J'ai emprunté les deux tomes parce que moi aussi j'angoisse beaucoup et donc le thème de la série m'attirait.
Je ne fus pas surpris parce que j'ai retrouvé une série humoristique qui m'a surtout fait sourire, dont certains gags marchent moins que d'autres, que c'est mieux à lire à petite dose et cela va surtout parler à ceux qui ont vécu des angoisses similaires. Donc cela marche sur moi qui se met souvent à paniquer et imaginer le pire juste parce qu'un type que je ne connais pas m'a regardé de travers pendant quelques secondes. Il y aussi le fait que mine de rien l'auteur réussit à se renouveler durant 2 tomes (il faut dire que l'actualité l'aide un peu, plusieurs gags du deuxième tome portent sur le covid).
Le dessin est pas mal non plus. Donc pas une bande dessinée humoristique indispensable, mais c'est à lire si on a aussi des angoisses et qu'on stresse pour un rien.
Je note un 3 qui tire vers le 4, mais ne dépasse pas suffisamment les conditions que je mettrais pour y grimper. Mais franchement, c'est un bon 3.5 que je lui décerne.
Déjà, l'auteure a fait en sorte que la série ne s'étire pas, développant seulement deux tomes qui sont largement suffisants à mes yeux. Les situations de ce papy voulant faire homme au foyer pour ses enfants est certes amusante, surtout dans la multiplicité des tâches domestiques dont il découvre l'ampleur et la complexité. Mais cette répétition est cassée progressivement avec quelques intrigues secondaires qui reviennent de temps en temps, sans vraiment que cela ne vienne en premier plan. Au final, c'est surtout des petits moments de vie, des instantanés du quotidien.
C'est surtout une chronique quotidienne très mignonne et attendrissante, dans laquelle les personnages sont très humains, même si parfois des gags cartoon ou potaches interviennent. On sent que la famille est plutôt soudée, que le grand-père fait ce qu'il peut. Il y a les souvenirs d'avec sa femme qui sont attendrissants, et les interactions avec sa petite-fille qu'il regarde grandir. Bref, c'est mignon, c'est attendrissant, on est sur un roman graphique intimiste.
Cela dit, je trouve qu'il manque un petit quelque chose pour que l'ensemble dépasse ce simple cadre de bonne BD qui fait du bien à lire. J'aurais aimé peut-être plus de profondeur, ou une fin qui conclut un peu plus certaines idées développées dans la BD. C'est dommage, mais en toute bonne foi, j'ai bien aimé ma lecture.
J'aurais envie de donner plus, mais je suis trop coincé dans l'idée que c'est avant tout un album dont le concept est le point central. En dehors de ça, l'album n'est pas franchement extraordinaire, malheureusement.
C'est surtout que Trondheim a eu une idée et a su parfaitement bien l'exploiter, entrelaçant en permanence les trois chemins qu'empruntent les personnages et les faisant interagir tous ensemble en permanence. C'est mignon, bien pensé et ça marche globalement sur l'ensemble de la BD. Mais au-delà de l'exercice et de son exécution impeccable, j'ai décroché à un moment donné de cette histoire. Les planches s'enchainent sans grande surprise, pas de gros retournement de situation ou de changement grâce à sa mise en page. Bref, ça devient progressivement plan plan jusqu'à la fin, mignonne aussi mais pas inoubliable.
En somme, c'est un exercice de style qu'on pourrait rapprocher de l'OuBaPo, mais avec une plus grande lisibilité que certains autres albums du genre. C'est aussi une bonne façon de montrer aux enfants tout le potentiel qu'on peut imaginer à partir d'une bande-dessinée. Une première approche du genre qui ouvrira sans doute les idées à plein de jeunes. Pour les plus vieux et habitués de la BD, peut-être vaut-il mieux envisager d'autres BD de l'OuBaPo.
José Roosevelt est un peintre reconnu qui aime à manier l'érudition et les symboles. Cet amalgame d'érudition livresque, d'ésotérisme, de mysticisme et de peinture nous livre un cycle de trois tomes très énigmatique.
Probablement trop, car si le début de l'aventure de Vi, Ian et Juanalberto est intéressante avec beaucoup d'idées créatives, l'auteur me perd dans un tome trois très noir presque incompréhensible (pour moi) avec des retours en arrière peu convaincants et assez ennuyeux et l'apparition surnaturelle d'un Gabriel à trois visages, ce qui sent le raccourci scénaristique pour conclure une oeuvre bien commencée mais mal aboutie.
C'est dommage car j'ai beaucoup aimé l'ambiance onirique et mystérieuse des deux premiers tomes. L’adjonction de très belles peintures à l'huile bien placées dans le récit apportant une valeur ajoutée à la série.
Malheureusement le sombre tome 3 et sa conclusion très curieuse me font me demander où l'auteur voulait nous conduire à travers cette quête.
Je me suis perdu en chemin. 2.5 (pour les deux premiers tomes 3.5 et 1 pour le trois)
Voilà une mini série prévue en 2 tomes qui commence plutôt très bien !
Sigrid est une jeune viking du Groenland qui aspire à découvrir le monde. Une expédition est montée en direction d'une toute nouvelle colonie : la Markland. Mais le périple va rapidement tourner au cauchemar quand une terrible maladie décime l'équipage et que les trahisons vont apparaître au grand jour. Rescapée miraculeusement grâce au secours d'un indien Béothuk, la vie de Sigrid se trouve alors à un carrefour décisif...
Construite sur une alternance de flashback et le présent de Sigrid, cette narration équilibrée nous permet d'appréhender les enjeux de cette expédition et la rencontre improbable et compliquée de Sigrid et de son sauveur indien. David Chauvel n'en est pas à son coup d'essai et laisse ici parler son savoir faire. La trame se tisse petit à petit et la vue d'ensemble s'esquisse au fil des pages tout en creusant intelligemment la psychologie et les motivations des protagonistes. Le dessin de Patrick Pion aussi rude et nerveux que les personnages de l'époque s'apprivoise doucement mais sûrement et nous propose des paysages sauvages magnifiques.
"Sigrid" se révèle donc avec ce premier tome une très bonne surprise, j'attends donc la suite et fin de ce récit avec impatience.
*** Tome 2 ***
Après un premier tome qui m'avait fait forte impression, j'étais pressé de découvrir ce deuxième tome conclusif. Malheureusement j'ai trouvé ce second opus un peu terne et convenu en comparaison ; j'en attendais peut-être trop après cette bonne surprise.
Pour autant cet album reste bon et conclue cette courte saga en éclaircissant les mystères qui composaient la trame du récit. C'est juste que l'objet mystérieux qui est à l'origine de ce voyage et sert de fil conducteur m'a déçu ; mon imagination en espérait pour le coup beaucoup plus et j'attendais quelque chose de plus épique qu'historique.
Le dessin de ce second tome reste dans la même veine nerveuse malgré un changement de dessinateur ; Patrick Pion laisse sa place à Maria Riccio.
Un peu déçu, je passe donc ma note de 4 à 3/5
2.5
Ce sont des histoires courtes mettant en vedette des jeunes japonais d'aujourd'hui. C'est vraiment le genre de manga pour les amateurs d'histoires racontant la vie quotidienne parce qu'il y a pas d'actions ou d'élément fantastique dans le scénario, c'est juste la vie de tous les jours.
Disons que ce genre de récit ne fait pas parti de mes préférés, mais je suis capable d'apprécier des récits de ce genre. Ici, je trouve que le résultat est très moyen. Il y a des personnages un peu attachants, certains passages m'ont fait sourire, mais globalement ce n'est pas une lecture mémorable. Les thèmes abordés ne sont pas très approfondis et rien ne me donne envie de relire l'album un jour. C'est vraiment une lecture légère qui s'oublie facilement et c'est pourquoi je le recommande vraiment qu'aux grands amateurs de ce type de récit parce que les autres vont vite s'ennuyer. À la limite, cela pourrait être intéressant de découvrir la vie de jeunes japonais si on ne connait pas trop le Japon, mais comme on explique rien certains éléments culturels (genre les idoles) risquent de dérouter les lecteurs qui ne connaissent pas grand-chose de ce pays.
Le point fort est le dessin que j'ai vraiment adoré. C'est le style réaliste qui me plait dans les mangas. C'est dynamique et les personnages sont expressifs sans tomber dans l'exagération.
Avec un titre comme celui-là, les cinéphiles se projettent immédiatement sur l'excellent film "La Vie des Autres". La couverture renforce ce sentiment car on a l'impression que Charlie et Jules sont sous le regard inquisiteur d'une caméra de surveillance.
C'est probablement une des clés de l'oeuvre de Léna Saurel avec nos deux presque Ksoss qui se sentent prisonniers des regards et des appréciations de la famille et des voisins. Jules, docile, a réussi ses études et sa vie pro mais vit dans un désert affectif. Charlie, 12 ans, le rebelle s'enfonce dans ce désert.
Léna Saurel nous propose un récit assez optimiste où rien n'est perdu d'avance si l'on sait saisir les opportunités des bonnes rencontres. Une vision parfois grinçante de la jeunesse avec un pauvre Charlie qui concentre sur lui une bonne partie des dangers de l'addiction numérique.
Léna Saurel sait nous peindre un Charlie, vraie tête à claques, qui saura se transformer et s'ouvrir.
Le graphisme est moderne et dynamique mettant l'accent sur les langages corporels de ces personnes en difficulté relationnelle.
Cela se lit vite, c'est sans longueur donc une agréable lecture.
Cette BD est parue dans la grande effervescence des Blogs-bd de l'époque, dont la plupart sont tombés dans l'oubli, et publié comme plusieurs autres auteurs (Boulet et ses Notes, Frantico ou encore Jeromeuh), ici chez Delcourt où parut également Carnets de mariage, autre volume de l'auteur compilant des planches issues de son blog et relatant son mariage.
Bref, nous sommes dans le plus pur produit de ces années d'explosion des blogs BD, avec une présentation de petites planches formant des histoires courtes, le tout lié par des commentaires de l'auteur qui raconte cela à ses enfants dans le futur. C'est gentil et plutôt bon enfant, les histoires sont assez banales sur la vie de couple mais ne sont pas non plus vues et revues. Plusieurs m'ont franchement fait rire, et globalement c'est assez mignon et plein de bonne humeur. La guerre des petits bisous est à la fois drôle et mignonne, et qui fait surtout penser à plusieurs situations que j'ai connu aussi.
Le dessin de Romain Ronzeau est agréable, il sait bien représenter ses personnages et, malgré un côté un peu rapide dans l’exécution sur certaine planche, on a pas trop l'impression de voir des dessins torchés postés sur un blog et compilés en album. Bref, ça passe plutôt bien et c'est agréable.
En somme, rien de plus ou de moins que la compilation des dessins d'un blog BD, si vous n'êtes déjà pas fan de base cet album ne vous réconciliera pas avec, mais si vous aimez bien, que vous avez connu cette période d'explosion graphique ou que vous êtes simplement curieux, c'est agréable. Pas le meilleur, d'autres auteurs ont fait bien mieux je trouve, mais pas honteux non plus. On est sur une moyenne légèrement relevée, n'escomptez pas plus.
Inspiré d'un personnage authentique, Alicia Jaraba nous conte l'histoire romancée de la Malinche.
Peu de passages de la vie de la Malinche sont validés par des récits historiques. Pour combler ces périodes de sa vie méconnue, l'autrice créée un personnage principal peut être idéalisé mais telle qu'elle l'a ressentie au travers des rapports des gouvernements de l'époque.
Une héroïne qui sert d'interprète entre des cultures opposées, témoin à la fois active et passive de l'invasion des occidentaux de l'Amérique. Elle utilise son don pour les langues pour permettre la communication entre les représentants des différents états. L'autrice au travers de la vie de la Malinche dénonce l'oppression des cultures dominantes, les sacrifices humains des mexicains ou la soif irraisonnée de l'or des occidentaux. Avec comme point commun pour tous les partis, la volonté de dominer l'autre pour l'opprimer et la manière est identique en étant cruel et féroce. Elle décrit avec réalisme la place des femmes dans toutes les sociétés à cette époque et le quotidien des esclaves.
Le dessin et les couleurs sont classiques et agréables, ils sont adaptés à cette version de l'histoire plus romancée que réelle.
Une vision contemporaine de la vie de la Malinche intéressante à lire.
Présenté comme spin off de L'Ordre des Dragons, cette série semble en fait en être la suite, bien que n'ayant plus sous la main ces albums et ne me rappelant plus exactement ce qui se passait dans cette première série, il m'est difficile de faire le lien ; je crois me souvenir que c'était une sorte de fourre-tout fantastique où il n'était pas si facile de s'accrocher, mais d'après mon avis rédigé en 2015, ça m'avait plu.
Cette nouvelle orientation poursuit donc l'aventure par Corbeyran qui reprend les rênes après Istin, ça n'a pas dû être évident de reprendre une Bd aussi complexe et aussi foisonnante, mais Corbeyran a suffisamment de métier pour ne pas s'empêtrer. Il reprend donc le thème de l'occultisme nazi et brasse plein de mythes et de références historico-fantasmagoriques où se télescopent royaume d'Agartha, Atlantes, occultisme nazi, survivance d'Hitler, créatures démoniaques, immortalité... le tout dans un ton grandguignolesque à souhait, nourri de grosses ficelles et de tous les clichés ésotériques impliquant des nazis, ce genre de postulat a été vu dans d'autres Bd, mais je me laisse prendre au jeu et je marche quand même dans cet autre fourre-tout occulte tant c'est bien mené, tant les situations s'enchaînent bien et parce que c'est très divertissant et agréable à lire.
De son côté, Denis Rodier reprend le dessin, il est donc en terrain connu et offre des images spectaculaires aux décors dantesques dans un style fluide, précis et mieux maîtrisé que dans la série mère, avec quelques séquences marquantes. J'ai bien aimé la bande parce que son dessin permet de s'immerger dans cet univers fantastique qui s'il ne bénéficiait pas d'un bon dessin clair, m'aurait sûrement barbé.
Maintenant, pour avoir la suite, je sais pas si ça arrivera, il n'y a rien à l'horizon depuis 2013, ça me semble tombé à l'eau, et c'est bien dommage...
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L'homme le plus flippé du monde
J'ai emprunté les deux tomes parce que moi aussi j'angoisse beaucoup et donc le thème de la série m'attirait. Je ne fus pas surpris parce que j'ai retrouvé une série humoristique qui m'a surtout fait sourire, dont certains gags marchent moins que d'autres, que c'est mieux à lire à petite dose et cela va surtout parler à ceux qui ont vécu des angoisses similaires. Donc cela marche sur moi qui se met souvent à paniquer et imaginer le pire juste parce qu'un type que je ne connais pas m'a regardé de travers pendant quelques secondes. Il y aussi le fait que mine de rien l'auteur réussit à se renouveler durant 2 tomes (il faut dire que l'actualité l'aide un peu, plusieurs gags du deuxième tome portent sur le covid). Le dessin est pas mal non plus. Donc pas une bande dessinée humoristique indispensable, mais c'est à lire si on a aussi des angoisses et qu'on stresse pour un rien.
Pour Sanpei
Je note un 3 qui tire vers le 4, mais ne dépasse pas suffisamment les conditions que je mettrais pour y grimper. Mais franchement, c'est un bon 3.5 que je lui décerne. Déjà, l'auteure a fait en sorte que la série ne s'étire pas, développant seulement deux tomes qui sont largement suffisants à mes yeux. Les situations de ce papy voulant faire homme au foyer pour ses enfants est certes amusante, surtout dans la multiplicité des tâches domestiques dont il découvre l'ampleur et la complexité. Mais cette répétition est cassée progressivement avec quelques intrigues secondaires qui reviennent de temps en temps, sans vraiment que cela ne vienne en premier plan. Au final, c'est surtout des petits moments de vie, des instantanés du quotidien. C'est surtout une chronique quotidienne très mignonne et attendrissante, dans laquelle les personnages sont très humains, même si parfois des gags cartoon ou potaches interviennent. On sent que la famille est plutôt soudée, que le grand-père fait ce qu'il peut. Il y a les souvenirs d'avec sa femme qui sont attendrissants, et les interactions avec sa petite-fille qu'il regarde grandir. Bref, c'est mignon, c'est attendrissant, on est sur un roman graphique intimiste. Cela dit, je trouve qu'il manque un petit quelque chose pour que l'ensemble dépasse ce simple cadre de bonne BD qui fait du bien à lire. J'aurais aimé peut-être plus de profondeur, ou une fin qui conclut un peu plus certaines idées développées dans la BD. C'est dommage, mais en toute bonne foi, j'ai bien aimé ma lecture.
Les Trois Chemins
J'aurais envie de donner plus, mais je suis trop coincé dans l'idée que c'est avant tout un album dont le concept est le point central. En dehors de ça, l'album n'est pas franchement extraordinaire, malheureusement. C'est surtout que Trondheim a eu une idée et a su parfaitement bien l'exploiter, entrelaçant en permanence les trois chemins qu'empruntent les personnages et les faisant interagir tous ensemble en permanence. C'est mignon, bien pensé et ça marche globalement sur l'ensemble de la BD. Mais au-delà de l'exercice et de son exécution impeccable, j'ai décroché à un moment donné de cette histoire. Les planches s'enchainent sans grande surprise, pas de gros retournement de situation ou de changement grâce à sa mise en page. Bref, ça devient progressivement plan plan jusqu'à la fin, mignonne aussi mais pas inoubliable. En somme, c'est un exercice de style qu'on pourrait rapprocher de l'OuBaPo, mais avec une plus grande lisibilité que certains autres albums du genre. C'est aussi une bonne façon de montrer aux enfants tout le potentiel qu'on peut imaginer à partir d'une bande-dessinée. Une première approche du genre qui ouvrira sans doute les idées à plein de jeunes. Pour les plus vieux et habitués de la BD, peut-être vaut-il mieux envisager d'autres BD de l'OuBaPo.
L'Horloge
José Roosevelt est un peintre reconnu qui aime à manier l'érudition et les symboles. Cet amalgame d'érudition livresque, d'ésotérisme, de mysticisme et de peinture nous livre un cycle de trois tomes très énigmatique. Probablement trop, car si le début de l'aventure de Vi, Ian et Juanalberto est intéressante avec beaucoup d'idées créatives, l'auteur me perd dans un tome trois très noir presque incompréhensible (pour moi) avec des retours en arrière peu convaincants et assez ennuyeux et l'apparition surnaturelle d'un Gabriel à trois visages, ce qui sent le raccourci scénaristique pour conclure une oeuvre bien commencée mais mal aboutie. C'est dommage car j'ai beaucoup aimé l'ambiance onirique et mystérieuse des deux premiers tomes. L’adjonction de très belles peintures à l'huile bien placées dans le récit apportant une valeur ajoutée à la série. Malheureusement le sombre tome 3 et sa conclusion très curieuse me font me demander où l'auteur voulait nous conduire à travers cette quête. Je me suis perdu en chemin. 2.5 (pour les deux premiers tomes 3.5 et 1 pour le trois)
Sigrid
Voilà une mini série prévue en 2 tomes qui commence plutôt très bien ! Sigrid est une jeune viking du Groenland qui aspire à découvrir le monde. Une expédition est montée en direction d'une toute nouvelle colonie : la Markland. Mais le périple va rapidement tourner au cauchemar quand une terrible maladie décime l'équipage et que les trahisons vont apparaître au grand jour. Rescapée miraculeusement grâce au secours d'un indien Béothuk, la vie de Sigrid se trouve alors à un carrefour décisif... Construite sur une alternance de flashback et le présent de Sigrid, cette narration équilibrée nous permet d'appréhender les enjeux de cette expédition et la rencontre improbable et compliquée de Sigrid et de son sauveur indien. David Chauvel n'en est pas à son coup d'essai et laisse ici parler son savoir faire. La trame se tisse petit à petit et la vue d'ensemble s'esquisse au fil des pages tout en creusant intelligemment la psychologie et les motivations des protagonistes. Le dessin de Patrick Pion aussi rude et nerveux que les personnages de l'époque s'apprivoise doucement mais sûrement et nous propose des paysages sauvages magnifiques. "Sigrid" se révèle donc avec ce premier tome une très bonne surprise, j'attends donc la suite et fin de ce récit avec impatience. *** Tome 2 *** Après un premier tome qui m'avait fait forte impression, j'étais pressé de découvrir ce deuxième tome conclusif. Malheureusement j'ai trouvé ce second opus un peu terne et convenu en comparaison ; j'en attendais peut-être trop après cette bonne surprise. Pour autant cet album reste bon et conclue cette courte saga en éclaircissant les mystères qui composaient la trame du récit. C'est juste que l'objet mystérieux qui est à l'origine de ce voyage et sert de fil conducteur m'a déçu ; mon imagination en espérait pour le coup beaucoup plus et j'attendais quelque chose de plus épique qu'historique. Le dessin de ce second tome reste dans la même veine nerveuse malgré un changement de dessinateur ; Patrick Pion laisse sa place à Maria Riccio. Un peu déçu, je passe donc ma note de 4 à 3/5
Nos meilleures vies
2.5 Ce sont des histoires courtes mettant en vedette des jeunes japonais d'aujourd'hui. C'est vraiment le genre de manga pour les amateurs d'histoires racontant la vie quotidienne parce qu'il y a pas d'actions ou d'élément fantastique dans le scénario, c'est juste la vie de tous les jours. Disons que ce genre de récit ne fait pas parti de mes préférés, mais je suis capable d'apprécier des récits de ce genre. Ici, je trouve que le résultat est très moyen. Il y a des personnages un peu attachants, certains passages m'ont fait sourire, mais globalement ce n'est pas une lecture mémorable. Les thèmes abordés ne sont pas très approfondis et rien ne me donne envie de relire l'album un jour. C'est vraiment une lecture légère qui s'oublie facilement et c'est pourquoi je le recommande vraiment qu'aux grands amateurs de ce type de récit parce que les autres vont vite s'ennuyer. À la limite, cela pourrait être intéressant de découvrir la vie de jeunes japonais si on ne connait pas trop le Japon, mais comme on explique rien certains éléments culturels (genre les idoles) risquent de dérouter les lecteurs qui ne connaissent pas grand-chose de ce pays. Le point fort est le dessin que j'ai vraiment adoré. C'est le style réaliste qui me plait dans les mangas. C'est dynamique et les personnages sont expressifs sans tomber dans l'exagération.
L'Avis des autres
Avec un titre comme celui-là, les cinéphiles se projettent immédiatement sur l'excellent film "La Vie des Autres". La couverture renforce ce sentiment car on a l'impression que Charlie et Jules sont sous le regard inquisiteur d'une caméra de surveillance. C'est probablement une des clés de l'oeuvre de Léna Saurel avec nos deux presque Ksoss qui se sentent prisonniers des regards et des appréciations de la famille et des voisins. Jules, docile, a réussi ses études et sa vie pro mais vit dans un désert affectif. Charlie, 12 ans, le rebelle s'enfonce dans ce désert. Léna Saurel nous propose un récit assez optimiste où rien n'est perdu d'avance si l'on sait saisir les opportunités des bonnes rencontres. Une vision parfois grinçante de la jeunesse avec un pauvre Charlie qui concentre sur lui une bonne partie des dangers de l'addiction numérique. Léna Saurel sait nous peindre un Charlie, vraie tête à claques, qui saura se transformer et s'ouvrir. Le graphisme est moderne et dynamique mettant l'accent sur les langages corporels de ces personnes en difficulté relationnelle. Cela se lit vite, c'est sans longueur donc une agréable lecture.
Billets d'amour
Cette BD est parue dans la grande effervescence des Blogs-bd de l'époque, dont la plupart sont tombés dans l'oubli, et publié comme plusieurs autres auteurs (Boulet et ses Notes, Frantico ou encore Jeromeuh), ici chez Delcourt où parut également Carnets de mariage, autre volume de l'auteur compilant des planches issues de son blog et relatant son mariage. Bref, nous sommes dans le plus pur produit de ces années d'explosion des blogs BD, avec une présentation de petites planches formant des histoires courtes, le tout lié par des commentaires de l'auteur qui raconte cela à ses enfants dans le futur. C'est gentil et plutôt bon enfant, les histoires sont assez banales sur la vie de couple mais ne sont pas non plus vues et revues. Plusieurs m'ont franchement fait rire, et globalement c'est assez mignon et plein de bonne humeur. La guerre des petits bisous est à la fois drôle et mignonne, et qui fait surtout penser à plusieurs situations que j'ai connu aussi. Le dessin de Romain Ronzeau est agréable, il sait bien représenter ses personnages et, malgré un côté un peu rapide dans l’exécution sur certaine planche, on a pas trop l'impression de voir des dessins torchés postés sur un blog et compilés en album. Bref, ça passe plutôt bien et c'est agréable. En somme, rien de plus ou de moins que la compilation des dessins d'un blog BD, si vous n'êtes déjà pas fan de base cet album ne vous réconciliera pas avec, mais si vous aimez bien, que vous avez connu cette période d'explosion graphique ou que vous êtes simplement curieux, c'est agréable. Pas le meilleur, d'autres auteurs ont fait bien mieux je trouve, mais pas honteux non plus. On est sur une moyenne légèrement relevée, n'escomptez pas plus.
Celle qui parle
Inspiré d'un personnage authentique, Alicia Jaraba nous conte l'histoire romancée de la Malinche. Peu de passages de la vie de la Malinche sont validés par des récits historiques. Pour combler ces périodes de sa vie méconnue, l'autrice créée un personnage principal peut être idéalisé mais telle qu'elle l'a ressentie au travers des rapports des gouvernements de l'époque. Une héroïne qui sert d'interprète entre des cultures opposées, témoin à la fois active et passive de l'invasion des occidentaux de l'Amérique. Elle utilise son don pour les langues pour permettre la communication entre les représentants des différents états. L'autrice au travers de la vie de la Malinche dénonce l'oppression des cultures dominantes, les sacrifices humains des mexicains ou la soif irraisonnée de l'or des occidentaux. Avec comme point commun pour tous les partis, la volonté de dominer l'autre pour l'opprimer et la manière est identique en étant cruel et féroce. Elle décrit avec réalisme la place des femmes dans toutes les sociétés à cette époque et le quotidien des esclaves. Le dessin et les couleurs sont classiques et agréables, ils sont adaptés à cette version de l'histoire plus romancée que réelle. Une vision contemporaine de la vie de la Malinche intéressante à lire.
L'Apogée des Dragons
Présenté comme spin off de L'Ordre des Dragons, cette série semble en fait en être la suite, bien que n'ayant plus sous la main ces albums et ne me rappelant plus exactement ce qui se passait dans cette première série, il m'est difficile de faire le lien ; je crois me souvenir que c'était une sorte de fourre-tout fantastique où il n'était pas si facile de s'accrocher, mais d'après mon avis rédigé en 2015, ça m'avait plu. Cette nouvelle orientation poursuit donc l'aventure par Corbeyran qui reprend les rênes après Istin, ça n'a pas dû être évident de reprendre une Bd aussi complexe et aussi foisonnante, mais Corbeyran a suffisamment de métier pour ne pas s'empêtrer. Il reprend donc le thème de l'occultisme nazi et brasse plein de mythes et de références historico-fantasmagoriques où se télescopent royaume d'Agartha, Atlantes, occultisme nazi, survivance d'Hitler, créatures démoniaques, immortalité... le tout dans un ton grandguignolesque à souhait, nourri de grosses ficelles et de tous les clichés ésotériques impliquant des nazis, ce genre de postulat a été vu dans d'autres Bd, mais je me laisse prendre au jeu et je marche quand même dans cet autre fourre-tout occulte tant c'est bien mené, tant les situations s'enchaînent bien et parce que c'est très divertissant et agréable à lire. De son côté, Denis Rodier reprend le dessin, il est donc en terrain connu et offre des images spectaculaires aux décors dantesques dans un style fluide, précis et mieux maîtrisé que dans la série mère, avec quelques séquences marquantes. J'ai bien aimé la bande parce que son dessin permet de s'immerger dans cet univers fantastique qui s'il ne bénéficiait pas d'un bon dessin clair, m'aurait sûrement barbé. Maintenant, pour avoir la suite, je sais pas si ça arrivera, il n'y a rien à l'horizon depuis 2013, ça me semble tombé à l'eau, et c'est bien dommage...