Les derniers avis (48356 avis)

Par greg
Note: 3/5
Couverture de la série Jour J
Jour J

Jour J prend un concept simple que l'on peut résumer en deux mots "Et si?". Et si le gouvernement avait reculé lors de mai 68, laissant la place à un régime utopique? Et si les deux blocs étaient allés jusqu'au bout de leurs projets de colonisation de la lune? En effet, chaque histoire (soit sous forme de one-shot, soit sous forme de dyptique ou tryptique) va nous modifier un élément historique, et suivre donc ce nouveau chapitre imaginaire. Au moment où j'écris ces lignes, la série compte déjà 47 tomes, et ce n'est pas fini, le concept étant déclinable à l'infini. Cette série est très inégale : nous avons du très médiocre (par exemple, les délires sur une république française fasciste ou bien le tome 16 sur le Titanic), du bof (le tome 13 par exemple avec un Colomb musulman), et du très bon (les tomes 1 et 2, le tome 4, ou bien un diptyque proprement délirant mettant en scène Dali dans la guerre d'Espagne dans les tomes 46 a 47, sans oublier un triptyque sur une colonie pénitentiaire lunaire dans les tomes 37-39-41). Un détail intéressant : De Gaulle intervient dans plusieurs cycle et son personnage n'en sort jamais totalement grandi, quelle que soit le côté où on veut le placer.

23/01/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
Couverture de la série Enfant de la nuit polaire
Enfant de la nuit polaire

Je trouve que cette formule du texte de l’éditeur résume parfaitement cet album : « Un récit délicat sur l'enfance, l'exil, l'attachement à la terre, à la mère. » Il s’agit d’une autobiographie très classique d’une autrice et artiste russe, dont il s’agit ici du premier album publié en France (une courte interview en fin d’album permet d’ailleurs de faire sa connaissance). L’histoire est très personnelle, et parle de son enfance, de son attachement à sa maman, de sa région natale, de sa carrière d’artiste, ses problèmes de santé… rien de bien renversant, mais l’album se lit facilement, grâce à une narration maitrisée et légère (il y a peu de textes). La mise en image est élégante, avec un style qui rappelle un peu la gravure (ce que l’autrice confirme d’ailleurs dans l’interview). Un album sympathique, que je recommande aux amateurs d’autobiographies. Reste à voir si l’éditeur va traduire et publier ses autres BDs : Les voyages du magicien, Journal des tempêtes, et Signes du courant.

23/01/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Le Tambour de la Moskova
Le Tambour de la Moskova

1812, la désastreuse campagne de Russie de Napoléon avec pour personnage principal Vincent, tambour dans l'armée napoléonienne, au visage angélique. Un récit plus qu'étrange sur la guerre, il montre évidemment la cruauté qui en découle mais surtout la bêtise humaine. Étrange de part la personnalité de Vincent, un ange dans ce tourbillon d'horreur, mais un ange opportuniste qui apporte la mort. Un ange qui subit plus qu'il n'agit. Une narration qui mélange deux époques, le présent, enfin celui de 1860, et le passé avec de nombreux flash-back. Un Vincent âgé raconte à un inconnu, dont le nom sera dévoilé en fin d'album, son histoire lors de cette Bérézina. Un album excellemment documenté sur la partie historique, la plus intéressante à mes yeux. Par contre, la partie qui se concentre sur notre tambour m'a moyennement convaincu, ça reste prévisible dans l'ensemble et sa personnalité m'a laissé de marbre. Graphiquement, une succession d'aquarelles aux jolies couleurs pastel où un blanc immaculé inonde le visage de Vincent tout le long de l'album. Un rendu dans un style expressionniste agréable à regarder même si je ne l'ai pas trouvé extraordinaire. Une lecture recommandable.

22/01/2023 (modifier)
Par greg
Note: 3/5
Couverture de la série Le Labeur du Diable
Le Labeur du Diable

Webster Fehler est un assistant juridique sans envergure, et vivant totalement seul. Méprisé par ses collègues, tyrannisé par sa supérieure (une avocate brillante du cabinet), il note sa vie dans un carnet, ainsi que ses pulsions sexuelles. Une sorte de victime absolue qui cède devant tout le monde et se fait exploiter Le jour de ses 40 ans, tout change : il découvre par hasard une sacoche égarée contenant les affaires d'un policier, badge et arme comprise. Une voix va alors se manifester dans sa tête, se présentant comme le diable, et une transformation radicale va s'opérer, assumant l'identité du policie, le personnage va devenir un assassin et un violeur d'ici la fin de ce premier tome. Disons-le toute de suite, il y a un côté profondément malsain dans cette histoire, car on découvre qu'avant d'embrasser sa carrière de (faux)flic violent, Webster envisageait d'assassiner tous ses collègues de travail. Sa voix intérieure va d'abord lui permettre de prendre courage, et de faire face à sa chef. Et on est franchement content pour lui.Mais alors qu'on lui offre la possibilité de rester et de monter en grade, Webster préfère embrasser sa part sombre. Il va se venger de manière abominable de toute personne lui manquant de respect (une femme agressive dans sa voiture à un feu rouge sera violée et abusée sexuellement par lui), et dans les dernières pages, il exécute froidement 4 petites frappes. Il s'agit bien d'une descente aux enfers, aussi rapide que viscérale, mais le peu de sympathie qu'on éprouvait pour Webster s'envole rapidement quand il laisse libre court à ses pulsions les plus sordides. Plusieurs inconnues demeurent : par exemple, pourquoi le policier ne se manifeste-t-il pas pour essayer de retrouver ou récupérer son bien, ou bien pourquoi la disparition du badge n'est pas signalée? (c'est d'autant plus étrange que le résumé de l'éditeur nous dit la chose suivante : "Personne ne sera à l'abri de ses actes... y compris le policier ayant perdu son badge et son arme ! "). C'est simple ce mystérieux policier est absent du volume. De même qu'on se demande qui est cette voix : si pour les deux premiers tiers du volume laissent entendre que Webster souffre de schizophrénie, tout change quand la mystérieuse voix l'enjoint de se rendre à un supermarché où il rencontrera un flic handicapé à la retraite qui lui servira (à son insu) de mentor, lui expliquant tout les codes lui permettant de passer pour un vrai flic. Pour l'instant je suis partagé : certes c'est bien écrit et dessiné, mais c'est aussi très malsain et on sort avec un mauvais goût dans la bouche (c'est très graphique, rien ne nous est épargné). J'attendrais le second tome pour me faire une meilleure idée. Ah oui petit détail peut-être volontaire : "Fehler", le nom du héros, signifie "erreur" en Allemand

22/01/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Amis de Spirou
Les Amis de Spirou

Le Club des Amis de Spirou fut créé en 1938 par Jean Doisy, rédacteur du journal de Spirou, suite à la demande de lecteurs de pouvoir se regrouper sur des valeurs communes à la manière de scouts. Badge, sentiment d'appartenance et surtout un code d'honneur des Amis de Spirou basé sur l'honnêteté, le courage et le respect. Code qui s'opposa logiquement à l'état d'esprit de l'occupant Nazi quand il envahit la Belgique quelques temps plus tard. De jeunes lecteurs et Amis de Spirou s'engagèrent alors aux côtés de la Résistance et deux d'entre eux notamment trouvèrent la mort dans leur combat. S'inspirant de leur mémoire, les auteurs de cette BD inventent une nouvelle histoire à ces jeunes résistants Amis de Spirou et en profitent au passage pour mettre en lumière Jean Doisy lui-même. Nous voilà emmenés à Marcinelle en 1943. Six amis de Spirou de diverses origines s'organisent pour résister à l'occupant. Parmi eux, Miche, jeune juive sauvé par les cinq autres au moment où ses parents ont été déportés. Leurs armes ? Leur passion pour le BD qui va les amener à en dessiner une sous forme de tract pour ridiculiser l'envahisseur et contrer sa propagande. David Evrard les met en image sous un trait jeunesse clair et agréable. Ben BK le met en couleur élégamment. L'histoire mêle plusieurs narrations en parallèle : celle du combat de ces jeunes résistants, quelques flashback sur leur passé, et celle, quelques temps plus tard, du deuil de Jean Doisy effondré suite à la mort de deux de d'entre eux qu'il a lui-même inspirés par son code des Amis de Spirou. Le ton narratif est léger malgré la dureté des faits et peut convenir à un lectorat plus jeune au besoin. De Spirou lui-même, outre le modèle qu'il représente, on ne verra finalement que sa ville d'origine ainsi que son ancien rival de boxe, Poildur, sous les traits d'un fils de collabo. Les décors fourmillent par contre de références au journal Spirou et à ses différents auteurs intégrés dans les noms des différents hotels et magasins. L'intrigue est agréable quoiqu'elle peine à prendre de l'envergure et reste simple et plutôt linéaire. Je ne sais pas combien la série comportera de tomes et si l'histoire gagnera en originalité par la suite. Il faut avouer qu'elle fait tout de même suite à de nombreuses publications plus ou moins récentes ramenant l'univers de Spirou à l'époque de la Seconde Guerre Mondiale et qu'elle ajoute peu de nouveautés au genre.

22/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Jazz (Marcel Pagnol)
Jazz (Marcel Pagnol)

Jazz est une oeuvre théâtrale assez peu connue de Marcel Pagnol. C'est déjà un bon point pour les auteurs de proposer cette adaptation BD. En effet le grand public, dont je suis, connait Pagnol grâce à ses oeuvres "Marseillaises" qui sentent bon le chant du grillon et l'accent du Sud. La surprise est donc grande de se retrouver dans un récit fantastique et psychologique. Le fantastique n'est qu'effleuré avec la présence du double de Blaise. L'image est devenue assez classique dans une sorte de "Blues du Businessman". Pour le côté psy, je trouve que les scénaristes ont été un peu soft dans la relation Blaise/Mlle Boissier. Le caractère ambigu des comportements de Mlle Boissier et de Blaise aurait pu être un peu plus poussé à mon goût. Les dialogues sont nombreux mais je les trouve de qualité et se lisant facilement. Malheureusement le graphisme de Dan assez fade pour mon goût. Ses personnages ont toujours l'air tristes et déprimés. C'est un peu surprenant pour une jeune fille qui doit paraître séduisante. De plus le manque de différences entre les visages du Blaise quinqua avancé et du Blaise jeune implique de nous livrer un Blaise débraillé qui colle mal au personnage. De même la mise en couleur ne rend pas totalement justice à la lumière et à la beauté des paysages d'Aix. Une lecture plaisante pour compléter sa connaissance de Pagnol.

22/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Max - Les Années 20
Max - Les Années 20

Le dessin est un peu inégal (certains passages moins travaillés), mais globalement je l’ai trouvé dynamique et agréable, en phase avec l’action développée dans le scénario. Le personnage principal est ambivalent. Danseur, escroc, cambrioleur, séducteur (il enchaine les conquêtes et le sexe est autant un plaisir qu’un outil pour lui), il peut être ballotté par les événements, tout en les maîtrisant à chaque fois in-extremis. Il nous sert en tout cas de guide pour une visite de Barcelone, de Marseille puis de Paris dans l’entre-deux guerres (où il côtoie le tout Paris mondain et artistique), dans des milieux à la fois frivoles et violents, au moment où les tensions montent un peu partout. Un long passage dans la légion étrangère espagnole, dans une guerre sanglante et absurde dans le Rif marocain accentue tous les aspects du héros évoqués plus haut. Sa partenaire dans le deuxième tome est elle aussi atypique, et complémentaire du héros. La narration est fluide, c’est rythmé, on ne s’ennuie pas. J’ai plutôt bien aimé ce diptyque. Si l’histoire est bouclée, la fin reste ouverte et peut amener une suite. Suite appelée de leurs vœux par les auteurs, dans le dossier concluant le second tome (en fin de chaque album, un dossier d’une dizaine de page présente le contexte historique et la genèse d’écriture, de création des personnage : cette partie est assez intéressante). En tout cas je ne serai pas contre d’autres aventures de notre séducteur espagnol.

22/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Rosangella
Rosangella

A la vue du nom de Berlion, je m’attendais à lire un polar (surtout que visiblement cet album a été primé au festival polar de Cognac). Si je peux comprendre qu’il soit récompensé, je ne vois pas trop pourquoi il concourait dans ce festival, car c’est un pur roman graphique qui n’a pas grand-chose de polar en fait. L’album se lit très agréablement. D’abord parce que le dessin de Berlion justement est plutôt chouette, dans un travail proche de celui de de Metter. Rosangella est belle (et plutôt bien « conservée » pour son âge…). Mais c’est aussi la narration, très fluide, de Corbeyran, qui fait de cette histoire une lecture plaisante. Elle aurait pu l’être encore davantage avec une intrigue un peu plus fouillée. Comme les personnages, un peu caricaturaux et trop « typés » parfois. Mais Corbeyran a quand même mis en avant une femme à la fois faible et forte, qui a su rester digne, malgré une vie cabossée.

21/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Keltos
Keltos

Pécau a choisi de développer une histoire dans un cadre relativement original, en tout cas chronologiquement, puisque l’intrigue est située dans le dernier quart du IIIème siècle avant J.C. Le monde celtique qu’il présente est donc antérieur à l’influence romaine, se positionne avant la geste arthurienne – même si sont évoqués quelques noms qui en feront partie. Pécau cherche à montrer un monde païen violent, un polythéisme à la fois proche et éloigné de celui des Grecs ou des Romains. Concernant l’histoire proprement dite, elle mêle réalisme et fantastique, traverse quelques lieux mythiques (Ys, Tombelaine – préfigurant le Mont Saint Michel voisin), et s’attache à quelques personnages au destin semble-t-il tout tracé, poursuivis par quelques malédictions et qui, échappant à divers combats sanglants, s’en vont de la pointe bretonne vers les terres grecques, au sanctuaire de Delphes. Pécau prend ici quelques libertés, faisant faire à rebours ce voyage celtique. Les quatrièmes de couverture insistent sur une bataille qui semble devoir être le point d’orgue, voire final de l’histoire en 279 avant notre ère, durant laquelle des Celtes ont écrasé les Grecs et menacé le sanctuaire de Delphes. Si la datation est correcte contrairement à ce qu’écrit Agecanonix, il a en revanche raison de dire que les envahisseurs celtes venaient du Nord et de l’Est – et donc pas de l’ouest et de la future Armorique. On aurait pu attendre de voir comment Pécau allait retomber sur ses pattes. Hélas, la série ayant été abandonnée après 2 tomes (un troisième étant pourtant annoncé à paraitre), on n’en saura pas plus, ce qui ne manque pas de frustrer le lecteur que je suis. Pour le reste, la narration est fluide et agréable à suivre. C’est assez rythmé. Sans être hyper originale, l’histoire se laisse donc lire. Le dessin de Kordey est intéressant, présentant des corps relativement massifs, avec un rendu (accentué par une colorisation lumineuse assez tranchée) inégal, mais très réaliste. Note réelle 2,5/5.

21/01/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Lena la-très-seule
Lena la-très-seule

Mon deuxième 'Maïté Grandjouan', après Fantasma, et c'est toujours aussi déroutant. L'histoire de Lena, elle revient dans la maison familiale après le décès de sa mère. Elle doit y faire du rangement et quelques travaux avant de la mettre en vente. Son deuxième album gagne en maturité tout en gardant un mode narratif basé sur le dessin. En effet, peu de texte et toujours pas de phylactères. Du texte qui ne reprend que les conversations téléphoniques entre Lena et son petit copain, Lena et sa mère. Un récit sur la difficulté à faire son deuil et sur la recherche du pardon. Une narration onirique qui tire sur le fantastique avec ces conversations avec l'au-delà et ces fils électriques que l'on voit partout comme le symbole d'un lien indéfectible entre une fille et sa mère. Un huis clos rondement mené qui laisse place à son imagination. On reconnaît au premier coup d'œil la patte graphique de Maïté Grandjouan avec cette succession de petits et grands "tableaux" dans un style surréaliste se rapprochant de René Magritte. Un dessin qui porte à bout de bras l'histoire avec son expressivité et son découpage. Les couleurs sont merveilleusement bien choisies pour faire passer le côté fantastique du récit. Un dessin qui dégage des émotions. De la belle ouvrage. Une autrice que je vais suivre avec intérêt. Note réelle : 3,5.

21/01/2023 (modifier)