Mal de mère

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)

Récit autobiographique de l'auteur avec pour trame l'alcoolisme d'une mère.


Alcoolisme Autobiographie Douleurs intimes Enfance(s) Maladies et épidémies Quadrants

Première partie sous l'angle de l'enfant, son regard. Sur le chemin de la guérison ? Dernière partie 20 ans plus tard, le regard change, mais le passé reste omniprésent.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Juin 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Mal de mère © Soleil 2015
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)
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07/07/2015 | SkAmby
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L'avatar du posteur Noirdésir

Certains passages de cet album sont presque étouffants, tant l’auteur, dans ce récit autobiographique, nous plonge sans retenue dans une sorte d’enfer familial. Les seules « retenues » - mais c’est aussi ce qui rend plus durs certains moments, c’est que c’est vu à hauteur de l’enfant qu’il était (pour la plus grande partie de l’album, le dernier quart il et un jeune adulte). Nous assistons donc de l’intérieur à la destruction progressive d’une cellule familiale, et à l’autodestruction de la mère, alcoolique. Les incompréhensions, les non-dits, tous ces malentendus qui accumulés sont un poison mortel s’affichent devant nos yeux, même si la cause principale reste finalement inconnue, Roderic regrettant après la mort de sa mère de ne pas avoir compris et su pourquoi elle buvait. Tout est glauque dans l’existence de cette mère (jusqu’à son enterrement, des plus sinistres !), et cet album est sans doute pour l’auteur une façon d’accepter certaines choses. En tout cas c’est une lecture fluide et relativement marquante. Sur un sujet très douloureux, Roderic Valamboix a su éviter l’excès de pathos.

22/09/2023 (modifier)
L'avatar du posteur carottebio

Nous sommes dans la veine de l'intimisme. Une plongée sans fard dans l'addiction d'une mère. Bien sûr, c'est dur, sordide parfois. Mais la qualité des dessins et de la narration nous happent dans l'histoire, les épisodes chronologiques s'enchaînent. Les caractères se dévoilent, les pièces du puzzle s'assemblent, mais la dernière à l'origine de tout nous échappe. Et comme l'auteur, on reste en suspens sur ce vide : "mais pourquoi?" Un des plus beaux récits autobiographiques qu'il m'a été donné de lire.

09/05/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Un album dur car l'auteur parle de l'alcoolisme de sa mère. C'est toujours un peu difficile pour moi de lire un album tiré de faits réels qui parle de faits qui se sont passés dans la vie de l'auteur parce que ce n'est pas de la fiction alors cela rend des passages encore plus glauques que si c'était avec des personnages de fiction. En tout cas, le récit est bien raconté et on peut deviner certaines raisons qui ont poussé la mère de l'auteur vers l'alcoolisme. On sent les sentiments confus de l'auteur face à sa mère qu'il veut à la fois aider et rejeter à cause de son comportement autodestructeur et méchant. Le point fort de l'album selon moi est de bien montrer comment la dépendance de quelqu'un peut finir par détruire sa famille et son entourage. Je dois dire que malgré tout je n'ai pas trouvé l'album passionnant. Il faut dire que l'album est très long et que certains passages m'ont semblé superficiels, mais je comprends que l'auteur voulait parler le plus possible du problème de sa mère. Le dessin est pas mal.

13/08/2022 (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pierig

'Faut croire que dévoiler un passé douloureux est une manière d’exorciser de vieux démons … une sorte de thérapie. C’est en tous les cas un témoignage qui met en lumière le ressenti ambigu d’un jeune enfant face à une mère alcoolique : envie de l’aider et rejet de cette dernière. On aurait pu craindre que ça verse dans le mélo mais il n’en est rien. C’est sobre, sincère. Côté dessin, il sert bien le récit en évitant d’en faire trop. Une lecture à recommander si ce genre d’histoire vous tente.

29/09/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Je trouve cet album très courageux, sincère, pudique et touchant. Roderick Valambois nous parle d’un problème personnel encore fort tabou, à savoir les problèmes d’alcoolisme d’un parent proche (sa mère dans le cas présent), sans occulter aucun aspect. Et au fil des planches, les personnages gagnent en profondeur, en nuances. Personne n’est parfait mais certains le sont clairement moins que d’autres. L’histoire, très dure par moments, est illustrée dans un style simple et épuré qui permet de quelque peu dédramatiser les propos (même si l’humour est quasiment absent). Après « Alcoolique », autre album récemment lu et traitant de l’alcoolisme et dans lequel Jonathan Ames parlait de ses problèmes d’alcoolisme avec une certaine complaisance quant aux éventuels ravages que cette maladie pouvait causer dans son entourage, « Mal de mère » permet de gratter justement cet aspect des choses. Ces deux albums sont donc complémentaires à mes yeux. Le mal de mère est juste plus dur, moins indulgent. On y sent toute la rancœur de Roderick Valambois, on entrevoit les ravages causés par sa mère, on constate la destruction d’une cellule familiale rongée par le mensonge, les non-dits, la volonté farouche de « sauver les apparences ». Très touchant.

04/08/2016 (modifier)
Par SkAmby
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Alors là !! BD coup de poing !! Un récit poignant sans concession. À découvrir d'urgence. Cette BD est autobiographique, on ne trouvera pas de nains magiques, pas de personnages imaginaires aux oreilles pointus, pas d'étoiles filantes ni feux d’artifices. C'est brut, c'est dur et c'est ça qui rend la chose si intéressante. C'est sans artifice et sans détour que l'auteur nous dévoile son histoire, celle de sa famille. La vie telle qu'elle peut être ressentie à travers les yeux d'un petit garçon d’à peine 10 ans. Son quotidien est d'apparence tranquille, sans remue-ménage particulier. Petit à petit on s’immisce dans l'intimité de cette famille. Doucement, mais sûrement l'auteur nous montre comment quelques phrases, quelques non-dit peuvent faire glisser le château de cartes. Sujet complexe et délicat, aborder l'alcoolisme de sa mère est une sacrée prouesse narrative. Le dessin et la colorisation sont sobres, le découpage est classique, ce qui permet de mettre en valeur le récit et il est très bon. Il mérite cette mise en avant. Tout en pudeur et sans jugement, mais sans aucune concession, le récit se déroule. Il pose des questions qui restent sans réponse, du moins c'est à chacun de trouver sa réponse. Comment en arrive-t-on là ? Est-ce que l'on peut rejeter la faute sur quelqu'un ? D'ailleurs est-ce vraiment la faute de quelqu'un ? Le regard sur ces événements, sur cette vie, est-il différent si l'on a dix ans ou trente ans ? Lorsque l'on devient responsable d'un enfant à son tour, le brouillard épais se dissipe, des explications se profilent. Mais cela ne peut pas être l'unique vérité. Car elle n'existe pas.

07/07/2015 (modifier)