Les derniers avis (47311 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série La Jeune Femme et la Mer
La Jeune Femme et la Mer

Avec Les Grands Espaces, Catherine Meurisse avait réussi à me rendre attachant son propre personnage. Elle y affichait notamment son attachement à la nature du fait de sa jeunesse campagnarde contrastant avec son métier de dessinatrice plus urbaine. Et c'est justement une nature différente qu'elle vient découvrir au Japon dans un séjour destiné à élargir ses horizons artistiques et à découvrir l'âme de la campagne japonaise. Le récit prend très vite une tournure étonnante et amusante puisque la culture et l'esprit folklorique japonais s'y mêlent à l'auto-dérision et à l'esprit artistique bien plus occidental de l'autrice. Cela donne un cocktail surprenant, entre déconne et poésie, art et humour, caricature et estampes japonaises. Catherine Meurisse y présente son style graphique personnel, proche de celui de l'album Les Grands Espaces où elle combinait des personnages résolument caricaturaux, dans un style dessin de presse, avec des décors plus esthétiques, réalistes et travaillés. Elle nous offre également quelques beaux dessins en une planche, faisant ressortir l'esthétisme japonais. Certains d'entre eux sont très réussis tout en se fondant parfaitement dans la narration. Je retiens notamment ce paysage de la mer au clair de lune que j'encadrerais bien chez moi. L'histoire est amusante même si elle part un peu dans tous les sens. Il n'y a pas de réelle structure, plus une errance de l'héroïne, une suite de rencontres et de découvertes. Cela se termine sans qu'un fil rouge se soit réellement mis en place, mais on a passé quand même un bon moment, peut-être pas aussi marquant qu'il aurait pu l'être toutefois.

31/07/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
Couverture de la série La Chambre de Lautréamont
La Chambre de Lautréamont

Satisfait de ma lecture Page de couverture: "Le premier roman graphique, publiée en 1874, enfin dans son édition intégrale". Ca racole sévère, mais c'est un leurre. Habituellement, je pestifère contre ce genre de coup marketing qui induise le lecteur en erreur... et je vais continuer. Honteuse mise en scène éditoriale, cette préface est à vomir... Jusqu'où peut-on aller pour faire vendre? Il faut lire quelques lignes de la postface pour se rendre compte de la supercherie. C'est forcément tentant de faire ce petit clin d'oeil vis-à-vis du récit, mais ça n'en reste pas moins à éviter parce-que la finalité reste la même : prendre le lecteur pour un pigeon. Un peu frustré que cette BD soit gâchée ainsi, parce-que j'ai su entrer dans le récit et l'apprécier. L'époque des poètes révolutionnaires, des rendez-vous littéraires souterrains, d'un Paris qui bouillonne de l'intérieur et qui s'oppose aux officiels et académistes, des intellectuels un peu dérangés ou décadents, la liberté sexuelle et l'indépendance des femmes dans ce milieu d'artistes... Tout cet univers m'a plus, je l'ai ressenti et c'était très agréable. Certaines scènes graphiques sont vraiment pénétrantes: piano/partition/poème, scène d'hallucination dûe au pezatl entre Rimbaud et Bretagne, la simple ballade de Bretagne et Emily vers la fin de l'album... Le problème, c'est que c'est irrégulier. On voit très peu le quartier parisien dans lequel les intellectuels se sont retrouvés et, associé au fait que l'environnement principal de l'histoire soit une chambre, j'ai manqué d'air, enfermé ainsi entre 4 murs. Et l'irrégularité va parfois jusqu'au manque complet de décor intérieur. C'est dommage, d'autant que les pages 31 et 76 laissent penser que le dessinateur aurait pu me captiver davantage. Le trait réservé aux personnages dégagent suffisamment d'expressions pour que j'y adhère. Il faudra lire cette BD avec une bonne luminosité, beaucoup de scènes sombres avec des couleurs grisâtres et assez ternes. Côté intrigue, après réflexion j'ai décidé de ne pas m'intéresser plus que ça au côté vrai/pas vrai du récit. L'histoire de la "première BD" est très anecdotique (pour ne pas dire fausse). Qui a rencontré qui me passe par-dessus la jambe... Voilà, passons. Je ressens simplement que le récit dégage quelque chose d'authentique qui me plaît, et cette aventure de Bretagne est suffisamment originale pour alimenter mon enthousiasme jusqu'au bout. J'ai bien accueilli la montée en puissance des évènements jusqu'à l'épilogue. Sans savoir si ma perception est bonne, la présence de Rimbaud colle très bien avec l'idée que je me fais de l'homme-poète de cette époque. C'est donc une aventure parisienne qui m'a touché. Mais ça reste "juste" une aventure à mes yeux, qui use du prétexte "BD" pour publier un récit. Il aurait fallu sortir de ce piège pour que les auteurs prennent plus de libertés et donnent plus de profondeurs au scénario. Cette BD me fait rendre compte d'une époque, mais elle ne questionne pas. A lire c'est certain, je suis trop satisfait pour mettre une note plus basse. J'aurais été capable d'en donner une meilleure, mais je ne peux pas complètement fermer les yeux sur cet acte éditorialiste que je juge bien bas et malhonnête.

31/07/2022 (modifier)
Couverture de la série McQueen
McQueen

Je me souviens de la série Les Enquêtes Auto de Margot, mais comme les dessinateurs étaient trois, je ne sais plus quelle était l'implication réelle de Van der Zuiden ; toujours est-il que dans ce polar, il change de style graphique, tout en restant dans une sorte de Ligne Claire un peu plus épurée, adoptant un style qui rappelle un peu celui de Philippe Berthet. Sa mise en page alterne un découpage à la fois classique et moderne, avec des grandes cases, des pleine-pages ou du gaufrier à 9 cases, ça se démarque vraiment d'autres polars modernes, ce qui fait que ce genre de bande lorgne carrément vers le comics, c'est curieux, je pensais vraiment avoir à faire à un comics en la lisant, d'autant plus que l'époque choisie (les sixties), le style de l'enquête, le fonctionnement du personnage... tout ceci donne un cachet rétro à cette histoire qui reprend tous les clichés imaginables des polars noirs et même des films noirs américains de la grande époque. Quand on en a lu et vu un paquet comme moi, ça peut laisser indifférent, mais quand on est néophyte dans ce domaine et qu'on n'a pas trop vu de ces films bogartiens, ça doit être encore plus exaltant. C'est un polar mouvementé de style hard boiled qui reprend tous les codes du genre et qui joue parfaitement des rebondissements inattendus pour surprendre et étonner ; on y trouve des bagnoles, des actions violentes, des péripéties incroyables, des passages à tabac, des tronches patibulaires, des belles pépées bien carrossées, bref tout l'attirail immuable de ce genre de récit. Le scénario n'a rien de très original puisqu'il se nourrit de tout un tas de clichés, mais on s'immerge bien dedans, la narration est plaisante et bien élaborée, l'ambiance est très réussie, bref c'est très efficace pour tenir en haleine. Le personnage de McQueen est curieux, sa peau bleue et son faciès simiesque lui donnent une étrange originalité, caractériellement, il est plus proche des privés genre brutasse comme Mike Hammer que des privés plus éduqués comme Marlowe, j'aime bien ce gars, même si son apparence physique me fait bizarre. Au final, un polar très sympathique.

30/07/2022 (modifier)
Couverture de la série Bellérophon et la Chimère
Bellérophon et la Chimère

Honte à moi ! je me suis aperçu en lisant cet album que je connaissais très mal ce héros grec, seulement de nom, mais j'ignorais ses actions ; pour un gars qui est passionné de Mythologie grecque, ça la fout mal, mais j'ai réparé cette lacune. Cet album explore donc un pan très peu connu de la Mythologie, et Bellérophon a moins captivé le grand public que Achille, Héraklès, Jason, Persée, Thésée, Prométhée ou Ulysse, voire même Icare et OEdipe... son nom n'est en plus pas lié à une expression proverbiale comme le rocher de Sisyphe ou le supplice de Tantale, mais son destin tragique est intéressant. En relisant les notices qui lui sont consacrées dans mes dictionnaires de la Mythologie, je vois qu'il a subi une série d'épreuves imposées, un peu comme les 12 Travaux, et dont il sortit vainqueur à chaque fois grâce à l'aide d'Athéna qui a favorisé ses actes. Seuls des détails et des noms varient dans son histoire : la faute qui l'a amené à être purifié serait due au fait qu'il aurait tué son père, ou son frère, ou encore un tyran d'Ephyra du nom de Belléros, ce qui lui vaut son nom de Bellérophon qui signifie "tueur de Belléros", de même que selon les versions, le roi Proetos l'aurait accueilli à Argos et non à Tyrinthe. Quant à la femme de Proetos qui s'est parjurée, son nom n'est pas Antéia comme ici, mais Sthénébée, mais Homère dans l'Iliade la nomme Antia. Tout ceci n'est guère important, ce qui subsiste, ce sont les actes constituant l'histoire de Bellérophon. Ce mythe est bien raconté par Clotilde Bruneau, le héros accomplit des exploits, dont le principal est de tuer la Chimère, et en sort toujours vainqueur, on assiste à peu près à tout, seul l'épisode des Amazones n'est pas montré. Et comme toujours dans la Mythologie, ce mythe est très symbolique car il illustre la vanité, l'envie et l'orgueil des hommes qui ne savent pas garder leur place ; Bellérophon qui se prend pour un dieu et qui vise une place dans l'Olympe, en fait les frais, Zeus ne pouvant tolérer ce qu'il convoite, le punit logiquement par un taon qu'il envoie sur l'échine de Pégase, qui le pique et l'oblige à un écart qui désarçonne le héros grec dans le vide. Avant cela, la Mythologie est comme souvent, juste puisque Bellérophon avait eu le temps de se venger de Antéia (ou Sthénébée) : lui faisant croire qu'il répondait à ses avances, il lui proposa de monter avec lui sur Pégase, et lorsqu'ils eurent atteint les cieux, il la précipita du cheval ailé, mais elle ne mourut pas, elle fut retrouvée dans la mer par des pêcheurs, sa vie fut une suite de malheurs, elle perdit tous ses enfants et elle devint une vieille femme ratatinée avant l'âge. Au dessin, Mantovani offre de belles pages, sa mise en page respire amplement par des cases très larges et des dessins qui se fondent dans le style graphique de la collection Sagesse des Mythes, cependant, je le trouve nettement moins appliqué que sur Tseu Hi - La Dame dragon où la finesse de son trait faisait merveille ; ici, je le trouve plus épais, mais ce n'est pas affreux, c'est du beau dessin fluide comme j'aime. Quant au dossier de fin, je trouve que Ferry ne s'est pas foulé, il ne fait que répéter tout ce que l'on voit en images. Un bon album et une bonne surprise qui m'a fait vraiment connaitre ce héros.

30/07/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série L'Écluse
L'Écluse

Un polar en one-shot à la structure assez classique : un petit village impacté par des meurtres en série et un policier de la ville venu enquêter et déterrer un sale petit tas de secrets. L'histoire se passe dans le Lot, dans un village au bord de la rivière. Des filles sont retrouvées mortes dans l'écluse dont s'occupe un bossu simplet. Même si on ne peut lui trouver aucun mobile sérieux, il est tellement facile de l'inclure dans la liste des suspects, surtout quand le petit caïd du village l'a pris en grippe et comme cible de son harcèlement, motivé d'autant plus par l'action d'une brave fille qui veut aider le pauvre éclusier mais attise d'autant plus la jalousie du harceleur. Le dessin de cet album est très séduisant. Il plonge très vite le lecteur dans l'ambiance de ce village du Sud de la France avec un très agréable travail tant sur les décors et les personnages que sur les couleurs. La narration est également bien fluide et rythmée. En contrepartie, on peut regretter l'aspect convenu de cette histoire qui en rappellera pas mal d'autres. Je regrette en particulier la bêtise crasse dont fait preuve la majorité de ces villageois si prompts à désigner un coupable et à le lyncher sans réfléchir. De même, le petit caïd a la vie trop facile tant tous semblent accepter ses frasques et manigances égoïstes. Malgré ces stéréotypes et facilités, j'ai pris assez de plaisir à la lecture de cette BD qui tient relativement bien la route. J'ai en particulier bien apprécié l'inspecteur de police qui est crédible et plutôt malin sans pour autant être infaillible. Et la conclusion de l'enquête n'est pas mauvaise, quoiqu'elle laisse chez moi le doute sur certains des meurtres.

30/07/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Poids des héros
Le Poids des héros

Le Poids des héros est une longue autobiographie par le biais de laquelle l'auteur rend hommage à ses deux grands-pères qui ont souffert durant la guerre civile Espagnole puis durant la seconde guerre mondiale. Il les voit comme des héros et se voit lui comme chargé de porter sur ses épaules le poids de leur souvenir et le devoir de le perpétuer et de le transmettre, ce qu'il fait de facto avec cet ouvrage. C'est le graphisme qui fait la force de cet album, en tout cas son originalité. Si je ne suis pas un grand fan du trait de l'auteur et de sa représentation des personnages, il faut avouer que son travail sur la couleur est impressionnant, avec des patchworks très contrastés, le summum étant atteint dès les premiers chapitres dans ces scènes dans un salon bigarré aux tapisseries psychédéliques des années 70 avec des protagonistes portant des pullovers bariolés. Ça va jusqu'à complexifier la lecture de l'image mais elle reste lisible. L’histoire n'est pas inintéressante mais au fur et à mesure qu'on continuait à suivre la vie de l'auteur, je me demandais de plus en plus où il voulait en venir avec tout cela. Il parle finalement plus de lui que de ses grands-parents sans pour autant transmettre un message clair à mes yeux. Paradoxalement, la fin m'a paru un peu basique, attendue : OK, la vie continue, le souvenir s'effacera peut-être un jour mais l'esprit de ces deux hommes se perpétuera dans leur famille et leurs descendants. J'ai suivi le tout avec un peu de curiosité et parce que je trouvais le graphisme intéressant, mais je n'ai pas été passionné et j'ai refermé l'album en étant moyennement convaincu.

30/07/2022 (modifier)
Couverture de la série Bouvaert - Élégie pour un âne
Bouvaert - Élégie pour un âne

J’ai bien apprécié ma lecture mais je me retrouve complètement dans le ressenti des précédents aviseurs. Je n’ai pas saisi vraiment le sens de l’histoire, et où l’auteur voulait en venir avec cette histoire d’âne ?! Manque de culture ? métaphore ? Y a-t-il quelque chose à comprendre ? Un peu frustrant au final, c’est un peu le point noir de cet album. Le reste est réalisé avec soin, on enchaîne les chapitres, une narration fluide et le dessin, comme les couleurs m’ont bien plu. Je ne suis pas un spécialiste mais Simon Spruyt rend un bel hommage aux peintres flamands, à travers ce portrait fictif. Pas déplaisant mais il manque d’un petit quelque chose pour marquer davantage. Dans le même registre, je trouve que Jean Dytar s’en tire mieux, il amène un petit supplément qui fait la différence.

29/07/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Pablo
Pablo

Je suis partagé dans mon avis sur "Pablo", entre les qualités de la BD et la comparaison que j'en fais de biopic sur d'autres artistes, ainsi que mon aversion pour la vie de Picasso. C'est complexe ... Un des soucis majeurs que j'ai eus, c'est au niveau de l'écriture, pas forcément des plus lisibles, notamment du fait de l'édition que j'ai achetée, au format de poche, qui accentue grandement cet état de fait. Pour le reste, j'ai une édition intégrale qui permet de découvrir l'ensemble d'un coup, je n'ai donc pas de comparatif entre les tomes mais ils me semblent d'égale qualité. L'idée d'une jeunesse de Picasso et de sa vie artistique changeant progressivement est intéressant, mais je dois dire que j'ai déjà eu quelques informations et échos de la vie de cet artiste. Et je regrette que ces qualifications (mégalomanie marquée, misogynie très prononcée, destruction de son entourage et amitié très toxique, notamment) ne soient pas plus présentes dans le récit. Certes, il a sans doute accentué toutes ses idées par la suite et avec son succès immense, mais c'est dommage d'avoir un récit avec un personnage principal féminin qui ne mette pas en lumière les comportements extrêmement destructeurs que Picasso eut sur son entourage. D'autant que ça serait bien allé avec la thématique de la femme qui se veut libre dans ces années-là. Pour le reste, la biographie est franchement réussie à mes yeux : on suit progressivement le parcours progressif d'un artiste espagnol qui découvre de nouvelles manières de faire de l'art. C'est menée d'une façon très chronologique, parfois un peu lent dans la construction, mais qui tente aussi de faire ressentir une ambiance de quartier et les artistes qui composaient l'entourage du jeune Pablo. De ce point de vue, c'est amusant de découvrir des personnalités connues qui furent de cet entourage. Niveau dessin, ce n'est pas celui que j'apprécie le plus, découvrant l'auteur avec ce récit, mais il fonctionne. Les œuvres retranscrites sont reconnaissables et les portraits également, maintenant je dois dire que ça ne m'attire pas plus que ça. Il y a quelque chose qui me fait tiquer, sans que je ne parvienne à mettre réellement le doigt dessus. Le seul hic que je vois sur cette BD, c'est que par rapport à une BD comme Andersen, les ombres d'un conteur, il manque une exploitation du récit de bande-dessinée par rapport à ce qui est dit. Certes, on est surtout en train de suivre Fernande, mais je trouve que ça manque de profondeur et d'exploitation de la vie de Picasso pour parler d'autre chose. Comme dans la BD La Vision de Bacchus qui parle d'un peintre pour parler de l'art, de la mort et de la vieillesse. Bref, la biographie reste un peu trop en surface, sans réellement creuser au-delà de cette première couche de présentation de Picasso. C'est un petit regret que j'ai quant à cette série, j'ai l'impression qu'il y aurait eu possibilité de faire bien plus. Au final une série que je ne regrette pas d'avoir lue, mais qui me semble avoir des qualités honnêtes sans dépasser son simple postulat de biographie. Comme je l'ai dit, mon avis est partagé. Ça reste une bonne BD, mais je ne la trouve pas franchement indispensable.

29/07/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Bloody Harry
Bloody Harry

Bloody Harry est issu du blog BD d'un passionné de Harry Potter qui a réalisé durant environ 8 ans des parodies de cet univers qu'il connait parfaitement et dont il a pu relever toutes les petites incohérences et bizarreries. Contrairement à d'autres BD dérivées de Harry Potter, celle-ci ne s'adresse pas à un jeune public : les gags y sont volontiers trash, souvent adultes ou au minimum pleins d'humour noir. Cela surprend un peu au départ mais évidemment, les fans de Harry Potter de l'époque ont grandi maintenant et sont devenus au minimum des adolescents, et souvent des adultes. Pour apprécier les gags de cette série, il faut bien connaitre l'univers de JK Rowling, pas seulement toute la série des aventures du jeune magicien mais aussi celle des Animaux Fantastiques. Beaucoup de gags ne parleront qu'aux connaisseurs et ne se laisseront pas deviner par les néophytes. Les pages se structurent en saynètes à la mise en page aérée, proches du strip comics, avec un nombre restreint de cases, quatre grand maximum. Le dessin est clair, dynamique et maîtrisé. Cela permet une narration percutante qui fonctionne efficacement. J'avoue avoir pas mal rigolé sur les premières pages du premier tome, notamment grâce à l'effet de surprise et au côté trash de certaines scènes ou dialogues. Mais ce qui fonctionne en blog BD car on y a droit qu'à une page à la fois se révèle plus lassant sur des albums de plus de 100 pages. Outre le fait que l'humour ne soit pas toujours aussi bon, certaines idées deviennent répétitives au fil des pages et le rire se fait plus rare. Dans mon cas, après une belle impression au début du tome 1, je me suis un peu plus ennuyé par la suite, malgré quelques bons gags tout de même ici et là. L'auteur se renouvelle un peu dans le 3e tome, avec notamment davantage de petits jeux, de modèles de découpages-pliages ainsi qu'un petit roman photo utilisant ses personnages pliés et montés, mais ce n'était pas vraiment plus hilarant. C'est donc plus une série amusante à petites doses mais je n'en conseillerais l'achat qu'aux vrais grands fans de l'univers d'Harry Potter. Note : 2,5/5

29/07/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Fantôme de Canterville (Jungle)
Le Fantôme de Canterville (Jungle)

Même si ce n'est pas la première adaptation du Fantôme de Canterville que je lis, c'est celle-ci qui m'a fait réaliser la similitude de cette nouvelle d'Oscar Wilde avec le film Beetlejuice où des propriétaires un peu trop modernes menaient la vie dure à des fantômes qui auraient pourtant dû leur faire peur. J'ai bien aimé ce récit et son ambiance de campagne britannique avec son château hanté et son temps pluvieux. Les personnages sont bons, plutôt originaux. Et j'ai aimé la dérision avec laquelle sont mises en scène ces sortes d'encarts publicitaires au sein de l'histoire, quand les membres de la famille sortent détergents et autres médicaments miracles pour contrer les actes du spectre. L'histoire est un peu légère et se termine comme un mignon conte pour enfants mais il n'est pas dénué d'humour et résolument moderne pour son époque. Sympathique lecture.

29/07/2022 (modifier)