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Couverture de la série Contes et Légendes du Moyen âge en bandes dessinées
Contes et Légendes du Moyen âge en bandes dessinées

Je sors un peu déçu de ma lecture. Pourtant l'introduction d'Olivier Petit laissait espérer de ne pas réduire les 1000 ans de cette période à des famines, des guerres ou à un clergé cupide. Pourtant au bout des 16 contes proposés c'est quand même cette image qui ressort. Dommage. D'autant plus qu'Olivier Petit introduit chaque conte par un exposé de deux/trois pages à valeur de textes éducatifs. La famille, le clergé, les artisans, la chevalerie, les peurs, les châteaux sont présentés de façon presque académique. Mais il manque tellement de choses importantes qui font du Moyen-Âge une période incontournable pour comprendre notre monde. Pae exemple pas un mot de la création des Universités, des esprits brillants de ces années ou du travail fondamental pour la culture des moines copistes. J'aime bien le travail de Céka dans les précédentes adaptations que j'ai lues (Le Procès, Le Fantôme de Canterville) mais ici j'adhère assez peu au langage très moderne et assez relâché qu'il prête aux différents personnages. C'est surtout le cas pour le Roman de Renart que je n'ai pas aimé. Comme toujours pour ce type d'ouvrage c'est un collectif qui se charge du graphisme qui est bon et qui propose des styles variés. Une lecture que je ne regrette pas mais qui me laisse sur ma faim. 2.5

04/08/2022 (modifier)
Couverture de la série L'Épouse Yéménite
L'Épouse Yéménite

J’ai bien aimé ce petit album, qui mêle roman graphique et reportage. Nous y suivons Laura Battaglia, grand reporter italienne au Yemen, dans la première moitié des années 2010. La lecture est agréable, fluide, en partie grâce au découpage en très courts chapitres thématiques, qui aèrent l’ensemble et nous font découvrir par bribes la société yéménite et la vision de Laura. Celle-ci ne cache pas son intérêt, voire son amour pour cette société – son premier reportage concerne un mariage et cela se finit par le couple qu’elle forme avec un Yéménite rencontré à Sanaa. Elle ne cache pas certaines facettes rétrogrades, les inégalités traversant la société, mais aussi la violence, qui devient de plus en plus présente : les enlèvements d’occidentaux, les attentats aveugles de Daesh, et les bombardements tout aussi meurtriers des drones américains (ainsi que les bombardements de la coalition menée par l’Arabie Saoudite à partir du milieu des années 2010, période où Laura a quitté le pays). Elle arrive a nous faire partager sa curiosité sans œillères (voir ses dialogues avec le dirigeant de la grande mosquée de Sanaa – homme très ouvert au demeurant –, ses commentaires amusés lorsqu’elle assiste aux préparatifs d’un mariage côté femmes, puis côté hommes). Bref, c’est vivant et instructif. Le dessin de Paola Cannatella est d’abord surprenant, mais rapidement je l’ai trouvé très agréable. Proche de celui de Katia Even sur certaines de ses séries, il nous montre des personnages un peu petits, avec une grosse tête et de gros yeux. Le rendu est assez chouette je trouve. Note réelle 3,5/5.

04/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Premières cartouches
Premières cartouches

Cet album regroupe quatre histoires parmi les premières produites par Rabaté. Et il faut dire qu’on y retrouve sa patte, son utilisation des petites gens, pour en faire ressortir une truculence ou leur bêtise. Sur les seules deux premières, j’aurais sans trop d’hésitation mis quatre étoiles, mais les deux suivantes sont un cran en dessous. On peut presque dire qu’elles se présentent dans un ordre décroissant d’intérêt. Les deux premières sont assez jouissives (la première est une farce autour du ressenti des premières heures de la seconde guerre mondiale, parmi les habitants d’un petit village, la deuxième narre les vacances foireuses de trois jeunes hommes) : j’ai trouvé très drôles ces deux histoires (la première surtout). La troisième a des bons passages, avec là aussi quelques moments savoureux, dans une Yougoslavie en guerre fantasmée et ridicule, mais il y a des longueurs et c’est moins réussi. Quant à la dernière, je l’ai trouvé bien moins intéressante et drôle. C’est en tout cas un album qui mérite le détour. Les amateurs de l’auteur l’apprécieront, ne serait-ce que pour les deux premières (et plus longues) histoires, corrosives à souhait (voir mon avis sur ces albums).

04/08/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série La Lumière au fond du placard
La Lumière au fond du placard

Je suis très content d'avoir trouvé cet album en occasion, j'avais envie de le lire depuis 2012, date à laquelle il est sorti et où je suivais encore le blog que l'auteure tenait et qui semble avoir disparu aujourd'hui. 2012 c'était la fameuse année du débat sur le mariage pour tous, qui a ressemblé à une guerre civile à certains égards, et dont les débats farouches alimentent encore nombre de discussions dix ans après. Mais ça a aussi été une période où j'ai découvert l'homophobie en France et pris en pleine face la violence et la haine qu'ils subissent au quotidien. Une de ces découvertes fut les blogs-Bd, ou plusieurs auteurs ouvertement gays (Julie Maroh, Jeromeuh, Pochep, Silver et Gami) parlaient de tout ceci. Une éducation par les concernés, ce qui était assez génial pour comprendre de l'intérieur. Gami m'intéressait beaucoup parce qu'il s'agissait d'une des rares femmes lesbiennes s'en revendiquant et parlant de ce qu'elle vivait au quotidien, choses que je n'envisageais même pas à l'époque. Son trait tout rond m'avait bien plu et j'avais envie de lire la compilation, bien que connaissant déjà de bases une grande partie de ce que l'ouvrage contenait. Et comme de nombreux autres blogs Bd adaptés en livre (allez voir le thème concernés) c'est une compilation des histoires, émaillées de quelques nouveautés et une petite histoire en filigrane, ici la sortie du placard de Gami et sa première expérience amoureuse avec une femme. Les planches s'enchainent avec quelques petits gags faisant mouche parfois mais globalement c'est moins de l'humour que du sérieux, ce qui m'a conduit à mettre la section Roman graphique plutôt. Gami fait plutôt une constatation de sa propre homosexualité par petites touches, parfois très mignonne d'ailleurs. Bien sur, l'homophobie sera mentionné dans le livre, notamment sa propre homophobie qui l'incite à se cacher d'elle-même et ne pas l'assumer. Cela dit, je trouve que le dessin pêche un peu. Il est mignon et en rondeur, mais manque de changement, de maitrise aussi dans quelques cas. Les têtes se ressemblent un peu trop, les cadrages aussi. C'est assez rare d'avoir des planches originales ou dont la composition varie. Un syndrome assez courant dans les blogs BD, où on fait efficace plutôt que précis, mais souvent atténué par le fait qu'on lise régulièrement. Tout en un coup, ça laisse paraitre les faiblesses du dessin. Mais je suis un poil critique, la BD est avant-tout une découverte de sa propre homosexualité et de la façon dont on la vie aujourd'hui (et encore, elle a des parents qui lui parlent encore après le coming-out). Cette BD a dix ans, et en la lisant je me demandais si c'était moi qui avais changé ou le monde, mais que c'est aujourd'hui un petit peu plus intégré. Cela dit, je reste un hétéro et ma vie n'a pas les milles et un soucis que vivent quotidiennement les gays, comme simplement se demander si j'ai le droit de prendre ma copine par la main dans la rue. Mais j'espère sincèrement que la société a évoluée en bien, à cet égard. Je finirais juste en disant que depuis la disparition de son blog, je ne trouve aucune trace de la dessinatrice sur Internet. Peut-être une volonté de sa part, tout ce que j'espère c'est qu'elle n'a pas subi la haine violente et aveugle de personnes qui n'aiment pas que l'on aime. Ce genre de choses me fait bien plus peur que n'importe quel BD, et quelque part rappelle que ce genre de témoignages est important pour changer un monde : faire comprendre le ressenti des autres et leurs permettre de nous le montrer. On y gagne tous, au final !

04/08/2022 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
Couverture de la série DORAemon
DORAemon

3.5 Un monument de la culture japonaise qui a bercé la jeunesse de nombreuses générations. Résultat, des enfants lisant les petites histoires loufoques d'un chat cyborg de l'espace sortant toutes sortes d'objets fabuleux de sa poche ventrale sans fond (et dépressif après s'être fait grignoté les oreilles par une souris, oui c'est un personnage peu banal) ET des adultes (tout du moins au Japon) les relisant assidument en allant au boulot en se remémorant des temps où tout était simple et possible. Une bande de copains de quartier ne pensant qu'à partager du bon temps (ça bosse beaucoup moins que ce que l'on voit dans les films japonais) vit des aventures fantastiques ou simplement des situations ridicules dans des décors carrés que l'on croit dessiné à la règle: encore un rappel à l'enfance. Une page d'introduction, une petite histoire sur 8 pages et une chute où le pauvre Nobita se fait invariablement avoir par des gadgets incroyables sur le papier (le pain mou à mémoire, l'hélice à coller, la porte de téléportation et que sais-je encore). C'est frais, c'est simple, c'est reposant. Comme l'enfance.

04/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Alice Milliat - Pionnière olympique
Alice Milliat - Pionnière olympique

J’ai trouvé ce documentaire mêlant bande dessinée et dossier historique plutôt bien fait dans son genre. Le découpage se structure autour de chapitres de bande dessinée permettant de retracer la trajectoire d’Alice Milliat et ses combats, entre lesquels se glissent systématiquement deux pages de dossier qui permettent d’approfondir l’aspect historique global, de revenir sur un point précis mentionné dans le chapitre dessiné ou de nous livrer une anecdote tantôt amusante, tantôt édifiante. Le résultat est très instructif et permet de découvrir ce personnage marquant pour le sport féminin. Le fait d’alterner passages dessinés et dossier composé de divers courts articles évite tout sentiment de monotonie. Au niveau du dessin, Chandre a fait mieux par ailleurs mais il n’a pas à rougir des planches qu’il nous propose. Le trait est lisible, la mise en page est claire, le découpage est bon. Ce n’est pas le genre de livre qu’on lit pour son aspect visuel mais le trait est suffisamment efficace pour nous éviter d’abandonner notre lecture. La colorisation de Marie Millotte est un peu trop chargée à mon goût mais à nouveau la qualité est suffisante pour que je continue ma lecture. Le scénario de Didier Quella-Guillot est assez classique avec notamment cet emploi d’un journaliste venu interviewer Alice Milliat, histoire de faciliter l’évocation historique sans que cela ne fasse trop artificiel. A nouveau, je ne vais pas crier au génie, mais ça marche bien et j’ai lu ces planches sans devoir me forcer. Si le personnage vous intrigue, cet album est à lire. Pas un chef-d’œuvre mais un documentaire soigné et instructif. Il lui manque peut-être juste un poil de passion.

04/08/2022 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
Couverture de la série Astro Boy
Astro Boy

Moi j'aime bien ce petit robot attachant s'évertuant à aider son prochain malgré la haine de certains. Une belle ode à l’entraide là où les super-héros ne font finalement que leur taf en chopant les vilains. Un dessin simple mais dynamique, un vrai story-board qui facilitera la mise en mouvement de la série éponyme quelques décennies plus tard. Un héros positif pour les enfants, une oeuvre de jeunesse du roi des mangakas qui n'a évidemment pas encore révélé tout son talent mais créé un personnage iconique pour une génération, un pays et les passionnés de manga.

04/08/2022 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
Couverture de la série Joe la Pirate
Joe la Pirate

Sacré personnage qu'on pense sorti d'un roman tellement le destin qu'elle s'est forgée elle-même est bigger than life. Je préfère ne pas lister les projets accomplis pour vous laisser savourer ses audaces. Une femme croquant la vie à pleine dent, accomplissant ses rêves, ne se souciant pas des conventions qui auraient dû la cadenasser (le scénariste du beau Monsieur désire ? connaît bien le sujet). Le trait à la New Yorker, élégant et nostalgique, convient parfaitement. Pas de couleur mais aucun souci, cela permet même mieux de s'imaginer aux temps des Années Folles et du cinéma color-free. Comme les autres, j'étais agacé (ou jaloux d'où ma note un peu basse, oui c'est bas) des facilités matérielles qui lui ont permis d'atteindre ses objectifs mais combien de nantis ont réellement entrepris de A à Z des projets aussi fous?

04/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Les 9 derniers mois de ta vie de petit con
Les 9 derniers mois de ta vie de petit con

Ce récit est très classique, plaisant à lire grâce à son autodérision et très orienté. En clair, l’auteur laisse entendre dès le titre mais aussi au travers de nombreuses réflexions que ne pas avoir d’enfant fait d’un adulte un connard égoïste. Ça, chez moi, ça a beaucoup de mal à passer, cette vision très religieuse du « croissez et multipliez » comme seul garant de l’épanouissement et de l’accomplissement de l’adulte m’énerve profondément, surtout à une époque où la surpopulation, cause majeure du réchauffement climatique, de l’épuisement des richesses et de l’extinction de masse, devrait nous pousser à une remise en question. Mais bon ! Quand on se lance dans ce type de lecture, on se doute bien que le récit sera orienté dans le sens d’une paternité non seulement déculpabilisée mais même valorisante et épanouissante. Donc voilà, critiquer cet album à cause de son angle d’approche me paraîtrait hypocrite. Sinon, ce qui marque en premier, ce sont les couleurs très flashy qu’emploie son auteur. Cela donne aux planches un fameux peps, fatigant à force mais qui a le mérite de nous sortir des chemins battus. J’ai également aimé l’autodérision employée par l’auteur. On sent que l’album est adapté d’un blog tant son auteur use d’un ton typique pour ce genre de site, se moquant de lui-même pour créer l’empathie, exposant ses propres travers pour qu’ils fassent échos aux travers des lecteurs. C’est efficace et l’auteur m’est apparu sympathique et accessible. Les différentes ‘chroniques’ ont un intérêt fluctuant mais permettent de couvrir de nombreux aspects d’une paternité en devenir, les inquiétudes, les découvertes, les joies. Au final, je dirais que c’est « pas mal » sans apporter quoi que ce soit de neuf (sinon la couleur) à ce genre de récit. A lire si vous êtes convaincus que devenir père est l’accomplissement d’une vie. Dans le cas contraire, je crains que comme moi vous coinciez devant certaines réflexions très orientées.

04/08/2022 (modifier)
Couverture de la série Le Mur
Le Mur

Voici un récit d’anticipation très efficace. Il débute d’une manière extrêmement classique : un univers post-apocalyptique dans lequel la barbarie règne en maître d’une part et un graal à atteindre d’autre part, un mur à franchir pour enfin connaitre joie, bonheur et opulence. De prime abord, on peut donc penser que ce triptyque ne va pas faire montre d’originalité (et qu’importe si le rythme est bon, les personnages accrocheurs et les scènes d’action bien rendues)… sauf que… une petite trouvaille bien vue permet de renouveler ce concept du mur protégeant les nantis des déshérités. L’univers est plaisant, les personnages sont assez intéressants, le suspense est bien au rendez-vous. Mon seul gros bémol viendra des scènes d’action qu’il n’est pas toujours évident de suivre. La mise en page peut s’avérer confuse à l’occasion tandis que les personnages ne sont pas toujours évidents à reconnaître. Sinon, comme je le disais, c’est efficace, plutôt prenant, avec un angle d’approche original pour cette thématique souvent déjà vue par ailleurs. Les trois tomes parus composent une histoire complète mais une suite pourrait très bien s'imaginer sur base d'une fin qui ouvre la porte vers autre chose. Pas un must-have mais une série qui devrait plaire aux amateurs du genre.

04/08/2022 (modifier)