Les derniers avis (48356 avis)

Couverture de la série Pattes d'éph & col roulé
Pattes d'éph & col roulé

Voilà une lecture sympathique. Un album sans prétention, rien d’extraordinaire, mais une lecture plaisante. Surtout si, comme moi, vous êtes de la même génération que l’auteur. Je suis né deux ans après lui, et j’ai donc à peu près les mêmes références culturelles (que l’on retrouve sur les différentes parties de la couverture. L’album retrace quelques souvenirs de Fred Neidhardt lorsqu’il a 11 ou 12 ans (durant ses années de cinquième et de quatrième). C’est une suite d’anecdotes, bourrées de références à la culture jeunesse de l’époque (fin des années 1970), mais aussi tournant autour des questionnements d’un gamin de son âge (autour de la sexualité, du corps – le sien, celui des femmes, voir sa lecture des catalogues Manufrance). L’ensemble est assez frais, avec quelques petites pointes d’humour et d’auto-dérision, même si ça manque quand même de coffre. Dans ce genre de chroniques de jeunesse, c’est un honnête album, comme pouvait l’être Leçon de choses, mais ça m’a clairement moins captivé que l’excellent Le Petit Christian. Parmi toutes les anecdotes rassemblées ici, il y en a une que j’espère inventée : lorsque Neidhardt est responsable de la mort d’un copain trisomique, tombé d’un immeuble. Une lecture agréable, pas marquante, mais une bonne madeleine de Proust pour les plus anciens (comme moi), et quelque chose de très lisible pour tous les autres de toute façon.

11/05/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Judee Sill
Judee Sill

Une voix cristalline pour une voie en impasse. Avant cette lecture, je ne connaissais pas Judee Sill et c'est avec grand plaisir que j'ai pu la découvrir. Enfin, découvrir est un grand mot puisque cette biographie est basée sur des interviews publiés dans les magazines de l'époque, en particulier sur celui de Grover Lewis pour le Rolling Stone d'avril 1972. Les auteurs ont bouché les trous au gré de leurs inspirations. Et cela se ressent dans la narration, ça manque de liant et j'ai eu l'impression de survoler sa vie. Une vie qui commence avec une adolescence difficile où elle va découvrir l'heroïne et faire un séjour en prison. Une artiste surdouée qui n'arrivera pas à percer dans le monde du showbiz et qui disparaîtra des radars de 1974 à 1979 (année de sa mort), elle ne supportait plus de ne faire que des premières parties lors des concerts. Une artiste très seventies, drogue, sexe (bisexualité) et une part de mysticisme. Un look femme/enfant accompagné de ses petites lunettes rondes. Une artiste pas si folk que ça, avec des influences très différentes : classique, pop et folk. Je ne peux que vous inviter à écouter cette artiste tombée dans les oubliettes, ce que je fais en écrivant ces quelques mots. Elle avait du talent ! Deux albums sortis de son vivant, boudés par le public, et un troisième en 2005 avec des démos inédites. La partie graphique est très singulière mais elle est immersive, elle m'a transporté dans ces années 60/70. J'ai particulièrement aimé le coup de crayon de Alonzo Iglesias lorsque que Judee était sous stupéfiants, très psychédélique et hallucinogène. Mais c'est l'album dans son ensemble qui apporte une âme au récit. Très, très beau. J'ai passé un excellent moment au côté de Judee et je ne peux que vous recommander d'en faire autant. Note réelle : 3,5. Coup de cœur.

11/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Mortesève
Mortesève

Quentin Rigaud fait montre d’une grande originalité dans la création de son univers. Nous sommes ainsi face à un récit de science-fiction dont le centre nerveux est le rapport à la nature. Il y a ainsi un parallèle à faire entre la manière dont nous traitons la Terre et les conséquences que nous allons devoir affronter et la manière dont les habitants de cette planète traitent les 'instruments' au risque de provoquer une catastrophe. Nous croisons en effet la route d‘instruments’, sortes de divinités naturelles qui par leur puissance et leur apparente absence d’émotions régulent la vie de cette planète. Tout cet univers dégage une poésie étrange, poésie encore accentue par le faux rythme (parfois proche du contemplatif) utilisé par l’auteur. Ce premier tome constitue bien plus qu’une simple mise en place. On découvre l’univers et ses règles naturelles et séculaires, ainsi que différents acteurs majeurs (à commencer par l’héroïne centrale, Avine, et son frère Kahl). Enfin, de premiers événements dramatiques surviennent qui poussent Avine sur les routes, en quête d’explications. La lecture est très fluide et on n’a pas le temps de s’ennuyer. Je ne suis pas toujours fan du dessin (surtout pour les personnages, qui sont souvent affublés de coiffures bizarres et d’yeux étranges) mais j’ai eu du plaisir à découvrir cette planète et sa population. L’histoire, elle, tient la route jusqu’à présent même si l’auteur ouvre énormément de portes. Son univers est riche et j’ai un peu peur qu’il ne se perde ou ne s’égare dans ses différentes sous-intrigues (les ‘instruments’ et leurs capacités, Avine et son frère devenus orphelins, trois autres personnages venus d’autres régions qu’il nous reste à découvrir, une secte étrange, Avine qui se retrouve dotée de superpouvoirs suite à un accident, etc… ça fait quand même déjà beaucoup !) Mais à l’heure actuelle, je suis plus intrigué que déboussolé. Je suis donc plutôt partant pour un deuxième tome.

11/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Sangoma - Les Damnés de Cape Town
Sangoma - Les Damnés de Cape Town

Un polar que j’ai trouvé assez classique, mais aussi que j’ai apprécié de lire. Le côté « exotique » est plutôt agréable. L’intrigue se situe dans l’Afrique du sud post-apartheid, avec les tensions qui lui sont liées (Afrikaners revanchards versus partis post-ANC réclamant une vraie réforme agraire en faveur des Noirs). Sans être exceptionnelle, l’histoire se laisse lire. La narration est fluide, et on ne s’ennuie jamais. C’est même très rythmé (mention spéciale à une séquence survitaminée lorsque le flic de héros mène une incursion éclair dans un township : une course poursuite ultraviolente s’ensuit, digne d’un blockbuster américain). Plus généralement, c’est globalement assez violent. Du classique donc mais délocalisé, très rythmé, et en plus très bien mis en images par Corentin Rouge. Son dessin classique est vraiment chouette (comme la colorisation), avec des planches très aérées. Certes, le héros est forcément blanc – terriblement séducteur – et les Noirs sont le plus souvent de dangereux excités. Il faut faire avec ces clichés. Pour amateurs de polar à l’américaine. Note réelle 3,5/5.

11/05/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Ms. Marvel - L'Intégrale
Ms. Marvel - L'Intégrale

De nos jours Carol Danvers est connue du grand public comme Captain Marvel à cause des films Marvel, mais il faut savoir que le personnage a débuté sa vie comme personnage secondaire dans les premières aventures du premier Captain Marvel avant qu'à la fin des années 70 Marvel la mette sur le devant de la scène en lui donnant des pouvoirs et faisant d'elle la première Ms Marvel. Bon c'est clairement le genre d'intégrale qui s'adresse aux nostalgiques de cette période Marvel parce qu'on est dans du comics de base de cette époque. C'est pas mauvais, mais c'est pas spectaculaire non-plus, surtout lorsque je compare cette première intégrale à mes histoires de super-héros préférées des années 70-80. Le premier scénariste Gerry Conway dit dans la préface qu'il avait de la difficulté avec le concept parce que la série surfe sur le féminisme de l'époque et c'était fait par des hommes. Disons que ça se voit un peu parce que le costume de Carol est bien sûr sexy pour plaire aux lecteurs masculins et la critique du sexisme peut se résumer à 'un homme dit des trucs misogynes et finit souvent humilié/tabassé'. On retrouve aussi beaucoup de textes comme c'était le cas avec les comics de l'époque et cela risque d'ennuyer les lecteurs modernes de voir des personnages faire de longs discours durant une bataille ou résumer sur quelques pages l'épisode qu'on vient juste de lire. La principal raison selon moi pourquoi cette série est moyenne est que le personnage manque un peu d'identité propre. Déjà à la base le personnage prend son nom d'un héros masculin, mais en plus Conway va mettre Carol Danvers en plein dans l'univers de Spider-Man en la faisant travailler pour une publication de JJJ, le boss de Peter Parker. J'aime bien voir JJJ agir comme un con, mais ça donne aussi l'impression de juste lire un spin-off de Spider-Man. Plusieurs méchants sont tirés d'autres séries et sont souvent pas très spectaculaires. Au fil des numéros, on va créer des personnages secondaires et des méchants originaux, mais la plupart m'ont laissé indifférent. C'est pas mauvais, cela se laisse lire si on aime le charme des comics de l'époque et cela a mieux vieilli que d'autres séries Marvel des années 70, c'est juste que c'est pas génial et que ça ne sort pas du lot. On a droit à différents dessinateurs de l'époque dans cette première intégrale et j'aime leur style. Ça c'est du dessin de super-héros qui me plait !

11/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Amitié étroite
Amitié étroite

Un Bastien Vivès plutôt des débuts. On y trouve déjà pas mal de choses qui le caractériseront ensuite, comme son dessin très épuré – et dont je n’ai jamais été fan (même si ici il n’efface pas souvent les traits des visages – ce que je n’aime pas). Il use de plusieurs styles, en plus de son classique épuré, avec certaines parties au rendu hyper flouté, lorsque les deux protagonistes font connaissance : ces flash-backs ne sont pas jolis je trouve. Mais comme souvent chez Vivès, son relatif minimalisme est efficace, et ce dessin est lisible et globalement fluide. A noter que l’héroïne n’a pas une poitrine énorme, comme beaucoup de femmes chez Vivès, cette obsession ne l’avait visiblement pas encore atteint. Quant au récit, là-aussi on est sur du minimalisme. Entouré de quelques amis et vagues connaissances, nous suivons surtout deux jeunes gens, Bruno, plutôt solitaire et introverti, et Francesca, tout l’inverse, dynamique, sociable. Ils sont devenus les meilleurs amis du monde, presque fusionnels. On sent très rapidement – en tout cas de la part de Francesca – qu’ils n’osent pas se dire que l’amitié qui les unit pourrait devenir amour (ou ils ne l’ont pas compris). Évidemment lorsque chacun avoue à l’autre qu’il a « rencontré » un/une partenaire, les choses s’emballent, Francesca en tout cas est bousculée. Bon, cela étant dit, il ne se passe pas grand-chose, c’est souvent assez creux, vain, et les deux tourtereaux sont un peu énervants avec leurs non-dits. Une lecture rapide, pas foncièrement désagréable, mais pas franchement marquante non plus. A la limite du bof. Note réelle 2,5/5.

10/05/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Sirocco
Sirocco

Sirocco est un roman graphique italien mêlant deux trames affectant l'intimité d'une petite famille de vénitiens d'origine Sicilienne : d'une part, la fille se bat pour poursuivre sa passion pour la danse, avec les doutes et les craintes que cela implique, et d'autre part la grand-mère apprend le retour de son cancer et veut mettre sa vie en ordre et notamment retrouver un amour de jeunesse laissé en Sicile. Et au milieu de cela, il y a le père, barman homosexuel resté célibataire jusqu'à ce jour pour se consacrer à sa fille au détriment de sa vie amoureuse. Leur vie à tous les trois va être chamboulée par ces évènements et les amener à partager leurs sentiments et à évoluer. La trame est assez classique pour un roman graphique, le décor l'est un peu moins. J'ai bien aimé cette insertion dans la vie quotidienne à Venise puis ce séjour en Sicile. Le personnage du père est également original par son orientation sexuelle, son choix de vie et son comportement vis-à-vis de sa famille et de sa propre vie privée. Quant au graphisme, il est plutôt plaisant et élégant quoique assez froid pour la partie vénitienne avec sa trichromie en teintes de bleu-vert. J'ai plutôt bien aimé ma lecture mais j'en retiens pas grand chose car le déroulement est assez convenu et la conclusion également sans grande surprise.

10/05/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Les Jours qui restent
Les Jours qui restent

J’ai découvert ce récit à la bibliothèque et je suis content de ne pas avoir dû l’acheter, car j’en aurais été déçu. C’est un récit autour de trois personnes malades, sans que ces maladies ne soient au centre du récit. C’est l’impact de celles-ci sur la vie qui est surtout mis en scène ici. Et je dois dire que c’est un peu trop plan-plan à mes yeux. Le récit mise sur l’intime, l’optimisme, la douceur mais dans un ensemble trop mielleux a mes yeux. Le bon sentiment prend le pas et c’est chouette, mais avec trop de bon sentiments pour une véritable histoire prenante. D’autant qu’un des personnages est assez peu exploité par rapport au deux autres, je trouve. Le graphisme me rappelle un peu le trait de Pénélope Baggieu, avec des couleurs assez tranchées, mais ce n’est pas particulièrement notable. Je trouve qu’il manque un vrai souffle dans les représentations pour faire passer plus d’émotions ou de brutalité face à certaines scènes. L’ensemble est très, trop, sage. Je met tout de même une note de 3 parce que ça se laisse lire, ça ne pose aucun souci et c’est distrayant. Je pense que l’achat m’aurait rendu plus sévère dans la note, mais une simple lecture me laisse sur un pas mal, pas beaucoup plus. A réserver aux amateurs de bons sentiments et d’histoires qui se passent bien. Ça manque un peu de corps pour moi.

09/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Qui est ce schtroumpf ?
Qui est ce schtroumpf ?

En général j’aime bien les reprises de nos héros célèbres. Après Spirou, Lucky Luke, Thorgal etc… voici venir les schtroumpfs revus et corrigés par Tebo. Tenant en très haute estime sa reprise de Mickey, je me suis jeté les yeux fermés sur cette première déclinaison de nos amis bleus, bien confiant sur le résultat… qui s’est finalement révélé être une petite déception. Attention c’est loin d’être mauvais, on retrouve bien l’univers de Tebo. Sa patte graphique tout d’abord, fraîche et dynamique avec quelques trouvailles bienvenues, le trait retranscrit toujours bien l’humour. Mais ce dernier comme l’histoire est franchement trop gentillet pour me combler véritablement, dommage car d’autres œuvres du même auteur m’ont bien plus emporté sur ce point alors que le lectorat est toujours fléché jeunesse, j’y ai trouvé moins de magie. C’est ce qui au final explique ma relative déception alors que le cahier des charges est plus que rempli. A partir de l’univers de Peyo, l’auteur arrive à créer une histoire qui joue avec les personnages et les codes de la série. En fait je me rends compte que je n’ai vraiment aucune nostalgie pour nos héros bleus (hormis le cosmoschtroumpf faut pas déconner), leur aventure est vraiment trop axée jeunesse et j’espérais que le présent album nous amène dans d’autres sphères. Chose qu’il ne réussit pas à mes yeux malgré de nombreux clins d’œil disséminés. Lecture sympathique mais n’en attendez pas grand chose de plus, une gentille revisite de notre enfance.

09/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Cannibale
Cannibale

Je connais assez bien le sujet (les zoos humains dans les expositions coloniales, et singulièrement l’exhibition de canaques – présentés de façon fausse et scandaleuse comme des cannibales – lors de celle de Paris de 1931). D’abord par les livres et documentaires (vers lesquels je ne peux que vous renvoyer) de l’historien Pascal Blanchard. Mais aussi au travers des écrits du groupe surréaliste, qui fut, avec le Parti communiste, le seul groupe constitué protestant à l’époque contre le scandale de ce type « d’exposition » (je possède d’ailleurs les deux tracts diffusés en 1931 par le groupe surréaliste parisien). A partir de ce scandale (qui avait aussi éveillé quelques curiosités en 1998 lorsque Christian Karembeu l’avait évoqué pour expliquer sa réticence à chanter la Marseillaise lors de la coupe du monde de football), Daenincks a écrit un roman (que je n’ai pas lu), adapté ici par Reuzé. Je suis surpris de retrouver Reuzé dans ce registre (je le connais et l’apprécie davantage sur un registre d’humour absurde), mais il s’en tire plutôt bien – même si son dessin n’est pas exempt de quelques défauts, il est en tout cas fluide et efficace. C’est plutôt l’histoire qui m’a laissé sur ma faim. Elle se lit très bien elle-aussi, la narration est fluide et agréable. Mais c’est surtout que l’histoire est assez légère, manque de densité, de fond, est trop vite lue. Je ne sais si le roman était aussi « sec », mais je suis resté un peu sur ma faim. Au final, la lecture n’est pas désagréable, mais l’album aurait pu être plus développé. Cela reste une porte d’entrée pour aller plus loin (voir les références citées plus haut), sur un sujet généralement occulté (peu de gens savent que le zoo de Vincennes avait son pendant avec des êtres humains en 1931 à Paris – ni que le dernier zoo humain a été présenté à Bruxelles dans les années 1950…).

09/05/2023 (modifier)