dessin rehaussé au lavis, c'est dans ce style qu'il se lance en 1989 dans la BD pour adultes.
Ici, on a une jeune femme qui voudrait devenir une star de cinéma, Arcor explore cependant le milieu des peep shows et du cinéma porno avec une certaine fantaisie et une grande naïveté dans les dialogues ; je préfère cette bande à "Docteur Sex" qui était un peu plus perverse, il y a un effort de recherche dans un scénario autour de la jeune Eva qui doit passer par plein de tourments pour atteindre son but. Arcor dessine de beaux nus féminins avec un trait puissant rehaussé par le relief du lavis, ses femmes sont belles, et les situations semblent crédibles sur cet univers du cinéma pour adultes, avec certes une perversité évidente mais pas si dégradante que dans d'autres Bd. Cette bande fut prépubliée dans Bédé Adult vers 1994.
Loisel s'essaye à Mowgli version fillette et montagnarde. Il nous propose une fable à caractère écologique et merveilleuse un peu surprenante.
J'ai eu l'impression que le scénario hésitait entre plusieurs directions. Un conte merveilleux avec son message porteur de sagesse sur les notions de liberté, de tolérance à la différence ou de respect de la nature.
Une approche écologique engagée avec cette réintroduction de l'ours dans ces magnifiques Pyrénées. Un épisode réaliste avec le concept de sexualité sous-jacent mais peu crédible en ce qui concerne la petite Pyrénée. Car l'âge de la petite fille m'interroge.
Récupérée bébé dans les ruines, j'ai du mal à l'imaginer survivre toujours nue des années durant dans un climat si hostile.
J'ai trouvé le rythme assez lent et la fin quelque peu en queue de poisson.
J'ai bien aimé le graphisme de Sternis avec ses traits gras. Il développe un beau dynamisme. Il rend la nudité de Pyrénée acceptable, ce qui était un parti pris assez risqué et que je ne partage pas.
Mais j'ai vraiment beaucoup aimé l'ambiance majestueuse portée par les magnifiques dessins des paysages pyrénéens. C'est une véritable invite à la découverte de ce massif sauvage.
La mise en couleur correspond bien à ce que proposent les albums de Loisel. C'est bien à mon goût.
Une lecture assez plaisante malgré certains points sur lesquels j'ai tiqué.
Repéré grâce aux couvertures lors de leurs sorties, j’avais à chaque fois vite refermé les albums, rebuté par un graphisme bien peu chatoyant au 1er regard.
Finalement j’ai craqué lors d’une offre spéciale regroupant les 2 albums, un petit pari histoire de voir (toujours cette histoire de couvertures plein de promesse). Je ne regrette absolument pas.
Je découvre ainsi le travail de Monsieur le chien, son dessin est franchement peu folichon, un trait un peu raide, des couleurs osées … Honnêtement c’est limite hideux, en plus la narration est un peu décousue, plusieurs personnages, lieux souvent sur la même page, ça fait un rendu un peu « amateur ». MAIS car il en faut bien un, ça passe super bien dans notre cas, finalement on est jamais perdu et le trait possède un certain potentiel comique. Je ne dirais pas que le tout a du charme mais ça reste efficace et en parfaite adéquation avec l’histoire.
Les auteurs jouent avec les codes de la Fantasy : le héros naïf (et d’autres moins), des quêtes, de nombreuses rencontres, personnages et épreuves … avec un humour débile présent toutes les 3 cases. Tout n’est pas systématiquement réussi mais j’ai franchement bien rigolé dans l’ensemble, j’ai bien adhéré au ton.
Je conseille aux amateurs de fantasy et de trucs bien cons. C’est une parodie sans en être vraiment une, une bonne surprise pour moi, les auteurs y allant à fond. Dans le style, j’ai trouvé ça bien plus sympathique que ce que fait B-gnet.
L’intrigue se déroule durant la guerre de Trente ans, qui a ravagé l’Europe au début du XVIIème siècle. C’est une période très riche (contrairement à ce qui est écrit en début d’album c’est loin d’être seulement une guerre de religion), pas trop souvent traitée en BD, et rarement bien en tout cas. Un cadre historique et un sujet qui a priori m’attiraient.
Mais je suis sorti quelque peu déçu de ma lecture. En fait, je ne sais pas trop où voulaient en venir les auteurs. Le récit alterne les passages fantastiques (finalement minoritaires) et réalistes, une vision dure, âpre de la guerre (proche de la réalité, il n’y a qu’à voir la série de gravures contemporaines « Les malheurs de la guerre » de Jacques Calot) et un paradis coupée des tumultes de l’Histoire. Bref, j’ai trouvé ça bancal et globalement décevant.
La bande de mercenaires que nous suivons, avec ces masques, m’a décontenancé (pas assez fantastique ou pas assez réaliste et crédible). Comme m’est apparu totalement improbable ce jardin d’Eden préservé de la guerre (et de ses bruits - alors qu’elle se déroule à quelques kilomètres de l’autre côté de montagnes !), dans lequel semble régner une religion quasi antique et où apparaissent des fées. Il faut dire que Dubois au scénario, n’a pas pu s’en empêcher ! Le coup d’un territoire coupé du reste du monde par un étroit passage entre deux parois a déjà été vu et revu (dans un Alix, dans un Manos Kelly et j’en passe, sans que cela ne me le rende plus crédible).
Et puis, finalement, l’ensemble est trop linéaire, il y manque de la densité.
Le dessin de Kas m’a lui aussi décontenancé. Très chargé, presque baroque par moments (voir les premières cases), il aurait pu convenir à une vison macabre et dantesque de la guerre de Trente ans, comme à une vision fantastique douce chère à l’elficologue Dubois. L’intrigue n’ayant pas franchement choisi son camp, je l’ai du coup souvent trouvé à contre-courant. Alors que ce dessin est vraiment plein de qualités.
Bon, ça se laisse lire, mais je trouve qu’un angle d’attaque plus clair aurait aidé à mieux apprécier cette lecture.
Note réelle 2,5/5.
Une énième série post apocalypse, qui se laisse lire, avec quelques petites originalités qui la distinguent. A commencer par ces enfants « mutants », possédant des caractères animaliers (forte pilosité, dentition plus affirmée, agressivité impulsive, etc.), enfants qui déclenchent des réactions très diverses, mais sont souvent sources de conflits.
Nous suivons en particulier une de ces enfants, avec son père – aimant et protecteur, dans un univers plutôt assez dur. Le cliffhanger qui clôt ce premier tome promet quelques révélations ces deux personnages, et quelques relances.
Mais sinon j’ai trouvé que ça ronronnait un peu. Quelques montées d’adrénalines certes, mais globalement il y a des longueurs.
Quant au dessin, il est très bon, assez chouette, presque trop léché pour ce type de série.
Du pas mal pour le moment, à voir ce que la suite (qui commence à se faire attendre depuis plus de trois ans !) donnera.
Voilà une histoire dynamique, très rythmée. Pas un chef d’œuvre, mais une lecture détente plutôt sympathique.
Nous suivons deux pieds nickelés, sortes de hobos pas très futés, vivotant de menus larcins, et de quelques doux rêves (dont celui d’aller au paradis utopique de Whiskyville).
Poursuivis par un flic molosse, sauvage, assoiffé de vengeance et quelque peu déjanté (les deux loustics sont indirectement responsables de la mort – un peu débile ! – de sa femme) et ses deux acolytes, nos deux bonhommes croisent – et entrainent parfois avec eux dans leur périple – quelques personnages truculents : un roi des brigands, dirigeant une sorte de cour des miracles, des freaks fuyant leur « patron » (qui du coup s’allie aux flics en chasse). Partout où ils passent ça cogne, ça saigne, derrière eux les ruines !
Étrangement, la fin pourrait donner lieu à une suite – même si je ne pense pas que ce soit forcément une bonne idée, tant le rythme faiblissait un chouia sur la fin.
En tout cas, c’est un album sans prétention, mais très frais, à découvrir.
Des trois albums consacrés à ce pauvre Jean-Pierre (voir l’intégrale sortie aux éditions Dupuis dans la collection Aire Libre), c’est celui-ci qui m’aura le plus intéressé et touché.
Grégory Mardon nous relate une jeunesse ordinaire, avec ses grands drames et ses petites victoires. Jean-Pierre figure le nouveau venu qui va devoir se faire des copains, et s’habituer à un nouveau milieu, très rural dans le cas présent. C’est assez bien raconté à mes yeux, et souvent amusant sans être hilarant.
Techniquement, Grégory Mardon simplifie ici son trait, lui apportant de la sorte un soupçon de naïveté qui convient bien au sujet. L’album est bien construit et se lit avec plaisir.
Vraiment pas mal.
Deuxième volet consacré à ce pauvre Jean-Pierre, ce récit nous propose une intrigue déjà mieux structurée que sur « Corps à corps (Aire Libre) ». Malheureusement pour moi, l’un des personnages est tellement détestable qu’il m’a finalement plus énervé que diverti.
Sinon, Grégory Mardon fait toujours montre d’une belle maîtrise technique. Dessin agréable à lire, bon découpage, progression de l’histoire bien construite, quelques passages dans lesquels l’auteur se lâche. C’est bien fait, pas vraiment passionnant ni touchant à mes yeux mais soigné.
Pas mal, quoi, mais pas assez marquant ou touchant pour que je monte ma note au-delà d’un petit 3/5.
Pas mal du tout cette Bd, comme quoi certaines bandes très méconnues ou oubliées peuvent avoir des qualités et réserver de bonnes satisfactions, celle-ci en est la preuve.
Il s'agit de résoudre énigmes et mystères au sein de villes qui à chaque fois sont les véritables vedettes du récit, ainsi les villes participent pleinement à la narration par leur décor bien utilisé. L'épisode à Saint-Malo est superbe, le décor de la ville se prête parfaitement à ce genre d'enquête, et Laverdure se plait à restituer des coins que je connais très bien, cette ville intra-muros n'ayant pratiquement aucun secret pour moi, l'ayant arpentée de long en large.
Je ne connais pas Bruges, mais je devine que comme pour Saint-Malo et Strasbourg (que je connais assez bien aussi), ça sent l'authenticité, le dessinateur ayant dû bien se documenter à coups de clichés photographiques pour restituer la ville.
La série ressemble pourtant par son sujet à d'autres Bd de la même période et du même type comme Serge Morand, Les Aventures d'Anne et Charles, Loïc Francoeur ou Patrick Maudick... le scénario mêle le dynamisme, l'occultisme, l'humour et l'aventure à travers des personnages attachants ; j'aime bien les 2 frangines jolies et drôles, Lucie et Cécile, et ces enquêtes sortent un peu de l'ordinaire malgré une petite part de naïveté par endroits, c'est ce qui fait son charme.
Le dessin de Laverdure se révèle aussi bon que sur Fantômas, hésitant entre réalisme et humoristique, avec des décors soignés.
Dommage qu'il n'y ait eu que 3 récits, ça méritait d'aller un peu plus loin ; c'est le genre de Bd vintage qui ne paie pas de mine, mais qui procure un agréable moment de lecture.
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Bleu amer
L'originalité de la série est qu'elle se déroule sur la grande île de l'archipel des Chausey. "Grande" est beaucoup dire car elle est minuscule puisque l'on en fait le tour très rapidement. Au large de Granville c'est une destination agréable pour les touristes. On y rencontre le silence et la solitude et je trouve que le scénario ne traduit pas assez l'exiguïté des lieux Cela aurait pu souligner l'ambiance de confinement qui règne sur l'île avec une population de quelques dizaines/centaines ? de personnes (même à cette époque). La scénariste nous propose un drame intimiste assez peu crédible et assez trivial. De même le choix d'une bichromie ocre/bleue ne rend pas justice à la majesté de la nature présente. Le dessin en style crayonné n'apporte pas beaucoup de vie et de chaleur au récit. Je trouve que l'on verse plus dans une suite d'illustrations que dans un récit continu. Une lecture très rapide avec très peu de dialogues pas spécialement dans mon centre d'intérêt. 2.5
Eva - Naissance d'une star
Arcor, je connais depuis longtemps, surtout par "Docteur Sex" que je lisais dans Bédé Adult, qui fut édité chez Cap sous le titre de La Clinique de tous les désirs. Sous ce pseudo, se cachait Angelo di Marco, plus connu pour Nasdine Hodja dans Pif-Gadget et encore plus connu pour ses illustrations de une du journal de faits divers à sensation Détective. C'est là qu'il mit au point sa technique du dessin rehaussé au lavis, c'est dans ce style qu'il se lance en 1989 dans la BD pour adultes. Ici, on a une jeune femme qui voudrait devenir une star de cinéma, Arcor explore cependant le milieu des peep shows et du cinéma porno avec une certaine fantaisie et une grande naïveté dans les dialogues ; je préfère cette bande à "Docteur Sex" qui était un peu plus perverse, il y a un effort de recherche dans un scénario autour de la jeune Eva qui doit passer par plein de tourments pour atteindre son but. Arcor dessine de beaux nus féminins avec un trait puissant rehaussé par le relief du lavis, ses femmes sont belles, et les situations semblent crédibles sur cet univers du cinéma pour adultes, avec certes une perversité évidente mais pas si dégradante que dans d'autres Bd. Cette bande fut prépubliée dans Bédé Adult vers 1994.
Pyrénée
Loisel s'essaye à Mowgli version fillette et montagnarde. Il nous propose une fable à caractère écologique et merveilleuse un peu surprenante. J'ai eu l'impression que le scénario hésitait entre plusieurs directions. Un conte merveilleux avec son message porteur de sagesse sur les notions de liberté, de tolérance à la différence ou de respect de la nature. Une approche écologique engagée avec cette réintroduction de l'ours dans ces magnifiques Pyrénées. Un épisode réaliste avec le concept de sexualité sous-jacent mais peu crédible en ce qui concerne la petite Pyrénée. Car l'âge de la petite fille m'interroge. Récupérée bébé dans les ruines, j'ai du mal à l'imaginer survivre toujours nue des années durant dans un climat si hostile. J'ai trouvé le rythme assez lent et la fin quelque peu en queue de poisson. J'ai bien aimé le graphisme de Sternis avec ses traits gras. Il développe un beau dynamisme. Il rend la nudité de Pyrénée acceptable, ce qui était un parti pris assez risqué et que je ne partage pas. Mais j'ai vraiment beaucoup aimé l'ambiance majestueuse portée par les magnifiques dessins des paysages pyrénéens. C'est une véritable invite à la découverte de ce massif sauvage. La mise en couleur correspond bien à ce que proposent les albums de Loisel. C'est bien à mon goût. Une lecture assez plaisante malgré certains points sur lesquels j'ai tiqué.
Poussin-bleu
Repéré grâce aux couvertures lors de leurs sorties, j’avais à chaque fois vite refermé les albums, rebuté par un graphisme bien peu chatoyant au 1er regard. Finalement j’ai craqué lors d’une offre spéciale regroupant les 2 albums, un petit pari histoire de voir (toujours cette histoire de couvertures plein de promesse). Je ne regrette absolument pas. Je découvre ainsi le travail de Monsieur le chien, son dessin est franchement peu folichon, un trait un peu raide, des couleurs osées … Honnêtement c’est limite hideux, en plus la narration est un peu décousue, plusieurs personnages, lieux souvent sur la même page, ça fait un rendu un peu « amateur ». MAIS car il en faut bien un, ça passe super bien dans notre cas, finalement on est jamais perdu et le trait possède un certain potentiel comique. Je ne dirais pas que le tout a du charme mais ça reste efficace et en parfaite adéquation avec l’histoire. Les auteurs jouent avec les codes de la Fantasy : le héros naïf (et d’autres moins), des quêtes, de nombreuses rencontres, personnages et épreuves … avec un humour débile présent toutes les 3 cases. Tout n’est pas systématiquement réussi mais j’ai franchement bien rigolé dans l’ensemble, j’ai bien adhéré au ton. Je conseille aux amateurs de fantasy et de trucs bien cons. C’est une parodie sans en être vraiment une, une bonne surprise pour moi, les auteurs y allant à fond. Dans le style, j’ai trouvé ça bien plus sympathique que ce que fait B-gnet.
Les Sans-Visages
L’intrigue se déroule durant la guerre de Trente ans, qui a ravagé l’Europe au début du XVIIème siècle. C’est une période très riche (contrairement à ce qui est écrit en début d’album c’est loin d’être seulement une guerre de religion), pas trop souvent traitée en BD, et rarement bien en tout cas. Un cadre historique et un sujet qui a priori m’attiraient. Mais je suis sorti quelque peu déçu de ma lecture. En fait, je ne sais pas trop où voulaient en venir les auteurs. Le récit alterne les passages fantastiques (finalement minoritaires) et réalistes, une vision dure, âpre de la guerre (proche de la réalité, il n’y a qu’à voir la série de gravures contemporaines « Les malheurs de la guerre » de Jacques Calot) et un paradis coupée des tumultes de l’Histoire. Bref, j’ai trouvé ça bancal et globalement décevant. La bande de mercenaires que nous suivons, avec ces masques, m’a décontenancé (pas assez fantastique ou pas assez réaliste et crédible). Comme m’est apparu totalement improbable ce jardin d’Eden préservé de la guerre (et de ses bruits - alors qu’elle se déroule à quelques kilomètres de l’autre côté de montagnes !), dans lequel semble régner une religion quasi antique et où apparaissent des fées. Il faut dire que Dubois au scénario, n’a pas pu s’en empêcher ! Le coup d’un territoire coupé du reste du monde par un étroit passage entre deux parois a déjà été vu et revu (dans un Alix, dans un Manos Kelly et j’en passe, sans que cela ne me le rende plus crédible). Et puis, finalement, l’ensemble est trop linéaire, il y manque de la densité. Le dessin de Kas m’a lui aussi décontenancé. Très chargé, presque baroque par moments (voir les premières cases), il aurait pu convenir à une vison macabre et dantesque de la guerre de Trente ans, comme à une vision fantastique douce chère à l’elficologue Dubois. L’intrigue n’ayant pas franchement choisi son camp, je l’ai du coup souvent trouvé à contre-courant. Alors que ce dessin est vraiment plein de qualités. Bon, ça se laisse lire, mais je trouve qu’un angle d’attaque plus clair aurait aidé à mieux apprécier cette lecture. Note réelle 2,5/5.
Amazing Grace
Une énième série post apocalypse, qui se laisse lire, avec quelques petites originalités qui la distinguent. A commencer par ces enfants « mutants », possédant des caractères animaliers (forte pilosité, dentition plus affirmée, agressivité impulsive, etc.), enfants qui déclenchent des réactions très diverses, mais sont souvent sources de conflits. Nous suivons en particulier une de ces enfants, avec son père – aimant et protecteur, dans un univers plutôt assez dur. Le cliffhanger qui clôt ce premier tome promet quelques révélations ces deux personnages, et quelques relances. Mais sinon j’ai trouvé que ça ronronnait un peu. Quelques montées d’adrénalines certes, mais globalement il y a des longueurs. Quant au dessin, il est très bon, assez chouette, presque trop léché pour ce type de série. Du pas mal pour le moment, à voir ce que la suite (qui commence à se faire attendre depuis plus de trois ans !) donnera.
Sur la route de Whiskyville
Voilà une histoire dynamique, très rythmée. Pas un chef d’œuvre, mais une lecture détente plutôt sympathique. Nous suivons deux pieds nickelés, sortes de hobos pas très futés, vivotant de menus larcins, et de quelques doux rêves (dont celui d’aller au paradis utopique de Whiskyville). Poursuivis par un flic molosse, sauvage, assoiffé de vengeance et quelque peu déjanté (les deux loustics sont indirectement responsables de la mort – un peu débile ! – de sa femme) et ses deux acolytes, nos deux bonhommes croisent – et entrainent parfois avec eux dans leur périple – quelques personnages truculents : un roi des brigands, dirigeant une sorte de cour des miracles, des freaks fuyant leur « patron » (qui du coup s’allie aux flics en chasse). Partout où ils passent ça cogne, ça saigne, derrière eux les ruines ! Étrangement, la fin pourrait donner lieu à une suite – même si je ne pense pas que ce soit forcément une bonne idée, tant le rythme faiblissait un chouia sur la fin. En tout cas, c’est un album sans prétention, mais très frais, à découvrir.
Leçon de choses
Des trois albums consacrés à ce pauvre Jean-Pierre (voir l’intégrale sortie aux éditions Dupuis dans la collection Aire Libre), c’est celui-ci qui m’aura le plus intéressé et touché. Grégory Mardon nous relate une jeunesse ordinaire, avec ses grands drames et ses petites victoires. Jean-Pierre figure le nouveau venu qui va devoir se faire des copains, et s’habituer à un nouveau milieu, très rural dans le cas présent. C’est assez bien raconté à mes yeux, et souvent amusant sans être hilarant. Techniquement, Grégory Mardon simplifie ici son trait, lui apportant de la sorte un soupçon de naïveté qui convient bien au sujet. L’album est bien construit et se lit avec plaisir. Vraiment pas mal.
Incognito
Deuxième volet consacré à ce pauvre Jean-Pierre, ce récit nous propose une intrigue déjà mieux structurée que sur « Corps à corps (Aire Libre) ». Malheureusement pour moi, l’un des personnages est tellement détestable qu’il m’a finalement plus énervé que diverti. Sinon, Grégory Mardon fait toujours montre d’une belle maîtrise technique. Dessin agréable à lire, bon découpage, progression de l’histoire bien construite, quelques passages dans lesquels l’auteur se lâche. C’est bien fait, pas vraiment passionnant ni touchant à mes yeux mais soigné. Pas mal, quoi, mais pas assez marquant ou touchant pour que je monte ma note au-delà d’un petit 3/5.
Les Chroniques de l'Impossible
Pas mal du tout cette Bd, comme quoi certaines bandes très méconnues ou oubliées peuvent avoir des qualités et réserver de bonnes satisfactions, celle-ci en est la preuve. Il s'agit de résoudre énigmes et mystères au sein de villes qui à chaque fois sont les véritables vedettes du récit, ainsi les villes participent pleinement à la narration par leur décor bien utilisé. L'épisode à Saint-Malo est superbe, le décor de la ville se prête parfaitement à ce genre d'enquête, et Laverdure se plait à restituer des coins que je connais très bien, cette ville intra-muros n'ayant pratiquement aucun secret pour moi, l'ayant arpentée de long en large. Je ne connais pas Bruges, mais je devine que comme pour Saint-Malo et Strasbourg (que je connais assez bien aussi), ça sent l'authenticité, le dessinateur ayant dû bien se documenter à coups de clichés photographiques pour restituer la ville. La série ressemble pourtant par son sujet à d'autres Bd de la même période et du même type comme Serge Morand, Les Aventures d'Anne et Charles, Loïc Francoeur ou Patrick Maudick... le scénario mêle le dynamisme, l'occultisme, l'humour et l'aventure à travers des personnages attachants ; j'aime bien les 2 frangines jolies et drôles, Lucie et Cécile, et ces enquêtes sortent un peu de l'ordinaire malgré une petite part de naïveté par endroits, c'est ce qui fait son charme. Le dessin de Laverdure se révèle aussi bon que sur Fantômas, hésitant entre réalisme et humoristique, avec des décors soignés. Dommage qu'il n'y ait eu que 3 récits, ça méritait d'aller un peu plus loin ; c'est le genre de Bd vintage qui ne paie pas de mine, mais qui procure un agréable moment de lecture.