Un peu déçu par cet album parce que j'avais adoré les derniers albums de Fabien Toulmé. Je pense que j'aime mieux lorsqu'il raconte des faits réels que lorsqu'il fait de la pure fiction.
Je me retrouve dans l'avis de Ro. Le récit se laisse lire, mais c'est un peu trop long et surtout je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture. Ce qui m'a surtout marqué est que l'héroïne laisse son petit ami pour une raison qui me semble un peu futile. Le gars ne veut pas l'accompagner dans son road-trip avec sa grand-mère ce qui me semble normal vu que c'est pas sa grand-mère et qu'il a des trucs à faire. Je vois pas ce qu'il pourrait apporter de plus au voyage. Bref, c'est une des raisons de briser un couple la plus enfantine que j'ai vue dans une fiction.
Sinon, le dessin de Toulmé est toujours aussi excellent et la narration fluide fait en sorte que ça se lit tout de même vite, mais bon cela fait tout de même plus d'une heure de lecture au minimum et comme je n'ai pas trouvé cela extraordinaire je ne pense pas relire cet album un jour.
Je pense que les trois lignes qui constituent le chapeau de la fiche-série de Zéro absolu sont la meilleure synthèse sur cette saga. Cette trilogie de Marazano et Bec est effectivement une bonne découverte... à condition de s'accrocher !
Dire que je n'ai pas compris grand-chose pendant la lecture du tome 1 serait un euphémisme... Le tome 2 commence déjà à revenir vers quelque chose d'un peu plus traditionnel, et le tome 3 totalement, ce qui le rend vraiment agréable à lire, outre le fait qu'il permet de recoller quelques pièces (assez peu, toutefois). Il n'empêche qu'au-delà de cette progression positive, Marazano se plaît à complexifier inutilement sa narration. Le récit est sans cesse entrecoupé d'images insérées qui n'ont aucun rapport apparent avec le scénario. Et même après la conclusion de la saga, je ne comprends pas à quoi servent ces images qui perturbent de manière inopportunes la narration. On comprend le lien qu'elles ont, mais on ne comprend absolument pas pourquoi la mettre ici, à cet endroit précis, simultanément à une ligne de dialogue qui parle de tout autre chose...
De manière générale, d'ailleurs, tous les liens avec d'autres oeuvres, particulièrement Le Maître et Marguerite est souvent abscons si on ne les connaît pas. Pourquoi faire un rappel systématique des nazis et de la Shoah, par exemple ? D'accord, il y a un lien ténu, mais le thème abordé est beaucoup plus vaste que la période nazie, et pourrait largement être traité par d'autres périodes historiques. Cela n'est fait qu'au travers du roman de Boulgakov, mais de manière trop succincte pour qu'on en comprenne l'utilité. A voir dans une éventuelle prochaine lecture...
Du côté du dessin, j'ai eu le même coup de cœur qu'à la lecture de Sanctuaire. Christophe Bec a des qualités en tant que scénariste, mais en tant que dessinateur, il fait des prodiges ! Hormis le fait qu'on a parfois du mal à repérer qui est qui (la faute, également, à une caractérisation trop faible des personnages), le dessin est puissant, et crée une atmosphère fascinante. Je trouve juste dommage que Bec n'ait pas davantage recours à des cases très grandes qui prennent presque toute la page pour faire quelque chose d'encore plus grandiose.
Au bilan, c'est une impression plutôt positive que je tire de cette lecture. Mais il y a quand même une légère déception du fait que je ne m'attendais pas à devoir me battre pour entrer dans cette histoire. Simplement, je suis content de m'être battu car, finalement, le jeu en valait la chandelle. Je m'interroge néanmoins sur la pertinence d'une narration aussi confuse et éclatée, mais j'attendrais une seconde lecture pour me prononcer dessus !
J'ai lu la série sous sa forme intégrale pour les 4 premiers tomes, soit deux intégrales composées de deux tomes chacun. Puis le cinquième tome, consacré à Spider-man.
En réalité, les tomes 1à 3 forment un ensemble, inégal, j'en parlerai plus bas. Puis le tome 4, consacré aux 4 Fantastiques, s'il se situe dans le même univers, peut se prendre comme un one-shot dérivé. Le tome 5, focalisé sur Spider-man donc, est aussi un one-shot dérivé mais il se situe dans la continuité directe du tome 3, même s'il s'en dégage assez rapidement. Vous suivez ?
Pour l'avis qui va suivre, je décomposerai mon babillage en quatre sous-parties :
- la première se consacrera aux tomes 1 et 2 (intégrale 1), c'est l'arc que j'ai préféré, de loin.
- la deuxième sera focalisé sur le tome 3 (début de l'intégrale 2), suite des tomes 1 et 2, mais en bien moins réussie.
- la troisième parlera du tome 4 (fin de l'intégrale 2), le moins bon selon moi.
- enfin, la quatrième reviendra sur le tome 5, Spider-man 1602, plutôt bon.
1. Nous plongeons dans l'Angleterre du XVIIè siècle (1602 !) pendant le règne d'Elizabeth première du nom. J'ai vraiment beaucoup apprécié être plongé dans cet univers à rechercher les figures les plus emblématiques de Marvel. Sir Nicolas Fury en espion au service de la royauté, Matthew Murdoch (Daredevil) en ménestrel-espion à la solde de Fury, Peter Parquagh (Spiderman) en valet de Fury, Docteur Strange en médecin (et un peu plus) de la reine, Thor (son arrivée est peut-être la plus réussie de l'ensemble), etc.. C'est vraiment une sensation agréable que de rechercher ces personnages et d'essayer de retrouver les ressemblances avec ceux que nous connaissons dans les productions modernes. L'histoire est plutôt bien foutue, la reine va mourir et les jeux de pouvoir quant à sa succession se mettent en place. Les Vengeurs en sont les garde-fous. En même temps à tout cela, la première enfant colon à être née dans le Nouveau-Monde arrive sur le vieux continent affublée d'un garde du corps indien, vrai Américain s'il en est... Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler la suite, quelques surprises attendent les lecteurs, certaines originales (Thor mes amis !), d'autres plus convenues. Néanmoins, l'ensemble se tient et se lit agréablement, même si c'est un peu verbeux, comme souvent avec Gaiman, pour le meilleur et des fois pour... du moins meilleur. Le dessin est bon, bien qu'un peu trop informatisé pour moi pour certaines planches dans lesquelles la couleur n'est franchement pas très jolie alors que bizarrement elle l'est beaucoup plus ailleurs (problème de timing dans la livraison des planches ?). Bref, deux tomes de calibre intéressant. On a envie de lire la suite. On n'est pas dans un chef-d’œuvre, bien que naïvement j'y ai cru à l'époque, mais ça se tient plutôt bien.
2. Nos héros s'embarquent pour le Nouveau-Monde. Un Nouveau-Monde dans lequel les dinosaures n'ont pas disparu (WTF ?). Je suis plutôt bon client en matière d'inventivité scénaristique, vraiment. Mais là, non, ça ne passe pas. Pourquoi les dinos seraient restés en Amérique et non en Europe ? Je ne saisis pas... Bref, ce tome 3 m'a semblé plus brouillon que les deux précédents. J'ai eu du mal à arriver au bout. La transposition de l'univers élisabéthain des deux premiers tomes en Amérique ne m'a pas convaincu. On y perd beaucoup à vrai dire au niveau ambiance. J'ai l'impression que l'on retombe un peu dans des travers déjà vus chez Marvel, un scénario un peu feignant une fois la (bonne) idée de départ lancée. Ici aussi, je ne dirai trop rien sur l'avancement du scénario afin de pas spoiler les futurs lecteurs mais, bon, qu'est ce qu'il est capillotracté !
3. Au tour des 4F d'entrer en scène (bien qu'ils étaient déjà présent avant, sans les voir). Déjà, je n'ai jamais apprécié les 4F, je les trouve ridicules. Et même si le scénario de ce tome 4 est plutôt efficace, j'avoue que jamais lors de ma lecture, je n'ai pu accrocher un tant soit peu à ce que j'avais sous les yeux. Bref, c'est un tome que j'enlèverai facilement d'une relecture si relecture il y a un jour.
4. Fin du projet 1602 avec un one-shot consacré à mon personnage préféré de Marvel, l'homme-araignée. L'histoire reprend là où le tome 3 nous avait laissé. Rapidement, il est à nouveau transposé sur le vieux continent. Et ça marche plutôt bien, comme par hasard. L'ambiance du début revient et le scénar' se tient. Après, mon faible pour Spider-man me rend peut-être moins objectif. Néanmoins, j'ai l'impression que Peter Parquagh est bien cerné par les scénaristes.
Que dire sur cette bd pour conclure ?
Inégale évidemment. Et c'est dommage car le point de départ est intéressant. Je me répète, l'ambiance des premiers tomes et le contexte géopolitique de l'Europe du XVIIè auraient mérité une plus grande attention.
Je laisse ma note à 3 - j'ai vraiment hésité à mettre 2 - pour l'originalité du début et l'enquête dans laquelle est plongé le lecteur pour découvrir quel super-héros se cache derrière les personnages présentés.
C'est pas compliqué non plus mais, pour certains, ça vaut le coup (de marteau) !
Une bonne vieille Bd jeunesse comme je les aime et comme il y en avait beaucoup de ce type dans les années 60, de temps en temps, ça fait du bien ! Je m'aperçois que je ne l'avais pas encore avisée...
Publiée dès 1960 dans le journal Spirou, c'est la première bande de Deliège juste avant la création de Bobo ; parfois titrée "Théophile et Philibert" ou parfois simplement "Théophile", la bande ne connaîtra que 3 récits longs à suivre dans le journal, Deliège étant obligé de l'abandonner à cause du succès de Bobo. J'avoue honnêtement que je la préférais à Bobo que j'ai toujours trouvée moins amusante et surtout très répétitive avec ses multiples évasions.
Le dessin est déja très sympathique, bien affirmé, avec un trait hésitant entre ceux de Peyo et Mittéï, mais qui va vite trouver son style. Alors certes, c'est de l'humour bon enfant, avec des gags un peu faciles et des situations complètement abracadabrantes, et aujourd'hui je conçois que cet esprit typique d'une époque, et plus particulièrement d'une époque Spirou, soit un peu obsolète, d'où le fait que la bande est oubliée. C'est bien que le Coffre à BD, petit éditeur habitué à ressusciter des Bd de Spirou ou Tintin, ait édité les 3 récits. En tout cas, je préfère relire ce genre de petite bande qui ne paie pas de mine plutôt que lire ces Bd humoristiques modernes qui ne me parlent pas, j'y retrouve un peu de mon enfance et ça me fait du bien.
B-gnet est un auteur que j’aime bien. Il a publié de nombreux albums, c’est assez éclectique, même si la plupart d’entre eux baignent dans un absurde plus ou moins affirmé.
C’est le cas ici, où il parodie des personnages littéraires. J’ai par contre trouvé l’ensemble inégal, et quelque peu en retrait de ce qu’il a pu publier récemment. Je n’ai pas accroché à son délire sur Macbeth ou à sa version débile de L’île au trésor.
Par contre, les histoires autour de Robin des bois et de l’inspecteur Nottingham (seuls personnages a avoir droit à plusieurs histoires) sont amusantes, comme peut l’être la première histoire, parodiant Cyrano de Bergerac (B-gnet poussant le vice jusqu’à faire parler tous les personnages en vers, comme l’original, pourtant ici passablement modifié !).
Une lecture amusante, mais pas autant que je l’espérais. Mais ça reste quand même un n’importe quoi qui pourrait plaire aux amateurs d’absurde et de parodie décalées.
Note réelle 2,5/5.
Le dessin est assez simple, et je ne suis pas fan des traits des personnages. Mais finalement ça passe.
Même bilan concernant « l’histoire ». Les premières pages m’avaient laisser craindre une mièvrerie et/ou un truc lourd sur les illusions communistes qui s’estompent. En fait la narration, en petits chapitres thématiques, est agréable, et les anecdotes qui finissent par brosser le portrait de l’auteur (durant sa période ado, dans les années 1970 jusqu’au début des années 1980).
Mais tout est vu sous le prisme du militantisme de ses parents, dont il a tôt accompagné les activités (collage d’affiches, nettoyage du local du parti, préparation des manifestations et participation à celles-ci, etc.). Car ses parents ont été des militants communistes hyper engagés (à Villeurbanne, dans la région lyonnaise), de toutes les activités, de tous les rêves – et, partant, de toutes les désillusions, évoquées en fin d’album, après l’Union de la gauche, la victoire de Mitterrand et le délitement du parti, voire de l’idéal communiste, ceci arrivant au moment où l’auteur quittait l’adolescence pour entrer dans l’âge adulte, avec d’autres préoccupations qui venaient concurrencer l’engagement militant.
Même si l’album n’est pas inoubliable, j’ai trouvée touchante, et en tout cas intéressante la présentation du travail de militant, chronophage, mais aussi donnant un but, un souffle à des vies « ordinaires ».
C’est finalement une lecture légère, pas exempte de défauts, mais globalement sympathique, l’auteur quittant l’enfance au moment où le parti que lui et ses parents avaient défendu entrait dans celui d’une vieillesse pas vraiment heureuse.
Je ne vais pas bouder mon plaisir puisque j’ai exactement eu ce à quoi je m’attendais.
Tout d’abord, Yves Swolfs au scénario nous offre un récit bien dans la lignée de Durango. On retrouve le redoutable pistolero encore jeune adolescent mais déjà solitaire (on ne saura rien de ses parents sinon qu’il les a quittés). Son sens de la justice est déjà bien présent et il a l’art de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment, mais suffisamment d’intelligence et de dextérité pour se sortir des mauvais pas dans lesquels il se fourre. Le contexte est très classique et plaira aux amateurs de western spaghetti. Les rebondissements tombent à point nommé, la lecture est fluide, les scènes d’action se succèdent alors même que l’intrigue est suffisamment complexe pour retenir notre attention durant les trois tomes qui la composent.
Ensuite vient le dessinateur. J’avoue un gros faible pour Roman Surzhenko, découvert sur La jeunesse de Thorgal et dont j’aime la finesse du trait et le classicisme de la mise en page. Il opte ici pour un style très proche de celui de Swolfs, et la similarité des genres est encore accentuée par la colorisation de Jackie De Gennaro. Franchement, on se croirait dans un album entièrement signé Yves Swolfs. Mais un Swolfs au meilleur de sa forme et non une pâle copie !
Bien sûr, il y a un côté mercantile à sortir ainsi un triptyque consacré à la jeunesse d’un personnage déjà connu mais, dans le cas présent, je trouve dans cette œuvre tout ce que j’espérais. C’est sans grosse surprise mais efficace. Pas mal, quoi.
L’album commence par un cours dans une université anglaise, en 1969, par le grand historien anglais Hobsbawn (dont j’apprécie par ailleurs les travaux), qui explique à ses étudiants une typologie des bandits, dans une version assez machiste et sexiste de l’histoire, en tout cas en occultant le rôle déterminant que certaines femmes ont pu jouer dans ce genre d’entreprise. Puis l’histoire de Marion du Faouët vient contredire cette présentation.
C’est d’ailleurs le principal mérite de cet album de nous faire découvrir une « chef de bande » en jupon qui, par certains côtés et quelques « valeurs », pourrait être comparée au Robin des bois de la légende. En effet, elle trouve refuge dans les bois, sa bande rançonne essentiellement les plus riches qu’eux, et mènent quelques opérations de vague redistribution.
L’histoire est fortement ancrée dans la Bretagne profonde du deuxième quart du XVIIIème siècle. C’est presque un album régionaliste militant (soutenu pour sa publication par la région Bretagne), avec force utilisation de la langue bretonne, et nombreux rappels de l’histoire et du folklore local.
De fait, la narration a un côté un peu suranné, et le sous-titre déjà montre qu’on ne va pas vers une histoire trop alambiquée c’est parfois un peu naïf et convenu (et le dessin – pas mon truc, mais il est quand même très lisible) accentue cet aspect « amateur » de l’ensemble (même si c’est sûrement une erreur).
Le personnage m’a intéressé, le contexte aussi un petit peu, mais je n’ai pas été emballé par la narration. Mais cette Marion mérite quand même d’émerger des oubliettes de l’histoire. Pour son histoire propre, mais aussi parce qu’elle invalide la thèse d’Hobsbawn et va vers la tendance actuelle (en partie salutaire) de revisiter l’histoire sous des angles différents, en s’intéressant à des acteurs souvent injustement ignorés.
En 1999, l'historien américain de gauche Howard Zinn imagine une pièce en un acte sur le retour de Karl Marx dans le monde moderne pour une journée et l'an dernier une autrice française l'a adaptée en bande dessinée.
J'ai trouvé le résultat pas mal sans être exceptionnel. Le constat que fait Marx sur le monde capitaliste moderne est vraiment déprimant, surtout que la situation s'est détériorée depuis la fin des années 90 ! En plus de cracher contre la société moderne, Marx nous raconte sa vie. La partie biographie est intéressante, même si rien n'est très développé.
En fait, c'est le problème du récit en général : tout est léger, on voit que c'est un condensé de la pensée de Marx et ça tourne souvent un peu en banalité pour n'importe quel lecteur qui connait déjà les dérives du système capitalisme. Il y a plusieurs trucs qui ne sont pas vraiment approfondis. Par exemple, il dit à plusieurs reprises que l'URSS n'était pas du vrai communisme, mais il n'explique pas pourquoi hormis qu'apparemment un vrai communiste ne peut jamais être un salaud comme Staline. J'ai un peu l'impression que c'est le genre de lecture politique qui prêche déjà des convertis. En tout cas, moi je ne me sens pas devenir marxiste après avoir lu cet album, même si j'étais souvent d'accord avec le discours de Marx !
Le dessin est correct. Il illustre bien le propos et l'autrice évite le piège de faire bouger les personnages principaux comme s'ils étaient des acteurs de théâtre, un truc que je déteste dans les adaptations de pièces de théâtres en BD.
Revival continue sa politique de réédition du patrimoine BD oubliée par cette bande dessinée argentine qui n'avait jamais été publiée en français même si c'est fait par des gros noms (Trillo et Breccia père).
Le principe de ses histoires courtes est simple : Cornélius Dark est enfermé en prison pour on ne sait quelle raison (ça a été publié durant la dictature en argentine) et il s'évade en imaginant des récits et au fil du temps il ne sait même plus si ce qu'il imagine est vrai ou non. J'ai trouvé la qualité des scénarios un peu inégale, certaines sont tout de même un peu trop convenues, notamment celle qui se passe durant la Révolution française. Trillo était un scénariste débutant durant la conception de ses récits et disons que ça se voit un peu.
Le point fort vient du noir et blanc superbe de Breccia qui est totalement adapté pour ce genre de récits étranges. J'aime bien ce style même si quelques cases sont un peu illisibles. Il faut dire qu'avec lui, il faut prendre son temps pour bien regarder le dessin.
Je conseille cet album aux fans absolu du dessinateur.
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Suzette ou le grand amour
Un peu déçu par cet album parce que j'avais adoré les derniers albums de Fabien Toulmé. Je pense que j'aime mieux lorsqu'il raconte des faits réels que lorsqu'il fait de la pure fiction. Je me retrouve dans l'avis de Ro. Le récit se laisse lire, mais c'est un peu trop long et surtout je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture. Ce qui m'a surtout marqué est que l'héroïne laisse son petit ami pour une raison qui me semble un peu futile. Le gars ne veut pas l'accompagner dans son road-trip avec sa grand-mère ce qui me semble normal vu que c'est pas sa grand-mère et qu'il a des trucs à faire. Je vois pas ce qu'il pourrait apporter de plus au voyage. Bref, c'est une des raisons de briser un couple la plus enfantine que j'ai vue dans une fiction. Sinon, le dessin de Toulmé est toujours aussi excellent et la narration fluide fait en sorte que ça se lit tout de même vite, mais bon cela fait tout de même plus d'une heure de lecture au minimum et comme je n'ai pas trouvé cela extraordinaire je ne pense pas relire cet album un jour.
Zéro absolu
Je pense que les trois lignes qui constituent le chapeau de la fiche-série de Zéro absolu sont la meilleure synthèse sur cette saga. Cette trilogie de Marazano et Bec est effectivement une bonne découverte... à condition de s'accrocher ! Dire que je n'ai pas compris grand-chose pendant la lecture du tome 1 serait un euphémisme... Le tome 2 commence déjà à revenir vers quelque chose d'un peu plus traditionnel, et le tome 3 totalement, ce qui le rend vraiment agréable à lire, outre le fait qu'il permet de recoller quelques pièces (assez peu, toutefois). Il n'empêche qu'au-delà de cette progression positive, Marazano se plaît à complexifier inutilement sa narration. Le récit est sans cesse entrecoupé d'images insérées qui n'ont aucun rapport apparent avec le scénario. Et même après la conclusion de la saga, je ne comprends pas à quoi servent ces images qui perturbent de manière inopportunes la narration. On comprend le lien qu'elles ont, mais on ne comprend absolument pas pourquoi la mettre ici, à cet endroit précis, simultanément à une ligne de dialogue qui parle de tout autre chose... De manière générale, d'ailleurs, tous les liens avec d'autres oeuvres, particulièrement Le Maître et Marguerite est souvent abscons si on ne les connaît pas. Pourquoi faire un rappel systématique des nazis et de la Shoah, par exemple ? D'accord, il y a un lien ténu, mais le thème abordé est beaucoup plus vaste que la période nazie, et pourrait largement être traité par d'autres périodes historiques. Cela n'est fait qu'au travers du roman de Boulgakov, mais de manière trop succincte pour qu'on en comprenne l'utilité. A voir dans une éventuelle prochaine lecture... Du côté du dessin, j'ai eu le même coup de cœur qu'à la lecture de Sanctuaire. Christophe Bec a des qualités en tant que scénariste, mais en tant que dessinateur, il fait des prodiges ! Hormis le fait qu'on a parfois du mal à repérer qui est qui (la faute, également, à une caractérisation trop faible des personnages), le dessin est puissant, et crée une atmosphère fascinante. Je trouve juste dommage que Bec n'ait pas davantage recours à des cases très grandes qui prennent presque toute la page pour faire quelque chose d'encore plus grandiose. Au bilan, c'est une impression plutôt positive que je tire de cette lecture. Mais il y a quand même une légère déception du fait que je ne m'attendais pas à devoir me battre pour entrer dans cette histoire. Simplement, je suis content de m'être battu car, finalement, le jeu en valait la chandelle. Je m'interroge néanmoins sur la pertinence d'une narration aussi confuse et éclatée, mais j'attendrais une seconde lecture pour me prononcer dessus !
1602
J'ai lu la série sous sa forme intégrale pour les 4 premiers tomes, soit deux intégrales composées de deux tomes chacun. Puis le cinquième tome, consacré à Spider-man. En réalité, les tomes 1à 3 forment un ensemble, inégal, j'en parlerai plus bas. Puis le tome 4, consacré aux 4 Fantastiques, s'il se situe dans le même univers, peut se prendre comme un one-shot dérivé. Le tome 5, focalisé sur Spider-man donc, est aussi un one-shot dérivé mais il se situe dans la continuité directe du tome 3, même s'il s'en dégage assez rapidement. Vous suivez ? Pour l'avis qui va suivre, je décomposerai mon babillage en quatre sous-parties : - la première se consacrera aux tomes 1 et 2 (intégrale 1), c'est l'arc que j'ai préféré, de loin. - la deuxième sera focalisé sur le tome 3 (début de l'intégrale 2), suite des tomes 1 et 2, mais en bien moins réussie. - la troisième parlera du tome 4 (fin de l'intégrale 2), le moins bon selon moi. - enfin, la quatrième reviendra sur le tome 5, Spider-man 1602, plutôt bon. 1. Nous plongeons dans l'Angleterre du XVIIè siècle (1602 !) pendant le règne d'Elizabeth première du nom. J'ai vraiment beaucoup apprécié être plongé dans cet univers à rechercher les figures les plus emblématiques de Marvel. Sir Nicolas Fury en espion au service de la royauté, Matthew Murdoch (Daredevil) en ménestrel-espion à la solde de Fury, Peter Parquagh (Spiderman) en valet de Fury, Docteur Strange en médecin (et un peu plus) de la reine, Thor (son arrivée est peut-être la plus réussie de l'ensemble), etc.. C'est vraiment une sensation agréable que de rechercher ces personnages et d'essayer de retrouver les ressemblances avec ceux que nous connaissons dans les productions modernes. L'histoire est plutôt bien foutue, la reine va mourir et les jeux de pouvoir quant à sa succession se mettent en place. Les Vengeurs en sont les garde-fous. En même temps à tout cela, la première enfant colon à être née dans le Nouveau-Monde arrive sur le vieux continent affublée d'un garde du corps indien, vrai Américain s'il en est... Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler la suite, quelques surprises attendent les lecteurs, certaines originales (Thor mes amis !), d'autres plus convenues. Néanmoins, l'ensemble se tient et se lit agréablement, même si c'est un peu verbeux, comme souvent avec Gaiman, pour le meilleur et des fois pour... du moins meilleur. Le dessin est bon, bien qu'un peu trop informatisé pour moi pour certaines planches dans lesquelles la couleur n'est franchement pas très jolie alors que bizarrement elle l'est beaucoup plus ailleurs (problème de timing dans la livraison des planches ?). Bref, deux tomes de calibre intéressant. On a envie de lire la suite. On n'est pas dans un chef-d’œuvre, bien que naïvement j'y ai cru à l'époque, mais ça se tient plutôt bien. 2. Nos héros s'embarquent pour le Nouveau-Monde. Un Nouveau-Monde dans lequel les dinosaures n'ont pas disparu (WTF ?). Je suis plutôt bon client en matière d'inventivité scénaristique, vraiment. Mais là, non, ça ne passe pas. Pourquoi les dinos seraient restés en Amérique et non en Europe ? Je ne saisis pas... Bref, ce tome 3 m'a semblé plus brouillon que les deux précédents. J'ai eu du mal à arriver au bout. La transposition de l'univers élisabéthain des deux premiers tomes en Amérique ne m'a pas convaincu. On y perd beaucoup à vrai dire au niveau ambiance. J'ai l'impression que l'on retombe un peu dans des travers déjà vus chez Marvel, un scénario un peu feignant une fois la (bonne) idée de départ lancée. Ici aussi, je ne dirai trop rien sur l'avancement du scénario afin de pas spoiler les futurs lecteurs mais, bon, qu'est ce qu'il est capillotracté ! 3. Au tour des 4F d'entrer en scène (bien qu'ils étaient déjà présent avant, sans les voir). Déjà, je n'ai jamais apprécié les 4F, je les trouve ridicules. Et même si le scénario de ce tome 4 est plutôt efficace, j'avoue que jamais lors de ma lecture, je n'ai pu accrocher un tant soit peu à ce que j'avais sous les yeux. Bref, c'est un tome que j'enlèverai facilement d'une relecture si relecture il y a un jour. 4. Fin du projet 1602 avec un one-shot consacré à mon personnage préféré de Marvel, l'homme-araignée. L'histoire reprend là où le tome 3 nous avait laissé. Rapidement, il est à nouveau transposé sur le vieux continent. Et ça marche plutôt bien, comme par hasard. L'ambiance du début revient et le scénar' se tient. Après, mon faible pour Spider-man me rend peut-être moins objectif. Néanmoins, j'ai l'impression que Peter Parquagh est bien cerné par les scénaristes. Que dire sur cette bd pour conclure ? Inégale évidemment. Et c'est dommage car le point de départ est intéressant. Je me répète, l'ambiance des premiers tomes et le contexte géopolitique de l'Europe du XVIIè auraient mérité une plus grande attention. Je laisse ma note à 3 - j'ai vraiment hésité à mettre 2 - pour l'originalité du début et l'enquête dans laquelle est plongé le lecteur pour découvrir quel super-héros se cache derrière les personnages présentés. C'est pas compliqué non plus mais, pour certains, ça vaut le coup (de marteau) !
Théophile et Philibert
Une bonne vieille Bd jeunesse comme je les aime et comme il y en avait beaucoup de ce type dans les années 60, de temps en temps, ça fait du bien ! Je m'aperçois que je ne l'avais pas encore avisée... Publiée dès 1960 dans le journal Spirou, c'est la première bande de Deliège juste avant la création de Bobo ; parfois titrée "Théophile et Philibert" ou parfois simplement "Théophile", la bande ne connaîtra que 3 récits longs à suivre dans le journal, Deliège étant obligé de l'abandonner à cause du succès de Bobo. J'avoue honnêtement que je la préférais à Bobo que j'ai toujours trouvée moins amusante et surtout très répétitive avec ses multiples évasions. Le dessin est déja très sympathique, bien affirmé, avec un trait hésitant entre ceux de Peyo et Mittéï, mais qui va vite trouver son style. Alors certes, c'est de l'humour bon enfant, avec des gags un peu faciles et des situations complètement abracadabrantes, et aujourd'hui je conçois que cet esprit typique d'une époque, et plus particulièrement d'une époque Spirou, soit un peu obsolète, d'où le fait que la bande est oubliée. C'est bien que le Coffre à BD, petit éditeur habitué à ressusciter des Bd de Spirou ou Tintin, ait édité les 3 récits. En tout cas, je préfère relire ce genre de petite bande qui ne paie pas de mine plutôt que lire ces Bd humoristiques modernes qui ne me parlent pas, j'y retrouve un peu de mon enfance et ça me fait du bien.
La Plume est plus forte que l'épée
B-gnet est un auteur que j’aime bien. Il a publié de nombreux albums, c’est assez éclectique, même si la plupart d’entre eux baignent dans un absurde plus ou moins affirmé. C’est le cas ici, où il parodie des personnages littéraires. J’ai par contre trouvé l’ensemble inégal, et quelque peu en retrait de ce qu’il a pu publier récemment. Je n’ai pas accroché à son délire sur Macbeth ou à sa version débile de L’île au trésor. Par contre, les histoires autour de Robin des bois et de l’inspecteur Nottingham (seuls personnages a avoir droit à plusieurs histoires) sont amusantes, comme peut l’être la première histoire, parodiant Cyrano de Bergerac (B-gnet poussant le vice jusqu’à faire parler tous les personnages en vers, comme l’original, pourtant ici passablement modifié !). Une lecture amusante, mais pas autant que je l’espérais. Mais ça reste quand même un n’importe quoi qui pourrait plaire aux amateurs d’absurde et de parodie décalées. Note réelle 2,5/5.
Communistes !
Le dessin est assez simple, et je ne suis pas fan des traits des personnages. Mais finalement ça passe. Même bilan concernant « l’histoire ». Les premières pages m’avaient laisser craindre une mièvrerie et/ou un truc lourd sur les illusions communistes qui s’estompent. En fait la narration, en petits chapitres thématiques, est agréable, et les anecdotes qui finissent par brosser le portrait de l’auteur (durant sa période ado, dans les années 1970 jusqu’au début des années 1980). Mais tout est vu sous le prisme du militantisme de ses parents, dont il a tôt accompagné les activités (collage d’affiches, nettoyage du local du parti, préparation des manifestations et participation à celles-ci, etc.). Car ses parents ont été des militants communistes hyper engagés (à Villeurbanne, dans la région lyonnaise), de toutes les activités, de tous les rêves – et, partant, de toutes les désillusions, évoquées en fin d’album, après l’Union de la gauche, la victoire de Mitterrand et le délitement du parti, voire de l’idéal communiste, ceci arrivant au moment où l’auteur quittait l’adolescence pour entrer dans l’âge adulte, avec d’autres préoccupations qui venaient concurrencer l’engagement militant. Même si l’album n’est pas inoubliable, j’ai trouvée touchante, et en tout cas intéressante la présentation du travail de militant, chronophage, mais aussi donnant un but, un souffle à des vies « ordinaires ». C’est finalement une lecture légère, pas exempte de défauts, mais globalement sympathique, l’auteur quittant l’enfance au moment où le parti que lui et ses parents avaient défendu entrait dans celui d’une vieillesse pas vraiment heureuse.
Durango - La Jeunesse
Je ne vais pas bouder mon plaisir puisque j’ai exactement eu ce à quoi je m’attendais. Tout d’abord, Yves Swolfs au scénario nous offre un récit bien dans la lignée de Durango. On retrouve le redoutable pistolero encore jeune adolescent mais déjà solitaire (on ne saura rien de ses parents sinon qu’il les a quittés). Son sens de la justice est déjà bien présent et il a l’art de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment, mais suffisamment d’intelligence et de dextérité pour se sortir des mauvais pas dans lesquels il se fourre. Le contexte est très classique et plaira aux amateurs de western spaghetti. Les rebondissements tombent à point nommé, la lecture est fluide, les scènes d’action se succèdent alors même que l’intrigue est suffisamment complexe pour retenir notre attention durant les trois tomes qui la composent. Ensuite vient le dessinateur. J’avoue un gros faible pour Roman Surzhenko, découvert sur La jeunesse de Thorgal et dont j’aime la finesse du trait et le classicisme de la mise en page. Il opte ici pour un style très proche de celui de Swolfs, et la similarité des genres est encore accentuée par la colorisation de Jackie De Gennaro. Franchement, on se croirait dans un album entièrement signé Yves Swolfs. Mais un Swolfs au meilleur de sa forme et non une pâle copie ! Bien sûr, il y a un côté mercantile à sortir ainsi un triptyque consacré à la jeunesse d’un personnage déjà connu mais, dans le cas présent, je trouve dans cette œuvre tout ce que j’espérais. C’est sans grosse surprise mais efficace. Pas mal, quoi.
Brigande ! Marion du Faouët - Vie, amours et mort
L’album commence par un cours dans une université anglaise, en 1969, par le grand historien anglais Hobsbawn (dont j’apprécie par ailleurs les travaux), qui explique à ses étudiants une typologie des bandits, dans une version assez machiste et sexiste de l’histoire, en tout cas en occultant le rôle déterminant que certaines femmes ont pu jouer dans ce genre d’entreprise. Puis l’histoire de Marion du Faouët vient contredire cette présentation. C’est d’ailleurs le principal mérite de cet album de nous faire découvrir une « chef de bande » en jupon qui, par certains côtés et quelques « valeurs », pourrait être comparée au Robin des bois de la légende. En effet, elle trouve refuge dans les bois, sa bande rançonne essentiellement les plus riches qu’eux, et mènent quelques opérations de vague redistribution. L’histoire est fortement ancrée dans la Bretagne profonde du deuxième quart du XVIIIème siècle. C’est presque un album régionaliste militant (soutenu pour sa publication par la région Bretagne), avec force utilisation de la langue bretonne, et nombreux rappels de l’histoire et du folklore local. De fait, la narration a un côté un peu suranné, et le sous-titre déjà montre qu’on ne va pas vers une histoire trop alambiquée c’est parfois un peu naïf et convenu (et le dessin – pas mon truc, mais il est quand même très lisible) accentue cet aspect « amateur » de l’ensemble (même si c’est sûrement une erreur). Le personnage m’a intéressé, le contexte aussi un petit peu, mais je n’ai pas été emballé par la narration. Mais cette Marion mérite quand même d’émerger des oubliettes de l’histoire. Pour son histoire propre, mais aussi parce qu’elle invalide la thèse d’Hobsbawn et va vers la tendance actuelle (en partie salutaire) de revisiter l’histoire sous des angles différents, en s’intéressant à des acteurs souvent injustement ignorés.
Marx, le retour
En 1999, l'historien américain de gauche Howard Zinn imagine une pièce en un acte sur le retour de Karl Marx dans le monde moderne pour une journée et l'an dernier une autrice française l'a adaptée en bande dessinée. J'ai trouvé le résultat pas mal sans être exceptionnel. Le constat que fait Marx sur le monde capitaliste moderne est vraiment déprimant, surtout que la situation s'est détériorée depuis la fin des années 90 ! En plus de cracher contre la société moderne, Marx nous raconte sa vie. La partie biographie est intéressante, même si rien n'est très développé. En fait, c'est le problème du récit en général : tout est léger, on voit que c'est un condensé de la pensée de Marx et ça tourne souvent un peu en banalité pour n'importe quel lecteur qui connait déjà les dérives du système capitalisme. Il y a plusieurs trucs qui ne sont pas vraiment approfondis. Par exemple, il dit à plusieurs reprises que l'URSS n'était pas du vrai communisme, mais il n'explique pas pourquoi hormis qu'apparemment un vrai communiste ne peut jamais être un salaud comme Staline. J'ai un peu l'impression que c'est le genre de lecture politique qui prêche déjà des convertis. En tout cas, moi je ne me sens pas devenir marxiste après avoir lu cet album, même si j'étais souvent d'accord avec le discours de Marx ! Le dessin est correct. Il illustre bien le propos et l'autrice évite le piège de faire bouger les personnages principaux comme s'ils étaient des acteurs de théâtre, un truc que je déteste dans les adaptations de pièces de théâtres en BD.
Les Mystérieux Voyages de Cornelius Dark
Revival continue sa politique de réédition du patrimoine BD oubliée par cette bande dessinée argentine qui n'avait jamais été publiée en français même si c'est fait par des gros noms (Trillo et Breccia père). Le principe de ses histoires courtes est simple : Cornélius Dark est enfermé en prison pour on ne sait quelle raison (ça a été publié durant la dictature en argentine) et il s'évade en imaginant des récits et au fil du temps il ne sait même plus si ce qu'il imagine est vrai ou non. J'ai trouvé la qualité des scénarios un peu inégale, certaines sont tout de même un peu trop convenues, notamment celle qui se passe durant la Révolution française. Trillo était un scénariste débutant durant la conception de ses récits et disons que ça se voit un peu. Le point fort vient du noir et blanc superbe de Breccia qui est totalement adapté pour ce genre de récits étranges. J'aime bien ce style même si quelques cases sont un peu illisibles. Il faut dire qu'avec lui, il faut prendre son temps pour bien regarder le dessin. Je conseille cet album aux fans absolu du dessinateur.