Sirocco

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)

Giulio Macaione, auteur de Basilicò, met une fois de plus la famille au centre de l’attention avec une saga émouvante au format one-shot. Embarquez pour un voyage entre Venise et la Sicile, aux côtés de trois générations d’une famille pour le moins atypique.


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Mia termine le lycée et n’a qu’une idée en tête : devenir danseuse. Elle vit aux côtés d’un père affectueux qui a mis entre parenthèses sa vie intime pour l’élever, et d’une grand-mère extraordinaire qui la pousse à trouver sa voie à tout prix. Mais une nouvelle inattendue va bousculer leur quotidien : serait-ce le signe que chacun doit suivre son propre chemin ? Un récit à la fois intime et choral sur le rapport à l’existence et la liberté de choix à tout âge.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Mai 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Sirocco © Ankama Editions 2022
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)
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23/05/2022 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai été très séduit par ce roman de Giulio Macaione. L'auteur traite avec beaucoup de sensibilité de la thématique fondamentale de la liberté de choisir sa vie à trois moments clés. Mia rentre dans la vie adulte, Gianni ronronne dans un quotidien de la quarantaine très cadrée et Elsa vit l'effondrement d'une sexagénaire jusque-là très libre et dynamique. Macaione peint la psychologie des trois personnages principaux avec une si grande justesse que l'on sent un grand vécu dans les situations qu'il décrit. L'auteur déplace de façon très intelligente le centre de gravité du récit de Mia à Elsa. Un déplacement pas si naturel que ça puisque si Mia, comme tous les jeunes adultes, se posent la question de leurs lendemains, ce questionnement implique du tragique quand il est fait à l'âge d'Elsa qui a dépassé la soixantaine. Dans notre société très médicalisée qui a évacuée l'idée de la mort, les réponses d'Elsa sont bien plus courageuses qu'elles n'y paraissent. Perso j'ai connu des situations similaires. Le choix est toujours de la plus grande difficulté et devrait toujours appartenir à la personne concernée sans pressions extérieures. La narration n'est jamais pesante malgré la lourdeur des enjeux. La présence de personnages très attachants comme Enrico ou Lorenzo permet d'introduire une touche de légèreté qui dynamise le récit. "La chose la plus pénible dans la mort de quelqu'un que l'on aime, c'est que le monde ne s'arrête pas." dit Elsa en visitant la tombe de son mari. C'est l'expérience que fait Mia à son examen et c'est la morale que je comprends du travail de Macaione. J'ai apprécié le graphisme de Macaione. Son trait très fin, souple et fluide est souvent dans l'économie épurée comme les gestes de danse de Mia ou les sculptures d'Elsa. Les gestuelles sont grâcieuses. Choisir la morte saison de Venise est un choix original et décrire la ville comme un trou ennuyeux presque une provocation amusante pour les visiteurs. La mise en couleur participe au déroulé de l'histoire avec trois bichromies successives en fonction des étapes du scénario. J'ai trouvé le procédé ajoutant à l'intelligence et l'élégance du récit. Une très belle lecture qui invite à une réflexion bienveillante sur ses choix de vie.

23/09/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Sirocco est un roman graphique italien mêlant deux trames affectant l'intimité d'une petite famille de vénitiens d'origine Sicilienne : d'une part, la fille se bat pour poursuivre sa passion pour la danse, avec les doutes et les craintes que cela implique, et d'autre part la grand-mère apprend le retour de son cancer et veut mettre sa vie en ordre et notamment retrouver un amour de jeunesse laissé en Sicile. Et au milieu de cela, il y a le père, barman homosexuel resté célibataire jusqu'à ce jour pour se consacrer à sa fille au détriment de sa vie amoureuse. Leur vie à tous les trois va être chamboulée par ces évènements et les amener à partager leurs sentiments et à évoluer. La trame est assez classique pour un roman graphique, le décor l'est un peu moins. J'ai bien aimé cette insertion dans la vie quotidienne à Venise puis ce séjour en Sicile. Le personnage du père est également original par son orientation sexuelle, son choix de vie et son comportement vis-à-vis de sa famille et de sa propre vie privée. Quant au graphisme, il est plutôt plaisant et élégant quoique assez froid pour la partie vénitienne avec sa trichromie en teintes de bleu-vert. J'ai plutôt bien aimé ma lecture mais j'en retiens pas grand chose car le déroulement est assez convenu et la conclusion également sans grande surprise.

10/05/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

L’avis de Mac Arthur m’a fait m’intéresser à cette bd et je ne le regrette absolument pas. Un chouette roman graphique, j’ai passé un très bon moment. Les personnages sont tous réussis et touchants. J’ai beaucoup apprécié le dessin et les couleurs, ils accompagnent bien le récit et retranscrivent parfaitement les émotions, l’histoire n’en manquant pas. Un voyage entre Venise et la Sicile où l’on suit 3 générations d’une famille (la grand-mère, le fils, la petite fille), une agréable ballade humaine sur 200 pages, pleine de moments de vie, je n’ai pas lâché l’album. L’auteur a mis énormément de lui dans cette histoire, je ne le connaissais pas mais je vais m’y intéresser. Vraiment du tout bon, je ne peux que conseiller cette virée italienne.

30/05/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Deuxième œuvre que je lis de cet auteur italien et deuxième coup au cœur ! Et si « Basilicò » avait réussi à me surprendre par un scénario plus original qu’attendu, « Sirocco » m’a séduit par la sincérité et l’émotion qui s’en dégagent. Nous sommes ici devant un pur roman graphique dans lequel l’auteur nous parle de la vie, l’amour et la mort. Des thèmes extrêmement classiques et déjà souvent exposés, et pourtant Giulio Macaione a réussi à me toucher. Peut-être le fait qu’il ait réalisé cet album dans un contexte bien particulier lui a t’il apporté ce petit supplément d’âme qui fait la différence. Peut-être est-ce tout simplement dû au grand talent de cet artiste, à son dessin simple et élégant, à sa narration fluide, à ses dialogues d’une grande justesse. En tous les cas, moi, je suis fan. Trois personnages pour trois générations animent ce récit. Trois personnages qui chacun endosse trois statuts : la femme, la mère, la grand-mère ; l’homme, le père et le fils ; la jeune femme, la fille et la petite-fille. Ce qui est remarquable dans l’étude des caractères est que chacun d’eux a sa propre histoire, aucun n’est enfermé dans un statut rigide. Et grâce à cela, le récit sonne juste et aborde énormément de thématiques liées à la vie, à la liberté de choix, au deuil, à l’amour, à la mort. Autour de ces personnages gravitent quelques rôles secondaires qui permettent d’encore étoffer la richesse de ces rapports humains. Aucun rôle n’est négatif même face à la mort ou à la maladie, tous sont constructifs et bienveillants, même si cela n’empêche pas les frictions, et en cela cet album fait aussi du bien. J’ai vraiment été ému par la fin de l’album et si le thème de la danse classique n’est pas vraiment celui qui m’attire a priori, les planches qui lui sont consacrées sont parmi celles qui m’ont le plus touché. Il est question d’art, d’amour, de la nécessité de profiter de l’instant présent et de celle de s’accrocher à ses rêves -quand bien même l’une semble être un obstacle pour l’autre- il est question de la vie, tout simplement… et de la mort. Un très bel album.

23/05/2022 (modifier)