Le Lait paternel (Vatermilch)

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Un récit proche de l'autobiographie dans lequel l'auteur nous raconte le destin d'un père fuyant et d'un fils qui, même s'il le déteste, semble suivre la même voie.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Allemagne Auteurs allemands Mon père, cet inconnu

Munich, 1975 : discothèques, amours libres, excès de cocaïne et de champagne... Voilà le monde et la vie de Rufus Himmelstoss. Ce coureur de jupons égocentrique vit constamment au-dessus de ses moyens. Cela ne serait grave que pour lui s'il n'avait pas une femme, et un fils, Victor. L'alcool le détruit irrésistiblement, Rufus Himmelstoss glisse hors de la vie jusqu'à devenir sans-abri. Trente ans plus tard, le fils de Rufus, Victor, rencontre à nouveau son père perdu et se résout à découvrir un étranger.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Avril 2022
Statut histoire Série en cours 2 tomes parus
Dernière parution : Moins d'un an

Couverture de la série Le Lait paternel © Dargaud 2022
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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20/04/2022 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Noirdésir

Même si je serai un chouia moins généreux pour le moment que Mac Arthur pour ma notation, j’ai comme lui apprécié cet album inaugural. Et, comme lui, j’ai trouvé pas mal de points communs entre le personnage principal et celui de Gomont dans Malaterre. Père égoïste, flambeur, hâbleur, qui se paye de mots et sacrifie sa « famille » (femme et gamin) au profit d’une vie de noceur, dans les nuits alcoolisées du Munich branché des années 1970. Un naufrage annoncé qu’on découvre au fil de nombreux flash-backs. Car l’histoire se déroule en deux temps parallèle. Le fils du héros redécouvre son père au moment de sa mort, lui qui l’avait abandonné trente ans plus tôt. Un fils qui semble reproduire le même gâchis, ratant son mariage et ne s’entendant pas avec son fils. La narration est dynamique, le dessin (qui joue sur diverses bichromies) est lui aussi agréable. C’est d’ailleurs cette série (d’un auteur allemand que je ne connaissais pas) qui s’engage sur de très bonnes bases. A suivre donc.

29/01/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Uli Oesterle s’est beaucoup nourri de sa propre expérience (et du profil de son père) pour créer cette fiction dans laquelle il nous offre à découvrir un personnage à la fois détestable et touchant, un noceur inconséquent, lâche et arrogant qui, progressivement, sombre dans une forme de paranoïa. Il y a du Pierre-Henry Gomont (Malaterre) dans ce récit, mais aussi de l’Alexandre Clérisse (L'Eté Diabolik). Gomont pour le personnage du père, détestable à plus d’un titre et que je ne parviens pourtant pas à totalement détester, et Clérisse dans la rondeur du trait, dans sa lisibilité et dans l’harmonie des planches. A titre personnel, j’ai beaucoup aimé cette première partie et j’ai le sentiment que la suite sera encore plus poignante. Le personnage central me fascine par son inconséquence, sa lâcheté et son égocentrisme. Le fils, qui reproduit sans s’en rendre compte le comportement du père, me touche. Le Munich des années ’70, avec ses boîtes branchées, ses monuments historiques et ses costumes d’époque m’offre un cadre qui m’attire (même si cela demeure très secondaire face aux destins de vie des personnages). La narration est agréable, le découpage est bien équilibré, le dessin est beau et facile à lire. Que des points positifs en somme. J’attends donc la suite avec impatience.

20/04/2022 (modifier)