Bouncer

Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 60 avis)

Western sombre et violent...


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Boucq Jodorowsky [USA] - Les déserts Nord-Américains

« Tante Lola » était l’une des prostituées les plus féroces de l’Ouest. L’une des plus populaires aussi. Cette orpheline se met même bientôt à son compte et ouvre un petit bar, pour le plaisir de ces messieurs. Elle a 3 fils, Blake, Ralton et le « Bouncer ». Ils sont tous les 3 de la même mère, mais de pères différents, 3 clients parmi tant d’autres. Et la routine s’installe dans la vie de la petite famille… jusqu’au joue ou Lola va avoir une idée… une très bonne idée. Enfin c’est ce qu’elle pensait. Une histoire de cul et un soupçon de jalousie vont la convaincre de dérober l’ « Oeil du Caïn », l’un des plus gros diamant de l’Ouest. Elle va bien sur entraîner ses 3 fils dans l’aventure. Le plan est simple. Ils vont attaquer le train transportant la pierre précieuse de front ! L’attaque réussie, et une fois en possession du diamant, ils décident de rester cachés dans une planque, pour se faire oublier. Et c’est là que les choses se gâtent. Pendant les longues semaines d’inactivité, tapis au fond du désert, des divergences s’installent, l’atmosphère devient tendue, des disputes éclatent. Ralton et Le Bouncer en viennent même aux armes. Ils y perdent un œil et un bras. Leur mère folle de rage, les met à la porte de la cache. Quand ils décident d’y retourner, il la retrouve morte, pendue. Pourquoi s’est elle suicidée alors qu’elle était l’une des femmes les plus riche de l’Ouest ? Et puis où est le diamant ? Il reste introuvable, même après une fouille approfondie de la cache. Les 3 frères décident de se séparer pour le moment. Mais Ralton est fou de rage, et leur promet de revenir un jour pour trouver le diamant et venger son œil perdu.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Juin 2001
Statut histoire Série en cours - cycle(s) terminé(s) (Cycles de 2 ou 3 albums) 12 tomes parus

Couverture de la série Bouncer © Les Humanoïdes Associés/Glénat 2001
Les notes
Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 60 avis)
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21/07/2001 | Alix
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L'avatar du posteur Balai à Chiotte

Amoureux du western, cela fait des mois que j'attends de me plonger dans ce qui paraît être le nectar du genre : Bouncer ! Je me suis donc lancé dans la lecture du premier cycle (les deux premiers tomes) et mon avis portera seulement sur ces albums. J'adore le dessin de Boucq, que ce soit dans Jérôme Moucherot ou encore dans les couvertures des San-Antonio, ce gars là à un talent indéniable, tant au niveau du dessin que du scénario (même si ici on ne le lui doit pas, Jodorowsky est à la barre). Je retrouve donc la patte que j'aime, à ce niveau rien de plus à ajouter, je ne suis guère déçu. Ce qui pèche le plus, pour rester courtois, c'est le scénario. Comment peut-on élever une série au rang de culte quand le scénario est aussi grotesque ? Franchement c'est à n'y rien comprendre, j'en perds mon latin tellement les aberrations s'enchaînent à une vitesse effrénée... Énumérons donc ces quelques, trop nombreux, points négatifs : - Pour commencer, le scénario est beaucoup trop classique, bien qu'il y ait de bonnes idées. On se retrouve plongé dans une bête quête de vengeances où l'on retrouve les codes habituels, initiation à la violence et à la maîtrise des armes, heureux mentor sorti d'on ne sait où qui n'a que ça à foutre, etc... bref du prémaché irrationnel et peu crédible (mais qui bien maîtrisé peu donner lieu à quelqu'albums sympathiques et distrayants). - Quand je me suis intéressé à la série, j'ai adhéré à l'idée d'un héros manchot, un infirme dans un far-west mais quelle source d'inspiration, splendide !! Or, ici, que le héros soit manchot, cul de jatte, estropié ou simplement entier ne fait (et ne ferait) aucune différence ... il est aussi habile que n'importe quel autre personnage, soumet sans sourciller deux énormes colosses dans un combat à main(s) nue(s) (non mais quelle blague), etc... les exemples sont légions et franchement ça décrédibilise encore une fois le récit. - Le scénario est bâclé et sans surprise (spoiler). Quand le neveu du bouncer tue trois hommes en passe de violer la maîtresse, il n'y a aucune répercussion, on n'en fait simplement plus allusion comme si il était normal de butter trois gaillards n'ayant encore commis aucun crime. Pourtant ce sont des hommes de main des puissants de la région... quid ? Ils refusent que la maîtresse donne cours à tous les élèves quelques soient leurs origines sociales et envoient quelques rustres la violer histoire qu'elle comprenne mais quand ces même trois gaillards sont abattus, plus rien... Allons, un peu de bon sens pardi ! Vers la fin du tome 2, le bouncer élabore un plan pour coincer son frère la main dans le sac, en plein larcin, afin de lui faire la peau. Ok l'idée est intéressante mais sa réalisation est un échec, on expédie tout cela comme si il était facile d'amener n'importe qui à commettre n'importe quoi, n'importe où... Le vilain frère ne se doute de rien, lance ses chiens à la poursuite d'une diligence, dans laquelle, en plus de tout, se trouve sa fille (super de lui faire encourir tous ses risques pour quelques dollars). D'ailleurs ce vilain frère, après que l'armée confédérée ait été démise, continue d'écumer la région comme si de rien n'était, amassant une fortune gargantuesque qui n'est remise en question par aucun personnage de la série... ben voyons. Bref, des incohérence je peux vous en citer 20 sans exagérer dans ces deux albums... un peu trop à mon goût... - La profondeur des personnages est vide, je ne me suis attaché à aucun protagoniste. Les personnages sont mal et peu travaillés, ça se ressent énormément dans les dialogues qui sont pour ainsi dire insignifiants. - Beaucoup de planches inutiles qui n'ajoutent rien à l'intrigue et donc forcément une intrigue propulsée à toute vitesse, survolée, bâclée.. Il est certain que je me lancerai dans la suite de cette série, j'ai hâte de découvrir les albums dans lesquels Boucq opère en seul maître, Jodorowsky n'étant absolument pas au niveau, un beau massacre du genre. Up : lecture des tomes 3,4 & 5 (cycle complet), si le tome 3 m'a donné quelques espoirs par son réalisme plus que prometteur (le manchot ramené sur terre, face à son impuissance) et sa noirceur, les deux suivants m'ont à nouveau déçus, de la même façon que les deux premiers tomes de la saga.

13/05/2024 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

J'ai été bien dérouté par l'extrême violence que j'ai lue dans les premiers épisodes. Toutefois j'ai trouvé le scenario suffisamment bien construit pour continuer ma lecture sur de nombreux épisodes. Il faut reconnaître que Jodorowsky propose une image du Wild West bien crédible sur de nombreux points même si cela s'écarte des codes. Et que cela est poussé souvent jusqu'à l'insoutenable voire comme une délectation de la perversité ambiante. Le personnage de Bouncer est très bien travaillé avec ses côtés attractifs ou repoussants. On doit accepter la loi du genre où il se tire de situations extravagantes pour proposer paradoxalement des fins très morales malgré de nombreux rudes passages où les innocents sympathiques sont souvent victimes de la pire des injustices. C'est un des paradoxes de la série. Au bout de quelques cycles le schéma devient répétitif ce qui m'a détaché de la série. Le graphisme de Boucq est très abouti avec beaucoup de recherches sur les physionomies et les expressions des personnages. Les détails des décors (saloon, ville ou paysages sauvages) sont tous très réussis. Cela donne une ambiance qui convient à la dureté du récit. Une série très élaborée graphiquement mais qui porte une violence excessive voire malsaine à mon goût.

03/12/2023 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5
L'avatar du posteur Benjie

Un western dans la pure tradition qui met en scène le Bouncer – le videur du saloon de Barro City - dans des aventures qui sentent la poussière, la crasse et le sang. Tour à tour bourreau ou justicier, le Bouncer traîne avec lui un passé familial lourd et douloureux qui ne cesse de le hanter. Secrets de famille, violence, traditions indiennes, mine d’or, chacals et vautours, tous les ingrédients sont là pour une très bonne histoire pleine de rebondissements. C’est une très belle série (l’intégrale est superbe) au dessin somptueux, réaliste, précis, aux détails qu’il faut prendre le temps d’apprécier et aux couleurs qui fleurent bon le grand ouest américain. Très belle ambiance. On sent la poussière, la chaleur, la crasse… Dans ce monde violent, sans concession et sans rémission, les auteurs ne font pas dans les bons sentiments mais nous plongent dans un univers dur et impitoyable. Un récit sombre sous le soleil de l’Ouest.

29/01/2022 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Yann135

Voilà une série western qui se dévore ! Bouncer est une série d’Alejandro Jodorowsky pour le scénario et de François Boucq pour le dessin. [À partir du tome 10, Alejandro abandonne la série et François va assurer comme un chef, le dessin et le scénario]. Le bouncer (traduction : le videur en anglais) est un manchot qui s’emploie à gérer la sécurité au saloon l’Infernio à Barro city. Ce saloon est le plus cradot de la ville ! Le repère des crapules de la pire espèce ! Ne vous fiez pas à son infirmité, c'est un redoutable tireur. Lorsque son neveu, devenu orphelin, lui demande son aide, cela l'amène à renouer avec un passé douloureux. Ses deux frères et lui sont les enfants bâtards d’une prostituée itinérante, avec laquelle ils ont commis nombre de méfaits. Le dernier a conduit à la dislocation de la famille : en se disputant un diamant, l'un s’est retrouvé borgne, l'autre manchot et la mère s'est suicidée. Sympa le tableau familial ! Depuis, l'aîné est devenu pasteur, le bouncer a trouvé protection auprès d'El Diablo, son mystérieux employeur, et le troisième est resté hors-la-loi. Les tribulations du bouncer l'amèneront à élucider la série d’assassinats de notables de la ville, tous tués par une morsure de serpent. Vous mettez en bande son du grand Ennio Morricone et vous allez être transportés dans un western spaghetti bien noir et violent avec les pires hors-la-loi du far West. Ce n’est pas très original je vous l’accorde, mais cela fonctionne. En tout cas, me concernant cela me plaît. Les décors sauvages à la sauce pimentée "Monument Valley" sont fantastiques et les personnages ont des sales gueules patibulaires vraiment terribles, burinées au soleil. Un délice pour les yeux. Les balles fusent de tous les côtés. Peu de repos dans la lecture. Il y a du rythme. Ca bouge dans tous les sens. La violence est là qui vous guette presque à chaque page. Avec cette série, à vous les grands espaces de l’ouest américain bien poussiéreux et les réglements de comptes. Nous sommes sur du très très grand Boucq assurément ! Vous ne pouvez pas être déçus.

30/12/2020 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Je n'ai pu lire que les tomes publiés chez Les Humanoïdes associés, avant que la série ne migre vers Glénat, mais j'ai particulièrement bien aimé cette collaboration entre Boucq et Jodorowski. Probablement parce que, pour une fois, j'ai trouvé Jodorowski plus éloigné que d'habitude de son mysticisme et de sa façon très spéciale de voir le monde (même si l'on y a un petit peu droit, quand même), pour nous livrer un "simple" western violent et brutal. Le genre du western n'est clairement pas mon préféré, trop codifié et bien souvent dans des normes qui ne me satisfont pas. Aussi, en découvrir une série qui fait plaisir dans ce genre, c'est très satisfaisant ! J'ai apprécié ma lecture des trois premiers arcs, tout en envolées de violences dans une petite ville suintant les clichés du genre, mais également dans une ambiance magnifiquement retranscrite par Boucq, dans des paysages de toutes beauté et une large place laissé à la nature. C'est aussi sauvage que l'homme est violent, aussi beau que la noirceur des protagonistes. Rien ne sera épargné, et c'est le charme de cette série : ça meurt, ça tue, ça bouge. On a de l'injustice qui ne sera jamais réparé, des violence qui ne seront que répétées et des petites touches de considération parfois bien piquantes. Ce genre de western à la dure, où l'immoralité est réglé dans le sang (sans plus de morale d'ailleurs) a quelque chose de jouissif, mais aussi de lourd à la lecture. Les sujets sont parfois plus durs qu'on aurait cru de prime abord, et les fins peuvent contenir leurs lots de surprises. C'est bien mené, et les histoires s'enchainent avec fluidité, développant et révélant les personnages et intrigues. Le dessin de Boucq est d'une sacrée précision en ce qui concerne les paysages, mais il a aussi ce don pour faire des gueules inoubliables qui marquent. Son dessin se combine parfaitement avec l'ambiance du récit et la dimension tragique et épique qui s'en dégage. Jodorowski a fait là un choix excellent pour des scénarios de ce genre. C'est une série très jouissive, pour ma part, une sorte de plaisir coupable. La violence et le déchainement de sang qui parsèment les pages sont rattrapés par un dessin qui donne envie de rentrer dans les paysages et des histoires pas toujours si simpliste que ça, même si l'on reste dans des clichés, volontairement. C'est une lecture détente et en même temps pas tant que ça, mais un plaisir avant tout, et ça me convient parfaitement !

09/07/2020 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
L'avatar du posteur Erik

Nous avons là un vrai western sauvage vu par Jodorowsky entre drames familiaux et combats spectaculaires. Il n’y a pas de concession, c’est l’anti-Blueberry par excellence! Et que j'aime ça! Bref, il y a toute une différence de génération de lecteurs entre les deux œuvres ce qui n’empêche pas d’apprécier le mythe original de la bd western. Mais là, cela va plus loin car nous sommes au-delà d'une apparente naïveté du héros sans peur, ni reproche. "Bouncer", c'est avant tout une histoire de famille: celle d'Aunty Lola, la prostituée la plus féroce de l'Ouest et de ses fils... d'un en particulier : le Bouncer, videur d'un saloon et accessoirement légèrement manchot ce qui ne l’empêche pas d’être un excellent tireur. Le videur va d'ailleurs devenir propriétaire. Cependant, ce n'est pas la restauration qui l'intéresse vraiment. Cette série va connaître 5 cycles assez distincts: - le premier composée des 2 premiers albums qui tourne autour de Seth, le neveu du Bouncer. - le second cycle est composé des 3 albums suivants (tome 3, 4 et 5) où notre héros, un pistolero manchot, va reprendre du service après une vie redevenue normale. - le troisième cycle (tome 6 et 7) autour de la veuve noire. Le final réserve bien des surprises au point d'avoir été littéralement bluffé. - le quatrième cycle (tome 8 et 9) autour du pénitencier où se cache un tueur qui n'est autre que le fils du directeur de l'établissement. - le cinquième cycle (tome 10 et 11) autour d'un trésor maudit caché dans le désert mexicain et qui a appartenu au défunt empereur Maximilien fusillé par la révolution locale. A noter un rythme de parution sans précédent puisqu'à peine quelques mois se sont écoulés entre les deux tomes. Depuis le 8ème tome, la parution de cette série se fait chez Glénat. Fini les Humanoïdes Associés tombés en désuétude après une lente agonie. On regrettera le changement de tranche et de format qui ne plaît pas, par essence, au collectionneur de bd. J’ai réellement apprécié cette saga familiale dans l’Ouest qui explore les facettes les plus obscures des personnages. Le scénario est passionnant et on se laisse vite emporter. Je crois que ce qui m’a définitivement convaincu, c’est l’atmosphère dégagée par ce western pas comme les autres. Nous avons là une âpreté inégalée. Et cerise sur le gâteau, on peut souligner une splendeur graphique d'une puissance rare qui fait de Bouncer un western comme on n'en avait encore jamais vu! Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

15/02/2007 (MAJ le 29/03/2018) (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Avis posté après lecture des trois premiers cycles (7 premiers albums). Voilà un western assez crépusculaire, glauque, dans lequel Jodorowski a mis pas mal de noirceur (et ce dès le premier cycle, avec cette famille, mère et ses trois fils, très loin de la famille idéale !). Le héros possède un saloon appelé « infierno saloon », les intrigues se déroulent dans une ville appelée « cité de la boue » : c’est bien en enfer, au milieu des miasmes que tout se déroule. Jodo est un auteur original et bourré d’idées, mais qui fait souvent partir ses scénarios vers des délires plus ou moins mystiques, dans lesquels il perd ses lecteurs. Ici, je l’ai un peu craint, mais il n’abuse pas trop de ça (visions après consommation d’opium, religion indienne liée aux serpents, etc.). Mais voilà, contrairement à certains avis précédents, je suis loin de placer ce western au niveau de Blueberry, voire de Comanche, Mac Coy ou Durango, pour citer diverses séries western. La faute à des facilités, des raccourcis scénaristiques maladroits. Et à un manque d’épaisseur globalement des histoires ou des personnages. Par ailleurs, je n’ai vraiment pas aimé le troisième cycle (albums 6 et 7), avec une histoire hautement improbable (dans les grandes lignes autant que dans les détails), ce qui m’a freiné pour poursuivre cette série. Le dessin de Boucq est globalement bon (peut-être plus précis que dans d’autres séries d’ailleurs). C’est surtout le cas pour les décors, vraiment réussis (grands espaces magnifiés, voire même ville et saloons). Les personnages sont bien faits (quelques défauts parfois, en particulier lorsque des personnages courent ou des chevaux galopent, surtout dans les premiers albums en fait), même si les visages des femmes ne sont pas tous réussis (moins moches quand même que les femmes dessinées par Hermann !).

28/08/2017 (modifier)
Par Ned C.
Note: 3/5

PfoouuulalalalalalalalaLA !! Déçu à très haut point par cette série. Un gâchis énorme. J’avais adoré le premier cycle, que j’avais failli aviser ici-même à l’époque au rang de culte. J’avais voyagé dans le grand Ouest nauséabond et crade de Jodorowski, superbement illustré par le grand Boucq. De grands décors sauvages, les couleurs vives, l’hyper-violence, les personnages emblématiques et les gueules cassées m’avaient procuré un vif plaisir de lecture trop rarement ressenti. Le deuxième cycle perdait nettement en qualité mais restait néanmoins très bon. J’étais un peu déçu mais me suis dit que la série reprendrait peut-être son souffle par la suite. Mais le troisième m’a dissuadé de continuer cette série, semblant descendre dans la médiocrité irréversiblement. Le scénario devenant carrément rocambolesque et les personnages inamicaux. Grosse déception. 1er Cycle : 5 étoiles 2ème Cycle : 3,5 étoiles 3ème Cycle : 2 étoiles

21/11/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Le Grand A

Quand on découvre le contenu de Bouncer on prend une grosse claque en pleine face. Parce qu’on n’a pas forcément l’habitude de lire et voir ce genre de western au ton que je qualifierai de « grim and gritty » (traduisez par sinistre et graveleux) ultra poussé et faisant presque figure d’avant-gardiste (une pensée pour Al Crane). Alexandro Jodorowsky n’a en effet pas attendu que le récit noir et glauque revienne à la mode comme c’est le cas de nos jours, en littérature de genre ainsi qu’au cinéma. Cela fait un moment qu’il carbure à ce genre là. On retrouve comme toujours certaines thématiques récurrentes à l’auteur comme les passages d’hallucinations mystiques révélatrices par la prise de drogue mais qui heureusement ici, ne prennent pas une trop grosse ampleur du fait que François Boucq intervient avec parcimonie dans le scénario et permet de mettre le frein sur les « délires » de Jodo. Sauf sur les femmes qu’il aime comme son héros « belle et soumise ». Bon chacun son trip et ses trauma après… Le premier cycle est un chef d’œuvre de décrépitude et de violence où il n’y a quasiment rien ni personne à sauver de cet enfer. Les personnages ont les mœurs les plus vils, ils forniquent n’importe où, avec n’importe qui, ils jurent comme des charretiers et n’ont absolument aucune morale. La seule valeur qu’ils reconnaissent est celle de l’or. On peut avoir l’impression que tout cela n’a rien de nouveau, que ça a déjà été fait par d’autres, mais je pense qu’un scénario d’une telle noirceur n’est pas aussi commun qu’on peut le supposer de prime abord. Dans les récits branchés grim and gritty il y a toujours un soupçon de bonne morale et de bons sentiments qui font qu’on ne va jamais concrètement au fond des choses. Ici, je peux dire merci à Jodorowsky, d’être allé au bout de ses idées, sans tabou. Il n’épargne personne et ne se refuse rien : viols, tueries, infanticide, fratricide, des gosses eux-mêmes bouchers, la mort qui frappe jusqu’aux personnages d'importances, etc. Tout y passe et c’est ça qu’on adore justement dans Bouncer. L’auteur veut raconter la construction du far-west sous un angle que j'estime réaliste, et bien il y va franchement, car c’est un monde nouveau, où la loi et la justice n’ont pas encore pris racine ou bien seulement les racines pourries et corrompues; seule la loi du plus fort y règne, et dans ce monde une vie humaine vaut moins que rien pour les opportunistes égoïstes. Après il faut aussi relativiser cette violence. Je ne la trouve pas spécialement plus exacerbée que sur un Django Unchained de Quentin Tarantino pour donner un ordre de grandeur. C’est sur tout le reste que les scènes sont plus « libres » de parole. Le second cycle est selon moi le plus abouti car il lève le voile sur la fondation de Barro-City, ville maudite qui s’est épanouie sur le versant de 5 pics rocheux surnommés « La Main du diable » comme si elle était sous la coupe de celui-ci. Le ton et les thématiques restent les mêmes et on prend plaisir à suivre le Bouncer, seul lumière qui incarne le peu d’humanité présente dans cette contrée infernale, même si lui-même est loin d’être parfait, il est comme une éponge, il est né et vit dans cet environnement putride et glauque qui a déteint sur lui. Et le pauvre, il ne lui arrive que des emmerdes dans sa chienne de vie. La justice qu’il exerce est expéditive façon Punisher mais face à toutes ces raclures cupides qui vénèrent Mammon le dieu du fric et qui sont près à tuer leur père, mère et enfants pour toujours engranger plus de pouvoirs ou d’argent, il n’y a que cette méthode qui vaille. Ne vous attendez pas au poor lonesome cowboy, c’est un monde d’homme qui est dépeint ici, et pas les meilleurs. Le troisième cycle a fait un peu retomber mon enthousiasme pour cette série du fait que certains éléments narratifs m’ont parus incohérents et je trouve que l’on s’éloignait de l’esprit de la série. C’est toujours très orienté cul, violence, fusillade à foison, mais le ton est à des années-lumière du cynisme du premier cycle. Le dernier cycle paru m’a rassuré et ce, par une entame sur les chapeaux de roue très dramatique et un retour aux thématiques toujours aussi dérangeantes et qui ont le don de vous mettre mal à l’aise. Le dessin est très plaisant et a le luxe de s'améliorer avec le temps, notamment sur la partie couleur lorsque Boucq s’y colle à partir du troisième cycle. Il a tout de même du mal à rendre les femmes attirantes avec ses gros plans mal fichus. Je ne la considère pas comme une œuvre culte car il y a aussi beaucoup d’éléments qui ne m’ont pas séduits et que je ne vais pas tous énumérer. Je trouve les phases de duel mollassonnes notamment sur le final du premier cycle qui aurait pu être grandiose avec son trio Tuco-Blondin-Sentenza mais la tension dramatique n’est pas là et est vite expédiée. Sans faire de révélation, le neveu de Bouncer qui fini par se marier, j’ai l’impression d’être le seul que ça dérange. En tout cas aucun des protagonistes ne semblent relever que machin et machine son cousin. Bizarre… mais en même temps c’est volontairement fait pour déranger. Et puis de manière générale, je trouve parfois les ficelles narratives trop grosses, les personnages semblent accepter certaines situations de façon trop facile, histoire que le récit puisse avancer. De nombreux points qui vont de la psychologie de certains personnages, aux petites histoires dans la grande histoire (comme la romance Bouncer-Yin Li), et d’autres ; sont survolés et manquent d’approfondissement. Les scènes d’actions s’enchaînent alors qu’il aurait peut être fallu rythmé le récit de manière plus posée. En tout les cas, à l’image d’Ogre Jim, le cannibale bouffeur d’enfants du tome 3, j’ai eu une fringale et j'ai dévoré les 9 albums les uns derrières les autres. Du très bon western.

11/11/2014 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Avis sur les deux premiers cycles ( tome 1 et 2 puis tomes 3 à 5) Je découvre juste cette série; en fait j'avais fait l'impasse un peu à cause de Jodorowski dont les délires mystico-religieux mâtinés de freudien commençaient à me fatiguer. Dans ces deux premiers cycles, ben on retrouve l'homme tel qu'en lui même. La cachette du diamant dans le premier cycle et l'omniprésence des femmes dans le deuxième dans des rôles de femmes soumises ou dominatrices. Attention Mesdames! je ne boude pas mon plaisir de voir dans la BD des personnages de femmes, mais là vous en êtes, à mon avis réduites à des extrémités que je qualifierais de paroxystiques. C'est vrai que dans le genre western ça déménage, nous sommes très loin des héros du cinéma hollywoodien, souvent propres sur eux. Cinéma qui nous montrait très rarement la dureté, la violence dans laquelle une nation a pu se construire, du moins de manière aussi crue. Ici le fond de cette construction n'est pas abordé ou alors de manière divergente en utilisant le biais des hommes. Dans cette histoire tout le monde est pourri, pas un personnage ne vient relever le niveau. Alors qu'en penser, étaient ils tous comme cela? Est-ce la patte Jodorowski? Pour ces deux premiers cycles l'histoire se tient dans un climat où l'on sait que le happy end n'a pas lieu d'être. Une BD à ne pas mettre en toutes les mains. Juste un mot du dessin, j'aime beaucoup Boucq et même si ça finit par se ressembler d'une oeuvre à l'autre ses personnages sont assez fascinants de normalité. Majoration après lecture du diptyque Tome 6 et 7: The show must go on! Pas trop mal fichu cette histoire ou l'on retrouve notre Bouncer tel qu'en lui même. Cette fois il est confronté à une presque douce institutrice et une bande de méchants, non c'est pas le terme, disons de grands malades qui veulent tous lui faire la peau. N'oublions pas cinq enfants totalement dégénérés, le film "Délivrance " n'est pas loin, qui ont des intentions assez, dégénérées. Si l'on fait fi des personnages somme toute assez caricaturaux cela se laisse lire.

21/09/2014 (MAJ le 11/10/2014) (modifier)