Les derniers avis (48356 avis)

Par Creamy
Note: 3/5
Couverture de la série Locas
Locas

Mon avis rejoint celui de Ro. Si le dessin est agréable et parvient toujours à rester lisible malgré l'absence totale de dégradés (noir pur), les histoires sont d'un intérêt variable et partent dans tous les sens. Ça parle de rock, d'amours lesbiennes/hétéros, de catch, de réparation de fusées, de la femme désœuvrée d'un diable milliardaire et j'en passe. Il y a beaucoup (trop?) de personnages. Le ton oscille entre le drame, le bouffon et l'anodin. Parfois je me suis pris au jeu, parfois j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de bruit pour rien. En tout cas c'est dynamique.

20/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Philby
Philby

J’ai trouvé que cet album manquait quelque peu d’épaisseur. Réflexion qui m’est spontanément venu à l’esprit en ayant l’album en mains, puisqu’il est relativement fin (certes près de 80 pages, mais petit format et peu de texte/cases). Et cela s’est confirmé à la lecture, puisque, sur un sujet qui m’intéressait (je connaissais vaguement des bribes de cette histoire, sans plus), je suis resté sur ma faim, le sujet n’étant pas aussi fouillé que je l’attendais. De fait, le sous-titre, « naissance d’un agent double », laissait quand même entrevoir le cœur de l’album, mais j’espérais aussi y trouver des détails sur le travail d’espion de Philby, jusqu’à ce que l’affaire éclate au grand jour au début des années 1960, forçant Philby à rejoindre l’URSS. Dans cet album, c’est en URSS dans les années 1980 que Philby est interrogé par un envoyé de Londres, racontant donc ce qui l’a conduit à devenir cet agent double au rôle méconnu mais très important dans la guerre froide. Pierre Boisserie respecte plutôt la réalité, et/ou les mémoires de Philby, même si pour s’il lui donne une fin s’écartant de ce que nous connaissons. Ce n’est pas désagréable à lire, mais le rythme est un peu monotone, ça manque de surprise, et donc ne traite que des « années de formation » (d’où ma frustration donc). D’ailleurs, au passage, je trouve que le père de Philby est un personnage relativement antipathique, mais très haut en couleur, et méritant à lui tout seul d’inspirer des scénaristes (peut-être cela a-t-il déjà été le cas ?). Quant au dessin de Christophe Gaultier, c’est une ligne claire aux contours très épais. Pas forcément mon truc, mais ça fait le job, c’est très lisible. Un album à emprunter à l’occasion, pour comprendre comment des membres de la haute société britannique ont rejoint le camp communiste durant la guerre froide (et aussi pour voir la naïveté de certains services de contre-espionnage britanniques, franchement crédules !). Note réelle 2,5/5.

20/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Salud !
Salud !

Décidément, Thirault aime bien s’intéresser à des personnages qui ne sont pas vraiment sympathiques (je viens de lire Vider la corbeille). Car le héros de cette histoire, violent et égoïste (son alcoolisme n’explique pas toutes les beignes et noms d’oiseaux qu’il inflige à sa femme), assoiffé de réussite sociale, n’est vraiment pas le type qui a priori m’intéresse. Rêvant d’une ascension sociale facile dans l’Espagne de la fin des années Franco, il va être rattrapé par ses démons (alcool et violence, grande gueule dont les rodomontades lui attirent quelques ennuis avec la police franquiste, etc.). Et cela va mal finir. Nous le savons dès le départ, puisque c’est sous les ponts de Paris, comme SDF, que nous faisons connaissance avec lui. La lecture de la quatrième de couverture nous apprend que Thirault s’est inspiré d’une histoire vraie, liée à la rencontre avec un SDF justement. Foncièrement antipathique (même s’il faut lui reconnaitre quelques moments d’altruisme, lorsqu’il découvre la violence des nervis franquistes), le personnage possède pas mal de caractéristiques du loser flamboyant, et porte cette histoire, qui se laisse lire agréablement. Le dessin de Nadar est surprenant. Pas forcément mon truc a priori (il est différent et plus à mon goût sur le plus récent Fatty - Le premier roi d'Hollywood). Mais je lui reconnais du talent, et après un temps d’adaptation, ça passe très bien.

20/01/2023 (modifier)
Couverture de la série NeoForest
NeoForest

Difficile de trouver plus classique dans le genre ! NeoForest est un récit de science-fiction que l’on pourrait classer dans le genre « anticipation » (même si ici, on anticipe assez bien à l’avance). Suite à un cataclysme, la population mondiale a fortement baissé, les systèmes politiques s’apparentent aux systèmes féodaux. La technologie, elle, a bien évolué (notamment du point de vue médical) mais n’est réellement accessible qu’aux plus riches. Enfin, la nature est redevenue hostile. Au cœur de cet univers nous allons suivre trois destinées. Le Comte Cocto, victime d’un complot dont l’ambition est de l’éloigner du trône (voire de carrément le supprimer), sa fille, plus concernée par l’évolution de la nature que par les intrigues de la cour et enfin une sorte de mercenaire que le Comte charge de retrouver la fille, disparue dans les Animas (une forêt aussi dangereuse qu’étrange). Chaque rôle est un stéréotype mais ce n’est pas spécialement dérangeant car l’intrigue est bien tournée. On s’attache vite aux personnages, les péripéties s’enchainent sans temps mort, c’est classique mais efficace. L’originalité viendra de deux sources. La première est dans la faune et la flore imaginées pour la circonstance. Etres hybrides, orchidées empoisonneuses, fées et licornes sont au menu. C’est assez incongru mais ça marche plutôt bien et ça a le mérite de nous sortir de notre routine. La deuxième source d’originalité vient du dessin et des couleurs ternes utilisées. Là aussi, on sort des styles prisés habituellement sans perdre ni en lisibilité ni en dynamisme. J’ai plutôt bien aimé ce dessin mais surtout j’ai aimé le fait qu’il ne ressemble pas aux autres. Reste à voir comment l’intrigue va évoluer, même si je ne m’attend pas à de grosses surprises de ce point de vue. Il n’empêche que rien que pour l’originalité de la forêt et pour la singularité du dessin, je continuerai à suivre cette série (en espérant qu’elle ne soit pas à rallonges).

20/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Légendes Créoles
Légendes Créoles

Voilà une oeuvre collective qui nous plonge dans la chaude ambiance d'une France de l'océan Indien. Cinq planches pour découvrir un univers pittoresque mais mal connu des métros c'est probablement trop court. Les récits sont vite expédiés et certains difficilement pénétrables car en langue créole. Je lis donc cet ouvrage comme une curiosité intéressante pour appréhender une culture dont j'ignore tout. Cela peut être déconcertant car le récit est brut et s'adressait à des lecteurs d'un journal local. Ces lecteurs avaient donc des clés de lecture que je ne possède pas ni en humour ni en connaissance traditionnelle. Cela m'a donné l'impression de rester à la porte de certaines histoires. Le graphisme exclusivement en N&B est pluriel. Cela permet de découvrir des auteurs de cette région. Les styles sont dans l'ensemble assez proches de l'humour caricatural et minimaliste qui conviennent bien à un journal ou à une revue. Une lecture pas très facile et pour amateur. 2.5

20/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Rugbymen
Les Rugbymen

Le rugby est probablement le sport qui procure une ambiance propre à multiplier les situations d'humour. C'est ce qu'arrive à traduire la série de Beka et Poupard. Entre le côté cassoulet-franchouillard de la Paillar team, les bagarres à répétition entre avants et l'attrait de la troisième mi-temps les gags s'enchaînent plaisamment. Comme les références font souvent appel à l'époque Rives, Skréla et consorts cela me convient parfaitement. Le scénario fait appel aux règles de ma jeunesse où les empilements étaient nombreux (mais dangereux). Le dessin de Poupard est classique dans ce type de série mais il respecte un bon dynamisme sur le terrain, dans les vestiaires et dans les tribunes. Avec une mise en couleur réussie, c'est une série humour qui se lit agréablement par petites doses.

20/01/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Lombric
Lombric

Auteur complet, Mathieu Sapin touche aussi bien le stylo que le pinceau. Pour cette petite escapade dans le domaine « jeunesse », il a fait appel à son compère dessinateur Patrick Pion, avec qui il a déjà signé plusieurs projets (La Planète aux cauchemars, Mégaron et Les Rêves dans la Maison de la Sorcière). Car lorsque Sapin dessine, il privilégie davantage les documentaires sur la vie politique ("Comédie française", "Le Château"…) Avec « Lombric », les deux auteurs nous proposent un récit poétique un peu hybride, où trois univers vont se rencontrer sans jamais vraiment communiquer, ou alors pas forcément pour le meilleur… L’histoire démarre comme un conte animalier au charme victorien, où l’on verra entrer en scène dans sa vieille guimbarde un crapaud détective venu enquêter sur de mystérieux assassinats commis dans la forêt environnante. Des gerboises et autres ragondins sont massacrés impitoyablement, et l’on ignore qui est le dangereux criminel. La scène suivante nous permet de faire connaissance avec la petite créature illustrant la couverture, sorte de yôkai débarquant de nulle part. Cet être solitaire et silencieux, aussi mignon que flippant, se verra confronté aux mille dangers d’une nature magnifique mais sans pitié. Et pourtant, c’est l’irruption du monde des humains qui restera la plus effrayante, mais à ce stade, impossible d’en dire plus afin de ne pas trop spoiler le récit. « Lombric », c’est un peu la rencontre de la BD franco-belge avec le manga japonais inspiré de Miyazaki. La première, avec ses animaux anthropomorphes et cette tendance à reproduire un monde enfantin idéalisé, et la seconde, plus en phase avec la réalité pour évoquer une nature amorale, à la fois merveilleuse et terrifiante, où la cruauté joue à part égale avec l’innocence, à l’image de ce minuscule yôkai. A l’opposé se trouve la société humaine et ses sous-produits névrosés, incarnée par cet enfant sadique et attardé, constituant une menace permanente pour l’harmonie et la beauté du monde pré-civilisationnel. Malgré son coté inabouti, le dessin de Patrick Pion ne manque pas de charme, même si on peut regretter les tonalités de couleurs diluées sous un voile uniforme un peu sombre, qui néanmoins reflètent d’une certaine manière le propos doux-amer. Cette bande dessinée quasi-muette, qui par conséquent se lit très vite, s’avère avant tout une ode à la nature, où la poésie est bel et bien présente, en plus d’un humour fugace et souvent déconcertant. Une fois de plus, le livre bénéficie d’un très joli travail éditorial comme seule la collection Métamorphose sait le faire.

19/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Akissi
Akissi

Même si Akissi fait de brèves apparitions dans Aya de Yopougon, les deux séries ne peuvent être comparées. "Akissi" s'adresse à un public très jeune sous la forme d'histoires courtes, au lettrage et aux dialogues très faciles à comprendre. Je ne suis pas sûr que l'univers de Marguerite Abouet parle vraiment à tous, avec ces problèmes de tressage, de chicotte ou de village mais à la maison cela a fait un carton auprès des enfants. Les histoires sur quelques planches sont très simples mais efficaces auprès des plus jeunes 7/10. Le dessin ne rentre pas dans beaucoup de détails mais convient là encore à un public jeune qui ne se prend pas trop la tête sur le dynamisme ou la gestuelle émotionnelle. Comme les cases sont très colorées cela procure une série attrayante et bon enfant.

19/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Brancusi contre États-Unis
Brancusi contre États-Unis

J’espérais mieux, et si j’accorde finalement trois étoiles, c’est parce que la thématique me paraît intéressante, parce que ce procès historique mérite également que l’on s’y attarde et enfin parce que j’ai aimé les choix de couleurs de l’auteur. Malheureusement, je trouve qu’Arnaud Nebbache ne va pas assez loin dans ses réflexions sur l’art et ce qui fait que les œuvres de Brancusi méritent une reconnaissance internationale et qu’on les expose dans les musées. Objectivement, je ne comprends pas grand-chose à ce type d’art et le nom de Brancusi m’était pour ainsi dire inconnu. Je me suis donc un peu renseigné sur son œuvre et suis demeuré en arrêt devant sa « Princesse X » (dont a dû s’inspirer un célèbre artiste américain pour un non moins célèbre sapin de Noël parisien) et j’ai ainsi eu la confirmation que cet univers m’est inaccessible. Dans ce livre, il est principalement question d’une autre de ses œuvres, l’Oiseau dans l’espace, et là encore, malgré les nombreuses explications fournies par divers spécialistes durant le procès, j’ai du mal à voir l’art… mais au moins, grâce à cette bande dessinée, j’ai compris l’idée qui se trouve à l’origine de l’objet. Et en soi, ben c’est déjà pas mal. L’album est une œuvre historique qui revient en détail sur le procès qui opposa Brancusi aux Etats-Unis, ceux-ci voulant taxer l’une des œuvres de l’artiste au même titre que du matériel industriel. Tout au long du procès, l’argumentaire des Etats-Unis reposera sur le fait que l’objet pourrait être réalisé par n’importe qui, dupliqué à l’infini et ne correspond pas à son nom. Les avocats de Brancusi vont s’atteler à réfuter chacun de ces arguments tout en invitant plusieurs spécialistes à s’exprimer sur l’œuvre et son auteur. Ce procès démontre la difficulté à définir ce qu’est l’art, et de ce point de vue, j’ai trouvé ce récit intéressant. Par ailleurs, nous suivons aussi Brancusi revenu à Paris et n’assistant pas au procès. Celui-ci est alors en plein doute et s’interroge sur son art et ce qui le différencie d’objets issus de l’industrie, s’extasiant entre autres devant la beauté d’une hélice. C’est à ce niveau-là que j’ai été peu satisfait par ce que Nebbache nous proposait, ne parvenant pas à voir où il voulait en venir. Tout au long de l’album nous allons croiser différents artistes de l’époque, preuve que Brancusi était apprécié du milieu et reconnu en sa qualité d’artiste. Le dessin voit son aspect très brut adouci par une colorisation souvent audacieuse. C’est agréable à regarder même si pas toujours évident à déchiffrer. Au final, cet album n’a pas répondu à toutes mes attentes mais il m’a permis d’être légèrement moins inculte qu’hier. C’est déjà ça…

19/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Babybox
Babybox

Jung nous embarque dans la quête d’une jeune femme, Claire, dont les parents coréens sont installés en France quasiment depuis sa naissance. Sa mère tuée dans un accident de voiture, son père dans le coma, elle découvre par hasard qu’en fait elle a été adoptée en Corée. Elle part avec son frère rechercher ses origines. Le point de départ n’est pas forcément original. Mais Jung n’a pas abusé du pathos et au contraire joue essentiellement sur de petits riens, sur une économie de moyens, pour développer cette histoire. Peu de texte (souvent en off), un dessin très bon mais épuré, très peu de couleurs (ce qui fait ressortir le rouge des cheveux de l’héroïne), couleurs (ce rouge surtout) remplaçant un peu le texte, pour donner un ton, pour décliner des émotions (le changement de couleur de cheveux de Claire à la fin en est un exemple). Même si j’ai trouvé la fin un peu abrupte, la lecture s’est révélée agréable (on apprend aussi des choses sur la culture coréenne).

19/01/2023 (modifier)