Seraphin Cantarel

Note: 2.17/5
(2.17/5 pour 6 avis)

Adaptation des romans patrimoniaux de Jean-Pierre Alaux, ce polar captivera tous les amateurs du genre.


Adaptations de romans en BD Bâtiments et architectures Corbeyran Les phares Nouvelle Aquitaine

21 février 1975. Séraphin Cantarel, conservateur en chef des Monuments français, se rend au chevet du plus ancien phare français encore en activité, Cordouan. Alors qu’il débute l’évaluation des travaux que va nécessiter la restauration de ce joyau architectural, l’annonce de la mort du fils de l’un des gardiens dans d’étranges circonstances persuade le détective amateur de s’attacher à résoudre cette énigme…

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Août 2016
Statut histoire Une histoire par tome 2 tomes parus

Couverture de la série Seraphin Cantarel © Delcourt 2016
Les notes
Note: 2.17/5
(2.17/5 pour 6 avis)
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28/08/2016 | pol
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L'avatar du posteur Agecanonix

Quand je vois les avis négatifs sur cette Bd, j'ai envie de la défendre parce que moi j'y vois avant tout un intérêt patrimonial, poussé par ma passion des monuments que je photographie depuis près de 30 ans. Je pense que cette Bd s'adresse sans doute plus à des gars comme moi, amoureux du patrimoine plutôt qu'à de vrais amateurs de polar, cet élément faisant certes partie de l'ensemble mais n'étant en fait qu'accessoire pour servir les formidables décors dans lesquels sont situés des meurtres. En cela, ça me fait un peu penser à la série TV "Meurtres à ..." dont chaque épisode se déroule dans une région de France (ou une ville célèbre comme La Rochelle, ma ville natale) destinées à valoriser des lieux magnifiques. Sauf que dans ces épisodes d'ailleurs très inégaux, les enquêtes sont privilégiées et une petite part psychologique intervient. Corbeyran habitant Bordeaux, a choisi pour le 1er album le phare de Cordouan, ce n'est sans doute pas un hasard, j'avoue avoir été de suite attiré par cet album, même si j'adore autant le Mont Saint-Michel, mais comme j'en ai parlé dans d'autres Bd, notamment dernièrement dans Les Flammes de l'Archange, je veux surtout m'intéresser au phare des rois, au roi des phares parce que c'est chez moi, Cordouan étant situé au bout de l'estuaire de la Gironde, entre le Verdon-s/Mer en Gironde, et Royan en face en Charente Maritime. Je le connais parfaitement, je ne l'ai visité qu'une fois, il y a une dizaine d'années, mais ça vous marque à vie parce que c'est une véritable aventure ; j'avais pris le bateau au Verdon, à marée haute, le bateau vous dépose non pas sur les marches du phare comme il est dit dans l'album, pour des raisons évidentes de sécurité, mais sur la jetée submersible reliée à la porte du phare. On est accueilli par les gardiens, et on commence à être émerveillé par le décor Renaissance du monument (dans sa partie basse, le fut ayant été rehaussé au XIXème). C'est le dernier phare de France encore gardienné, tous les autres phares du littoral français ont été automatisés. La visite est très instructive, on apprend plein de trucs, les gardiens nous racontent les jours de tempête, les déprédations subies par le phare par des abrutis qui ne respectent rien, la vie sur le site, les jours de relève etc... la solitude maritime est indescriptible, et le retour se fait à pied à marée basse (faut enlever ses godasses, ça on ne nous le dit pas au départ, c'est la surprise) pour rejoindre une barge qui vous ramène au bateau. Je me souviens que marchant sur les bancs de sable entourant le phare, ça m'avait permis de prendre de belles photos, c'est vraiment impressionnant. Voila, c'était mon p'tit moment anecdotique, passons à la Bd. Il s'agit encore d'un détective amateur et à l'ancienne, on avait déja La Brigade de l'étrange et Fanch Karadec pour le côté breton, Le Sang de la vigne autour d'enquêtes viticoles (scénarisées déja par Corbeyran)... bref c'est un secteur qui marche bien, mais ici, le personnage de Cantarel est avant tout Conservateur des monuments nationaux, c'est donc un petit plus et un atout pour mettre en lumière des lieux patrimoniaux. Et la série débute par 2 énormes vedettes du patrimoine architectural français, ça ne pouvait que m'intéresser. Je ne connaissais pas cette série de romans régionaux, mais tout ce qui concerne le patrimoine maritime surtout (la côte Atlantique, la Vendée, la Bretagne, la Normandie) ne peut que m'attirer. Alors évidemment, je sens bien qu'il y a de l'approximation dans tout ceci, les intrigues sont simples, avec des raccourcis et quelques petites incohérences, les rouages sont classiques et sans grande surprise, la psychologie est laissée de côté, sans doute que Corbeyran a eu besoin d'élaguer des éléments, une partie géographique et sociale de ces romans a été sacrifiée au profit du développement des enquêtes et des découvertes macabres, mais tout ceci ne m'affecte pas dans la lecture, je trouve les enquêtes prenantes, je considère que les décors se prêtent à une enquête policière, et ce but principal est visé, je préfère ce type de polar dans des lieux isolés de grandes régions en France plutôt que de sempiternelles enquêtes urbaines à Paris ou dans des grandes villes. Maintenant, est-ce que ces formidables décors sont suffisamment bien utilisés ? je dirais oui et non, je sens que c'est un peu bridé, il y a juste ce qu'il faut, peut-être que ces adaptations de romans auraient mérité un traitement en diptyque. Je relève enfin un humour bienvenu, surtout dans le tome 2. Quoi qu'il en soit, j'ai aimé ces 2 albums, en faisant fi des défauts, pour moi ça n'est que secondaire, mais je peux comprendre que ça puisse décevoir ou laisser sur sa faim. L'atout supplémentaire de cette Bd, c'est le dessin de Suro, j'aime bien cet auteur, et je trouve qu'il a réussi à reproduire correctement les lieux en mettant bien en valeur Cordouan et le Mont grâce à de belles images en pleine page et à de multiples détails ; le port de Royan, le village de Talmont sont aussi bien restitués, je connais très bien ces lieux. Le seul truc, c'est qu'il n'y a plus d'ex-voto dans l'église de Talmont car il y a eu des vols ; l'hiver, ce village (classé dans les Plus Beaux Villages de France) n'a que peu de résidents, et l'église a souvent été pillée ou endommagée la nuit, il y a des abrutis partout hélas.

13/06/2022 (modifier)
Par GREG
Note: 1/5

Je partage l'essentiel des avis, sauf sur un point, mais je vais y venir. J'ai lu uniquement le tome 2, qui nous place un duo de conservateurs face à un escroc potentiel, et deux meurtres censés permettre à l'escroquerie de suivre son cours. Déjà le premier problème tient effectivement dans le scénario, incroyablement faible. L'intrigue nous est résolue dans les deux dernières pages, et les "indices" ont de quoi laisser pantois. Dans toute bonne enquête, on fait progressivement "monter la sauce" en saupoudrant les pages d'indices, ici rien de tel, on passe directement de l'un à l'autre. Beaucoup d'invraisemblances ou de raccourcis, par exemple, une cache (très ingénieuse, je le reconnais) est trouvée en un regard (on se demande comment??), la fameuse escroquerie ayant entraîné deux meurtres est tout aussi fantasmagorique : sans rien dévoiler, un neveu d'une famille juive assassinée à Auschwitz tente de faire croire qu'une toile ayant appartenu à son oncle s'est retrouvée dans un musée français. Problème, il n'a aucune véritable preuve, et la toile qu'on retrouve bel et bien n'a aucune traçabilité... Sachant comment les musées français se font tirer l'oreille pour rendre une œuvre spoliée quand toute la chaîne de provenance est établie, on reste rêveur devant la fragilité extrême de leur plan, meurtre ou pas. Ah oui, un "gag" fréquent consiste en ce que le commissaire est incapable de retenir le nom de son interlocuteur (alors qu'on lui a dit 3 ou 4 fois), et lui trouve un nouveau nom à chaque phrase....C'est ni drôle, ni original (il y avait le même genre de gags dans Gil et Jo en 1972, et cette BD se destinait aux enfants de 4 à 7 ans...) ni crédible (un policier qui se trompe toujours dans les noms ne fera pas carrière...). Enfin sur le dessin : je ne suis pas d'accord, sans être mauvais, celui-ci est franchement impersonnel et froid au possible, chaque personnage ayant plus ou moins la même expression continuelle sur le visage (à croire qu'ils sont rarement surpris ou heureux..)

15/02/2022 (modifier)
Par PAco
Note: 2/5
L'avatar du posteur PAco

Je poursuis dans ma lancée des adaptations de romans en BD avec cette fois une nouvelle série policière tirée de l’œuvre de Jean-Pierre Alaux. Je ne connaissais pas les romans de cet auteur, mais l'originalité du personnage principal a titillé ma curiosité. En effet, loin des privés classiques ou flics véreux qu'on recycle à toutes les sauces, notre enquêteur est quant à lui conservateur en chef des Monuments nationaux dans les années 70'. Ce premier tome de cette série se déroule donc du côté de Royan où notre conservateur accompagné de son collaborateur Théo viennent inspecter le vieux phare de Cordouan qui domine l'embouchure de la Gironde. A l'occasion de cette visite, ils vont se retrouver malgré eux plongés dans une sombre histoires de meurtres... Si l'ensemble est plutôt de bonne facture, j'ai quand même eu un peu de mal à me faire embarquer dans cette histoire. Et si il y a bien quelque chose que je n'aime pas dans les histoires policières, c'est de rester en retrait d'une enquête et de ne pas y trouver un attrait particulier. Là, le dessin loin d'être mauvais, n'est simplement pas ma tasse de thé et manque de régularité dans le traitement des personnages surtout. D'autre part, le côté patrimonial du récit qui nous retrace l'historique du phare prend à mon goût trop de place dans la narration et casse le rythme de l'enquête dans ce format BD. Enfin, la résolution de l'enquête est à mon sens un peu trop facile tout comme la reconstitution des événements que trace Théo pour résoudre ces deux meurtres. Bref, une BD qui part d'une bonne idée mais qui à mon avis perd de sa puissance après être passée à la moulinette de l'adaptation. (2.5/5) *** Tome 2 *** Cette fois-ci nos deux conservateurs et enquêteurs à leurs heures per... ah ba non c'est sur leur temps de travail... se retrouvent au Mont Saint Michel pour permettre la reconnaissance au patrimoine mondial de l'UNESCO de cet îlot singulier et ainsi permettre le financement de la restauration de l'archange St Michel qui domine l'édifice. Bien évidement, il tombent sur un premier cadavre auquel vient s'ajouter un second meurtre, et nos compères vont résoudre cette enquête avec le flaire et la chance qui leur semble coutumiers. Si j'ai trouvé moins fastidieux la mise en valeur du site que dans le premier tome, voire plus subtile, je ne suis toujours pas convaincu par la façon "finger in ze noze" dont nos acolytes s'en sortent pour trouver les coupables. Tout cela reste très capilotracté et peu crédible. Alors, reste le dessin, qui, s'il n'est pas vraiment ce que je préfère en BD, est agréable et réussi ; le découpage et la narration sont efficace aussi ; enfin, le scénario, et là, moi je n'adhère pas. Je ne suis pas sûr de pousser plus loin dans ma lecture de cette série.

01/10/2016 (MAJ le 10/03/2017) (modifier)
L'avatar du posteur Eric2Vzoul

Je suis pleinement d'accord avec Mac Arthur et Paco. Après deux albums, je confirme que les enquêtes de Seraphin Cantarel n'ont rien de palpitant, et c'est une litote indulgente… En ce qui concerne la réalisation de l'album, rien à dire, les auteurs connaissent leur travail. Il s'agit d'histoires policières du genre que l'on affectionne chez France Télévision pour les séries télévisées grand public du samedi soir. Pour donner le ton, on est plus dans l'ambiance Louis la Brocante que dans un épisode des Petits Meurtres d'Agatha Christie. C'est très plan-plan et les héros ne se distinguent pas par leur originalité. Il faut dire que les histoires se déroulent dans la France giscardienne des années 1970, ceci explique peut-être cela. Le problème vient effectivement des scénarios, qui pêchent par leurs incohérences. Je ne veux pas spoiler les albums, mais franchement, la perspicacité des conservateurs du patrimoine n'a d'égal que l'incompétence des flics, et leur clairvoyance tient du prodige ! Autant dire que la manière dont ils résolvent les énigmes en deux coups de cuillère à pot à partir de l'antépénultième planche n'est absolument pas crédible. Mais, comme par ailleurs les énigmes n'ont rien de vraiment accrocheur, le lecteur que je suis s'en est désintéressé depuis un moment et il est pressé d'y mettre un terme… Reste quelques jolis paysages, mais ce ne sont que des décors. Bien que les deux héros soient conservateurs du patrimoine, ce fait est sans rapport avec les intrigues et n'est qu'un pâle prétexte pour expliquer leur présence sur les lieux des crimes. Vite lu, vite oublié. C'est si plat et inintéressant que pense que je pourrais reprendre les albums dans un mois et tout redécouvrir. Un avant goût d'Alzheimer… Note réelle : 1,5/5

05/03/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

D’un strict point de vue technique, je n’ai aucun reproche à faire à cet album. Le découpage est bon, le dessin convient parfaitement à ce type de récit sans offrir de réelle originalité. C’est un classique trait réaliste dans lequel les décors sont suffisamment précis pour que le lecteur reconnaisse certains lieux dans ses détails et les visages sont bien typés pour éviter les risques de confusion. Par contre, en ce qui concerne l’enquête en elle-même, j’ai beaucoup plus de réserves à formuler. Tout d’abord, il vous faut savoir qu’il s’agit d’un policier à l’ancienne, c’est-à-dire que les auteurs s’amusent à nous donner des pistes tout en nous cachant certaines données pour que nous, lecteurs, ne puissions nous empêcher de jouer au détective. La solution de l’énigme, elle, nous est livrée dans les deux dernières pages (je schématise un peu mais en gros, c’est ça). Je n’ai rien contre ce type de procédé… lorsqu’il repose sur une solide construction logique. Agatha Christie ou Conan Doyle ont fait des merveilles sur ce canevas ! Ici, ce n’est vraiment pas le cas. La manière dont la moitié de l’intrigue est résolue est affligeante, par exemple. Un employé à la conservation des bâtiments historique livre « sa théorie », qui n’est qu’une hypothèse parmi d’autres construite sur des supputations et qui ne contredit pas les indices mis à notre connaissance mais qui pourrait être sérieusement mise à l’épreuve via quelques simples vérifications… et le commissaire en charge de l’enquête approuve et acquiesce. Sur ce point, l’enquête est alors terminée et l’on ne reviendra jamais dessus. Pas le moindre recoupement, pas le moindre témoignage, pas la moindre vérification ne sera effectuée, la théorie est approuvée sans autre forme de procès… alors qu’elle ne repose sur pour ainsi dire rien ! C’est tout sauf crédible. Pas crédible du tout, voilà également qui qualifie le trio d’ « enquêteurs » de ce récit. Deux conservateurs des monuments historiques et un commissaire. Des trois, et alors que l’enquête concerne des gens du coin et absolument pas des bâtiments, c’est le conservateur le plus aguerri qui va prendre l’enquête en charge. Inutile de vous préciser qu’il n’est absolument pas du coin ni que l’inspecteur de police qui lui est du coin va se faire reléguer au rôle de faire-valoir. Pas crédible non plus cet ex-voto qui sort parfaitement intact du coffre d’une voiture accidentée alors que les trois occupants de cette voiture sont retrouvés morts suite à ce crash. C’est vraiment du grand n’importe quoi ! Si je n’avais peur de spoiler cette enquête, je pourrais encore vous faire part de quelques beaux exemples d’incohérence offerts par cette enquête. Reste l’évocation du patrimoine régional (ici le phare de Cordouan et les ex-voto de l’église de Talmont) pour séduire un public friand de patrimoine local. A titre personnel, j’attendais autre chose d’une enquête policière.

09/11/2016 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

Cette nouvelle série est une adaptation de romans "patrimoniaux" signés Jean-Pierre Alaux. Chaque tome représente une histoire complète (un roman). Je n'avais jamais entendu parler de ces romans mais je me suis rapidement laissé porter par l'enquête menée par Séraphin Cantarel. Ce personnage est plutôt original. Conservateur de son état, il emmène le lecteur avec lui dans ses aventures qui ont pour cadre des monuments français. Il est assez loin des détectives qu'on rencontre dans les histoires policières, au contraire. Avec son air franchouillard et son gout pour les vielles pierres, il a au début un petit coté Louis la brocante, sans la camionnette, mais il gagne en sympathie et en crédibilité tout au long de l'histoire. Ce concept de polar historique est assez efficace pour plusieurs raisons. D'abord l'enquête en elle même est plutôt prenante. Simple mais prenante. Ensuite la petite touche documentaire qui met en scène un lieu historique est suffisamment vite expédiée pour se limiter à un petit historique du phare. Elle s'arrête avant de franchir la frontière avec le rébarbatif et du coup c'est pas désagréable. Plus on avance dans la lecture plus la sauce prend et cette enquête avec ses différents suspects potentiels se montre de plus en plus agréable à suivre. Au final on se retrouve avec une histoire vraiment pas mal du tout. Je lirais les tomes suivants avec plaisir.

28/08/2016 (modifier)