Mise à jour suite à lecture du tome 2.
Attention, ce comics est pour un public averti et surtout à ne pas mettre dans toutes les mains.
Le fan de films d'horreur, que je suis, n'a pas hésité longtemps pour dépenser quelques euros.
Une plongée en apnée dans le monde du Dark Web et des monstruosités qui s'y cachent. Je tiens à préciser que ce comics est difficile à lire, les scènes de tortures sont d'une cruauté insoutenable et il en va de même pour certains dialogues.
Ed Piskor nous dévoile un monde où des personnes fortunées peuvent payer en toute impunité en cryptomonnaie des visionnages sur le Dark Web. Des films où des hommes se font massacrer à petit feu jusqu'au coup de grâce, le nouvel opium de la haute. Il développe surtout l'envers du décor, l'industrie qui réalise ces films avec des hommes et des femmes qui ne pensent qu'à se faire du fric. Un monde où la concurrence est féroce.
Chaque chapitre se focalise sur certains personnages du récit, mais ils sont tous liés les uns aux autres. Je ne sais pas encore où veut nous mener Ed Piskor, mais j'attends avec une certaine impatience la suite.
Un dessin détaillé, expressif et monochrome.
Une mise en page dynamique avec de jolies trouvailles.
Une préface où l'auteur nous éclaire sur la naissance de ce comics.
Et en fin d'album, des bonus dont le brouillon du premier chapitre.
Une bd qui peut mettre mal à l'aise et que je ne conseille qu'aux inconditionnels du genre.
Tome 2
Un second tome qui me déçoit un peu, ça ronronne et ça tourne en rond.
Le développement de l'intrigue a du mal à décoller, je reste sur ma faim.
Le dessin est égal à lui-même.
Et toujours des bonus conséquents en fin d'album. Un vrai plus.
Je baisse ma note et je passe à 3 étoiles en attendant le futur tome.
J’ai lu l’album dans l’édition originale parue dans la collection 9 de Futuropolis – je ne sais pas si Baudoin a ajouté quelque chose dans les rééditions de l’Association.
La première chose qui saute aux yeux, c’est le dessin de Baudoin. Un Noir et Blanc au trait très charbonneux – très reconnaissable chez lui – que j’aime vraiment beaucoup, avec ce rendu aux airs d’esquisse, très évocateur, qui réussit à faire passer émotions et poésie avec peu de moyens.
L’histoire est en grande partie autobiographique. C’est un hommage à son grand-père. Un hommage sincère, plein de retenue, même si Baudoin n’occulte pas les côtés moins reluisant (la violence avec sa femme, l’alcoolisme).
Pas vraiment d’histoire, une suite d’anecdotes. Mais c’est un album intéressant quand même.
Je suis un peu déçu par ce triptyque humoristique. J'aime bien la collection des Petits Sarbac' qui m'a permis de découvrir beaucoup d'oeuvres à un prix très intéressant.
Mais Poncho et semelle n'est pas mon titre préféré. Il faut remarquer que le premier opus est composé de huit histoires courtes à l'esprit vif et gentiment déjanté dans une ambiance aux antipodes de Lucky Luke et Jolly Jumper.
Ici notre duo est plutôt dans la catégorie bras cassés bien heureux de se sortir d'affaire grâce à leur fantôme Ploum. Le second opus propose trois histoires inégales. Le dernier album étant une histoire complète qui a du mal à tenir la distance.
L'ensemble des scénarii manque d'unité et de cohésion pour maintenir l'intérêt du lecteur à un bon niveau. C'est d'autant plus vrai que j'ai lu les trois opus à la suite comme c'est proposé par l'intégrale.
Le graphisme est bon et correspond bien à cette ambiance humoristique un peu décalée. Malheureusement le manque de détails n'arrive pas à soutenir l'attention sur des histoires plus longues.
Une lecture distrayante avec des bons passages mais qui manque d'homogénéité à mon goût.
Quelle destinée tragique que celle de Janis Joplin.
Née en 1943 dans le Texas, moquée pour ses kilos en trop, ses manières masculines, son manque de talent vocal, elle a fini par prendre sa revanche à peine à l'âge adulte. En quelques années sa voix si particulière, éraillée, caverneuse, va faire chavirer les coeurs des producteurs et ceux du public. Mais la médaille a un revers : cédant à divers démons (alcool, tabac, drogue, sexe facile), elle va se brûler les ailes et mourir à 27 ans, tout comme son ami Jimi Hendrix 15 jours avant elle et Jim Morrison quelques mois plus tard.
Le scénariste Frédéric Bertocchini, connu pour ses ouvrages historiques (surtout centrés sur son île, la Corse), et des adaptations, propose dans cette collection des Editions Tartamudo consacrée à la musique un album retraçant donc le destin de Janis Joplin. C'est assez classique dans le déroulement, de son enfance contrariée à sa mort par overdose dans une chambre d'hôtel, en passant par ses aventures d'un soir, son ascension artistique fulgurante et sa fuite en avant facilitée par les substances psychotropes. On ne voit d'ailleurs pas trop les effets de ceux-ci, hormis sa sexualité débridée (Joplin était u n pur produit de son époque) et une vision flippante la veille de sa mort.
C'est Eric Puech, passionné de musique qui a d'ailleurs travaillé sur Le Horla avec Bertocchini, qui se charge de la partie graphique, couleurs comprises. Son trait autrefois tardiesque a évolué vers quelque chose de plus relâché, à l'image des hippies que Joplin a pu fréquenter, et sa mise en couleurs use et abuse des teintes pastel, tandis qu'on a l'impression que presque tous ses personnages sont des roux. Mais c'est plutôt bien vu pour habiller une époque, els sixties, où les couleurs débordaient de tous les côtés. Flower Power !
Tiens, "encore" une nouvelle série sur Sherlock Holmes ! Pourquoi pas après tout, si le résultat est probant, le personnage est quasi inépuisable !
Pour autant, ce premier tome de cette nouvelle série pêche par quelques faiblesses. La première à mon goût : le dessin. Michel Suro que je connaissais au travers de plusieurs série (Seraphin Cantarel ou encore avec le tome 6 de West Legends) nous propose ici un trait juste mais "minimaliste". On sent que son travail dans certaines cases ou planches est là plus pour suggérer que pour fignoler. Deuxième point qui m'a un peu refroidi, les références récurrentes aux romans de Sherock... Pour le coup, le lecteur lambda qui n'aura pas lu ces romans en sera pour ses frais.
Sorti de ces remarques, si l'intrigue avance de manière rythmée et (trop ?) facilement, j'ai apprécié le trait de caractère "anarchiste" mis en avant concernant notre enquêteur de choc : "La loi n'est pas l'ordre" comme il le dit lui même dans cet album ! Ça change des versions policées qu'on a souvent tendance à présenter. Il est intéressant aussi de noter la présence d'artistes reconnus de l'époque, que ce soir Oscar Wilde ou Toulouse-Lautrec lors d'un rapide saut à Paris, qui ancrent le récit dans la période.
Je lirais donc la suite plus par curiosité que par réel enthousiasme pour savoir comment se conclue cette enquête.
(2.5/5)
Un peu comme Marion Montaigne pour les sciences au sens large, Catherine Meurisse a pas mal publié d'albums traitant de façon humoristique de l'art, de la littérature.
Quelques années après avoir publié chez le même éditeur Mes Hommes de lettres, elle récidive donc en mettant ici l'accent sur les liens entretenus entre les peintres et les écrivains qui les ont aimés et commentés (je précise que j'ai lu l'édition originale de 2012, et ne sais donc pas ce que l'auteure a modifié dans la réédition de 2019).
Comme pour Montaigne, Meurisse use d'un dessin simple et humoristique, avec un peu de Sempé dans son trait, le gaufrier traditionnel étant généralement mis de côté. C'est en tout cas très lisible et fluide (le reste est affaire de goût).
La lecture est globalement agréable. Je suis juste resté un peu sur ma faim du fait des choix - et donc des goûts - de l'auteure, pas toujours correspondant aux miens. En effet, comme ses précédents albums l'avaient montré, elle s'intéresse surtout à une littérature et une peinture classiques. Même si Diderot est le premier écrivain étudié ici, l'essentiel tourne autour d'artistes du XIXème siècle. C'est dommage, car nombreux ont été les écrivains, poètes du XXème siècle à commenter leurs contemporains. Moi qui me passionne surtout pour le surréalisme, j'en sors immanquablement frustré. Breton est certes cité à propos du peintre Gustave Moreau (à juste titre d'ailleurs - puisqu'il déclarera à plusieurs reprises ce qu'il devait à la visite du musée Moreau pour la formation de son esthétique). Mais lui qui a brillamment écrit sur la plupart des grands artistes de l'art moderne aurait pu se voir accorder une place plus substantielle. Au passage, "L'Amour fou" n'est pas la suite de " Nadja " comme l'écrit Meurisse.
Bref, pour le reste, le rappel des connivences entre peintres et écrivains est intéressant. Ce sont surtout les choix pour l'illustrer qui m'ont laissé sur ma faim.
J’ai découvert assez tardivement cette série, que j’ai lue d’une traite dans l’intégrale.
C’est une série plutôt ambitieuse. Quelques côtés un peu « vieille école » SF, mais aussi d’autres bien plus modernes.
A part les premières cases, qui semblent nous concentrer dans un univers assez reconnaissable, et plus facilement appréhendable, ça part assez rapidement vers quelque chose de bien plus ambitieux, mais aussi de bien moins facile à suivre. Au point que j’ai à plusieurs reprises dû faire des pauses, le scénario étant quand même assez complexe, si ce n’est confus.
Ceci est valable pour l’intrigue elle-même, mais aussi pour les personnages et une petite foultitude de termes techniques.
Le dessin est inégal – parfois un peu brouillon – mais il est toujours lisible, et globalement agréable.
Une lecture exigeante, une histoire originale, mais aussi pas toujours suffisamment claire à mon goût.
David de Thuin est un auteur qui aime bien les histoires mettant en scène des héros ordinaires, qu'ils soient humains ou animaux. Cette fois-ci c'est le deuxième catégorie qui est mise à l'honneur, autour d'un mulot plutôt courageux (mais pas téméraire), accompagné d'un lapin, d'un canard, d'une grenouille ou d'un écureuil. Ils ont souvent maille à partir avec des prédateurs naturels pour survivre dans la forêt. L'entraide est de mise, et De Thuin nous entraîne dans des aventures courtes (une trentaine de pages tout de même chacune) mais attrayantes et entraînantes. On ne s'ennuie pas, et même si la série porte le nom du mulot, il n'y a pas que lui. J'ai pensé à des séries comme Chlorophylle, Sibylline ou encore La Jungle en folie en lisant ces histoires légères et sympathiques, avec un trait qui est cependant un peu plus proche de celui de Trondheim que de celui de Macherot.
A noter que les trois récits regroupés ici ont fait partie de la relance des mini-récits dans le journal Spirou de 2016 à 2017.
Bref, c'est sympa, c'est frais.
Ah c'est rigolo. Je suis les publications douce-amères d'Evemarie sur les réseaux sociaux, et parmi ses avatars se trouvent ce chaperon noir, son alter ego, et ce Loup, sorte de super-pote aussi cynique que carnassier. Le scénariste Courty s'en est emparé pour leur donner vie le temps d'un album, qui sort donc chez l'éditeur bordelais Expé Editions.
Comme la figure du loup est présente dans plusieurs contes (le petit Chaperon rouge, les trois petits cochons, etc.), il a donc décidé de le faire voyager avec son amie Chaperon noir dans un univers alternatif où le Loup serait justement obligé de régler ses comptes avec ses différentes victimes, tandis que son amie doit retrouver sa mère-grand qui a tout plaqué après avoir trouvé l'amour. Sans être excessivement subversif, Courty nous emmène sur des chemins qui renversent quelque peu les clichés des contes tels qu'on les connaît maintenant, avec par exemple un nain qui passe son temps à dire "ta gueule", un papa ours qui traite Boucle d'or comme une souillon ou encore les trois cochons qui se prennent pour des rappeurs. Un univers où le love a son propre parc (un peu à gerber) et où les flics sont par exemple des singes. Heureusement que Chaperon et sa mère-grand ont des pouvoirs spéciaux pour remettre un peu d'ordre dans tout ça...
Le style d'Evemarie, que j'avais découvert dans Hey June, scénarisé par Fabcaro, se situe dans une veine semi-réaliste propice à la parodie et à l'humour. j'aime bien également sa mise en couleurs, sobre mais efficace. On passe un bon petit moment de lecture.
Je trouve ce récit étrange dans le sens où il n’aboutit sur pas grand-chose. Il n’en est pour autant pas désagréable à lire mais, alors que l’on attend longtemps qu’un peu de tension vienne le sortir de sa douce torpeur, lorsque le drame survient, celui-ci fait long feu…
J’ai pourtant bien aimé ma lecture, cette histoire d’amitié toute simple entre deux enfants que le contexte sociétal de ce Sud profond (son racisme ordinaire, son ku-klux-klan à la fois secret et connu de tous) va confronter aux réalités des adultes est tout sauf ennuyeuse. Il ne s’y passe pas grand-chose, et encore moins de surprenant, mais le dessin spontané, la colorisation lumineuse, la simplicité de ton et une belle louche de bons sentiments ont fini par me séduire.
J’espérais tout de même une fin plus marquante car, ici, ça tombe quand même vachement à plat, mais ça reste pas mal. Sans plus, mais pas mal quand même.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Red Room
Mise à jour suite à lecture du tome 2. Attention, ce comics est pour un public averti et surtout à ne pas mettre dans toutes les mains. Le fan de films d'horreur, que je suis, n'a pas hésité longtemps pour dépenser quelques euros. Une plongée en apnée dans le monde du Dark Web et des monstruosités qui s'y cachent. Je tiens à préciser que ce comics est difficile à lire, les scènes de tortures sont d'une cruauté insoutenable et il en va de même pour certains dialogues. Ed Piskor nous dévoile un monde où des personnes fortunées peuvent payer en toute impunité en cryptomonnaie des visionnages sur le Dark Web. Des films où des hommes se font massacrer à petit feu jusqu'au coup de grâce, le nouvel opium de la haute. Il développe surtout l'envers du décor, l'industrie qui réalise ces films avec des hommes et des femmes qui ne pensent qu'à se faire du fric. Un monde où la concurrence est féroce. Chaque chapitre se focalise sur certains personnages du récit, mais ils sont tous liés les uns aux autres. Je ne sais pas encore où veut nous mener Ed Piskor, mais j'attends avec une certaine impatience la suite. Un dessin détaillé, expressif et monochrome. Une mise en page dynamique avec de jolies trouvailles. Une préface où l'auteur nous éclaire sur la naissance de ce comics. Et en fin d'album, des bonus dont le brouillon du premier chapitre. Une bd qui peut mettre mal à l'aise et que je ne conseille qu'aux inconditionnels du genre. Tome 2 Un second tome qui me déçoit un peu, ça ronronne et ça tourne en rond. Le développement de l'intrigue a du mal à décoller, je reste sur ma faim. Le dessin est égal à lui-même. Et toujours des bonus conséquents en fin d'album. Un vrai plus. Je baisse ma note et je passe à 3 étoiles en attendant le futur tome.
Couma Aco
J’ai lu l’album dans l’édition originale parue dans la collection 9 de Futuropolis – je ne sais pas si Baudoin a ajouté quelque chose dans les rééditions de l’Association. La première chose qui saute aux yeux, c’est le dessin de Baudoin. Un Noir et Blanc au trait très charbonneux – très reconnaissable chez lui – que j’aime vraiment beaucoup, avec ce rendu aux airs d’esquisse, très évocateur, qui réussit à faire passer émotions et poésie avec peu de moyens. L’histoire est en grande partie autobiographique. C’est un hommage à son grand-père. Un hommage sincère, plein de retenue, même si Baudoin n’occulte pas les côtés moins reluisant (la violence avec sa femme, l’alcoolisme). Pas vraiment d’histoire, une suite d’anecdotes. Mais c’est un album intéressant quand même.
Poncho et Semelle
Je suis un peu déçu par ce triptyque humoristique. J'aime bien la collection des Petits Sarbac' qui m'a permis de découvrir beaucoup d'oeuvres à un prix très intéressant. Mais Poncho et semelle n'est pas mon titre préféré. Il faut remarquer que le premier opus est composé de huit histoires courtes à l'esprit vif et gentiment déjanté dans une ambiance aux antipodes de Lucky Luke et Jolly Jumper. Ici notre duo est plutôt dans la catégorie bras cassés bien heureux de se sortir d'affaire grâce à leur fantôme Ploum. Le second opus propose trois histoires inégales. Le dernier album étant une histoire complète qui a du mal à tenir la distance. L'ensemble des scénarii manque d'unité et de cohésion pour maintenir l'intérêt du lecteur à un bon niveau. C'est d'autant plus vrai que j'ai lu les trois opus à la suite comme c'est proposé par l'intégrale. Le graphisme est bon et correspond bien à cette ambiance humoristique un peu décalée. Malheureusement le manque de détails n'arrive pas à soutenir l'attention sur des histoires plus longues. Une lecture distrayante avec des bons passages mais qui manque d'homogénéité à mon goût.
Janis Joplin - Pearl
Quelle destinée tragique que celle de Janis Joplin. Née en 1943 dans le Texas, moquée pour ses kilos en trop, ses manières masculines, son manque de talent vocal, elle a fini par prendre sa revanche à peine à l'âge adulte. En quelques années sa voix si particulière, éraillée, caverneuse, va faire chavirer les coeurs des producteurs et ceux du public. Mais la médaille a un revers : cédant à divers démons (alcool, tabac, drogue, sexe facile), elle va se brûler les ailes et mourir à 27 ans, tout comme son ami Jimi Hendrix 15 jours avant elle et Jim Morrison quelques mois plus tard. Le scénariste Frédéric Bertocchini, connu pour ses ouvrages historiques (surtout centrés sur son île, la Corse), et des adaptations, propose dans cette collection des Editions Tartamudo consacrée à la musique un album retraçant donc le destin de Janis Joplin. C'est assez classique dans le déroulement, de son enfance contrariée à sa mort par overdose dans une chambre d'hôtel, en passant par ses aventures d'un soir, son ascension artistique fulgurante et sa fuite en avant facilitée par les substances psychotropes. On ne voit d'ailleurs pas trop les effets de ceux-ci, hormis sa sexualité débridée (Joplin était u n pur produit de son époque) et une vision flippante la veille de sa mort. C'est Eric Puech, passionné de musique qui a d'ailleurs travaillé sur Le Horla avec Bertocchini, qui se charge de la partie graphique, couleurs comprises. Son trait autrefois tardiesque a évolué vers quelque chose de plus relâché, à l'image des hippies que Joplin a pu fréquenter, et sa mise en couleurs use et abuse des teintes pastel, tandis qu'on a l'impression que presque tous ses personnages sont des roux. Mais c'est plutôt bien vu pour habiller une époque, els sixties, où les couleurs débordaient de tous les côtés. Flower Power !
Sherlock Holmes et les mystères de Londres
Tiens, "encore" une nouvelle série sur Sherlock Holmes ! Pourquoi pas après tout, si le résultat est probant, le personnage est quasi inépuisable ! Pour autant, ce premier tome de cette nouvelle série pêche par quelques faiblesses. La première à mon goût : le dessin. Michel Suro que je connaissais au travers de plusieurs série (Seraphin Cantarel ou encore avec le tome 6 de West Legends) nous propose ici un trait juste mais "minimaliste". On sent que son travail dans certaines cases ou planches est là plus pour suggérer que pour fignoler. Deuxième point qui m'a un peu refroidi, les références récurrentes aux romans de Sherock... Pour le coup, le lecteur lambda qui n'aura pas lu ces romans en sera pour ses frais. Sorti de ces remarques, si l'intrigue avance de manière rythmée et (trop ?) facilement, j'ai apprécié le trait de caractère "anarchiste" mis en avant concernant notre enquêteur de choc : "La loi n'est pas l'ordre" comme il le dit lui même dans cet album ! Ça change des versions policées qu'on a souvent tendance à présenter. Il est intéressant aussi de noter la présence d'artistes reconnus de l'époque, que ce soir Oscar Wilde ou Toulouse-Lautrec lors d'un rapide saut à Paris, qui ancrent le récit dans la période. Je lirais donc la suite plus par curiosité que par réel enthousiasme pour savoir comment se conclue cette enquête. (2.5/5)
Le Pont des arts
Un peu comme Marion Montaigne pour les sciences au sens large, Catherine Meurisse a pas mal publié d'albums traitant de façon humoristique de l'art, de la littérature. Quelques années après avoir publié chez le même éditeur Mes Hommes de lettres, elle récidive donc en mettant ici l'accent sur les liens entretenus entre les peintres et les écrivains qui les ont aimés et commentés (je précise que j'ai lu l'édition originale de 2012, et ne sais donc pas ce que l'auteure a modifié dans la réédition de 2019). Comme pour Montaigne, Meurisse use d'un dessin simple et humoristique, avec un peu de Sempé dans son trait, le gaufrier traditionnel étant généralement mis de côté. C'est en tout cas très lisible et fluide (le reste est affaire de goût). La lecture est globalement agréable. Je suis juste resté un peu sur ma faim du fait des choix - et donc des goûts - de l'auteure, pas toujours correspondant aux miens. En effet, comme ses précédents albums l'avaient montré, elle s'intéresse surtout à une littérature et une peinture classiques. Même si Diderot est le premier écrivain étudié ici, l'essentiel tourne autour d'artistes du XIXème siècle. C'est dommage, car nombreux ont été les écrivains, poètes du XXème siècle à commenter leurs contemporains. Moi qui me passionne surtout pour le surréalisme, j'en sors immanquablement frustré. Breton est certes cité à propos du peintre Gustave Moreau (à juste titre d'ailleurs - puisqu'il déclarera à plusieurs reprises ce qu'il devait à la visite du musée Moreau pour la formation de son esthétique). Mais lui qui a brillamment écrit sur la plupart des grands artistes de l'art moderne aurait pu se voir accorder une place plus substantielle. Au passage, "L'Amour fou" n'est pas la suite de " Nadja " comme l'écrit Meurisse. Bref, pour le reste, le rappel des connivences entre peintres et écrivains est intéressant. Ce sont surtout les choix pour l'illustrer qui m'ont laissé sur ma faim.
Le Marchand d'Idées
J’ai découvert assez tardivement cette série, que j’ai lue d’une traite dans l’intégrale. C’est une série plutôt ambitieuse. Quelques côtés un peu « vieille école » SF, mais aussi d’autres bien plus modernes. A part les premières cases, qui semblent nous concentrer dans un univers assez reconnaissable, et plus facilement appréhendable, ça part assez rapidement vers quelque chose de bien plus ambitieux, mais aussi de bien moins facile à suivre. Au point que j’ai à plusieurs reprises dû faire des pauses, le scénario étant quand même assez complexe, si ce n’est confus. Ceci est valable pour l’intrigue elle-même, mais aussi pour les personnages et une petite foultitude de termes techniques. Le dessin est inégal – parfois un peu brouillon – mais il est toujours lisible, et globalement agréable. Une lecture exigeante, une histoire originale, mais aussi pas toujours suffisamment claire à mon goût.
Scopitone
David de Thuin est un auteur qui aime bien les histoires mettant en scène des héros ordinaires, qu'ils soient humains ou animaux. Cette fois-ci c'est le deuxième catégorie qui est mise à l'honneur, autour d'un mulot plutôt courageux (mais pas téméraire), accompagné d'un lapin, d'un canard, d'une grenouille ou d'un écureuil. Ils ont souvent maille à partir avec des prédateurs naturels pour survivre dans la forêt. L'entraide est de mise, et De Thuin nous entraîne dans des aventures courtes (une trentaine de pages tout de même chacune) mais attrayantes et entraînantes. On ne s'ennuie pas, et même si la série porte le nom du mulot, il n'y a pas que lui. J'ai pensé à des séries comme Chlorophylle, Sibylline ou encore La Jungle en folie en lisant ces histoires légères et sympathiques, avec un trait qui est cependant un peu plus proche de celui de Trondheim que de celui de Macherot. A noter que les trois récits regroupés ici ont fait partie de la relance des mini-récits dans le journal Spirou de 2016 à 2017. Bref, c'est sympa, c'est frais.
Les Dents longues
Ah c'est rigolo. Je suis les publications douce-amères d'Evemarie sur les réseaux sociaux, et parmi ses avatars se trouvent ce chaperon noir, son alter ego, et ce Loup, sorte de super-pote aussi cynique que carnassier. Le scénariste Courty s'en est emparé pour leur donner vie le temps d'un album, qui sort donc chez l'éditeur bordelais Expé Editions. Comme la figure du loup est présente dans plusieurs contes (le petit Chaperon rouge, les trois petits cochons, etc.), il a donc décidé de le faire voyager avec son amie Chaperon noir dans un univers alternatif où le Loup serait justement obligé de régler ses comptes avec ses différentes victimes, tandis que son amie doit retrouver sa mère-grand qui a tout plaqué après avoir trouvé l'amour. Sans être excessivement subversif, Courty nous emmène sur des chemins qui renversent quelque peu les clichés des contes tels qu'on les connaît maintenant, avec par exemple un nain qui passe son temps à dire "ta gueule", un papa ours qui traite Boucle d'or comme une souillon ou encore les trois cochons qui se prennent pour des rappeurs. Un univers où le love a son propre parc (un peu à gerber) et où les flics sont par exemple des singes. Heureusement que Chaperon et sa mère-grand ont des pouvoirs spéciaux pour remettre un peu d'ordre dans tout ça... Le style d'Evemarie, que j'avais découvert dans Hey June, scénarisé par Fabcaro, se situe dans une veine semi-réaliste propice à la parodie et à l'humour. j'aime bien également sa mise en couleurs, sobre mais efficace. On passe un bon petit moment de lecture.
Swamp
Je trouve ce récit étrange dans le sens où il n’aboutit sur pas grand-chose. Il n’en est pour autant pas désagréable à lire mais, alors que l’on attend longtemps qu’un peu de tension vienne le sortir de sa douce torpeur, lorsque le drame survient, celui-ci fait long feu… J’ai pourtant bien aimé ma lecture, cette histoire d’amitié toute simple entre deux enfants que le contexte sociétal de ce Sud profond (son racisme ordinaire, son ku-klux-klan à la fois secret et connu de tous) va confronter aux réalités des adultes est tout sauf ennuyeuse. Il ne s’y passe pas grand-chose, et encore moins de surprenant, mais le dessin spontané, la colorisation lumineuse, la simplicité de ton et une belle louche de bons sentiments ont fini par me séduire. J’espérais tout de même une fin plus marquante car, ici, ça tombe quand même vachement à plat, mais ça reste pas mal. Sans plus, mais pas mal quand même.