J’ai eu l’occasion de lire le premier cycle de deux tomes de cette série, visiblement au goût de beaucoup de lecteurs. J’en suis sorti bien moins enthousiaste, même si ça se laisse lire.
J’ai bien aimé le dessin de Rossi – même s’il sacrifie un peu trop les décors je trouve. Mais il est beau, efficace, dynamique. Je suis plus réservé concernant sa colorisation, qui donne un rendu « passé », un peu terne.
Le titre, la couverture du premier tome (mais aussi la présence de Rossi au casting) m’avaient orienté vers un western, mais il n’en est rien. Après un préambule gare Montparnasse (reprenant la fameuse locomotive traversant le mur de la gare en 1895), on retourne certes aux États-Unis, mais au tout début du XXème siècle. Surtout, c’est vers un fantastique mâtiné d’ésotérisme que bascule l’intrigue (et là Dorison se retrouve en terrain connu). J’avoue que ça me laissait perplexe (ce n’est pas mon genre préféré) – et craintif, la surenchère dans ce domaine ayant dénaturé pas mal de séries (« Lune d’argent sur Providence » par exemple).
En fait, j’ai trouvé ce diptyque un peu confus (le passage au milieu du deuxième tome dans lequel sur deux ou trois pages on nous explique l’historique du « signe » est franchement indigeste), et finalement pas intéressant.
C’est une sorte de polar dans lequel une fine équipe travaillant en marge des services officiels traque certaines menaces ésotériques. Ça ne m’a pas emballé.
Je retenterai peut-être ma chance avec d’autres cycles, mais je suis loin d’en faire une priorité.
Note réelle 2,5/5.
Je connaissais vaguement les problèmes politiques du Congo, mais je ne pense pas avoir jamais entendu parler de cette organisation ou alors cela a moins marqué mon esprit que les crimes commis par le roi Léopold III ou Mobutu.
Je ne suis pas trop fan de ce genre de dessin réaliste, mais au moins c'est lisible et je n'ai pas eu trop de problème à lire cet album. On présente des problèmes de la vie quotidienne des Congolais de manière claire et précise, quoique certaines particularités de la politique congolaise m'ont un peu échappé. J'aurais bien aimé, par exemple, une présentation des différentes régions du Congo. Évidemment vu que l'album fait moins de 100 pages, on a surtout droit à une synthèse des problèmes de ce pays, mais ce one-shot me semble être un bon point de départ pour connaitre la situation de ce pays. En tout cas, moi cela m'a donné envie d'en apprendre plus sur la situation de ce pays, surtout que la BD date déjà de quelques années....
Un album qui parle d'un sujet douloureux et qui est d'actualité: une pauvre personne âgée qui petit à petit se perd dans son délire et qui est aussi victime d'un système de santé qui ne répond pas à ses besoins et vu que la population en occident vieillit, le problème va empirer au fil du temps.
C'est un témoignage intéressant même si je n'ai pas appris grand chose de nouveau sur le sujet tant le cas est tristement banal. Je pense que n'importe qui ayant une personne âgée dans sa famille atteinte de troubles mentaux va reconnaitre des situations. J'ai trouvé que le traitement de l'histoire était un peu trop académique en dehors des passages plus oniriques. J'ai pas ressenti beaucoup d'émotions alors que certains passages avaient tout pour m'émouvoir !
Un album à lire si on s'intéresse à ce problème.
Tiens, voilà une BD totalement inattendue...
Inattendue parce que son sujet, une histoire d'amour et d'amitié entre une vieille dame et un jeune homme, fait partie des tabous de notre société. Et pourtant l'autrice a osé le faire, en nous montrant de manière linéaire cette histoire si particulière. Léon est un garçon aux goûts et connaissances simples, presque limités. Mais il trouve son bonheur dans l'entretien des espaces verts de sa commune, en banlieue parisienne. Rose, quant à elle, a un passé de chanteuse de bistrots quelque peu chahutée, presque sordide, mais surtout triste. La grand-mère de Léon va les réunir, et leur rencontre va donner lieu à une histoire à la fois passionnée et touchante, pudique. C'est cette sensibilité, cette délicatesse, cette dignité qui m'ont touché dans cette lecture. Bien sûr, l'histoire particulière de Rose et Léon les transforme en cibles (faciles ?) pour nombre de gens, mais ils n'en ont cure.
Au travers de situations touchantes, de dialogues crédibles, il y a a l'authenticité à revendre dans cette histoire.
Une histoire qui pourrait se passer un peu à n'importe quelle époque, malgré les très rares références à notre début de 21ème siècle. Le dessin de Nadine Van Der Straeten a un aspect très "années 80", cela aurait pu trouver sa place dans des collections chez Casterman ou dans la revue (à suivre) de l'époque. Mais après Jeanne Hébuterne, elle m'impressionne encore avec sa maîtrise, son style réaliste sans véritable défaut (si on excepte cet aspect suranné).
Une belle histoire.
J’aurais sans doute mis une étoile de plus sur les quatre premiers tomes, qui sont assez prenants. Quand on y pense, cela semble assez « facile », et parfois répétitif, mais en fait l’intrigue est plutôt maligne.
Le fait qu’une partie de l’intrigue se déroule dans les Keys en Floride m’a fait penser à James Bond, certaines parties de l’histoire pouvant s’en rapprocher. Le principe de départ est à la fois improbable et simple, mais efficace : un génie a inventé un procédé permettant de se redonner une nouvelle jeunesse, moyennant le paiement tous les dix ans d’une somme énorme, les super riches sont donc ses obligés. Mais ce génie doit faire face à toutes sortes de problèmes, et c’est là qu’intervient Dallas Barr, à la fois client, ami et homme à tout faire. Les relations entre les deux ne manquent d’ailleurs pas d’ambiguïtés.
Les intrigues sont assez bien menées, c’est dynamique, de l’aventure SF pas trop prise de tête, le tout accompagné par un dessin lui aussi classique et efficace (même si je lui reproche de ne pas être suffisamment détaillé – au niveau des décors et des personnages dès lors qu’ils sont éloignés).
Mais à partir du cinquième tome, j’ai trouvé que le niveau, en tout cas l’intérêt baissait. L’histoire de cet album est plus obscure au départ (j’ai dû m’accrocher), et finalement sans grand intérêt, une fois révélés les tenants et aboutissants des liens entre Dallas Barr et sa « fille ». Moins intéressant et moins fluide donc. Et cela ne va que s’amplifier dans les deux derniers albums, hélas. Deux derniers tomes qui m’ont laissé sur ma faim.
Une série d’aventures SF sympathique, mais qui aurait pu être plus homogène et réussie en se resserrant sur moins de tomes.
Voilà une lecture que j’ai trouvé très sympathique.
Le héros est un as du pilotage dans les premières années de l’aviation. Ses exploits lui permettent d’assouvir une autre de ses passions : c’est un « homme à femmes », qui multiplie – on pourrait presque dire empile – les conquêtes.
Puis vient la Première guerre mondiale. Il met son talent au service de l’armée de l’air, mais cela ne le satisfait pas, rien de chevaleresque là-dedans, et aucune femme pour se pâmer devant son héroïsme.
Et voilà que notre bonhomme, suite à un accident/combat, se retrouve crashé sur une île déserte.
Après quelques temps à se morfondre, ce Robinson moderne découvre que l’île est en fait peuplée, et uniquement de femmes (très peu vêtues et peu farouches). Le paradis pour notre dragueur fou !? En fait pas vraiment.
La suite est assez savoureuse, quelques passages plutôt drôles parsemant les mésaventures de notre aviateur. Le retournement des rôles est bien vu, la façon dont ce paradis présumé se transforme en enfer est aussi amusante.
Surtout, Zanzim joue d’une certaine ambiguïté (qui peut se laisser deviner avant la fin), lorsque rêves/cauchemars du héros s’invitent parfois dans sa vie au milieu de ces femmes insulaires. Ainsi la chute est aussi amusante et permet de revoir quelques scènes et personnages rencontrés précédemment sous un autre angle.
Le dessin de Zanzim use d’un trait moderne, fluide et agréable, comme l’est la colorisation d’Hubert.
Un album original, une lecture fraiche et recommandable.
Note réelle 3,5/5.
Une lecture sympathique.
Si je ne suis a priori pas fan du dessin de Porcel, je le trouve quand même efficace et très lisible. Il accompagne en tout cas très bien l’histoire concoctée par Zidrou.
L’histoire mélange des caractéristiques plutôt sérieuses et d’autres qui le sont moins – et qui flirtent avec le loufoque. Le personnage principal lui-même, chevalier ne trouvant son bonheur que dans les combats, les croisades, a priori peu enclin à la déconne, passe pourtant son temps dès qu’il chevauche un certain temps, à déclamer des chansons paillardes (et là il est vraiment brayard !), dont les rimes salaces sont laissées à compléter par le lecteur.
Du sérieux et de l’humour donc. Mais aussi des personnages moins monolithiques qu’attendus : le chevalier Brayard, qui va peu à peu changer d’attitude vis-à-vis d’une jeune sarrasine. Cette même jeune femme, à l’identité un peu trouble, et le jeune moine un peu simplet qui accompagne Brayard, et qui va s’avérer assez roublard.
L’histoire n’est pas hyper complexe, mais la lecture est agréable.
L'auteur livre un témoignage sur la fin de vie, celle de son père. Il est en phase terminal d'un cancer et souffre beaucoup. Au travers de cet album il raconte la difficulté d'une telle épreuve et la douleur physique générée pour le malade. C'est également l'occasion de rendre un hommage à la passion de son père, à laquelle il a consacré sa vie : le cinéma d'animation.
Difficile d'évaluer ce livre, le ressenti est partagé et les émotions suscitées inégales. De premier abord, le personnage est antipathique et désagréable. Du coup malgré sa maladie et sa souffrance, il n'est pas touchant. Cette partie est sans doute nécessaire pour décrire le personnage. Ce n'est qu'assez tard qu'il va s'adoucir, et apaiser sa relation avec son infirmier. Et c'est à partir de là qu'on va enfin commencer à avoir un peu d'empathie pour lui.
A coté de ça le dessin n'aide pas vraiment. Il est trop simpliste pour générer des émotions. La partie sur le métier original du personnage arrive également assez tard. C'est pourtant interessant, on sent à fois la passion et le coté artisanal de son travail.
Quant à elle, la toute fin du livre est presque dure à supporter, tant la douleur des derniers jours semble intense et insurmontable. Et là, en quelques pages, l'auteur arrive à bien faire passer quelque chose : douleur, émotion, malaise, ... au choix, mais en tout cas c'est pas joyeux, difficile de rester insensible. Au final un album inégal mais un témoignage interessant qui fait honneur à la mémoire du papa de l'auteur.
Un dessin de belle facture et aéré au service d'une reconstitution historique soignée. J'ai un faible pour la couleur directe.
Pas de complot retors ici. L'intrique est légère et vite expédiée, la faute à des personnages historiques tous bienveillants envers Vélasquez, le peintre lui-même étant présenté comme sympathique.
Les drames les plus passionnants ne sont pas peuplés de gens raisonnables. Sans antagonisme, pas de tension.
L'ambiance artistique décontractée m'a quand même fait passer un bon moment de lecture.
Bien entendu, ce qui marque en premier résulte du choix esthétique des auteurs. En effet, le trait d’Andrea Serio est on ne peut plus singulier. Le rendu m’a étonnamment fait penser à certains tableaux de Georges Seurat et donne le ton pour l’ensemble de cette bande dessinée qui, dans un premier temps, prend la forme d’une ballade visuelle avant tout.
En effet, pendant longtemps, le scénario se résume à un exposé des principales péripéties vécues par Ulysse durant son odyssée. Péripéties rapportées par Ulysse lui-même alors qu’il a échoué en Phéacie. Les auteurs prennent quelques libertés avec le texte original car leur but est de raconter les événements au travers du regard de Nausicaa, nous la montrant séduite par le beau parleur qu’est Ulysse.
La fin du récit donne tout son sens à la démarche et constitue, avec le dessin, le gros point fort de cet album. Je reste donc sur une bonne impression même si je trouve que l’ensemble se lit trop vite.
Pas mal quand même, audacieux par certains choix mais un peu trop sage à d’autres. Une lecture que je ne regrette pas même si une location m’aura suffi.
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W.E.S.T
J’ai eu l’occasion de lire le premier cycle de deux tomes de cette série, visiblement au goût de beaucoup de lecteurs. J’en suis sorti bien moins enthousiaste, même si ça se laisse lire. J’ai bien aimé le dessin de Rossi – même s’il sacrifie un peu trop les décors je trouve. Mais il est beau, efficace, dynamique. Je suis plus réservé concernant sa colorisation, qui donne un rendu « passé », un peu terne. Le titre, la couverture du premier tome (mais aussi la présence de Rossi au casting) m’avaient orienté vers un western, mais il n’en est rien. Après un préambule gare Montparnasse (reprenant la fameuse locomotive traversant le mur de la gare en 1895), on retourne certes aux États-Unis, mais au tout début du XXème siècle. Surtout, c’est vers un fantastique mâtiné d’ésotérisme que bascule l’intrigue (et là Dorison se retrouve en terrain connu). J’avoue que ça me laissait perplexe (ce n’est pas mon genre préféré) – et craintif, la surenchère dans ce domaine ayant dénaturé pas mal de séries (« Lune d’argent sur Providence » par exemple). En fait, j’ai trouvé ce diptyque un peu confus (le passage au milieu du deuxième tome dans lequel sur deux ou trois pages on nous explique l’historique du « signe » est franchement indigeste), et finalement pas intéressant. C’est une sorte de polar dans lequel une fine équipe travaillant en marge des services officiels traque certaines menaces ésotériques. Ça ne m’a pas emballé. Je retenterai peut-être ma chance avec d’autres cycles, mais je suis loin d’en faire une priorité. Note réelle 2,5/5.
Lucha - Chronique d'une révolution sans armes au Congo
Je connaissais vaguement les problèmes politiques du Congo, mais je ne pense pas avoir jamais entendu parler de cette organisation ou alors cela a moins marqué mon esprit que les crimes commis par le roi Léopold III ou Mobutu. Je ne suis pas trop fan de ce genre de dessin réaliste, mais au moins c'est lisible et je n'ai pas eu trop de problème à lire cet album. On présente des problèmes de la vie quotidienne des Congolais de manière claire et précise, quoique certaines particularités de la politique congolaise m'ont un peu échappé. J'aurais bien aimé, par exemple, une présentation des différentes régions du Congo. Évidemment vu que l'album fait moins de 100 pages, on a surtout droit à une synthèse des problèmes de ce pays, mais ce one-shot me semble être un bon point de départ pour connaitre la situation de ce pays. En tout cas, moi cela m'a donné envie d'en apprendre plus sur la situation de ce pays, surtout que la BD date déjà de quelques années....
Little Joséphine
Un album qui parle d'un sujet douloureux et qui est d'actualité: une pauvre personne âgée qui petit à petit se perd dans son délire et qui est aussi victime d'un système de santé qui ne répond pas à ses besoins et vu que la population en occident vieillit, le problème va empirer au fil du temps. C'est un témoignage intéressant même si je n'ai pas appris grand chose de nouveau sur le sujet tant le cas est tristement banal. Je pense que n'importe qui ayant une personne âgée dans sa famille atteinte de troubles mentaux va reconnaitre des situations. J'ai trouvé que le traitement de l'histoire était un peu trop académique en dehors des passages plus oniriques. J'ai pas ressenti beaucoup d'émotions alors que certains passages avaient tout pour m'émouvoir ! Un album à lire si on s'intéresse à ce problème.
When you' smiling
Tiens, voilà une BD totalement inattendue... Inattendue parce que son sujet, une histoire d'amour et d'amitié entre une vieille dame et un jeune homme, fait partie des tabous de notre société. Et pourtant l'autrice a osé le faire, en nous montrant de manière linéaire cette histoire si particulière. Léon est un garçon aux goûts et connaissances simples, presque limités. Mais il trouve son bonheur dans l'entretien des espaces verts de sa commune, en banlieue parisienne. Rose, quant à elle, a un passé de chanteuse de bistrots quelque peu chahutée, presque sordide, mais surtout triste. La grand-mère de Léon va les réunir, et leur rencontre va donner lieu à une histoire à la fois passionnée et touchante, pudique. C'est cette sensibilité, cette délicatesse, cette dignité qui m'ont touché dans cette lecture. Bien sûr, l'histoire particulière de Rose et Léon les transforme en cibles (faciles ?) pour nombre de gens, mais ils n'en ont cure. Au travers de situations touchantes, de dialogues crédibles, il y a a l'authenticité à revendre dans cette histoire. Une histoire qui pourrait se passer un peu à n'importe quelle époque, malgré les très rares références à notre début de 21ème siècle. Le dessin de Nadine Van Der Straeten a un aspect très "années 80", cela aurait pu trouver sa place dans des collections chez Casterman ou dans la revue (à suivre) de l'époque. Mais après Jeanne Hébuterne, elle m'impressionne encore avec sa maîtrise, son style réaliste sans véritable défaut (si on excepte cet aspect suranné). Une belle histoire.
Dallas Barr
J’aurais sans doute mis une étoile de plus sur les quatre premiers tomes, qui sont assez prenants. Quand on y pense, cela semble assez « facile », et parfois répétitif, mais en fait l’intrigue est plutôt maligne. Le fait qu’une partie de l’intrigue se déroule dans les Keys en Floride m’a fait penser à James Bond, certaines parties de l’histoire pouvant s’en rapprocher. Le principe de départ est à la fois improbable et simple, mais efficace : un génie a inventé un procédé permettant de se redonner une nouvelle jeunesse, moyennant le paiement tous les dix ans d’une somme énorme, les super riches sont donc ses obligés. Mais ce génie doit faire face à toutes sortes de problèmes, et c’est là qu’intervient Dallas Barr, à la fois client, ami et homme à tout faire. Les relations entre les deux ne manquent d’ailleurs pas d’ambiguïtés. Les intrigues sont assez bien menées, c’est dynamique, de l’aventure SF pas trop prise de tête, le tout accompagné par un dessin lui aussi classique et efficace (même si je lui reproche de ne pas être suffisamment détaillé – au niveau des décors et des personnages dès lors qu’ils sont éloignés). Mais à partir du cinquième tome, j’ai trouvé que le niveau, en tout cas l’intérêt baissait. L’histoire de cet album est plus obscure au départ (j’ai dû m’accrocher), et finalement sans grand intérêt, une fois révélés les tenants et aboutissants des liens entre Dallas Barr et sa « fille ». Moins intéressant et moins fluide donc. Et cela ne va que s’amplifier dans les deux derniers albums, hélas. Deux derniers tomes qui m’ont laissé sur ma faim. Une série d’aventures SF sympathique, mais qui aurait pu être plus homogène et réussie en se resserrant sur moins de tomes.
L'Ile aux femmes
Voilà une lecture que j’ai trouvé très sympathique. Le héros est un as du pilotage dans les premières années de l’aviation. Ses exploits lui permettent d’assouvir une autre de ses passions : c’est un « homme à femmes », qui multiplie – on pourrait presque dire empile – les conquêtes. Puis vient la Première guerre mondiale. Il met son talent au service de l’armée de l’air, mais cela ne le satisfait pas, rien de chevaleresque là-dedans, et aucune femme pour se pâmer devant son héroïsme. Et voilà que notre bonhomme, suite à un accident/combat, se retrouve crashé sur une île déserte. Après quelques temps à se morfondre, ce Robinson moderne découvre que l’île est en fait peuplée, et uniquement de femmes (très peu vêtues et peu farouches). Le paradis pour notre dragueur fou !? En fait pas vraiment. La suite est assez savoureuse, quelques passages plutôt drôles parsemant les mésaventures de notre aviateur. Le retournement des rôles est bien vu, la façon dont ce paradis présumé se transforme en enfer est aussi amusante. Surtout, Zanzim joue d’une certaine ambiguïté (qui peut se laisser deviner avant la fin), lorsque rêves/cauchemars du héros s’invitent parfois dans sa vie au milieu de ces femmes insulaires. Ainsi la chute est aussi amusante et permet de revoir quelques scènes et personnages rencontrés précédemment sous un autre angle. Le dessin de Zanzim use d’un trait moderne, fluide et agréable, comme l’est la colorisation d’Hubert. Un album original, une lecture fraiche et recommandable. Note réelle 3,5/5.
Chevalier Brayard
Une lecture sympathique. Si je ne suis a priori pas fan du dessin de Porcel, je le trouve quand même efficace et très lisible. Il accompagne en tout cas très bien l’histoire concoctée par Zidrou. L’histoire mélange des caractéristiques plutôt sérieuses et d’autres qui le sont moins – et qui flirtent avec le loufoque. Le personnage principal lui-même, chevalier ne trouvant son bonheur que dans les combats, les croisades, a priori peu enclin à la déconne, passe pourtant son temps dès qu’il chevauche un certain temps, à déclamer des chansons paillardes (et là il est vraiment brayard !), dont les rimes salaces sont laissées à compléter par le lecteur. Du sérieux et de l’humour donc. Mais aussi des personnages moins monolithiques qu’attendus : le chevalier Brayard, qui va peu à peu changer d’attitude vis-à-vis d’une jeune sarrasine. Cette même jeune femme, à l’identité un peu trouble, et le jeune moine un peu simplet qui accompagne Brayard, et qui va s’avérer assez roublard. L’histoire n’est pas hyper complexe, mais la lecture est agréable.
L'Animateur
L'auteur livre un témoignage sur la fin de vie, celle de son père. Il est en phase terminal d'un cancer et souffre beaucoup. Au travers de cet album il raconte la difficulté d'une telle épreuve et la douleur physique générée pour le malade. C'est également l'occasion de rendre un hommage à la passion de son père, à laquelle il a consacré sa vie : le cinéma d'animation. Difficile d'évaluer ce livre, le ressenti est partagé et les émotions suscitées inégales. De premier abord, le personnage est antipathique et désagréable. Du coup malgré sa maladie et sa souffrance, il n'est pas touchant. Cette partie est sans doute nécessaire pour décrire le personnage. Ce n'est qu'assez tard qu'il va s'adoucir, et apaiser sa relation avec son infirmier. Et c'est à partir de là qu'on va enfin commencer à avoir un peu d'empathie pour lui. A coté de ça le dessin n'aide pas vraiment. Il est trop simpliste pour générer des émotions. La partie sur le métier original du personnage arrive également assez tard. C'est pourtant interessant, on sent à fois la passion et le coté artisanal de son travail. Quant à elle, la toute fin du livre est presque dure à supporter, tant la douleur des derniers jours semble intense et insurmontable. Et là, en quelques pages, l'auteur arrive à bien faire passer quelque chose : douleur, émotion, malaise, ... au choix, mais en tout cas c'est pas joyeux, difficile de rester insensible. Au final un album inégal mais un témoignage interessant qui fait honneur à la mémoire du papa de l'auteur.
Vénus à son miroir
Un dessin de belle facture et aéré au service d'une reconstitution historique soignée. J'ai un faible pour la couleur directe. Pas de complot retors ici. L'intrique est légère et vite expédiée, la faute à des personnages historiques tous bienveillants envers Vélasquez, le peintre lui-même étant présenté comme sympathique. Les drames les plus passionnants ne sont pas peuplés de gens raisonnables. Sans antagonisme, pas de tension. L'ambiance artistique décontractée m'a quand même fait passer un bon moment de lecture.
Nausicaa - L'autre odyssée
Bien entendu, ce qui marque en premier résulte du choix esthétique des auteurs. En effet, le trait d’Andrea Serio est on ne peut plus singulier. Le rendu m’a étonnamment fait penser à certains tableaux de Georges Seurat et donne le ton pour l’ensemble de cette bande dessinée qui, dans un premier temps, prend la forme d’une ballade visuelle avant tout. En effet, pendant longtemps, le scénario se résume à un exposé des principales péripéties vécues par Ulysse durant son odyssée. Péripéties rapportées par Ulysse lui-même alors qu’il a échoué en Phéacie. Les auteurs prennent quelques libertés avec le texte original car leur but est de raconter les événements au travers du regard de Nausicaa, nous la montrant séduite par le beau parleur qu’est Ulysse. La fin du récit donne tout son sens à la démarche et constitue, avec le dessin, le gros point fort de cet album. Je reste donc sur une bonne impression même si je trouve que l’ensemble se lit trop vite. Pas mal quand même, audacieux par certains choix mais un peu trop sage à d’autres. Une lecture que je ne regrette pas même si une location m’aura suffi.