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Couverture de la série Overseas highway
Overseas highway

Comme dans certains blockbusters américains, tout est ici misé sur le rythme, les bagnoles qui foncent, les cascades. Mais, contrairement aux films américains évoqués, il n’y a pas de bimbos déshabillées, de super-héros invincibles au sourire ravageur pour masquer l’absence de scénario. Alors certes, l’intrigue est résumée en quelques mots, mais la lecture est intéressante. Et le fait est qu’on ne s’ennuie pas un instant, et que les personnages, mais aussi l’histoire elle-même finalement, sont crédibles et prenants. Le dessin moderne, simple et efficace, sans fioriture, colle très bien à l’ambiance développée dans cet album. On va droit au but, sans se poser de question, à fond la caisse. Une lecture pas inoubliable (c’est plus à emprunter je pense), mais agréable et qui procure un petit moment défouloir, de détente, plutôt sympathique.

09/05/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Poutine - L'ascension d'un dictateur
Poutine - L'ascension d'un dictateur

Une bd qui fait écho à l'actualité avec la guerre en Ukraine. Vladimir Poutine, sa jeunesse, son ascension et sa prise de pouvoir, le parcours d'un homme qui en fera un dictateur de la pire espèce. Une bd documentaire riche et documentée associée à une narration froide et précise. Il ne faut pas y attendre des révélations extraordinaires mais plutôt y voir une lente progression qui mèneront Poutine à la mégalomanie et à son vœux de récupérer d'anciens territoires de l'Union Soviétique à coup de mensonges, de dollars et de guerres. On peut aussi y découvrir l'incompétence de nombreux dirigeants de pays occidentaux qui ont laissé Poutine se sentir intouchable. Une narration chronologique pour une biographie intéressante et instructive. Une bd réalisée avant la guerre en Ukraine mais agrémentée d'une préface sur le début du conflit. Graphiquement, c'est pas terrible, minimaliste et sans âme. Ce qui coûte la quatrième étoile. Une lecture que je recommande.

09/05/2023 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Une affaire de caractères
Une affaire de caractères

Je souscris totalement à l'avis de Mac Arthur ci-dessous. Une affaire de caractères est une bande dessinée sympathique, mais également assez frustrante. Il est vrai que les petits jeux de lettres et des mots auxquels Ayroles se soumet et nous soumet est souvent amusant, mais il me paraît presque totalement vain. Alors, je conçois qu'il n'y ait pas toujours besoin de donner une finalité à tout. Parfois, le simple fait de jouer avec les mots suffit, et on trouve son plaisir dans le jeu plus que dans le dénouement. C'est en partie le cas ici. Mais alors, pourquoi avoir imaginé une enquête policière, avec toutes les caractéristiques du genre ? Un inspecteur obtus, un serial killer au motif opératoire bien précis, des suspects mystérieux, des témoins embêtants...Tout est là pour monter une histoire très correcte. Or, au final, le scénario ne s'avère qu'un prétexte, on sent que l'auteur lui-même s'y implique assez peu, car ce n'est pas ce qui l'intéresse. Ce n'est pas grave, bien sûr, mais c'est dommage, selon moi. Une affaire de caractères aurait pu confiner au chef-d'œuvre si tous ces jeux littéraires avaient été pleinement exploités dans le cadre de l'intrigue, pour nous offrir un dénouement logique et amusant, en apothéose, qui nous aurait ouvert les yeux sur l'utilité de tous ces jeux de mots et de lettres. Néanmoins, attention, que je ressorte un peu déçu de cette lecture ne signifie pas que je n'aie pas aimé. Et indéniablement, il y a de nombreux moments où l'on trouve son plaisir dans cette bande dessinée. On se soumet volontiers aux excentricités de ce village de fous, on s'amuse beaucoup à rechercher quel sera le concept du prochain personnage qu'on rencontrera, et on lit certains dialogues avec une jubilation certaine. Sans être un immense fan du dessin, celui-ci assure bien sa part et donne à la bande dessinée un "caractère" bien à part, justement. Donc Une affaire de caractères est une bande dessinée que je recommande dans l'ensemble. C'est agréable à lire, plein d'humour et très bon enfant. Simplement, j'aurais apprécié que le récit soit davantage étoffé et ne disparaisse pas ainsi, écrasé par l'aspect conceptuel de la démarche. Mais si on est averti, on passe un moment de lecture fort sympathique.

09/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Yao - Visa refusé
Yao - Visa refusé

Didier Viodé est un auteur engagé Ivoirien qui signe ici une œuvre satirique sur les échanges inégaux et souvent injustes entre l'Afrique et la France. Sur le mode d'un humour grinçant, Didier nous propose une suite de gags où le pauvre Yao échoue lamentablement à obtenir son graal : un visa pour Paris. Le scénario de Didier Viodé travaille sur une succession de running gags entre Yao et les autres intervenants. Les plus savoureux sont pour moi ses confrontations récurrentes avec la fonctionnaire blanche du consulat de France qui trouve un plaisir sadique à lui refuser le précieux sésame. Mais Viodé ne se contente pas de crier à l'injustice il en profite pour lancer un appel à se retrousser les manches pour que les forces créatrices de l'Afrique travaillent d'abord pour le bien du continent sans avoir besoin d'un pseudo chaperonnage européen. C'est souvent drôle, toujours grinçant et Viodé tombe juste la plupart du temps. Son graphisme emprunte aux écoles de la presse satirique, ce qui n'est pas mon goût premier. Toutefois cela se marie bien avec la thématique de l'ouvrage. Après quelques planches, je me suis même surpris à apprécier les dynamiques des comportements des personnages de Viodé. Une lecture gentiment engagée avec un regard précis et plein d'humour sur un côté des relations France Afrique. Un bon 3

09/05/2023 (modifier)
Couverture de la série La Tchalette
La Tchalette

C'est le premier ouvrage de JC Servais que je lis. Il y a bien une chose qui nous réunit, c'est l'amour de cette région ardennaise où est né mon premier fils. Terre de feu (les fonderies) d'eau (Meuse) de roches et de forêts, c'est le pays idéal pour entretenir des légendes remplies de loups, de fées et de diables qui s'ébattent à l'ombre du clocher des villages. Les neuf histoires courtes au rythme soutenu mettent en valeur la rudesse pleine d'humanité des habitants qui ne s'en laissent pas compter par les forces diaboliques. La chute est souvent positive sans être mièvre. Elle est porteuse des valeurs de gens qui savent affronter les éléments contraires (climat, invasions, disettes). Les scénarii de l'auteur n'ont pas tant vieilli et je ne me suis ennuyé à aucune des histoires. Le graphisme très détaillé est un peu marqué de l'époque. Mais c'est avec plaisir que j'ai observé les détails très fins des villages ardennais ainsi que ses magnifiques paysages de campagnes. Seule le mise en couleur m'a semblé vieillotte même si cette ambiance sombre correspond bien à l'esprit des différents contes. Une lecture agréable qui se rapproche des livres de contes et légendes de mon enfance.

09/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Brûlantes !
Brûlantes !

Je ne connais pas l’auteur, et ne sais donc pas s’il est Chinois. Mais le fait est qu’il s’inspire vraiment beaucoup de la culture chinoise (citations d’auteurs chinois, utilisation de la thématique de la femme renarde). Le dessin de MO est très classique. Relativement épuré. Il est très bon, mais se concentre surtout sur les corps, tandis que j’ai eu l’impression que les décors étaient escamotés (nombreux gros plans, personnages occupant l’essentiel de la case). Les amateurs de sexe en auront pour leur argent en tout cas. En effet, non seulement les scènes de cul occupent une bonne partie des cases (et de l’esprit des protagonistes !), mais en plus MO accumule à peu près toutes les positions, à deux, à plusieurs, hommes et femmes confondus. Et son talent graphique restitue très bien corps et positions. Pour ce qui est de l’histoire proprement dite, disons que ça se laisse lire. Car si les scènes de cul sont nombreuses, il n’y a pas que ça. Il y a des dialogues relativement importants, et une intrigue digne de ce nom. A découvrir à l’occasion, c’est de l’érotisme dépaysant, exotique et très hard.

08/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Paul Harris - Pionnier d'un monde meilleur
Paul Harris - Pionnier d'un monde meilleur

J'aime bien ce type de Bd documentaire sur des biographies d'hommes ou femmes souvent méconnus malgré une oeuvre elle souvent très connue. Aujourd'hui le Rotary club est une ONG présente aux quatre coins du monde et dont la voix est écoutée dans les grandes conférences internationales. Laurent Dareau nous propose de découvrir le fondateur américain du Rotary. En cette fin de XIXème siècle son esprit d'aventure lui permet de partager de nombreuses expériences qui le mettent aux contacts d'un public hétéroclite. Ensuite sa position sociale avantageuse ne lui fait pas oublier les souffrances rencontrées dans ses voyages. Laurent Dareau nous propose un récit très aventureux pour nous expliquer le cheminement intellectuel et humain qui a conduit Paul Harris à créer cette association humaniste. On pourrait reprocher au récit de ne s'intéresser qu'à l'itinéraire de Harris avant la création du Rotary. Le développement et les axes d'actions des membres de l'asso étant expédiés en quelques planches. L'ouvrage se conclut par quelques explications sur l'organisation moderne du Rotary ainsi qu'un rappel de sa grande action dans la lutte contre la polio. Le graphisme est assez dépouillé. Seul le personnage de Paul Harris est vraiment très travaillé. Les extérieurs et les différents épisodes proposent plus des ambiances assez sympas que des détails fouillés. Malgré ces petites réserves, l'ouvrage se lit facilement, mais plus comme un récit des aventures de Paul Harris que comme un fondateur d'une oeuvre caritative appelée à devenir aussi importante. Dans ce domaine j'avais préféré la lecture de la biographie de John Bost qui expliquait les difficultés à surmonter pour réussir une telle entreprise.

08/05/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Jheronimus Bosch
Jheronimus Bosch

Marcel Ruijters ne propose pas ici une biographie académique (on dispose en effet d’assez peu d’éléments sur la vie de Bosch, si ce n’est qu’il travaillait dans l’atelier familial de peinture et d’enluminures en compagnie de ses frères Jan et Goessen). Le bédéiste a plutôt opté pour une relecture très personnelle du parcours de l’artiste médiéval. Au risque d’être déconcerté, il faudra plutôt envisager le livre comme une évocation du contexte historique que comme un véritable récit linéaire. Certes, il y a bien une sorte de linéarité, mais la narration possède un caractère assez fantaisiste qui pourrait dérouter le lecteur, lequel ne disposera pas forcément des éléments nécessaires pour appréhender aisément l’histoire. Et pourtant, Ruijters s’est incontestablement documenté, pour preuve ces nombreuses références en fin d’album. Ainsi, l’auteur semble avoir mis l’accent sur le dessin, ce qui paraîtrait assez logique de la part d’un dessinateur ! Et de ce point de vue, on peut dire que c’est réussi. Sans le dire explicitement, l’auteur nous montre ce qui a pu inspirer le peintre hollandais au fil de ses déambulations dans les rues de Bois-le-duc, qui, comme son nom ne l’indique pas, est bien une ville hollandaise. Ruijters recourt à un trait caricatural, avec des corps et des visages longilignes et parfois déformés à l’extrême, un trait particulier, très graphique, qui interpelle par le simple fait de feuilleter l’album. Le récit se déroulant au Moyen âge, on sait que la misère y était très répandue. Chaque ville avait sa cour des miracles et Bois-le-Duc ne faisait pas exception. La lèpre engendrait des monstres estropiés et rampants réduits à la mendicité. Les cadavres des bandits de grand chemin étaient exposés jusqu’à leur décomposition sur le gibet où ils avaient été pendus ou amputés devant un public avide de vengeance. Certaines scènes sont très crues et donnent lieu à voir un monde cauchemardesque où la souffrance s’exhibait dans les grandes largeurs, avec la bénédiction de la religion, pour rappeler aux âmes récalcitrantes que l’enfer était sur Terre. Le dessin de Marcel Ruijters est saisissant, on ne peut être qu’impressionné par la façon dont il a retranscrit la dureté et la laideur d’une époque où barbarie, folie et mort faisaient partie intégrante de la vie quotidienne. Son talent est de parvenir à suggérer au lecteur les sources d’inspiration de Bosch. Le rapprochement est assez vite fait avec les diablotins peuplant les mondes infernaux du « Jardin des délices », et le terrible incendie de la ville, qui serait survenu alors qu’il n’était qu’un enfant, n’est assurément pas étranger à ses visions apocalyptiques. On ne sait pas vraiment dans quelle mesure la réalité décrite est authentique, mais elle correspond bien à l’idée que chacun peut avoir sur cette époque, et on imagine facilement que l’auteur a pris soin de se documenter au vu de ce qui a été dit plus haut. « Jheronimus Bosch » aurait pu atteindre l’excellence s’il n’était plombé par une narration aussi saccadée, un rien décousue, ce qui impliquera peut-être une seconde lecture pour mieux apprécier cette bande dessinée tout à fait unique. L’autre qualité de cette biographie très libre serait de prouver, s’il en était besoin, toute la modernité du fascinant génie batave qu’était Bosch.

08/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Tout un monde - Comment j'ai changé de regard sur mon mode de vie
Tout un monde - Comment j'ai changé de regard sur mon mode de vie

Je ne partage pas toutes les convictions des personnages rencontrés mais ce recueil de témoignages a été plutôt agréable à lire. Suite à une réflexion sur l’harmonie entre son habitat et ses convictions, l’autrice est partie à la rencontre de plusieurs personnes ayant décidé d’habiter dans des maisons à l’impact écologique faible (tiny-houses, camping-car, yourte, etc…) Ces témoignages sonnent de manière naturelle et l’autrice semble réellement sous le charme de la philosophie et de la pensée positive des personnes rencontrées. La mise en page est très libre, les schémas sont nombreux dans lesquels elle décrit un lieu ou les interactions entre différents concepts. Dans l’ensemble c’est assez clair. J’ai été moins charmé par le style graphique utilisé. Celui-ci est très naïf d’aspect. Les personnages ont rarement deux fois la même tête, les perspectives sont faussées, la restitution des détails techniques nécessite une fameuse imagination pour envisager de les reproduire sur seule base de ces visuels. Petite surprise : la dernière personne rencontrée n’est autre que Simon Hureau (« L'Oasis »), qui témoigne de sa vision d’un jardin naturel et partagé. C’est un reportage intéressant sur la nouvelle génération mais les personnes rencontrées me semblent encore marginales et leur image est souvent plus proche de celles de gentils hippies partagés entre leur envie de vivre autrement et leur besoin de sécurité (l’écologement est souvent un second habitat ou sert d’atelier, les personnes rencontrées entreposent des objets chez des amis ou dans la famille (comme s’ils voulaient se garder une possibilité de retour en arrière), ils squattent chez des amis ou dans la famille pour certains aspects plus confortables d’un habitat (salle de bain, eau courante, etc…)). L’autrice elle-même ne semble plus trop convaincue à la fin de ses repérages, semblant s’orienter vers une solution moins extrême et sans doute plus réaliste sur le long terme. Quoiqu’il en soit, ce genre de documentaire, plutôt bien réalisé, permet de voir d’autres modes de vie et nourrit ainsi notre réflexion sur la manière dont nous occupons l’espace et le partageons. Pas mal, quoi, malgré les quelques bémols énoncés.

08/05/2023 (modifier)
Couverture de la série L'Enragé du ciel
L'Enragé du ciel

Je découvre avec cette biographie l’existence de cet homme, qui n’a pas manqué de panache, même s’il n’est pas forcément un héros sans tâche auquel on s’attache facilement. Le récit est fluide, agréable à lire. Le dessin, moderne et dynamique (il y a un peu de Blain dans ce trait assez vif) y est pour beaucoup. Henrard, cet « enragé du ciel » est têtu, ne manque pas de toupet et de constance : il s’impose ainsi dans l’aviation et dans l’entreprise familiale alors qu’il n’avait au départ pas forcément toutes les qualités requises pour le faire. Mais il est obstiné, assez fou, plutôt chanceux (il échappe à plusieurs crashes, évite miraculeusement capture et mort plusieurs fois durant la guerre), et devient un héros. Mais cet homme qui peine à prendre racine et ne vit qu’en mouvement, est aussi quelqu’un qui est plutôt absent (au propre comme au figuré) pour sa famille – l’aviation est aussi un moyen de séduire, même après son mariage. Et qui reproduit avec son fils les mêmes erreurs que son père avec lui : Roger Henrard refuse que son fils s’engage dans l’armée, et celui-ci n’aura pas la même chance que son père avec les avions. Une biographie plutôt bien menée, d’un homme qui a brûlé la vie par les deux bouts. Un album intéressant.

08/05/2023 (modifier)