Les amateurs de Stan Pulsar - L'As des astres apprécieront sans doute ce gros délire. Outre le titre assez proche, et le fait que les deux albums soient parus la même année, (celui-ci avant Stan), on y retrouve un certain nombre d’ingrédients communs.
D’abord l’humour loufoque, ici plus marqué. On sombre même souvent dans le n’importe quoi assumé, que ce soit au niveau des termes employés qu’au niveau des histoires, qui s’écartent rapidement, et assez violemment parfois, d’une quelconque rationalité.
On y retrouve aussi un érotisme à la fois soft et très présent, avec des femmes très sexy et peu vêtues, et des scènes de sexes caricaturales (les deux aspects évoqués font aussi penser à la série Anibal Cinq).
Dan Star est donc une sorte de sauveur à la noix, un super héros qui doit quitter temporairement sa brune pulpeuse de Lucie pour sauver l’univers ou n’importe quoi, le plus souvent à l’appel du professeur Kolpak. Physiquement caricature du bellâtre (grand blond musclé), Dan a moins de neurones que de muscles.
Les 6 histoires regroupées dans ce recueil sont inégales mais, pourvu que l’on soit réceptif à ce type d’humour très con et sans prétention autre que le divertissement, ça reste une lecture amusante.
Je pense que tout le monde s'accorde maintenant à reconnaître que Titeuf fait (et fera pour longtemps) partie des grandes figures de la BD : des expos, des timbres à son effigie, une statue en bronze, des supports éducatifs (dont la plage de blog où Titeuf est plongé dans une guerre civile, mise à disposition sans aucune réserve), des statuettes en résine hors de prix, des séries et films… Le p'tit gars à la tête d'œuf et la mèche improbable est incontournable.
Et tout comme Astérix est accompagné par Obélix et co. lui aussi traîne ses acolytes aux personnalités bien marquées qui permet de se sentir devant une scène de commedia dell'arte : la brute, le malin, l'amoureuse… car des sentiments bien marqués, il en faut pour que les enfants se sentent impliqués lorsque Zep aborde sans ton moralisateur en catimini des thèmes sensibles que sentent les bambins sans oser demander d'explications : le racisme, l'ignorance de la pauvreté, l'homosexualité, l'éveil à la sexualité…
Titeuf est parfois bien débile et tête à claque mais il faut bien lancer la machine qui, une fois en route, enchante les enfants qui se reconnaissent évidemment tous dans un protagoniste de la cour de récré (logique vu que Zep a créé cette BD simplement en observant depuis sa fenêtre les jeux des enfants de l'école qui lui fait face). Certains parents s'offusquent de la grossièreté et de certaines situations, ben normal vu que cela dépeint la réalité. :)
J’en espérais tellement plus…
Sur seule base de la présentation de l’album, celui-ci avait tout pour me plaire : une scénariste que je suis depuis des années avec un plaisir toujours renouvelé, un dessinateur dont j’aime le trait, un thème intriguant, une ambiance western. Malheureusement, cette lecture m’a laissé sur ma faim, en cause le fait que l’aspect historique y est trop laissé de côté pour finalement limiter ce scénario a une simple chasse à l’homme.
Docteur en histoire, Séverine Gauthier a l’art de dégotter des thèmes originaux. Dans cet album, l’héroïne est bibliothécaire ambulante et exerce dans les Appalaches durant les années 30. De ce prometteur personnage, de sa fonction, de son histoire, on ne saura finalement pas grand-chose puisque, témoin d’un meurtre, elle va rapidement devoir consacrer toute son attention à un seul objectif : échapper aux assassins. C’est vraiment mon gros regret sur cet album. Sans doute aurait-il fallu lui laisser plus d’espace -un triptyque, peut-être- afin de développer tout ce background historique, afin de nous en apprendre plus sur cette fonction (Etait-elle fréquente ? Qui la finançait ? Qui fournissait les livres ? Quel en était le contenu (fiction, religieux, autres) ?). Ici, nous avons juste droit à une histoire de meurtre et de poursuite. L’ambiance western est bien rendue, l’intrigue tient la route… mais alors que l’aspect historique était mon point d’accroche, celui-ci est totalement sous-employé dans le récit. De plus, en un seul tome, l’action est forcément très rythmée, au détriment de l’empathie que l’on aurait pu ressentir pour les personnages si on avait disposé de plus de temps pour les découvrir.
Au niveau du dessin, j’aime bien le style de Benoit Blary. Je concède volontiers qu’il n’est pas des plus lisibles mais je lui trouve une âme et certaines affinités avec un autre artiste que j’adule : Franz. Et là encore, peut-être que le format moyen de l’album ne permet pas de mettre totalement en valeur le trait fouillé du dessinateur, peut-être le découpage serré l’oblige-t-il à multiplier les cases dans certaines planches qui auraient mérité d’être un peu plus aérées. Toujours est-il que même si j’aime son style, j’ai le sentiment que cet album ne lui permet pas d’exprimer son plein potentiel.
Une déception au final, sans doute due à un manque d’ambition dans l’œuvre mais aussi à mes attentes très élevées. Pas mal quand même mais j’espérais tellement plus !
Biggles est à la base une série de romans / livres de gare pas chers des années 30 à 60 mettant en scène un pilote de la RAF avant, pendant et après la seconde guerre mondiale, qui quand il n'affronte pas les nazis, est un "détective de l'air" au service le plus souvent de Scotland Yard.
Willy Vandersteen, le createur de Bob et Bobette, avait déjà fait une adaptation très libre en noir et blanc dans les années 60 en 21 tomes.
Francis Bergèse, un des dessinateurs de Buck Danny (d'où une certain ressemblance graphique pointée du doigt) relance une nouvelle adaptation en 1990, avant de passer la main au tome 7.
La série alterne les aventures de Biggles, et des tomes "historiques" intitulés Biggles raconte.
Concernant la série-mère, c'est franchement très bien...au début : les premières intrigues se déroulent avant tout dans l'immédiat après-guerre jusqu'au début des années 50, les dernières dans les années 60. On a au départ de très bonnes intrigues policières, avec une dimension aéronautiques certaine sans être écrasante, avec de bon dessins : Bergèse, puis Eric Loutte (avec le fils de Bergèse à la colorisation) se révèlent des techniciens hors-pairs et la série semble aller en se bonifiant.
Hélas tout se gâte lors du dytique formé par les tomes 15 et 17 : Frank Leclerc prend le relais au dessin, et c'est immédiatement un grosse baisse de qualité. A cela s'ajoute une intrigue totalement grotesque avec des extra-terrestres. Loutte revient par la suite, mais assume seul la colorisation, ce qui est franchement moche, et les scénarios restent assez médiocres. La série s'arrête au tome 21 (comme Vandersteen tiens). Au cours de ces tumultes elle aura changé trois fois d'éditeur. Vous noterez aussi qu'il y a officiellement 21 tomes, mais que le tome 16, un Biggles raconte consacré à saint-exupéry, sera édité dans une collection et numérotation à part après le dernier changement d'éditeur.
Concernant les Biggles raconte, nous avons 7 tomes au total : un sur la seconde guerre mondiale, un sure la bataille de France, un sur la guerre des malouines, un sur rolland-garros et les deux derniers sur les frères wright ainsi que Leclerc. Le premier est impeccable : bien documenté, et passionnant, mettant en scène des personnages de fiction pour mieux nous présenter la réalité de la guerre. Bergèse étant à la manœuvre, c'est un bon ouvrage. La Bataille de France a un bon scénario, mais des dessins relativement médiocres. Le troisième par contre pêche clairement pas son scénario malgré des dessins de qualité, ce qui est fortement dommage car ce conflit méconnu est passionnant du point de vue aéronautique. Le quatrième à l'inverse a un excellent scénario, mais un dessin parfois un peu flou, toutefois il est globalement réussi, sans atteindre le niveau du tome "Bergèse". Je n'ai pas lu les deux derniers, mais je cherche le rapport entre un maréchal de l'armée de terre et l'aviation (à part le fait qu'il soit mort dans un accident d'avion).
Bref une série inégale, mais qui gagne à être connue.
En commençant ma lecture, je ne savais absolument pas à quoi m’attendre. A un récit post-apocalyptique, certes mais je ne me doutais pas que celui-ci tournerait principalement autour de rencontres « sportives » basées sur un jeu rappelant fortement ‘la balle au chasseur’. Et je suis le premier surpris de constater que malgré le caractère somme toute basique de ce scénario, je me sois autant pris au jeu, lisant l’album avec plaisir.
Bon ! Ceci dit, je l’ai lu grâce à la réédition en format aussi réduit que le prix et là, autant je n’avais éprouvé aucun problème de lecture avec « Tebori », autant la taille des caractères de « Mécanique céleste » m’est apparue plus que limite à certaines occasions.
Quoiqu’il en soit, je trouve que l’univers créé par Merwan est intrigant. Je le pense d’ailleurs suffisamment riche pour que l’auteur y retourne et en développe d’autres aspects. La fin ouverte (avec un clin d’œil à une queue de renard) me laisse d’ailleurs penser que c’est dans ses projets.
Le récit se compose majoritairement de scènes d’action. L’intrigue, même si elle existe, demeure au second plan et est d’ailleurs très basique et manichéenne. Les personnages, eux, dégagent beaucoup d’empathie et c’est clairement grâce à eux -et à l’héroïne en particulier- que je me suis pris au jeu. Au final, l’ensemble se tient, les scènes d’action passent vraiment bien et la fin est suffisamment satisfaisante pour que je ne referme pas cet album avec un sentiment de trop peu. Pas une grande œuvre, un peu trop légère pour ça, mais un bon divertissement. Pas mal du tout, en somme.
Les éditions Granit Associés ont probablement profité de la notoriété de Régis Loisel pour rééditer un petit travail de jeunesse réalisé avec Patrick Cothias en 1977.
Je trouve cette initiative bienvenue ! Même si il y a une petite idée commerciale (il faut bien vivre) découvrir des oeuvres premières des futurs grands maîtres est toujours instructif.
En 1977 Loisel au dessin et textes et Cothias aux scénarii collaborent pour un éphémère mensuel "Plop" qui sortira 6 numéros. Parmi les strips, les auteurs proposent cette petite histoire courte de « Norbert le Lézard ».
Une histoire assez bucolique autour d'une classe d'animaux garnements conduite par leur maîtresse Jane. Norbert est le meilleur élève et "fayot" de la classe mais aussi la cible préférée de Fulbert le baron noir à la sneaker volante.
L'apparition d'une chauve-souris en vamp amoureuse du méchant Fulbert pimente à la fois le récit et le dessin de façon très gentille.
Des scénarii simples pour les enfants mais efficaces avec un bon niveau de langage. C'est surtout soutenu par le déjà très bon graphisme de Loisel. On ne peut pas juger les couleurs qui sont ici excellentes mais qui ne sont probablement pas d'origine.
Cela bonifie l'album car on se retrouve immédiatement dans une ambiance Loisel.
Malgré tout une lecture pour les enfants agréable et facile.
Je sors un peu déçu de ma lecture. Pourtant l'introduction d'Olivier Petit laissait espérer de ne pas réduire les 1000 ans de cette période à des famines, des guerres ou à un clergé cupide.
Pourtant au bout des 16 contes proposés c'est quand même cette image qui ressort. Dommage. D'autant plus qu'Olivier Petit introduit chaque conte par un exposé de deux/trois pages à valeur de textes éducatifs.
La famille, le clergé, les artisans, la chevalerie, les peurs, les châteaux sont présentés de façon presque académique. Mais il manque tellement de choses importantes qui font du Moyen-Âge une période incontournable pour comprendre notre monde.
Pae exemple pas un mot de la création des Universités, des esprits brillants de ces années ou du travail fondamental pour la culture des moines copistes.
J'aime bien le travail de Céka dans les précédentes adaptations que j'ai lues (Le Procès, Le Fantôme de Canterville) mais ici j'adhère assez peu au langage très moderne et assez relâché qu'il prête aux différents personnages. C'est surtout le cas pour le Roman de Renart que je n'ai pas aimé.
Comme toujours pour ce type d'ouvrage c'est un collectif qui se charge du graphisme qui est bon et qui propose des styles variés.
Une lecture que je ne regrette pas mais qui me laisse sur ma faim. 2.5
J’ai bien aimé ce petit album, qui mêle roman graphique et reportage. Nous y suivons Laura Battaglia, grand reporter italienne au Yemen, dans la première moitié des années 2010. La lecture est agréable, fluide, en partie grâce au découpage en très courts chapitres thématiques, qui aèrent l’ensemble et nous font découvrir par bribes la société yéménite et la vision de Laura.
Celle-ci ne cache pas son intérêt, voire son amour pour cette société – son premier reportage concerne un mariage et cela se finit par le couple qu’elle forme avec un Yéménite rencontré à Sanaa. Elle ne cache pas certaines facettes rétrogrades, les inégalités traversant la société, mais aussi la violence, qui devient de plus en plus présente : les enlèvements d’occidentaux, les attentats aveugles de Daesh, et les bombardements tout aussi meurtriers des drones américains (ainsi que les bombardements de la coalition menée par l’Arabie Saoudite à partir du milieu des années 2010, période où Laura a quitté le pays).
Elle arrive a nous faire partager sa curiosité sans œillères (voir ses dialogues avec le dirigeant de la grande mosquée de Sanaa – homme très ouvert au demeurant –, ses commentaires amusés lorsqu’elle assiste aux préparatifs d’un mariage côté femmes, puis côté hommes).
Bref, c’est vivant et instructif.
Le dessin de Paola Cannatella est d’abord surprenant, mais rapidement je l’ai trouvé très agréable. Proche de celui de Katia Even sur certaines de ses séries, il nous montre des personnages un peu petits, avec une grosse tête et de gros yeux. Le rendu est assez chouette je trouve.
Note réelle 3,5/5.
Cet album regroupe quatre histoires parmi les premières produites par Rabaté. Et il faut dire qu’on y retrouve sa patte, son utilisation des petites gens, pour en faire ressortir une truculence ou leur bêtise.
Sur les seules deux premières, j’aurais sans trop d’hésitation mis quatre étoiles, mais les deux suivantes sont un cran en dessous. On peut presque dire qu’elles se présentent dans un ordre décroissant d’intérêt.
Les deux premières sont assez jouissives (la première est une farce autour du ressenti des premières heures de la seconde guerre mondiale, parmi les habitants d’un petit village, la deuxième narre les vacances foireuses de trois jeunes hommes) : j’ai trouvé très drôles ces deux histoires (la première surtout).
La troisième a des bons passages, avec là aussi quelques moments savoureux, dans une Yougoslavie en guerre fantasmée et ridicule, mais il y a des longueurs et c’est moins réussi.
Quant à la dernière, je l’ai trouvé bien moins intéressante et drôle.
C’est en tout cas un album qui mérite le détour. Les amateurs de l’auteur l’apprécieront, ne serait-ce que pour les deux premières (et plus longues) histoires, corrosives à souhait (voir mon avis sur ces albums).
Je suis très content d'avoir trouvé cet album en occasion, j'avais envie de le lire depuis 2012, date à laquelle il est sorti et où je suivais encore le blog que l'auteure tenait et qui semble avoir disparu aujourd'hui.
2012 c'était la fameuse année du débat sur le mariage pour tous, qui a ressemblé à une guerre civile à certains égards, et dont les débats farouches alimentent encore nombre de discussions dix ans après. Mais ça a aussi été une période où j'ai découvert l'homophobie en France et pris en pleine face la violence et la haine qu'ils subissent au quotidien.
Une de ces découvertes fut les blogs-Bd, ou plusieurs auteurs ouvertement gays (Julie Maroh, Jeromeuh, Pochep, Silver et Gami) parlaient de tout ceci. Une éducation par les concernés, ce qui était assez génial pour comprendre de l'intérieur.
Gami m'intéressait beaucoup parce qu'il s'agissait d'une des rares femmes lesbiennes s'en revendiquant et parlant de ce qu'elle vivait au quotidien, choses que je n'envisageais même pas à l'époque. Son trait tout rond m'avait bien plu et j'avais envie de lire la compilation, bien que connaissant déjà de bases une grande partie de ce que l'ouvrage contenait.
Et comme de nombreux autres blogs Bd adaptés en livre (allez voir le thème concernés) c'est une compilation des histoires, émaillées de quelques nouveautés et une petite histoire en filigrane, ici la sortie du placard de Gami et sa première expérience amoureuse avec une femme. Les planches s'enchainent avec quelques petits gags faisant mouche parfois mais globalement c'est moins de l'humour que du sérieux, ce qui m'a conduit à mettre la section Roman graphique plutôt. Gami fait plutôt une constatation de sa propre homosexualité par petites touches, parfois très mignonne d'ailleurs.
Bien sur, l'homophobie sera mentionné dans le livre, notamment sa propre homophobie qui l'incite à se cacher d'elle-même et ne pas l'assumer.
Cela dit, je trouve que le dessin pêche un peu. Il est mignon et en rondeur, mais manque de changement, de maitrise aussi dans quelques cas. Les têtes se ressemblent un peu trop, les cadrages aussi. C'est assez rare d'avoir des planches originales ou dont la composition varie. Un syndrome assez courant dans les blogs BD, où on fait efficace plutôt que précis, mais souvent atténué par le fait qu'on lise régulièrement. Tout en un coup, ça laisse paraitre les faiblesses du dessin.
Mais je suis un poil critique, la BD est avant-tout une découverte de sa propre homosexualité et de la façon dont on la vie aujourd'hui (et encore, elle a des parents qui lui parlent encore après le coming-out). Cette BD a dix ans, et en la lisant je me demandais si c'était moi qui avais changé ou le monde, mais que c'est aujourd'hui un petit peu plus intégré. Cela dit, je reste un hétéro et ma vie n'a pas les milles et un soucis que vivent quotidiennement les gays, comme simplement se demander si j'ai le droit de prendre ma copine par la main dans la rue. Mais j'espère sincèrement que la société a évoluée en bien, à cet égard.
Je finirais juste en disant que depuis la disparition de son blog, je ne trouve aucune trace de la dessinatrice sur Internet. Peut-être une volonté de sa part, tout ce que j'espère c'est qu'elle n'a pas subi la haine violente et aveugle de personnes qui n'aiment pas que l'on aime. Ce genre de choses me fait bien plus peur que n'importe quel BD, et quelque part rappelle que ce genre de témoignages est important pour changer un monde : faire comprendre le ressenti des autres et leurs permettre de nous le montrer. On y gagne tous, au final !
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Dan Star contre l'univers
Les amateurs de Stan Pulsar - L'As des astres apprécieront sans doute ce gros délire. Outre le titre assez proche, et le fait que les deux albums soient parus la même année, (celui-ci avant Stan), on y retrouve un certain nombre d’ingrédients communs. D’abord l’humour loufoque, ici plus marqué. On sombre même souvent dans le n’importe quoi assumé, que ce soit au niveau des termes employés qu’au niveau des histoires, qui s’écartent rapidement, et assez violemment parfois, d’une quelconque rationalité. On y retrouve aussi un érotisme à la fois soft et très présent, avec des femmes très sexy et peu vêtues, et des scènes de sexes caricaturales (les deux aspects évoqués font aussi penser à la série Anibal Cinq). Dan Star est donc une sorte de sauveur à la noix, un super héros qui doit quitter temporairement sa brune pulpeuse de Lucie pour sauver l’univers ou n’importe quoi, le plus souvent à l’appel du professeur Kolpak. Physiquement caricature du bellâtre (grand blond musclé), Dan a moins de neurones que de muscles. Les 6 histoires regroupées dans ce recueil sont inégales mais, pourvu que l’on soit réceptif à ce type d’humour très con et sans prétention autre que le divertissement, ça reste une lecture amusante.
Titeuf
Je pense que tout le monde s'accorde maintenant à reconnaître que Titeuf fait (et fera pour longtemps) partie des grandes figures de la BD : des expos, des timbres à son effigie, une statue en bronze, des supports éducatifs (dont la plage de blog où Titeuf est plongé dans une guerre civile, mise à disposition sans aucune réserve), des statuettes en résine hors de prix, des séries et films… Le p'tit gars à la tête d'œuf et la mèche improbable est incontournable. Et tout comme Astérix est accompagné par Obélix et co. lui aussi traîne ses acolytes aux personnalités bien marquées qui permet de se sentir devant une scène de commedia dell'arte : la brute, le malin, l'amoureuse… car des sentiments bien marqués, il en faut pour que les enfants se sentent impliqués lorsque Zep aborde sans ton moralisateur en catimini des thèmes sensibles que sentent les bambins sans oser demander d'explications : le racisme, l'ignorance de la pauvreté, l'homosexualité, l'éveil à la sexualité… Titeuf est parfois bien débile et tête à claque mais il faut bien lancer la machine qui, une fois en route, enchante les enfants qui se reconnaissent évidemment tous dans un protagoniste de la cour de récré (logique vu que Zep a créé cette BD simplement en observant depuis sa fenêtre les jeux des enfants de l'école qui lui fait face). Certains parents s'offusquent de la grossièreté et de certaines situations, ben normal vu que cela dépeint la réalité. :)
Cutshin Creek
J’en espérais tellement plus… Sur seule base de la présentation de l’album, celui-ci avait tout pour me plaire : une scénariste que je suis depuis des années avec un plaisir toujours renouvelé, un dessinateur dont j’aime le trait, un thème intriguant, une ambiance western. Malheureusement, cette lecture m’a laissé sur ma faim, en cause le fait que l’aspect historique y est trop laissé de côté pour finalement limiter ce scénario a une simple chasse à l’homme. Docteur en histoire, Séverine Gauthier a l’art de dégotter des thèmes originaux. Dans cet album, l’héroïne est bibliothécaire ambulante et exerce dans les Appalaches durant les années 30. De ce prometteur personnage, de sa fonction, de son histoire, on ne saura finalement pas grand-chose puisque, témoin d’un meurtre, elle va rapidement devoir consacrer toute son attention à un seul objectif : échapper aux assassins. C’est vraiment mon gros regret sur cet album. Sans doute aurait-il fallu lui laisser plus d’espace -un triptyque, peut-être- afin de développer tout ce background historique, afin de nous en apprendre plus sur cette fonction (Etait-elle fréquente ? Qui la finançait ? Qui fournissait les livres ? Quel en était le contenu (fiction, religieux, autres) ?). Ici, nous avons juste droit à une histoire de meurtre et de poursuite. L’ambiance western est bien rendue, l’intrigue tient la route… mais alors que l’aspect historique était mon point d’accroche, celui-ci est totalement sous-employé dans le récit. De plus, en un seul tome, l’action est forcément très rythmée, au détriment de l’empathie que l’on aurait pu ressentir pour les personnages si on avait disposé de plus de temps pour les découvrir. Au niveau du dessin, j’aime bien le style de Benoit Blary. Je concède volontiers qu’il n’est pas des plus lisibles mais je lui trouve une âme et certaines affinités avec un autre artiste que j’adule : Franz. Et là encore, peut-être que le format moyen de l’album ne permet pas de mettre totalement en valeur le trait fouillé du dessinateur, peut-être le découpage serré l’oblige-t-il à multiplier les cases dans certaines planches qui auraient mérité d’être un peu plus aérées. Toujours est-il que même si j’aime son style, j’ai le sentiment que cet album ne lui permet pas d’exprimer son plein potentiel. Une déception au final, sans doute due à un manque d’ambition dans l’œuvre mais aussi à mes attentes très élevées. Pas mal quand même mais j’espérais tellement plus !
Biggles
Biggles est à la base une série de romans / livres de gare pas chers des années 30 à 60 mettant en scène un pilote de la RAF avant, pendant et après la seconde guerre mondiale, qui quand il n'affronte pas les nazis, est un "détective de l'air" au service le plus souvent de Scotland Yard. Willy Vandersteen, le createur de Bob et Bobette, avait déjà fait une adaptation très libre en noir et blanc dans les années 60 en 21 tomes. Francis Bergèse, un des dessinateurs de Buck Danny (d'où une certain ressemblance graphique pointée du doigt) relance une nouvelle adaptation en 1990, avant de passer la main au tome 7. La série alterne les aventures de Biggles, et des tomes "historiques" intitulés Biggles raconte. Concernant la série-mère, c'est franchement très bien...au début : les premières intrigues se déroulent avant tout dans l'immédiat après-guerre jusqu'au début des années 50, les dernières dans les années 60. On a au départ de très bonnes intrigues policières, avec une dimension aéronautiques certaine sans être écrasante, avec de bon dessins : Bergèse, puis Eric Loutte (avec le fils de Bergèse à la colorisation) se révèlent des techniciens hors-pairs et la série semble aller en se bonifiant. Hélas tout se gâte lors du dytique formé par les tomes 15 et 17 : Frank Leclerc prend le relais au dessin, et c'est immédiatement un grosse baisse de qualité. A cela s'ajoute une intrigue totalement grotesque avec des extra-terrestres. Loutte revient par la suite, mais assume seul la colorisation, ce qui est franchement moche, et les scénarios restent assez médiocres. La série s'arrête au tome 21 (comme Vandersteen tiens). Au cours de ces tumultes elle aura changé trois fois d'éditeur. Vous noterez aussi qu'il y a officiellement 21 tomes, mais que le tome 16, un Biggles raconte consacré à saint-exupéry, sera édité dans une collection et numérotation à part après le dernier changement d'éditeur. Concernant les Biggles raconte, nous avons 7 tomes au total : un sur la seconde guerre mondiale, un sure la bataille de France, un sur la guerre des malouines, un sur rolland-garros et les deux derniers sur les frères wright ainsi que Leclerc. Le premier est impeccable : bien documenté, et passionnant, mettant en scène des personnages de fiction pour mieux nous présenter la réalité de la guerre. Bergèse étant à la manœuvre, c'est un bon ouvrage. La Bataille de France a un bon scénario, mais des dessins relativement médiocres. Le troisième par contre pêche clairement pas son scénario malgré des dessins de qualité, ce qui est fortement dommage car ce conflit méconnu est passionnant du point de vue aéronautique. Le quatrième à l'inverse a un excellent scénario, mais un dessin parfois un peu flou, toutefois il est globalement réussi, sans atteindre le niveau du tome "Bergèse". Je n'ai pas lu les deux derniers, mais je cherche le rapport entre un maréchal de l'armée de terre et l'aviation (à part le fait qu'il soit mort dans un accident d'avion). Bref une série inégale, mais qui gagne à être connue.
Mécanique céleste
En commençant ma lecture, je ne savais absolument pas à quoi m’attendre. A un récit post-apocalyptique, certes mais je ne me doutais pas que celui-ci tournerait principalement autour de rencontres « sportives » basées sur un jeu rappelant fortement ‘la balle au chasseur’. Et je suis le premier surpris de constater que malgré le caractère somme toute basique de ce scénario, je me sois autant pris au jeu, lisant l’album avec plaisir. Bon ! Ceci dit, je l’ai lu grâce à la réédition en format aussi réduit que le prix et là, autant je n’avais éprouvé aucun problème de lecture avec « Tebori », autant la taille des caractères de « Mécanique céleste » m’est apparue plus que limite à certaines occasions. Quoiqu’il en soit, je trouve que l’univers créé par Merwan est intrigant. Je le pense d’ailleurs suffisamment riche pour que l’auteur y retourne et en développe d’autres aspects. La fin ouverte (avec un clin d’œil à une queue de renard) me laisse d’ailleurs penser que c’est dans ses projets. Le récit se compose majoritairement de scènes d’action. L’intrigue, même si elle existe, demeure au second plan et est d’ailleurs très basique et manichéenne. Les personnages, eux, dégagent beaucoup d’empathie et c’est clairement grâce à eux -et à l’héroïne en particulier- que je me suis pris au jeu. Au final, l’ensemble se tient, les scènes d’action passent vraiment bien et la fin est suffisamment satisfaisante pour que je ne referme pas cet album avec un sentiment de trop peu. Pas une grande œuvre, un peu trop légère pour ça, mais un bon divertissement. Pas mal du tout, en somme.
Norbert le Lézard
Les éditions Granit Associés ont probablement profité de la notoriété de Régis Loisel pour rééditer un petit travail de jeunesse réalisé avec Patrick Cothias en 1977. Je trouve cette initiative bienvenue ! Même si il y a une petite idée commerciale (il faut bien vivre) découvrir des oeuvres premières des futurs grands maîtres est toujours instructif. En 1977 Loisel au dessin et textes et Cothias aux scénarii collaborent pour un éphémère mensuel "Plop" qui sortira 6 numéros. Parmi les strips, les auteurs proposent cette petite histoire courte de « Norbert le Lézard ». Une histoire assez bucolique autour d'une classe d'animaux garnements conduite par leur maîtresse Jane. Norbert est le meilleur élève et "fayot" de la classe mais aussi la cible préférée de Fulbert le baron noir à la sneaker volante. L'apparition d'une chauve-souris en vamp amoureuse du méchant Fulbert pimente à la fois le récit et le dessin de façon très gentille. Des scénarii simples pour les enfants mais efficaces avec un bon niveau de langage. C'est surtout soutenu par le déjà très bon graphisme de Loisel. On ne peut pas juger les couleurs qui sont ici excellentes mais qui ne sont probablement pas d'origine. Cela bonifie l'album car on se retrouve immédiatement dans une ambiance Loisel. Malgré tout une lecture pour les enfants agréable et facile.
Contes et Légendes du Moyen âge en bandes dessinées
Je sors un peu déçu de ma lecture. Pourtant l'introduction d'Olivier Petit laissait espérer de ne pas réduire les 1000 ans de cette période à des famines, des guerres ou à un clergé cupide. Pourtant au bout des 16 contes proposés c'est quand même cette image qui ressort. Dommage. D'autant plus qu'Olivier Petit introduit chaque conte par un exposé de deux/trois pages à valeur de textes éducatifs. La famille, le clergé, les artisans, la chevalerie, les peurs, les châteaux sont présentés de façon presque académique. Mais il manque tellement de choses importantes qui font du Moyen-Âge une période incontournable pour comprendre notre monde. Pae exemple pas un mot de la création des Universités, des esprits brillants de ces années ou du travail fondamental pour la culture des moines copistes. J'aime bien le travail de Céka dans les précédentes adaptations que j'ai lues (Le Procès, Le Fantôme de Canterville) mais ici j'adhère assez peu au langage très moderne et assez relâché qu'il prête aux différents personnages. C'est surtout le cas pour le Roman de Renart que je n'ai pas aimé. Comme toujours pour ce type d'ouvrage c'est un collectif qui se charge du graphisme qui est bon et qui propose des styles variés. Une lecture que je ne regrette pas mais qui me laisse sur ma faim. 2.5
L'Épouse Yéménite
J’ai bien aimé ce petit album, qui mêle roman graphique et reportage. Nous y suivons Laura Battaglia, grand reporter italienne au Yemen, dans la première moitié des années 2010. La lecture est agréable, fluide, en partie grâce au découpage en très courts chapitres thématiques, qui aèrent l’ensemble et nous font découvrir par bribes la société yéménite et la vision de Laura. Celle-ci ne cache pas son intérêt, voire son amour pour cette société – son premier reportage concerne un mariage et cela se finit par le couple qu’elle forme avec un Yéménite rencontré à Sanaa. Elle ne cache pas certaines facettes rétrogrades, les inégalités traversant la société, mais aussi la violence, qui devient de plus en plus présente : les enlèvements d’occidentaux, les attentats aveugles de Daesh, et les bombardements tout aussi meurtriers des drones américains (ainsi que les bombardements de la coalition menée par l’Arabie Saoudite à partir du milieu des années 2010, période où Laura a quitté le pays). Elle arrive a nous faire partager sa curiosité sans œillères (voir ses dialogues avec le dirigeant de la grande mosquée de Sanaa – homme très ouvert au demeurant –, ses commentaires amusés lorsqu’elle assiste aux préparatifs d’un mariage côté femmes, puis côté hommes). Bref, c’est vivant et instructif. Le dessin de Paola Cannatella est d’abord surprenant, mais rapidement je l’ai trouvé très agréable. Proche de celui de Katia Even sur certaines de ses séries, il nous montre des personnages un peu petits, avec une grosse tête et de gros yeux. Le rendu est assez chouette je trouve. Note réelle 3,5/5.
Premières cartouches
Cet album regroupe quatre histoires parmi les premières produites par Rabaté. Et il faut dire qu’on y retrouve sa patte, son utilisation des petites gens, pour en faire ressortir une truculence ou leur bêtise. Sur les seules deux premières, j’aurais sans trop d’hésitation mis quatre étoiles, mais les deux suivantes sont un cran en dessous. On peut presque dire qu’elles se présentent dans un ordre décroissant d’intérêt. Les deux premières sont assez jouissives (la première est une farce autour du ressenti des premières heures de la seconde guerre mondiale, parmi les habitants d’un petit village, la deuxième narre les vacances foireuses de trois jeunes hommes) : j’ai trouvé très drôles ces deux histoires (la première surtout). La troisième a des bons passages, avec là aussi quelques moments savoureux, dans une Yougoslavie en guerre fantasmée et ridicule, mais il y a des longueurs et c’est moins réussi. Quant à la dernière, je l’ai trouvé bien moins intéressante et drôle. C’est en tout cas un album qui mérite le détour. Les amateurs de l’auteur l’apprécieront, ne serait-ce que pour les deux premières (et plus longues) histoires, corrosives à souhait (voir mon avis sur ces albums).
La Lumière au fond du placard
Je suis très content d'avoir trouvé cet album en occasion, j'avais envie de le lire depuis 2012, date à laquelle il est sorti et où je suivais encore le blog que l'auteure tenait et qui semble avoir disparu aujourd'hui. 2012 c'était la fameuse année du débat sur le mariage pour tous, qui a ressemblé à une guerre civile à certains égards, et dont les débats farouches alimentent encore nombre de discussions dix ans après. Mais ça a aussi été une période où j'ai découvert l'homophobie en France et pris en pleine face la violence et la haine qu'ils subissent au quotidien. Une de ces découvertes fut les blogs-Bd, ou plusieurs auteurs ouvertement gays (Julie Maroh, Jeromeuh, Pochep, Silver et Gami) parlaient de tout ceci. Une éducation par les concernés, ce qui était assez génial pour comprendre de l'intérieur. Gami m'intéressait beaucoup parce qu'il s'agissait d'une des rares femmes lesbiennes s'en revendiquant et parlant de ce qu'elle vivait au quotidien, choses que je n'envisageais même pas à l'époque. Son trait tout rond m'avait bien plu et j'avais envie de lire la compilation, bien que connaissant déjà de bases une grande partie de ce que l'ouvrage contenait. Et comme de nombreux autres blogs Bd adaptés en livre (allez voir le thème concernés) c'est une compilation des histoires, émaillées de quelques nouveautés et une petite histoire en filigrane, ici la sortie du placard de Gami et sa première expérience amoureuse avec une femme. Les planches s'enchainent avec quelques petits gags faisant mouche parfois mais globalement c'est moins de l'humour que du sérieux, ce qui m'a conduit à mettre la section Roman graphique plutôt. Gami fait plutôt une constatation de sa propre homosexualité par petites touches, parfois très mignonne d'ailleurs. Bien sur, l'homophobie sera mentionné dans le livre, notamment sa propre homophobie qui l'incite à se cacher d'elle-même et ne pas l'assumer. Cela dit, je trouve que le dessin pêche un peu. Il est mignon et en rondeur, mais manque de changement, de maitrise aussi dans quelques cas. Les têtes se ressemblent un peu trop, les cadrages aussi. C'est assez rare d'avoir des planches originales ou dont la composition varie. Un syndrome assez courant dans les blogs BD, où on fait efficace plutôt que précis, mais souvent atténué par le fait qu'on lise régulièrement. Tout en un coup, ça laisse paraitre les faiblesses du dessin. Mais je suis un poil critique, la BD est avant-tout une découverte de sa propre homosexualité et de la façon dont on la vie aujourd'hui (et encore, elle a des parents qui lui parlent encore après le coming-out). Cette BD a dix ans, et en la lisant je me demandais si c'était moi qui avais changé ou le monde, mais que c'est aujourd'hui un petit peu plus intégré. Cela dit, je reste un hétéro et ma vie n'a pas les milles et un soucis que vivent quotidiennement les gays, comme simplement se demander si j'ai le droit de prendre ma copine par la main dans la rue. Mais j'espère sincèrement que la société a évoluée en bien, à cet égard. Je finirais juste en disant que depuis la disparition de son blog, je ne trouve aucune trace de la dessinatrice sur Internet. Peut-être une volonté de sa part, tout ce que j'espère c'est qu'elle n'a pas subi la haine violente et aveugle de personnes qui n'aiment pas que l'on aime. Ce genre de choses me fait bien plus peur que n'importe quel BD, et quelque part rappelle que ce genre de témoignages est important pour changer un monde : faire comprendre le ressenti des autres et leurs permettre de nous le montrer. On y gagne tous, au final !