Autant Les Cités obscures m’ont souvent scotché, produisant des albums pleins de magie, autant cet album m’a laissé sur ma faim.
Malgré quelques petits points communs, il ne se rattache pas à l’œuvre maîtresse des deux auteurs. On est là dans une certaine utopie plus ou moins onirique et crédible, un futur « envisagé », fantasmé. Cela se présente comme un journal dont chaque double page traiterait d’un thème, d’un exemple, dans une sorte de reportage illustré (c’était au départ lié à plusieurs journaux).
Quelques idées amusantes, poétiques certes, mais j’ai vite été lassé par l’ensemble. Ou plutôt je n’ai rapidement pas été intéressé par ce projet. Il se laisse lire évidemment, les dessins sont beaux et bons (mais dégagent moins de magie que certaines planches des Cités obscures).
C’est aussi que ce n’est pas exactement de la BD pure. Pas de bulles, des textes et des illustrations mêlés, dans ce qui ressemble à une commande bridant un peu, si ce n’est l’imagination, du moins le cadre dans lequel celle-ci peut s’exprimer. L’objet lui-même est atypique, ressemblant à un livre pour très jeunes enfants, avec de très épaisses pages cartonnées. Étrange donc.
Des idées, des réflexions sur divers sujets : réchauffement climatique, nouvelles formes de l’extension urbaine (voir les idées loufoques pour « conserver » certains quartiers de Bruxelles dépeuplés), etc. Rien de mauvais, mais trop décousu pour me convaincre. Et, je ne peux m’empêcher de penser que j’ai jugé cet album à l’aune des Cités obscures. Cette comparaison – pas forcément justifiée – a plutôt desservi lecture et notation de cet album.
Note réelle 2,5/5.
Voici une bd que je pensais avoir avisée mais pas mise à jour. Ce n'était pas le cas, et l'oubli est ici réparé.
J'avais assez apprécié le tome 1 qui était un polar sans prétention mais classique, un peu sombre et qui se laissait bien lire, avec des une équipe de flics assez sympa et un héros qui faisait le job. . J'avais donc ouvert le deuxième tome dans le même état d'esprit, en pensant trouver le même genre de récit. Si le deuxième tome est également très bien, on passe un cap dans le sombre et la noirceur et, je l'avoue, j'ai un peu tendance, quand je le sais, à fuir ces histoires là (je ne suis par exemple par un fan de Bouncer pour ces raisons, même s'il faudrait que je réessaie). Pour le coup c'est très noir et sombre, en tout cas selon mes critères, que je ne vais pas trop expliciter pour ne pas spoiler. Mais en même temps, ce changement de ton fait que la série se démarque un peu plus, et qu'elle reste plus dans les mémoires, dans la mienne en tout cas. Je n'avais pas vu venir et qu'il s'est passé dans le tome 2 et pour le coup, c'est suffisamment marquant et inattendu pour s'en rappeler. Et l'histoire est encore une fois bien faite et prenante.
Quant au troisième tome, j'ai retrouvé ce que j'aime bien dans cette série, à savoir une intrigue policière un peu glauque mais bien ficelée. Néanmoins, je trouve que la galerie de personnages s'essouffle un peu, ils finissent par être transparents et caricaturaux et pour le coup les promesses que tenait le premier tome sur ce point (la construction de l'équipe, les relations entre collègues) sont totalement retombées. L'intrigue reste agréable mais les personnages autour sont assez secondaires, y compris les héros. Je pense que je continuerai à lire la série, mais ça ne m'a pas spécialement donné envie de découvrir les romans.
Tiens, je ne savais pas qu’Al’ Covial donnait aussi dans le dessin coquin. Il faut dire que, même s’il est publié chez Tabou, c’est un album quelque peu atypique, presque autant tourné vers une réflexion à propos de la sexualité que sur le sexe lui-même – qui n’est pas oublié, je rassure les amateurs !
Comme d’autres albums assez récemment (Ebouriffant.e.s par exemple), il y a un côté presque militant dans certaines histoires, qui toutes parlent du désir et de la sexualité des femmes. Réflexions autour de la pilosité de la femme, de la possibilité que ce soit elle qui « mène le jeu », etc.
Chacune des cinq histoires est en tout cas centrée sur une femme, maîtresse de ses désirs, qui exprime ses fantasmes. Les auteurs essayent de ne pas montrer que des bimbos (la dernière héroïne est plutôt obèse mais assume sa sexualité), et tentent de glisser quelques pointes d’humour.
L’ensemble est assez frais, joyeux, cherche à s’écarter de certaines injonctions sociales – et de quelques clichés du genre. Mais c’est parfois aussi trop didactique, cela manque de liant.
Quant au dessin de Covial, il est fluide, correct, mais ce n’est pas forcément de ceux que je préfère dans le genre érotique (aspect qui, de toute façon, est ici moins marqué que dans la plupart des autres publications de chez Tabou).
Au final, on a un album pas inintéressant, mais qui m’a laissé une impression mitigée. Peut-être pas assez érotique, peut-être trop « illustration d’un message », comme si les auteurs n’avaient pas suffisamment choisi leur angle d’attaque.
J’aime les récits d’anticipation, et le dessin de cet album me plait beaucoup (y compris la couverture). J’adore le style super détaillé et les couleurs vintages, même s’il faut reconnaitre que la représentation des personnages, notamment sur les scènes d’action, n’est pas toujours des plus réussies.
L’histoire ressort certes tous les poncifs du genre et critique le capitalisme, les réseaux sociaux etc. mais reste prenante et agréable. Certains détails m’ont beaucoup amusé (les touristes se bronzant « à la broche » sur la plage). Reste que l’intrigue contient un peu trop de raccourcis et autres facilités scénaristiques. Il s’agit d’un album sympathique mais pas vraiment marquant.
A découvrir, surtout si le style graphique vous plait.
Petite Madeleine de Proust ravivée avec cette BD au doux parfum de nostalgeek.
Car oui, comme un certain nombre d'enfants de ma génération, j'ai joué à certains de ces jeux sur console. Pas chez moi, comme Loïc Clément (travesti en pixel pour l'occasion) j'ai dépendu pendant longtemps de la générosité et des invitations de mes copains pour pouvoir un peu jouer à ces titres inoubliables... Mais c'était très limité, et ce n'est que plus tard, en acquérant une Sega MS 2, que j'ai pu en découvrir d'autres. Une console qui sert aujourd'hui à mon fils. Bref, revenons à nos pixels.
J'avoue que je me suis reconnu un peu dans ces anecdotes de copains, d'attente fébrile de la sortie de tel ou tel jeu video. Rigolo aussi comme on peut avoir des interprétations communes des caractères des parents de copains (en plus on habitait la même région)... Par contre, le père de Loïc, comment dire... Ca pourrait faire l'objet d'une BD à visée plus psychanalytique je pense. Les histoires m'ont bien plu, alternant entre ces anecdotes et des petits résumés sur les jeux les plus emblématiques, avec des pixels entièrement recréés par Boris Mirroir. Celui-ci, passionné de retro-gaming, me semblait en effet la personne idéale pour faire une BD sur les jeux video de cette époque.
Bref, une BD bien sympathique, qui rappelle des bons souvenirs à ma génération.
Je ne sais pas trop quel est le créneau visé par les auteurs de cet album, qui me semble viser large, mais s’adresser quand même en priorité à un lectorat plutôt jeune. C’est l’aspect un peu sucré, un peu naïf (trop à mon goût) de l’ensemble qui me le fait penser, en particulier la romance entre Camille et Valentine.
En effet, j’arrondis aux trois étoiles en ayant cette idée en tête, mon ressenti personnel allant plus vers les deux étoiles. J’ai trouvé que l’intrigue manquait de coffre, mais aussi qu’elle était souvent trop « gentille », trop convenue.
Quelques petites pointes d’humour, quelques touches poétiques relèvent un peu une sauce que j’ai quand même trouvée un peu fade.
Le dessin de Ratte – et la colorisation – passent bien. Même si, là aussi, un goût de trop peu prédomine. Peu de décor ou alors pas trop travaillés, le Paris du début du XXème siècle n’est pas trop mis en avant – encore est-il lui aussi un peu trop « propre sur lui ».
Bref, un album qui m’a laissé sur ma faim, mais qui peut trouver un public, je ne sais pas, ça se laisse lire quand même. Mais ce n'est pas forcément mon truc en tout cas.
A noter que les mêmes auteurs ont dans la foulée remis le couvert, publiant un autre one-shot dans le même univers (La Petite Voleuse de la Tour Eiffel).
Note réelle 2,5/5.
Sans être exceptionnel, ce diptyque est rondement mené, dynamique et rythmé. Il se développe dans un univers relativement original, sur la côte nord-est des Amériques, vers l’an 1000, au moment de la rencontre éphémère mais avérée entre Vikings et peuples autochtones.
Chauvel a bien su construire une intrigue plutôt crédible. Il utilise aussi pour densifier son intrigue l’évolution religieuse des Vikings, en voie de christianisation (c’est cet aspect qui lui permet de créer une certaine tension – même si ce point précis du scénario n’est ni le plus réussi ni le plus intéressant).
La fin est un peu rapide, un chouia frustrante. Mais après tout Chauvel avait toute liberté pour la construire, les historiens n’ayant aucune idée de la fin de l’aventure viking dans cette région du monde. Plus généralement, je pense que Chauvel aurait pu rendre son histoire plus captivante (il y a quelques longueurs – en particulier lorsque Sigrid est initiée par son soupirant aux techniques de survie dans la forêt).
Le dessin est correct. Il est lisible, dynamique, mais pas forcément mon truc. De plus, j’ai été moins convaincu par Maria Riccio, qui officie dans ce domaine dans le second album – même si ça reste correct. Sur certains personnages, j’ai trouvé son dessin ressemblant à celui de Marijac (sur Sitting Bull par exemple).
Au final, on a là une série courte bien menée, sans prétention, mais agréable à lire, avec un cadre historique et géographique original.
Lu la semaine dernière, j’ai déjà du mal à me remémorer l’intrigue. Un petit oui, ça ne m’a vraiment pas marqué.
Pourtant ma lecture n’a pas été désagréable, c’est fluide et bien fait mais sans surprises ni vraiment de saveur. J’en attendais plus du scénariste de Blacksad, ici un air de déjà vu : un enfant sauvage recueilli dans une petite communauté idéaliste de l’Amérique du XIXème siècle, se greffe à ça un petit côté fantastique avec un monstre.
Pas mal d’idées mais sans approfondissement réel (utopie, guerre de sécession…), on survole ce petit monde sans attachement particulier pour les personnages. J’ai malgré tout bien aimé le virement de comportement d’un personnage où quand les faits remplacent les grands discours …
Je suis un peu dur sur l’histoire mais il m’a vraiment manqué quelque chose pour m’accrocher, j’ai lu les tensions naissantes et le délitement de cette communauté sans passion.
Reste le dessin qui sauve de l’ennui véritable ce diptyque. Même si pas ma préférence, Munuera possède un trait lisible et agréable à l’œil, bien mis en couleurs par son comparse espagnol.
2,5
Voilà un space opera qui en met plein les mirettes !
C'est donc sur un scénario de Simon Treins que nous voilà embarqués dans un univers où la guerre est devenue une sorte de jeu entre compagnies de mercenaires. La Compagnie Rouge est l'une des plus ancienne et plus réputée de ces compagnie. C'est cette dernière que va rejoindre le jeune Flint en s'engageant contre l'avis de son père comme Archiviste, fuyant l'ennui d'une planète agricole où la Compagnie Rouge a livré son dernier combat. C'est à travers ses yeux que la suite de leurs aventures va nous être racontée...
Et là moi je me dis d'emblée, le Simon Treins, il connaît ses classiques de la fantasy ! Car moi on me dit Compagnie de mercenaires, archiviste et autres surnoms à la con pour chacun des protagonistes, je pense tout de suite à MA série roman préférée de dark fantasy "La Compagnie Noire" de Glen Cook ! Difficile de ne pas y voir une inspiration majeure transposée dans un cadre de space opera.
Côté dessin, Jean-Michel Ponzio reste fidèle à son savoir faire. Je l'avais découvert avec la série Le Complexe du chimpanzé puis certains albums de 'Jour J" ; son graphisme hyper réaliste (surtout les personnages) élaboré à partir de photographies est facilement reconnaissable et laisse rarement indifférent : soit on aime, soit on aime pas. J'avoue qu'il me faut à chaque fois un certain temps pour m'y faire. Là ce fût encore le cas. Mais j'ai ici énormément apprécié ses scènes de combat spatiaux, ses décors grandioses et son soucis des détails.
C'est par contre du côté du scénario que j'ai quelques réserves.
Déjà, l'entrée de Flint dans la Compagnie comme archiviste, j'avoue que je n'y crois pas une seconde. Que l'ado de 15 ans intègre la Compagnie, pourquoi pas, mais qu'il soit directement nommé Archiviste avec les responsabilités et les accès privilégiés que cela suppose, je me dis qu'une bande de mercenaires ne ferait pas long feu en permettant ce genre de choses. Et pif pouf que je sais me servir d'à peu près tout ce qui a des boutons sur l'un des 4 plus grand destroyer de guerre connu... pareil, ça me laisse perplexe.
Autre détail qui laisse songeur, ce fameux énorme destroyer, on a l'impression qu'ils sont 10 à le faire fonctionner. A part une case ou deux qui suggèrent un équipage plus conséquent, on se demande comment ils font pour le faire fonctionner et surtout assurer les nombreuses batailles qu'ils ont à mener, avec les pertes humaines qui vont avec... Ok, y'a moult méchas, robots et autres IA qui font le job en appoint, mais quand même.
Enfin dernier point, la fin ; malgré ses 124 pages qui laissent aux auteurs de quoi s'exprimer en longueur, la fin est assez abrupte et catapultée. Je me suis même demandé s'il s'agissait en fait d'un premier tome ! Mais non... Car d'une, l'intrigue est assez expéditive sur la fin, et d'autres part, plusieurs points cruciaux restent dans le flou le plus total. Par exemple, le concept de Jeu que sont devenus ces guerres privées reste totalement inexpliqué ni développé. Dommage ! De façon générale on survole beaucoup de choses sans vraiment les approfondir
Bref, un album qui se lit très bien malgré ces quelques réserves ; les amateurs de space opera devraient y trouver leur compte et passer un bon moment de détente.
PS : elle claque cette couv' !!!
Voilà une petite curiosité que je vous invite à découvrir, The Far East incident, un manga inédit et un peu passé inaperçu dans nos contrées mais qui mérite au moins le coup d’œil même si comme nous le verrons, il y a quelques scories qui font mal.
De quoi ça parle ? Lisez le pitch j’ai envie de dire, mais en gros c’est une uchronie historique se déroulant au Japon et qui commence dans les jours qui suivent la capitulation de septembre 1945. Alors il est question de mutants, et plus précisément de soldats japonais « upgradés » (plus difficiles à buter) qui ont été créés durant le conflit mais que le nouveau pouvoir en place souhaite dézinguer pour faire table rase du passé en somme. Pour faire le sale boulot une petite unité constituée de nos personnages principaux se met en place, mais ils auront fort à faire puisque les super soldats refusent la défaite et sont prêts à mettre le pays à feu et à sang pour faire valoir leur point de vue. Bon ça ce sont les intentions affichées, mais on ne va pas se mentir, l’histoire sert surtout de prétexte au dessinateur pour afficher sa passion pour les flingues et le matos militaire. Visuellement il fait plaisir, on a plein de gros plans sur des armes réelles ou insolites joliment dessinées, les véhicules de même font l’objet d’un soin particulier. Les personnages quand ils prennent la pause, ça va, ça en jette pas mal, ils ont de la classe. En revanche quand il s’agit de les animer, de faire de la bande dessinée quoi, j’ai trouvé cela un peu brouillon, pas toujours lisible.
Du coup, comme le but c’est avant tout de se faire plaisir au niveau de la rétine, c’est le scénario qui en pâtit. Encore une fois j’aime bien le pitch de départ, mais c’est un sentiment de gâchis qui prédomine. Le récit est un peu laborieux, la mécanique est mal branlée, on est direct plongé dans l’action, les personnages sont mal introduits, ils paraissent sans profondeur et n’ont souvent rien d’intéressant à raconter. On assiste juste à une débauche de fusillades, d’explosions et d’exécutions malsaines. Les antagonistes ne relèvent pas le niveau tant ils restent enfermés dans leurs idées extrémistes. Ça manque de bases solides selon moi, le scénario paraît rushé à mort, c’est tout pour l’action et pas grand-chose pour la réflexion.
Dommage, le design un peu à l’ancienne type Dragon Ball m’avait séduit de prime abord mais je vais déserter pour la suite.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Les Portes du possible
Autant Les Cités obscures m’ont souvent scotché, produisant des albums pleins de magie, autant cet album m’a laissé sur ma faim. Malgré quelques petits points communs, il ne se rattache pas à l’œuvre maîtresse des deux auteurs. On est là dans une certaine utopie plus ou moins onirique et crédible, un futur « envisagé », fantasmé. Cela se présente comme un journal dont chaque double page traiterait d’un thème, d’un exemple, dans une sorte de reportage illustré (c’était au départ lié à plusieurs journaux). Quelques idées amusantes, poétiques certes, mais j’ai vite été lassé par l’ensemble. Ou plutôt je n’ai rapidement pas été intéressé par ce projet. Il se laisse lire évidemment, les dessins sont beaux et bons (mais dégagent moins de magie que certaines planches des Cités obscures). C’est aussi que ce n’est pas exactement de la BD pure. Pas de bulles, des textes et des illustrations mêlés, dans ce qui ressemble à une commande bridant un peu, si ce n’est l’imagination, du moins le cadre dans lequel celle-ci peut s’exprimer. L’objet lui-même est atypique, ressemblant à un livre pour très jeunes enfants, avec de très épaisses pages cartonnées. Étrange donc. Des idées, des réflexions sur divers sujets : réchauffement climatique, nouvelles formes de l’extension urbaine (voir les idées loufoques pour « conserver » certains quartiers de Bruxelles dépeuplés), etc. Rien de mauvais, mais trop décousu pour me convaincre. Et, je ne peux m’empêcher de penser que j’ai jugé cet album à l’aune des Cités obscures. Cette comparaison – pas forcément justifiée – a plutôt desservi lecture et notation de cet album. Note réelle 2,5/5.
Brigade Verhoeven
Voici une bd que je pensais avoir avisée mais pas mise à jour. Ce n'était pas le cas, et l'oubli est ici réparé. J'avais assez apprécié le tome 1 qui était un polar sans prétention mais classique, un peu sombre et qui se laissait bien lire, avec des une équipe de flics assez sympa et un héros qui faisait le job. . J'avais donc ouvert le deuxième tome dans le même état d'esprit, en pensant trouver le même genre de récit. Si le deuxième tome est également très bien, on passe un cap dans le sombre et la noirceur et, je l'avoue, j'ai un peu tendance, quand je le sais, à fuir ces histoires là (je ne suis par exemple par un fan de Bouncer pour ces raisons, même s'il faudrait que je réessaie). Pour le coup c'est très noir et sombre, en tout cas selon mes critères, que je ne vais pas trop expliciter pour ne pas spoiler. Mais en même temps, ce changement de ton fait que la série se démarque un peu plus, et qu'elle reste plus dans les mémoires, dans la mienne en tout cas. Je n'avais pas vu venir et qu'il s'est passé dans le tome 2 et pour le coup, c'est suffisamment marquant et inattendu pour s'en rappeler. Et l'histoire est encore une fois bien faite et prenante. Quant au troisième tome, j'ai retrouvé ce que j'aime bien dans cette série, à savoir une intrigue policière un peu glauque mais bien ficelée. Néanmoins, je trouve que la galerie de personnages s'essouffle un peu, ils finissent par être transparents et caricaturaux et pour le coup les promesses que tenait le premier tome sur ce point (la construction de l'équipe, les relations entre collègues) sont totalement retombées. L'intrigue reste agréable mais les personnages autour sont assez secondaires, y compris les héros. Je pense que je continuerai à lire la série, mais ça ne m'a pas spécialement donné envie de découvrir les romans.
Histoires d'Elles
Tiens, je ne savais pas qu’Al’ Covial donnait aussi dans le dessin coquin. Il faut dire que, même s’il est publié chez Tabou, c’est un album quelque peu atypique, presque autant tourné vers une réflexion à propos de la sexualité que sur le sexe lui-même – qui n’est pas oublié, je rassure les amateurs ! Comme d’autres albums assez récemment (Ebouriffant.e.s par exemple), il y a un côté presque militant dans certaines histoires, qui toutes parlent du désir et de la sexualité des femmes. Réflexions autour de la pilosité de la femme, de la possibilité que ce soit elle qui « mène le jeu », etc. Chacune des cinq histoires est en tout cas centrée sur une femme, maîtresse de ses désirs, qui exprime ses fantasmes. Les auteurs essayent de ne pas montrer que des bimbos (la dernière héroïne est plutôt obèse mais assume sa sexualité), et tentent de glisser quelques pointes d’humour. L’ensemble est assez frais, joyeux, cherche à s’écarter de certaines injonctions sociales – et de quelques clichés du genre. Mais c’est parfois aussi trop didactique, cela manque de liant. Quant au dessin de Covial, il est fluide, correct, mais ce n’est pas forcément de ceux que je préfère dans le genre érotique (aspect qui, de toute façon, est ici moins marqué que dans la plupart des autres publications de chez Tabou). Au final, on a un album pas inintéressant, mais qui m’a laissé une impression mitigée. Peut-être pas assez érotique, peut-être trop « illustration d’un message », comme si les auteurs n’avaient pas suffisamment choisi leur angle d’attaque.
Agughia
J’aime les récits d’anticipation, et le dessin de cet album me plait beaucoup (y compris la couverture). J’adore le style super détaillé et les couleurs vintages, même s’il faut reconnaitre que la représentation des personnages, notamment sur les scènes d’action, n’est pas toujours des plus réussies. L’histoire ressort certes tous les poncifs du genre et critique le capitalisme, les réseaux sociaux etc. mais reste prenante et agréable. Certains détails m’ont beaucoup amusé (les touristes se bronzant « à la broche » sur la plage). Reste que l’intrigue contient un peu trop de raccourcis et autres facilités scénaristiques. Il s’agit d’un album sympathique mais pas vraiment marquant. A découvrir, surtout si le style graphique vous plait.
Super Pixel Boy
Petite Madeleine de Proust ravivée avec cette BD au doux parfum de nostalgeek. Car oui, comme un certain nombre d'enfants de ma génération, j'ai joué à certains de ces jeux sur console. Pas chez moi, comme Loïc Clément (travesti en pixel pour l'occasion) j'ai dépendu pendant longtemps de la générosité et des invitations de mes copains pour pouvoir un peu jouer à ces titres inoubliables... Mais c'était très limité, et ce n'est que plus tard, en acquérant une Sega MS 2, que j'ai pu en découvrir d'autres. Une console qui sert aujourd'hui à mon fils. Bref, revenons à nos pixels. J'avoue que je me suis reconnu un peu dans ces anecdotes de copains, d'attente fébrile de la sortie de tel ou tel jeu video. Rigolo aussi comme on peut avoir des interprétations communes des caractères des parents de copains (en plus on habitait la même région)... Par contre, le père de Loïc, comment dire... Ca pourrait faire l'objet d'une BD à visée plus psychanalytique je pense. Les histoires m'ont bien plu, alternant entre ces anecdotes et des petits résumés sur les jeux les plus emblématiques, avec des pixels entièrement recréés par Boris Mirroir. Celui-ci, passionné de retro-gaming, me semblait en effet la personne idéale pour faire une BD sur les jeux video de cette époque. Bref, une BD bien sympathique, qui rappelle des bons souvenirs à ma génération.
Le Canonnier de la Tour Eiffel
Je ne sais pas trop quel est le créneau visé par les auteurs de cet album, qui me semble viser large, mais s’adresser quand même en priorité à un lectorat plutôt jeune. C’est l’aspect un peu sucré, un peu naïf (trop à mon goût) de l’ensemble qui me le fait penser, en particulier la romance entre Camille et Valentine. En effet, j’arrondis aux trois étoiles en ayant cette idée en tête, mon ressenti personnel allant plus vers les deux étoiles. J’ai trouvé que l’intrigue manquait de coffre, mais aussi qu’elle était souvent trop « gentille », trop convenue. Quelques petites pointes d’humour, quelques touches poétiques relèvent un peu une sauce que j’ai quand même trouvée un peu fade. Le dessin de Ratte – et la colorisation – passent bien. Même si, là aussi, un goût de trop peu prédomine. Peu de décor ou alors pas trop travaillés, le Paris du début du XXème siècle n’est pas trop mis en avant – encore est-il lui aussi un peu trop « propre sur lui ». Bref, un album qui m’a laissé sur ma faim, mais qui peut trouver un public, je ne sais pas, ça se laisse lire quand même. Mais ce n'est pas forcément mon truc en tout cas. A noter que les mêmes auteurs ont dans la foulée remis le couvert, publiant un autre one-shot dans le même univers (La Petite Voleuse de la Tour Eiffel). Note réelle 2,5/5.
Sigrid
Sans être exceptionnel, ce diptyque est rondement mené, dynamique et rythmé. Il se développe dans un univers relativement original, sur la côte nord-est des Amériques, vers l’an 1000, au moment de la rencontre éphémère mais avérée entre Vikings et peuples autochtones. Chauvel a bien su construire une intrigue plutôt crédible. Il utilise aussi pour densifier son intrigue l’évolution religieuse des Vikings, en voie de christianisation (c’est cet aspect qui lui permet de créer une certaine tension – même si ce point précis du scénario n’est ni le plus réussi ni le plus intéressant). La fin est un peu rapide, un chouia frustrante. Mais après tout Chauvel avait toute liberté pour la construire, les historiens n’ayant aucune idée de la fin de l’aventure viking dans cette région du monde. Plus généralement, je pense que Chauvel aurait pu rendre son histoire plus captivante (il y a quelques longueurs – en particulier lorsque Sigrid est initiée par son soupirant aux techniques de survie dans la forêt). Le dessin est correct. Il est lisible, dynamique, mais pas forcément mon truc. De plus, j’ai été moins convaincu par Maria Riccio, qui officie dans ce domaine dans le second album – même si ça reste correct. Sur certains personnages, j’ai trouvé son dessin ressemblant à celui de Marijac (sur Sitting Bull par exemple). Au final, on a là une série courte bien menée, sans prétention, mais agréable à lire, avec un cadre historique et géographique original.
Fraternity
Lu la semaine dernière, j’ai déjà du mal à me remémorer l’intrigue. Un petit oui, ça ne m’a vraiment pas marqué. Pourtant ma lecture n’a pas été désagréable, c’est fluide et bien fait mais sans surprises ni vraiment de saveur. J’en attendais plus du scénariste de Blacksad, ici un air de déjà vu : un enfant sauvage recueilli dans une petite communauté idéaliste de l’Amérique du XIXème siècle, se greffe à ça un petit côté fantastique avec un monstre. Pas mal d’idées mais sans approfondissement réel (utopie, guerre de sécession…), on survole ce petit monde sans attachement particulier pour les personnages. J’ai malgré tout bien aimé le virement de comportement d’un personnage où quand les faits remplacent les grands discours … Je suis un peu dur sur l’histoire mais il m’a vraiment manqué quelque chose pour m’accrocher, j’ai lu les tensions naissantes et le délitement de cette communauté sans passion. Reste le dessin qui sauve de l’ennui véritable ce diptyque. Même si pas ma préférence, Munuera possède un trait lisible et agréable à l’œil, bien mis en couleurs par son comparse espagnol. 2,5
La Compagnie rouge
Voilà un space opera qui en met plein les mirettes ! C'est donc sur un scénario de Simon Treins que nous voilà embarqués dans un univers où la guerre est devenue une sorte de jeu entre compagnies de mercenaires. La Compagnie Rouge est l'une des plus ancienne et plus réputée de ces compagnie. C'est cette dernière que va rejoindre le jeune Flint en s'engageant contre l'avis de son père comme Archiviste, fuyant l'ennui d'une planète agricole où la Compagnie Rouge a livré son dernier combat. C'est à travers ses yeux que la suite de leurs aventures va nous être racontée... Et là moi je me dis d'emblée, le Simon Treins, il connaît ses classiques de la fantasy ! Car moi on me dit Compagnie de mercenaires, archiviste et autres surnoms à la con pour chacun des protagonistes, je pense tout de suite à MA série roman préférée de dark fantasy "La Compagnie Noire" de Glen Cook ! Difficile de ne pas y voir une inspiration majeure transposée dans un cadre de space opera. Côté dessin, Jean-Michel Ponzio reste fidèle à son savoir faire. Je l'avais découvert avec la série Le Complexe du chimpanzé puis certains albums de 'Jour J" ; son graphisme hyper réaliste (surtout les personnages) élaboré à partir de photographies est facilement reconnaissable et laisse rarement indifférent : soit on aime, soit on aime pas. J'avoue qu'il me faut à chaque fois un certain temps pour m'y faire. Là ce fût encore le cas. Mais j'ai ici énormément apprécié ses scènes de combat spatiaux, ses décors grandioses et son soucis des détails. C'est par contre du côté du scénario que j'ai quelques réserves. Déjà, l'entrée de Flint dans la Compagnie comme archiviste, j'avoue que je n'y crois pas une seconde. Que l'ado de 15 ans intègre la Compagnie, pourquoi pas, mais qu'il soit directement nommé Archiviste avec les responsabilités et les accès privilégiés que cela suppose, je me dis qu'une bande de mercenaires ne ferait pas long feu en permettant ce genre de choses. Et pif pouf que je sais me servir d'à peu près tout ce qui a des boutons sur l'un des 4 plus grand destroyer de guerre connu... pareil, ça me laisse perplexe. Autre détail qui laisse songeur, ce fameux énorme destroyer, on a l'impression qu'ils sont 10 à le faire fonctionner. A part une case ou deux qui suggèrent un équipage plus conséquent, on se demande comment ils font pour le faire fonctionner et surtout assurer les nombreuses batailles qu'ils ont à mener, avec les pertes humaines qui vont avec... Ok, y'a moult méchas, robots et autres IA qui font le job en appoint, mais quand même. Enfin dernier point, la fin ; malgré ses 124 pages qui laissent aux auteurs de quoi s'exprimer en longueur, la fin est assez abrupte et catapultée. Je me suis même demandé s'il s'agissait en fait d'un premier tome ! Mais non... Car d'une, l'intrigue est assez expéditive sur la fin, et d'autres part, plusieurs points cruciaux restent dans le flou le plus total. Par exemple, le concept de Jeu que sont devenus ces guerres privées reste totalement inexpliqué ni développé. Dommage ! De façon générale on survole beaucoup de choses sans vraiment les approfondir Bref, un album qui se lit très bien malgré ces quelques réserves ; les amateurs de space opera devraient y trouver leur compte et passer un bon moment de détente. PS : elle claque cette couv' !!!
The Far East incident
Voilà une petite curiosité que je vous invite à découvrir, The Far East incident, un manga inédit et un peu passé inaperçu dans nos contrées mais qui mérite au moins le coup d’œil même si comme nous le verrons, il y a quelques scories qui font mal. De quoi ça parle ? Lisez le pitch j’ai envie de dire, mais en gros c’est une uchronie historique se déroulant au Japon et qui commence dans les jours qui suivent la capitulation de septembre 1945. Alors il est question de mutants, et plus précisément de soldats japonais « upgradés » (plus difficiles à buter) qui ont été créés durant le conflit mais que le nouveau pouvoir en place souhaite dézinguer pour faire table rase du passé en somme. Pour faire le sale boulot une petite unité constituée de nos personnages principaux se met en place, mais ils auront fort à faire puisque les super soldats refusent la défaite et sont prêts à mettre le pays à feu et à sang pour faire valoir leur point de vue. Bon ça ce sont les intentions affichées, mais on ne va pas se mentir, l’histoire sert surtout de prétexte au dessinateur pour afficher sa passion pour les flingues et le matos militaire. Visuellement il fait plaisir, on a plein de gros plans sur des armes réelles ou insolites joliment dessinées, les véhicules de même font l’objet d’un soin particulier. Les personnages quand ils prennent la pause, ça va, ça en jette pas mal, ils ont de la classe. En revanche quand il s’agit de les animer, de faire de la bande dessinée quoi, j’ai trouvé cela un peu brouillon, pas toujours lisible. Du coup, comme le but c’est avant tout de se faire plaisir au niveau de la rétine, c’est le scénario qui en pâtit. Encore une fois j’aime bien le pitch de départ, mais c’est un sentiment de gâchis qui prédomine. Le récit est un peu laborieux, la mécanique est mal branlée, on est direct plongé dans l’action, les personnages sont mal introduits, ils paraissent sans profondeur et n’ont souvent rien d’intéressant à raconter. On assiste juste à une débauche de fusillades, d’explosions et d’exécutions malsaines. Les antagonistes ne relèvent pas le niveau tant ils restent enfermés dans leurs idées extrémistes. Ça manque de bases solides selon moi, le scénario paraît rushé à mort, c’est tout pour l’action et pas grand-chose pour la réflexion. Dommage, le design un peu à l’ancienne type Dragon Ball m’avait séduit de prime abord mais je vais déserter pour la suite.