Brancusi contre États-Unis
1927, un procès ubuesque se tient à New York. Avocats, témoins, experts et artistes débattent pour savoir si le travail de Constantin Brancusi doit être considéré comme de l'art.
1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Milieux artistiques Procès Sculpture Séries avec un unique avis
En écho, à Paris, le sculpteur et ses contemporains doutent. Le travail de Brancusi est-il à la hauteur face au génie de l'artisanat et de l'industrie ? Le nouveau continent a-t-il les épaules pour jouer le rôle central dans l'art moderne que l'histoire lui impose désormais ?
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Date de parution | 06 Janvier 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J’espérais mieux, et si j’accorde finalement trois étoiles, c’est parce que la thématique me paraît intéressante, parce que ce procès historique mérite également que l’on s’y attarde et enfin parce que j’ai aimé les choix de couleurs de l’auteur. Malheureusement, je trouve qu’Arnaud Nebbache ne va pas assez loin dans ses réflexions sur l’art et ce qui fait que les œuvres de Brancusi méritent une reconnaissance internationale et qu’on les expose dans les musées. Objectivement, je ne comprends pas grand-chose à ce type d’art et le nom de Brancusi m’était pour ainsi dire inconnu. Je me suis donc un peu renseigné sur son œuvre et suis demeuré en arrêt devant sa « Princesse X » (dont a dû s’inspirer un célèbre artiste américain pour un non moins célèbre sapin de Noël parisien) et j’ai ainsi eu la confirmation que cet univers m’est inaccessible. Dans ce livre, il est principalement question d’une autre de ses œuvres, l’Oiseau dans l’espace, et là encore, malgré les nombreuses explications fournies par divers spécialistes durant le procès, j’ai du mal à voir l’art… mais au moins, grâce à cette bande dessinée, j’ai compris l’idée qui se trouve à l’origine de l’objet. Et en soi, ben c’est déjà pas mal. L’album est une œuvre historique qui revient en détail sur le procès qui opposa Brancusi aux Etats-Unis, ceux-ci voulant taxer l’une des œuvres de l’artiste au même titre que du matériel industriel. Tout au long du procès, l’argumentaire des Etats-Unis reposera sur le fait que l’objet pourrait être réalisé par n’importe qui, dupliqué à l’infini et ne correspond pas à son nom. Les avocats de Brancusi vont s’atteler à réfuter chacun de ces arguments tout en invitant plusieurs spécialistes à s’exprimer sur l’œuvre et son auteur. Ce procès démontre la difficulté à définir ce qu’est l’art, et de ce point de vue, j’ai trouvé ce récit intéressant. Par ailleurs, nous suivons aussi Brancusi revenu à Paris et n’assistant pas au procès. Celui-ci est alors en plein doute et s’interroge sur son art et ce qui le différencie d’objets issus de l’industrie, s’extasiant entre autres devant la beauté d’une hélice. C’est à ce niveau-là que j’ai été peu satisfait par ce que Nebbache nous proposait, ne parvenant pas à voir où il voulait en venir. Tout au long de l’album nous allons croiser différents artistes de l’époque, preuve que Brancusi était apprécié du milieu et reconnu en sa qualité d’artiste. Le dessin voit son aspect très brut adouci par une colorisation souvent audacieuse. C’est agréable à regarder même si pas toujours évident à déchiffrer. Au final, cet album n’a pas répondu à toutes mes attentes mais il m’a permis d’être légèrement moins inculte qu’hier. C’est déjà ça…
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