Le Tambour de la Moskova

Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)

Vincent en est sûr : l'Empereur lui a souri. Tout le monde lui sourit, d'ailleurs. Avec sa frimousse d'ange, le jeune tambour est la seule lueur d'espoir qui subsiste dans l'univers absurde de la désastreuse campagne de Russie menée par Napoléon.


1799 - 1815 : Le Premier Empire - Napoléon Bonaparte Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Russie

Un dernier reste d'innocence, choyé et protégé par son entourage, à l'heure où la plus grande armée que le monde ait jamais connue continue de marcher à sa perte.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Mars 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Tambour de la Moskova © Le Lombard 2021
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)
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03/06/2021 | Ro
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L'avatar du posteur Tomdelapampa

Pas mieux que mes prédécesseurs, ça se laisse bien lire mais il manque le petit truc. Niveau graphisme c’est agréable sans être fou. La narration est bonne, on embarque facilement dans le parcours de notre jeune tambour. L’auteur déroule son histoire tranquillement, j’ai apprécié la peinture de cette Russie mais ça manque un peu de consistance pour contenter pleinement. La déroute russe sert de trame de fond mais n’est pas des plus instructive, l’idée de base m’a fait le même effet, notre jeune innocent trouvant systématiquement un protecteur malgré les événements, intéressant mais ça manque un peu de force, et la fin avec cette révélation m’a laissé indifférent. Malgré ces nombreuses petites critiques, l’album est tout à fait recommandable mais je ne peux pas m’empêcher de penser que ça aurait pu être mieux.

12/04/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
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1812, la désastreuse campagne de Russie de Napoléon avec pour personnage principal Vincent, tambour dans l'armée napoléonienne, au visage angélique. Un récit plus qu'étrange sur la guerre, il montre évidemment la cruauté qui en découle mais surtout la bêtise humaine. Étrange de part la personnalité de Vincent, un ange dans ce tourbillon d'horreur, mais un ange opportuniste qui apporte la mort. Un ange qui subit plus qu'il n'agit. Une narration qui mélange deux époques, le présent, enfin celui de 1860, et le passé avec de nombreux flash-back. Un Vincent âgé raconte à un inconnu, dont le nom sera dévoilé en fin d'album, son histoire lors de cette Bérézina. Un album excellemment documenté sur la partie historique, la plus intéressante à mes yeux. Par contre, la partie qui se concentre sur notre tambour m'a moyennement convaincu, ça reste prévisible dans l'ensemble et sa personnalité m'a laissé de marbre. Graphiquement, une succession d'aquarelles aux jolies couleurs pastelles où un blanc immaculé inonde le visage de Vincent tout le long de l'album. Un rendu dans un style expressionniste agréable à regarder même si je ne l'ai pas trouvé extraordinaire. Une lecture recommandable.

22/01/2023 (modifier)
Par doumé
Note: 3/5
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Quelle place peuvent avoir la beauté et l’innocence au cœur d'un conflit armé? Aucune est la réponse la plus sensée mais avec beaucoup d'imagination, Simon Spruyt nous démontre le contraire. L' auteur nous présente l'histoire d'un soldat qui joue du tambour sur les champs de bataille. Un soldat qui est vu ou ressenti comme un ange, nous sommes à la frontière entre un récit historique et un récit imaginaire. Au cœur de l'enfer des combats de la grande armée dans la victoire comme dans la défaite, notre ange passe à travers les coups de sabres avec parfois un peu de lâcheté ou de calculs. Les événements tragiques s’enchaînent laissant planer une impression d'immortalité pour notre héros rendant peu crédible cette histoire. Simon Spruyt représente Vincent Bosse avec un visage blanc qui s'oppose à tous les autres personnages du récit qui eux sont colorés de façon classique. Cette identification immédiate du caractère particulier de notre héros rend notre histoire fluide et facile à lire. Les couleurs pastels et les décors flous donnent la sensation que notre histoire se passe dans un monde irréel, le dessin comme le scénario navigue entre réalité et fantastique. Le passage de Tolstoï à la fin du récit est un clin d'œil sympathique dans l'histoire, l'auteur réussi à nous emmener avec succès dans un monde basé sur des faits historiques et des personnages réels en créant un scénario original.

26/06/2022 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
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Dans une certaine mesure, je partage avec Ro ce qu'il a pu ressentir au sujet du personnage principal. Je l'ai également trouvé un peu lisse et sans grande saveur psychologique. J'y vois cependant une espèce d'ange de la mort qui indifféremment sonne le glas dans l'un ou l'autre camp. J'y vois également un témoin privilégié au milieu du cyclone, observateur idéal car affranchi des émotions et des conventions. D'où, sans doute, ce côté insaisissable et peut-être un brin agaçant de notre tambour... Dans "Le Tambour de la Moskova", ce sont les personnages secondaires qui demeurent les plus dignes d'intérêt. Tout au long du récit, on croise en effet une galerie de protagonistes truculents, apportant à ce récit une véritable saveur que d'aucuns trouveront certes un peu chiche. Toutefois, ce qui prime à mes yeux dans une bande dessinée, c'est comme son nom l'indique le... dessin ! Et là, j'avoue avoir été sous le charme dès les premières pages, au point qu'à plusieurs reprises, je me suis laissé happer par ces pages superbes sans même suivre le récit. Non que ce dernier soit maladroit, loin s'en faut, mais parce que le trait est chouette comme tout, tout bonnement. Je kiffe particulièrement les cases où apparaissent les cosaques, présentés comme des démons, ou mieux : comme les Nazgûls de Tolkien. Parce que tout de même, l'histoire tient la route, et pas seulement l'Histoire ! En effet, Simon Spruyt nous donne à voir tout ce que la guerre engendre comme comportements indignes. La campagne de Russie menée par Napoléon (dont soit dit au passage, et par une bien curieuse coïncidence, on parle beaucoup depuis la venue au pouvoir d'Emmanuel Micron) fut non seulement une défaite cuisante, mais un naufrage humain qui donna lieu, comme toutes les guerres, à des actes monstrueux. Simon Spruyt s'est visiblement documenté, cela se sent car il esquisse une idée que je crois assez juste de ce qui constitue l'âme russe, âme qui semble porter en elle quelque chose d'éminemment tragique. Il y a une foule de détails (le français fut longtemps langue officielle de l'Empire Russe, par exemple) qui viennent étoffer un background finalement bien plus captivant que notre héros lui-même, qui n'est autre que Tolstoï en personne, auteur de Guerre et paix ! Excusez du peu ! Double gageure donc de la part de l'ami Spruyt : prétention historique en évoquant la Bérézina tout en inscrivant le récit de Tolstoï dans cette réalité. Cela donne ce récit original, plus que digne d'intérêt, venant s'immiscer entre vérité historique et uchronie poétique. Un chouette boulot, admirable par bien des aspects !

12/08/2021 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Le Tambour de la Moskova se déroule durant la Campagne de Russie et raconte l'histoire d'un jeune soldat, tambour dans l'armée de Napoléon, qui a la particularité d'avoir un physique d'enfant charmant, presque angélique. Il a aussi le même caractère, réservé et craintif, et suit sans discuter ceux qui le prennent sous leur aile en essayant d'éviter la mort qui rôde en permanence. Le graphisme de Simon Spruyt prend la forme d'une peinture au style coloré et légèrement naïf. S'il reste épuré en matière de détails, il développe une jolie personnalité et un certain esthétisme. L'histoire quant à elle joue fortement sur le charme angélique du héros qui fascine bien malgré lui tous ceux qui le rencontrent. Il va ainsi évoluer de protecteur en protecteur, au fur et à mesure que chacun d'entre eux se fait tuer d'une manière ou d'une autre dans le chaos de la guerre. Avec lui et les lambeaux de l'armée de l'Empereur, nous allons suivre la débacle tandis que l'hiver s'installe et que les cosaques harcèlent les troupes françaises. L'horreur de la situation contrastera ainsi fortement avec la blancheur innocente du héros, attirant la mort autour de lui malgré lui. Quand viendra le temps des souvenirs, quand le héros devenu vieil homme se rappelera de ces événements, se posera la question sans réponse de savoir s'il doit se considérer comme un ange venu apporter l'espoir dans le coeur des hommes, s'il est au contraire un lâche portant le malheur à tous ceux qui l'approchent, ou s'il n'est qu'un fétu de paille sans importance dans des événements qui le dépassent. Même si je reconnais l'intérêt graphique et la question de fond de cette histoire, j'avoue ne pas avoir été vraiment captivé. D'une part parce que je n'ai pas accroché au personnage principal que je trouve ennuyeux, limite agaçant. D'autre part parce que, ayant déjà lu Bérézina et La Nuit de l'Empereur, j'avais déjà une assez bonne connaissance de la Retraite de Russie et cette BD là m'a nettement moins appris à son sujet que les deux autres. Et globalement, l'histoire ne m'a pas emporté et sa conclusion m'a laissé assez indifférent. D'où ma note finale en demi-teinte : 2.5/5

03/06/2021 (modifier)