Agughia

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

Dans un futur proche, la Corse est devenue le paradis d'une poignée de nantis, touristes richissimes, grossiers et exigeants venus des Ailleurs. Le climat de plus en plus détraqué rend les saisons aléatoires, précarisant davantage les locaux contraints d'accepter ce tourisme dévoyé pour survivre.


Anticipation La Corse

Tout commence lorsqu'Agughia, « anguille » en corse, jeune voleuse débrouillarde et fière dérobe un objet mystérieux transporté par un représentant de Radius, puissant lobby en aménagement du territoire...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Septembre 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Agughia © Dargaud 2021
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
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27/11/2021 | cac
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Par Ro
Note: 3/5
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Quand la Corse touristique rejoint le Cyberpunk, ça donne un récit d'anticipation assez amusant mais pas totalement convaincant pour autant. Nous sommes dans un futur relativement dystopique mais pas si improbable où une gigantesque corporation règne sur le business mondial au point de manipuler et faire peur aux gouvernements. Et elle a des idées bien précises concernant la Corse qui ne se doute de rien mais est sur les dents en imaginant le pire. Celle-ci est devenue une région touristique surpeuplée où les vacanciers s'entassent et consomment dans une ambiance glaçante pour un lecteur de nos jours. Alors quand une jeune de banlieue réussit à voler une mallette appartenant à la mégacorpo et se retrouve avec la gendarmerie et un détective privé à ses trousses, c'est le début d'un chaos rocambolesque. J'ai plutôt bien accroché à cette histoire qui tient en un seul tome et présente un cadre futuriste pas mauvais, avec un peu d'humour grinçant. Le graphisme n'est pas parfaitement maîtrisé sur le plan technique et anatomique mais il est plaisant et offre des planches souvent bien détaillées. Il y a un ton dans cette histoire et dans ce dessin qui me rappellent les récits SF de Métal Hurlant des années 70 et 80. Et la caricature de la société capitaliste n'y est pas mauvaise du tout. J'ai par contre été déçu par le dénouement de l'histoire qui est trop facile et convenu. Si la fin avait été plus fine et originale, j'aurais pu mettre une meilleure note.

10/02/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
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J’aime les récits d’anticipation, et le dessin de cet album me plait beaucoup (y compris la couverture). J’adore le style super détaillé et les couleurs vintages, même s’il faut reconnaitre que la représentation des personnages, notamment sur les scènes d’action, n’est pas toujours des plus réussies. L’histoire ressort certes tous les poncifs du genre et critique le capitalisme, les réseaux sociaux etc. mais reste prenante et agréable. Certains détails m’ont beaucoup amusé (les touristes se bronzant « à la broche » sur la plage). Reste que l’intrigue contient un peu trop de raccourcis et autres facilités scénaristiques. Il s’agit d’un album sympathique mais pas vraiment marquant. A découvrir, surtout si le style graphique vous plait.

24/01/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà une vision du futur franchement assez pessimiste et déprimante ! Mais pas forcément improbable pour ce qui est des valeurs mises en avant, puisque Micol décrit – et décrie – une sorte d’acmé des inégalités et de la recherche des profits qui les sous-tendent. Dans une Corse futuriste, des investisseurs lorgnent sur de possibles profits – cet aspect s’éclaircit peu à peu (la méthode employée m’est toutefois apparue hautement fantasque, mais bon). Un grain de sable vient toutefois menacer tout ça sous la forme d’une jeune femme rebelle et marginale. Le dessin de Micol est un peu brouillon, mais je l’aime bien, et la colorisation est intéressante. C’est rythmé, on ne s’ennuie pas. Mais je suis globalement resté quelque peu sur ma faim. A cause de certaines facilités (la jeune marginale se sort trop facilement de tout), mais aussi parce que, si je souscris à la dénonciation développée par Micol (les privilégiés vivent dans les « Ailleurs, une planète préservée de toute nuisance, et les milieux d’affaires sont ici de gros requins), je trouve que c’est parfois trop caricatural, manichéen, et que cela dessert un peu la démonstration. Bon, ce n’est pas non plus un documentaire, mais du coup l’histoire me parait bien trop légère. Note réelle 2,5/5.

05/10/2022 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

Hugues Micol dont j'ai déjà lu quelques ouvrages précédemment est vraiment un très bon dessinateur, et de plus le choix de couleurs un peu 'pop' va très bien avec cette histoire de science-fiction. Je n'avais rien lu du résumé avant donc j'ai mis pas mal de temps à comprendre que ça se passait en Corse. Sauf qu'on est dans le futur, ce qu'on comprend tout de suite et même dès la couverture, une certaine partie de la population très très riche vit dans l'espace, les Ailleurs, et d'autres sur Terre dans un confort plus relatif. Un homme débarque pour y passer ses vacances, avec un sac en bandoulière qui attire les convoitises, notamment d'une jeune voleuse. Dans ce lieu de vacances on se croirait à Miami où tout est dans le paraitre, mince, musculeux, ou encore Phuket, en mode entassé sur des plages climatisées et boites de nuit incroyables. L'auteur a de bonnes idées, par exemple avec cette grande roue sur la plage, mais si c'est ça le futur ça ne va pas dans le sens du progrès... Maintenant les riches y ont un projet immobilier qui ne convient pas à tout le monde, mais sont tellement riches qu'ils font ce qu'ils veulent. Le propos peut sembler un peu manichéen mais j'ai bien apprécié cette histoire et cette vision de la société qui égratigne au passage celle de notre présent.

27/11/2021 (modifier)