Après l’achat du deuxième tome qui était chez moi très attendu suite à la qualité du premier volume, mon impression reste toujours aussi enthousiaste même si on aimerait que certaines zones d’ombres soient découvertes un peu plus rapidement.
Un petit conte fantastique bien sympathique, des dessins toujours aussi réussis avec notamment de superbes paysages bretons, un scénario qui ménage le suspens laissant prévoir encore des rebondissements, bref une suite à la hauteur de ce qui a été pour moi une des très bonne surprise de l’année 2005. Vous l’aurez compris, j’aime et attends le tome 3.
J'ai été attiré par cette BD parce qu'elle est classé parmi les immanquables de BDthèque. Ca fait donc un moment que j'attends sagement que les 5 tomes soient disponibles en même temps à la bibliothèque. Premier constat après quelques pages, le dessin ne m'emballe pas. C'est pas moche, loin de là, mais simplement je préfère largement lorsque le dessin est plus précis, qu'il donne moins un effet "crayonné".
Le scénario est lui vraiment excellent, une terrible machination dont on découvre peu à peu les aboutissants au travers des différentes histoires des personnages qui se recoupent toutes, soit dans le passé, soit dans le présent. Toutes ces histoires sont intéressantes, de Steven à Jessica en passant par Joshua, qui ne m'avait pas emballé par son coté psy des premiers tomes et qui devient excellent dans le dernier tome.
Ce que j'ai moins aimé c'est le montage. Changement de narrateur toutes les 2 pages, 3 cases dans le présent, 3 cases dans le passé. A petite dose, j'aurais trouvé ça excellent, mais là c'est un peu trop, même si la clarté de l'histoire n'en souffre pas.
Le 5e tome partait vraiment très bien, avec le sergent Logan, son arc et ses flèches... Je ne m'attendais vraiment pas à ce final en apothéose dans la maison de Steven, et j'ai pas super accroché, c'est digne des blockbusters du cinéma américain.
Je conseille donc la lecture de ces albums, pour ma note j'hésite (longtemps) entre un très bon 3 étoiles et un petit 4.
Bien sûr, cet album subit beaucoup d'influences, celle pour le dessin, des studios Disney, dont est d'ailleurs issu le dessinateur Oscar Martin, et pour le scénario le Donjon potron-minet n'est guère loin.
Mais il est des références plus mauvaises et que dire de la bd animalière qui, de Blacksad, à De Cape et de Crocs sans oublier Règlement de contes des Damien(s) ou dernièrement le surprenant et très agréable "Saint Jean d'Acre" (Richard Coeur de Lion) dessiné par Bertollucci (tiens, un ancien de Disney, lui aussi!) semble retrouver un élan voire une renaissance dans le monde de la bd plus adulte.
Alors oui, le dessin est réussi, même très expressif (voire la page 25). Et même si les tenants et les aboutissants du scénario de ce premier opus m'échappent encore, je suis tombé sous le charme de cette aventure qui sans nul doute nous ménagera quelques surprises par la suite.
A suivre donc avec intérêt.
D. Cooke a le vent en poupe. Après le remarqué Catwoman : Le grand braquage, cet auteur complet s'attaque ici à l'histoire du Panthéon DC, avant de relancer la série régulière du Spirit (le célèbre héros du regretté W. Eisner) courant 2006.
Avec la maxi-série The New Frontier (il y aura trois tomes en VF), Cooke essaie d'expliquer comment le comic est passé de l'Age d'Or à l'Age d'Argent. Il dépeint une société en pleine mutation, où les super-héros qui n'ont pas juré allégeance au gouvernement américain sont hors-la-loi. Mais certains résistent, comme Batman, et d'autres surhommes arrivent sur le devant de la scène (Flash, Green Lantern...). Ces nouveaux héros sont loin de faire l'unanimité dans l'opinion publique américaine, contrairement à leurs homolgues de la JSA (Justice Society of America), Superman et Wonder Woman. Le réel point fort de cette oeuvre tient au fond sur lequel se déroule l'intrigue. En effet, Cooke a ancré l'histoire de DC dans le contexte historique de l'époque de la fin du Golden Age : la guerre froide. Ainsi, Eisenhower ou encore McCarthy sont des personnages aussi importants, si ce n'est plus, que les justicers masqués. L'auteur rend son propos très crédible en mêlant Histoire et fiction, en rédigeant, par exemple, de vrai-faux articles de presse.
Il propose donc deux niveaux de lecture de sa série. Les fans de DC y découvriront le passé et l'émergence de certaines icônes de l'éditeur et les néophytes apprécieront des intrigues intelligentes bien ancrées dans leur contexte historique et permettant une première approche efficace de l'univers super-héroïque.
Je n'ai pas parlé du dessin. On peut résumer en affirmant que le coup de crayon de Cooke est à mille lieues des canons du comic mainsteam : un dessin simple (au bon sens du terme), anguleux (dans le même esprit qu'un Oeming), réhaussé par un excellent Dave Stewart aux couleurs. Les cases sont grandes et la narration fluide. Sans doute un futur classique de la bande dessinée d'outre-Atlantique.
Les deux jeunes auteurs de ce one-shot, D. Cren et R. Cerqueux, nous servent un road-movie (ou plutôt une "road-BD") où tous les personnages sont cinglés et foncièrement méchants. C'en est presque malsain, mais on se laisse entraîner dans cette folle vadrouille. A travers le huis-clos de l'automobile et les discussions échangées, on découvre petit-à-petit l'histoire et la raison d'agir des protagonistes pour enfin comprendre que l'auto-stoppeur n'était peut-être pas là par hasard...
Les dessins, expressifs et caricaturaux, font bien ressortir le caractère des personnages : le mari frustré, la femme aigrie (une actrice ratée), un jeune barjo et violent et même le chien couillon et hargneux aux yeux globuleux. Au niveau des décors, c'est plutôt sobre, pour mieux faire ressortir le côté glauque du récit.
En bref, si vous aimez les histoires bien déjantées et que vous n'avez pas l'âme trop sensible, lisez Dérapage !
Quel univers !!! Le graphisme semble minimaliste lorsque l'on feuillette cette bd, mais une fois que l'on a plongé dans l'histoire, l'immersion est totale grâce à ces dessins uniques à ma connaissance.
(traits ultrafins !!!)
Le scénario est de très bonne facture, Corbeyran et Bouillez se complètent à merveille. Je préfère ne rien dévoiler sur cette histoire car elle se doit d'être lue. Vivement la suite et fin de ce diptyque.
Le nombre conséquent de pages (plus de 250 !) et les dessins lilliputiens peuvent en rebuter plus d’un à entamer la lecture de cet album. Ce serait toutefois fort dommage car Chester Brown s’attarde sur une page d’histoire fort intéressante et sans doute trop méconnue du Canada : la rétrocession en 1870 des terres appartenant à la Compagnie de la Baie d'Hudson. Le refus du Gouvernement Canadien à prendre en considération les doléances des métis vivant sur ces terres poussa ces derniers à ce rebeller. A leur tête, Louis Riel, métis francophone qui deviendra le "Père du Manitoba". Les exactions commises par les blancs sur les indiens d’Amérique sont connues de tous. Celles qui se sont passées à la même époque mais bien plus au Nord le sont moins. Pourtant, ces faits partagent bien des similitudes. La lecture est vraiment prenante à un point tel qu’on ne voit pas le temps passer. Le dessin microscopique est enfermé dans des cases disposées en gaufrier (6 cases par page). Malgré le côté dépouillé des dessins, la ressemblance des protagonistes avec les personnages historiques est assez frappante. L’oeuvre est complète, avec une liste des références consultées ainsi qu’un lexique reprenant toutes les libertés prises par l'auteur avec la justification de ses choix. Bref, une lecture instructive et captivante qui donne envie d’en découvrir davantage sur ce personnage qu’est "Louis Riel, l’insurgé". Néanmoins, c’est le genre de livre qu’il faut lire mais qu’on ne relira pas forcément une deuxième fois. L’achat est donc dispensable.
"Les trois petits cochons", la véritable histoire…
Tarek, nous raconte l’histoire des 3 petits cochons d’une façon décalée, drôle, déjanté et même un peu déroutante. Cette bd destinée aux enfants est tout de même assez raffinée et je ne suis pas sûr que les plus jeunes pourront tout apprécier. Il y a clairement plusieurs degrés de lecture. Au-delà de l’histoire et des jeux de mots, on trouve un message de tolérance et de respect des différences (qui colle à l’actualité). Ça peut paraître un peu trop moraliste mais pour faire passer le message à nos petits chérubins, il faut mettre en évidence un peu plus que nécessaire.
Les dessins de Morinière sont très sympas. Ils sont simples et efficaces (exactement ce qu’il faut pour une BD jeunesse) mais aussi original dans un style démarqué des sentiers battus.
Les couleurs de Svart collent bien aux illustrations. Elles sont quelques fois sombres mais pas glauques, ce qui accentue (je trouve) ce côté engagé de la BD. La forêt est magnifique.
Alors là je dis bravo M. Aranega !
Voilà une série qui va vite se tailler une belle réputation. Car "Victor Lalouz" est un condensé de l'humour beauf contemporain. Marchant sur les traces d'Elie Semoun et ses petites annonces, mais en nettement mieux, Aranega livre là un petit bijou avec ces strips d'humour ravageur, à la chute irrésistible. C'est bien simple, j'ai éclaté de rire au moins 10 fois. Ce qui doit être un gage de qualité, car je suis plutôt difficile en matière d'humour. J'ai même hésité à mettre la note maximale. Mais nul doute que d'autres le feront, dès qu'ils se seront jetés sur cet album à ne pas manquer.
La première chose que je constate c'est que la collection Expresso n'est vraiment pas à négliger. Un ton et une couleur artistique sont bien présent, ici et ce n'est pas cet album qui me démentira.
Cyril Pedrosa nous offre un récit tout en douceur où se mélange poésie, intelligence et subtilité.
L'auteur nous conte les mésaventures de Jean-Paul, un célibataire qui, étant étouffé par sa mère et ses amis, décide de prendre le large.
J'ai été très touché par cette histoire. Le personnage principal est vraiment attachant et Pedrosa réussi parfaitement à nous faire ressentir la solitude et les doutes de notre héros. En plus de cela, nous avons droit à une galerie de personnages haut en couleur.
Les Coeurs Solitaires est un one shot où réalisme et justesse ne sont pas des moindres mots mais aussi où l'humour n'est pas oublié.
Le graphisme de l'auteur est vraiment réussi, j'aime beaucoup son coup de crayon qui met bien en valeur les moments de déprimes ainsi que les notes positives du récit.
Ce savoir-faire donne beaucoup de crédibilité à cette histoire, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Cet album est un one-shot de toute beauté et c'est bien évidement à conseiller de toute urgence !
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L'Auberge du Bout du Monde
Après l’achat du deuxième tome qui était chez moi très attendu suite à la qualité du premier volume, mon impression reste toujours aussi enthousiaste même si on aimerait que certaines zones d’ombres soient découvertes un peu plus rapidement. Un petit conte fantastique bien sympathique, des dessins toujours aussi réussis avec notamment de superbes paysages bretons, un scénario qui ménage le suspens laissant prévoir encore des rebondissements, bref une suite à la hauteur de ce qui a été pour moi une des très bonne surprise de l’année 2005. Vous l’aurez compris, j’aime et attends le tome 3.
Le Pouvoir des innocents
J'ai été attiré par cette BD parce qu'elle est classé parmi les immanquables de BDthèque. Ca fait donc un moment que j'attends sagement que les 5 tomes soient disponibles en même temps à la bibliothèque. Premier constat après quelques pages, le dessin ne m'emballe pas. C'est pas moche, loin de là, mais simplement je préfère largement lorsque le dessin est plus précis, qu'il donne moins un effet "crayonné". Le scénario est lui vraiment excellent, une terrible machination dont on découvre peu à peu les aboutissants au travers des différentes histoires des personnages qui se recoupent toutes, soit dans le passé, soit dans le présent. Toutes ces histoires sont intéressantes, de Steven à Jessica en passant par Joshua, qui ne m'avait pas emballé par son coté psy des premiers tomes et qui devient excellent dans le dernier tome. Ce que j'ai moins aimé c'est le montage. Changement de narrateur toutes les 2 pages, 3 cases dans le présent, 3 cases dans le passé. A petite dose, j'aurais trouvé ça excellent, mais là c'est un peu trop, même si la clarté de l'histoire n'en souffre pas. Le 5e tome partait vraiment très bien, avec le sergent Logan, son arc et ses flèches... Je ne m'attendais vraiment pas à ce final en apothéose dans la maison de Steven, et j'ai pas super accroché, c'est digne des blockbusters du cinéma américain. Je conseille donc la lecture de ces albums, pour ma note j'hésite (longtemps) entre un très bon 3 étoiles et un petit 4.
La Guilde
Bien sûr, cet album subit beaucoup d'influences, celle pour le dessin, des studios Disney, dont est d'ailleurs issu le dessinateur Oscar Martin, et pour le scénario le Donjon potron-minet n'est guère loin. Mais il est des références plus mauvaises et que dire de la bd animalière qui, de Blacksad, à De Cape et de Crocs sans oublier Règlement de contes des Damien(s) ou dernièrement le surprenant et très agréable "Saint Jean d'Acre" (Richard Coeur de Lion) dessiné par Bertollucci (tiens, un ancien de Disney, lui aussi!) semble retrouver un élan voire une renaissance dans le monde de la bd plus adulte. Alors oui, le dessin est réussi, même très expressif (voire la page 25). Et même si les tenants et les aboutissants du scénario de ce premier opus m'échappent encore, je suis tombé sous le charme de cette aventure qui sans nul doute nous ménagera quelques surprises par la suite. A suivre donc avec intérêt.
The New Frontier (La Nouvelle frontière)
D. Cooke a le vent en poupe. Après le remarqué Catwoman : Le grand braquage, cet auteur complet s'attaque ici à l'histoire du Panthéon DC, avant de relancer la série régulière du Spirit (le célèbre héros du regretté W. Eisner) courant 2006. Avec la maxi-série The New Frontier (il y aura trois tomes en VF), Cooke essaie d'expliquer comment le comic est passé de l'Age d'Or à l'Age d'Argent. Il dépeint une société en pleine mutation, où les super-héros qui n'ont pas juré allégeance au gouvernement américain sont hors-la-loi. Mais certains résistent, comme Batman, et d'autres surhommes arrivent sur le devant de la scène (Flash, Green Lantern...). Ces nouveaux héros sont loin de faire l'unanimité dans l'opinion publique américaine, contrairement à leurs homolgues de la JSA (Justice Society of America), Superman et Wonder Woman. Le réel point fort de cette oeuvre tient au fond sur lequel se déroule l'intrigue. En effet, Cooke a ancré l'histoire de DC dans le contexte historique de l'époque de la fin du Golden Age : la guerre froide. Ainsi, Eisenhower ou encore McCarthy sont des personnages aussi importants, si ce n'est plus, que les justicers masqués. L'auteur rend son propos très crédible en mêlant Histoire et fiction, en rédigeant, par exemple, de vrai-faux articles de presse. Il propose donc deux niveaux de lecture de sa série. Les fans de DC y découvriront le passé et l'émergence de certaines icônes de l'éditeur et les néophytes apprécieront des intrigues intelligentes bien ancrées dans leur contexte historique et permettant une première approche efficace de l'univers super-héroïque. Je n'ai pas parlé du dessin. On peut résumer en affirmant que le coup de crayon de Cooke est à mille lieues des canons du comic mainsteam : un dessin simple (au bon sens du terme), anguleux (dans le même esprit qu'un Oeming), réhaussé par un excellent Dave Stewart aux couleurs. Les cases sont grandes et la narration fluide. Sans doute un futur classique de la bande dessinée d'outre-Atlantique.
Dérapage
Les deux jeunes auteurs de ce one-shot, D. Cren et R. Cerqueux, nous servent un road-movie (ou plutôt une "road-BD") où tous les personnages sont cinglés et foncièrement méchants. C'en est presque malsain, mais on se laisse entraîner dans cette folle vadrouille. A travers le huis-clos de l'automobile et les discussions échangées, on découvre petit-à-petit l'histoire et la raison d'agir des protagonistes pour enfin comprendre que l'auto-stoppeur n'était peut-être pas là par hasard... Les dessins, expressifs et caricaturaux, font bien ressortir le caractère des personnages : le mari frustré, la femme aigrie (une actrice ratée), un jeune barjo et violent et même le chien couillon et hargneux aux yeux globuleux. Au niveau des décors, c'est plutôt sobre, pour mieux faire ressortir le côté glauque du récit. En bref, si vous aimez les histoires bien déjantées et que vous n'avez pas l'âme trop sensible, lisez Dérapage !
Pest
Quel univers !!! Le graphisme semble minimaliste lorsque l'on feuillette cette bd, mais une fois que l'on a plongé dans l'histoire, l'immersion est totale grâce à ces dessins uniques à ma connaissance. (traits ultrafins !!!) Le scénario est de très bonne facture, Corbeyran et Bouillez se complètent à merveille. Je préfère ne rien dévoiler sur cette histoire car elle se doit d'être lue. Vivement la suite et fin de ce diptyque.
Louis Riel - L'Insurgé
Le nombre conséquent de pages (plus de 250 !) et les dessins lilliputiens peuvent en rebuter plus d’un à entamer la lecture de cet album. Ce serait toutefois fort dommage car Chester Brown s’attarde sur une page d’histoire fort intéressante et sans doute trop méconnue du Canada : la rétrocession en 1870 des terres appartenant à la Compagnie de la Baie d'Hudson. Le refus du Gouvernement Canadien à prendre en considération les doléances des métis vivant sur ces terres poussa ces derniers à ce rebeller. A leur tête, Louis Riel, métis francophone qui deviendra le "Père du Manitoba". Les exactions commises par les blancs sur les indiens d’Amérique sont connues de tous. Celles qui se sont passées à la même époque mais bien plus au Nord le sont moins. Pourtant, ces faits partagent bien des similitudes. La lecture est vraiment prenante à un point tel qu’on ne voit pas le temps passer. Le dessin microscopique est enfermé dans des cases disposées en gaufrier (6 cases par page). Malgré le côté dépouillé des dessins, la ressemblance des protagonistes avec les personnages historiques est assez frappante. L’oeuvre est complète, avec une liste des références consultées ainsi qu’un lexique reprenant toutes les libertés prises par l'auteur avec la justification de ses choix. Bref, une lecture instructive et captivante qui donne envie d’en découvrir davantage sur ce personnage qu’est "Louis Riel, l’insurgé". Néanmoins, c’est le genre de livre qu’il faut lire mais qu’on ne relira pas forcément une deuxième fois. L’achat est donc dispensable.
Les 3 petits cochons
"Les trois petits cochons", la véritable histoire… Tarek, nous raconte l’histoire des 3 petits cochons d’une façon décalée, drôle, déjanté et même un peu déroutante. Cette bd destinée aux enfants est tout de même assez raffinée et je ne suis pas sûr que les plus jeunes pourront tout apprécier. Il y a clairement plusieurs degrés de lecture. Au-delà de l’histoire et des jeux de mots, on trouve un message de tolérance et de respect des différences (qui colle à l’actualité). Ça peut paraître un peu trop moraliste mais pour faire passer le message à nos petits chérubins, il faut mettre en évidence un peu plus que nécessaire. Les dessins de Morinière sont très sympas. Ils sont simples et efficaces (exactement ce qu’il faut pour une BD jeunesse) mais aussi original dans un style démarqué des sentiers battus. Les couleurs de Svart collent bien aux illustrations. Elles sont quelques fois sombres mais pas glauques, ce qui accentue (je trouve) ce côté engagé de la BD. La forêt est magnifique.
Victor Lalouz
Alors là je dis bravo M. Aranega ! Voilà une série qui va vite se tailler une belle réputation. Car "Victor Lalouz" est un condensé de l'humour beauf contemporain. Marchant sur les traces d'Elie Semoun et ses petites annonces, mais en nettement mieux, Aranega livre là un petit bijou avec ces strips d'humour ravageur, à la chute irrésistible. C'est bien simple, j'ai éclaté de rire au moins 10 fois. Ce qui doit être un gage de qualité, car je suis plutôt difficile en matière d'humour. J'ai même hésité à mettre la note maximale. Mais nul doute que d'autres le feront, dès qu'ils se seront jetés sur cet album à ne pas manquer.
Les Coeurs solitaires
La première chose que je constate c'est que la collection Expresso n'est vraiment pas à négliger. Un ton et une couleur artistique sont bien présent, ici et ce n'est pas cet album qui me démentira. Cyril Pedrosa nous offre un récit tout en douceur où se mélange poésie, intelligence et subtilité. L'auteur nous conte les mésaventures de Jean-Paul, un célibataire qui, étant étouffé par sa mère et ses amis, décide de prendre le large. J'ai été très touché par cette histoire. Le personnage principal est vraiment attachant et Pedrosa réussi parfaitement à nous faire ressentir la solitude et les doutes de notre héros. En plus de cela, nous avons droit à une galerie de personnages haut en couleur. Les Coeurs Solitaires est un one shot où réalisme et justesse ne sont pas des moindres mots mais aussi où l'humour n'est pas oublié. Le graphisme de l'auteur est vraiment réussi, j'aime beaucoup son coup de crayon qui met bien en valeur les moments de déprimes ainsi que les notes positives du récit. Ce savoir-faire donne beaucoup de crédibilité à cette histoire, ce qui n'est pas pour me déplaire. Cet album est un one-shot de toute beauté et c'est bien évidement à conseiller de toute urgence ! Mon coup de coeur du moment !